Gamvik en mer de Barents…

19 juillet 2011

Le vent dehors se renforce, la pluie martèle la toile, un grain passe sur les nomades du Grand Nord, température 8° ! Que c’est loin la Corse, la Maurienne, l’étape du tour et tous les sourires rencontrées. Le GPS donne 71° Nord, encore plus au nord de 600km du cercle polaire ! Non ce n’est pas le cap Nord, 500km à l’ouest, trop de monde, un nid à souvenir « made in Taïwan », ici c’est le bout du monde une route, qui mène à un comptoir de pêche à la morue et au flétan. Quand on s’arrête la première chose que l’on nous demande c’est pourquoi on est là ? Gamvik et ses hameaux. Devant notre bivouac la mer de Barents encerclée du majestueux océan Arctique, le vent est incessant, la végétation rase nous dévoile ses trésors.  Véro du coin de l’œil, bien emmitouflée dans sa parka m’observe, j’exulte, je vibre, une étrange sensation d’être chez moi ! Un long voyage nous a fait traverser la région  que les colons vikings ont appelé la Laponie. En vérité c’est le pays Same, dans leur langue le mot « lapon » signifie : homme en guenille !

Luléa port suédois le plus septentrional du golfe de Botnie, nous a accueillis. Une petite voiture, une tente, une carte et surtout une grosse envie d’un voyage authentique loin des clichés. Les routes sont belles, les forêts de pin et de bouleau nous font avaler des centaines de kilomètres. Bivouac en bordure de rivière, des rennes pas trop craintifs comme voisins et bien sûr des nuées de moustiques. Rien à voir avec l’Alaska mais nous nous sentons un poil donneur de sang contre notre volonté. Les lacs se succèdent par centaines et chacun d’eux nous éblouissent de leur magie. Sur le bord du grand lac d’Inari nous bivouaquons, de la viande de rennes fumées au menu, un vrai régal. La route est encore longue, Mourmansk à droite, Mehamn tout droit…

Nous y voilà, la mer de Barents, la péninsule de Gamvik, nous avons le souffle coupé, si je vous dis que c’est beau je vais vous paraître un poil « rabâcheur », pourtant c’est beau. Nous trouvons un beau spot pour monter le camp et malgré un fort vent de nord-est tout est en place… Le réchaud chauffe la soupe et de sous nos duvets nous pouvons observer la mer arctique se déchainer…

Une petite sélection de quelques clichés.

Rencontre trés fréquente sur ses routes très isolées.

Rencontre très fréquente sur ses routes très isolées.

Le lac Inari, certaines de ses îles sont encore sanctuaires pour les chamans samis.     Le lac Inari, certaines de ses îles sont encore sanctuaires pour les chamans samis.

Le lac Inari, certaines de ses îles sont encore sanctuaires pour les chamans samis.

Pirogues sur les bords du fleuve Tana.

Pirogues sur les bords du fleuve Tana.

Maison traditionnelle dans la toundra proche de l'océan Arctique.

Maison traditionnelle dans la toundra proche de l'océan Arctique.

Vue sur la mer de Barents, un bivouac de luxe...

Vue sur la mer de Barents, un bivouac de luxe...

Le phare le plus nord de l'Europe continentale.

Le phare le plus nord de l'Europe continentale.

Huitrié pie

Huitrié pie

Un os de baleine, non Jo Zef ce n'est pas une grosse arête!

Un os de baleine, non Jo Zef ce n'est pas une grosse arête!

Plage de rêve, mais baigneur attention, eau de mer à 4°

Plage de rêve, mais baigneur attention, eau de mer

Plage de rêve, mais baigneur attention, eau de mer à 4°

Plage de rêve, mais baigneur attention, eau de mer à 4°

Fabien Pietri… Son témoignage…

1 juillet 2011
Zenitude en altitude!!!

Zenitude en altitude!!!

De temps à autre j’aime vous dévoiler quelques pages que vous allez bientôt pouvoir trouver sur mon nouveau livre … Sortie fin février.

Rencontre de Fabien, le fils de ma « Vrai ».

Notre société adore mettre les gens dans des cases, moi je déteste! Ce n’est pas nouveau, vous vous en doutiez !

Ni mon beau-fils, ni un copain, juste un jeune homme qui me plaît de part ses réflexions, de ses analyses sans suivre les moutons.

