Niviarsiaq dépêche AFP

13 août 2015
A 5h de mer au nord d'Ilulissat

A 5h de mer au nord d'Ilulissat

PARIS, 12 août 2015 (AFP) – Ils s’appellent Elisa, Juliette, Rémi et Tximista. La benjamine a 13 ans et l’aîné 23 ans. Ces quatre jeunes « abîmés par la vie » s’envolent cette semaine vers l’Arctique pour une robinsonnade sur une île déserte du Groenland.

Ils doivent cette escapade dans les hautes latitudes à Frank Bruno, 50 ans, créateur et animateur de l’association « Bout de vie ».

« Cette expédition baptisée Niviarsiak (nom inuit de cette fleur violette emblème du Groenland, NDLR) est un retour, loin des téléréalités truquées, aux vraies valeurs de la vie », a expliqué à l’AFP celui qui, amputé d’une jambe à 18 ans alors qu’il servait sur le porte-avions Foch au large du Liban en guerre, conjure depuis son infortune en mettant sa rage de vivre au service des malmenés de la vie.

Elisa, 13 ans, a été amputée d’un tibia à 3 ans, après un accident. Rémi, 23 ans, est né avec un seul membre inférieur. Juliette, 17 ans et Tximista, 20 ans, ont vécu des expériences traumatiques dans un entourage perturbé.

L’expression « abîmés par la vie » appartient à Frank Bruno.

« Après la perte de ma jambe, écrasée sous le train d’atterrissage d’un chasseur Crusader sur le pont du Foch, j’ai cru que ma vie était foutue », se souvient Frank Bruno. « Le mot espoir était sorti de mon vocabulaire. Mais c’est lorsque j’ai cessé de ne penser qu’à ma petite personne, que j’ai réalisé que j’avais des centaines de compagnons handicapés comme moi, amputés d’un bras, d’une jambe, et qui eux aussi avaient perdu espoir, que j’ai créé +Bout de Vie+ ».

Frank Bruno est devenu une figure dans le monde du handicap. On ne compte plus ses performances et aventures, seul ou avec des compagnons d’infortune, sur terre et mer, à pied, à ski, à la rame, du Groenland à la Géorgie du Sud, des fonds marins corses à la banquise du Pôle nord ou sur les sommets de la cordillère des Andes… sur une jambe.

– Une île inhabitée au pays de Nanoq –

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La +robinsonnade+ des quatre jeunes aventuriers débutera la semaine prochaine sur la côte occidentale du Groenland, au Nord de la baie de Disko, sur l’île inhabitée Arve Prinsens, ou Alluttoq en langue inuit.

Battue par les vents de la mer de Baffin, couverte en partie de permafrost pendant l’été polaire au jour permanent, cette île au pays de Nanoq (ours polaire en inuit) abrita un temps un petit camp de pêcheurs aujourd’hui désaffecté.

Elisa, Juliette, Rémi et Tximista, accompagné par Frank, qui dressera sa tente au large du tipi collectif des quatre jeunes, « pour leur laisser le maximum d’autonomie », vont vivre à la dure et au froid pendant trois semaines.

Coupés du reste du monde, sans moyen de communication avec l’extérieur, ils vont être confrontés à un décor sauvage et inconnu qui va mettre à l’épreuve leur volonté et leur esprit d’entraide.

« Ils sont volontaires, impatients et enthousiastes », assure Frank Bruno, dont l’objectif est de faire acquérir à ses protégés des « images de référence ancrées sur des valeurs humaines universelles qui les accompagneront sur le difficile chemin de la vie ».

« L’important est de ne jamais boiter dans sa tête…! », lance-t-il avec un sourire.

Niviarsiaq

2 juillet 2015
Au pays de nanoq le grand...

Au pays de nanoq le grand...

