Des cols et des Ecoles 2015

12 octobre 2015

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Nous voilà à la troisième édition des Cols et des Ecoles, une aventure de partage et de solidarité. Cette année un nouveau venu a rejoint le groupe habituel. Alexis avait une voix toute tracée, le sport de haut niveau, un sacre de champion de France de kick boxing lui ouvrait les portes de l’élite mais la vie est une farceuse. Comme un croche patte un jour funeste lui coutait une jambe. Magie du net, vous voyez ça a du bon aussi, il « googlelise » : amputé défi et tombe nez à nez avec une asso un peu hors-norme. Dans cette famille on est tous égaux devant les murs à gravir, aux pieds des cols une seul devise avancer toujours plus haut, toujours plus fort. Donc logiquement après le stage de plongée, le voilà en selle. 4 petit mois pour comprendre les trucs et astuces du vélo et vive la vie.  Donc ce matin nous sommes plus de dix à prendre la route pour Sartène par la départementale perdue de Mola, une ode à la paix et la tranquillité.  Les sourires en disent long sur la joie de vivre du groupe. Mais l’amiral Festor avec son petit 115 kilos « pète » son dérailleur, ni une deux Steve mécano pompier aidé des copains trouve une solution, l’indispensable fil de fer à encore sauvé la situation. Au pont de Curgia la bénédiction est prononcé rendez-vous ;  tout là en haut du col ! Messieurs, un pour tous ; tous pour un. Ne me demandez pas qui est Aramis, Portos ou d’Artagnan ! Le cadet Alexis prend les rennes, le vieux Cabochard ne peut pas se laisser faire, alors il prend sa roue mais les 9km d’ascension libéreront les watts du jeune amputé et entre vous il me mettra 6’ dans les dents qu’il me reste ! Y a plus de respect pour les vieux ma bonne dame aurait pu dire une oie en goguette sur la route. En sueur et un peu essoufflé je le prends dans mes bras, la relève est assurée, il y en a qui ont du souci à se faire, le « Alexis » est de retour. La descente est dangereuse alors j’ouvre la route pour que personne n’aille au tapis ce serait dommage non ! Nous voilà enfin à Sartène, devant l’école. La directrice, Nathalie Tramoni et ses adjointes nous accueillent avec un grand sourire et une table remplie de bonne chose pour nous requinquer. Les « grands » de maternelle, deux par deux pénètrent la salle de projection et oh surprise ils découvrent que les sportifs devant eux ont de drôles de jambes. Un petit diaporama leur est proposé sur la dernière aventure au Groenland et comme un coup de baguette magique les langues se délient, les tabous tombent les uns après les autres, au bout d’une heure trente les gamins nous accompagnent, il ne nous reste plus que dix petits kilomètres pour enfin retrouver le « bivouac » du soir. Jérôme et Alexis vont pousser leur journée d’effort dans la piscine pour quelques longueurs. Steve, Patrick et Franck trouve le bon magasin qui répare le vélo. Demain il fera jour et une belle série de montée nous attends mais un pas après l’autre. Vive la vie nous sommes entiers même avec un bout en moins… A pluche

Le cadet de la bande, un futur champion, parole de Cabochard!

Le cadet de la bande, un futur champion, parole de Cabochard!

Élan de débrouillardise autour du vélo cassé du grand Franck.

Élan de débrouillardise autour du vélo cassé du grand Franck.

Et voilà qu'un "handi" aide un valide; on aura tout vu!

Et voilà qu'un "handi" aide un valide; on aura tout vu!

En mode mobylette!!!

En mode mobylette!!!

Toujours là pour nous supporter.

Toujours là pour nous supporter.

Plus que de la survie, la vraie vie…

26 avril 2015
Essais, d'avant départ...

Essais, d'avant départ...