Dans son travail il venait de vendre un vélo de salle quand quelques phalanges ont voulu tester qui étaient le plus résistant, il confirmera que les dents des pignons déchirent avec soin les chairs… Éclopé à son tour, je voyais en lui un candidat potentiel pour venir rejoindre l’équipe mixte en Argentine… Le reste vous le lirez bientôt…

A la fin du bouquin comme dans le premier j’ai demandé des témoignages, voici le sien…

Cela doit faire dix ans  que je côtoie  Frank, quand je l’ai connu je n’avais que 17 ans. A cette époque-là, je sortais de l’adolescence, j’étais un jeune homme timide, réservé, pas très loquace et un peu introverti dès que je sortais de mon périmètre « famille / amis ».Et je pense, comme beaucoup de personnes à cet âge-là, on se pose de nombreuses questions, on ne sait pas vraiment où l’on va et surtout ce que l’on veut faire, étudier ou travailler, partir ou rester…Moi je rêvais de voyages mais l’inconnu me faisait peur… en aucun cas je n’aurais pu faire ce que Frank a réalisé pour ses 16 ans, un voyage lonely  aux States. Les années qui suivirent, sont des années où l’on débute sa vie d’homme par des choix. Chose que j’avais effectuée avec une ceinture de sécurité car le simple fait de m’imaginer prendre un risque m’effrayait. Malgré cela, ces choix se sont ponctués par des échecs.

Par la suite, à cause et grâce en grande partie à sa fréquentation, à son discours, à son expérience, je me suis décidé à prendre des risques. Risques qui dans un premier temps se sont soldés à nouveau par des échecs… mais avec Frank, j’ai appris le véritable sens du mot « persévérance ». Et aujourd’hui cela me permet depuis quelques temps d’avoir de la réussite dans ma vie.

A travers Frank et son Association j’ai assimilé réellement différentes notions : « se dépasser », « aller au bout des choses », « avoir foi en soi », « l’univers du possible »… J’ai compris que les premières « limites » ne sont pas liées aux handicaps ; les limites sont le propre de l’homme. Avant même d’être confronté aux vrais obstacles, l’homme se met des barrières et se réfugie dans sa peur, peur de ne pas savoir, peur de ne pas pouvoir, peur d’être différent… la peur est un inhibiteur très puissant qui nous empêche très souvent d’oser et de faire le premier pas. J’ai aussi compris que si mon passé avait été fait d’échecs, que si  mon présent est fait de réussites et bien,  que mon avenir sera peut –être fait à nouveau d’échecs. Mais aujourd’hui j’ai assez de recul et acquis assez de maturité pour savoir qu’il faudra apprendre de ces échecs futurs pour évoluer et continuer à avancer.

Je pense être devenu une personne plus autonome, plus ouverte, plus libre et qui a beaucoup plus confiance en soi qu’auparavant même s’il est toujours vrai que «  JO ZEF » est beaucoup plus bavard et moins discret que moi. J’ai eu un parcours scolaire un peu atypique et si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à toi car il m’a fallu de la volonté pour reprendre mes études après 5 années d’interruption tout en travaillant et celle ci m’a été en partie inculquée à tes côtés car pour moi ce qui te caractérise avant tout, c’est cette détermination inébranlable qui t’habite…

Alors voilà Frank, merci pour ce que tu as fait pour moi, pour ce que tu as pu m’apporter,  ce que tu m’apportes encore  et  ce que tu m’apporteras directement ou indirectement …. Merci pour tout !!!

De tous les moments passés ensemble : randonnées, foot, plongée, trail, voyage… celui que je préfère est celui où l’on se retrouve à la table de ton « Cabochard » devant l’un de tes petits repas exotiques dont tu as les secrets, à parler de tout et de rien, moments synonymes pour moi de « partage », d’ « échange » et de « simplicité ».

Quant à « Bout de Vie », je ne la vois pas comme une association pour personnes handicapées mais plutôt comme « une école de la vie » où l’on n’y apprend les « vraies valeurs »…

On peut entendre dire sur Frank, que c’est un cabochard, un oiseau des mers, un aventurier, un solitaire, ou encore un utopiste…  il est avant tout un homme avec un grand H. Mais la plus jolie comparaison qui ait été faite pour moi, est celle d’une petite fille en Argentine qui me chuchota tout doucement à l’oreille que Frank ressemblait à« un flamant rose » à cause de sa guibole rose.

Les migrations d’un oiseau migrateur… je crois que cela reflète assez bien sa vie !!!

Hasta siempre « Flamingo » !!!

Afectuosamente.

EL NIÑO.

Les dessous du stage de plongée Bout de vie…

30 mai 2011
Plateforme de départ en plongée qui se transformera en table de repas...

Plateforme de départ en plongée qui se transformera en table de repas...

Le neuvième stage de plongée sous-marine Bout de vie est  complet, plus de filles que de garçons tout un programme… Dernière semaine de septembre 2011.

