11éme stage de plongée Bout de vie aux îles Lavezzi. Du 8 au 14 septembre un groupe d’amputés va être initié aux joies de la mer. Ici loin des regards, les corps vont se dévoiler, les tabous resteront aux placards, la nature elle ne juge pas ! Au quotidien un rapport de journée vous sera offert.
Le bonheur n’est pas une quête, c’est un état d’âme. Seul le présent est un cadeau.
Il est de « bonheur » et la température est fraîche mais les cœurs sont chauds, nous quittons le trafic ajaccien en direction du col St Georges. Un ferry en transit dans la ville impériale a lâché une partie de la caravane du tour, les véhicules des équipes pros du prochain départ du Tour de France prennent la route de Porto-Vecchio en nous doublant. Aucun ne prend le temps de nous encourager, quand une voiture colorée ralentit, la vitre qui s’abaisse nous laisse apparaitre le grand Poulidor. Le pouce en l’air il nous souhaite bonne route. Ce compliment nous booste et le col St Georges nous offre ses lacets. A la conférence du Creps d’hier soir un copain, Remi Duget qui a la société Corsica Outdor a chaleureusement prêté un tandem à nos amis lorrains. Nous sommes euphoriques et la cadence s’installe naturellement. Franck et Hervé ont bien compris la maxime qui dit qui chi va sano va piano e chi va piano va lontano… Jérôme, Dume, Laurent et moi-même ouvrons la route, nous les attendrons en haut du col. Notre ami sarthois prend du poil de la bête, sa progression est fabuleuse, je sens en lui un futur « grand ». Sans fatigue nous atteignons notre première ascension, mais une surprise se dévoile, une caméra nous a mis dans son objectif, Patrice Roubbaud consultant permanent de TF1 et LCI en Corse nous attend pour une interview. Peu de temps après, le fourgon qui assure la sécurité du tandem nous rejoint. La belle équipe reprend la route du grand sud, nous nous attendrons en haut du deuxième et dernier col au dessus d’Olmeto. Soudain à l’horizon un solitaire nous dévoile sa belle tenue fluo, comme des chenapans en goguette nous nous unissons pour lui faire une « blague », le faux plat montant nous aidera. Nous nous regroupons très près de sa roue pour lancer un assaut héroïque, ensemble nous lui mettons le feu en le doublant à plus de 42km/h, foudroyé par cette attaque chirurgicale il reste figé et ne peut que constater que trois missiles l’ont doublé ! C’est vrai que c’est bon d’endosser l’habit de sale gosse blagueur. Franck et Hervé nous rejoignent pour attaquer la longue descente qui nous mènera à Propriano. Les surprises vont se succéder, en premier lieu les enfants du Valinco nous attendent pour une parade en ville qui nous mènera à un magnifique pique-nique, puis vers 14h nous rejoignons le collège pour la conférence sur la prévention routière par Françoise. Un grand merci à toute l’équipe de l’association Valincap qui nous a reçus d’une manière digne des grandes réceptions… A notre hôtel encore une surprise nous attends un journaliste suédois nous rencontre pour une longue interview…
Deux hommes, deux vélos, deux jambes mais une infinité de courage...
Col de Vizzavona atteint, le sourire au rendez-vous.
« Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent. »
Cette citation de Nicolas Machiave pourrait-être celle du jour. Corte 8h12 c’est un départ pas comme les autres la difficulté va être une amie collante et perfide, mais « l’éclopé » n’est pas facile à charmer ; il ne prend son pied que rarement ! La température est idéale, la brise d’Ouest nous annonce une difficulté de plus mais l’équipe Bout de vie en a vu d’autres. A peine quitté la capitale historique de l’île, la côte nous nargue, on va devoir travailler d’arrache pied ! Le tandem lorrain est en forme, quand à Jérôme la confiance l’envoute à son insu. Le rythme est vite retrouvé, mais la première avarie survient, Hervé et Franck crèvent, Laurent solidaire du groupe déchire son pneu avant ! Mais il en faut plus pour décourager nos amis, la caravane repart de plus belle, je pense que la communication autour de cet événement y est pour beaucoup, les véhicules qui nous surpassent nous encouragent à grand coups de klaxons et de hourra ! Encore un coup dur pour les lorrains leur dérailleur casse net ; ils jettent l’éponge sans pour autant que leur sourire s’envole, nous avons tous vécu des situations bien plus pire que ces bricoles mécaniques. Tandem chargé dans le fourgon, ils nous suivent de près warning scintillant, une sorte de convoi d’anges heureux. La belle descente de Vivario nous permet de chasser l’acide lactique cumulé. Le mur de Vizzavona nous offre son lit ; Laurent ouvre la route, je le suis de près pour barrer l’effet du vent sur Jérôme et Dumé. Le pin larricu est le maitre des lieux, il a dû en voir des nomades de la route, il nous offre ces fragrances qui nous transportent aux pays des rêves où la souffrance n’est plus que souvenir. Mètre par mètre nous prenons de l’altitude, l’effort est payant, la joie pointe le bout de son nez, puis, la délivrance le col est atteint. Notre jeune sarthois ne dit plus rien, il sait « qu’il l’a fait », je suis, nous sommes, fiers de lui. Mais nous ne sommes pas là en touristes mais en porteurs de flambeau d’espoir et de prudence. Nous dévalons à plus de 65km/h la côte Ouest du géant. Le Monte d’Oro insensible à la vantardise humaine semble ému d’une si belle troupe. La pleine de Peri nous surprend en plein délire, nous sommes à 42km/h de moyenne, l’euphorie est maitresse de bien de vertus mais il faut s’en méfier, elle est amie intime avec épuisement ! Nous redevenons sages, la cadence devient plus humaine, aux portes d’Ajaccio un supporter de choix nous attend, Thierry Corbalan, alias U Dolfinu nous ouvre ses bras et son si beau sourire, accolade et nous filons vers notre hôtel vu sur le golfe d’Ajaccio… Vous avez dit handicapé ?
Mais comme vous le savez maintenant, nous sommes aussi là pour témoigner, ce soir nous sommes reçus par Eric Pasero au Creps d’Ajaccio, une belle soirée de rencontre et d’échange.
Dans quelques minutes nous partirons à l’assaut de cols "corsés"!
Yakapédaler!
La mascotte a toujours autant de succès...
Enfin nous y sommes la partie B du projet des Cols et des Ecoles prend forme, l’équipe est plus que motivée, nous sommes comme des gosses qui savent qu’un grand gâteau à la crème les attend. La fraîcheur du matin semble bienveillante sur ces « guerriers pacifiques » qui ont su transformer leur drame en force. Si certains prennent la Corse pour une longue plage c’est très certainement qu’ils n’y ont jamais mis la prothèse, nous savons que les montagnes vont nous barrer la route à nous d’en prendre compte et d’être bienveillant sur ces géants de granit. Corte n’est pas très loin, un petit 55km nous attend mais la longue côte est très encombrée de trafic et les bosses veulent « gouter » de l’amputé ! Au 19éme kilomètre le tandem lorrain crève, le peloton continue l’équipe logistique est là, des pros de l’intervention, mais le sel est souvent accompagné du poivre, ils crèveront une deuxième fois. Nous attendrons sagement au carrefour de Ponte-Leccia Franck et Hervé, le camion mené par Patrick et Steve leur offre toute la sécurité possible pour être concentré sur le long dénivelé qui leur reste. Le massif de la Restonica encore couvert de neige nous en met plein les yeux, c’est vrai qu’elle est belle notre île. Finalement en 2h14’ l’université de Corte nous sert de ligne d’arrivée. Certain visages sont marqués plus que d’autres mais le boulot fut bien fait. Le jeune sarthois qui redoutait cette journée est rassuré il a su découvrir aujourd’hui de nouvelles limites, Jérôme a le visage qui rayonne. Ne croyez pas que nous allons nous prélasser au soleil, un grand travail nous attend la rencontre des scolaires de la cité paoline est prévue à 14h. Sur un bout de trottoir nous engloutissons notre demi-kilo de semoule pour filer à l’amphithéâtre. Le film Arcticorsica est diffusé à un jeune public très attentif, puis Françoise et Gilbert interviennent sur la prévention routière en vélo. Les gamins comprennent, posent des questions très pertinentes, les copains de l’aventure racontent succinctement comment un morceau de leur vie est allé rejoindre le hangar des bouts perdus. Rien de grave, juste des manquements aux règles qui les ont touchés très durement dans leurs chairs. Au bout de deux heures un goûter est offert par les écoles, ouf Jo Zef n’aurait jamais supporté une anémie cortenaise. Pour conclure en beauté le président de l’Université de Corse Paul-Marie Romani nous a convié a un cocktail dinatoire…
« C’est dans l’effort que l’on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein d’effort est une pleine victoire. » Gandhi
De belles tenues pour un beau projet, la mascotte photographe officiel!
