Une maîtresse sacrément jalouse…

2 octobre 2012
Finalement tout a séché, la paix retrouvée...

Finalement tout a séché, la paix retrouvée...

J’en vois le bout de ce voyage, pourtant rien n’est plus difficile qu’une arrivée, la houle est en voie d’atténuation, je n’ai qu’à m’appliquer et tout ira pour le mieux. Je me suis reconstruit cette bulle qui me protège, elle m’est nécessaire pour éliminer les gestes parasites qui peuvent devenir dangereux. Le vent s’est mis à l’Ouest, le Ponant (c’est son nom)  est sincère, pas de traitrise, il prend force vers l’heure du déjeuner et s’endort au coucher, je connais son caractère je n’ai qu’à être prudent. Je pars juste avant que le soleil se lève, j’adore ce moment de grâce, les ténèbres disparaissent et laissent  la lumière nous remplir d’espoir. En longeant la côte je devrais être à l’abri, le courant est favorable j’en profite pour faire bonne route. A ma grande surprise pas de rafale, bien au contraire, juste une brise de nord qui me pousse vers mon rêve d’arrivée. La côte sableuse et rectiligne a laissé place à une berge rocailleuse. Comme en vélo, je n’aime pas les grandes côtes longitudinales, elles minent mon morale et le rythme s’en ressens. Je viens de rentrer dans le département de Corse du sud, un peu à la maison. Sur le balcon d’une villa je vois deux personnes aux jumelles qui me font des signes, je ne les connais pas apriori mais eux oui, ils m’applaudissent et m’envoient de grands saluts. Un petit geste qui me donne du baume au cœur. Les montagnes se jettent dans la mer, la nationale est en surplomb, je continue mes rêveries, je suis heureux, j’essaie de déguster chaque instant. La houle semble se fatiguer, tant mieux je n’aime pas sa compagnie. Depuis la corniche je vois un couple s’agiter, je suis sur que c’est pour moi, je suis seul en mer. La route est haute et il m’est impossible de reconnaitre qui est ce. Puis j’entends la voix de ma tante et de mon oncle. Je suis tout remué, je ne peux pas m’arrêter la falaise est trop abrupte, on s’échange des signes et je glisse vers le sud. La brise est toujours en ma faveur, un vrai bonheur, je surveille devant moi car je sais que l’ouest a une frontière géographique à partir de la baie de Favone. Je redoute le golfe de Pinareddu, il peut être très ventilé par Ponant mais Eole est clément, je suis poussé par un noroit de bébé. Là- bas au sud c’est l’entrée du golfe de Porto-Vecchio, je perçois un voilier qui tire un bord avec un fort vent d’ouest, j’ai compris où finissait ma journée. A l’île de Pinareddu il y une passe avec une toute petite plage pas accessible par la terre, c’est là où je vais monter mon camp. La barre bleue nuit qui annonce le fort vent est fixe à environ deux kilomètres, je prends mon temps pour aménager ma tente. Tout est trempé, le grand soleil va enfin tout sécher. J’ai pris l’habitude de ne pas mettre de suite ma sur-tente, pour la faire bien sécher à plat. Ma valise communication pèse environ 6kilos, rajoutez mon sac à dos étanche de 4 kilos vous avez 10 kilos de poids pour maintenir plaqué au sol mon abri de toile. J’étale tout, ces deux jours de pluie abondante ont tout trempé. Je suis en train de quitter mes bottes et mon lourd pantalon qui me sert d’étuve quand une violente bourrasque me surprend. Je ne m’inquiète pas plus que ça, le poids dans la tente la bloquera, cela fait des années que je procède de la sorte. Mais voila dame Méditerranée certainement jalouse me voulait tout à elle, elle sait à quel point je n’aime pas me baigner, alors elle a fait appel à Eole pour me faire tout envoler et la rejoindre dans ses entrailles ! La tente se lève un peu, je me dis tant mieux cela séchera son dessous, mais une deuxième encore plus violente la monte à 90°, mon matos glisse, la glissière n’est pas fermée, comme par enchantement la troisième rafale expulse le tout et voila que ma North Face se transforme en voile et roule sur la mer. Ni une ni deux je pars comme un malade sur le récif et me jette à l’eau pour essayer de la bloquer. Mon duvet flotte ainsi que mon matelas de sol, mais à 20 mts de moi je vois Norra qui dérive vers le large. Je ramène d’abord tout mon barda sur la plage, je jette de grosses poignées de sable dans ma « maison noyé » et pars en crawl chercher la petite mascotte. Je reviens, je suis essoufflé mais tout est sauvé. C’est bizarre le sable a des traces rouges, je m’aperçois que je me suis entaillé le pied en courant sur les cailloux coupants. Je n’ai pas le temps de me plaindre, je dois tout rincer à l’eau douce. Derrière moi en hauteur il y a une grosse villa fermée, je suis sur que j’y trouverai un robinet. Je le trouve mais rien ne sort, je cherche une trappe de visite en espérant qu’il n’y a pas d’alarme, j’ouvre la vanne et dessale tout mon matos. Norra s’offre un bain de soleil pour sécher et moi je me suis baigné malgré ma réticence à cette activité. Quand femme veut Dieu le veut. Je ne suis plus qu’à 39km des Lavezzi , mais cette leçon supplémentaire m’a encore ouvert les yeux sur ma concentration qui doit rester des plus sérieuses jusqu’à la fin.

