Camp de l’indépendance

22 juin 2017

Camp Rodebay

20 juin 2017

 

La journée d’hier a été une sacrée épreuve : les explosions des icebergs qui se brisent nous ont un peu tendus, la mer,malgré une belle brise de sud, nous a fait comprendre  la tâche immense qui nous attendait.

 
Hier soir nous avons squatté la cabane de Julien.  Elle est en état de rénovation mais nous avons réussi à nettoyer le dernier étage pour le rendre vivable. Une nuit réparatrice qui fut la bienvenue. Un deal est en train de se monter, un rêve de plus que je vais enfin réaliser, cette maison sera la nôtre, la vôtre puisque j’ai décidé de l’acheter à Julien. Elle sera mon refuge d’été et suivant les finances de Bout de Vie, de jeunes adhérents pourront la partager pour de belles aventures. Mais avant ça je dois tenter d’aller au bout de ce long voyage.
 
Karin le sait, il ne nous reste que quelques jours et elle rentrera en Corse, Après son départ un Everest m’attend mais un pas après l’autre.
Ce matin brouillard et crachin, la température avoisine les 4°. Karin est courbaturée, de mon coté la barre intercostale qui m’a tenue toute la journée d’hier semble se calmer mais nous avons décidé de rester là pour nous organiser un peu mieux. Steen, mon binôme de notre dernière balade avec les jeunes de Bout de Vie, habite ici. Nous lui rendons visite. Pas de grandes expressions de joie mais son accolade m’a beaucoup touché. Un café sur la table et quelques gâteaux comme traditionnel accueil. Bien sûr nous avons parlé du drame que vit la région d’Ummanaq; sa compagne a de la famille là-bas, la chute de montagne dans la mer qui a provoqué un tsunami a endeuillé plusieurs villages que je devrais accoster d’ici quelques semaines…
 
La journée est paisible, rien à voir avec la fourmilière d’Ilulissat, ici pas de voiture pour 45 habitants, le Groenland a gardé son âme de vie au ralenti…
Demain nous allons reprendre la route pour le nord…
 
PS : Pour les adhérents Bout de vie commencez à vous préparer pour l’été prochain, je vais avoir besoin d’ouvriers qualifiés pour rénover la « « maison bleue du grand Nord ». En attendant un autocollant Bout de vie décore déjà la porte.

Camp de la fatigue

20 juin 2017
Une journée interminable, une sensation d’avoir vécu une vie en seulement 24h. Ce matin au réveil mon corps ne veut plus. Paralysé du dos à chaque respiration j’ai l’impression d’avoir un fer rouge qui me laboure les côtes. Le moral semble vouloir quitter le bord mais c’est mal me connaître ! Il me faut relativiser, si j’ai créé ce blocage c’est juste mes maux qui l’ont provoqué alors cherchons. Karin me prodigue des massages avec une séance de respiration, l’instant présent et uniquement. Depuis quelques mois mes engagements m’ont demandé une énergie folle, chaque semaine a eu sa part de conquêtes, de dossiers à peaufiner, de rendez vous inloupables et là aujourd’hui, vu que c’est le départ mon corps m’a fait un clin d’œil… Mais voilà, pourquoi gémir, alors qu’il suffit d’une bonne dose de détente pour rendre à l’échine nouée toute sa flexibilité.
Julien est inquiet, non par mon dos cassé mais par les tsunamis qui ont ravagé la région plus au nord à 400km d’ici. Ce ne sont pas des tremblements de terre comme on a cru au départ mais des éboulements gigantesques d’une montagne qui ont tué de pauvres gens…  Il me faudra 3 à 4 semaines avant d’arriver là haut donc tout reste jouable…
15h30 finalement nous prenons la mer, les kayaks sont chargés à mort, mon dos est raisonnable il m’autorise le pagayage… Une forêt d’icebergs nous barre la route vers le nord. Immaqa et Apoustiak nos deux embarcations, slaloment; le silence nous prend aux tripes, nous devenons petits, petits…  Après 5 heures d’effort nous nous posons sur une berge de Rode bay…
Nous sommes épuisés, laminés mais il me reste un peu d’énergie pour vous envoyer toute la beauté et la force de ce lieu magique… Vive la vie.

