L’aventure à cloche pied: Le film

16 octobre 2011

L’aventure à cloche pied.

Rien d’impossible au Cabochard, nom de son bateau !
Malgré son « unijambité » Frank est plongeur-sauveteur en mer, sportif de l’exploit et aventurier dans l’âme rien dans sa vie n’est banal. Fondateur de l’association « Bout de vie », il partage ses élans de générosité avec ceux qui, comme lui-même un jour, crurent être brisés par la cruauté du destin : accidentés de la vie, certes, mais jamais abattus. Ce film est un témoignage simple mais fort que les malheurs sont les plus grand défis à relever. En quelques minutes on va le suivre sur une traversée de l’Atlantique à la rame retentissante, dernier degré du pôle Nord cialis ufficiale, la traversée d’Ouest en Est du Groenland, puis à l’ascension du plus haut volcan du monde (Argentine) et une odyssée en solitaire sur le fleuve Yukon, des milliers de kilomètres en kayak de Whitehorse à Grayling… un prétexte à se retrouver, à se regarder en face et à renouer avec l’harmonie fondamentale qui lie l’homme à la Nature. Un film sensible, grand public, réalisé pour ceux qui doivent chaque jour conjurer le mauvais sort… les blessés de la vie certes mais aussi, certainement, le commun des mortels…


Frank BRUNO: L'aventure à cloche pied par cabochard20

Comme un bouquet final…

1 octobre 2011

Vous avez dis bonne humeur!

Vous avez dis bonne humeur!

La lune était rendez vous, jalouse du soleil elle désirait aussi sa part de bonheur

La lune était rendez vous, jalouse du soleil elle désirait aussi sa part de bonheur

Le bonheur c'est simple, il suffit de le partager.

Le bonheur c'est simple, il suffit de le partager.

Ils vont s'envoyer en l'air!!!

Ils vont s'envoyer en l'air!!!

La crique est encore endormie, à part nous, personne, seuls quelques cormorans endossent le rôle de voisins. C’est le dernier jour ici, tout le monde le sait bien. Une baignade pour mélanger les eaux salées. La Méditerranée est un poil plus dense que les larmes d’émotions des stagiaires. La Galiote reprend la mer pour son mouillage dans la baie de Santa Manza, la journée est un feu d’artifice de bonheur. Grace à Yann Rocchi et les pompiers de l’extrême sud de Corse du sud, un hélico attend la bande Bout de vie pour un vol au dessus des Bouches de Bonifacio. Trois rotations à la découverte d’une myriade d’îles et îlots de l’archipel des Lavezzi. Le spectacle est époustouflant et donne une autre dimension à ce petit coin de paradis en cette saison. Un diner toujours aussi copieux sur le bateau et direction le centre culturel de Porto-Vecchio. L’amphithéâtre nous est gracieusement prêté par la commune de la cité du sel. En première partie le film « l’aventure à cloche pied » est présenté mais une surprise m’attend. Alors que je reprenais ma place pour assister au concert des I Mantini, je suis surpris de voir mes plongeurs rejoindre la scène. Un silence de cathédrale donne une note solennelle à ce préparatif. Je me demande bien ce que peux cacher ce remue ménage ! Gunther étale du matériel de plongée, un drapeau Corse est déployé et les 8 stagiaires se couchent sur le sol. Une musique douce monte doucement. Je suis au premier rang, je ne peux rien louper. La symbolique est forte, doucement les acteurs rampent vers le matériel de plongée qu’ils découvrent et au fur et à mesure  un à un ils se redressent. Grace à cette semaine ils ont découvert leur limites, seul, face à eux même.

Gunther, Yovadi, Véro et moi sommes invités à les rejoindre et l’émotion qui fait vibrer la salle me fauche, je me mords les lèvres, je n’y suis pour rien. Seul eux ont su comprendre que le présent est un cadeau. Nous faisons un cercle et chacun se tient la main, les yeux sont rougis de ce trop plein de bonheur. Nous quatre rejoignons nos fauteuils, pour conclure, en ligne le dos tourné au public, ils lèvent leur t-shirts, chacun  a une lettre dessinée dans son dos pour former : « Bout de vie ».