PS : A quelques kilomètres de l’arrivée Jo Zef a failli être veuf, vous avez dit aventure !!!

A pluche !

Orage et rage

1 octobre 2012
Un poussin aux airs scandinaves...

Un poussin aux airs scandinaves...

Je sens que tout le monde me donne déjà la victoire finale, j’ai même donné le jour de mon arrivée, vous ne pouvez pas savoir comme je m’en mords les doigts. Je suis superstitieux sur ces choses là et aujourd’hui j’ai payé cash ma vantardise. Petite pluie scandinave pour mon départ, je suis rodé j’en ai eu deux mois en Scandinavie. La passe de l’étang de Diana s’est bien calmée mais reste tout de même turbulente. Je bifurque plein sud, le courant est en ma faveur, que du bonheur. Les montagnes sur mon tribord sont noyées sous la pluie, la Corse a souffert d’un été de canicule et cette eau est bienfaitrice. Je ne supporte plus mon ciré, je pagaie en t-shirt, l’eau du ciel me rafraîchit. Je tente de rester dans la veine du courant qui me fait gagner pas loin d’un kilomètre par heure. Le jeu en vaut la chandelle, je lis la mer, c’est un exercice que j’applique depuis que je suis gamin. Pendant 5 heures je carbure à 5 km/h, puis le vent bascule sud, la guerre est déclarée. Je n’ai aucune possibilité de replis, la houle de Sud-est rend l’accostage quasi impossible, je dois avancer. L’orage éclate, le vent fraîchit, je ne dois pas flancher, je me mords les lèvres, tout le monde s’impatiente et moi le crétin de service j’ai donné une date de finish. Le vrai marin ne se le permet jamais, je suis un rigolo, je peste, je rage, je m’en veux. Ma moyenne chute, cela fait 7h que je suis parti et il me reste 8 petits kilomètres. Ma solitude s’accentue, je cogite, je suis plus ou moins à 3km des côtes si ça se dégrade encore plus ce sera ma seule solution. Les rouleaux briseront Immaqa mais je m’en sortirai quand même, la mer est encore chaude. Je m’applique, mes coups de pagaies doivent être précis et puissants, le vent le voit différemment. Je gagne du terrain puis l’orage passe mais pas le vent, la mer se calme, je reprends le rythme. Finalement je beach Immaqa sur une plage protégée de la digue du port de Solenzara. 10h de folie pour 36 minuscules kilomètres. Je ne suis même pas fatigué, l’endomorphine que j’ai développé sur cette journée m’a anesthésié les bras et pour l’instant je suis une pile électrique. Je grimpe les cailloux du port et m’accorde une longue douche chaude offerte par la gentille équipe du port qui m’a de suite remis. Il me reste encore 60 km pour les Lavezzi, mais de grâce ne me demandez plus quand j’arrive…

A pluche !

Quand la lune sera pleine…

25 septembre 2012
Cala della Tombe cote sud-ouest de l'île d'Elbe, franchement houleuse...

Cala della Tombe cote sud-ouest de l'île d'Elbe, franchement houleuse...

