Des cols et des Ecoles:Bastia-Corte…

24 juin 2013

Dans quelques minutes nous partirons à l'assault de cols "corsés"!

Dans quelques minutes nous partirons à l’assaut de cols "corsés"!

Yakapédaler!

Yakapédaler!

La mascotte a toujours autant de succés...

La mascotte a toujours autant de succès...

Enfin nous y sommes la partie B du projet des Cols et des Ecoles prend forme, l’équipe est plus que motivée, nous sommes comme des gosses qui savent qu’un grand gâteau à la crème les attend. La fraîcheur du matin semble bienveillante sur ces « guerriers pacifiques » qui ont su transformer leur drame en force. Si certains prennent la Corse pour une longue plage c’est très certainement qu’ils n’y ont jamais mis la prothèse, nous savons que les montagnes vont nous barrer la route à nous d’en prendre compte et d’être bienveillant sur ces géants de granit. Corte n’est pas très loin, un petit 55km nous attend mais la longue côte est très encombrée de trafic et les bosses veulent « gouter » de l’amputé ! Au 19éme kilomètre le tandem lorrain crève, le peloton continue l’équipe logistique est là, des pros de l’intervention, mais le sel est souvent accompagné du poivre, ils crèveront une deuxième fois. Nous attendrons sagement au carrefour de Ponte-Leccia Franck et Hervé, le camion mené par Patrick et Steve leur offre toute la sécurité possible pour être concentré sur le long dénivelé qui leur reste. Le massif de la Restonica encore couvert de neige nous en met plein les yeux, c’est vrai qu’elle est belle notre île. Finalement en 2h14’ l’université de Corte nous sert de ligne d’arrivée. Certain visages sont marqués plus que d’autres mais le boulot fut bien fait. Le jeune sarthois qui redoutait cette journée est rassuré il a su découvrir aujourd’hui de nouvelles limites, Jérôme a le visage qui rayonne. Ne croyez pas que nous allons nous prélasser au soleil, un grand travail nous attend la rencontre des scolaires de la cité paoline est prévue à 14h. Sur un bout de trottoir nous engloutissons notre demi-kilo de semoule pour filer à l’amphithéâtre. Le film Arcticorsica est diffusé à un jeune public très attentif, puis Françoise et Gilbert interviennent sur la prévention routière en vélo. Les gamins comprennent, posent des questions très pertinentes, les copains de l’aventure racontent succinctement comment un morceau de leur vie est allé rejoindre le hangar des bouts perdus. Rien de grave, juste des manquements aux règles qui les ont touchés très durement dans leurs chairs. Au bout de deux heures un goûter est offert par les écoles, ouf Jo Zef n’aurait jamais supporté une anémie cortenaise. Pour conclure en beauté le président de l’Université de Corse Paul-Marie Romani nous a convié a un cocktail dinatoire…

« C’est dans l’effort que l’on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein d’effort est une pleine victoire. »  Gandhi

Des Cols et des Ecoles dans les starting-blocks…

21 juin 2013
De belles tenues pour un beau projet, la mascotte photographe officiel!

De belles tenues pour un beau projet, la mascotte photographe officiel!

Des Cols et des Ecoles  est dans les starting blocks. Je crois que je peux endosser le maillot à pois rouge du meilleur grimpeur  du col des contres temps classé hors catégorie ! Qu’il est difficile de trouver de la réactivité dans ce monde de faux-cul, un vrai chemin de croix, mais comme je suis positif cette première partie est déjà inscrite au rayon (de vélo, bien entendu) du passé !

L’équipe cycliste est formée, Franck Festor, Hervé Keiff, Jérôme Tant, Dumé Benassi et moi-même. Steve Beck qui devait rejoindre le peloton jette l’éponge son genou valide lui cause de gros problème, mais comme il est de parole il a intégré l’équipe logistique, elle-même composée de Patrick Chiappalone et des incontournables Françoise et Gilbert Lippini à la tête de l’association Adrien Lippini. Laurent Benezech sera le maillot jaune du Team Bout de vie… ( Oui Jo Zef sera là il surveillera ceux qui sont au régime, il a la liste !!!)

En deux mots le départ sera donné lundi 24 juin à 8h de Lucciana au sud de Bastia pour Corte, une belle cote de 55km. A 14h dans l’amphithéâtre de l’université les scolaires locaux participeront à un débat sur la prévention routière, l’échange pourra aussi s’engager sur le sport de haut niveau et le handicap, le président de l’université nous honorera de sa présence, Ludovic Martel sera le lien de cette intervention.

Mardi 25 juin nous serons en pleine action dans la belle montagne insulaire, le col de Vizzavona sera notre supplicié pour rejoindre après 74km Ajaccio. A 18h nous serons reçu au CSJC chemin de la sposata.  Film Arcticorsica de 26’ et débat sur la prévention routière animé par l’association Adrien Lippini entrée libre et gratuite selon les places disponibles. Un grand merci à Eric Pasero qui a tout mis en œuvre pour que cette action soit réalisable.

