Camp d’Ata

26 juin 2017
 
 
Le vent du nord n’a pas molli mais nous avons décidé de partir. La mise à l’eau est sportive mais les esprits qui nous surveillent sont bienveillants. J’ai une crainte pour Karin, elle débute en kayak et la traversée des fjords avec les vents catabatiques risque d’être violente. Pas à pas, nous avançons, en face un mur de 600m, les doutes sont au pied de ce colosse minéral. Mais la chance ne sourit qu’aux audacieux et après 2h30 de dur combat pacifique face aux éléments, une mini plage nous permet un bref break.
 
La partie est loin d’être gagnée, il nous faut caboter le long de cette falaise infinie, nous nous sentons si vulnérables qu’aucun mot ne peut sortir, il nous faut progresser sans chercher à comprendre. Un autre miracle au moment de devoir tirer nord en traversant les 8km du fjord d’Ata, une faille nous permet une nouvelle pause. Les rafales de vent irisent l’océan, décidément nous ne sommes vraiment pas grand-chose.
 
Dernier combat, la traversée avec ce drôle de noroît qui ne lâche rien. Un phoque puis un deuxième nous nargue. Karin ne dit rien, elle serre les dents, je suis inquiet pour elle. Des icebergs se désintègrent autour de nous. A chaque détonation nous sursautons, puis comme par miracle le vent tombe, plus un souffle la mer semble figée, nous glissons enfin dans ce décor majestueux…
 
Cuits, extra cuits et surtout très émus nous touchons le village abandonné  d’Ata. Personne, mais absolument personne… Nous sommes seuls au monde…
 
Ce lundi comme tous les lundis de cet été sur les ondes de France Bleu RCFM je serai en direct avec Jean-Charles Marsily à 12h40…
 
On vous embrasse bien fort…