Mer Méditerranée grande déesse destructrice d’insouciants. Hier après-midi sur la plage de Marino di Campo absolument ouverte à la grosse houle du sud, la bannière rouge est de mise. Faut-il un drapeau pour prévenir le danger ? Hélas, je constate que oui. La saison est sur la fin mais les touristes sont encore en recherche de bain de mer. Les jeunes sauveteurs sur leurs miradors veillent, moi je scrute la mer en quête de réponse sur mon proche futur en kayak. Par deux fois en deux heures les jeunes sauveteurs vont risquer leurs peaux pour sortir de la houle des abrutis… Les déferlantes, le vent ne cessent depuis mon arrivée et météo France me laisse présager que du mauvais pour plusieurs jours. Le 30 septembre la lune sera pleine, normalement elle garde pendant un cycle de plusieurs jours le temps qu’elle a eu cette journée là. Ce n’est pas de la science mais une observation qui n’engage que moi, les physiciens me mettraient un mauvais point pour cette affirmation. Donc si j’analyse mes calculs personnels, plus la lecture du graphisme météo de l’Atlantique qui permet d’anticiper  les prévisions du bassin méditerranéen, je suis « marron » !!! Non  Jo Zef pas glacé, ce n’est pas la saison. J’ai trois alternatives : traverser quand même avec tous les risques que cela engendre,  trouver un gros ferry, ou alors attendre une bonne dizaine de jours. Depuis un moment je pense à cette traversée, elle n’est pas longue, seulement 54km, mais juste assez pour être très engagée. Je suis né en Méditerranée et je connais ses humeurs par cœur. Sauveteur en mer pendant de longues années je suis allé par toute condition météo chercher des inconscients. Je me vois mal déclencher ma balise satellite et venir me faire sauver à mon tour par des collègues qui m’ont vu maintes fois faire la morale aux rescapés. Cette nuit, Steve qui a repris la logistique Arcticorsica, va arriver avec le fourgon, la journée suivante doit être consacrée au transfert vélo, kayak.  J’ai pris une décision, je vais amputer mon raid de la traversée de l’île d’Elbe à la Corse. Je vais embarquer avec Steve et nous allons rejoindre Bastia par ferry. Personne n’a osé me conseiller cette solution mais j’ai senti beaucoup d’inquiétude dans les non dits. Pendant les 1100km de kayak en Botnie j’ai eu pas mal de chance de m’en sortir indemne, j’ai souffert et par moment  j’ai dû décupler mon énergie pour m’en sortir. J’ai été surpris de voir la réaction de Véro quand en Suisse je lui ai bêtement passé quelques extraits de vidéos tournés in-situ, elle a explosé en larmes de stress. D’y être je ne me rendais plus trop compte du danger, pourtant il planait au dessus de ma tête. J’ai parcouru des milliers de kilomètres contre vent et marée et une petite surestimation de ma part pourrait faire capoter le projet. Je ne m’excuse pas, je ne dois rien à personne, je raisonne à haute voix.  Ce matin j’ai pris mon vélo pour me rendre à cala Tombe, la plage d’où j’ai programmé de partir. Waouh les copains, c’était beau mais pas pour un kayakiste et ses mascottes. Le vent du sud était tellement chargé d’humidité que je n’ai même pas pu voir ma belle île, rien que de la brume. Je peux vous dire que j’ai cogité, pendant 3heures je suis resté face au Mare Nostrum. Houle de 2 à 3 mètres de sud, vent de Sud-est et une rotation du tout vers le sud. Un voilier de location est passé, il était pourtant en fuite (vent dans les fesses), mais il se faisait sacrément secoué. Voilà une décision bien ficelée, vendredi matin je remonterai Immaqa sur une plage de la Corse orientale et reprendrai ma route pour le sud. Houle, tempête, je serai en sécurité sur les cotes Est de la Corse. Yes i’m a free man.

« Il ne sert de rien à l’homme de gagner la lune s’il vient à perdre la terre »

François de Mauriac

A pluche !

Ciao Italia…

18 septembre 2012
Oratorio della Santissima Trinita di Momo.

Oratorio della Santissima Trinita di Momo.

