Camp Niviarsiaq
15 juillet 2017Liberta
14 juillet 2017Article du 12 juillet 2017 dans Corse Matin
12 juillet 2017Robinson
8 juillet 2017Camp savik
4 juillet 2017Il y a des journées qui peuvent paraitre fades mais je vous assure qu’ici, rien qu’en 24h un livre peut être écrit ! Hier vers 17h, j’avais fini mon escale à Qeqertaq. Lavé, rechargé, il me semblait inconcevable de rester là à monter le bivouac au milieu du village. Donc je repris la mer vers le nord-ouest. Mon GPS me donnait pour la première fois la latitude 70° nord. Le 66°33 nord plus au sud donne le cercle polaire !
Expédition Avannaanut Groenland 2017
11 novembre 2016Il y a ceux qui croient en la religion, il y a ceux qui croient au pouvoir, il y a ceux qui croient au CAC 40, mais des irréductibles, eux, ne croient en rien, mais réalisent leurs rêves les plus fous. Dans cette belle bande, un certain unijambiste baroudeur, un poil cabochard. Depuis très longtemps je suis mes rêves, à vous de voir s’il faut utiliser le verbe être ou suivre, à moins que ce soit un peu des deux ! Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria et prix Nobel de la paix a écrit cette maxime : si tes rêves ne t’effraient pas, c’est qu’ils ne sont pas assez grands. Je l’ai mis en application depuis belle lurette. En 2012, déjà 4 ans, je réalisais un pari fou, rejoindre l’océan arctique à « ma » belle Corse que par des moyens naturels (vélo, kayak), 116 jours de solitude en mode commando pacifiste. Le retour fût douloureux, un virement de vie avec des changements privés assez intenses. Alors j’ai décidé de pratiquer un voyage immobile, une vie monacale pour comprendre le dessin de certaines ombres qui m’ont longtemps suivi, une forêt secrète, mes angoisses et du temps pour penser. Un livre en est né « Carnet de voyage d’un homme libre ». L’appel de l’aventure, n’a pas bougé d’un cran mais des priorités m’avaient envahi, enseveli. Alors j’ai posé mon sac à terre pour construire mon nouveau refuge loin du Cabochard qui avait perdu sa paix et sa sérénité. Un ponton, un port, sont accessibles à tous et ma liberté en souffrait, alors plutôt que d’être glacial et un peu soupe au lait, je me suis trouvé un pied-à-terre introuvable. Doucement j’ai retrouvé des repaires, tranquillement la cabane m’a apporté ce dont j’ai besoin, ce qui m’est vital pour avancer, le silence, la solitude et surtout une rêverie infinie. Un potager a vu le jour, une joie me prend les tripes à chaque fois que je cueille l’un de ses « ressortissants ». Là-bas au large la mer, en un clin d’œil, j’y vois la houle, le courant, sous mes yeux des hectares de maquis sauvage, la machine à rêver, ressuscite ! J’avais programmé un beau voyage en kayak en 2015, mais tout c’est enchaîné pour que je jette l’éponge mais là, ça y est, tout est en place, le plomb s’est transformé en or. N’y voyez aucune spéculation ma pierre philosophale se nomme liberté. J’ai gravé sur mon avant bras gauche cette phrase Inuite : kiffaanngissuesq qui veut dire : je suis un homme libre, juste pour m’en rappeler quand je me fais enfouir sous des tonnes d’obligations. Avant j’étais solitaire avec des maux maintenant je suis solidaire suivi de mots, une doctrine que reprend très volontiers mon « p’tit » basque adoré. Logiquement une double aventure voit le jour, un mélange de solidarité et de solitude. Le 15 avril, la sélection fût rude, 4 jeunes, comme j’aime appeler « hors-normes », vont m’accompagner aux côtés de Julien Caquineau et de ses amis chasseurs de phoques, sur les pas de Paul-Emile Victor. Un attelage de chiens groenlandais, un musher-chasseur en binôme avec un junior et de l’improvisation à n’en plus finir. Knud Rasmussen disait : donnez-moi des chiens et de la glace, je vous laisse tout le reste ! L’expédition Avannaanut (vers le nord) voit le jour. Mais je ne voulais pas en rester là, l’appel de la mer est terrible, surtout quand elle encore isolée