Mercredi 26 juin, encore deux gros cols  pour arriver vers 12h escorté par le vélo club du Valinco à Propriano, soit 70km d’effort, l’association Valincap avec entre autre l’infatigable Cathy Terrazonni à sa tête a mobilisé les jeunes de la région pour cette rencontre. ( film, débat.)

Jeudi 27 juin départ à 8H15 de Propriano avec le passage de Sartène, puis le col de Suara via la vallée de l’Ortolo, le col de Roccapina avec une arrivée sur le port de Pianottoli-Caldarello. Une balade de 70km environ. A 14h rencontre des scolaires de Bonifacio pour le débat.

Si vous désirez pédaler avec nous vous serez les bienvenus, sur le Face Book de Bout de Vie il y aura un suivi pas à pas pour nous localiser, inscrivez-vous à ce groupe et vous nous retrouverez sans soucis…

Un grand merci à toutes les personnes qui ont donné de leur énergie pour que des Cols et des Ecoles puissent exister. On ne le saura jamais mais j’espère de tout cœur que cette semaine puisse sauver des vies et quelques bras et jambes !

Les accidents ça n’arrive pas qu’aux autres !

Plan média :

France Bleu Frequenza Mora

Lundi 24 juin entre 7h  et 8h deux fois trois minutes.

Vendredi 28 juin en direct du bar le Glacier à Porto Vecchio entre 10het 11h avec mon ami Jean-Pierre Acquaviva qui fût le premier journaliste il y a plus de dix ans à croire en Bout de Vie.

France Inter :

Jeudi 27 juin entre 12h30 et 12h45 dans l’émission Carnet de campagne de Philippe Bertrand

France 3 Corse Via Stella :

Lundi 24 juin reportage assuré par Laurent Vincensini dans le journal des sports du soir.

Tous les jours de la randonnée, un article sur Corse-Matin.

Avec la participation de La Fondation Française des Jeux et AXA atout Cœur.

Le peloton de Bout de vie a plus que jamais besoin de vos encouragements, certain sont un peu stressés devant les montagnes que nous allons devoir franchir, ils comptent sur vous!

A pluche.

Des Cols et des Ecoles…

22 mars 2013
Etape du Tour 2011:Col du Telegraphe, Galibier et la montée de l'Alpe-D'huez, un bout en moins mais toujours le sourire...

Étape du Tour 2011:Col du Télégraphe, Galibier et la montée de l'Alpe-D'huez, un bout en moins mais toujours le sourire...

C’était l’événement du siècle hier à Porto-Vecchio, le compte à rebours a été mis en route, dans 100 jours c’est le départ du centième Tour de France. Bout de Vie va profiter de cet événement pour une belle initiative proposée par Laurent Benezech : Des cols et des Ecoles. Je suis briefé par Laurent sur les personnes vers qui je dois me présenter et parler de l’asso !!! Mon seul rendez-vous fixé est avec les journalistes de France Bleu, des copains de longue date. J’arrive dans la nasse, le monde international du vélo est là, ce week-end c’est le Critérium de France, une sorte de BAC blanc du départ de la grande boucle. Du monde, des caméras, des micros à la pelle et on s’embrasse et on se félicite, je crois que je suis devenu sauvage, le suis-je devenu ou l’ai-je toujours été ? C’est un autre débat ! Quelques vrais sourires quand même, ouf, il n’y a pas que des paons qui paradent ! Françoise Lippini est là nous ferons l’émission ensemble, depuis que son fils Adrien s’est fait mortellement faucher sur la route alors qu’il s’entrainait en vélo, elle milite pour la prévention routière. Le journaliste Olivier Balbinot est toujours à la hauteur, il sait préparer les émissions et être à ses côtés est un vrai plaisir. Le Tour de France avec son départ en Corse a créé un engouement sur la discipline, de 200 licenciés en 2012 l’île en compte 800 cette année, mais je soulève un problème récurant, est-ce que les automobilistes ont changé leur comportement ? Est ce que les pistes cyclables sont au programme de l’urbanisation ? Je ne suis pas là pour caresser dans le sens du poil mais pour ouvrir les yeux à certains. Mais je reviens au projet des Cols et des Ecoles. La semaine est calée, les hôtels réservés et les rendez-vous fixés. Lundi 24 juin étape Bastia-Corte l’après midi grâce à Ludovic Martel nous rendrons visite au scolaire de la cité paoline. Un film (Arcticorsica)  et une animation sur la sécurité routière animera la rencontre. Mardi 25 juin Corte-Ajaccio avec le col de Vizzavona comme compagnon de route, Eric Pasero du Creps nous organisera un débat avec des futurs sportifs professionnel, l’échange semble passionnant. Mercredi 26 juin Ajaccio-Propriano, l’association Valincap nous concocte une belle après-midi avec les jeunes du valinco. Jeudi 27 juin Propriano-Pianottoli, Eric Volto directeur de l’école de Bonifacio organisera une rencontre avec ses élèves. Bien sur Françoise et Gilbert Lippini ont l’expérience de ce type d’échange, ils seront munis de leurs plaquettes explicatives et de tout leur savoir faire.(ici leur blog). L’émission est finie, Françoise est un vraie pro de l’interview, ça grouille mais je ne me sens pas à l’aise, je ne me vois pas aller tirer la veste des « journaleux » pour vendre Bout de Vie, je n’en ressens pas l’intérêt. Mes objectifs sont atteints, le projet Des Cols et des Ecoles est calé, la Fondation de la Française des jeux sera notre mécène, les journalistes ciblés seront à nos côtés,  deux plages porto-vecchiaises seront aménagées pour les personnes à mobilités réduites, les élus ce soir me l’ont confirmé. Je crois que je n’ai plus rien à faire dans le poulailler, sur la pointe de la prothèse, je laisse les paons parader. Je vais rejoindre les petites hirondelles qui tournoient au dessus de mon petit bateau, comme elles je me sens libre, comme elles je lève le camp quand je le désire ; yes I’m a free man.