Fidèles de ce blog vous devez vous poser des questions sur le projet Niviarsiaq. J’avais annoncé à mon retour d’Illulissuaq en mai 2014 que je tenterai en kayak de mer une remontée en solitaire de la côte Ouest du Groenland. Mais contre toute attente, une avalanche d’événements imprévisibles, s’est déroulée dans ma vie personnelle, je n’aurai jamais cru que cela me puisse arriver un jour. Quand le destin vous indique une autre voie, la grande sagesse dit qu’il faut la suivre. L’élément clé fût quelques mots anodins d’un grand ami ancien reporter de guerre qui me dit droit dans les yeux : « Tu crois vraiment que tu veux en revenir de cette épopée polaire ? Qui te pousse à y aller, la gloire et la mort pour rentrer dans la légende ! » La réflexion qui fallait au bon moment, au bon endroit ! Bien-sur j’avais fait le mariole sans lui répondre, mais cette phrase me revenez en boucle. Ma vie privée venait de prendre un autre cap et cette réflexion devez m’amener à l’évidence : faut-il que j’y aille coute que coute ! Eh ben non !  La décision prise, je devenais encore plus un Free-man, je rentrais encore plus en phase avec mon « moi », je me métamorphosais en oiseau du large que personne ne peut mettre en cage. Le cœur léger je rangeais au placard ce grand périple au pays d’Apoutiaq, je classais dans « affaire sans suite » ce suicide involontaire et mon quotidien reprenait du sens. Le noyau de mes amis sincères retrouvait le sourire, ma compagne ne tremblait plus et mes nuits retrouvaient un calme boréale. Mais si cette tentative est annulée l’opération Bout de vie ne l’est pas pour autant. 4 jeunes âgés de 13 à 20 ans vont devoir me supporter du 14 aout au 1 septembre. Nous partirons au départ d’Illulissuaq vers le nord pour rejoindre le camp de pêche d’Ataa et pendant ces deux semaines nous tenterons de nous immerger à la vie estivale des Inuits. Pas de réseau chronophage, pas de connexion avec le virtuel, juste vivre l’instant présent. Nous vivrons sous un tipi et le quotidien sera teinté de rando à pied, kayak, de pêche et de rencontre. Avant de refermer ce billet je tiens à remercier de la part de l’équipe des jeunes « Niviarsiaq », le Rotaract 17-30 ainsi que les établissements Lagarrigue qui ce sont mobilisé pour financer en totalité le projet. Merci Auréline et Ludovic, sans vous cela aurait-été une autre paire de « prothèse » !

Voyager ce n’est pas changer de pays, voyager c’est changer de monde.

Osez…

19 avril 2015

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Dans le cadre d’une rencontre nationale des rotaractiens (Rotary pour les 17à 30 ans) ; la lourde tâche d’animer plusieurs ateliers m’a été proposée, l’un d’eux était : Oser entreprendre son propre avenir.

A St Maxime c’était un public de jeunes qui veulent se mettre au service des autres, qui était attentif, c’était une salle comble et attentive à mes mots issus de mes maux. Oser ; tout un programme universel ! Je pourrai résumer en une phrase mon intervention par : Oser ; c’est devenir un vrai « Moi ».