En passant plus de deux mois en Scandinavie j’avais baptisé cette contrée : Le pays du silence. Depuis hier je suis arrivée en Italie, l’absolu contraire ! Le soleil chaque matin reste un peu plus dans ses pénates et comme je ne veux absolument pas pédaler de nuit moi aussi je flemmarde. Domodossola au petit jour est très active, la circulation est dense et je dois rester vigilant. La route « nazionale » n’a pas de piste cyclable et je me contente de mon tiers droit de route. La proximité de la Suisse doit déteindre sur ces automobilistes, ils sont respectueux et me laissent de la marge. Le faux plat descendant m’encourage, les courbatures d’hier sont minimes et je me surprends à rouler à 25km/h de moyenne. Je ne m’emballe pas la journée est longue, mais c’est toujours bon à prendre. Je roule plein sud sans détour, ça c’est bon pour le moral. Des bosses me freinent un peu mais je suis aspiré par la Méditerranée plus très loin. Je choisis de passer par le lac Orta, la route devrait être moins fréquentée. La rivière de cette étendue d’eau file dans le sens inverse de ma route, je sens de belles côtes ! Effectivement pendant 7 bornes je grimpe à 9km/h, mais le moral est au beau fixe, je rejoins ce magnifique lieu qui à la même géographie que celle de Neuchâtel, la route sera la même, bosselée ! Trois cotes me coupent les jambes, jeux de mots faciles, mais je m’y attendais un peu. A la différence des scandinaves assez discrets, les cyclistes italiens sont très joviaux avec moi, à chaque rencontre, j’ai droit à des encouragements. Je garde tout de même une super moyenne, qui me surprend, j’ai peur du contrecoup ! A la fin du lac, la dernière bosse n’en finit plus, un peloton, m’encourage comme jamais je ne l’ai été depuis le départ, je suis touché par tant d’égard. Ma carte semble me présager une longue plaine le long d’une rivière qui file sud, je devrais avoir un faux plat descendant pour 150km. Je croise le moignon, la prédiction s’avère exacte. C’est incroyable sans forcer je fonce sud, sud à l’infini, je suis aux anges, pourvu que ça dur. Je suis euphorique, je double quelques vététistes qui restent pantois, je les salue mais reprends ma « pédalerie », je me suis fixé la ville de Novara. Au bout de 4h effective de route, je fais mon break déjeuné. Un oratoire du XI siècle est encore en très bonne conservation, je me trouve un coin tranquille pour me restaurer en admirant l’édifice. Son nom m’est familier : St Trinité, comme celui de Bonifacio… A deux pas un bar, je ne résiste pas et m’accorde un vrai café italien ristretto. Il est 13h et un collège, fait ralentir le flux routier, les jeunes élèves comme les cyclistes ne sont pas indifférents à mon bout de vie. L’un d’eux, certainement un meneur, les encourage à applaudir !!! Je les salue tous d’une main. « C’est qu’avec leur truc, je vais être ému, mouhaaa!!! » Finalement avec une moyenne de 19,97km/h, soyons précis, je rentre dans la grande ville de Novara, pour afficher, un petit 96km en un temps record… A vol d’oiseau je ne suis plus qu’a 277km du cap Corse et à 3044km de Mehamn en Norvège, je peux vous assurer que ce type d’information fait du bien au moral.

PS : Gros problème avec les mascottes ! En Suède en demandant du « kaka » on obtenait du gâteau, ici en Italie en voulant un gatto ils ont un chat !!! Habitants de la Tour de Babel, ils deviennent fous ???

A pluche !

Du rêve vers la réalité…

9 juin 2012
Promis je reviendrais...

Promis je reviendrai...

Je caresse la coque de mon bateau, une dernière vérification du mouillage, je le sais, il le sait, on va se séparer quelques mois. Véro m’observe, elle le sait aussi ! Le vent d’Ouest est au rendez-vous, il ne pouvait ne pas être là. On se cause, on vibre ensemble depuis si longtemps ! Il me promet de ne pas trop secouer le Cabochard, je lui donnerai des nouvelles de son cousin éloigné en mer de Barents … Tout est en place, l’odeur des vernis tout frais, sera la fragrance de départ. Le rêve se réalise, quel privilège d’aboutir à mes plus forts désirs. L’aéroport a retrouvé son activité estivale, les scandales chaussettes sont de retour avec les « moi j’ai fait la Corse » saison 2012 ! Ma main ne peut  décrocher celle de Véro, encore de l’eau salée dans mes yeux ! Pourtant je me suis douché !!! Femme d’aventurier est un rôle pas donné à n’importe qui. Vivre l’adversité fait oublier l’angoisse, mais pour celle qui est la seule à communiquer avec moi, c’est un travail de grande sagesse. Depuis plus de dix ans elle a su décrypter ma voix qui tremblait, elle a su comprendre que mon corps était dans la lutte. Ses mots ont toujours étaient précis et mes maux se sont apaisés… Stéphanie, la stagiaire Bout de vie régionale est aussi au départ, une sorte de famille de bouts manqués…