Nuit du Tour à Porto-vecchio et annonce de la première plage handi…

6 décembre 2012

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Depuis 6 ans Laurent Benezech parrain de cœur de l’association donne beaucoup de son énergie pour organiser une équipe Bout de Vie à chaque occasion de l’Etape du Tour de France Mondovélo. Une course cyclo-sportive de montagne, quelques jours avant le passage de la caravane, est ouverte au public, 10 000 concurrents du monde entier et quelques coureurs non-entiers au maillot du dauphin à la queue coupée ! Le but étant de récolter des fonds pour l’association, La Fondation la Française des Jeux et Axa Atout cœur en sont les mécènes.Cette année c’est la centième édition du Tour de France et de plus le départ sera donné de Porto-Vecchio en Corse du sud. Laurent me suggère une idée : Pourquoi ne pas monter une équipe de 6 cyclistes amputés et réaliser une traversée de la Corse par étape pour arriver à Porto-Vecchio la veille du départ du Tour de France. L’idée est lumineuse, le matin nous pédalerons ; l’après-midi nous rencontrerons les scolaires pour les sensibiliser aux accidents de la route et au sport de haut niveau avec un bout en moins ! Françoise et Gilbert Lippini s’associeront à nous, ils ont créé l’association Adrien Lippini en hommage à leur fils tué sur la route le 14 juillet 2009 alors qu’il s’entrainait en vélo. Depuis ils sillonnent la Corse pour rencontrer les usagés de la route et surtout les jeunes, ils ont imprimé des plaquettes en plusieurs langues de comportement sur la route envers les cyclistes. Entre temps la mairie de Porto-Vecchio  organise la Nuit du Tour le samedi 8 décembre, une grosse soirée pour présenter aux citoyens cet événement, ils veulent que je m’associe à ce projet. Un film retraçant mon parcours sera diffusé à 18h au centre culturel de la ville avec une signature du livre. Mais un Cabochard sommeille toujours en moi ! Je suis flatté par l’honneur que me fait la commune mais depuis quelques années un point noir me chagrine, m’irrite même, la cité du sel fait partie des 10 plus belles plages au monde, élection en 2010, mais aucune n’est adaptée aux personnes en fauteuil. J’accepte les honneurs mais il y aura une condition, le jour du départ du centième Tour de France la commune inaugurera une plage pour handi. Je surprends, on ne s’attendait pas à ça. Je suis têtu, borné mais c’est ma seule condition ! Sans ciller le maire de la commune et son équipe ont accepté ma requête et samedi soir nous pourrons officiellement annoncer que Porto-Vecchio mettra tout en œuvre pour accueillir les touristes du monde entier en fauteuil. Il y a deux ans j’avais forcé la main à ma commune de Bonifacio, depuis tout le monde s’en réjouit. Je peux vous dire que cela me remplit de bonheur enfin les esquintés de la vie pourront profiter des joies de la Méditerranée.

On vous attend nombreux samedi 8 décembre à partir de 18h soir au centre culturel de Porto-Vecchio pour  fêter tous ces événements  ensemble.

Ma différence c’est ma force…

Eté 2013 on pourra enfin voir cette scéne sur une plage de Porto-Vecchio

Été 2013 on pourra enfin voir cette scène sur une plage de Porto-Vecchio

Steve sur zone…

26 septembre 2012
Steve à l'essai sur mon vélo, un nouveau raid en perspective!!!

Steve à l'essai sur mon vélo, un nouveau raid en perspective!!!