Une semaine intense où chacun s’est dévoilé, où chacun a su partager, aider son compagnon de croisière. Si par moment je suis fatigué du monde d’égoïsme et vénale de notre société bien malade, vous : Audrey, Sylvie, Nathalie, Emmanuelle, Évelyne, Gérard, Yoann et Franck, vous m’avez donné une sacrée énergie pour continuer la croisade Bout de vie. Vie debout à l’envers !!!

Merci du fond du cœur et que Dieu vous prothèse !

Plongée en pleine mer…

29 septembre 2011

Visite guidée...

Visite guidée...

En goguette...

En goguette...

Encore une journée de joie et de découverte. L’équipe s’aguerrit et tout le monde est assez autonome pour sortir de la lagune, à nous les mérous. Sans crainte la barre des 10 mètres est allégrement franchie et la faune typique des Bouches de Bonifacio nous offre son spectacle. Pas une hésitation, la forêt des « limites » est décimée, et tout devient possible. Aucun n’aurait parié « une crêpe » d’être aussi à l’aise, les débriefings d’après plongée, les confidences du soir ont permis de retrouver la confiance.

Mérous, dentis et loups sont les compagnons d’immersion, pas un stagiaire ne cède à la panique, Sylvie, Nathalie, Audrey, Emmanuelle, Evelyne, Franck, Gérard et Yoann sont devenus autonomes. Quand je vois comment certaines fédérations tentent de traiter le handicap, il me vient la nausée. On essaie à tout prix de mettre dans des cases les gens, les handis avec les handis, les valides ensemble dans une autre case ! En une semaine ils ont pris conscience du potentiel d’autonomie qu’ils détenaient. A  tour de rôle, les préjugés se sont effondrés et les nouvelles limites ont pointé leur nez loin là bas à l’horizon. Le bonheur est notre complice à tous et ce soir une balade à terre leur a permis de découvrir une île pleine d’histoires fascinantes.

Pourquoi paraître car je suis, pourquoi vouloir puisque j’ai, pourquoi dire puisque je fais.

Un bout de vie dans le ventre de la mer.

28 septembre 2011
Un petit air de paradis...

Un petit air de paradis...

Yoann en action.

Yoann en action.

L'arche, les portes du grand large.

L'arche, les portes du grand large.

En apesenteur...

En apesenteur...

Mouillage toujours aussi calme, Eole est clément et l’été indien est toujours sur zone. Chacun y va de sa progression mais de tous les stagiaires celui qui nous enchante le plus est Yoann. Amputé des 4 membres il pourrait ne pas vouloir, ne pas oser, fuir devant l’adversité. Non, bien au contraire, volontaire, déterminé, il progresse à grande vitesse. Aujourd’hui, j’ai senti qu’il était prêt pour sortir en pleine mer. N’y voyez pas de l’inconscience ou de record, juste une envie de transmettre. Sous l’eau il ne peut utiliser sa main bio ionique, sa prothèse de bain est donc figée mais quand on veut on peut. Lui il veut!  Sur mon détenteur de secours, il se positionne juste un petit peu en avant et sous moi. De là je peux surveiller sa respiration et son attitude. Tranquillement nous palmons vers la sortie de la lagune, pas de courant, ni de houle, conditions parfaites pour se retrouver en haute mer. Le bleu émeraude laisse place à l’azur sombre des profondeurs, un canyon dégringole doucement vers le large. Yoann a une respiration calme et sereine, quand son masque fait un peu d’eau il arrive sans assistance à le vider. Devant nous une arche nous barre la route, ce bloc de granit est la porte du rêve. Des centaines de fois à cet endroit précis mes clients débutants ont renoncé me priant de faire demi tour, lui est aspiré par le mystère que le lieu dégage. Un banc de sars vient à notre rencontre, un rideau de lumière nous rappelle que la surface est bien loin là-haut. Nous nous immobilisons sous ce dolmen naturel et savourons ce moment privilégié. Le retour se fera au ralenti, ici pas de bruit, les poissons ne jugent pas ils vivent, la profondeur ne dénigre pas, elle est éternelle. Retour sur la Galiote, chacun a le sourire aux lèvres, le soleil réchauffe les plus frileux et l’apéro va permettre de partager ces Bout de vie exceptionnels.