Oser c’est prendre le chemin de l’inconnu, oser c’est refuser l’acquis pour aller vers le nouveau, oser c’est tout simplement être, en oubliant les «Autres » qui pensent pour nous. Notre carcan sociétal a enchainé certain, au totem du qu’en-dira-t-on, le regard des autres devient si important qu’il paralyse celui qui timidement voudrait oser. Mais oser c’est devenir un être libre qui en s’envolant entrainera dans son sillage les « autres » à oser. Le non est déjà dans notre poche, le refus n’est pas un échec, tomber n’est pas bien grave si l’on arrive toujours à se relever. La peur de changement nous pousse à paraitre, l’apparence nous stigmatise pour ne jamais « Être ». Oser pour vivre pleinement, ne jamais attendre l’encouragement de l’autre pour avancer. Quand on prend un nouveau chemin on a le risque de se perdre, mais en y réfléchissant bien c’est seulement que lorsqu’on est perdu que l’on trouve une nouvelle voie, une enrichissante rencontre, attention le connu nous momifie. La même doctrine, la même pensée, la même vie, toute notre existence, sera le seul moyen pour ne pas « devenir ».Ce sera assurément une chute fatale dans l’abysse de la routine assassine. Oui, oser demande une part de folie, une touche d’enfant terrible. Pourquoi ne pas laisser sortir de nous le petit enfant turbulent qui dit ce qu’il pense, qui refuse le dictat du « protocole sociétal ». Faire la révolution pour oser ce n’est pas dresser des barrières, ce n’est pas casser de l’acquis. Faire la révolution pour oser, c’est accepter la voie sacrée de la nouveauté, l’ascension de la différence, devenons tous les explorateurs de notre « Moi » et oser sera la clé d’un avenir juste et lumineux…                                                                                                                           Ensemble osons pour une succession de vies en une seule vie.

Pour conclure je citerai bien volontiers un mot de Mark Twain : Ils ne savaient pas que c’était impossible c’est pour ça qu’ils l’ont fait.

PS : Un grand merci au Rotaract district 1730 pour votre action envers Bout de vie, un chèque de 12 000€ lui a été remis. Une attention particulière pour Auréline qui a su orchestrer ce beau week-end, merci à Isabelle, Louis-Sébastien et à Antoine et Sergine amis depuis si longtemps qu’ils m’ont connu comme bi-péde ! Un grand merci à tous les sourires croisés de cette jeunesse qui m’a rempli d’espoir pour un avenir lumineux…

Stage de survie: Du bleu au vert!

27 mars 2015
La moindre ru avait pris du volume.

Le moindre ru avait pris du volume.

22h10 ; le torrent prend de plus en plus de volume, il faut dire que les averses nous tombent dessus, myrtille sur la crêpe, les rafales de vent se sont intensifiée en devenant violentes… Sous ma bâche, je tente de trouver un semblant de sommeil, ce soir je ne suis plus seul, un groupe m’accompagne, cela me rend attentif et prêt à intervenir, je crains que leur bivouac ne résiste pas au coup de tramontane. 22h15 : « Frank, Frank, cash le vent, ma bâche, elle s’est envolé, c’est la misère, sur la vie de ma mère ; walla !!! » Oui ; vous avez compris, mon groupe est un peu particulier, ce sont des minots du quartier de la Castellane à Marseille. Ils se nomment, Raïsse, Eddy, Karim, Yanis et Manu, leur vie, la zone. Comme me l’a dit au téléphone le responsable du centre : ce sont des funambules. Un faux mouvement et c’est la chute vers la prison, le règlement de comptes, l’enfer. Homme de défi j’ai tenté l’aventure, j’ai accepté en laissant au fond du sac mes préjugés, mes inquiétudes, mes doutes. La généralité est perfide, elle met KO l’exception, alors je me suis lancé de plain-pied ! Ces gamins de 17 à 25 ans ne connaissent que les tours et le goudron, ils n’ont jamais eu l’opportunité de se fondre dans la nature sans artifices. Les sacs à dos sont lourds et le guide n’est pas là pour les materner. A peine une heure que nous sommes partis que déjà je leur impose une traversée de torrent, jusqu’à la taille ! En petite tenue, les chaussures nouées autour du cou, ils se lancent dans le grand bain. L’eau n’est pas vraiment froide, mais pour des non initiés, les petits 8° degrés semblent polaires. Le groupe prend forme, mais je sens beaucoup d’inquiétude, ils ne savent pas trop pourquoi ils sont là, le stage leur a été quasiment imposé. La marche n’est pas très longue, mais pour eux tout est nouveau, donc compliqué. Nous sortons de la piste en terre pour tailler du maquis vierge et dur. Les mains sont griffées par les ronces, les pieds butent sur les racines, leurs mines en disent long sur leur désarroi ! Puis il est temps de planter le bivouac, la nuit va bientôt s’inviter au tour du feu. Faire des nœuds, trouver des branches pour donner un semblant d’habitabilité à la toile camouflée, la chose n’est pas simple, certains marmonnent qu’ils veulent rentrer chez eux ! Mal assis autour d’un feu, nous causons, nous apprenons à nous connaître. Je leur apprends l’utilisation des plantes, ils m’initient à leur langage urbain. Quatre jours sont passés, il est temps de se dire au revoir, comme des chrysalides ils se sont métamorphosé en papillon, comme des enfants ils ont eu peur, ils ont eu froid, mais ils se sont confié. Ils se sont livrés, ils ont compris que c’était possible, que la vie sans « kalash » était viable, que les « transacs » pouvaient se faire entre un sachet de thé contre un de café. Très émus nous nous sommes quittés, en se promettant de se revoir, très certainement je vais passer dans leur monde, pour essayer de comprendre l’incompréhensible. Quatre jours où la nature ne les a pas jugés, quatre jours pour comprendre que devenir un Free Man c’était possible…                      Inch allah.

