Juste avant le dixiéme stage de plongée…

11 mai 2012

Ma différence c'est ma force.

Ma différence c'est ma force.

Dans quinze jours le 10éme stage de plongée Bout de Vie aura lieu…

Chaque année il nous est difficile de trouver des volontaires pour participer à l’aventure et comme j’aime me remettre en question j’ai étudié sous toutes les coutures cette question récurrente : Pourquoi les amputés hésitent-ils à s’inscrire à cette semaine offerte d’initiation ?   Ma seule réponse : La peur !

Peur de se dévoiler, peur de laisser ce foyer qui aseptise et rassure, peur de rencontrer le « dingo un poil cabochard » !!! Sincèrement depuis dix stages en neuf ans, pas une seule fois les stagiaires ont regretté. Je crois que cette peur est la symbolique du mal être de se retrouver différent. Cette année je pensais avoir passé ce cap. Quinze volontaires pour dix places puis au fil du temps les excuses tombent les unes après les autres ! Je me tairais sur ceux qui nous lâchent au dernier moment quand tout est payé et calé : Leur refrain chaque fois est le même : « Comme je regrette mais ce n’est pas ma faute !!! »  Véro est chargée des correspondances avec tout le monde et je lui tire mon chapeau pour sa patience et son tact. Certains confondent inscription et récit de Zola… Après ce petit tacle qui entre vous et moi m’a soulagé, je me réjouis de recevoir dimanche 27 mai un groupe de « copines et copains » un poil abimés. L’été est en train de s’installer et l’eau de mer chaque jour prend son coup de chaud. Pas un stage n’est identique, un peu à mon instinct. Il me serait impensable de reproduire chaque année les mêmes choses, donc cette année plein de surprises au programme… Fini le stage, je m’envolerai pour le nord de la Norvège et entreprendrai mon périple Arcticorsica. Là aussi tout est quasiment calé mais la surprise est venue de la part d’un des membres de l’équipe logistique qui s’est désisté au dernier moment : Billet acheté inchangeable etc, etc… A tout problème une solution, mais que d’énergie envolée… La nouvelle équipe est en place donc : « Ça va !!! » Ouf !!!

Vous allez dire le « Frank » il est en vacances maintenant ! Oui presque ! La semaine prochaine j’enchaîne une semaine de tournage pour l’émission Échappées Belles en Corse, mon cachet sera en totalité reversé à Bout de vie, (diffusion le 9 juin sur France 5), je dois faire la dernière relecture de mon livre qui partira à l’imprimerie pour une sortie prévue le jeudi 18 octobre. Le titre définitif est : Ayeltgnu, le défi d’une vie debout. Édition Au coin de la rue, collection Au coin du monde… Je vous en dirais plus avant mon départ. J’ai encore sur mon farniente 400km de vélo à boucler pour caler certains problèmes techniques. Quelques vernis et peintures à faire entre temps et passer un peu de temps avec Véro… Vive les vacances !

Vous voulez aider l’association ? Adhérez, non de Zeus !…

A pluche

Entre merle bleu et rouge gorge…

8 mai 2012
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Le comble d’une abeille : Avoir le bourdon pour avoir trop papillonné…

Mai 2007, un sacré printemps ! Le froid est polaire mais l’ambiance est fraternelle, des traineaux trainent, un unijambiste boite, rien de très extraordinaire me diriez-vous ! Que c’est grand le Groenland, que c’est envoutant d’être au milieu de cette immensité. Mon moignon râle du manque de confort, je n’ai plus envie de l’écouter chougner, une vraie mauviette ce Cabochard ! Dimanche, 20 km parcouru et du vent dans le nez, lundi 20 km du vent et du brouillard, mardi 20 km du vent, du brouillard et j’ai mal, ouf ça change un peu au moins ! Mercredi : Dis donc Niko ! Y zont pas voté en France ? Ouais peut-être bien ! On appellera demain pour savoir…