Un grand merci à Éric Volto photographe au grand cœur. Son site de photo cliquez ici.

Jour de bonheur…

27 septembre 2011
Le bonheur d'être tous simplement vivant...

Le bonheur d'être tous simplement vivant...

Bagatelle sous voile au milieu des cailloux des Lavezzi.

Bagatelle sous voile au milieu des cailloux des Lavezzi.

Bateau de grand luxe pour un équipage méritant.

Bateau de grand luxe pour un équipage méritant.

Que la nuit fut douce et réparatrice. Au petit déjeuner les visages étaient déjà apaisés. Dans ce repaire de « Corsaire » fini le regard des « autres », fini l’œil qui découvre un membre mutilé. Nous sommes tous avec un bout en moins et c’est au tour de « l’entier » d’être considéré comme différent.

L’équipe est divisée en deux groupes, le premier part avec Christophe pour tirer des bords dans les Bouches de Bonifacio, le second plongera dans la grande bleue.

Le transfert de bateau à bateau n’est jamais simple pour le non initié, mais quand la vie nous malmène, le handicap décuple les forces et cela devient le défi du moment. Depuis bien longtemps j’enseigne la plongée et très souvent dans ma clientèle j’avais des « jamais contents », trop froid, trop chaud, trop profond, pas assez… A chaque stage Bout de vie c’est l’école de la débrouillardise, c’est le concourt de sourire et le mot pitié s’en prend un grand coup derrière les oreilles.

Devant une pile immense de crêpes, Jo Zef n’a rien loupé, j’annonce la surprise du jour. Vu les supers conditions météo, Yves skipper d’une vedette très rapide et luxueuse va les amener visiter l’archipel sarde de la Maddalena. Comme des pachas les voilà partis pour une super balade.

Et dire que pour un cheveu, nous n’aurions pu être là pour profiter de tout ce bonheur… Comme quoi, un Bout de vie en moins c’est certainement un sourire retrouvé en plus.

Mouillage aux Lavezzi…

26 septembre 2011

Décor de rêve, n'est ce pas?

Décor de rêve, n'est ce pas?

Dans la grande piscine naturelle de la cale de "l'éléphant".

Dans la grande piscine naturelle de la cale de "l'éléphant".

Pour vous le faire partager à vous aussi...

Pour vous le faire partager à vous aussi...

Navigation par calme plat pour finalement rejoindre le mouillage nord de l’île Lavezzi. La crique est vide nos aventuriers restent bluffés de la beauté du site. Ce ne sont pas des vacances mais bel et bien un stage de plongée. Apprendre à s’adapter, à gérer ses peurs et ses craintes pour découvrir ses limites. Essayage des combinaisons, car même dans une eau à 25° la sensation de  froid peut vite arriver. Tout le monde dans la « grande baignoire » ! Chacun trouve son rythme et doit s’adapter à trois choses nouvelles à gérer : Respiration, vision, locomotion. En apesanteur les corps mutilés retrouvent une aisance incroyable, le poids n’existe plus et tout redevient facile. Quand je dis facile, pas pour tout le monde ! Respirer dans l’eau peut paraître simple, pourtant certains devrons trouver beaucoup de courage et d’énergie pour surmonter cette première épreuve. Tout doucement la magie se produit et chacun se surpasse pour s’approcher, sur la pointe des palmes, du monde du silence. Christophe nous rejoint et l’après midi sera consacrée au premier tour dans le fond de la lagune.  Au fil de la journée les rires laissent place à quelques récits plus noirs, tachés de sang. Se confier, c’est vider son sac, c’est lâcher du lest. Puis les sourires reviennent, l’eau salée est bien celle de la Méditerranée, si c’était des larmes cela se saurait, non ? Devant le coucher de soleil tout le petit monde a les yeux qui brillent… Et si ce n’était pas un rêve et si la vie n’était pas un cauchemar sordide…