Il était une fois un Prince blessé d’un royaume immobile, assis au milieu d’un torrent, trois vaillants chevaliers le protégeaient. Tout proche de la fine équipe un éclaireur veillait au groupe ; je crois qu’il s’appelait le Free Man boiteux ! Comment donner des mots à ce stage de survie, comment décrire l’indescriptible, comment narrer cette odyssée de lumière ? Pour retrouver notre monde éphémère revenons à un événement majeur. C’est le 30 novembre 2007, devant son public au Palexpo de Genève, que Marc Ristori grand champion de super cross, chute lourdement pour devenir paraplégique. Sa vie bascule dans l’inconnu, dans le monde de la souffrance, dans le miroir du regard des autres, dans la mobilité perdue. Pourtant Marco est un guerrier, son mental de sportif de haut niveau ne le lâche pas et il s’accroche aux branches pour survivre. Les vrais amis ne l’ont pas abandonné, parmi eux des sportifs de haut vol : Polo, Jean et Ronny. Paul me tarabustait depuis bien longtemps, pour venir à l’intersaison de hockey sur glace, à un stage de survie mais je savais que bien plus que du baroude, il souhaitait le partager avec son ami motard. L’idée me plut de suite mais la chose ne serait pas si simple. La seule solution pour progresser dans le maquis dense est la joelette ! Julie, accompagnatrice en moyenne montagne en Corse me proposa sans ciller de nous prêter cet outil indispensable à une telle opération, ici son site. Donc le matériel étant trouvé, il ne fallait plus que regrouper les volontaires pour une telle aventure. Jean, le frère de Polo hockeyeur et Ronny footballeur tous deux anciens pro de leur discipline étaient les personnes idéales pour un effort aussi intense et long. Jeudi nous sommes partis à l’aventure, pas de plan prévu, pas de ligne toute tracée à suivre nous devenions les écrivains d’une page vierge. Bien des « autres » nous auraient traités de fou en annonçant cette balade mais la vie est trop courte pour écouter les « assis dans leur tête », nous sommes des Free Man et peu importe si quelques bouts ne fonctionnent pas comme il est indiqué sur le mode d’emploi des hommes valides ! Alors nous avons arpenté le granit, nous avons traversé à maintes reprises les torrents. Le merle n’a apporté aucun jugement au groupe inédit, le vent ne nous pas regardé d’un mauvais œil, le feu du soir nous réchauffait et écoutait les copains rire d’être tout simplement vivant. Il y eut de vrais travaux de forçat pour pouvoir gravir les murailles qui nous barraient le chemin, il eut beaucoup d’énergie offerte pour contourner les arbres abattus, mais Dieu que c’est bon de se sentir des Hommes unis pour amener notre Marco là où bien des bons pensants nous auraient dit que c’était impossible… Polo, Jean, Ronny et Marco merci de m’avoir permis d’être à vos côtés. Allez les boys, ensemble on peut le gueuler : un souvenir ne s’achète pas il se vit…

Une équipe merveilleuse pour réaliser l'irréalisable!

Une équipe merveilleuse pour réaliser l'irréalisable!

Le sourire de Marc était notre dopant.

Le sourire de Marc était notre dopant.

Aux arrêts casse-croutes les siestes étaient de rigueurs.

Aux arrêts casse-croutes les siestes étaient de rigueurs.

Un spectacle à nous couper les jambes!!!

Un spectacle à nous couper les jambes!!!

Sur-vie douce et maquis

16 mars 2015
Sous un chêne liege centenaire...

Sous un chêne liège centenaire...