comme l’est l’océan Arctique. Alors tout est calé, en place, le 15 juin je m’élancerai sur plus de 1000km tout seul avec « Immaqa » (peut-être) en mer de Baffin jusqu’aux portes de la baie de Melville. Dume, mon Dume devait venir, mais la vie, la sienne, l’en empêche, alors plutôt que de supporter un « autre » ma solitude me tiendra compagnie. Karin, peut-être, m’accompagnera, elle aussi en kayak, sur les premiers 100km, puis l’isolement prendra place à mes côtés. Je n’y vais pas pour y dénoncer le réchauffement climatique, ni pour décrypter le peuple Inuit, d’autres l’ont déjà fait. Je vais là-bas pour une balade poétique, pour un voyage de l’intérieur, loin du bruit, loin de l’Europe sous thérapie, loin de ceux qui se croient en enfer alors qu’ils sont au paradis. Il me reste quelques mois pour tout peaufiner, mais je suis déjà prêt. L’hiver, ici en Corse, me redonne l’énergie nécessaire pour la préparation d’un long et beau voyage… La vie est un présent alors je croque ce cadeau à chaque instant en laissant dans mon sillage tous ceux qui pourraient me blesser, me déstabiliser, me noircir. Excusez-moi, je dois allez voir au bout de l’horizon si l’on ne m’a pas menti, il paraît que la planête n’a pas de limite, qu’elle est ronde comme un tambour chamanique. Waouh, la Terre est encore mystérieuse…
Ataa l’île mystérieuse…
30 août 2015Ataa cote ouest du Groenland 69°nord 50°ouest 29 aout 2015, brouillard épais, température 8°.
Nous voilà au terme d’une aventure fabuleuse : vivre en autonomie sur une île perdue polaire .Rien n’était prévu, rien n’était fait pour eux pourtant ils l’ont fait. Vivre dans des conditions si précaires développe le sens animal, l’esprit de débrouillardise. Le mot essentiel retrouve sa vraie valeur, l’invisible de la vie quotidienne en milieu urbain se farde d’un visage alors inconnu. Là-bas au camp d’Ataa, tout c’est métamorphosé. En préparation de l’aventure jamais une seule fois les jeunes n’auraient pu imaginer ce qu’ils ont vécu. Les randonnées sans jamais être une seule fois sur un sentier, les ont transformés en explorateurs. L’ascension des hauteurs d’Ataa fût une rude épreuve mais jamais une seule fois personne ne s’est plaint. Un couloir vertigineux de 500mts de dénivelé au milieu d’une ancienne moraine était leur défi, puis là-haut sur un plateau des montagnes sans nom ; depuis l’une d’elle a été baptisée Mont Elisa en hommage à la cadette, qui du haut de ses 14 ans avec un bout en moins, a sur serrer les dents et poser un pied au sommet. Les sortie canoës au milieu des icebergs qui chavirent sans prévenir fût aussi un beau challenge. La rigueur était leur compagne de mer, un vieux loup solitaire était là pour veiller à leur sécurité et gare à celui qui gagnait en confiance en fanfaronnant, un souffle polaire les remettait sur le droit chemin. Des centaines d’images resteront gravées dans leur disque dur, pour ma part j’aimerais vous en faire partager quelques unes : Comment oublier leur détermination à la construction d’un four de survie pour cuire les galettes de pain. Comment ne pas être ému devant leur joie quand leur gamelle fut rase pleine d’une soupe à la baleine et aux camarines qui a cuit pendant des heures. Comment oublier leur visage noirci par le charbon du feu qui réchauffait leur petit corps d’un été arctique en voie « d’automnisation ». Quel bonheur de les voir regrouper auprès du feu alors que des baleines à bosse nous gratifiaient d’un ballet romantique. La cuisson des truites péchées par les garçons recevaient toute l’attention des filles qui confectionnaient un dessert géniale et revigorant à base de myrtilles et d’avoine. Oui je vous le certifie cette vie de nomade polaire fut une vraie merveille mais plutôt que d’y apposer mes mots je vous confie leur journal de bord qu’ils ont écrit à quatre mains, il sera en ligne demain dans mon prochain billet.
Un souvenir ne s’achète pas, il se vit.