Des Cols et des Ecoles est dans les starting blocks. Je crois que je peux endosser le maillot à pois rouge du meilleur grimpeur du col des contres temps classé hors catégorie ! Qu’il est difficile de trouver de la réactivité dans ce monde de faux-cul, un vrai chemin de croix, mais comme je suis positif cette première partie est déjà inscrite au rayon (de vélo, bien entendu) du passé !
L’équipe cycliste est formée, Franck Festor, Hervé Keiff, Jérôme Tant, Dumé Benassi et moi-même. Steve Beck qui devait rejoindre le peloton jette l’éponge son genou valide lui cause de gros problème, mais comme il est de parole il a intégré l’équipe logistique, elle-même composée de Patrick Chiappalone et des incontournables Françoise et Gilbert Lippini à la tête de l’association Adrien Lippini. Laurent Benezech sera le maillot jaune du Team Bout de vie… ( Oui Jo Zef sera là il surveillera ceux qui sont au régime, il a la liste !!!)
En deux mots le départ sera donné lundi 24 juin à 8h de Lucciana au sud de Bastia pour Corte, une belle cote de 55km. A 14h dans l’amphithéâtre de l’université les scolaires locaux participeront à un débat sur la prévention routière, l’échange pourra aussi s’engager sur le sport de haut niveau et le handicap, le président de l’université nous honorera de sa présence, Ludovic Martel sera le lien de cette intervention.
Mardi 25 juin nous serons en pleine action dans la belle montagne insulaire, le col de Vizzavona sera notre supplicié pour rejoindre après 74km Ajaccio. A 18h nous serons reçu au CSJC chemin de la sposata. Film Arcticorsica de 26’ et débat sur la prévention routière animé par l’association Adrien Lippini entrée libre et gratuite selon les places disponibles. Un grand merci à Eric Pasero qui a tout mis en œuvre pour que cette action soit réalisable.
Mercredi 26 juin, encore deux gros cols pour arriver vers 12h escorté par le vélo club du Valinco à Propriano, soit 70km d’effort, l’association Valincap avec entre autre l’infatigable Cathy Terrazonni à sa tête a mobilisé les jeunes de la région pour cette rencontre. ( film, débat.)
Jeudi 27 juin départ à 8H15 de Propriano avec le passage de Sartène, puis le col de Suara via la vallée de l’Ortolo, le col de Roccapina avec une arrivée sur le port de Pianottoli-Caldarello. Une balade de 70km environ. A 14h rencontre des scolaires de Bonifacio pour le débat.
Si vous désirez pédaler avec nous vous serez les bienvenus, sur le Face Book de Bout de Vie il y aura un suivi pas à pas pour nous localiser, inscrivez-vous à ce groupe et vous nous retrouverez sans soucis…
Un grand merci à toutes les personnes qui ont donné de leur énergie pour que des Cols et des Ecoles puissent exister. On ne le saura jamais mais j’espère de tout cœur que cette semaine puisse sauver des vies et quelques bras et jambes !
Les accidents ça n’arrive pas qu’aux autres !
Plan média :
France Bleu Frequenza Mora
Lundi 24 juin entre 7h et 8h deux fois trois minutes.
Vendredi 28 juin en direct du bar le Glacier à Porto Vecchio entre 10het 11h avec mon ami Jean-Pierre Acquaviva qui fût le premier journaliste il y a plus de dix ans à croire en Bout de Vie.
