Dans les pas du Général Massoud…

3 octobre 2013
Stéphane a su s'adapter à la vie de moudjhadin.

Stéphane a su s'adapter à la vie de moudjahidin.

Alors que vous êtes confortablement assis devant votre PC deux hommes sont en train de sillonner les crêtes des cimes corses. Ma prothèse est bien fixée et mon « Moi » mis au placard, Stéphane n’a peut être toujours pas dépoussiéré ses godillots de terre afghane, pendant plusieurs jours nous allons ensemble, écouter le bruit du silence. Depuis quelques temps je me prête souvent au rôle de guide sans en avoir les titres officiels, mais pas tout le monde n’a le droit de suivre les pas de ma guibole en carbone. Si je me socialise un peu plus, mes fondations sont bien ancrées sur une solitude volontaire et sereine, le partage est une huile essentielle que j’offre au plus méritants.

L’Afghanistan est une histoire de famille chez les Allix. Pour le meilleur et pour le pire. En 1956, le père de Stéphane arpente les montagnes afghanes avec Joseph Kessel. En 2001 Thomas son frère trouve la mort au sud de Kaboul. Le sang de la famille a coulé sur cette terre, rejoignant celui de plus de un million de civils afghans.

Stéphane Allix a découvert l’Afghanistan à l’âge de dix-neuf ans, en entrant clandestinement avec un groupe de moudjahidin. Envouté par ce pays, il lui a consacré sa jeunesse. Il est l’un des rares français à avoir vu se dérouler sous ses yeux l’occupation soviétique, la guerre civile et le règne taliban, l’unique occidental à avoir côtoyé à la fois Mollah Omar et le commandant Massoud.

Le hasard de la vie diront certains, coup de pouce de nos anges gardiens me souffle la mascotte qui ne se trompe que très rarement, Stéphane a croisé un boiteux cabochard. Que va-t-il se passer pendant ces jours de baroude, nous ne le savons pas et c’est pour ça que nous y allons. Nos souffrances seront bien-sur enfouies dans nos duvets, c’est de bonne compagnie quand on part loin des hommes qui jugent en boucle. Un projet dans tous ça, une grosse conférence au sein de l’INREES à Paris le 17 décembre, Stéphane journaliste aguerri anime un débat chaque mois avec  un homme un peu particulier sur un thème précis, celui que nous aurons le bonheur de partager sera : Faut-il dépasser ses limites ou les découvrir ? (Je vous donnerai les détails de cette soirée en temps voulu.)

La pluie, le vent et les orages sont au programme, ouf j’aurai eu peur de trop de beau, de trop de facile, c’est dans la difficulté que l’on grandi. En attendant notre retour vous pouvez suivre sur M6 ses émissions « Enquêtes extraordinaires » et vous plonger dans l’un de ses ouvrages remarquables aux éditions Robert Laffont Carnets afghans…

Un bref extrait de ce livre prenant : Je suis allé en Afghanistan pour comprendre les hommes  et les raisons de leurs meurtres. J’ai vu le sang, la souffrance et la mort, déjà. Cela m’a rendu attentif à la respiration de la terre. A ses millénaires de mémoire et d’héritage…

carnets afghans

Messagers de Valin’Cap: Ajaccio-Propriano

21 septembre 2013
Il y a déjà une semaine, au Cap Corse, quand l'amitié efface les souffrances.

Il y a déjà une semaine,départ du Cap Corse, quand l'amitié efface les souffrances.