6 Mai 2012, la même tente, un poil rafistolée ! Un bivouac sous des tonnes d’eau, un camp isolé au milieu d’une forêt perdue  en corse. Les torrents ont pris une vigueur digne du Yukon, la pluie est diluvienne mais le bonheur est bien présent. Pas d’eau à courir demain, pas de pont de glace à franchir, pas de trace d’ours à détecter, juste un couple qui ne veut plus grandir, des amants qui vivent intensément l’instant présent car demain sera teinté d’éloignement. Mes départs sont et seront le refrain de ma vie d’aventurier à cloche pied, sur ce coup là je pars pour plus de quatre mois. La Corse et mon petit bateau ne me manqueront que très peu puisque la saison estivale transforme l’île de beauté en parc d’attractions pour urbains en quête d’émotion. Mais ma « Vrai » ne sera présente que dans mes instants de répit. Je ne me plains pas car j’aime ces séparations qui redonnent de la saveur à notre couple, alors j’avancerai le cœur léger…

Ce matin un merle bleu me semblait bien triste, je le voyais déménager son nid « bruni », un rouge gorge qui semblait sortir de l’œuf, venait prendre sa place toute chaude… Je me demande si ça ne cache pas quelque chose ? Le soleil est de retour, les paillasses vont sécher au soleil et pendant que certains s’indignent nous avons décidé de prendre parti pour le torrent car lui ne vole pas comme l’oiseau mais amène l’audacieuse brindille jusqu’à l’océan…

Le comble d’une abeille : Avoir le bourdon pour avoir trop papillonné…

« Intouchables… »

14 décembre 2011

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Je ne sais plus quel réalisateur disait que toutes personnes avaient deux professions : Son métier et critique de cinéma…
Depuis qu’on me tarabuste avec ce long métrage Véro m’a tiré par les cheveux, du moins ce qui m’en reste, pour me rendre dans une salle obscure et découvrir  « Intouchables… » Les salles de cinéma, ce n’est pas mon fort, mais depuis quelques années je me retrouve régulièrement        « parachuté » jury de festivals de films d’aventures. Je me suis prêté au jeu et j’ai énormément appris sur ce métier aussi vaste que complexe. Donc, j’ai vu « Intouchables… » Enfin, j’ai vraiment envie de dire, enfin un film qui traite du handicap sans cette chape de plomb qui vous donne envie de vous pendre en sortant. Enfin un film, qui prend en dérision la « différence » et qui enlève le tabou. Il m’est terrible et insupportable d’entendre dans le dos d’un « esquinté » : Le pauvre, il aurait mieux fait de mourir ! Cluzet, qui a la lourde tâche de prendre la peau d’un tétra, joue à merveille le rôle de cet homme qui malgré son immobilisme a envie de vivre et courir dans sa tête. Son assistant sort d’un milieu où le quotidien est un combat pour affirmer sa place. Il a d’autres soucis que de savoir comment fonctionne un « mec » en fauteuil. Les deux se découvrent,l’ handicapé, le valide, le riche, le pauvre, le Corse, l’Africain et le clin d’œil sur certains intellectuels du handicap à la recherche d’emploi m’a bien fait sourire. Rien n’est plus déprimant qu’un éducateur ou un assistant qui va continuellement vous rendre encore plus dépendant au lieu de vous faire vibrer et vous permettre de vous projeter comme n’importe qui. Les blagues à deux balles sont là pour dégeler la situation. Vous valides, oseriez vous balancer une vanne à un handicapé ? Non, et pour cause, la France est a des années lumières de cette « normalisation ». Je me répète, mais si la personne « différente » vit mal son statut, l’inconnu ne pourra jamais établir un lien. L’humour est la base de tout et la curiosité est vectrice de découverte. Ce film m’a vraiment plu et je suis vraiment heureux de voir que les salles ne désemplissent toujours pas, plusieurs semaines après sa sortie. J’ai l’impression qu’une « mode » est en train de pointer le bout de son nez, pas à pas le handicap ne sera plus qu’une spécificité parmi tant d’autres…
Puisque j’ai entamé un billet sur le cinéma, je voulais vous amenez vers une autre réflexion. Au sujet d’un film transatlantique qui traite d’un dauphin à la queue amputée ! Attention, malgré la participation de Morgan Freeman qui est un grand acteur, ce film cache une monstruosité ! Un business est depuis bien longtemps monté par les plus grands « seaquariums » du monde pour posséder des mammifères marins blessés à bas coup. Ces animaux sont sauvages et leur mutilations les rendent dépendants de l’homme qui leur affligent la sentence la plus terrible :   « perpétuité » ! Pour beaucoup, après les soins nécessaires, ils pourraient reprendre le large, mais ce n’est jamais le cas, les centres d’attractions les séquestrent pour un faible investissement… Ce film est sous-produit par des mécènes obscurs qui se font une pub éhontée pour leurs aquariums qui n’ont plus de sens à notre époque. Si un gamin n’a pas la chance de vivre au bord de l’océan, il vaut mieux qu’il voit un film très pointu sur l’espèce ciblée, que d’assister à cette décadence d’animaux prisonniers. Ils ne sont qu’un pâle reflet de la réalité, leur vie n’est faite que de chasse, jeux, procréation, parcourant des milliers de kilomètres. Une orque en captivité aura toujours sa nageoire dorsale pendante alors que la sauvage sera droite, un dauphin en mer ne mange que du poisson vivant en piscine ce n’est pas la cas, un manchot d’Antarctique descend à des profondeurs vertigineuses pour nourrir sa famille, en cage il est un forçat de l’immobilisme…
Si vous avez envie, jetez un œil sur ce site très explicite du trafic que représente les seaquariums du monde entier CLIQUEZ ICI