Un jour de toussaint…
2 novembre 2014Il parait que c’est le jour des morts, c’est peut-être pour ça que je m’extirpe de mon tipi pour aller les rencontrer, il fait encore nuit et seule ma lampe frontale offre de la lumière. Mais hélas aucun fantôme, pas même le moindre génie, ne m’attendent ! Mon sac est prêt, il me faut vite prendre le maquis, je suis recherché, mais oui les habitudes pourraient me kidnapper à paresser au camp des solitudes. Je connais beaucoup de sommets mais il y en a, encore plein, vierges de mes pas boiteux. Le soleil va bientôt arriver, je me remets bien d’aplomb, il faut que je sois présentable, quand on a la visite du patron, c’est un minimum. Le dénivelé est à la hauteur des mes espérances mais il en faut plus pour épuiser un Cabochard. J’enchaîne les génuflexions, non je ne suis pas à l’église, mais dans un temple qui se nomme « Maquis » et malheurs à celui qui ne se voute pas. Une odeur, une vibration, j’en sens un ! Il est devant moi, on s’observe, cela ne dure que quelques secondes alors j’ouvre l’œil et le bon. Un gros sanglier d’au moins 80 kilos me coach sur le rythme à prendre pour bouffer de l’altitude, les poètes resteront sur leur faim, où il passe plus rien ne repousse. Non mon signe astrologique chinois n’est pas cochon, n’écoutez pas ceux qui essaient de me suivre, ce sont des jaloux. J’avance d’un bon pas, les rouges-gorges m’épient mais je ne les calcule pas, ils pourraient me racketter ma seule barre de céréales qui devra me nourrir pour la journée. Des nouveaux blocs de granit me surprennent, d’en bas je ne l’ai avais jamais deviné, puis je rejoins la crête, et si j’y donnais un nom. Ok ! Chut, ça c’est mon secret ! Vers le Sud-ouest j’arriverai sur un terrain connu, vers le Nord-est c’est « terra incognita », vous avez deviné où je file tout en sifflotant ! Au fait j’ai oublié un détail, je ne suis pas seul, non les mascottes sont restées au camp, j’ai amené mes deux maîtresses, oui je suis devenu bigame ! L’une se nomme Liberté et la seconde Solitude. Deux sauvageonnes qui sont tombées folles amoureuses et qui ne me lâchent plus la prothèse. Alors à la manière hippie on divague main dans la main, mais où allons nous ? Peu importe ce n’est pas la destinée qui est importante mais le chemin qui y mène. Dimanche prochain je ne serai plus seul, trois femmes et trois hommes vont suivre mes pas pour un stage de sur-vie, si l’aventure vous tente, fouillez le site et vous trouverez les dates du prochain où il reste certainement une place pour vous… Le maquis m’a inspiré quelques mots, je vous les offre, ne les gâchez pas ; d’accord !
Et dire que certains croient que seul le soleil peut offrir sa lumière.
L’échec est une invitation à devenir.
Il y a une route unique dans chaque homme, égarez-vous et vous trouverez la vôtre.
Un homme si malheureux qu’il ne mangeait jamais les pennes !
Mon passé s’échappe mais qui est le gardien de mes souvenirs ?
L’eau et le bon sens ont un point commun, ils sont les moins bien repartis sur Terre.
A pluche.
Reveries polaires
11 mai 2014Tout est à sa place, rien n’a bougé, le potager a survécu à mon absence et le torrent suit son cours…de philosophie. Le tipi caché au bout de la vallée perdue est mon repaire de corsaire des bois. En bas, comme disent certains, la saison a commencé, camping-car et bateau de location se battent le droit de son bout de corse. Là-haut j’y ai tout le confort possible, silence, paix et sérénité sans aucune chance de croiser un bruyant ! Le pays d’Apoutiaq n’est déjà qu’un souvenir, il sera une image de référence de plus. Mais comme à chaque retour la machine à cogiter s’emballe, des projets ont débarqué au pied de ma prothèse, alors il faut gérer, éviter le trop plein d’envie, je deviens un boxeur esquivant les uppercuts. Mais tout est possible, presque tous mes rêves se sont réalisés, alors pourquoi pas ceux-là ! Les mascottes sont attentives dans leur balançoire de fortune, pour elles, l’aventure c’est leur quotidien, alors au fond d’un sac étanche ou d’un duvet dans un bivouac du bout du monde, c’est toujours Ok. Vous voyez mon esprit d’enfant me colle à la peau, je rêve les yeux ouverts car demain il sera peut-être trop tard. Véro qui est venue me rejoindre, sait, sent, l’oiseau de mer qui sommeille en cette âme écorchée vive. Je lui déploie une carte du Groenland, je lui explique ces mois de solitude, lui argumentant cet autre projet de partage, sans effort elle embarque dans mes délires polaires, pas une seule fois elle ne veut quitter le bord. Ce n’est plus un dessin monochrome, mais une