C’est le quatrième jour que nous arpentons le maquis sauvage de « ma » vallée perdue. Quatre jours entre nous, sans aucun lien avec le monde des « autres », quatre jours sans le moindre écran, quatre jours de « ma » vraie Vie. Le groupe est comme je les aime, rien à priori ne peut les unir, pourtant l’alchimie du nomadisme a créé l’union. Ghislaine, Corinne, Samuel, Didier, Jean-Luc et Sylvain sont les survivalistes, tous ont une personnalité, une âme différente, mais chacun est venue chercher une réponse à l’une de ses questions. Le guide est raccourci d’une jambe, mais ma prothèse ne permet pas de déceler ma mutilation. Sur ce stage, vu la méchante blessure qui vient enfin de guérir, j’ai pris la sage décision de changer mes bâtons de marche par des béquilles. Malgré la crainte de semer l’inquiétude dans le groupe, personne n’y a apporté attention. Je crois que je vais continuer à les utiliser, leur confort de marche hors sentier m’a convaincu de leur bienfait. Mais surtout, la « première » dans cette aventure de sur-vie douce, est que l’un des participants, Sylvain amputé fémoral, ne porte pas de prothèse ! Le pari était audacieux, mais homme de défi, j’ai de suite accepté le challenge. Grimper une montagne hors sentier, en se frayant un chemin au milieu des ronces et des racines croche-pattes, est une épreuve épuisante pour un valide mais pour un unijambiste non appareillé cela fait partie de l’exploit de haut vol. A bon pas nous avons arpenté la rudesse de la vie sauvage, le soir les bâches camouflées n’avaient pas pour premier rôle de rassurer leur occupant mais le feu prenait l’apparence du confident qui réchauffe les âmes. Mal assis nous tentions de ne vivre que l’instant présent. Le torrent, le soir nous ouvraient ses bras pour nous débarrasser du trop de sueur de la journée, comme par enchantement les « petits baigneurs » savouraient les biens-faits d’une eau vivifiante. Oui ; vivre sans rien est un luxe immense, oui ; le nomadisme est le retour à l’essentiel : Vivre. Mais ce quatrième jour fût une sorte de feu d’artifice, toute la nuit précédente, les grains n’ont cessé de gonfler les torrents et à ma grande surprise nous nous retrouvions « prisonniers » d’une sorte d’île encerclée d’eau bouillonnante ! La seule solution était le franchissement de l’un d’eux pour pouvoir se retrouver en zone de chemin retour. Sous ma parka je jubilais d’un tel dénouement, mes « élèves » allaient devoir découvrir de nouvelles limites.  Un passage facile était choisi, mais assez engagé pour un non initié. Avec un bout de corde, un peu d’ingéniosité et d’expérience, l’aventure allait prendre toute sa dimension. A tour de rôle chacun retenait son souffle pour ne pas glisser dans ce « jacuzzi » géant, l’exercice offrait sa part d’adrénaline. Mais le meilleur est toujours pour la fin, Sylvain sur une seule jambe traversait le torrent en furie en nous offrant une sacrée leçon de vie.                                                                                Voilà le stage est fini, l’équipe a repris le chemin de sa vraie vie, mais j’en suis certain tout le monde aura dans un coin de la tête ses moments de partage si forts et si sincères. Du pays où les apparences n’ont aucun pouvoir nous vous envoyions une bouffée d’air pur et humide du maquis.

Si cela vous tente il y a encore 4 places pour le stage de novembre. Aucune condition physique particulière n’est requise pour cette aventure, la seule condition, vouloir, l’espace de quatre jours devenir un Free man…

Un souvenir ne s’achète pas il se vit.
Un aperçu en vidéo:

Et pourquoi pas?

Et pourquoi pas?

Le sommet enfin atteint!

Le sommet enfin atteint!

Après l'effort le reconfort.

Après l'effort le réconfort.

Paire ou impaire!

Paire ou impaire!

Après une nuit de déluge!

Après une nuit de déluge!

Didier ouvre le bal du torrent en cru!

Didier ouvre le bal du torrent en cru!

Il va y aller!

Il va y aller!

Façon équilibriste!!!

Façon équilibriste!!!