Fait de ta vie un rêve et de tes rêves une réalité…

9 éme stage, c’est parti…

25 septembre 2011
Ambiance feutrée du bord, rêve ou réalité. Seul le présent est un cadeau.

Ambiance feutrée du bord, rêve ou réalité. Seul le présent est un cadeau.

Avions à l’heure, vent calme, température douce… Les stagiaires viennent de débarquer au 9éme stage de plongée sous marine Bout de vie.

Ne croyez que je sois blasé car c’est le neuvième stage, non l’émotion est toujours aussi forte. Une semaine où des p’tites sœurs et frères de vie vont partager le parcours à cloche pied d’un sacré Cabochard.

Pour plus de paix et de sérénité la Galiote est déjà au mouillage dans la baie de Santa Manza où l’été  a décidé de jouer les prolongations .La mer à peine ridée, semble faire flotter en apesanteur le bateau qui va accueillir nos argonautes. L’exercice commence, pour rejoindre le bord il faut embarquer sur un pneumatique, pour la plupart c’est une première. 19h nous sommes en place pour une sacrée semaine. Gunther présente son équipe et explique le fonctionnement du bord, fini l’eau courante, l’électricité. La vie sur un bateau pour un urbain est un effort de chaque instant. A mon tour de leur souhaiter la bienvenue et de commencer le démaquisage des idées reçues. L’apéro, moment sacré du bord, est agrémenté par une bande de dauphins.  Comme s’ils avaient compris que le symbole de Bout de vie était le copain de Flipper à la queue coupée continuant à vivre et  sourire. Des dauphins pour commencer la semaine, quel beau cadeau de la vie.

Demain l’ancre sera levée, cap au sud ouest, pour rejoindre l’archipel des îles Lavezzi, mais c’est encore loin. Ce soir certains dormiront les yeux dans les yeux avec les étoiles, comme quoi même malmené par la vie un jour ou l’autre la tempête laisse place au beau temps, il suffit de s’accrocher et d’être patient…

Merci à Eole et Neptune, vous semblez bien clément avec nous…

Prélude du 9éme stage de plongée.

22 septembre 2011

Gunther, le Cousteau allemand.

Gunther, le Cousteau allemand.

Dimanche le 9éme stage de plongée va démarrer. Emmanuelle, Yoann, Audrey, Nathalie, Sylvie, Franck, Évelyne et Gérard vont embarquer sur la Galiote. Un homme hors norme pour les recevoir, Gunther. Un monument de la plongée, mais surtout un baroudeur avec un cœur en or. C’est avec lui que j’ai décidé d’initier les « p’tits frères et sœurs » de vie. Notre travail en tant que moniteur est d’apprendre la plongée à tout le monde, sans exception. Mais hélas cette discipline est devenue une industrie et les « différents » vivent souvent des échecs cuisants car le club ne prend pas le temps… Sur la Galiote, patience, technique, humour et grande écoute sont les clés de cette semaine.