Bien arrivé à Ilulissat

18 juin 2017

3 jours pour enfin arriver à bon port. Un long projet complètement dingue voit enfin le jour. Ce n’est pas un rêve qui se réalise mais une porte qui s’entrouvre sur l’émerveillement et l’inconnu. Depuis le temps, ce coin du monde me semble plus familier, moins austère, ce n’est plus une terre inconnue mais un bout de sourire partagé. Par hasard, Fare et sa famille sont les premiers que nous croisons à l’aéroport, des proches arrivent des 4 coins du Groenland pour la cérémonie de communion qui se déroulera dimanche.

Package posé dans un mini studio, Karin oublie sa fatigue, sa curiosité, ne veut pas de confort en forme d’oreiller, mais l’océan arctique et des rencontres. Au bout de quelques pas sur une route poussiéreuse, quelle surprise de m’entendre interpeller: Quentin gérant de la société de destination polaire 66° nord est en repérage, sa société a facilité le module billet d’avion pour mes deux voyages consécutifs ici. Son binôme est le futur guide de kayak pour l’été, il assurera logistique et sécurité à de riches clients en quête d’aventure encadrée. Ben à beaucoup d’expérience, en quelques minutes des infos précieuses me sont servies sur un plateau, le hasard n’existe pas !

La glace est dense, la fatigue du voyage me rend sombre et tout d’un coup tout devient compliqué, insurmontable. Il me faut dormir, demain est un autre jour. Avant de rejoindre les bras de Morphée, Julien vient nous rendre visite. Comme à son habitude il se met en 4 pour nous être des plus agréables… La nuit fut réparatrice, mes idées noires boitent de plus en plus, une longue randonnée pédestre va tout remettre en place. La brise s’est orientée à l’est, la mer s’ouvre, la glace laisse place à une mer d’un bleu électrique, le moral prend son élan, la vie polaire est belle… Lundi en journée nous prendrons la mer, Immaqa (peut-être en groenlandais).

PS: Nous venons d’apprendre le tremblement de terre qui est survenu sur la côte ouest du Groenland mais ici tout semble calme; pas de souci à avoir…

Expédition Avannaanut en image

13 juin 2017

Montage vidéo imaginé par les 4 jeunes aventuriers , Maxence à la technique…

Unis par nos souffrances

20 mai 2017

La semaine c’est déjà envolé, les âmes blessées se sont renforcé, l’horizon leur semble moins vaste et leurs rêves plus accessibles. C’est le moment du débriefing, là bas au large les moutons aux ordres d’Eole, paissent tranquillement, la houle enfle, un souvenir vient de s’écrire profondément dans nos tripes. Chacun à tour de rôle donne son avis, mais les mots manquent, les lèvres vacillent, des gouttes d’eau salée tachent la terrasse de bois de la capitainerie. Chaque participant, s’applique à proposer son ressenti, des blancs sont nécessaires pour continuer, les gorges se serrent, dans un monde où l’on ne fait qu’entendre, là, tous écoutent avec attention.  A tour de rôle le stage est décortiqué, notre capitaine Christophe, n’arrive plus à causer, il se paralyse puis ses mots surgissent, me piquent les yeux, me faisant trembler les lèvres, que c’est bon d’être encore debout dans une vie de personnes assissent dans leur tête. La mer unit les âmes en peine, même le virtuel en prend pour son grade. Vivre coupé de la fourmilière est un quotidien qu’ils ont découvert, là, l’égo n’a plus sa place, l’apparence est amputée de tous ses membres. Bout de vie se veut d’être atypique, loin des ghettos, ici la seule place réservée bleue est la Méditerranée, pas de catégorie handisport, ils sont tous  handicapable et bien plus…

Pour la réalisation de ce stage je me dois de remercier tous les mécènes qui ont permis cette semaine de mer inoubliable.