Conclusion des Cols et des Ecoles 2014

12 octobre 2014

Avec les enfants de Zicavo

Avec les enfants de Zicavo

La deuxième édition des Cols et des Ecoles vient de se conclure mais chacun de nous avons vécu une semaine formidable. Cette fois j’avais choisi plus de simplicité en passant par l’intérieur de la Corse en évitant les grandes villes. Un choix qui nous a permis de vivre des échanges forts et sincères. Bien sûr la performance de toute l’équipe Bout de vie est à noter, mais comment ne pas souligner ces rencontres qui nous ont émus au plus profond de nos âmes. En fin de journée j’allais à l’essentiel dans le journal quotidien mais ce soir à bord du Cabochard, les souvenirs reviennent. L’accueil VIP (vrai invalide pédalant) à l’université de Corte fût l’entrée de ce menu de convivialité. Après l’intervention, suivant les conseils du directeur Mr Romani, un restaurant nous permettait de poser prothèse. Le restaurateur n’arrêtait pas de nous encenser sur nos performances. J’ai failli m’étouffer quand il m’a dit : Le plongeur de Bonifacio, vous le connaissez ? Parce que lui c’est vraiment un fou furieux avec sa patte en moins ! Oui je le connais un peu, une grande gueule au cœur tendre et un peu écorché vif ! L’arrivée dans l’école de Zicavo fût toute aussi émouvante. La charmante instructrice plusieurs mois auparavant au téléphone m’avait touché, elle croyait à un canular car personne ne prend le temps de passer là haut si loin des villes. Les enfants nous ont bouleversés par leur accueil, tous autant les uns que les autres, ils ont été réceptifs à ce thème universel qu’est la « différence ». A Levie l’organisateur avait peur d’un public absent, la salle était comble, mais comment ne pas penser aux désarrois de tous quand François-Joseph ne pût accéder à la salle car son fauteuil électrique ne pouvait être porté sur autant de marche. Une excuse pour que la prochaine fois un système soit prévu. J’en ai profité pour rappeler au public que l’accessibilité ; c’est chacun de nous qui devont la prévoir. En rentrant chez eux je leur ai proposé de contrôler si un fauteuil pourrait y accéder. Le film bien sûr est un bon support, mais quand j’ai invité les copains à me rejoindre, les témoignages de tous sont allés droit au cœur des gens présents. La jeune helvète Amandine a osé nous rejoindre pour parler de son « défi » quand elle a gravi le petit Combin malgré un cancer qui lui a rongé les jambes. La salle fût aussi très émue par Paul, ce vieux monsieur fauché par une voiture qui vient d’être amputé. Comme l’a remarqué l’amiral Festor, au début de la soirée il posait des questions assis sur sa chaise, il finit la soirée debout les yeux mouillées d’émotions qu’il ma transmis en m’embrassant sur le front. Lui, son défi sera de retourner dans son jardin, pour s’occuper de ses fleurs. A Figari une petite fille pose une sacrée question à Jérôme : Comment acceptez vous le regard des autres. Malgré son très jeune âge, la vie lui a déjà donné une leçon, un vilain cancer avait déjà sonné à sa porte. J’en aurai encore des choses à dire, à écrire mais les mots ne rendront jamais le partage de cette belle semaine. Les copains sont tous rentré chez eux, les yeux plein d’étoiles. Nous sommes des petites chandelles qui par moment arrivent à éclairer ceux qui sont encore dans l’obscurité. Sur Face Book beaucoup de commentaires sont arrivés mais Bout de vie a eu un sacré cadeau. Tous les matins sur les ondes de France Bleu Frequenza Mora entre 8 et 9heures le public est libre de s’exprimer sur des sujets des plus variés. Après notre passage au travers de l’île les gens ont témoigné au forum de leurs émotions. Là je crois que j’ai tout dit, le message est passé. Merci à tous ceux qui de près ou de loin ont permis cette opération, j’en suis certain octobre 2015 on repart pour une belle « pédalerie » de partage.

Et si notre différence était notre force ?

Champ de ruine…

29 septembre 2014

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Les nouvelles plus ignobles les unes que les autres m’ont rappelé ces maux que j’avais écrits il y a déjà un moment et que vous pouvez retrouver dans mon dernier livre « Carnet de voyage d’un homme libre » Édition Clémentine

Champ de ruine, le combattant en kaki qui sous prétexte d’une patrie, d’une religion, d’une langue, assassine au nom de « sa » liberté.

Champ de ruine, les « escrologistes » qui se servent de notre autodestruction polluante pour leur fond de commerce.

Champ de ruine, l’exode massive des pauvres qui n’ont rien et veulent tout vers les riches qui ont tout et ne donnent rien.

Champ de ruine, les enfants qui brandissent ces armes jouets et qui comme les grands, tuent, violent, torturent.

Champ de ruine, les torrents souillés, les océans vidés, les nuages noircis par une industrie au label éco citoyen.

Champ de ruine, les grincheux qui font grève à cause d’une délocalisation massive de leur emploi en pays asiatique et qui ne se gênent pas le samedi pour remplir leurs caddies de « made in china » !

Champ de ruine, ceux qui ne voient plus l’arbre fleurir, le vieux vieillir, l’enfant grandir, le vent tourner, la pluie poindre.

Champ de ruine, l’homme vaniteux qui veut changer la planète. La vieille dame, de quelques milliards d’années,  a supporté sur son dos plein de fourmis de notre espèce sans pour autant s’inquiéter de son sort.

Champ de ruine à rebâtir avec des fondations solides, non pas pour des palaces ou des châteaux mais  pour des bivouacs de bonheur. Nous ne sommes que des nomades éphémères errant, vivant les plus beaux moments de nos vies, car très courtes. Même si la nuit et l’orage par moment m’obscurcissent la route, je pose mon sac, observe et aime.