Grâce à lui j’ai appris beaucoup sur la débrouillardise  en mer. Cet homme a des doigts en or et des solutions à tout. Combien de fois je l’ai vu dans des situations incroyables, compresseur en rade, moteur récalcitrant, météo capricieuse. Pas une fois je ne l’ai vu s’agiter, s’énerver… Pendant cette semaine le soir devant un couché de soleil de rêve les stagiaires pourront découvrir des personnages attachants. Rudy et Yovadi seront les cuistots et assistants de la semaine. Christophe sera parmi nous  avec son voilier. De retour d’un tour du monde de plusieurs années en famille, il sera le skipper de la semaine. Sur son Bagatelle il dévoilera les trucs et astuces pour naviguer grâce à la force d’Eole. Gunther pourra raconter ses milliers de plongée aux quatre coins du monde. Eric photographe sous-marin  de renom viendra immortaliser les plongées en eau turquoise. Yann offrira le tour d’hélicoptère au dessus des Bouches de Bonifacio. Enfin le vendredi soir au centre culturel de Porto-Vecchio à 21h les parrains et chanteurs I Mantini nous proposeront un concert avec des chansons inédites de leur prochain album…

Oui je vous rassure la mascotte Jo Zef sera bien présente. Elle ne veut pas louper l’opportunité d’engloutir les mégas repas qui nous seront offerts.

Dans mon deuxième livre j’ai demandé à des personnes que j’apprécie de me faire un témoignage, Gunther s’est livré à cet exercice.

Vielen Dank mein Freund

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Je le connais depuis une quinzaine des années.

Nous fréquentions la même crique avec nos bateaux dans les îles de Lavezzi situées dans le sud de la Corse.

Notre relation se fit progressivement parce qu’il préfère vivre autonome et solitaire.

Narrer toutes les histoires qui ont soudés notre amitié serait trop long car il y en a beaucoup. Avec son caractère souvent insupportable, je me demande pourquoi nous sommes devenus des amis tellement proches.

Une explication possible de ce fait : il a des côtés super sensibles –

Nous avons passés des soirées à discuter comme père et fils.

L’ouverture de son école de plongée a généré des nouvelles occasions de renforcer notre amitié par des échanges de compétences réciproques.

Le succès dans son activité de plongée individuelle lui fourni l’occasion de connaître des personnalités qui l’ont encouragé et apporté l’aide nécessaire pour créer et maintenir son organisation « Bout de vie ».

À partir de ce moment il fait abstraction de sa vie privée pour s’engager de toute sa force dans la réalisation de son but : apporter aux personnes handicapées la volonté et le courage de retrouver une vie normale de tous les jours avec leur différence !

Je n’aurais pas assez de mots pour exprimer mon admiration sur son choix de vie et son engagement permanent concernant « Bout de vie ».

Tous les stages organisés par « Bout de vie » sont gratuit pour les participants grâce aux actions entreprises auprès des différents sponsors.

Je peux certifier un fait : il faut une volonté et un engagement de 300% pour avoir cette réussite.

Depuis sept ans nous réalisons le stage de plongée pour « Bout de vie » sur mon bateau « GALIOTE ». Je suis fier et enthousiasmé d’accompagner cette action énorme de ce « Grand Monsieur » FRANK BRUNO.

L’étape du tour 2011 …

12 juillet 2011

Un grand merci pour cette belle journée qui amènera plein d’espoir à tous ceux qui pour l’instant découvrent la vie avec un bout en moins…

Remerciements sincères:

Au mécène AXA atout cœur et ses bénévoles qui ont su avoir la patience de nous attendre pour un ravitaillement 5 étoiles.

A la Fondation la Française Des Jeux pour son mécénat. Avec nos belles tenues, plus d’une fois on nous a encouragé en criant: « Allez Sandy Casar »!

A Jean-Luc Sauge « Drôle d’Impression » de Porto-Vecchio pour la création des t-shirts Axa-FDJ

A France Barbé pour nous avoir trouvé en un temps record un hôtel à quelques mètres du départ.

A l’hôtel du Commerce de Modane, votre patience et vos sourires nous ont énormément touché.

A la pizzeria Presto de Modane où en l’espace d’une soirée l’équipe a créé mon fan club de Maurienne!

Au public venu en masse pour nous encourager.

Un grand bravo à toute l’équipe de cyclistes Bout de Vie, vous avez donné votre meilleur.

A vous tous chers lecteurs qui par la pensée nous avez soutenu, merci beaucoup, on sentait votre énergie positive.

