L’été a le pouvoir de dévoiler les corps et pour beaucoup les jeux de plage ne seront plus un rêve mais une réalité. Un plaisir qui pourrait se transformer en parcours du combattant pour la où le « différent ». Le refrain post-estival est toujours le même : « chassons la cellulite », le regard des autres est si important que le moindre bourrelet a le pouvoir de définir qui est qui. « Une petite pensée aux enfants du monde qui meurent encore de faim à ce jour » ! Si les gros paniquent à la vue des premiers jours de plage, l’amputé se ronge le frein à l’idée de se lancer en maillot sur le sable blanc. Je me souviens, il y a bien longtemps, de la première fois où je remontais à bord du bateau de plongée familial. Malgré une chaleur propre à la méditerranée aoutienne, je cachais ma jambe de bois par un beau survêtement, accompagné de l’éternelle chaussette pour masquer « l’incachable ». Les touristes « bulleurs » se demandaient quelle mouche m’avait piqué pour supporter un tel accoutrement. Le regard des « autres » m’assassinait, je leur en voulais de me dévisager, j’en voulais, je crois d’ailleurs, à la terre entière. Tous les stratagèmes étaient bons pour que personne ne puisse apercevoir ma différence. Au fils des étés je devenais plus à l’aise et à petit pas boiteux, je dévoilais celle qui devenait ma fidèle « Magui » Bol ! Puis je cédais à la provocation la dévoilant à tout instant, le revers de la médaille, une fois de plus les « autres » me défiguraient de leur étonnement. Le temps, encore lui, est le meilleur des professeurs, 31 ans après, j’ai trouvé un juste milieu, et au fil des saisons mes tenues se raccourcissent sans provocation. A ma grande joie plus personne ne se retourne sur cette « spécificité » corporelle. Je vous rassure encore quelques uns ne s’empêchent pas de détourner leur regard à mon passage, ce que je prends avec beaucoup d’humour, en leur lançant : « Beau gosse ; hein ? ». La dérision est ma thérapie. Plus la différence est digérée, acceptée, moins les « autres » la noteront. Alors chers amis « raccourcis » je vous souhaite les meilleurs vacances possibles pour ceux qui en prendront, et dites vous que vous êtes un miroir, les gens verront ce que vous avez envie de leur transmettre. Vos témoignages sont très intéressants, profitez de ce billet pour partager vos expériences.
Je vous donne rendez-vous en septembre et si mon blog vous manque, sachez que mon dernier livre « Carnet de voyage d’un homme libre » aux éditions Clémentine vous attend dés cette semaine chez votre libraire habituel.
A pluche