Ce matin c’est la dernière étape, ils nous semblent que c’était hier que nous quittions le Cap Corse. Pendant une heure nous roulons sur un terrain plat, la moyenne s’en ressent puisque nous sommes au delà des 30km/h de moyenne, la houle est encore puissante je tente en vain de deviner là-bas au large où peut se trouver Thierry qui est en train de palmer. Un peloton d’une cinquantaine de cyclistes est en vu, le sourire en coin nous allons les chercher. Bien calés sur nos machines nous nous appliquons quand l’assaut est lancé, nos âmes de chenapans surgissent, à plus de 45km/h nous les figeons. Mais la rigolade est bien finie, un mur de trois kilomètres attends les frères de souffrance, les visages se figent, la cadence est plus souple il faut faire le vide, 13% ça calme le chien fougueux ! Je tente de trouver les bons mots pour supporter Jérôme, je crois savoir ce qu’il pense, la chaleur est au rendez-vous mais le bonheur est enfoui au fond de nos âmes. Avec délivrance le col est atteint, nous surplombons le golf d’Ajaccio, à l’horizon un homme sans bras nage, ici des unijambistes pédalent, paradoxes de la vie les valides gémissent ! Sur un petit nuage nous déroulons sans trop de problème, la route est assez peu fréquentée et nous pouvons de nouveau nous amuser avec nos moyennes. Les corps sont en pleines formes mais les vélos ont du mal à récupérer de l’étape accidentée Calvi-Porto, en pleine relance mon dérailleur « déraille », normal me diriez-vous, mais je dois abdiquer, il me manquera les derniers 15km à la randonnée du jour. Jérôme est seul face à lui-même, mon vélo en soute nous le suivons de prés, c’est un vrai plaisir de le sentir heureux. Notre but est atteint, pour la frime je pratique les derniers mètres en courant, nous passons notre ligne d’arrivée ensemble. La journée n’est pas finie, Valin’Cap va lancer l’ouverture de son week-end, une conférence très instructive est offerte au public, le thème l’accessibilité des lieux publics, calepin en main je note quelques réflexions. Mais tous nous savons que le Dolfinu s’approche, nous rejoignons le port pour en savoir plus. Il reste une place sur un bateau, je saisi l’occasion pour m’approcher de mon pote nageur, La houle s’est allongée et le passage de Cap di Muro à émoussé le physique de notre champion, sa nage est toujours aussi harmonieuse mais l’on sent de la fatigue. Une belle escadre l’accompagne, son « sherpa » en kayak lui aussi semble éprouvé par ses 11heures d’efforts non stop. Un bateau nous rejoint en compagnie de l’épouse de Thierry, Véro, Jérôme ; Patrick  a su convaincre un bénévole de sortir à la rencontre du héro du jour. La digue du port s’approche, on arrive à deviner une foule immense, finalement après 12h d’effort Thierry réalise la traversée Ajaccio-Propriano en mono palme soit 40km d’endurance. Plus de 1500 personnes à l’arrivée, cette fois les gens ont compris le message. Joe Kals paraplégique D12 a effectué en 10 jours de marche pendulaire les 70 km entre Bonifacio et Propriano, les trois Messagers de Valin’ Cap ont rempli leur mission, show must go home.

La semaine dernière c’était le stage annuel de plongée Bout de Vie cette autre semaine une « rando » en vélo entre potes amputés, je me pose la question de ce que j’aurai pu faire pendant ces quinze jours si je n’avais pas perdu une jambe !

A pluche.

Patricia, Véro et Jérôme en admiration devant la performance de Thierry, alias U Dolfinu.

Patricia, Véro et Jérôme en admiration devant la performance de Thierry, alias U Dolfinu.

Juste avant de reprendre l'avion, un petit arret Cabochard pour un petit-déjeuner corsé!

Juste avant de reprendre l'avion, un arrêt Cabochard pour un petit-déjeuner corsé!

L'image parle par elle même...

L'image parle par elle même...

Messagers de Valincap: Porto-Ajaccio

19 septembre 2013
Les calanques de Piana comme fond d'écran!

Les calanques de Piana comme fond d'écran!

Un supporter de choix...

Un supporter de choix...