Cette année la fondation Lemarchand Nature et Découverte, la Fondation Française des Jeux et AXA atout cœur seront les mécènes de la semaine, à souligner que l’amical des pompiers de Corse du sud offriront, comme depuis le premier stage, le tour d’hélicoptère  au dessus des Bouches de Bonifacio. La soirée de clôture sera faîte au magnifique amphithéâtre du centre culturel de Porto-Vecchio avec les fidèles parrains de l’association Daniel et José du groupe I Mantini et d’autres surprises  (vendredi 30 septembre20H30).

Mais je voulais revenir sur le stage en lui-même. Cette année je me suis encore fait remarquer en refusant de m’affilier à la FFH. Une grande fondation en relation avec la fédé précitée, voulait épauler Bout de vie avec une affiliation à la Fédération Française Handisport !

Pourquoi autant d’entêment de ma part pour refuser ce financement facile?

Ce stage n’est pas du tout adapté pour le handicap, le bateau est une vedette de 20 mètres où rien n’est étudié pour un public différent. Ayant eu mon accident à 18 ans issu d’une famille de plongeur le bateau de l’école n’en fût jamais adapté, c’est moi qui m’y suis adapté.

Pendant cette semaine de mer dans l’archipel des îles Lavezzi, les stagiaires vont devoir découvrir de nouvelles limites. Depuis 8 ans que j’organise ce style de stage je vois et revois les mêmes craintes au départ. Les questions sont toujours identiques : Comment vais-je prendre ma douche ? Mais les toilettes sont très étriquées, je n’ai jamais osé marcher avec mes prothèses sans mes chaussures et l’éternel:  » je n’ai jamais fait de plongée »!

Et oui ici c’est un vrai bateau de bois que l’on respecte, donc pieds nus. Le handicap n’existe plus, chacun doit se débrouiller pour former une belle équipe de vrais marins plongeurs. Avec Gunther et Christophe nous donnons des clés aux stagiaires, pour qu’ils deviennent au plus vite autonomes. De l’amputé tout frais à celui de 20 ans la semaine est révélatrice. Nous n’avons pas de diplôme dit spécifique handicap. Gunther enseigne la plongée depuis plus de 40 ans, moi je suis le premier professionnel de la plongée en France avec une patte en moins 30 ans d’expérience et Christophe prof de voile revient d’un tour du monde à la voile de 11ans en famille avec un niveau 4 de plongée. Vous voyez pas besoin d’autre que nos qualificatif de prof, patience et expérience sont nos alliées pour une semaine magnifique de découverte.

A bord tout le monde est en maillot de bain, à tour de rôle chacun  se dévoilent et découvrent une nouvelle vie. Une discipline de fer est de rigueur à bord, 15 personnes sur un bateau de 20 mètres cela demande de l’organisation. Restriction d’eau douce, ranger son matériel et surtout anticiper les situations. On n’assiste personne, on propose des solutions…

Vous voyez, rien à voir avec les stages pour handis. Attention je ne bastonne pas ces associations mais Bout de vie se démarque en étant juste différente.

Bien sûr quand des personnes en fauteuil demandent de venir je ne peux les recevoir, mais jusqu’à présent des amputés doubles fémoraux ont participé au stage sans leur fauteuil et ont su se délecter de cette semaine d’initiation. Demander à Neeta et Valentin !

Bien sûr on ne traite que l’amputé, car il m’est plus facile de parler de ce que j’ai vécu et que je vis chaque jour. Je me réjouis de cette future semaine où avec toute l’équipe Bout de vie on vous donnera toutes les clés pour une vraie aventure avec un sacré Cabochard que je crois être.

Pour ceux qui ont des questions, sur le forum Bout de vie, il y  a un post spécial de témoignage d’anciens stagiaires et par le biais de ce billet je vous laisse le soin de suggérer vos questions aux anciens stagiaires…

Bonne bullade…

Le Pole Nord à pied…

28 avril 2011

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Dans mon dernier billet, je vous mettais en lien le film de la traversée du Groenland, mais avant d’en arriver à ce pari fou, j’avais été invité à rejoindre une équipe russe…

Victor Boyarski, figure emblématique du monde polaire n’avait pas  hésité un seul instant à m’accepter dans son équipe. Une base dérivante au nom de Barnéo est installée sur la banquise à quelques degrés du pôle nord, camp scientifique, mais qui est le départ de pas mal d’expédition qui tente de rejoindre la latitude 90° Nord. Je me joignais à Victor Serov et Vadim Vasiliev. Moins de 90 jours avant je venais de traverser l’Atlantique à la rame, je n’avais pas repris tout les kilos perdus, mais je  tentais ma chance avec  cette opportunité incroyable. Arrivé au Svalbard le décor était planté, entre iceberg et banquise ce lieu est une terre fascinante  de glace…

Durant cette montée, des images ont été tournées et un film monté, mais jamais diffusées, comme je suis en plein classement des rushs de mes expéditions pour un beau projet de documentaire qui voit enfin le jour, voici en exclu pour vous, ma balade au Pôle Nord.