12éme stage de plongée sous-marine

1 juin 2014

Gunther...

Gunther...

Elisa sera la plus jeune du groupe.

Elisa sera la plus jeune du groupe.

Briefing autour d'un verre.

Briefing autour d'un verre.

Le douzième stage de plongée sous-marine Bout de vie est en place, la Galiote fidèle à elle-même invite les apprentis de la mer avec toujours autant de chaleur.  Yovadi,Gunther et Frank le cuistot sont prêts, la mascotte, elle, est déjà en cuisine à quémander quelques crêpes de rabe ! Comme à chaque fois la part d’inconnu a sa place, la routine n’est pas admise dans ma vie d’aventurier à cloche pied, pourquoi devrait elle poser prothèse à bord pendant ce partage ? Plein de surprises les attendent, donc par ce journal de bord vous le serez également, surpris, du moins je l’espère. Le handicap n’a pas sa place, cet adjectif est volontairement confié aux intellectuels de la boiterie, ici pas de technique, on se fiche du dernier pied high-tech, de la super guibole bionique,  la patronne c’est la nature et le monde du silence se moque de nos misères. Je n’ai jamais vu un mérou s’épancher sur mon moignon blessé, je n’ai nullement entendu le vent se morfondre de ma mutilation. Ici la vie est un cadeau en forme de gâteau, alors nous allons nous resservir plusieurs fois. Le soir, les veillées dévoileront les expériences du jour mais certains silences seront en train de bâtir les jardins secrets d’un avenir plus serein. Sous l’eau on sera loin de la pesanteur si contraignante, loin des conventions. En une semaine de mer nous allons vivre autrement, car nos corps devenus différents nous dictent de grès ou de force d’exister, alors faisons ensemble le premier pas. S’en suivront d’autres et encore d’autres. Par ce billet je tiens à remercier tous ceux, qui de près ou de loin, rendent chaque année possible cette semaine Bout de vie. Je remercie tout les anciens stagiaires qui n’ont pas oublié et qui chaque année pensent et prennent le temps de contribuer à cette chaîne de solidarité en adhérant. Un grand merci à tous ceux qui dans l’anonymat nous épaulent et surtout un grand merci à ma compagne Véro qui depuis le début effectue les tâches les plus ingrates que se doit une association à vocation nationale. Pour ceux qui désirent rejoindre la belle aventure associative Bout de vie, en cliquant sur ce lien un bulletin d’adhésion pré-imprimé est à votre disposition.

Que Dieu vous prothèse !

Rendez-vous, récompense et embarquement…

17 octobre 2013

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-Lundi 21 octobre à 21h30 sur France 3 Corse Via Stella le film Arcticorsica, carnet de voyage d’un homme libre. réalisation Fabrice Marinoni.

-Du 31 octobre au 3 novembre 3éme stage de survie. Claire, Sylvie, Marc, Lionel, Rémi et Jean-Louis vont endosser le rôle d’aventurier dans les montagnes corses. Un compte rendu sera en ligne sur ce blog.

-17 décembre à 19h50 : Je serai l’invité de l’INREES animé par Stéphane Allix sur le thème : Ma différence est une force. Centre Malesherbes grand amphithéâtre 108 boulevard Malesherbes
Paris 75017. Réservation en ligne ici.

-Courant décembre la rédaction du magazine l’Equipe viendra à ma rencontre, ils m’ont mis dans le top 10  des sportifs « handi » de l’année en France. Equipe TV, magazine, web et quotidien me seront consacrés juste avant l’ouverture des paralympique d’hiver 2014. « Je me demande s’ils ne se sont pas trompé de gars !!! »

-Mon dernier livre Ayeltgnu le défi d’une vie debout mis à l’honneur par Curieux voyageur.  Un jury composé de littéraires ont sélectionné  80 livres pour n’en retenir que 4, il ne restera plus qu’aux lecteurs de voter pour leur coup de cœur et décerner le grand prix du public, je compte sur vous !                                             
Vendredi 28 mars 2014 café littéraire à 19 h à la Librairie Raconte Moi la Terre à LYON.                                                                 
Vous serez ensuite accueilli le samedi 29 mars à 10 h à la Médiathèque de FIRMINY (une commune près de Saint-Etienne).