Désolé de vous avoir sapé le moral mais je n’arrête pas d’être interpellé au sujet du beau dauphin qui ressemble au logo de Bout de Vie…

Un grand coup de chapeau au film « Intouchables ». Pour les plus curieux un merveilleux documentaire sur Phillipe Pozzo Di Borgo et son ami Abdel Sellou dont leur histoire vraie a inspiré ce film.

Un Bout de vie au Rotary Valence Drôme-Porte du Soleil…

7 décembre 2011

Lavezzi été 2002, mon école de plongée tourne plein pot, une micro structure puisque je suis seul !

Par habitude je ne posais jamais la moindre question à mes clients sur leurs activités. Ils étaient là pour plonger et ma devise était de les faire rêver en les déconnectant de leur quotidien.

Nicanor et son épouse faisaient partis des habitués, comme à l’accoutumé on cause, poisson, épave, tempête mais pas le moindre mot sur leurs fonctions. Le temps passe et bulle après bulle je change de cap et ferme définitivement mon école au public. Seul quelques amis et membres de Bout de vie ont droit de buller maintenant en ma compagnie ! Eté 2009, un yacht au pavillon des USA mouille où il ne faut pas, avec mon tact habituel, je vais « virer » ses cow-boys ! Incroyable à son bord je me trouve nez à nez avec Nicanor !!! Je suis comme d’habitude prêt à prendre l’avion et ne peux m’éterniser mais nous renouons le contact, entre temps il avait suivi par les médias l’ascension de Bout de vie. Septembre 2010, le retour de mon expédition du Yukon m’est difficile. Ces semaines de solitude ne me donnent pas trop l’envie d’être au milieu des « autres » !!! La pile de courriers et de mails me laisse indifférent, au milieu de tout ça un fax urgent. Pas le temps, pas envie et puis zut, si les ours m’avaient bouffé, je n’aurai pas pu répondre ! Logique, non ? Finalement, je décortique les plis, j’ouvre les courriels et lis les fax… Nicanor reprend contact avec moi, il veut m’entendre pour une soirée caritative Bout de vie…

5 Décembre de cette année me voilà invité par le Rotary de Valence Drôme-Porte du Soleil. Nicanor, encore lui, en est le créateur et ce soir une grande salle de 120 personnes sont réunies pour une vente aux enchères de grands vins Côtes du Rhône. Le restaurant de Michel Chabran, étoilé Michelin, nous régale les papilles et les grands crus sont mis aux enchères. Le charmant président du Rotary, Marc Duc, prend la parole et me demande de le rejoindre. Brièvement je me présente et en quelques mots dévoile mon Bout de vie. Une soirée très conviviale où la culture du vin a rimé avec solidarité.

Une fois de plus les « cailloux des Lavezzi » m’ont permis de continuer ma croisade Bout de vie.