Vous êtes des vaillants les gars…

Le dernier soir je leur ai demandé un titre que l’on pourrait donner à ce billet, voilà leurs propositions :

Yanis : La Castellane de la survie à la survie.

Eddy : De la vie des quartiers à la vie des forêts.

Manu : Construction d’Hommes.

Raïsse : Du béton au maquis, un drôle de Bout de vie.

Karim : Tous différents mais tous unis.

Leur préféré : Du bleu au vert. (Bleu étant la couleur des tenues des CRS qui patrouillent la Castellane.)

Toujours très attentifs à mes explications.

Toujours très attentifs à mes explications.

Comment filtrer de l'eau contaminée avec peu de moyen...

Comment filtrer de l'eau contaminée avec peu de moyen...

Trois sortes de menthe en un seul coin, les jeunes découvrent.

Trois sortes de menthe en un seul coin, les jeunes découvrent.

Teddy le photographe du stage, il est à l'initiative de ce beau projet.

Teddy le photographe du stage, il est à l'initiative de ce beau projet.

Frederic Parise pour un bout de vie…

10 mars 2015

Ce matin un SMS m’a mis sur le chemin de l’effroi, des fleurs de mon jardin secret sont allées subitement rejoindre les étoiles. A froid, j’ai eu la rage, la colère, l’injustice m’a nargué. Pourquoi eux ? On avait des projets ensemble, on avait encore des « trucs » à partager ! Des fleurs de mon jardin secret ont été arrachées. A toi Flo, Camille et Alexis…

Show must go home…

Il ya quelques mois un marathonien me contactait pour réaliser une course aux couleurs Bout de vie. Le pauvre était reçu de manière peu fraternelle ! En 12 ans d’existence l’association a su tirer son épingle du jeu et régulièrement des oiseaux de mauvais augure tentent d’en tirer profit. Ma réponse avait été sèche et sans appel. Si vous voulez arborer les couleurs de l’asso, prouvez-moi que vous en valez la peine ! Je sentais mon interlocuteur un peu désabuser d’un tel accueil. Deux semaines plus tard, cet homme rempli de courage me rappelait, mon refus l’avait boosté et il me présentait un partenariat qui tenait la route. Vendredi soir, à Besançon, Fréderic Parise finalisait son opération, après une conférence de presse, un grand groupe d’amis avait rejoint le restaurant de Corinne pour une soirée de présentation. Mais dans tout cela un lien ! Eté 2009 la petite Louane, alors âgée de 3 ans prenait part avec sa maman au stage de plongée Bout de vie, cela faisait à peine dix mois qu’une tondeuse à gazon lui avait amputé la jambe droite. Sa maman est Corinne…