France Inter :
Jeudi 27 juin entre 12h30 et 12h45 dans l’émission Carnet de campagne de Philippe Bertrand
France 3 Corse Via Stella :
Lundi 24 juin reportage assuré par Laurent Vincensini dans le journal des sports du soir.
Tous les jours de la randonnée, un article sur Corse-Matin.
Avec la participation de La Fondation Française des Jeux et AXA atout Cœur.
Le peloton de Bout de vie a plus que jamais besoin de vos encouragements, certain sont un peu stressés devant les montagnes que nous allons devoir franchir, ils comptent sur vous!
Le monde est divisé en deux, ceux qui se prennent au sérieux sans faire les choses sérieusement et ceux qui ne se prennent pas au sérieux en faisant les choses le plus sérieusement possible ; je suis du deuxième groupe ! Donc plutôt que me mettre à vociférer contre ceux qui nous pompent une énergie débordante par leur manque de sérieux je suis et je reste positif en m’esquivant dans mon camp retranché. Ici tout est excuse à jouer, la vie est jeu alors pourquoi louperais-je une partie. C’est Grand Corps Malade qui dit : la vie c’est gratuit alors je me ressers. Mon activité est très sérieuse cet après-midi de fin de semaine, elle est consacrée à la pose d’un mat de pavillon pour y arborer quelques bannières de régions du monde qui m’ont enchanté. Un petit aulne sera le martyr du jour, je l’écorce, sans jeu de mot et lui fixe une poulie récupérée sur quelques épaves de voilier des années passées qui ont décidé de mourir sur des récifs affleurant des Bouches de Bonifacio. Droit comme un I il est en place au flanc du tipi, les trois flammes sont hissées, la première est celle du Groenland, la deuxième de l’état du Yukon et enfin la troisième de la Laponie. Assis sur un caillou je contemple mon bivouac « five stars ». Ces trois fanions me ramène sur mes anciennes pérégrinations polaires, c’est vrai qu’il faut être « fada » d’avoir enduré ces périples. Si je devais les réduire en quelques brefs avatars je dirais du Groenland : Boîte souffre et rêve ! Le Yukon : La solitude c’est quand on est seul, seul, seul et enfin la Laponie : Le Grand Nord sans les dangers !
Le feu crépite car ce printemps garde des allures d’hiver et je sais que je dois être un des rares à m’en réjouir. Assis tout près du feu, je rêvasse, mais mon « pif » animal me demande d’écouter d’une oreille attentive le bulletin météo marine de France Inter. Marine ; mais l’unijambiste est en montagne ! Ok mais n’oubliez pas que la Corse est une île ! Waouh, le gros coup de vent approche accompagné de violents orages ; 160km/ h annoncé, ça va être trois jours de pur bonheur !!! Après la bonne nouvelle le « speakeur » propose une rencontre radio avec un français qui vit au Groenland !!! Ce n’est pas vrai Nicolas Dubreuil à côté de moi au coin du feu, il est en campagne de promo pour son dernier ouvrage Mystère Polaire écrit par Polar Mister ! Encore plus fort, il raconte entre autre notre découverte de la base abandonnée américaine DYE, je suis attentif, je bois ces paroles, les souvenirs reviennent… Ouf il n’a pas dévoilé où j’avais planqué mon butin de visserie inox, ma boiterie sournoise me punissait en m’interdisant tout poids supplémentaire dans mon traineaux. Ne vous inquiétez pas je les ai bien cachés on ne sait jamais si quelques lutins des glaces auraient la sournoise idée de me les piquer ! Il est temps de rejoindre le tipi, je m’enfouis dans mon duvet, 7°, un immense bonheur m’envahit, c’est vrai qu’elle est belle la vie…
Vu que la mode quand on arrive dans une maison c’est qu’on vous la fasse visiter, de gré ou de force, il m’est venu l’envie moi aussi de vous faire une visite guidée par les mascottes.
Tout y est au premier plan: faut attendre que ça pousse; sur le mur en pierres séches les loustiques, le mat de pavillon et en enfin la tente lapone...
Un minimum de carburant pour cuire les crêpes!
Le coin cuisine. Cékankonmange?