-Douzième stage de plongée sous marine Bout de Vie, du dimanche 1 juin au samedi 7 juin inscriptions en ligne début janvier 2014.

-Le team Jolokia dont je suis le fier parrain recrute un équipage « borgne-fesses » pour 2014 voir la vidéo explicative.

Tous ça c’est grâce à vous, alors je vous dis un grand merci et que Dieu vous prothèse !

Messagers de Valin’Cap: Ajaccio-Propriano

21 septembre 2013
Il y a déjà une semaine, au Cap Corse, quand l'amitié efface les souffrances.

Il y a déjà une semaine,départ du Cap Corse, quand l'amitié efface les souffrances.

Ce matin c’est la dernière étape, ils nous semblent que c’était hier que nous quittions le Cap Corse. Pendant une heure nous roulons sur un terrain plat, la moyenne s’en ressent puisque nous sommes au delà des 30km/h de moyenne, la houle est encore puissante je tente en vain de deviner là-bas au large où peut se trouver Thierry qui est en train de palmer. Un peloton d’une cinquantaine de cyclistes est en vu, le sourire en coin nous allons les chercher. Bien calés sur nos machines nous nous appliquons quand l’assaut est lancé, nos âmes de chenapans surgissent, à plus de 45km/h nous les figeons. Mais la rigolade est bien finie, un mur de trois kilomètres attends les frères de souffrance, les visages se figent, la cadence est plus souple il faut faire le vide, 13% ça calme le chien fougueux ! Je tente de trouver les bons mots pour supporter Jérôme, je crois savoir ce qu’il pense, la chaleur est au rendez-vous mais le bonheur est enfoui au fond de nos âmes. Avec délivrance le col est atteint, nous surplombons le golf d’Ajaccio, à l’horizon un homme sans bras nage, ici des unijambistes pédalent, paradoxes de la vie les valides gémissent ! Sur un petit nuage nous déroulons sans trop de problème, la route est assez peu fréquentée et nous pouvons de nouveau nous amuser avec nos moyennes. Les corps sont en pleines formes mais les vélos ont du mal à récupérer de l’étape accidentée Calvi-Porto, en pleine relance mon dérailleur « déraille », normal me diriez-vous, mais je dois abdiquer, il me manquera les derniers 15km à la randonnée du jour. Jérôme est seul face à lui-même, mon vélo en soute nous le suivons de prés, c’est un vrai plaisir de le sentir heureux. Notre but est atteint, pour la frime je pratique les derniers mètres en courant, nous passons notre ligne d’arrivée ensemble. La journée n’est pas finie, Valin’Cap va lancer l’ouverture de son week-end, une conférence très instructive est offerte au public, le thème l’accessibilité des lieux publics, calepin en main je note quelques réflexions. Mais tous nous savons que le Dolfinu s’approche, nous rejoignons le port pour en savoir plus. Il reste une place sur un bateau, je saisi l’occasion pour m’approcher de mon pote nageur, La houle s’est allongée et le passage de Cap di Muro à émoussé le physique de notre champion, sa nage est toujours aussi harmonieuse mais l’on sent de la fatigue. Une belle escadre l’accompagne, son « sherpa » en kayak lui aussi semble éprouvé par ses 11heures d’efforts non stop. Un bateau nous rejoint en compagnie de l’épouse de Thierry, Véro, Jérôme ; Patrick  a su convaincre un bénévole de sortir à la rencontre du héro du jour. La digue du port s’approche, on arrive à deviner une foule immense, finalement après 12h d’effort Thierry réalise la traversée Ajaccio-Propriano en mono palme soit 40km d’endurance. Plus de 1500 personnes à l’arrivée, cette fois les gens ont compris le message. Joe Kals paraplégique D12 a effectué en 10 jours de marche pendulaire les 70 km entre Bonifacio et Propriano, les trois Messagers de Valin’ Cap ont rempli leur mission, show must go home.

La semaine dernière c’était le stage annuel de plongée Bout de Vie cette autre semaine une « rando » en vélo entre potes amputés, je me pose la question de ce que j’aurai pu faire pendant ces quinze jours si je n’avais pas perdu une jambe !

A pluche.

Patricia, Véro et Jérôme en admiration devant la performance de Thierry, alias U Dolfinu.