Son restaurant « Chez Elle » était plein à craquer, des anciens stagiaires de Bout de vie avaient fait le déplacement et avec une joie non dissimulée je retrouvais, Myriam, Jean-Luc, Gaby, Valentin et bien sûr Louane. Le député-maire de la région était là aussi et avec des mots de maux, je lui ai condensé la vie d’une personne avec un bout en moins. Son discours était teinté d’émotion et de sagesse. Fred prenait la parole, je le sentais ému de cet aboutissement, sa spécialité n’étant pas les discours, sa sensibilité l’aidait à trouver les bonnes vibrations pour toucher le public. Une soirée très émouvante, très « vraie » sans chichi sans paillette. Les apparences une fois de plus n’avaient pas leur place, et dans une réelle communion Bout de vie recevait des mains de son champion un chèque de 4000,00€.

Avant de conclure ce billet je me dois de vous dévoiler la personnalité de Fréderic Parise. La cinquantaine, il a été professionnel de football, mais sa vocation il l’a trouvé dans l’ultra trail. Depuis quelques années il réalise des course longue distance au bout du monde. Après avoir réussi la Diagonale des fous à l’île de la Réunion, du 3 au 13 avril il va porter les couleurs Bout de vie pour courir la fameuse course du Marathon des sables soit une distance totale de 250km. Je sais que vous les « raccourcis » de la vie, par ce billet, vous allez lui offrir votre soutien. C’est un grand Homme et je suis très fier qu’il ait eu le cran de pousser les portes de Bout de vie. Pour son site cliquez ici.

Va  Fred, on est tous derrière toi. N’oublie pas que beaucoup d’amputés penseront à toi. Quand ça fera mal, quand le sommeil et la faim tenteront le croche patte, ils seront tous derrière toi pour que tu puisse arriver au bout de ton rêve.

L’important est de ne pas boiter dans sa tête.

PS : enfin avec Jo Zef nous avons croisé la plus fidèle de ce blog, Marie de Voujeaucourt… Quelle belle rencontre !

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Levie-Figari

10 octobre 2014
Un moment de partage fabuleux.

Un moment de partage fabuleux.

Le dernier col de la semaine.

Le dernier col de la semaine.

Ce matin nous sommes rejoints par les copains de Bout de vie, le peloton s’étoffe de vrais amis qui avant tout aiment le partage. Le col de Baccinu sera notre dernier « mur » à grimper, la bonne humeur est le moteur de cette ascension difficile. Pas la moindre plainte bien au contraire, plus le dénivelé semble fort plus la bande « d’éclopés » est ravie. La descente en roue libre nous mène à Figari, la journée est loin d’être finie, nous allons rencontrer les primaires de la région. A midi pas de casse-croute en bord de route mais un petit restau très sympa. Le « Fuconu » à son habitude nous soigne, et avec cœur son patron Julien offre le repas à l’équipe. Nous sommes tous très touchés par ce geste. De nouveau sur nos montures nous rejoignons l’école où les « Schtroumpfs » sont excités comme des puces par notre venue. Une belle haie d’honneur nous est offerte sous une pluie d’applaudissements, ne le dites pas aux cyclistes pro du Tour de France, ils risqueraient de vouloir se faire couper une jambe pour venir avec nous ! Quatre classes vont recevoir à tour de rôle nos athlètes, les questions fusent ainsi que les rires, mais la mascotte est impatiente, des gâteaux sont en attentes pour être engloutis. A 16h nous reprenons la route pour une petite dizaine de kilomètres pour rejoindre le « camp » du soir, malgré les 250 km dans les jambes nous attaquons comme des malades. L’hôtel de Pianottoli Macchia e fiore nous a concocté un diner royal et là encore l’aubergiste offre les chambres et le souper.

Il faut conclure mais j’aurai tellement de choses à écrire, tellement d’énergie à vous transmettre. Un ami m’annonce que sur les ondes de France Bleu RCFM, pendant le forum du matin où le public a une heure pour s’exprimer sur des thèmes divers et variés, des personnes ont racontées avec beaucoup d’émotions comment elles avaient vécu notre rencontre sur cette semaine « Des cols et des écoles ». Un grand merci à tous les sourires rencontrés, à tous les acteurs de cette opération et à la Fondation Française des Jeux qui une fois de plus a financé l’opération. Hier soir devant le défilé de plat alléchant nous avons déjà causé d’une « pédalerie » de partage courant octobre 2015.

