Drôle de nuit pour l’équipage de la Louise, du vent violent a secoué le bord toute la nuit. Quelques icebergs sont venus nous percuter violement, rendant l’ambiance vraiment impressionnante pour les plus jeunes. Au petit déjeuner, c’est le silence nous ne savons pas si nous prenons le large. Les bourrasques ont bloqué notre route de glace, il faudra y aller tout doucement. Le vent accentue la sensation de froid, le poêle au fuel réchauffe le carré, les sourires sont là mais personne ne dit rien. Au bout de 5heures de forcing, nous sortons de ce piège de glace, en un claquement de doigt le vent tombe. Le soleil nous inonde, encore un sacré bout de vie partagé.
Face à un torrent costaud nous mouillons, la manœuvre est délicate mais le
skipper connait son boulot. Une longue manche à eau est installée, il y aura de l’eau en abondance à bord. Le déjeuner aura lieu en milieu d’après midi mais vu que le soleil ne se couche jamais cela ne nous dérange pas plus que ça. Vers 16h,les sacs de plongée sont sortis , c’est le moment de tenter la balade sous-marine au milieu des icebergs. Tout le monde est motivé, mais très concentré. Le briefing est strict, l’improvisation n’a pas sa place. Sur une immense plage de galets, je vois mon équipe se mettre en maillot pour enfiler les combinaisons étanches un de mes rêves se réalise. Ma passion est la plongée, je rêvais de faire plonger quelques jeunes en mer polaire, comme dirait Bastien avec humour : c’est fait. A tour de rôle nous partons toucher ses mastodontes de glaces, par jeu certains monteront sur un glaçon plat, le rire nous empare… Vive la vie même avec un bout en moins.
Takuss
Sous les icebergs…
15 août 2019Premier jour de mer…
19 septembre 2016
Quelques nouvelles des Lavezzi : Nous voilà dans le repaire des corsaires, ouf le vent d’ouest est là, il évite aux marins des pontons de roder sur nos traces. Le coin ? Comment vous dire ! Un paradis mais en mieux. Ici Adam et Eve devait y vivre il y bien longtemps mais ce n’est pas la pomme qu’ils ont croqué mais très certainement un détendeur pour aller dans le ventre de mer nourricière. Un bloc de granit, un goéland ; une passe inondée de courant violent, oui c’est bien ici que va se dérouler le 14éme stage de plongée sous marine Bout de vie… A pluche.
14éme stage de plongée Bout de vie
18 septembre 2016Le 14 éme stage de plongée sous-marine vient de débuter. En un claquement de doigt tout le monde s’est laissé porter par le futur horizon qui là-bas au large laisse deviner de belles choses. les tabous sont mis aux oubliettes, les « moi a ta place » ont du faire naufrage, on n’en voit aucun à bord de la Galiote. Comme cocktail de bienvenu une bande de dauphins leur tourne autour, de 11 à 59 ans le cru 2016 semble excellent. Demain nous larguerons les amarres pour aller à la rencontre d’un nouveau monde, d’un univers si différent mais si proche, là-bas au milieu du granit millénaire, la nature, elle, ne juge pas…
Frère de sport en Polynésie suite…
27 octobre 2015Le tournage touche à sa fin, et l’aphorisme de Sylvain Tesson prend tout son sens : arriver sans savoir si l’on va rester partir en sachant qu’on va revenir. Si le sujet du documentaire est bien évidemment la plongée, j’en retiendrais surtout les rencontres humaines. Les deux villages de Rangiroa, ne regroupent que 3000 habitants pourtant nous avons croisé 3000 sourires, certains apparaîtront dans le film mais je ne vous dévoilerais rien, juste pour vous tenir en haleine. Les poissons de toutes tailles ont été au rendez-vous, même si certaines séquences ont demandé beaucoup de patiences à René Heuzey qui est l’un des meilleurs cinéastes au monde. La qualité de ses prises de vue, nous a sollicité une exigence qui nous a valu avec Bixente une grande part d’humilité face aux animaux qui se moquent bien d’une caméra dardée de projecteurs .Comment expliquer à un mur de requins gris que l’on veut rentrer en leur sein pour jouer les acteurs un peu bulleurs, comment captiver l’attention d’une trentaine de raies léopards avec qui l’on veut partager un envol. Mais dans tout groupe il y a le placide, celui qui ne se cache pas, celui que rien ne dérange et la palme, Aqualung, bien-sur, revient à Caroline la tortue marine. Une actrice née, qui ne rechigne pas à poser son gros bec sur mon masque, qui laisse René la filmer sous tous les angles et qui a effectué quelques petits ponts effrontés à mon Frère de sport. Les motu (ilots de corail) ont été les plateaux de bien de scènes graves et profondes mais avec aussi beaucoup de crises de rires interminables. L’équipe locale de soutien logistique