Les jours s’égrainent le blues prend moins de place, s’adapter, il faut que je m’adapte. J’ai un boulot de folie, il faut que tous soit organisé avant que l’équipe Bout de vie arrive. Il m’a fallut trouver le bateau et ici c’est vraiment compliqué. Comment expliquer à un gars d’une autre planète tes exigences, qui sont en premier la sécu de mes passagers. Avec douceur, un tonne de patience, si j’en ai ! J’ai réussi ; le bateau est opérationnel. Mais ce n’est que le commencement, la liste des courses est longue, et à chaque fois il me faut prendre la mer, je dirais plutôt m’esquiver aux milieux des glaces. Le voyage demande une attention stricte, mais entre vous et moi cela me fascine de zig zaguer au milieu de ces colosses millénaires. Aujourd’hui la mer était vraiment chargée, le vent du sud-est avait fait des confettis de glace qui par moment m’ont demandé de stopper le moteur pour trouver le bon trou… Ilulissat le port, une fourmilière silencieuse, chasseurs, pêcheurs se côtoient en silence, c’est super de me voir si bien intégré, des corses unijambistes, « y parait que je suis le seul » !!!
Plutôt que des palabres quand des gars me reconnaissent en guise de bonjour, ils haussent les sourcils et la tête avec un grand sourire manquant souvent de dents. Je suis bien au milieu de ces Hommes, quel courage et dire qu’en bas dans le sud les mectons se prennent pour des marins, les pauvres ! Premier rendez-vous la banque, il n’y en a qu’une ! Mon gros couteau de chasse à la taille je pénètre l’office qui n’a pas de sas de sécurité. La dame me sourit et voyant mes joues et mains rougies, elle me propose en premier un café que j’accepte bien volontiers. Incroyable, elle est pied-nue la guichetière ! Quel beau pays ! Bien que petite, la bourgade qui fait office de capital de la côte nord-ouest du Groenland, est grande et il me faut racler de la prothèse pour acheminer mon matos. Stark le gros magasin de construction m’a préparé mes peintures, encore et toujours des sourires. En taxi je fais un premier voyage pour charger le bateau. A côté de mes bidons gît un phoque, je suis le seul à dégainer un appareil photo pour immortaliser la scène, lui il ne l’est pas immortel ! Puis c’est au tour du supermarché pour la nourriture. Ouf les nouilles chinoises sont là ! Mais j’ai un problème je ne trouve pas de grandes casseroles, je capitule on s’en passera ! Encore un voyage en taxi et me voilà prêt. Mais un hamburger local me tente ! A midi ce sera du bœuf musqué avec des frites mayo, et oui l’aventurier se lâche… Mais je suis comme chez moi ma parole ! Kim et Ringo se mettent à côté et on rigole sans pour autant parler la même langue. C’est bon le bœuf musqué entre ami… Mais il est temps de reprendre la mer, on ne sait jamais comment évolue la glace. Me prenant pour un indien je me faufile pour rejoindre ma petite maison, aujourd’hui pour fêter ça je vais m’offrir une douche bouillante et laver tout mes fringues qui sentent le renard en décomposition… Ce soir, la cabane bleue est presque prête pour recevoir mes stagiaires qui débarqueront lundi, Immaqa ! Ce week-end je vais m’accorder un peu de baroude en solo, au programme découverte de coins paumés, cueillette d’oursin, pêche à la truite arctique et morue … Si une baleine passe sous l’étrave du petit bateau je lui passerai votre bonjour… Question importante, le petit bateau n’a pas de nom. Aidez moi à en trouver un. Jozef me souffle : crêpes ! Pour un bateau je ne trouve pas ça génial.
Je me demande comment on peut traduire en groenlandais : petit papillon, je me demande !
PS : Yes mes bagages sont arrivés.