Porto est encore endormie, mais le team Bout de vie est déjà sur pied et le bon, bien-sur ! C’est le quatrième jour de suite que nous pédalons sans pour autant que les organismes soient usés. Une méchante côte nous prend à froid jusqu’au village de Piana, 56’ de dénivelé à gérer, nous serrons les dents mais le décor est fascinant, les calanques ont été classées patrimoine mondial de l’Unesco. Un bus souffre plus que nous, son chauffeur est un virtuose du bitume, nous montons quasiment à la même vitesse. La houle encore violente délivrent ses fragrances qui mélangées à celle du maquis nous dopent ! Bien calés sur nos selles nous nous ne laissons pas envahir par des idées noires bien que nos muscles en souffrance nous aient déclarés la guerre. Chaque coup de pédale est une victoire, et dire que pour un cheveu nous aurions pu ne jamais être là, ce n’est pas un petit bout en moins et  quelques gouttes d’acide lactique qui gâcheront cette belle journée de fin d’été. Un semblant de plat nous permet de récupérer, nous doublons le bus ce qui nous vaut une sacrée volée de félicitations par ses occupants. La route est serrée, mais pas nos cœurs, nous sommes des Free-Mans, Piana est déjà derrière, Cargèse la grecque est traversée sans anicroche, comment ne pas penser à l’un de ses habitant emprisonné à vie sur des doutes et non des preuves ! Mes yeux s’embuent, j’imagine sa vie ici,  ses amis, ses coins planqués… La route s’élargit, les voitures qui nous doublent nous congratulent, ça c’est un bon stimulant, notre cap le sud toujours et encore. Jérôme ne me lâche pas il tient une forme déconcertante, sur son visage un sourire est accroché en permanence, une question me revient en boucle : faut-il souffrir pour dévorer la vie ? Je vous laisse philosopher, nous on doit pédaler pour ne pas perdre l’équilibre ! Des « victimes » sont régulièrement doublées, les pauvres cyclotouristes doivent ronger leur frein quand deux vélos munis que de deux jambes les doublent à en décrocher les plates bandes. Patrick warning en fonction est notre ange gardien, les trois mousquetaires de la pédale, Jo Zef se prend pour d’Artagnan, mais un fou nous frôle, nous insulte, un chauffard de la route prend des risques, Atos va réagir : Un pour tous, tous pour un… Finalement le calme revient, nous retrouverons les bijoux de la reine, la mascotte s’en charge. La baie de Liscia qui détient le record de noyade en Corse est à la hauteur de sa réputation, les rouleaux s’entrechoquent, la mer s’enlaidit de tellement de haine, nous lui tournons le dos pour nous élever vers le col de San Sebastianu, 35’ pour en arriver à bout. Là-bas vers le nord à plusieurs centaines de kilomètres le Cap Corse, c’est de là que nous sommes partis, le temps s’est arrêté sans doute, la petite aiguille de la grande horloge s’est calée sur nos fréquences de pédalage, un souvenir ne s’achète pas il se vit. Ajaccio est devant nous, une longue descente va nous griser, amitié quand tu nous tiens, à un carrefour, Thierry alias le Dolfinu nous tend ses bras fantômes, accolade, sourire regard : Elle est pas belle la vie ? Lui aussi messager de Valin’Cap il tentera demain de relier Ajaccio-Propriano en mono palme.                                                                                                                                                                                                                        A la quatre-vingtième bornes nous avons atteint l’objectif du jour, douche, étirement mais la journée n’est pas finie, une centaine de jeunes sportifs de haut niveau nous attendent pour une soirée film-débat au Creps d’Ajaccio.

Être capable de trouver sa joie dans la joie de l’autre : voilà le secret du bonheur.

Georges Bernabos.

1175622_10201478745543296_46297227_n

A pluche !

Messagers de Valincap: Calvi-Porto

18 septembre 2013
Les côtes de la Scandola, un décor sublime.

Les côtes de la Scandola, un décor sublime.

Un duo de choc, Patrick le surperviseur photographe.

Un duo de choc, Patrick le superviseur photographe.

C'est notre différence qui nous a unis, alchimie de la vie!

C'est notre différence qui nous a unis, alchimie de la vie!

Je me demande si ce n’est pas un coup de la mascotte, en effet mon sac à dos, où après la conférence j’ai planqué Jo Zef, a été oublié au restaurant si gentiment offert par Marie-Noëlle l’organisatrice de la conférence à l’île Rousse. Susceptible le lutin, je suis sur qu’il a usé de ses pouvoirs magiques pour me faire payer cette mise en boite !!!

Donc avant de reprendre la route nous avons du revenir sur nos pas pour récupérer mon bien à mi-parcours, le rendez-vous était fixé au village de Lumio, fief de Laetitia Casta, nous n’avons pas eu le temps de prendre une crêpe chez elle !