Merci à Bixente Lizarazu et son association LIZA pour une mer en bleu. Steve Enginger directeur du Géant de Porto-Vecchio. Roch Simoni directeur du SPAR de Pianottoli. Jean-Louis Bianconi capitaine du port de Pianottoli-Caldarello. Daniel Perret du magasin de plongée Subdadou. Karin ma compagne, qui a proposé des cours de yoga et qui m’a épaulé pour le module plongée-sous-marine. Christophe skipper du catamaran Nomade et son armateur Alain. Jean-François Puddori chanteur guitariste au cœur en or. Nadia Amar Corse-Matin. Aux Dieux des mers et des vents qui ont su nous accueillir et à vous tous qui êtes les adhérents de Bout de Vie…

L’important est de ne jamais boiter dans sa tête…

 

Seul au monde…

18 mai 2017

Le cap Senetosa est une sorte de bout du monde où la mer et la macchia (maquis) se valent de sauvagerie Méditerranéenne, un promontoire que j’affectionne hors saison. Cet hiver pendant mes entrainements kayak, je m’étais promis de le partager avec des « éclopés » Bout de vie. Ici pas de réseau, le virtuel est en mode végétatif, la nature nous happe pour nous rappeler les vraies valeurs, alors pendant un bout de vie nous avons robinsonné à cloche pied. Un trou dans le granit nous a offert son enclave pour une soirée au claire des étoiles, un feu, quelques cailloux et des poissons qui grillent. Le silence nous conte ces vieilles histoires, là-haut, peut-être une étoile à accueilli nos jambes perdues, allez savoir… La nature nous offre sa grâce, nous nous déployons en escadrons pour ramasser les déchets déposés pas les tempêtes, une sorte de retour logique. Les mouillages sont différents chaque soir, et par chance, nous sommes toujours seuls. Kayak, paddle, plongée sous marine, rire, confidence, le sillage de nos vie semble plus lumineux qu’au premier jour… A pluche !

Entre ciel et mer…

15 mai 2017

La mer unit les cassés de la vie…

Le port de Pianottoli entre mer et maquis est encore endormi mais à bord du Nomade l’équipage est déjà levé du bon pied ! Les consignes de sécurités ont été données, la manœuvre de départ aura une personne par poste, l’improvisation n’a pas de place à bord. Le vent d’ouest et déjà debout, il sera notre fil rouge de la journée pour nous amener au bout de nos rêves. Audrey est de quart à la barre, le golfe de Figari est déjà ventilé, la sortie s’annonce sportive. La grande voile est hissée, le génois rentre lui aussi en action, la bande d’éclopés est attentives, le rêve devient réalité. Notre route nous amène au sud, le cap de Feno est doublé, les falaises de calcaire, fidèles à leur légendes nous contes la « vraie » histoire d’Ulysse. 20 nœuds de vent portant donne bonne allure au Nomade qui s’engage dans les Bouches de Bonifacio, en direction de l’île « d’en face » la Sardaigne.  A cette saison les mouillages sont encore peu fréquentés, Christophe pose, sur une belle tache de sable, l’ancre du Cata. Le turquoise de la lagune est un écrin de beauté, la vie nous a malmenés mais aujourd’hui elle nous a unis… Après une salade grecque, Méditerranée oblige, les filles prennent possession d’une plage déserte de sable blanc pour une première découverte. Et dire que pour un cheveu, d’ange, nous n’aurions loupé ses moments, si la vie est un présent aujourd’hui encore, elle nous fait un beau cadeau…

Oqaatsut

22 avril 2017

Aux pieds de nos rêves

21 avril 2017