Patricia, Véro et Jérôme en admiration devant la performance de Thierry, alias U Dolfinu.

Juste avant de reprendre l'avion, un petit arret Cabochard pour un petit-déjeuner corsé!

Juste avant de reprendre l'avion, un arrêt Cabochard pour un petit-déjeuner corsé!

L'image parle par elle même...

L'image parle par elle même...

La forêt enchantée…

21 mai 2013
Nombril de Vénus

Nombril de Vénus

Et oui encore dans mon maquis dense et isolé, mais n’allez pas croire que j’ai changé de vie, absolument pas ! J’ai retrouvé dans ce paradis de ronces et de fougères la sérénité que j’avais connue il y a bien longtemps aux iles Lavezzi. Mais voilà l’archipel des Bouches de Bonifacio s’est fait happer par le tourisme de masse et l’urbanisation des lieux, alors j’ai posé mon sac ailleurs. Là au milieu de la forêt j’y ai retrouvé ce qui m’amusait dans les iles au granit. L’histoire est enfouie sous la mousse et la fougère, je la sens, je la hume et ici je sais que je ne serai pas dérangé par les empêcheurs de rêve. Alors je songe, montant maintes projets, je les annonces à Véro, elle me connait bien et sait que pour la plus part ils prendront forme. J’ai une idée qui revient sans cesse en boucle, je ne veux personne sur ce territoire vierge, sauf quelques privilégiés ; mais qui ? Patience on y arrive :

Dans une sorte de Guyane insulaire, de lianes et de ronces le cabochard cogite. Et si j’ouvrais une brèche pour passer avec une joelette, mais la densité de la flore n’aime pas le tête en l’air ! Ok vous n’avez jamais entendu parler de cet outil ; une joelette est une sorte de fauteuil roulant tout terrain qui n’a qu’une seule roue et qui peut passer dans des endroits très accidentés, elle est tractée par deux accompagnants. Donc en tant que rêveur je m’imagine guider un gamin à mobilité réduite dans mon Eden. Mais voilà devant moi un Everest de végétation ! Le premier boulot est de deviner le meilleur terrain pour avoir des pentes douces et non piégeuses, puis définir où traverser le torrent sans risque. Je visualise et me lance à mains nues, je m’attaque au maquis, il est consentant mais le travail est titanesque, comme je les aime. J’aurai pu appeler à la rescousse mais non l’âme du solitaire est trop forte, les « moi à ta place » ne sont pas admis ici ! Je trouve ma piste, je la vois s’ouvrir devant moi, puis je prends le rythme, je progresse très vite ; Véro me rend visite elle prend part aux travaux,  sa charge est d’ouvrir le nid de ronces qui coupent le gué du torrent. Telle la coiffeuse, avec son sécateur elle offre une coupe au bol au murier sauvage !  Les arbustes sont déracinés, certains doivent être tronçonnés, les pierres de granit qui barrent le passage sont savamment déplacées, qu’Hercule se tienne à carreau je le prends où il veut au jeu du caillou roulé. Pendant deux jours je sue à grosse goutte, j’en arrive au bout. La tronçonneuse m’offre un tatouage supplémentaire, une erreur d’inattention et elle vient me mordre le genou, le bon bien sur ! Pas de trousse à pharmacie dans la forêt, je suis dans un vrai laboratoire bio. Une feuille de Nombril de Vénus me sauve de l’hosto et des points de suture, il suffit de lui ôter sa mince peau et de l’appliquer comme pansement et voilà un matelot tout neuf. Finalement le chemin est ouvert et un rêve va se réaliser, bientôt un petit « différent » va pouvoir découvrir mon camp de corsaire des bois.

Ces moments m’apportent une énergie débordante et après trois jours de maquis ce matin je n’ai pas pu me faire doubler en vélo dans les bosses de Roccapina et sa région. Désolé les gars je sais que je suis un poil taquin quand  les attaques viennent !!!  Donc mi-juin je vous raconterai, j’en suis sur une belle histoire : Il était une fois un nomade des bois qui connaissait les Elfes et fées des forêts, là bas dans la citadelle des marais salants vivait un petit homme, la sorcière Carabosse lui avait ôté la mobilité mais ce n’était pas connaître les pouvoirs de la forêt enchantée… A l’entrée du lieu des Djinns un panneau avertissait l’égaré : Attention forêt enchantée des maux rôdent et s’envolent…

Norra et Jo zef réclament la suite du conte…

Une joelette en action.