Le vent n’a toujours pas molli bien au contraire, mais ma décision me permet de rester serein. Steve qui a repris le flambeau avec brio de ma logistique est enfin arrivé. Un pro de l’organisation pas besoin de longues explications il est en connexion avec mes attentes, je peux vous dire que c’est un vrai bonheur de le retrouver. Nous ne perdons pas de temps, nous bossons les images manquantes de mon raid en vélo, nous faisons une matinée cinéma. Puis c’est le petit restau planqué avec des gens très accueillants, qui comprennent à nos t-shirts Arcticorsica, que nous sommes une « squadra ». Une famille d’origine Corse, mais d’il y a quelques générations, qui se sont exilées à Elba pour un fait d’honneur. Ils voient là bas au large l’île de beauté régulièrement et la neige sur les montagnes les pousseraient à faire un pas chez nous, mais pour l’instant cela reste une histoire sombre d’une vendetta du 19éme siècle. Pas possible de payer, on est reçu comme en famille. Mais nous ne sommes pas en vacances, il faut effectuer le transit, vélo, kayak. Nous sortons toutes les caisses du fourgon, l’équipe précédente n’a pas pensé à vider l’eau de mes jerricans et tout est croupi, moisi. Steve, n’a pas besoin de directive, il a déjà tout compris. Minutieusement je vérifie tout, pour ne rien oublier quand mon pote me laissera demain soir à Bastia. Tout est pensé depuis quelques mois mais je ne veux rien laisser au hasard. Une après-midi de labeur à deux, ce soir tout est ok demain il suffira de prendre le ferry pour la Corse. Steve a bien sur participé au stage de plongée Bout de vie mais surtout  à un voyage d’exception en Antarctique avec trois autres adhérents de l’asso. Une croisière australe exceptionnelle grâce à Nicolas Dubreuil. Moi « le grand navigateur » fut le premier à donner à manger aux poissons, ce qui me valut bien des moqueries de mes jeunes protégés ! Malouines, Géorgie du sud, péninsule Antarctique avec un retour mythique par le canal de Drake et le cap Horn. Une faune et une flore encore intactes, un souvenir fantastique.

Voilà un p’tit bout de vie partagé. J’ai lu avec attention vos mots et vos réactions suite à ma décision sage de ne pas tenter cette balade de 54km, je vous en remercie du fond du cœur. Dés que je serai en mer sur les côtes corses, je pourrai vous donner une date presque juste d’arrivée aux Lavezzi. A cette heure il m’est absolument impossible de dire quoi que se soit. Je vous souhaite tout le meilleur du monde.

PS : Les mascottes devront êtres mises en quarantaine dés notre arrivée en Corse, vu dans l’état de crasse avancée dans lesquelles elles se trouvent. Interdiction formelle de s’approcher dans un rayon de 10mts sous risque de contagion !!!

A pluche !

Fin de la partie 4 en beauté…

23 septembre 2012
103 jours pour arriver en face de la Corse, encore un effort et les mascottes seront enfin à l'abri...

103 jours pour arriver en face de la Corse, encore un effort et les mascottes seront enfin à l'abri...

Cette fois je tiens le bon bout, il faut reprendre la route tout en restant prudent. Dimanche matin, enfin le calme, je peux enfourcher ma bicyclette… « Nous étions quelques bon copains Y’avait Fernand y’avait Firmin Y’avait Francis et Sébastien et puis Paulette à bicyclette »… Mais non, y’avait Gianni, Renato et puis Francesca in bicicletta !!! Toute l’Italie est en vélo ce matin, je suis enfin sur des routes tranquilles loin des fadas qui font du rase-motte corsé. Des pelotons entiers me doublent, un remake de l’étape du tour, je souris en marmonnant que si j’avais mon vélo de route je me régalerais à mettre le feu aux poudres. Pour l’instant « chu » en poids-lourd alors je subis la route. Puis un peloton de vététistes qui n’ont pas un rythme trop élevé me rattrape, je me mets au milieu du troupeau pour me faire aspirer gagnant +-25% d’économie d’énergie. Les langues se délient, facile, on est en Italie. Je raconte mon périple, Gianni fait mon porte voix, tout le monde veut me serrer la main, un coup à se retrouver à plat ventre ! Je tiens une demi-heure et implose, trop rapide pour moi, mais ce décrassage m’a dérouillé, je me sens mieux. Le Sirocco, veut sa part de gloire aujourd’hui, il  s’impose pour être dans mon blog, il veut que je raconte qu’il m’aura usé toute la journée, sacré Sud-Est. 2h de route et je m’autorise un café dynamite avec une petite brioche, chut, les mascottes dormaient dans le sac étanche ! Encore 40 bornes avant Piombino, il ne faut pas que je craque, tout devient douloureux, le mental veut son week-end, moi je m’acharne à avancer. Le vent se renforce, je deviens dingue, les uns après les autres les cyclistes du dimanche me doublent, je me ferme comme une huitre, il faut que j’y arrive avant ce soir. Je m’hydrate encore plus car le vent du sud brûle tout sur son passage, 27° à l’ombre. Une bonne nouvelle enfin, je suis sur une piste cyclable qui me mènera au port toscan. Au loin je vois deux compères en sacoches, les premiers depuis bien longtemps. Je me recale bien, je vais aller les chercher. C’est dur mais je constate que je leur grignote des mètres, ça c’est bon pour le moral. Une grosse côte je crois que je tiens mes lascars ! Eh eh, je suis dans la roue de l’un d’eux. Mickael sursaute tellement qu’il en perd l’équilibre, je veux aller chercher l’autre, je force comme un dératé et enfin  le rattrape. En haut du col nous nous arrêtons, Foka est russe, il a embarqué son père qui arrive tout essoufflé. Eux aussi sont sur la route, je suis heureux d’enfin trouver des compagnons de galère. Piombino en vue, je tombe des nues, des raffineries de pétrole, des usines chimiques, de nouveau une saleté désolante, c’est là où je devrais m’arrêter ce soir !!! Un peu cabochard le cycliste unijambiste, je pousse jusqu’au port de commerce. Devant moi, malgré une brume épaisse l’île d’Elbe à 10km, et si je prenais le bac pour y aller ? Les mascottes en cœur : Oh oui !!! Ok, j’embarque et nous voici en mer. Pas trop longtemps mais c’est quand même bon de se faire balloter par le Sirocco. Waouh on est les exilés d’Elbe, Napoléon rassure toi on vient te délivrer ! Zut, je me trompe d’histoire ! Mais cette île est une montagne qui surgit de la mer et pour la traverser cela devient alpin. Je suis cuit, extra cuit mais je veux finir en beauté, je reprends le rythme et mes 7km/h pour gravir mon dernier col. 100km pour arriver à Marino di campo, d’où je partirai en kayak, mais ça ce n’est pas pour demain.