Corvée de vaisselle les mascottes!
Escaliers menant à la salle de bain!
Le jacuzzi, pour l'eau chaude voir le plombier du coin!
Un bon fauteuil moelleux pour prendre la douche, veuillez vérifier de bien fermer le robinet aprés usage!
Étape du Tour 2011:Col du Télégraphe, Galibier et la montée de l'Alpe-D'huez, un bout en moins mais toujours le sourire...
C’était l’événement du siècle hier à Porto-Vecchio, le compte à rebours a été mis en route, dans 100 jours c’est le départ du centième Tour de France. Bout de Vie va profiter de cet événement pour une belle initiative proposée par Laurent Benezech : Des cols et des Ecoles. Je suis briefé par Laurent sur les personnes vers qui je dois me présenter et parler de l’asso !!! Mon seul rendez-vous fixé est avec les journalistes de France Bleu, des copains de longue date. J’arrive dans la nasse, le monde international du vélo est là, ce week-end c’est le Critérium de France, une sorte de BAC blanc du départ de la grande boucle. Du monde, des caméras, des micros à la pelle et on s’embrasse et on se félicite, je crois que je suis devenu sauvage, le suis-je devenu ou l’ai-je toujours été ? C’est un autre débat ! Quelques vrais sourires quand même, ouf, il n’y a pas que des paons qui paradent ! Françoise Lippini est là nous ferons l’émission ensemble, depuis que son fils Adrien s’est fait mortellement faucher sur la route alors qu’il s’entrainait en vélo, elle milite pour la prévention routière. Le journaliste Olivier Balbinot est toujours à la hauteur, il sait préparer les émissions et être à ses côtés est un vrai plaisir. Le Tour de France avec son départ en Corse a créé un engouement sur la discipline, de 200 licenciés en 2012 l’île en compte 800 cette année, mais je soulève un problème récurant, est-ce que les automobilistes ont changé leur comportement ? Est ce que les pistes cyclables sont au programme de l’urbanisation ? Je ne suis pas là pour caresser dans le sens du poil mais pour ouvrir les yeux à certains. Mais je reviens au projet des Cols et des Ecoles. La semaine est calée, les hôtels réservés et les rendez-vous fixés. Lundi 24 juin étape Bastia-Corte l’après midi grâce à Ludovic Martel nous rendrons visite au scolaire de la cité paoline. Un film (Arcticorsica) et une animation sur la sécurité routière animera la rencontre. Mardi 25 juin Corte-Ajaccio avec le col de Vizzavona comme compagnon de route, Eric Pasero du Creps nous organisera un débat avec des futurs sportifs professionnel, l’échange semble passionnant. Mercredi 26 juin Ajaccio-Propriano, l’association Valincap nous concocte une belle après-midi avec les jeunes du valinco. Jeudi 27 juin Propriano-Pianottoli, Eric Volto directeur de l’école de Bonifacio organisera une rencontre avec ses élèves. Bien sur Françoise et Gilbert Lippini ont l’expérience de ce type d’échange, ils seront munis de leurs plaquettes explicatives et de tout leur savoir faire.(ici leur blog). L’émission est finie, Françoise est un vraie pro de l’interview, ça grouille mais je ne me sens pas à l’aise, je ne me vois pas aller tirer la veste des « journaleux » pour vendre Bout de Vie, je n’en ressens pas l’intérêt. Mes objectifs sont atteints, le projet Des Cols et des Ecoles est calé, la Fondation de la Française des jeux sera notre mécène, les journalistes ciblés seront à nos côtés, deux plages porto-vecchiaises seront aménagées pour les personnes à mobilités réduites, les élus ce soir me l’ont confirmé. Je crois que je n’ai plus rien à faire dans le poulailler, sur la pointe de la prothèse, je laisse les paons parader. Je vais rejoindre les petites hirondelles qui tournoient au dessus de mon petit bateau, comme elles je me sens libre, comme elles je lève le camp quand je le désire ; yes I’m a free man.
La pression monte d’un cran, le deuxième stage de survie est sur le point de démarrer, l’équipe est composée aussi de copains amputés, va falloir que je sois à la hauteur.
