Une leçon d’aventure pour les élèves de CM1 de Bonifacio…

8 mars 2011
Ecole de CM1 de Bonifacio

Ecole de CM1 de Bonifacio

Article du Corse Matin du 23 février 2011 signé Alex Rolet:

A l’invitation d’Eric Volto, directeur de l’école élémentaire, Frank Bruno a offert une grande leçon d’humanisme à plus de 40 élèves, captivés par ses récits d’aventures, plus étonnantes les unes que les autres.

Un Bonifacien de réputation internationale

Bonifacien d’adoption, résident sur son bateau nommé Cabochard et aventurier de profession, Frank Bruno est connu et reconnu dans le monde entier pour ses exploits physiques et ses défis surhumains. Il a même été lauréat en 2009 du Trophée Peter Bird qui récompense un aventurier « normal », si l’on peut dire. Car dès l’âge de 20 ans, il doit être amputé d’une jambe lors d’un accident à bord du porte-avions Foch. Un handicap qui n’aura de cesse de le motiver à se dépasser, à nous dépasser même. Car ce qu’il réalise aujourd’hui, bien peu d’entre nous en sont capables. D’ailleurs, devant des enfants amusés et médusés, il nous affirme non sans humour : « aujourd’hui, mon seul handicap, c’est que je fais des fautes d’orthographe ». Ce qui n’est pas sans poser problème quand on écrit un livre comme il le fait en ce moment.

Ayeltgnu : le titre de son nouveau livre

Prononcez « alietnou », ce qui veut dire « tu as de la chance » en langue athapascan, du nom du peuple de « natives » qui habitent le bassin du Yukon. Ce fleuve coule sur plus de 3 000 kilomètres, de l’ouest du Canada en traversant l’Alaska jusqu’à la mer de Béring. Il offre des paysages aussi extraordinaires que quasi désertiques, parsemés de milliers de lacs. Mais seul, Frank ne le sera jamais. Lors de la descente en kayak de cette rivière puissante, parfois large de 15 kilomètres, Frank fera les 300 premiers kilomètres accompagné de 6 enfants invités, eux aussi handicapés, dont Elliott résident à Bonifacio. Ensuite, oui, Frank fera la descente en solitaire.

Mais toujours accompagné de Jo-Zef, sa mascotte (qui déteste qu’on dise d’elle qu’elle est une simple peluche), et de nombreux animaux tels que loups, renard des neiges, orignal, lynx et quelques autres biens moins sympas que des peluches, même si de loin il y a ressemblance.

En effet, ours noirs et grizzly (3 mètres debout, 500 kg, griffes de 15 centimètres et vitesse de pointe de 66 kilomètres/heure) sont omniprésents tout au long du parcours. Comme nous le disait un élève de CM1 imaginatif et émerveillé par les performances de Frank Bruno, « le grizzly, il est plus haut que le plafond de la classe ».

Des rafales de questions

Après plus d’une heure de récits palpitants, la séance de questions a été très animée. Les unes concernant les diverses expéditions de Frank (dont la traversée de l’atlantique à la rame), mais beaucoup de questions ont fusé aussi au sujet du handicap d’être unijambiste voire même d’être différent. La prothèse de Frank baptisée Maggie (car « ma guibole ») est passée de main en main, d’abord avec appréhension, mais très vite, les enfants ont compris que Frank n’est pas différent de nous. Sauf peut-être que depuis des années, il a développé plus de volonté, plus de combativité et plus d’humanité que la grande majorité. Sur une jambe, il nous a tous doublés, il faut bien l’avouer. Rendez-vous sur le site www.boutdevie.org pour découvrir ses aventures, les pensées de Jo-Zef et quelques coups de gueule justifiés.

Alex Rolet

L’oiseau du bonheur…

3 février 2011

un Cygne noir en Corse, oiseau de bonheur...

un Cygne noir en Corse, oiseau de bonheur...

Une constatation affligeante est en train de gagner tous les pays occidentaux, la prise d’antidépresseurs est en augmentation constante. Alors que le bonheur devrait être le compagnon de route de chaque citoyen nous sombrons dans les méandres du mal-être.

Vu d’un Cabochard qui vit comme un sauvage seul au milieu de rien, je vais tenter de raisonner à haute voix. Bien-sûr tout augmente, bien-sûr il y a de plus en plus de chômage, bien-sûr les pandémies déciment mais depuis la nuit des temps notre société a eu ses maux.

Nous avons la chance de ne plus être en guerre et plus ou moins chacun a un toit et une assiette pleine, je n’oublie pas les SDF et autres mal lotis mais je parle de généralité.

Je crois que ce mal est un virus sournois. De l’extérieur, vu de derrière ma vitrine, je vois, je sens, j’écoute. La surinformation assassine le penseur, la surconsommation ligote le travailleur et le mal-être qui couve derrière ces deux monstres contaminent ses victimes.