Bistra bistra… (Vite vite) en russe…

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Corsaire des glaces: Le film

25 avril 2011

En 2007 je m’élançais  dans une première, tenter la traversée de l’Inlandsis Groenlandais à pied !!! Déjà fait par des bipédes mais pas par un corsaire un poil Cabochard!!!

Je me demandais pourquoi aucune personne handicapée n’avait, ne serait-ce qu’en partie, tentée cette traversée polaire !

Nicolas Dubreuil avait constitué une équipe atypique, Hogan Beernart, venait de se remettre d’une lourde chute d’un arbre, ses vertèbres bien que brisées, s’était échappé du pire, Serge Bogros habitué des expéditions polaires venait de subir un pontage cardiaque. Niko lui voulait porter ce projet pour promouvoir la cause de la « différence ». Deux ans auparavant il était passé à travers la banquise et avait commencé à geler, les médecins lui avaient prédit l’amputation de ses mains et pieds…Sa bonne étoile et les miracles de la médecine lui ont évité de prendre l’adhésion Bout de vie !!!

Parti de Kangerlussuaq cote Ouest du Groenland nous devions être héliportés en haut de la calotte, mais l’hélico quelques jours avant notre arrivée devait s’abimer dans les glaces ! Plutôt que d’abandonner nous prenions la décision un peu folle de gravir les 2000 mts de dénivelé de la langue du glacier. Grimper, muni de nos traineaux pesant 120 kilos pièces, devait se relever d’un travail de gladiateur, les crevasses à multiples reprises nous tendaient des pièges, chacun d’entre nous devions  détecter les gouffres qui auraient pu être nos sarcophages. Hogan a failli y perdre sa vie d’ailleurs…

Au bout de 4 jours, Serge jetait l’éponge, un petit avion pouvait encore nous rejoindre et le rapatrier, pour nous trois nous attaquions cette croisade blanche…

Pendant 34 jours nous avons erré sur l’un des endroits le plus désertique du monde, rien n’y vit car tout y meurt. .. Mon moignon m’a fait souffrir en plus des gelures,  mais la volonté et la détermination m’ont permis de réaliser ce rêve incroyable. Niko s’est révélé comme  un frangin d’ailleurs depuis nous aimons nous appeler : Frères de glace.

Alors que tout allait mal pour moi, venu de nul part, un bruant des neiges est venu se poser sur ma pulka, un signe d’espoir qui m’a permis de continuer.

Ce film n’est pas mixé et ne fût pratiquement jamais diffusé dans son intégralité, donc pour vous en toute intimité je vous amène au pays des trolls des neiges,( les Kilitoqs.)

Mon livre Bout de vie édition Arthaud retrace aussi cette épopée.

Un grand coup de chapeau à Nicolas Dubreuil qui  a pris beaucoup de risque pour filmer, dans certaines séquences la température était inférieure à -45° !!!

Marche et rêve…




Valentin dans le desert marocain…

3 avril 2011

Depuis trois ans Bout de vie est en échange avec l’association genevoise Courir ensemble qui organise des stages plein air pour des jeunes cancéreux. Chaque année les p’tits suisses viennent profiter du sud de la Corse, en 2008  je rencontrais pour la première fois la belle équipe. Depuis il y a eu des échanges. Avec la complicité de Séverine et Pascal Olmeta Un sourire un espoir pour la vie , ils étaient invités au beach soccer de Lyon, des étoiles, aux milieux des stars…

Adrien rejoignait l’équipe des 6 aventuriers qui descendaient les premiers 350 km du fleuve Yukon en canoë avec moi. Entre temps Carole investigatrice de Courir ensemble tombait sous le charme de Valentin dit « Tintin » et l’invita à les rejoindre pour le marathon des sables.

En plein milieu du désert marocain des athlètes du monde entier viennent se mesurer aux rigueurs des dunes de Merzouga. Une équipe de dirigeants de l’association genevoise vont tenter cet « Everest » de la course à pied. Une bande d’ado aura le privilège de suivre ses gladiateurs des temps modernes avec des bivouacs sous les étoiles. 10 jours au pays du Petit Prince…

Vous pouvez bien évidemment suivre leur périple sur le site de Courir ensemble

Dis monsieur dessine moi un sourire…

Stage de moto trial la vidéo: « Bout de trial »

19 mars 2011


Stage « bout de trial » par MystaTraiz

Merci à tous pour avoir organisé cette magnifique aventure , la famille Bout de vie est heureuse de cette rencontre qui a permis aux stagiaires de prendre leurs pieds !!!

Les volontés faibles se traduisent par des discours; les volontés fortes par des actes.

Gustave Le Bon