Véro et Claude nous déposent dans un hameau au pied du massif de Cagna qui porte son beau chapeau de vent du sud, pluie, vent violent et orage sont au programme. Je pèse les sacs qui sont à ma grande surprise plus légers que la normale, l’aventure peut enfin commencer. Le sentier muletier qui mène sur un cul de sac est très glissant, la bruine a bien bossé ! Le brouillard nous emmitoufle, je ferme la marche pour mieux observer mes compagnons, je constate qu’ils n’utilisent que très peu leurs bâtons, pourtant avec un bon usage, 30% d’effort peut être économisé. Au sommet du petit col nous attaquons vraiment, un adieu au beau chemin pour nous retrouver dans un maquis dense et non balisé. La dénivelé négatif est imposant, les arbousiers et bruyères nous barrent le pas, il faut enjamber sans chuter, exercice de style qui demande une grande concentration. La terre noire est gorgée d’eau ; les pluies incessantes depuis plusieurs semaines ont rendu la progression extrêmement « casse-gueule » ! Les chutes se succèdent, j’ai la boule au ventre, il faut que personne ne se blesse ! Aucun « bobo » à déclarer ! Nous tentons une traversée pour rejoindre une forêt de ronces qui a repris du terrain depuis mon dernier passage, le chemin est devenu un torrent. Les mures sauvages accrochent les prothèses, le ruisseau éphémère rend le cheminement encore plus astreignant mais personne ne se plaint. Un petit miracle au milieu des broussailles je retrouve l’embout de la pipette de mon camel back, perdu lors du dernier stage, ma chance légendaire ! Finalement au bout de trois heures d’effort nous rejoignons une piste en terre abandonnée, les corps sont éprouvés et les moignons semblent déjà protester. Une trêve nous est accordée par la pluie, il nous reste encore une petite heure de marche pour rejoindre une ruine en pierre qui nous servira de premier refuge…
Cela fait deux jours que nous marchons, l’équipe est bien soudée, nous avons un bon guide ; la pluie ! Dans un maquis très dense nous trouvons une ancienne aire de charbonnage, la nature a repris ses droits, le premier boulot est d’élaguer ce terrain plat qui va nous servir de refuge pour la nuit. Soudain un vent fort et chaud secoue la canopée, je sens un coup d’esbroufe du ciel, le vent se déchaine, les éclairs nous encerclent, le déluge nous tombe sur la tête. Des tonnes d’eau s’abattent sur nous comme j’en ai rarement vu, le torrent en contre bas, en quelques minutes monte de plus d’un mètre. Je sens qu’une partie de l’équipe perd pied, sans jeu de mots, mais l’autre moitié reste attentive. Je dois me montrer ferme et directif, tout le monde doit s’activer pour monter le camp quelque soit les conditions. Abatage d’un arbuste droit et assez long pour la charpente, nettoyage des cailloux qui envahissent le replat et mise en place des bâches qui nous abriteront. Le montage du foyer est aussi très important, il doit posséder un muret en forme de chevron qui servira de réflecteur pour envoyer un soupçon de chaleur au « survivant ». La bruyère sèche s’enflamme une première fois, la pluie perd un peu de son intensité, mais ce n’est pas connaître le coin, un second éclair nous annonce le prochain round, les flammes ne résistent pas. La rivière augment encore, je ne l’ai jamais vu à cette hauteur, les arbres sont couchés, brisés nous nous sentons tout petits dans ce décor de cataclysme. Trempés comme des castors, le camp est finalement monté, des grands silences en disent long sur l’état mental de certains mais une bonne nuit semi-humide reposera partiellement les corps épuisés. Sébastien le plus jeune de la bande aura droit à une blague de sa bâche qui en pleine nuit se régalera de lui larguer une poche d’eau. Sans ciller il passera le reste de sa nuit à tenter de sécher ses affaires près du feu…
Quatrième jour, sales, boueux, boiteux nous sommes récupérés, la victoire est au bout du chemin. Le stage a été à la hauteur de ses participants, les images de références sont accumulées, certains conformistes nous plaindront par le manque de soleil, mais de la survie ce n’est pas de la randonnée, ni du trekking, la survie, c’est sauver sa peau coûte que coûte, c’est rendre le futile indispensable, c’est trouver le bol d’eau chaude savoureux au même titre qu’un millésime. La même « balade » sous le soleil aurait enlevé l’intensité de se deuxième stage de survie douce Bout de vie.