Aujourd’hui la partie 4 d’Arcticorsica vient de se finir en beauté, 5100km en 103 jours. La partie 5 va commencer, il me reste 10km pour rejoindre la pointe la plus sud-ouest de l’île d’Elbe et 54km pour arriver sur une plage au sud de Bastia puis encore 145km pour finir sur la commune de Bonifacio. Pour l’instant je m’accorde 2 jours de vacances bien méritées.

A pluche !

La crêpe, al dente pour la mascotte, al dente !!!!!

Le lancer de clé façon toscane !!!

22 septembre 2012
Une pale copie des côtes corses, vraiment pale la copie!!!

Une pâle copie des côtes corses, vraiment pâle la copie !!!

Je vais essayer de rester sobre et optimiste mais quelle journée sombre. Un sale coup pour le moral, depuis la Suisse je dors en auberge, je récupère mieux et surtout c’est bien plus pratique que de trouver des coins pour monter la tente, entouré de routes bruyantes et mal fréquentées. Les hôtels sans étoile me conviennent parfaitement, hier soir ce fut le cas. Une gentillesse à toute épreuve une fois de plus, je n’arrive pas à connecter mon PC avec le wifi de l’hôtel, le patron appelle sans frais son spécialiste qui règle ma connexion. Pas de demi-pension mais on me recommande le petit restaurant des Quattro Gatti à quelques pas. Un coin sans éclat où la famille bosse en cuisine pour régaler ses amis-clients. Mon menu est toujours le même, une grosse salade mixte avec un immense plat de pâtes. Massimo est au petit soin et on partage nos vies, ancien militaire il est à la retraite et tient cette gargote sympathique. Je suis soigné, la conversation se dirige en face sur mon île, d’origine sarde il a de la famille à Ajaccio. Je lui dis que cette ville n’est pas la Corse sur le ton de l’humour, on passe une belle soirée. Au moment de payer, il voudrait que je lui écrive un mot souvenir qu’il affichera dans sa salle. Je ne pourrai pas régler, je suis son invité. Avant de partir il me demande d’être prudent demain, la route jusqu’à Livorno est dangereuse.