aquarelle issue d’une palette complète. Faites-gaffes, avec un peu de malchance, vous mes chers lecteurs, serez capables d’embarquer dans mes délires. Niko en ce moment traque avec une équipe télé l’ours blanc au Svalbard pour une future émission, être guide polaire a ses exigences. Un soir entre la tranche de jambon et les gosses qui jouent avec leur gadget électronique, certains verront la vraie vie de l’ours mangeur d’homme ! Mais les rêveurs vont se recroiser, les frères de glace vont peut-être bâtir des projets, des trucs que personne n’avait pensé, des balades improbables au pays du silence. La solitude se dispute avec la partage je ne sais pas qui aura le dessus. Pour la méditation, imaginez : des semaines à pagayer sans causer qu’avec vous-même. Puis une immense plage de galets noires surgit à votre étrave où une mère Ours s’inquiète de ses rejetons nageant non loin d’une bande d’orque, là-bas au fond un glacier et vous qui allez monter votre bivouac. Puis au bout du long voyage un « vrai village » groenlandais avec ma Vrai et un groupe de jeunes différents. Le partage a sa besace de rêves aussi : Une baleinière groenlandaise retapée, équipée plongée-croisière pour chasser les trésors du clan d’Erik le rouge. Des sites vikings pas encore fouillés et deux glaçons aux bonnets rouges qui se transforment en chercheur. De temps à autre des gamins un peu malmenés par la vie pourraient y poser leur sac, pour vivre l’instant présent. Je vous laisse votre douche chaude, le frigo plein, le chauffage dans la chambre mais donnez moi un horizon d’icebergs, une côte sans les hommes, une plage abandonnée polaire. Oui je sais, je suis incorrigible, pourquoi devrais-je changer, c’est tellement bon d’être un homme libre.
Pendant mon absence le Festival Curieux Voyageur de St Étienne a décerné le Prix littéraire 2014. Le lauréat est mon dernier livre Ayeltgnu le défi d’une vie debout. De la région parisienne et du Rhône Alpes, environs 200 lecteurs ont voté pour mes écrits. Par ce billet je tenais à les remercier du fond du cœur.
A pluche.
Mosaïque du prochain livre…
17 février 2014Le troisième livre éclot doucement, la date de sortie n’est pas encore d’actualité mais tout cela s’organise. Cet opus sera le mélange de deux expériences opposées mais fusionnelles. L’une est le témoignage d’un homme hyperactif qui contre vent et marée, est parti à la conquête de l’inutile ; Arcticorsica. La deuxième est le témoignage d’une vie d’ermite dans une forêt tenue secrète où ses fantômes sont venus le défier. Les deux écrits se croisent sans logique mais pourtant comme le lit de la rivière au fil de la lecture les écueils qui semblaient infranchissables sont avalés, contournés pour laisser place à une paix intérieure… Pour vous tenir en haleine, une mosaïque de mots.
Extrait…
Carnet de voyage d’un homme libre :
Préface de Gilles Elkaïm, aventurier explorateur polaire
..//.. Son voyage poétique ou sa poésie vagabonde nous rappelle à une certaine profondeur, à une réelle délicatesse tellement nécessaire pour adoucir la « Terre des Hommes ».
Amicizia Frank et que vive l’Aventure !
Page 6 :
Partir sans eux :
Phare de Slettnes Norvège, mer de Barents latitude 71° nord 12 juin 2012. Vent d’Est 5 à 10 nœuds température 4° ; 600 km au nord du cercle polaire.
Toujours en éveil je somnole en tentant d’écouter la mélodie de la houle du large mais l’onde qui se déverse sur la plage est un hymne dédié aux poursuiveurs de rêve. Willem Barentsz cherchait l’impossible, la route du nord, à trois fois il tenta sa chance mais la vie décida de le quitter, ce danois audacieux du XVI siècle fut le premier blanc à décrire le peuple sami, en honneur, la mer lui dédit son nom..//..
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..//.. N’attendant rien, ne demandant rien, tout arrive logiquement. Rien n’est prévu, tout suit son cours comme le torrent va à la mer, il serpente dans son lit, se dirigeant avec logique en contournant les obstacles. J’apprécie le monde comme il est et non plus comme je le désire. Je repense bien sûr à cet accident qui m’a enlevé une partie de ma jambe droite, une sacrée pierre blanche pour me faire bifurquer. C’est certain, le jugement des « autres » m’a fait plus souffrir que par l’acte en soi. Avec un peu d’imagination le contour du pied a l’aspect d’un germe, je n’invente rien, des spécialistes de l’anatomie humaine ont trouvé cette affiliation. Notre pied à la troublante forme de l’enfant fœtus dans le ventre de sa mère, le perdre c’est couper le cordon ombilical, inconsciemment c’est s’envoler..//..