Pour conclure cette bafouille je tenais à remercier les cinq participants qui ont su trouver de nouvelles limites. Bravo à Christophe, Sébastien, Pierre-Alain, Gaby et Jean- Luc. Un grand merci à David Manise grand « gourou » des stages de survie qui m’a encouragé dans cette démarche de mixité, valide, moins-valide…
J’attends de pied ferme vos inscriptions pour le prochain stage, date à définir…
Marche silencieuse dans la brume et la pluie fine... Marche et rêve...
Que les ronces restent tranquilles, les jambes en carbones arrivent!!!
Jean-Luc et Gaby sourire aux lèvres malgré les difficultés du stage...
Une ruine sans toit pour la première nuit...
Quand la rivière se déchaine, traversée interdite...
Bivouac en forêt, la pluie veut nous tenir compagnie.
Confection d'une pâte à pain qui sera cuite sur une pierre de granit.
Sébastien se révélera très doué pour ce style de vie... Une vocation est née, j'en suis certain...
Christophe affine le montage de son bivouac "bio"!
Les torrents en cru vont rendre leur franchissement encore plus délicat...
Samedi sera le départ d’une nouvelle aventure, le deuxième stage de survie-douce Bout de Vie.
Jean-Luc, Gaby, Pierre-Alain, Sébastien et Christophe seront les braves et valeureux volontaires. Si je devais donner un titre à ces quatre jours d’initiation celui-ci conviendrai à merveille : Douze bras mais neuf jambes !
Les conditions de vie seront basiques, il va falloir s’adapter. En plus des contraintes habituelles à ce style d’expérience certains devront gérer un « truc » supplémentaire, les « guiboles électroniques ». Pendant quatre jours nous n’auront accès à aucun contact avec le « dit » confort, donc pas d’électricité. Gaby et Jean-Luc amputés fémoraux ont des genoux qui demandent une recharge régulière. Ils ont trouvé la parade, ils s’en passeront ! Je trouve ça géniale, le stage part déjà du bon pied !
Les bâches sont déjà roulées, les sachets, de nourriture basique, prêts ! La météo ? Quelle météo !
Je suis sur que de petits messages de soutien juste avant le départ leur donneront du baume au cœur.
Pour la prochain sortie, date à définir, les inscriptions sont ouvertes, pas encore de filles en vu !!! Juste bonne à faire la vaisselle ??? Allez, ont s’inscrit !
2003-2013 dix ans déjà et Bout de vie est toujours là ! Pour la onzième fois le stage de plongée sous marine aura lieu aux îles Lavezzi. La date pour cette année est finalement fixée du dimanche 8 au samedi 14 septembre. La Galiote sera notre camp de base et pendant ce stage les corps vont se dévoiler, se libérer du carcan de l’amputation. Au beau milieu de cet archipel aucun regard de l’extérieur, le cormoran et le goéland sont insensibles à la différence, la girelle et le mérou brun ont d’autres soucis que de juger les « monopédes » pour les plus chanceux ! Les inscriptions sont ouvertes mais ils restent peu de place, à vous de réagir. Les conditions sont simples, être amputés, posséder un certificat médical d’aptitude à la plongée sous marine et bien-sûr détenir une adhésion 2013 de Bout de Vie. D’ailleurs je rappelle aux anciens participants qu’ils peuvent d’ores et déjà adhérer, je ne suis pas là pour vous courir derrière réclamant les 5 petits € qui permettront à Bout de Vie de continuer à exister ! Pensez-y, nous pensons à vous depuis dix ans !
Pendant ce stage nous allons vous initier à la plongée sous marine bien sur mais surtout à une prise en charge de votre « différence ». A bord rien n’est adapté, ce sera à vous de vous apprivoiser avec la nouveauté. D’autres activités seront prévues, navigation sur un voilier armé pour la navigation au large, vol en hélico et bien d’autres surprises.