nous ont gâtés, chouchoutés, un grand professionnalisme sans jamais se prendre au sérieux. La clef de voute de la partie polynésienne. Tanguy, Pitou, Fernando et Ravana nous ont offert leurs meilleurs pour que tous soient faciles, aisés et réactifs. David Tiago Ribeiro, le cinéaste terrestre a su gérer les deux piles atomiques indisciplinées que Bixente et moi représentons. Il a toujours su nous amener sans contrainte à l’essentiel, un grand monsieur de l’image, sa filmographie est très impressionnante ! Clin d’œil du hasard le film est programmé mi- décembre sur la chaîne Equipe 21 TNT à la même époque que la sortie du nouveau « Guerre des étoiles ». Vu que je suis passé, sur la totalité du tournage, pour un obsédé textuel je vous suggère ces mots. Décembre sortie mondial de Frère de sport : Quand les américains font la guerre des étoiles Bixente fait un doc qui pourrait s’appeler Paix d’une étoile! Zut en écrivant ces mots j’entends déjà l’équipe de tournage éclater de rire. Désolé les gars un poète ne meurt jamais il devient l’alizée, l’esprit de la lagune, l’étoile égaré, non les gars un poète ne meurt jamais ces mots apaiseront les maux de ceux qui restent. Merci Bixente encore une fois tu m’as fait un cadeau énorme : Ti tengu cara o fratellu.
Logistique sur zone pour faire de vraies belles plongées cliquez ici: 6 passengers
Partenaire du transport: Air Tahiti Nui
Partenaire équipement de plongée: Aqualung
Karin et moi avons été habillés par Columbia
Frère de sport…
19 septembre 2015Depuis le temps qu’il avait ça en tête, son souhait se réalise. Un « Frère de sport » sera tourné dés lundi. Depuis des années Bixente me parlait d’un documentaire qui mettrait en valeur un sport au travers d’une personne emblématique pour le représenter. Avec beaucoup de joie, d’émotion et de surprise, j’ai été choisi pour narrer un bout de vie de plongeur un peu Cabochard. Je me demande par moment si je n’ai pas appris à plonger bien avant d’avoir su marcher. Dans mon sillage des milliards de bulles, des milliers de plongées, des centaines de personnes initiées, des dizaines d’épaves découvertes et une seule plus belle plongée : celle que je n’ai pas encore faite ! Ce film de 52’ sera en deux volets : Méditerranée et Polynésie. En fond d’écran les Lavezzi de cette première « mi-temps ». Suivant les caprices de l’ouest nous dégringolerons sur une épave que personne ne connaît, une sorte de cimetière sous-marin qu’une mine a mis en enfer. Nous frôlerons aussi l’empire romain à la recherche de quelques amphores enfouies tout en respectant les protocoles archéologiques. Les mérous et dentis sont en ce moment au casting de figurant, ceux de « mérouville » sont indésirables, l’authenticité sera le fil rouge du reportage. A terre, avec un peu de pudeur je vous offrirai, sans tout dévoiler, mes coins secrets des Bouches de Bonifacio. Là où je me suis reconstruit, là où j’ai attendu l’hiver, qui rend enfin le lieu comme « mon » sanctuaire mystique. Des personnages croiseront mon regard, bien sur mon vieux Gunther, depuis 12 ans il m’épaule dans les semaines Bout de vie. L’équipage du canot de sauvetage de Bonifacio nous rendra visite puisque pendant de longues années je me suis mis au service des « égarés » des Bouches. Pascal le corailleur nous expliquera l’ivresse du corail rouge, Karin ma douce compagne mettra des mots sur ses 35 ans à la tête d’une école de plongée en Corse du sud, le féminin n’a pas toujours était bien perçu dans le milieu macho sous-marin. Et bien sur d’autres personnages seront les invités surprises. On vous amènera à bord du Cabochard, un vieil ami de baroude, bien que je ne sois pas certain qu’il puisse tout raconter, il recèle de grand secret ! Mais le film sera surtout conjugué au présent donc nous passerons par ma nouvelle habitation, une cabane lapone qui est le lien avec le grand Nord et bien sur une nuit inévitable au camp des solitudes qui a beaucoup ému la dernière fois mon « Frère de sport ». Cette première partie sera un mélange de plongées dites « profondes » et de confidences intenses. La plongée n’est pas un sport c’est une discipline avec beaucoup de spécificités. Les métiers de moniteurs et de scaphandriers sont absolument opposés, l’un propose le rêve, l’autre défi les lois physiques. J’ai la chance de passer régulièrement de l’un à l’autre. Cette première partie sera forte en émotion, nous allons tout faire pour mettre en valeur cette passion qu’est la plongée. Puis s’en suivra la Polynésie mais ça je vous en parlerai la prochaine fois. Sortie du documentaire courant novembre sur Equipe 21 puis sur TF1.