Le vent est encore présent mais ce n’est pas connaître le team Bout de vie, nous reprenons la route par le bord de mer. La route est aussi sublime qu’elle est défoncée, nos équipements ainsi que nos organismes souffrent, au 20éme kilomètre je réalise qu’il n’y plus personne derrière moi, La chaîne du vélo de Jérôme a jeté l’éponge, elle s’est brisée. Hélas nous n’avons pas de pièce de dépannage, mais Patrick est notre ange gardien, il rebroussera chemin vers Calvi pour dégoter le chaînon manquant. Les rafales sont capricieuses, les ornières  bien placées et les touristes toujours aussi tête en l’air, un allemand a failli me jeter au maquis sans trop y porter attention !!! La moyenne est au plus bas, un petit 20km/h, les rares descentes ne nous permettent pas les beaux déroulés, les virages serrés sont des pièges à rats, nous redoublons de prudence. Finalement au 38éme kilomètre nous traversons un pont qui nous mène sur un bitume de meilleur qualité, mais un col nous nargue, il va falloir souffrir pour le gravir, le vent dans le nez transforme l’exercice en chemin de croix. 45’ pour l’atteindre et un panorama à couper le souffle, une expression qui ne convient pas aujourd’hui puisque le Libbecciu n’est pas encore essoufflé ! La réserve de la Scandola est un immense pâturage, des moutons blancs à perte de vue. Cette côte m’est familière par bateau et chaque cap y cache une histoire de Cabochard. Quelques cyclotouristes sont doublés par des unijambistes en quête de liberté, leur cartes postales de Girolata, Capu Rossu, Gargalo seront entrecoupés de deux flèches rabotées ! Un deuxième col est franchi, Bocca Crocce (col de la croix), vous voyez que c’est un chemin de croix cette route ! Finalement au 82éme kilomètre le village de Porto nous accueille par un thermomètre fleuretant avec les 32°, un coup de chaud qui nous vaudra une longue douche fraîche pour nous remettre de cette « pédalerie » de gladiateur. Ce soir je troquerai ma tenue de cycliste pour préparer un bon repas à l’équipe Bout de Vie, Jo Zef a déjà la serviette autour du cou, il ne supporterait pas une deuxième fois consécutivement de louper une rafale de crêpes.

A Pluche !

PS : Demain jeudi 19 septembre à 20h au Creps d’Ajaccio j’animerai un débat en compagnie de Ludovic Martel, l’entrée est gratuite mais attention beaucoup de monde est prévu, pensez venir en avance pour trouver de la place. Mot clé de la soirée : sport de haut niveau, but, blessure, limite, victoire, défaite…

Messagers de Valincap: St Florent-Calvi

17 septembre 2013
Un ciel matinal qui laisse présager un méchant coup de vent.

Un ciel matinal qui laisse présager un méchant coup de vent.

En mode touriste!

En mode touriste!

An nord les plages du desert des Agriates, balayées par un violent vent d'ouest.

An nord les plages du désert des Agriates, balayées par un violent vent d'ouest.

Patrick notre chauffeur sécurité tentant le lit au carré, la mascotte a des doutes!

Patrick notre chauffeur sécurité tentant le lit au carré, la mascotte a des doutes!

