Une photo qui me symbolise tellement…
Vent d’ouest assez fort mais peu importe le temps la journée sera belle parce qu’il en est ainsi et pas autrement.
J’essaie de toujours me lever avant le soleil histoire d’être prêt à lui dire bonjour en premier.
Je remonte ma ligne de pêche, se sera du riz aujourd’hui et c’est bien comme ça.
Séance de gainage (exercice pour muscler les abdos) et petit déjeuner, j’allume la radio il faut être informé, bilan qui s’alourdit en Haïti 200 000 morts et une polémique sur les gens qui ont été amputés, la venue du président en Corse a permis aux grévistes de vibrer, un fou se jette sous le métro en entrainant un innocent, Bordeaux toujours en tête…
Pas folichon tout ça, je prends mon vélo et pars pour une petite sortie, bien sur ma tête est encore dans les infos, la planète se porte à merveille malgré un réchauffement causé par l’homme ou pas, en tout cas elle sera toujours là à tourner froide ou chaude mais elle sera toujours là.
Nous ? Je souris ! Nous, bientôt « boum », un souvenir infime, un millième de seconde pour le temps planétaire.
Je pédale le vent est fort, c’est bien comme ça, je travaille la résistance, le col de Roccapina me tend les bras, là bas la mer est blanche, tient un navire de la marine nationale patrouille au cas où des Kurdes assoiffés de sang débarqueraient sur une plage.
Ouf ils sont là à défendre nos côtes, il ne faut pas des gens comme ça chez nous, c’est vrai quoi, et c’est bien comme ça.
Le sommet du col, je croise mon pote le chien sans nom à qui il manque une patte, il est avec sa troupe de copains à quatre pattes, ils ne l’ont pas rejeté et c’est bien comme ça.
Je pédale, je pédale mais je crois que je ne suis plus trop là, à un moment il faut faire demi tour j’ai pas que ça à faire, non ! Un, deux, trois, dix, vingt, trente, cinquante fourgons de CRS me doublent, ils sont venu me défendre des Kurdes sanguinaires ? Mais non suis je bête hier Nicolas était en visite et il faut le protéger !!! Et c’est bien comme ça.
Je pédale, je pédale pour finalement retrouver mon petit abri bien désert en hiver, je retrouve le bord, je raconte ma matinée à Jo Zef, il me suit du regard et boit mes paroles je crois même qu’il acquiesce. J’effectue mes étirements, me prends une douche tout nu sur le pont de mon yacht en plein vent parce que après on apprécie la serviette bien rêche. Et c’est bien comme ça.
La cafetière napolitaine une tasse (Jo Zef n’en boit pas) fume, mon nectar est prêt avec deux petits biscuits ramenés du Québec, j’apprécie ce moment de récompense et c’est bien comme ça.
Je me connecte au monde par internet, les courriels défilent, ma Vrai fait un super boulot de secrétaire, je pense à elle et c’est bien comme ça.
Je suis dans ma bulle le monde des adultes me bouleverse et me touche de moins en moins en même temps, après tout si l’homme veut se détruire que puis je y faire! Je pose mon petit grain de sable positif sur cette montagne humaine. Et c’est bien comme ça !
Tient le soleil part déjà réchauffer d’autres hommes et c’est bien comme ça…