7h15, c’est parti, je suis sur la via Aurelia, route construite à l’époque par l’empereur Aurélien qui avait créé cette voie entre l’Hispanie et l’empire romain sur les bords de la Méditerranée. Nous sommes samedi et le trafic est intense, c’est une vraie fourmilière avec  une indiscipline totale. Je serre au maximum la bordure droite sans pour autant oublier de me garder une marge de sécurité en cas de perte d’équilibre. J’avance vite, pas de dénivelé à déclarer. Massa est une grosse bourgade, capitale du marbre. Des feux rouges les uns derrière les autres et le manque de civisme tient la dragée haute. Je serre les fesses ! A un sémaphore un rigolo, avec trois autres copains, vitre ouverte, me frôlent. Ils jubilent de me sentir en difficulté, mes sacoches touchent sa portière, je sens que je vais m’étaler au ralenti. Je récupère le coup mais finis quand même par terre sans gravité. Une jeune fille m’aide à me remettre sur selle et engueule mes assaillants. Je suis en ébullition, cogner ou  ne pas cogner, telle est la question ! J’ai une idée, je confie mon vélo à ma salvatrice et m’approche de façon timide des quatre canards avec un « o ». Je joue le mec qui boite, qui est un peu ému, la tête baissée sans fixer le conducteur, je m’approche de sa portière. Le feu est rouge et il est coincé entre plusieurs voitures. Comme un félin je bondis, ma main pénètre le cockpit de la bagnole et je décroche les clés du véhicule qui s’arrête net. Je m’applique et avec une dextérité de lanceur de baseball lance le trousseau de clé de l’autre côté d’une haie grillagée. Je grimpe sur ma bécane et n’attends pas mon reste. Une panique noire s’installe au carrefour, les klaxonnes s’en donnent à cœur joie. Je quitte la route principale pour passer par des petites ruelles pour enfin quitter cette drôle de ville. Je remercie la jeune fille qui m’a servi de guide et reprends ma « pédalerie » avec quelques éclats de rire bien mérités. Ce n’est pas une première ce style de « joke » mais c’est vrai que cela faisait longtemps que je ne l’avais pas mis en pratique. Œil en coin je me méfie quand même un peu mais rien à l’horizon, au moins ce soir sur leur Farce Book ils pourront se faire « liker » ma blague. Les mascottes en redemandent ! Le trafic est très chargé et jusqu’à Viareggio c’est l’enfer.  Dans le sens inverse je croise un accident monstrueux, les voitures se sont télescopées et de l’hémoglobine jonche le sol, heureusement qu’on n’était pas dans le coin! Sur 10km avant l’entrée de cette hideuse ville balnéaire sans âme, les bas côtés sont jonchés de détritus comme aux abords des capitales africaines, une vraie désolation. J’évite de passer dans ce nid à touristes et continue Sud-est. Je vois de loin la ville de  Pisa, la tour est toujours penchée, pas besoin d’y aller, on ira quand elle sera droite ! La journée continue, moins de véhicule mais toujours autant de détritus et « crouton sur la fondue », des demoiselles très peu vêtues sont aux abords de notre chemin. Les mêmes gabarits que celles rencontrées en Allemagne. J’ai droit à des : Ciao bello ragazzo !!! Ouais les filles, bello ok mais ragazzo, chu plus trop de la dernière pluie ! Je m’approche de Livorno tout en restant sur la via Aurelia, mais il y a un truc qui cloche, il me semble être sur une autoroute… Mais on y est sur l’autostrada, banzaï, va falloir décrocher sinon on va finir en pâté pour chien. Grâce à ça je révise mon italien, toutes les insultes de la terre me sont chantonnées par les Madmax du coin. Finalement je trouve une « uscita » et rejoins le bord de mer. Je peux vous dire que je suis plus cuit que si j’avais gravi le Mont-Blanc avec mon semi-remorque ! Le vent du Sud avait envie de nous revoir et en plein dans la poire, on subi son effet. Qui m’avait dit que jusqu’à Piombino c’était fade et plat comme  Hollande, le pays pas François quoi que! Une côte de 150 mts pour finir de me cuire, j’ai l’impression qu’il y a des tribunes avec un public drapé de blanc qui a le pouce en bas pour ma mise à mort !!! Je quitte enfin la grande route pour me retrouver dans un petit village au nom de Quercianella, une auberge vue sur la mer m’accueille, je peux vous dire qu’on revient de loin pendant ses 100km !!! Piombino n’est plus qu’à 68km  par des routes qui semblent tranquilles.

PS : Les mascottes m’ont remis officiellement la médaille d’or du lancé de clé. Un jour je vous raconterai comment j’ai procédé avec celle d’un bus qui devait nous amener à l’aéroport de Bari (Italie du sud) après une finale de coupe d’Europe OM-Etoile rouge de Belgrade. Le trousseau doit être toujours au fond du lac que j’ai réussi à atteindre après un beau lancé olympique…

A pluche !

Au 100éme jour, la Méditerranée…

20 septembre 2012
100 jour que j'attendais ce moment...

100 jour que j'attendais ce moment...

Ce matin je ne fais pas le mariolle, je dois traverser le massif des Apennins ligure avec mon poids-lourd de vélo ; qui vivra verra !Je suis motivé, derrière la grande bleue m’attend. Je suis au fond d’une vallée très encaissée, autoroute, train et route nationale se partagent l’étroit lit de la rivière traversant les villages, un vrai capharnaüm. Un mémorial me rappelle que c’est ici qu’a grandi le champion Fausto Coppi, la route lui rend hommage. Je redoute encore plus la journée, il est rare qu’un grand cycliste s’entraîne sur du plat. Les montagnes rendent la vallée obscure, la route est jonchée de détritus, ce n’est pas un coin pour romantique. Je suis agréablement surpris, les lacets ne sont pas violents et j’arrive à garder une bonne moyenne. Je suis pratiquement seul, le gros du flux routier est sur l’autoroute qui dessert Genova. Au bout d’une heure trente j’attaque le col, une pauvre bosse de 2,5km/h que j’avale à 11km/h, je crois que je suis motivé !!! En haut, le village de Passo dei Giovi, un magasin a écrit en gros sur sa devanture : Chi cerca trova, (qui cherche trouve) ! Un clin d’œil de plus. Je cherche et je trouve à donner mon meilleur, à petit pas j’avance. J’enfile mon coupe vent couleur poussin valaisan et fonce vers la mer. Je suis prudent mais c’est tout de même grisant que de savoir que le Mare Nostrum est à quelques encablures. J’encourage, tous les cyclistes qui grimpent le massif à l’inverse de ma descente, je suis aux anges. La chanson Bel Ciao me vient en tête, je me mets à la chanter à haute voix, je n’ai pas le talent d’Yves Montant mais ses paroles me portent encore plus. Je me surprends à sangloter en même temps que je roule en roue libre, yes i’m a free man.