Le ciel laisse présager le pire pour les heures à venir, les rafales de vent n’ont cessé de balayer la région toute la nuit, un avis de fort coup de vent est annoncé. Nous nous préparons comme si de rien n’était, mais dans mon for intérieur je sais d’avance que nous n’irons pas au bout de notre étape. Soudain le ciel se couvre, l’hôtel qui nous abrite est envahi par une épaisse fumée, à quelques encablures de notre terrasse un immense feu de maquis s’est embrasé. En peu de temps les pompiers au sol se mobilisent pour maitriser sa direction, quatre avions de lutte anti-incendie arrivent en renfort, la route que nous devons emprunter est fermée par les gendarmes. A 9 heures nous levons le camp mais le vent a pris encore plus de force, la radio nous annonce des rafales à 140km/h ! La nationale, qui devait nous faire traverser le désert des Agriates, est interdite au public, nous devons changer notre itinéraire. Un peu à l’abri du Libbecciu nous prenons la direction du village de Murato, certains virages sont très exposés et nous sommes toujours à la limite de la chute. Un fort dénivelé nous barre la route, le pourcentage plus les bourrasques transforment cette étape en expédition polaire périlleuse. Au bout d’une heure nous atteignons le col, par maladresse je bifurque sans préavis, ce qui vaudra à Jérôme de pratiquer une roue avant digne d’un numéro de cirque. La longue descente sur la côte orientale est des plus stressantes, il est impossible d’anticiper les coups de boutoir d’Eole et assis sur les freins nous craignons le pire. Après 20kilomètres de folie, la décision est prise, la journée vélo s’arrêtera là, Le vent est si puissant que nous ne sommes pas de trop à trois pour charger les vélos, Jérôme était en grande forme quand à moi je sens que les automatismes doucement reviennent. Patrick notre chauffeur, assisté de la mascotte nous conduit avec prudence vers Calvi, en sortie de virage le fourgon semble s’aplatir par les rafales. Nous sommes heureux de cette sage résolution, en mode touriste nous faisons un break à l’île Rousse où en fin d’après-midi j’animerai une conférence. Après un pique-nique ventilé nous récupérons notre appartement où nous nous adonnons à la confection du lit au carré, notez que Patrick n’est pas très « carré » en cette matière !!!

Demain nous reprendrons la route entre Calvi et Porto par les splendides Calanques de Piana.

A pluche !

Messagers de Valincap: Cap Corse-St Florent

16 septembre 2013
La belle équipe au complet...

La belle équipe au complet, au large l'île de la Giraglia...

Si tu ne sait pas faire le bien, évite de faire le mal!!!

Si tu ne sais pas faire le bien, évite de faire le mal!!!

Jérôme tout en légèreté, le Cabochard un peu en souffrance...

Jérôme tout en légèreté, le Cabochard un peu en souffrance...

La plage noire d'Ersa...

La plage noire d'Ersa...

La combinaison de plongée n’est pas encore sèche que déjà je reprends la route pour une autre aventure de partage. L’association Valincap, qui nous avait reçus avec un engouement incroyable pendant la « balade » Des cols et des écoles, m’avait demandé de participer à son rendez-vous annuel à Propriano, comment refuser ! Jérôme et Patrick répondaient présents, il ne restait plus qu’à définir un parcours vélo en étape pour arriver vendredi dans le Valinco. Cap Corse- Propriano en 5 jours sera le périple de la semaine. Le paisible village de Barccagio a retrouvé sa paix automnale, une forte houle d’Ouest balaie l’île de la Giraglia juste en face, la journée s’annonce tempétueuse. Nous sommes tous heureux de nous retrouver, la convivialité et l’amitié sera le fil rouge de l’aventure. Vélos contrôlés, tenues enfilées la première étape s’offre à nous, « yakapédaler ».  Un faux plat montant avec le vent dans le nez nous gratifie, le col d’Ersa est franchi, à notre droite les moulins Matteï devant nous à l’infini la Méditerranée et ses blancs moutons. Pendant 20 kilomètres la route est en travaux nos articulations en prennent un coup mais le moral est au beau fixe, le vent fraîchit les rafales nous obligent à la prudence, le rythme est donné par Jérôme, je ne suis pas trop en forme, la semaine passée de plongée a laissé des traces. Patrick nous assure la sécurité, le paysage est fantastique, la région du Cap Corse est sublime. Le ressac s’écrase sur une côte déchirée, les calanques profondes ont leur part de mystère, chaque virages nous réservent ses charmes, nous le savons, nous sommes des privilégiés. Finalement au bout de 62km nous voilà à St Florent, un repas copieux, une sieste « corsée » et enfin la piscine pour tout remettre en état.

Elle est pas belle la vie.

Demain St Florent-Calvi en matinée et film débat l’après-midi à l’île Rousse

A pluche !

Un final de bonheur

14 septembre 2013
Encore un nouveau mouillage de rêve à l'abri du vent...

Encore un nouveau mouillage de rêve à l'abri du vent...