Et grand coup de chapeau à Laurent Benezech, penseur,organisateur de cette étape Bout de Vie.

Différents dans la vie mais égaux devant les défis.

Citation de Dominique Benassi


L’arrivée filmée au journal de 20h de FR3 Alpes, cliquez ici.

La veille de notre départ à Modane.

La veille de notre départ à Modane.

Un bout de vie sur l’étape…

12 juillet 2011
Je prends mon pied sur une ligne d'arrivée bien longue à atteindre...

Je prends mon pied sur une ligne d'arrivée bien longue à atteindre...

4h30 la rivière gazouille mais je ne suis pas en bivouac juste dans un hôtel en fond de vallée de Maurienne. Mon compagnon de chambre Dume, cela faisait bien longtemps que je ne n’avais pas partagé une épopée avec lui…

Nos poudres Energie Diet, substituts de repas à digestion rapide mélangées au lait d’amandes, seront notre combustible pour la longue journée qui nous attend. Pierre Chami avocat de l’association qui en deux ans a perdu 25 kilos s’est lancé le pari fou de nous rejoindre sur cette étape, les blagues et la bonne humeur fusent. Le minibus nous attend avant la fermeture de la route pour récupérer nos affaires et surtout la prothèse fémorale de Dume qui ne pédale que sur une jambe puisque le genou en plus de la cheville lui manquent. L’équipe aux tenues de la Française des jeux est au complet, 5h45 le bus part. L’hôtelier nous chouchoute et son sourire et sa gentillesse m’ont énormément touché. Chacun va rejoindre son sas, 10000 cyclistes au départ. Par le professionnalisme de Béné organisatrice d’ASO nous avons eu à notre grande surprise un changement de dossard. Dume sera dans le sas 1 et moi le 3. Quelques gouttes de pluie viennent nous rendre visite comme si les filles d’Apoutiaq venaient nous souhaiter bonne chance. 7h le décompte est donné,  les coureurs s’élancent. L’émotion me prend en douce, un appel bref à ma « Vrai » qui cette fois sera à l’arrivée. C’est au tour de mon sas, j’essuie mes yeux humides et pars pour une sacré journée. La nationale est en faux plat descendant sur 17 km, je me mets dans la roue d’un groupe pour une moyenne de 57km/h. St Michel de Maurienne, le pont engendre la rivière et le col du Télégraphe me tend ses bras ! 56’ pour le gravir, la fraîcheur matinale développe les fragrances alpines, je ne veux pas forcer, je roule tranquillement en essayant de maintenir ma fréquence cardiaque à 70%. A un kilomètre du col je vois un concurrent en habit de la FDJ. Tient mais c’est un unijambiste ! Dume est bien, il pousse et tire sur une jambe, je lui mets la main sur la selle et le pousse un petit peu, les autres coureurs nous encouragent et une avalanche de mots gentils nous motivent, comme deux sales gosses, à envoyer un sprint pour franchir le premier col du jour. Le faux plat montant de Valloire nous permet de mouliner pour récupérer. Le village passé, le géant des Alpes, le Galibier dévoile  ses 2665mts d’altitude. Dume me demande de continuer à mon rythme, on se tape la main, j’augmente ma fréquence cardiaque à 75, 80%. Le ciel est bleu et le bonheur s’installe. Je suis bien, un peu euphorique, je double, je double et je double… Le dialogue interne est intense : « Molo, cabochard un autre monstre t’attend ! » A 3 kilomètres du col, j’arrive à la hauteur de Fred un jeune brésilien qui est dans le rouge, son pédalage est saccadé, sa respiration aussi. Il réalise ma « différence », je lui donne quelques conseils de respiration, j’attaque un mini « coaching » d’altitude ! Il reprend un bon mouvement et se met dans ma roue… Grosse émotion pour lui, c’est la première fois de sa vie qu’il est si haut. Il immortalise par une photo notre ascension, il prend le numéro de mon dossard pour me retrouver via le net, mais je le laisse je veux avancer sans tarder. La descente est vertigineuse, au premier virage un inconscient jette sa gourde sur la route et la personne devant moi, glisse dessus pour gouter le goudron, sans gravité ! Ouf ! La nationale est suspendue dans un vide impressionnant, pas de parapet et le plongeon vers le sommeil infini pour l’imprudent. Je suis sur les freins, je ne dépasse pas les 45km/h, le col du Lautaret est noir de monde et seulement là je peux pédaler, 65, 70km/h !

