C’est un coup à s’en mordre le moignon, l’accueil de mes hôtes super, le terrain pour poser ma tente parfait mais j’avais omis un détail. Ne jamais bivouaquer dans une baie où il y a des restaurants. Bom bom bom,toute la nuit !!! Salut les hommes, on reprend le large, je devrais dire le goulet. Le vent s’est mis au Sud-ouest, encore dans le pif. Jo Zef qui feuillette le quotidien « Cabochard Matin », m’apprend un événement majeur qui marque l’actualité internationale. En république d‘Immaqa le gouvernement de la brise du Nord, depuis une semaine, est assiégée par le vent du Sud qui encore aujourd’hui a posté ses sentinelles, la situation est proche du coup d’état !!! Le canal de Väddö est long de 20km et droit comme la justice, nous nous lançons à sa conquête. L’important dans ce style d’exercice et de ne surtout pas penser à sa longueur et surtout avoir la technique pour s’évader mentalement. Je pense que je commence à y arriver ! Les maisons ne sont plus des cabanes mais de grandes demeures. Je détaille chacune delle et essaie d’inventer les personnages qui y vivent. Celle là a des escaliers hollywoodiens jusqu’à la rive, je vois très bien le style du proprio. Une autre plus petite, plus cachée, avec deux kayaks hissés sur la berge, tiens elle me parait plus sympa celle là. Trois heures que je « goulotte » quand la carte me désigne des écueils à éviter à 500mts devant moi. Je devine les roches et suis surpris d’y voir un drapeau suédois planté, mais quelque chose ne colle pas, ou j’ai des problèmes de vue ou le mat de bannière est minuscule. Plus je m’approche plus je suis intrigué. Une cabane apparait avec ses toilettes extérieures et même une barque. La taille de la cabane est à la hauteur des mascottes. Jo Zef comprend, il prend Norra par la patte et l’extirpe du sac étanche. Ils veulent descendre, visiter. Ok les jeunes, je jette l’ancre! Mes amis sont tout chose devant une maison enfin à leur taille. Mais serait-elle à vendre ? Jo Zef insiste pour que je me retourne : Eh les enfants on ne vas pas y passer la noël sur votre île. Ok, je me tourne. J’entends un immense smak et un énorme soupir. Je fais un volte face pour découvrir Norra toute rouge On reprend la mer, cette histoire m’a redonné la patate. Je ne sais pas comment cette idée m’a été donnée mais j’imaginais le canal absolument hostile en accostage, mais à ma grande surprise, plus nous descendons plus la rive s’apaise, pour laisser place à des prairies et voir quelques plages. A la ville de Väddö il y a un ponton avec une dizaine de voiliers amarrés, je m’informe sur les services de la commune, il y aurait un magasin de bricolage. Ni une ni deux me voilà sauvé, je trouve enfin du gaz. Cela devenait critique, plus de bois pour le feu du soir et le gaz qui commençait à manquer terriblement. C’est vrai que les nouilles chinoises à l’eau froide, c’est un peu croustillant ! Un petit jus de fruit frais pour la route ! Le canal me fait penser à celui du Midi que j’ai remonté avec le Cabochard de la Méditerranée à Toulouse il y a une quinzaine d’années.
Calme, frais et surtout un vent de Sud-ouest qui est devenu bourrasque mais qui n’arrive plus à toucher l’eau. Un bruit monstrueux arrive sur nous, des dizaines de bateaux de courses passent en sens inverse. L’odeur qu’ils dégagent brise la volupté du décor, heureusement qu’ils respectent les 3nds limités. Derrière le cortège une vingtaine de scooter des mers aussi en course, le public a du être tenu informé, la berge est noire de monde. Un trio de « canards ». Ouais Jo Zef c’est plus poli canard, c’est juste une histoire d’ô ! Donc trois mectons qui veulent faire les mariolles avec leur machines veulent me frôler pour me tremper et faire des vagues. Laisse venir petit, si tu t’approche tu vas t’en rappeler quelques jours. Je fais celui qui ne dira rien, qui est apeuré mais juste quand l’un d’eux est à porté de pelle je luis assène une manchette dans les côtes avec ma pagaie qu’il en tombe de sa bécane.
Le scooter se met à tourner en rond et je le couvre de juron ; le public applaudit, je suis prêt à aller au deuxième round, il remontera sur son gadget et repartira avec un gros bleu corsé en souvenir. Ouf, comme ça fait du bien ! Le cortège de « canards » enfin finit de passer et je retrouve mes rêveries. En sortie de canal je déniche une petite prairie avec quelques moutons qui font un brunch, ce sera notre camp du soir.
Encore 26km de parcouru
A pluche !