Quand nous sommes mal, nous consommons. Pourquoi l’obésité est en train d’augmenter ? Le sucre qui compose les nouveaux plats compensatoires semble apaiser la personne mal dans sa peau et le processus est en marche. De ce marché les régimes en sachet, les pilules miracles, les coachings en tout genre explosent. Dans 10 ans le diabète va faire des ravages, il a déjà commencé son carnage.

Le salaire même le plus minime  est de loin bien plus haut que le pauvre africain vivant avec 1 USD par jour. La surinformation exige du pauvre hypnotisé, d’avoir le dernier des derniers trucs machins bidules. Le processus de vente est : « Dés cette semaine soyez le premier à avoir le dernier high-tech indispensable ». Les liens sociaux activent cette dépendance et les micros crédits explosent.

Savoir décrocher de tout ça, ça c’est une aventure incroyable. Nous sommes 1,5 millions sur l’hexagone à ne pas avoir de télé, ce n’est tout de même pas 1,5 millions d’aliénés. Imaginez une soirée où après une journée harassante vous n’avez pas de boite rectangulaire allumée (web, télé.)

Un vide incroyable va s’installer, oui mais ce soir il y a le film qui va me faire rire, le match de foot incontournable, le feuilleton trop top-mignon et puis je veux voter pour Jennifer !

Une bouteille quand on veut la remplir il vaut d’abord qu’elle soit vide. Logique non ?

Cette démarche je la pratique au quotidien et j’en profite pour la transmettre quand on me le demande. Quand je fus engagé par le club du GSHC j’en ai parlé aux joueurs, ces professionnels de la glace ont tout intérêt à être au mieux de leur être. Ca a marché ! Comme quoi !!!

Je ne veux pas vous saouler avec ma manière de penser, mais de plus en plus je croise des gens profondément malheureux alors que le bonheur est une fleur facile à faire pousser. La manière de penser influx notre état, pourquoi se rendre dépendant d’une chose qui inévitablement sera notre destruction. La possession est un pervers qui mériterait « perpète », ne rien avoir est le début de la liberté. Combien de familles bossent comme des malades pour offrir un avenir matérialiste à leurs enfants, qui pendant que les parents travaillent font les plus grosses « conneries » possibles. Une écoute est la meilleure forteresse que nous pouvons leur offrir. Payer à sa femme le dernier resto pour compenser le couple qui part en « lambeau» ; un soir sans rien autour, un tête à tête dés le départ aurait peut-être évité la dissolution du ménage.

Parler, raisonner, échanger, décortiquer ensemble, c’est plus efficace que les quarts de finale de la champion-league ou le dernier feuilleton « Plus belle la vie »…

Oui je sais ce style de démarche fait peur, car quand on parle, forcément le sujet va déraper sur la blessure qu’on évite et si on la touche ça fait mal. Mais n’oubliez pas qu’une blessure oubliée va automatiquement déclencher la gangrène et l’amputation sera inévitable.

Je ne suis ni psy, ni moraliste, ou philosophe, mais où que je passe on me définit comme donneur d’énergie ayant toujours la joie de vivre. Comme vous êtes sympas, attentionnés et plein de bonne résolution je vous ai dévoilé mes p’tits trucs du bonheur selon un Cabochard.

Le bonheur est un oiseau de passage qui dés qu’il se pose doit être apprécié, observé, car comme tout volatile il passera son chemin pour d’autres bateaux, bivouacs, amoureux enlacés. Si nous prenons notre  temps dans ce court instant, même après son départ son chant restera pour nous réchauffer jusqu’au prochain oiseau. Ne lui construisez pas une niche d’or et de diamant, cela ne sert à rien ; il n’est que de passage. Ne lui parlez pas de demain ou d’hier il ne sait conjuguer le verbe aimer qu’au présent. Son chant ne s’entend que dans le grand silence de la plénitude, celle qui est enfouie au fond de chaque homme et de chaque femme. Il se fiche du paraître et de la mode car seul le dénuement de fioriture  vous le fera apparaître.

Tout est possible, c’est vous qui mettez les limites, cette forêt est artificielle.

Pour conclure ma longue bafouille, chacun de nous avons des possibilités hors-normes, mais il faut s’en donner les moyens.

Bonne mer !

Rencontre des éléves du primaire…

10 novembre 2010

rencontre des primaires de Figari

rencontre des primaires de Figari

Belle initiative des directeurs Francis Santucci de Figari et Eric Volto de Bonifacio.

Hier tout au long de la journée Thierry Corbalan avec un magnifique reportage de sa traversée à la nage des Bouches de Bonifacio ainsi qu’un diaporama de ma descente du fleuve Yukon, nous avons échangé nos bouts de vie tout au long de la journée  avec des élèves du primaire de l’extrême sud de la Corse.

Échange très important pour une vie qui se présente à ces futurs adultes.

Discours sur la différence, la faculté à s’adapter à une épreuve, travail de fond pour réaliser ses rêves intimes.

Pas de tabou, des questions dignes des plus grands journalistes. Quelques graines ont été plantées.

On reconnait l’arbre à ses fruits et non à ses racines.