Mettre des mots sur cette semaine est très difficile. Le stage fut une belle réussite, Bout de vie n’est pas une association mais plutôt une belle bande de copains qui l’espace de quelques jours se reboostent mutuellement. Les jours se sont écoulés dans une très grande harmonie, la Galiote toujours fidèle à sa gentillesse fut la clé de ce bonheur partagé, la plongée est une grosse excuse pour se retrouver en « famille. » La balade en hélico donne toujours la note d’émotion supplémentaire et la soirée de clôture une sorte de feu d’artifice pour l’association qui cette année fêtait ses dix ans d’existence. Une quarantaine de personnes était venue des quatre coins de France et de Suisse pour une assemblée formidable, tous les âges représentés, nos bouts en moins prenaient moins d’importance. Un concert privé des Mantini et la visite surprise de Dume Benassi qui nous offrait son quatorzième titre mondial de triathlon était une sorte de myrtille sur la crêpe comme le dirait si bien Jo Zef la mascotte ! Les images, les écrits, les vidéos ne rendront jamais la sensibilité de ces instants précieux. Comme par enchantement les bassesses sociétales perdent de leur superbe, partage, écoute, confidence, attention, se regroupent pour une potion magique de joie et de plénitude. A la soirée quelle émotion de voir dans un coin de table les ados partager leur sourire, la « différence » quand on est jeune est une marche supplémentaire à gravir dans l’escalier de la vie. Ses stages ne pourraient vivre sans la spontanéité de certaines personnes formidables. Un grand merci aux pompiers de Bonifacio et Porto-Vecchio,aux hôtels Solemare et Santateresa  au groupe musicale I Mantini, au restaurant Cavallu Morto qui a offert les 40 repas, à tous les bénévoles de l’association qui tout au long de l’année m’épaule dans cette « croisade » sur la différence. Bout de vie va rentrer dans sa deuxième décennie et gardera le cap de « bande de copains », régulièrement on tente de m’en dévier en voulant rendre l’association plus protocolaire, plus vaste, plus urbaine. Elle fût, elle est et elle sera à mon image, libre comme l’oiseau de mer, profonde comme  la mer, salée comme les larmes de joie. Un grand merci à tous les sourires croisés vous m’avez donné l’énergie pour continuer. Seul le présent est un cadeau.

A partir de demain Patrick, Jérôme seront à mes côtés pour une  virée vélo entre le Cap Corse et Propriano soit 400km en 5 jours. Le but, pédaler le matin et deux soirées film-débat l’après-midi. Rendez-vous mardi 17 sept 18h30 à l’île Rousse; Jeudi 19 sept à 20h au CREPS d’Ajaccio. Nous arriverons le vendredi 20 sept à Propriano où les festivités Valin’Cap débuteront. Heureux et fiers d’en être les messagers.

La palanqué du bonheur

12 septembre 2013

4éme jour de mer. Ce matin au petit-déjeuner, Gunther, à l’aise avec la formidable équipe ose la grande question : Comment avez-vous eu vos amputations ? Yann débordant d’humour ne lui laisse le temps de finir sa question et lui coupe l’herbe sous le pied, si j’osai l’expression ! Nous ne l’avons pas eu tous ensemble !!! Qui aurait pu dire qu’un jour nous oserions la moquerie au sujet de nos mutilations, l’humour remède de bien des maux. Le bulletin météo nous annonce un force 8 d’Ouest, cela promet une belle journée campagnarde, les moutons nous accompagneront ! La cote Est est truffée de belles criques à l’abri du zef et au pied d’un magnifique massif de granit rouge nous mouillerons la Galiote. Gunther servira de guide à Laetitia, Jean-Pascal et Eric ; Julie, Olivier, Yann et Maurice m’accompagneront. L’eau est turquoise, le mistral a ce pouvoir de rendre l’eau cristalline, la mise à l’eau est facilitée par un courant nul et dans une paix royale, les deux palanqués découvrent les beautés du cap. Un canyon nous barre la route, nous nous enfonçons dans ses entrailles, le profondimétre donne -18mts, personne n’est impressionné. Au bas de cette faille la surface nous semble bien loin, ici c’est le calme là-haut le vent se déchaine, nous sommes devenus le groupe du bonheur. Après 50’ de randonnée sous-marine il est temps de retourner à bord, mais ce n’est pas connaître le Cabochard. A quelques encablures de la Galiote nous procédons à des exercices de sécurité, vidage du masque et échange des détenteurs, toujours avec autant d’aise nous rejoignons la surface où un grand soleil nous attend. La journée est loin d’être finie, le nouveau cuistot de la Galiote est absolument génial, Franck est très doué, nous offrant des plats copieux, attentif à chacun, il est toujours là pour aider et n’hésite pas à plonger en maillot pour aller récupérer à la volée une combinaison qui tombée par-dessus bord. Au mouillage dans un coin caché nous savourons ce temps présent. Et dire que si nous sommes tous réunis c’est grâce à nos accidents !!!