A Pluche !

Zicavo-Levie

8 octobre 2014
Une partie de l'équipe au petit dejeuné...

Une partie de l'équipe au petit déjeuné...

La mascotte se prépare!

La mascotte se prépare!

De vrais pros...

De vrais pros...

Zicavo-Levie

Quel accueil les amis, le diné de hier soir était pantagruélique avec un petit déjeuné de même ligné et juste avant notre départ la si gentille dame de l’hôtel du tourisme nous remet un paquet de charcuterie locale pour la route. Tous émus nous lui promettons de repasser l’année prochaine, la mascotte prend note de l’adresse !!! Steve et Patrick ont décidé d’alterner leur effort, ils pédaleront à tour de rôle col après col. Le faux plat montant est juste bien pour chauffer les machines, des dizaines de petits cochons nous ovationnent en « groingroin » sportif, le silence du maquis est juste magique, loin des grandes villes la nature nous offre sa plénitude. En peloton groupé, Jérôme est fantastique, sur une jambe il déroule sans sembler forcer. La bonne ambiance est l’huile essentielle du groupe, l’amiral Festor s’est remis de sa dure journée d’hier, sa cadence est parfaite. Au bout de 1H15 le col de Vaccia est passé, il nous suffira de glisser tout en bas de la vallée. Le rallye de voitures historiques nous double avec beaucoup d’encouragement, au village d’Aulléne, nous sommes accueillis par des supporters de Bout de vie, des beignets au bruccio nous sont proposés, comment les refuser ! Mais la route est encore longue, Patrick prend le relais de Steve et le second col attend notre venue. L’itinéraire est toujours aussi beau que calme, et la fatigue ne semble pas vouloir nous rendre visite. Le village de Quenza est atteint par une autre belle côte, l’effort est devenu notre compagnon de route sans jamais poser le moindre souci au team des raccourcis. Enfin, les dernières bornes sont une simple formalité pour nous amener au village de San Gavinu di Carbini où nous pouvons nous restaurer. Encore une fois un admirateur nous offrira le café, elle n’est pas belle la vie ? Ce soir la rencontre avec les amis de l’association  Livia in via  sont la « myrtille sur la crêpe », la salle est archicomble  avec un public très attentif le film Arcticorsica est présenté avec une série de question-réponses toujours aussi passionnant. Un grand merci à José et Ange pour ce beau moment de partage.

PS: Toute l’équipe Bout de vie dédie cette journée à François-Joseph…

Lavezzi, cala de l’éléphant…

2 juin 2014
Les crêpes farices sont distribuées sous le controle de la mascotte!

Les crêpes farcies sont distribuées sous le contrôle de la mascotte!

Le sourire de Sophie comme cadeau.

Le sourire de Sophie comme cadeau.

Elisa comme une crevette dans l'eau!

Elisa comme une crevette dans l'eau!

Une mise à l'eau pas toujours de paire!!!

Une mise à l'eau pas toujours de paire!!!