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Ses silences me touchent, je revis le même moment qu’à Kallviken, on ne se connaît pas mais le golfe de Botnie nous rend frère de mer. Ses questions sont pratiques : où vais-je dormir ce soir, combien de kilomètres effectués par jour… Beaucoup d’émotion se devine sur son visage, par pudeur il stoppera notre conversation, il sait que ma journée est loin d’être finie et me lâche l’amarre en me disant : take care, you are a free man… (Prend soin de toi, tu es un homme libre…) Gonflé à bloc, je n’arrête pas de repasser en boucle cette phrase : You are a free man ; yes i am … Les kilomètres sont avalés différemment aujourd’hui, je descends vers le sud, voguant vers le soleil..//..
Page 80
..//.. La quiétude est profonde, le bruit du torrent qui me berce depuis plusieurs semaines a disparu, l’immensément vide m’envahit. Je m’allonge sur « mon sofa » pour écouter la paix. Je deviens le non voyant qui lit les bruits. Un nouveau sens pour sentir la brise d’Ouest se lever, les roseaux se froisser à sa caresse, définir le nombre exact des grenouilles qui croassent juste à leur chant et humer l’herbe bouger et se coucher comme une houle océane..//..
Page 154
..//.. Échec et victoire doivent être traités d’égal à égal, quand ça fait mal, le bien n’est pas loin et inversement. En appliquant cette théorie le ring de la vie peut être vécu avec un peu plus de sérénité. Anticiper les coups tordus c’est déjà les digèrer. Imaginer sa mort ou celle de ses proches c’est leur donner moins de place et d’improvisation, il faut tordre le cou aux sujets tabous. Tout a une réponse ! Même un enfant qui meurt innocemment ce n’est pas du hasard ou de l’injustice ! C’est sûrement une manière de nous guider. Ne tressaillez pas les réponses sont très difficiles à avaler pourtant elles sont notre survie, le temps nous aide, c’est un prof de philo, encore est-il qu’il faut savoir l’écouter et lui laisser le droit de s’exprimer. Nous sommes tous amputés de quelque chose, de quelqu’un..//..
Page 197
..//.. « Là-bas », il est très facile de succomber aux « choses », cueillir la pomme, plutôt que semer le germe de celle-ci. Je sais de quoi je cause, nous ne sommes que de chair, nos faiblesses sont nos draps. Sans elles nous nous sentons nus comme un vers et la peur du froid nous envie. Mais quand le sang n’arrive plus à réchauffer les organes c’est là où tout commence. La recherche du foyer pour se réanimer devient une quête, ce n’est pas la braise qu’il faut mais de la tiédeur..//..
Page 209
..//..Le vent d’Ouest prend de la force en même temps que l’altitude est gagnée, comme une chasse au trésor enfantine ma prospection est excitante, il y a d’autres miradors secrets et je veux tous les découvrir ! Un troisième, un quatrième, il me manque le dernier. Celui-là est somptueux tout autant qu’il est compliqué à gravir, n’ayant pas de corde et ne maîtrisant pas du tout les techniques d’escalades, je m’improvise grimpeur. L’effort en valait la chandelle, je dirais plutôt il en « vallée » le panorama ! Elle s’étend devant moi à perte de vue, pas une maison, pas une route, juste elle et moi. A mes yeux le seul miracle de la vie c’est ça, un massif quasi alpin imposant et vierge et une terre à la sagesse du temps..//..
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..//..Me voilà au bout de mon rêve, demain à 11h je passerai officiellement la ligne imaginaire du phare des Lavezzi, la boucle sera bouclée. Je suis ravi de savoir que tous les élèves primaires de Bonifacio seront en mer, je croiserai le regard des copains… Ce soir je suis caché quelques part et je vais déguster cette dernière soirée de solitude. Cette nuit j’ai lu quelques messages d’amis, l’un d’eux m’écrivait ceci : Tu n’as pas réalisé un exploit, tu as juste effleuré les étoiles..//..
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..//.. Je suis condamné à mourir comme tout en chacun mais cette expérience m’a offert de nouvelles belles histoires à vivre, alors le jour dernier semble reculer un peu. Ma force n’est plus dans un record ou une première extraordinaire, ma force est ma paix intérieure..//..
Merci les amis…