« Una mattina mi son svegliato, o bella, ciao! Bella, ciao! Bella, ciao, ciao, ciao! Una mattina mi son svegliato e ho trovato l’invasor…//… È questo il fiore del partigiano morto per la libertà!» »

A ma grande surprise j’arrive au centre de Genova seulement après deux heures de route, j’en avais prévu au moins quatre! Je m’autorise un arrêt café dans un bar au hasard où je peux mettre mon vélo à vue. Un expresso bien serré et une brioche, je l’ai méritée. La serveuse est curieuse, mon barda, ma dégaine, mon accent… Je lui raconte mon périple, elle me demande si à part l’italien je parle une autre langue. Drôle de question ! Elle entame la conversation en espagnole, je ne la maitrise pas comme la langue de Dante mais j’essaie de comprendre où elle veut en venir. Equatorienne elle a émigrée en Italie, plus précisément elle est née à Guayaquil. J’y ai posé mes pieds il y bien longtemps, à l’époque je pouvais dire mes pieds ! Le voyage en train jusqu’à Quito restera gravé à tout jamais dans mes souvenirs. 12 heures de montée dans les Andes avec une micheline tellement bondée que les voyageurs font le voyage sur le toit du wagon. Puis les Galapagos encore tranquille, il y a au moins trente ans. Liliana m’offre le café, une fois de plus en quelques minutes la magie du voyage a opéré… Je traverse le grand port ligure, un vrai bonheur. Je connais par cœur le coin, j’y ai fait escale à maintes reprises avec mon Cabochard, j’y ai été marin au pair pour une belle italienne. Ne vous inquiétez pas Véro connais Lucia, dans mon premier livre je lui rends hommage. Grâce à elle, j’ai compris que je pouvais réaliser et vivre mes rêves. Elle, la piémontaise, est venue dans le monde macho de la voile professionnelle une figure de la régate. Elle fût élue skipper de l’année par les journalistes des magasines spécialisées en voile, italiens. Pour un hiver j’étais l’homme à tout faire, elle faisait partie de l’équipage féminin qui avait gagné  la course de l’Europe, contre des : de Kersauson, Parlier et autres pointures… De son côté Autissier, Chabaud, Arthaud et bien d’autres formaient un équipage de charme mais de choc… Je reprends ma « pédalerie » le cœur léger. Comme tous les grands ports du monde, la foule est multiraciale, en quelques pas on change plusieurs fois de continent. Je suis prudent, la conduite ici est périlleuse, mais j’ai confiance. Je quitte la mégapole par le lieu où se déroule annuellement le salon nautique, il y a bien longtemps le Cabochard avait dû user de tous ses charmes pour empêcher le sacrilège de l’échanger contre un plus gros en « plastoque » ! Je pousse vers le Sud Est, au loin le promontoire de Portofino, il me coupe la route je vais devoir le gravir. 37’ en plein « cagnard » à 6km/h. En bas le cap de San Fruttuoso où une statue de Madone est fixée par -18mts, de l’Europe entière les couples de plongeurs viennent s’y marier, j’y ai fait des bulles. Vous voyez je n’ai plus le temps de déprimer…

Aujourd’hui cela fait 100 jours que je me suis élancé en kayak depuis l’océan Arctique en Norvège pour arriver en Méditerranée, 100 jours de doute, de volonté, de rire, de pleure, de partage, de solitude. 100 jours pour crier à tue tête : Yes i’m a free man.

PS : Je viens de faire gouter aux mascottes une spécialité locale, la farinata. De Nice à Menton et même à Bastia, elle porte un autre nom, on appelle cette galette de farine de pois chiche, la socca… Un vrai régal, mais un poil pesant pour le cycliste en effort !

A pluche !

Triste Padiana…

19 septembre 2012
Le Pô, franchement il ne me donne pas trop l'envie d'y mettre mon kayak!!!

Le Pô, franchement il ne me donne pas trop l'envie d'y mettre mon kayak!!!

Je ne sais pas si c’est le fait qui me manque un bout mais depuis que je suis parti, il y maintenant plus de trois mois, chaque fois que je croise quelqu’un il se confie. Ce matin encore, alors que je me prépare, Sandro le boss de l’auberge s’est livré. Il a quitté sa Sicile il y a trente ans et la vie ici à Novara, lui pèse, il n’a pas le courage de tout plaquer pour retourner sur son île, alors je l’écoute… Je reprends ma route sous la pluie, le paysage plat de la Padiana sous l’averse est d’une tristesse incroyable. Enfin je peux tester ma veste couleur « poussin », merci Alex ! La ville de 100 000 habitants grouille, je me faufile en faisant attention, mes sacoches dépassent drôlement de chaque côté. A ma grande surprise il y a une piste cyclable qui sort de la ville et de plus elle va vers le sud. Je quitte la fourmilière et retrouve un peu de calme. Mon choix de route me fait foncer sur Gênes par la « nazionale », deux autoroutes descendent eux aussi ce qui devrait me laisser une route plus tranquille. Je ne suis pas un bon rouleur sur le plat et je le sais très bien. J’ai au moins 80 km absolument droit et monocorde, la moyenne sera bonne mais au niveau mental cela va me coûter une grosse concentration. La première heure se passe à merveille, je roule comme jamais et la pluie semble m’envelopper, j’aime bien cette sensation. Malgré le crachin je retire ma parka, j’ai besoin d’air, je suis en concurrence avec mon compteur, j’aimerais qu’il reste sur 20km/h de moyenne, je suis un peu au dessus de ma vitesse de croisière ! Jusqu’à la deuxième heure je ne suis pas trop mal, mais le manque de relief, me mine la cervelle, rien pour me divertir, des lignes droites à l’infini et des champs de riz à perte de vue. La troisième heure n’en finit plus, mes muscles vont bien mais au tableau de bord je suis proche de la surchauffe. La pluie laisse la place au soleil et je reprends ma cuisson commencée hier. La quatrième heure devient un calvaire, je n’arrive plus à tenir le rythme. Finalement la pause du déjeuné me délivre. 80km en quatre heures c’est super mais j’ai besoin de me changer les idées. Je franchi le fleuve Po qui coule doucement depuis la nuit des temps vers l’Adriatique, le voile de pollution se lève avec la brise et me dévoile juste devant, le massif montagneux des Apennins ligure. La route enfin prend du cachet, des virages, des villages, de la vie quo ! Je rejoins  Arquata Scrivia après 97km à ruminer. Je ne suis plus très loin de la Méditerranée, 188km du cap Corse à vol d’oie, mais cette journée fût difficile et longue. Je déniche une auberge, la seule du village et rebelote, le patron me parle de son accident qui a failli lui coûter une jambe. Il me demande des conseils sur sa rééducation, sur le sport qu’il doit pratiquer pour récupérer de sa blessure. Si ça continue je vais ouvrir un cabinet de coach psy itinérant !!!