Le mouillage de la baie de Santa Manza est déjà dans notre sillage, là-bas au loin se dessine l’archipel des îles Lavezzi, le rêve va devenir réalité. Eole est en notre faveur il nous offre un visa. Les Lavezzi… j’aurai tellement de choseS à leur dire mais la sagesse me propose le grand silence, leur vibration  sera leur guide privé ;  à cette saison la cale de l’éléphant est encore en paix. Le granit, les fonds émeraudes, des myriades de poissons, non ce n’est pas un paysage virtuel, nous y sommes. La Galiote retrouve sa place, sans elle les lieux sont fades, les amarres frappées sur les mêmes cailloux depuis plusieurs décennies ont marquées la roche. Les stagiaires découvrent, le lien avec la terre est en train de s’effacer, doucement ici les « essentiels » se mueront. Un repas de crêpes de bienvenue n’est pas pour déplaire à la mascotte, mais la belle équipe ne restera pas sur sa faim à bord tout est prévu.  La sieste est plus que bienfaitrice, n’oubliez pas que nous sommes en Corse ! Mais le grand bain est là pour nous envoûter, nous sommes les élèves des abysses. Chacun va gérer sa mise à l’eau suivant son handicap, oups, désolé : sa différence ! Le premier bain donc, est consacré à une initiation d’apnée, la rigueur capelle sa combinaison, le hasard n’a pas sa place dans le monde du silence. Les plus aguerris sont binômes des plus faibles mais la profondeur de la lagune nous donne toujours pieds, pour ceux qui en ont encore. Une heure de balade, 60’ de bonheur où les premières angoisses se sont déjà envolées. La cale ce soir est vide, le bonheur s’invite à une nuit de repos sous un beau ciel étoilé. Nous tous pour un cheveu nous avons failli ne pas le vivre, alors entre vous et moi ce n’est pas ici que l’on va se plaindre. Une fois de plus nous pouvons le crier à tue-tête, seul le présent est un cadeau.

12éme stage de plongée sous-marine

1 juin 2014

Gunther...

Gunther...

Elisa sera la plus jeune du groupe.

Elisa sera la plus jeune du groupe.

Briefing autour d'un verre.

Briefing autour d'un verre.

Le douzième stage de plongée sous-marine Bout de vie est en place, la Galiote fidèle à elle-même invite les apprentis de la mer avec toujours autant de chaleur.  Yovadi,Gunther et Frank le cuistot sont prêts, la mascotte, elle, est déjà en cuisine à quémander quelques crêpes de rabe ! Comme à chaque fois la part d’inconnu a sa place, la routine n’est pas admise dans ma vie d’aventurier à cloche pied, pourquoi devrait elle poser prothèse à bord pendant ce partage ? Plein de surprises les attendent, donc par ce journal de bord vous le serez également, surpris, du moins je l’espère. Le handicap n’a pas sa place, cet adjectif est volontairement confié aux intellectuels de la boiterie, ici pas de technique, on se fiche du dernier pied high-tech, de la super guibole bionique,  la patronne c’est la nature et le monde du silence se moque de nos misères. Je n’ai jamais vu un mérou s’épancher sur mon moignon blessé, je n’ai nullement entendu le vent se morfondre de ma mutilation. Ici la vie est un cadeau en forme de gâteau, alors nous allons nous resservir plusieurs fois. Le soir, les veillées dévoileront les expériences du jour mais certains silences seront en train de bâtir les jardins secrets d’un avenir plus serein. Sous l’eau on sera loin de la pesanteur si contraignante, loin des conventions. En une semaine de mer nous allons vivre autrement, car nos corps devenus différents nous dictent de grès ou de force d’exister, alors faisons ensemble le premier pas. S’en suivront d’autres et encore d’autres. Par ce billet je tiens à remercier tous ceux, qui de près ou de loin, rendent chaque année possible cette semaine Bout de vie. Je remercie tout les anciens stagiaires qui n’ont pas oublié et qui chaque année pensent et prennent le temps de contribuer à cette chaîne de solidarité en adhérant. Un grand merci à tous ceux qui dans l’anonymat nous épaulent et surtout un grand merci à ma compagne Véro qui depuis le début effectue les tâches les plus ingrates que se doit une association à vocation nationale. Pour ceux qui désirent rejoindre la belle aventure associative Bout de vie, en cliquant sur ce lien un bulletin d’adhésion pré-imprimé est à votre disposition.

Que Dieu vous prothèse !

10 pages affligeantes!

23 mars 2014
A mes yeux cette image refléte l'esprit Bout de vie!

A mes yeux cette image reflète l'esprit Bout de vie!