Merci de tout mon cœur et de la part de tous les futurs stagiaires de Bout de vie à toute l’équipe du Rotary Valence Drôme-Porte du Soleil. Grâce à votre générosité des « raccourcis » de la vie vont pouvoir découvrir un lieu magique où des miracles s’y déroulent chaque année.

Témoignage de Bixente Lizarazu…

1 décembre 2011

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Encore un témoignage que vous allez bientôt retrouver dans mon deuxième livre: Ayeltgnu, l’aventure à cloche pied.

Au fil des mois régulièrement je vous ai dévoilé des extraits et surtout des témoignages très touchants de personnes qui ont partagé un moment fort en ma compagnie.

Je sais, j’ai beaucoup de chance d’où le titre du livre: Ayeltgnu qui signifie en langue Tlingit « tu as de la chance ».    Chacun des témoignages est une rencontre forte, un bout de vie partagé. Bixente que je ne présente plus, a pris sa plume pour témoigner lui aussi. En  primeur, pour vous mes amis de lecture…

Juillet 2002.

Vacances à Bonifacio. Je cherche un club de plongée. On me donne le tel de Frank Bruno. J’appelle et je tombe sur des mouettes…Bizarre. Je laisse un message. Frank me rappelle. Rendez-vous sur les iles Lavezzi. Première rencontre avec l’homme. Première rencontre avec le bateau, un certain Cabochard, tout un programme… Une plongée. Un thé au jasmin. Une longue discussion. Maggi*…

Voilà comment commence une histoire d’amitié d’homme. Simplement, avec pudeur et sans chichi…

Mystère d’une rencontre improbable d’un basque et d’un corse.

Quel est le trait d’union entre pays basque et la corse, entre Frank et moi?

La MER. Juste la mer. Trois lettres qui expliquent tout…

Cette idée que la mer est la source de tout pour nous.

Source d’indépendance, d’aventure, d’émerveillement, d’apaisement…

Juin 2010.

Pendant que Frank fait le Yukon sur son kayak, je fais Knysna en Afrique du sud sur une autre rivière presque aussi dangereuse…

Pendant que j’assiste à l’évènement sportif le plus médiatique de la planète, Frank est seul au monde…

Et pendant que 23 millionnaires capricieux font grève dans un bus, Frank explore les limites de son âme pour rien!

Juste l’honneur et l’espoir que tout est encore possible pour ceux qui comme lui sont amputés de la vie

Bonne lecture d’une jolie aventure, celle d’un homme qui montre que ce n’est pas grave de tomber, celle d’un homme qui montre que l’important c’est de toujours se relever, toujours…


Bixente Lizarazu

Lavezzi automnale…

28 novembre 2011
Le seul murier de l'île, il aurait 300 ans...

Le seul murier de l'île, il aurait 300 ans...

L'ancienne bergerie... Je m'y verrais bien y passé un hiver tempetueux...     L'ancienne bergerie... Je m'y verrais bien y passer un hiver tempétueux...

L'ancienne bergerie... Je m'y verrais bien y passé un hiver tempétueux... L'ancienne bergerie... Je m'y verrais bien y passer un hiver tempétueux...

Dans ce "oriu" les archéologues ont retrouvé des vestiges vieux de plusieurs milliers d'années...Repris par les bergers au fil des siècles.

Dans ce "oriu" les archéologues ont retrouvé des vestiges vieux de plusieurs milliers d'années...Repris par les bergers au fil des siècles.

La mer est une artiste, j'en suis son admirateur...

La mer est une artiste, j'en suis son admirateur...

La baie Achiarini retrouve la paix hivernale, ouf!

La baie Achiarini retrouve la paix hivernale, ouf!

    Le granit découpé méticuleusement par les tempêtes et si le vent était fils d'un sculpteur...

Le granit découpé méticuleusement par les tempêtes et si le vent était fils d'un sculpteur...

Un coin qui doit parlé aux stagiaires Bout de vie...

Un coin qui doit parlé aux stagiaires Bout de vie...

Les Bouches de Bonifacio, détroit des extrêmes...

Les Bouches de Bonifacio, détroit des extrêmes...

Thierry Corbalan… son témoignage.

16 novembre 2011

Patricia son épouse heureuse du dénouement.