stage plongée 2012

Le premier bain!

9 septembre 2013
Un ecrin pour des moments de bonheurs...

Un écrin pour des moments de bonheurs...

Le mouillage de la baie de Santa Manza est largué, le vent d’Ouest qui n’avait jamais rendu la visite aux stagiaires depuis dix ans est enfin de la partie. Les Bouches de Bonifacio sans vent c’est un peu comme une crêpe sans sucrerie, nous allons avoir droit à du miel corse AOP ! A terre sont laissés ceux qui ne vivent qu’avec les regrets. Les mêmes qui croient que la pluie et les coups de vent sont terribles, nous, nous avons décidé d’affronter un coup de bonheur force 8 ! D’un accord commun nous allons mouiller à la pointe de Capicciolu, l’écrin est sauvage et le marin du dimanche n’osera jamais y mouiller son ancre. Granit rouge surplombant une baie turquoise le décor est des plus envoutants, les rafales effleurent que du bout de ses ailes les marins de la Galiote, la vieille dame de bois fête ses 62 ans de navigation cette année. Les consignes de bord sont données, la vie en mer demande une certaine rigueur, les participants sont attentifs, le mot clé de la semaine « s’adapter ». Les combinaisons sont distribuées, un rituel qui laisse deviner en principe la vibration des protagonistes. Avec Gunther cela fait quelques décennies que nous enseignons aux gens à s’immerger, avec ou sans bout en moins, un sacré métier, faiseur de bulles ! Une impression commune avec mon vieux complice allemand, nos nouveaux amis ont une aisance déconcertante ! Pas de bouteille pour démarrer, découverte du monde du silence en apnée. Se déplacer sur une jambe est une gageur supplémentaire, mais aujourd’hui chacun en quelques coup de palme a su s’adapter. Apnée, vidage de masque, je sens que nous allons très rapidement dégringoler dans le ventre de notre mer. Le repas du midi est une pile de crêpes mi salé-sucré, la mascotte était au première loge, comme quoi ici chaque seconde a sa part de bonheur. Qui a dit que la sieste n’était pas un rite en Corse ? Tradition respectée, nous voilà au pied du mur ! Rectification ; le moignon au bord de l’abysse !!! L’aventure sous-marine a continué, la part de mystère est de mise le reste est une odyssée de bonheur…

Tous à bord…

8 septembre 2013
Gunther en plein breifing d'arrivée, l'équipe est trés attentive.

Gunther en plein briefing d'arrivée, l'équipe est très attentive.

Finalement le stage de plongée 2013 est enfin en place. Tout le monde a rejoint le bord de la Galiote sans encombre, que l’aventure fasse sa route, ils semblent tous prêt à découvrir leur limite ! Il y a dix ans tout commençait, je n’aurais pas parié un écrou de ma prothèse sur la réussite de ce pari, après une décennie à buller le bonheur est toujours aussi intense !  Pour les quatre premier le souvenir restera longtemps gravé dans leur mémoire, nager avec des dauphins n’est pas donné à tous le monde, pourtant ils l’ont fait. Le diné est des plus calme dans une baie de Santa Manza qui après un rush estival rude a retrouvé la paix et la sérénité. Demain nous voguerons vers nos destins, mais cela est trop loin pour y songer, seul le présent est un cadeau…