Les tunnels se succèdent, un est sans lumière, quitte à perdre quelques secondes, je ralentis pour tenter de détecter les pièges. Enfin je rejoins le ravitaillement tenu par les bénévoles d’AXA atout cœur, ma ration de poudre d’Energie Diet me donnera le carburant pour le lutter contre le diable qui me tend les bras. Une longue ligne droite noire de monde et me voilà dans la légende du Tour de France. Les 3 premiers kilomètres sont à 14 % !!! Ce n’est pas dur, c’est plus que ça ! Mon moignon ne se montre pas trop coopérant, les décharges électriques se succèdent, mais je fais abstraction, je pédale sans rechigner. C’est long, c’est douloureux, c’est épuisant, ce n’est plus humain. Le public est formidable, les collègues d’ascension me couvrent d’éloges, mais les 21 virages ne se laissent pas bluffer par tous ces mots, je dois pédaler ! Il fait chaud, des filles en bikini ont des dizaines de bouteilles d’eau fraîches et arrosent la nuque de qui veut, un regain d’énergie me revient. Mais le dénivelé reprend son travail de sape, je sais que le seul moyen est de quitter pour quelques instant ce corps qui est en souffrance. Je rejoins, Valentin, Élodie, Nicolas et les autres. Les petits jeunes de mon association qui malgré leur amputations sont prêt pour une vie différente… J’ai mal, les crampes rôdent mais je ne leur donne pas la possibilité de me contrarier. 1 heure que ça dure, la côte est toujours aussi folle mais la brise donne un coup de fraîcheur au cycliste à la peine… Finalement la pancarte annonce l’entrée en station, c’est noir de monde, je bois, je tente de mouliner pour le dernier kilomètre qui sera un sprint… Dernier virage, je vois l’arche gonflable, je sais que Véro est là, je lève le cul de la selle et part en sprint, l’adrénaline va m’aider sur les quelques mètres qu’il me reste, je monte dans les tours, le compteur reprend du rythme 28 km/ en cote, je pars, le goudron semble s’arracher sous mes roues, je double une cinquantaine de « copains » à la peine mais un teigneux me tient, nous sommes épaules contre épaule , je monte d’un cran la force, lui aussi, je ferme les yeux il tient encore, je cherche je ne sais où ma dernière cartouche et passe la ligne juste une roue devant lui !!! Je hurle tel une bête sauvage, le public explose, je lève ma prothèse au ciel, mon sprinteur vient me prendre dans les bras, on se sert comme si on se connaissait depuis toujours, les gars que j’ai doublé dans les derniers mètres viennent m’embrasser, me féliciter… Aujourd’hui j’ai donné le meilleur de moi-même, 6h 17 d’effort pour laisser derrière moi 6675 concurrents. Je n’aime pas le mot de revanche sur la vie, en tout les cas , une fois de plus, si au lendemain de mon amputation on m’aurait décris cette journée c’est sur que je ne vous aurai jamais crut !

Dans mon prochain billet plus calmement je vous raconterez tout les sourires des « copains » d’AXA atout cœur et de la Française des jeux…

Merci à vous tous, merci Laurent t’es un sacré bonhomme pour avoir organisé tous ça…

Dumé est arrivé en 8h15 laissant derrière lui 2944 valides, montée de          l’Alpe-d’Huez 2h36 RESPECT!!!

Prochain billet des photos et des remerciements en détail…

A pluche