A pluche…

Ciao Italia…

18 septembre 2012
Oratorio della Santissima Trinita di Momo.

Oratorio della Santissima Trinita di Momo.

En passant plus de deux mois en Scandinavie j’avais baptisé cette contrée : Le pays du silence. Depuis hier je suis arrivée en Italie, l’absolu contraire ! Le soleil chaque matin reste un peu plus dans ses pénates et comme je ne veux absolument pas pédaler de nuit moi aussi je flemmarde. Domodossola au petit jour est très active, la circulation est dense et je dois rester vigilant. La route « nazionale » n’a pas de piste cyclable et je me contente de mon tiers droit de route. La proximité de la Suisse doit déteindre sur ces automobilistes, ils sont respectueux et me laissent de la marge. Le faux plat descendant m’encourage, les courbatures d’hier sont minimes et je me surprends à rouler à 25km/h de moyenne. Je ne m’emballe pas la journée est longue, mais c’est toujours bon à prendre. Je roule plein sud sans détour, ça c’est bon pour le moral. Des bosses me freinent un peu mais je suis aspiré par la Méditerranée plus très loin. Je choisis de passer par le lac Orta, la route devrait être moins fréquentée. La rivière de cette étendue d’eau file dans le sens inverse de ma route, je sens de belles côtes ! Effectivement pendant 7 bornes je grimpe à 9km/h, mais le moral est au beau fixe, je rejoins ce magnifique lieu qui à la même géographie que celle de Neuchâtel, la route sera la même, bosselée ! Trois cotes me coupent les jambes, jeux de mots faciles, mais je m’y attendais un peu. A la différence des scandinaves assez discrets, les cyclistes italiens sont très joviaux avec moi, à chaque rencontre, j’ai droit à des encouragements. Je garde tout de même une super moyenne, qui me surprend, j’ai peur du contrecoup ! A la fin du lac, la dernière bosse n’en finit plus, un peloton, m’encourage comme jamais je ne l’ai été depuis le départ, je suis touché par tant d’égard. Ma carte semble me présager une longue plaine le long d’une rivière qui file sud, je devrais avoir un faux plat descendant pour 150km. Je croise le moignon, la prédiction s’avère exacte. C’est incroyable sans forcer je fonce sud, sud à l’infini, je suis aux anges, pourvu que ça dur. Je suis euphorique, je double quelques vététistes qui restent pantois, je les salue mais reprends ma « pédalerie », je me suis fixé la ville de Novara. Au bout de 4h effective de route, je fais mon break déjeuné. Un oratoire du XI siècle est encore en très bonne conservation, je me trouve un coin tranquille pour me restaurer en admirant l’édifice. Son nom m’est familier : St Trinité, comme celui de Bonifacio… A deux pas un bar, je ne résiste pas et m’accorde un vrai café italien ristretto. Il est 13h et un collège, fait ralentir le flux routier, les jeunes élèves comme les cyclistes ne sont pas indifférents à mon bout de vie. L’un d’eux, certainement un meneur, les encourage à applaudir !!! Je les salue tous d’une main. « C’est qu’avec leur truc, je vais être ému, mouhaaa!!! » Finalement avec une moyenne de 19,97km/h, soyons précis, je rentre dans la grande ville de Novara, pour afficher, un petit 96km en un temps record… A vol d’oiseau je ne suis plus qu’a 277km du cap Corse et à 3044km de Mehamn en Norvège, je peux vous assurer que ce type d’information fait du bien au moral.

PS : Gros problème avec les mascottes ! En Suède en demandant du « kaka » on obtenait du gâteau, ici en Italie en voulant un gatto ils ont un chat !!! Habitants de la Tour de Babel, ils deviennent fous ???

A pluche !