Un grand merci à la société Aqualung qui nous a équipé de la cagoule aux palmes.
PS : Oups, j’oubliais : Jo Zef la mascotte est prévue au casting ; ouf !
Une palme au large!
4 juin 2015Eh ben ! Et dire que le détroit de Bonifacio est l’un des coin de Méditerranée les plus ventés, aujourd’hui pas un souffle d’air avec une température de 32° !!! Oui je le crois les stages Bout de vie sont bénis des Dieux. Pour la quatrième plongée c’est assez exceptionnel de voir l’aisance que toute l’équipe au complet. Les plus peureux ont eu le déclic, les plus aguerris ont mis une palme au large. L’apesanteur ne fait plus souffrir les moignons, le grand bleu à ce pouvoir de passer à la trappe les anciennes histoires. Le temps me manque pour tout vous décrire, les mots n’auront jamais l’émotion que procure ses moments de silence. Comme je le dis en boucle un souvenir ne s’achète pas il se vit, et là cela prend encore plus de sens. La porte du large est orné d’une arche de granit, les mérous en sont les gardiens, passer ce monument minéral est un appel à un voyage de l’intérieur. Des milliers de tessons d’amphores témoignent d’un naufrage d’un temps passé, notre imagination a le temps de buller et d’imaginer de pauvre marins romains en détresse. Ce soir le pont de la Galiote est un havre de paix ou les sourires se partagent. Vive la vie en mer…
Toujours plus loin, toujours plus profond…
3 juin 2015Encore une journée bénie des Dieux, vent d’ouest faible avec un grand ciel bleu. Entre vous et moi le seul ciel bleu important est celui que l’on a dans son cœur ! Ce matin les mines sont réjouis et pour certain le soleil a bien bossé, voir même avec des heures supplémentaires. Le stage se poursuit à merveille, les équipes sont formées. Ce matin nous allons apprendre à nous équilibrer, un exercice très technique mais quand on est motivé, tout deviens plus facile. Les moins vaillants font preuve d’un courage fantastique, tout le monde est motivé, tout le monde à la soif de vivre plus fort que ce maudit jour ou un bout à été envoyé où je ne sais où ! Les Lavezzi garde leur calme pour l’instant aucun bateau n’a eu le cran de briser notre quiétude. La fusion d’un vrai équipage a été facile, l’entre aide fait plaisir à voir. Cet après-midi Yves, skipper d’un Itama (vedette très rapide), est venu embarquer le team Bout de vie pour une visite express des Bouches de Bonifacio, leur sourire est pied de nez aux affres de la vie. Griserie maritime pour découvrir l’un des plus beaux sanctuaires marins de méditerranée. Pour conclure la journée je me suis transformé en guide, pour dévoiler les 4000 ans de vie au Lavezzi. Si la vie est un grand buffet, les stages Bout de vie en sont les épices…
Une vie à l’eau
2 juin 2015Un pas après l’autre les stagiaires se mettent au parfum des Lavezzi. Le palier à gravir aujourd’hui va les amener dans le monde du silence. La journée d’apnée d’hier à permis de définir la formation des palanqués, ils vont devenir découvreur de leurs nouvelles limites. Le vent d’ouest est toujours en mode douceur et l’avant saison nous gratifie d’un coin bien tranquille. Respirer sous l’eau n’est pas toujours aisé, la vision aussi change du royaume des gens qui courent mais là où le travail va être énorme : c’est la nage. Pour les bipèdes la tâche n’est pas simple mais sur une guibole, l’exercice est des plus compliqués, mais personne n’a le cœur à se plaindre et dans une discipline digne de vieux plongeurs chacun a su trouver sa victoire. Gunther avec son bel accent et ses expressions si typiques leur a donné un cours de théorie, en boucle nous tentons de leur transmettre la rigueur de cette discipline. La journée file de manière paisible sans montre et contrainte. Les poissons sont au rendez-vous, le soleil semble vouloir apaiser les maux de certain. Je conclurai ce bref billet par ces mots. Ne pleure pas que ce sois fini, réjouis toi que ce soit est arrivé. A demain…
Cala de l’elephant