Patricia son épouse heureuse du dénouement.

Ayeltgnu, l’aventure à cloche pied mon deuxième livre arrive tout doucement. Bientôt dans les librairies.

En attendant le témoignage de Thierry que vous retrouverez en fin d’ouvrage.

C’est à force de victoires sur soi même que la confiance en soi se forge. Cela fait bien longtemps que le « Cabochard » l’a compris et chaque année depuis 8 ans il organise des stages de plongée en Corse du Sud pour des personnes qui se croient handicapées.                    Après huit jours au contact de Frank, les stagiaires repartent chez eux avec une nouvelle vision de leur avenir : ils ne se sentent plus handicapés mais simplement différents. Il a de l’énergie à revendre et le don de savoir la transmettre au travers de ses aventures, de ses stages et de ses conférences. Frank m’a demandé d’écrire quelques mots sans être trop élogieux à son sujet mais comment parler de lui sans compliments. Bien sûr il a de nombreux défauts, il est très entier (quoi que !!!) ce qui lui procure des colères imprévisibles, il est têtu (est ce vraiment un défaut ?), il est intransigeant et ne pardonne aucune erreur, il vous dira toujours qu’il fallait anticiper. Ce sont des défauts pour certains mais pour les grands aventuriers et les sportifs de haut niveau ce sont des qualités indispensables. J’ai eu la chance de côtoyer l’homme en 2007, le plongeur en 2008 au stage qu’il encadre, le kayakiste en 2009 lors d’un défi qu’il a organisé et le grand marin en 2010 quand il a sécurisé ma progression dans les Bouches de Bonifacio. Depuis notre rencontre il m’a amené petit à petit sur son terrain, celui du dépassement de soi. Ce potentiel qui stagnait, en moi il a su le déceler en me proposant le premier défi. A l’arrivée de ma deuxième traversée il m’a dit : «maintenant tu peux le partager avec les autres». Cette phrase résume bien la croisade du président de l’association Boutdevie, toutes ses aventures sont une victoire sur lui-même et un grand message d’espoir pour les autres.

Merci Frank de m’avoir donné ce goût de l’aventure qui ne cesse de m’envahir…

L’ami que tu as transformé en «dolfinu»

Thierry.

L’aventure à cloche pied: Le film

16 octobre 2011

L’aventure à cloche pied.

Rien d’impossible au Cabochard, nom de son bateau !
Malgré son « unijambité » Frank est plongeur-sauveteur en mer, sportif de l’exploit et aventurier dans l’âme rien dans sa vie n’est banal. Fondateur de l’association « Bout de vie », il partage ses élans de générosité avec ceux qui, comme lui-même un jour, crurent être brisés par la cruauté du destin : accidentés de la vie, certes, mais jamais abattus. Ce film est un témoignage simple mais fort que les malheurs sont les plus grand défis à relever. En quelques minutes on va le suivre sur une traversée de l’Atlantique à la rame retentissante, dernier degré du pôle Nord cialis ufficiale, la traversée d’Ouest en Est du Groenland, puis à l’ascension du plus haut volcan du monde (Argentine) et une odyssée en solitaire sur le fleuve Yukon, des milliers de kilomètres en kayak de Whitehorse à Grayling… un prétexte à se retrouver, à se regarder en face et à renouer avec l’harmonie fondamentale qui lie l’homme à la Nature. Un film sensible, grand public, réalisé pour ceux qui doivent chaque jour conjurer le mauvais sort… les blessés de la vie certes mais aussi, certainement, le commun des mortels…