Je suis au pied de l’avion, je touche une dernière fois la terre corse en lui promettant de tout lui raconter à mon retour. Le vol est toujours aussi merveilleux. Mon bateau, si petit de là haut, semble me faire un « coucou », sacré Cabochard ! La houle d’Ouest rend la côte majestueuse. Le phare des Moines, cap Sénétose, golfe du Valinco, les îles Sangunaires, la Scandola… A pied, en bateau, en kayak, sous l’eau, les souvenirs ressurgissent…  La phase A est bel et bien finie, j’y ai laissé moins d’énergie qu’avant, mais quand même encore un peu. Démarcher, « vendre » le projet, tout un programme que je gère pas trop mal. Par ce billet je tiens à remercier tous ceux qui ont accepté une fois de plus de me soutenir. Merci du fond du cœur. Merci à vous tous mes amis, de vos témoignages de sympathie. Du Canada à l’Ukraine, du nord au sud de la France, amis proches, connaissance d’un jour, vos témoignages m’ont énormément touché…

Robin et Nicolas qui ont traversé l’Europe avec le fourgon sont bien arrivés à Mehamn, il ne me reste plus qu’à être patient et de saut de puce en saut de puce je serai sur zone dimanche en fin de journée…

Ce n’est pas la destination qui compte mais le chemin qui y mène.

PS : Pour le fan club de la mascotte, vous risquez de l’apercevoir sur le petit écran dans l’Emission : Echappées Belles en Corse. A pluche.

Partage et émotion…

31 mai 2012
Entre-vous et moi c’est que les journées ne sont que de 24h à bord de la Galiote. Promis, juré, je vous détaillerai les activités… Jo Zef est sur les rotules.
A pluche
En bonne compagnie...

En bonne compagnie...

La mer nous fait oublier le carcan du corps mutilé...

La mer nous fait oublier le carcan du corps mutilé...

Guiboland!

Guibol-land!

 Réalité ou légende....

Réalité ou légende....

Aprés le passage de l'arche, le grand bleu nous attend...

Après le passage de l'arche, le grand bleu nous attend...

Rencontre avec les dauphins…

28 mai 2012

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Encore un dauphin? Non Thierry!!!

Encore un dauphin? Non Thierry!!!

A peine arrivé déjà le grand bain!

A peine arrivé déjà le grand bain!

Je suis convaincu de la douceur de la vie, cela peut vous paraître étrange mais pourtant cette sensation ne cesse de m’envahir après l’orage le soleil ! Ce matin en fût encore la preuve. Toujours dans le golfe de Santa Manza une visite inattendue a surpris les stagiaires, une famille de dauphins est venue nous rendre visite. Le vent est nul, le soleil brille et nos amis un poil espiègle ont décidé de nous souhaiter  bonne mer. Pour la plupart des participants cela représente une première qui restera longtemps gravée. Nous levons l’ancre direction les Lavezzi. Mais c’est qu’ils ont choisi de nous escorter les delfinus. Joueurs, curieux ils se collent à l’avant de l’étrave et entament un contact visuelle avec nos aventuriers. Que dire de plus, regarde et aime… Finalement le granit des Lavezzi s’offrent à nous, la cala de la Chiesa sera notre repaire de corsaire pour un bout de vie partagé…

Déjeuner de luxe pour un équipage hors « paire », mince encore un jeu de mots d’unijambiste un poil rebelle. C’est le grand bain, fini le poids de l’atmosphère, le regard de plomb qui blesse plus l’âme que le moignon. Chacun a amené ses ombres pourtant le soleil brille, et comme le passage d’une fée le passé est momentanément absent.