1 juin 2015Elle n’a pas bougé, fidèle à elle même, l’île Lavezzi nous offre sa plus belle cale, celle de l’éléphant ! Une part de mystère teinte ce coin si cher à mon cœur, la foule n’est pas encore présente, le calme va être notre confident. Le puffin cendré, le goéland d’Audoin et le comoran huppé nous accueillent avec grâce et dire que pour un cheveu nous n’aurions pas pu apprécier ce moment. La Galiote est toujours aussi sémillante malgré ses 62 ans de mer et l’équipage fidèle à sa gentillesse. Qu’on est bien là, loin des yeux qui jugent, à l’abri du regard qui blesse. Le matériel est judicieusement distribué, le mot clé du jour, équilibre. Déjà pour un bipède la mise à l’eau est un exercice pas toujours évident, mais alors quand il vous manque un bout, cela devient un tour de magie. Mais vous le savez maintenant, ce bout perdu est devenu une force. Les premiers signes sont appris, la plongée n’est pas un sport mais une discipline, alors chacun va trouver son protocole. Une fois la prothèse enlevée, le stagiaire devra anticiper sa mise à l’eau sur une seule jambe, nous sommes loin des formations assistées. Ici au pays du sel et du vent la pitié n’existe pas, elle n’y a pas sa place. Aujourd’hui nous avons eu le bonheur de faire une longue randonnée d’apnée pour découvrir l’équilibre d’avancer sur une seule jambe. Une petite houle du large sans courant a permis de leur faire comprendre l’immensité de la Méditerranée. La journée est une aubade à la vie, les doutes commencent à se faire du souci, ils sentent qu’ils ne résisteront pas à cette semaine à cloche pied… A demain soir…
Programme 2014-2015
11 septembre 2014Comme je vous l’écrivais dans le précedent billet voici la liste des « aventures » de votre association Bout de Vie ces prochains mois.
Des Cols et des écoles : Projet soutenu par la Fondation Française des Jeux.
Le théme sera Sport de haut niveau et « handicap ».
Du 5 au 10 octobre, nous serons 6 amputés cyclistes à rallier Bastia à Figari. Vélo le matin rencontre des scolaires l’après-midi.
Bastia-Corte lundi 6 octobre et rencontre en soirée des universitaires organisée par Ludovic Martel.
Corte-Zicavo mardi 7 octobre rencontre des primaires l’après- midi.
Zicavo-Levie mercredi 8 octobre rencontre en fin de journée organisée par l’association de José Pietri Via in Livia. Présentation du film Arcticorsica et signature de mon dernier livre Carnet de voyage d’un homme libre.
Levie-Figari jeudi 9 octobre rencontre l’après-midi des primaires de l’école de Figari.
Stage de vie sauvage : Financé en totalité par l’association Res-publica.
Du 20 au 25 octobre cinq personnes « différentes » invitées formeront un groupe pour progresser dans un coin du maquis secret, les marches seront faibles mais engagées tout de même. Pendant ces jours de baroude, malgré leur mutilation, elles devront s’adapter à une vie sommaire que certains appellent : « survie ». Au programme récolte de plante, cuisson de pain sur pierre, traversée de torrent malgré leur jambe de bois, montage de bivouac, etc etc. Marie sera la seule non amputée, sa « différence » est qu’elle est non-voyante !
Stage de sur-vie : Ces stages sont payant, une manière de récolter de façon non conventionnelle des fonds pour Bout de vie.
Du 9 au 12 novembre, toujours dans un coin secret de l’extrême sud je vais guider un groupe d’hommes et de femmes à partager une aventure que je vis au quotidien dans mes expéditions engagées. Nous dormirons sous une « belle » bâche, la nourriture lyophilisée sera améliorée par de la cueillette et plein de surprises les attendent. Aucun contact avec l’extérieur ne sera permis pendant ces jours d’aventure. La seule connexion possible sera avec la nature et eux même. Le prochain stage où il reste encore de la place sera du 8 au 11 mars 2015, 320 euros en pension complète! (Chèque au nom de l’association)!
Stage de plongée sous-marine à bord de la Galiote :
Première semaine de juin 2015 se déroulera le 13éme stage de plongée sous-marine au Lavezzi pour dix jeunes amputés (les préinscriptions peuvent déjà être envoyées, il reste 5 places).
Expédition Nivarsiaq Groenland été 2015 :
Je m’élancerai en kayak d’Ilulissat sur la côte Ouest du Groenland pour rejoindre le village de Kullorsuaq à 1200 km plus au nord. Trois mois seront nécessaires pour cette « balade ». Pendant ce temps quatre jeunes « différents » me rejoindront à partir du 15 aout au village de Kullorsuaq pour mon arrivée prévue à partir de cette date, l’avion retour nous ramènera le 1 septembre.
Bien-sûr d’autres événements vont très certainement arriver au fil des jours mais voilà un beau programme à cloche pied.
A pluche !