Frank BRUNO: L'aventure à cloche pied par cabochard20

Aphorismes amers salés…1

7 octobre 2011

..//..
Nomade errant, il vit sans toi
Blague scandinave, histoire troll.
Unijambiste : rien ne sert de courir il suffit de sauter à cloche pied.
J’appartiens à la nature et à la solitude.
La nature sera toujours moins sévère que le regard des hommes.
Se laver dans un torrent entouré de baies noires !
Pas de défi, ni de combat juste une envie de chaque instant de franchir la porte que l’on m’a fermé.
Pourquoi appelle t’on confort ce qui rend les hommes esclaves.
Vivre seul, c’est partager sa vie avec l’univers.
Paradoxe : Quitter la ville grise pour s’entasser sous des parasols en croyant que le soleil ne les voit pas.
Se creuser l’esprit pour y déterrer une idée.
Erotisme du marin, mouiller son ancre.
S’obstiner à réussir sa vie sans se préoccuper de sa mort, équivaut à pratiquer une chute libre sans parachute. Pour l’instant ça va, pour l’instant ça va…
Allo coupez pas, appel d’un unijambiste ?
Corsitude, aimer les autres sans qu’ils viennent nous envahir.
Eau salée, arrête de pleurer et rame.
Handicapé ? Moi, gnon !
Pleurer, rire, victoire, défaite, je ne m’en inquiète plus, ce n’est qu’éphémère.
Libellule, quadrimoteur, cormoran, hydroglisseur, luciole, clignotant, homme, attention danger.
L’église me demande de croire en Dieu ! Croire, mais ils ne sont pas sur alors !

..//..

Un homme, un kayak et du rêve…

5 octobre 2011

C’est qu’il est fier mon kayak… A l’étroit dans ses sacs de rangement pendant ces mois d’éloignement, je l’ai minutieusement remonté. J’ai l’impression qu’il s’étire de trop d’oisiveté. Pas une ride, le soleil n’est pas encore levé, à cette heure si, il doit encore réchauffer l’orient. Je sais que mes épaules vont ne pas trop apprécier la cadence mais il est temps de reprendre une longue et minutieuse préparation. Dans  8 mois je vais partir pour une belle et longue aventure, mais chut c’est un secret…

Immaqa (prononcé imara, peut-être en langue inuit), c’est son nom, a encore les stigmates de notre descente du fleuve Yukon. Une confiance mutuelle nous unit, nous ne sommes qu’un. Le golfe est silencieux et pas un bateau ne brise cette paix. Au loin les dauphins semblent nous ignorer, ils doivent bouder notre si longue absence. Nous avançons mais l’esprit est en vagabondage, le dernier stage m’envoie encore ses images, je reconnais les voix, j’entends encore les confidences. Mais il faut ne penser qu’au présent, alors j’avance. L’archipel des Bruzzi reçoit en premier son  rayon de soleil et nous fonçons, comme l’insecte insouciant, vers la lumière. Il y a de grande chance que les îlots interdits aux hommes par le parc marin, ne soient pas vides de « copains ». Le patron est là, l’aigle pêcheur semble endormi mais c’est mal le connaître, il surveille la moindre écaille qui s’approcherait de la surface. Un peu plus loin une bande de canards essaient de se faire oublier, mais le pagayeur inquiète les gars du coin, coin !  Dans une faille je surprends des inconscients en train de rêvasser à un banc de sardines. Des barracudas qui doivent se faire dorer la pilule, avant de se faire dorer dans une poêle, aurait pu rajouter la mascotte ! Les cormorans au garde à vous, sont attentifs à ma cadence. Dans un ordre impeccable ils se jettent à l’eau pour fuir l’unijambiste rêveur, au corps marrant. Pagayer est une excuse pour partir dans ses pensées, pagaie et rêve serait la devise du moment. J’aurais plein de raison de penser à des idées noires et seulement quelques unes, belles et lumineuses. A votre avis qu’ai-je choisi ? Oui ! La lumière, celle qui cicatrise les plaies béantes, celle qui fait un peu oublier le passé. Le droit de se plaindre à été aboli  à bord de cet équipage, Jo Zef acquiesce. Le moment est simple mais pourtant il est intense. Rien derrière, ni devant, juste maintenant, un coup de pagaie après l’autre.  Arrêt sur ma plage « privée » et dégustation du moment. L’eau cristalline me dévoile ses secrets, un mâle girelle doit surveiller son harem de 40 femelles, s’il viendrait à disparaitre la plus ancienne femelle se transformerait en mâle pour endosser le rôle de chef de clan ! Vous avez dit exceptionnelle, moi je dirais fantastique. Et dire que certains comptent quand il ne faut que regarder, que d’autres règnent alors qu’il suffit de s’agenouiller pour voir le monde… La brise d’Ouest vient me frôler le visage, il est temps de rentrer…