On a deux vies, la deuxième commence quand on s’aperçoit qu’on en a qu’une ! Confucius . Citation inspirée par mon « frère de glace » Niko Dubreuil…

Que le 10éme stage Bout de vie commence…

27 mai 2012

Clara...

Clara...

Léo...

Léo...

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Nicolas

Loup...

Loup...

Briefing de vie à bord par Gunther...

Briefing de vie à bord par Gunther...

Enfin tout le monde est arrivé, entier!!! Désolé, presque!!! Jeu de mots d’un raccourci en goguette avec des frangines et frangins d’infortune !!!

Éole tient sa promesse et a mis dans son outre les vents violents, ouf pourvu qu’il garde son souffle pour la semaine.    Le dixième stage est lancé. Petite balade guidée avant de gagner le bord. La vue de la ville haute de Bonifacio est toujours un spectacle magnifique, la mer semble apaisée et les premiers sourires en disent déjà long. Nous récupérons le matériel de plongée à la taille de chacun et nous voilà à bord de la « Galiote ». Au mouillage le calme est de rigueur dans le golfe de Santa Manza. Gunther explique le fonctionnement du bord et j’enchaîne sur le bon comportement à avoir pour que la vie en communauté soit facile. La bateau n’est pas du tout adapté au handicap, d’ailleurs je ne vois pas de handicapés à bord mais juste des gens un peu « différents »! La rade à cette saison est encore calme et devant un « dring » chacun dévoile déjà un bout de sa vie. Diner à la hauteur de la classe de son équipage, quelques dauphins aux larges leurs souhaitent la bienvenue… La nuit va permettre à ces « aventuriers » de vie de se réveiller loin des cauchemars que notre existence peut parfois nous infliger…

Le présent est un cadeau…

A pluche

Dépeche AFP du 25 mai 2012 pour le projet Arcticorsica…

25 mai 2012

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Dépêche AFP du 25 mai 2012 ..//..

Depuis dix ans, de défis en expéditions sur tous les continents, il a parcouru sur une seule jambe plus de kilomètres que la moyenne des « bipèdes » en une vie: Frank Bruno, 47 ans, s’apprête à relier de juin à octobre le Cap Nord (Norvège) aux Bouches de Bonifacio (Corse) en kayak et vélo.

Pour le créateur de l’association « Bout de vie », l’infortune est survenue en 1983 quand, homme de pont sur le porte-avions Foch au large du Liban en guerre, il perdit sa jambe droite sous le train d’atterrissage d’un chasseur Crusader.

« J’ai cru que ma vie était foutue, se souvient-il. Le mot espoir était sorti de mon vocabulaire. Mais c’est lorsque j’ai cessé de ne penser qu’à ma petite personne que j’ai réalisé que j’avais des milliers de compagnons handicapés, amputés d’un bras, d’une jambe et qui eux aussi avaient perdu espoir, que j’ai créé +Bout de Vie+ » en 2003.

Et ne lui parlez pas de « handicap », sinon il vous en cuira: « Je ne suis pas handicapé, je suis juste différent… assure-t-il. A travers mes aventures, je veux démontrer à tous les amputés qui ont perdu le goût de la vie que nous sommes comme les autres, que nous ne sommes pas diminués même si nous devons en faire plus que les autres, à force de volonté et de rage de vivre ».

Sa rage, Frank Bruno l’a exprimée à de nombreuses reprises sur différents théâtres d’opération, sur mer et sur terre, à pied, à ski, à la rame, du Groenland à la Géorgie du Sud, de l’Alaska aux sommets de la Cordillère des Andes, des fonds marins de l’île de beauté à la banquise du pôle nord.

5.000 km du Nord au Sud

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Cet athlète complet et polyvalent a pris goût au kayak en 2010 lorsqu’il a descendu en solitaire les 3.000 km de la Yukon River, entre Canada et mer de Béring en Alaska.

Le 10 juin, c’est à bord d’un kayak de mer qu’il va affronter les violents courants de la mer de Barents, au départ du phare de Slettnes, pointe Nord de l’Europe continentale en Norvège.

Il troquera ensuite sa frêle embarcation contre un VTT pour traverser la Laponie et rejoindre le nord du golfe de Botnie en mer Baltique et s’embarquer de nouveau sur le kayak à destination de Stockholm.