Une joelette en action.

Vive la diversité…

16 décembre 2012
Le Team Jolokia 2013

Le Team Jolokia 2013

J’achève une semaine parisienne le cœur léger, un marathon de rendez-vous ! Il serait trop long et assez ennuyeux de vous dresser l’interminable liste de mes entrevues mais chacune avait la même sonorité : la différence peut être une chance. Deux sommets tout de même ont marqué ces sept jours. En premier, le prix de la Solidarité par France Bleu et la Selection du Reader’s Digest. La 10éme édition fut remplie d’émotion, les 10 associations nominées par les auditeurs et lecteurs avaient fait le bon choix, 10 motivations différentes mais toutes justifiées par l’envie de partage. Vagdespoir présidée et créée par Ismaël Guillorit, m’a convaincu et son premier prix est tout à fait mérité. Son discours est une bouffée d’air frais, pas de misérabilisme, pas de noirceur, son handicap il en a fait une force, son discours m’a plu. Loin de ce que certaine fédération véhicule il est la réincarnation de l’optimisme. Si certains veulent s’adonner aux joies du surf Ismaël et ses potes seront là pour vous accueillir. Sans bras ou jambes, mobilité ou pas tout ça n’est qu’une simple spécificité, ne vous inquiétez pas vous serez grisé par la houle d’Atlantique et surpris par la glisse que Vagdespoir vous offrira. En deuxième ce fut la grande soirée de présentation du Team Jolokia 2013, dans le somptueux et historique hôtel de la Marine, état major de la Royale, était réuni des faiseurs de rêves. Eric Bellion skipper de cœur et d’énergie renouvelable présentait son nouveau Team. Après avoir battu le record à la voile entre Lorient et l’île Maurice avec un équipage mixte, valide et moins valide il lance le programme des années à venir. Un 60 pieds de course hauturière composé de 20 garçons et filles issus de la diversité. Leur but, donner  leur meilleurs pour s’aligner sur les plus grandes transats du monde. Fastnet, Sydney Hobart, Québec-St Malo… La partie ne fût pas si simple, une sorte de logique aurait été de prendre un « spécimen » de chaque, un handi, un cassé de la vie, un vieux, un jeune etc etc. Mais ce n’est pas ça l’équipe gagnante de la diversité. 130 candidats furent sélectionnés et la Marine Nationale mis à disposition toute une série de tests, des entretiens, de la psychologie de terrain. Une découverte du candidat qui n’est pas là par son statut mais par ses compétences et son désir d’intégration au projet. Un laboratoire pour l’avenir, les entreprises sont frileuses avec un personnel « différent ». Un cinquantenaire sera vu comme frein à l’essor de la boîte alors qu’il pourrait amener son expérience, un handi est mis à l’écart car le manque de connaissance sur ses compétences vont l’isoler, un issu de l’immigration est rarement perçu comme un atout mais plutôt comme une source de problème… Considérant la diversité comme une véritable valeur ajoutée, les équipiers ont été recrutés en fonction de leurs compétences mais aussi en tenant compte de leurs facultés originales qui peuvent enrichir l’équipe .Team Jolokia  est l’antidote du sectarisme, l’équipage sélectionné de 20 personnes est une sorte de tour de Babel avec un leitmotiv donner son meilleur pour faire avancer au mieux ce beau bateau. Le projet est soutenu par de grandes sociétés qui ont compris l’importance d’une telle expérience, je suis convaincu qu’il sera la genèse d’un avenir plus serein et dynamique en entreprise. Bravo à tous !!!

Cette semaine est une sorte de jardinage j’ai répondu à l’invitation de beaucoup de personnes prêtes à m’épauler dans ma « croisade », les graines sont plantées. Je suis convaincu, que de tous ces rendez-vous quelques arbres vont en surgir. Pour conclure ce billet je voulais remercier du fond du cœur toutes ces personnes qui m’ont offert leur sourire dans ce mois de promotion pour mon dernier livre. J’ai senti beaucoup, de tendresse, d’émotion, de respect, vous m’avez ému au plus profond de moi, si par moment quelques ombres me frigorifient vous êtes ces chandelles qui m’éclairent et me réchauffent, merci du fond du cœur…

A pluche !