Je ne vais pas en faire une « crêpe farcie, » mais j’avoue que je ne m’attendais pas à une lettre de 10 pages calomnieuses de la part d’un délégué d’une organisation aussi importante qu’elle. Qui ? Mais l’APF, l’Association des Paralysés de France. Cette missive reçue la semaine dernière m’a décoiffé, m’a écorché, m’a profondément blessé, cependant comme le chat qui retombe toujours sur ses pattes je m’en suis vite remis, mais je me devais de vous en faire part. (Je l’ai précieusement gardée en cas de coups tordus procéduraux de ces donneurs de leçons!) Oui, j’ai pris l’initiative seul de diffuser dans la presse une lettre ouverte au sujet du report de l’accessibilité des lieux publics pour les personnes à mobilité réduite.  Oui, j’ai poussé seul les politiques de l’extrême sud de Corse à ouvrir une plage à Bonifacio et deux à Porto-Vecchio pour les personnes à mobilités réduites. Si je n’ai pas cité cet organisme c’est qu’il a été inexistant et stérile dans ces démarches. Seul je suis monté à l’assaut des élus pour forcer ce pas supplémentaire d’accessibilité aux « assis ». Oui, j’ai conseillé aux personnes handicapées croisées de créer leur propre association sans se fédérer aux sectes du genre si vous voyez de qui je veux causer. Non je ne fais pas ça pour me mettre à l’honneur, la preuve on ne me voit jamais aux inaugurations de ces initiatives, les petits fours et caresses dans le dos, cela ne me convient pas. Depuis onze ans je mène Bout de vie à ma manière et comme j’ai osé le dire crument dans un droit de réponse sur les ondes de France Bleu RCFM, « je ne supporte plus qu’on me casse les c……s », c’est la première fois que je lâche une telle phrase dans les médias, mais là, c’est sorti du cœur. Je retiendrai deux magnifiques comparaisons dans tout les messages de soutien que j’ai reçu : Frank c’est une sorte de Coluche du handicap, un autre m’a qualifié de Kersauson, les deux me vont bien. Oui, Bout de vie est atypique mais entre vous et moi depuis onze ans de présidence quelques initiatives ont vu le jour, à chaque fois les « autres » m’ont dit : mais ça ne marchera jamais ton histoire. En 2001, bien avant Bout de vie, j’avais exaucé le souhait d’une jeune femme tétraplégique complète qui rêvait de plonger; je m’en souviens comme si c’était hier, le moment était d’une force inégalable. Une fois de plus les grandes instances avaient tenté de me laminer car je ne m’étais pas soumis à leur règle. En créant Bout de vie en électron libre on m’avait traité de dingo, mais en onze ans de vie associative des centaines d’amputés ont touché du bout de leur moignon leur possibilité infinie. Attention j’ai beaucoup appris sur le public handi, un grand nombre se cachent derrière le  carcan du handicap, plutôt que de se bouger les fesses. Avec Bout de vie ce n’est pas de l’assistance, demandez autour de vous, certains ont défrisé quand ils couinaient dans ma palme. L’incident est clos, j’ai trop de « trucs » en cours pour m’égarer dans ces gamineries de maternelle.

Dans ma brève réponse au délégué qui m’a « allumé » une pensée de Confucius lui a été soumise, je ne suis pas sûr qu’il a compris.                         Quand le sage montre la lune, le sot regarde son doigt. Je vous rassure je ne me prends pas pour un sage, d’ailleurs je n’ai jamais aimé être sage !

Rendez-vous : à la librairie Raconte-moi la Terre de Lyon le vendredi 28 mars à 19h et à la médiathèque de Firminy le samedi 29 mars à 10h pour des cafés littéraires. En effet mon dernier ouvrage Ayeltgnu le défi d’une vie debout a été présélectionné avec 180 autres livres par le Festival Curieux voyageur et à ma grande surprise il fait parti des quatre retenus par les lecteurs.

A pluche.