Ce sera ensuite la traversée à vélo du Danemark, de l’Allemagne, des Alpes suisses et de l’Italie pour arriver à Piombino en bordure de la mer Tyrrhénienne.

Il ne restera alors plus à Frank Bruno que 250 km à parcourir sur les eaux bleues pour arriver au terme de son expédition, le phare des îles Lavezzi, le plus méridional de France, à Bonifacio, en Corse, et boucler son périple inédit de 5.000 km.

Équipe logistique de 4 jeunes amputés

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Si le charismatique unijambiste entreprend son nouveau défi en solitaire et en autonomie, il le place sous le signe du partage et s’est entouré d’un groupe de 4 jeunes amputés de 16 à 27 ans, Nicolas, Rémi, Valentin et Steve pour assurer sa logistique et lui acheminer le vélo ou le kayak aux grandes étapes.

Il publiera aussi un journal de bord sur son site internet (www.boutdevie.org) pour être suivi par le plus grand nombre de ses compagnons d’infortune.

Son association « Bout de Vie » compte aujourd’hui un millier d’adhérents de par le monde qui échangent leurs expériences, s’encouragent, se redonnent de l’espoir, témoignent de leurs combats et s’entraident.

« Être unijambiste n’est pas une fatalité, mais juste un défi à relever ! », martèle Frank Bruno.

Patrick Filleux AFP Paris

Le dixième stage en vue…

20 mai 2012
Stage 2003, ambiance chaleureuse à bord du catamaran Zigliara...

Stage 2003, ambiance chaleureuse à bord du catamaran Zigliara...

Le stage Bout de Vie va bientôt commencer et nous nous réjouissons de recevoir la dixième équipe  pour une fantastique semaine de découverte. Dans un billet précédent, je vous avais déjà relaté l’histoire de Pierre qui était avec moi sur le porte-avion Foch en 1983 ; quand un tragique accident devait faucher mon destin. Presque trente ans après, son fils Nicolas devait lui aussi rejoindre le monde des différents, il participera à la semaine de plongée et aura la lourde et stricte tâche d’être le « chef » logistique de mon prochain raid « Arcticorsica ». Pour continuer dans la saga des coïncidences, en 2003 lorsque le premier stage pointait son nez, je me retrouvais confronté à un problème de logistique. Yves et Christophe mettaient spontanément leurs voiliers à disposition, mais il me manquait le bateau de « base » celui qui ferait le rôle de tente messe. Mon école de plongée privée m’offrait une relation permanente avec tous les skippers professionnels de la région qui pour agrémenter leurs croisières, passaient par les îles Lavezzi pour quelques plongées « cabochardes » ! Dans le lot des amis de longue date, Annick et Georges du catamaran Zigliara. Une aubaine pour ce stage que j’inventais. Tout était compliqué mais pourtant j’étais persuadé que ce serai le départ d’une sacrée croisade. Georges, pied-noir d’origine était très méditerranéen et ses blagues oranaises me faisaient tordre de rire. Pendant des années il m’amenait du  beau monde et dans sa clientèle de luxe les diners étaient à la hauteur de son humour. Mais la vie n’est pas toujours tendre, il y a trois ans Georges était victime d’un très grave AVC. Plusieurs mois de coma pour le retrouver hémiplégique et muet. La vie nous afflige de sacré défi, Georges a pris sa nouvelle vie en main et a commencé l’ascension de son « Everest ». Travail, volonté, abnégation et détermination le feront se relever. Il parle de nouveau et remarche. J’en suis sur vous l’aurez deviné il fera parti du dixième stage. Ancien scaphandrier il ne pourra jamais plus replonger mais qui l’empêchera de remettre une combinaison et une bouteille de plongée pour effectuer dans un mètre d’eau quelques bulles.Nota : Bien-sur Bout de Vie est une association pour les personnes amputées mais à toute règle il y a une exception. Les chanceux cette année seront : Clara, Annick, Léo, Loup, Nicolas, Thierry, Georges, Patricia. Nicolas Dubreuil malgré la promotion de son livre « Aventurier des glaces » nous fera l’’honneur d’être parmi nous…Une petite bougie brûlera pour que le grand maître des lieux Eole » soit indulgent avec les abîmés de la vie.

Le présent est un cadeau.