Corsaire des glaces: Le film

25 avril 2011

En 2007 je m’élançais  dans une première, tenter la traversée de l’Inlandsis Groenlandais à pied !!! Déjà fait par des bipédes mais pas par un corsaire un poil Cabochard!!!

Je me demandais pourquoi aucune personne handicapée n’avait, ne serait-ce qu’en partie, tentée cette traversée polaire !

Nicolas Dubreuil avait constitué une équipe atypique, Hogan Beernart, venait de se remettre d’une lourde chute d’un arbre, ses vertèbres bien que brisées, s’était échappé du pire, Serge Bogros habitué des expéditions polaires venait de subir un pontage cardiaque. Niko lui voulait porter ce projet pour promouvoir la cause de la « différence ». Deux ans auparavant il était passé à travers la banquise et avait commencé à geler, les médecins lui avaient prédit l’amputation de ses mains et pieds…Sa bonne étoile et les miracles de la médecine lui ont évité de prendre l’adhésion Bout de vie !!!

Parti de Kangerlussuaq cote Ouest du Groenland nous devions être héliportés en haut de la calotte, mais l’hélico quelques jours avant notre arrivée devait s’abimer dans les glaces ! Plutôt que d’abandonner nous prenions la décision un peu folle de gravir les 2000 mts de dénivelé de la langue du glacier. Grimper, muni de nos traineaux pesant 120 kilos pièces, devait se relever d’un travail de gladiateur, les crevasses à multiples reprises nous tendaient des pièges, chacun d’entre nous devions  détecter les gouffres qui auraient pu être nos sarcophages. Hogan a failli y perdre sa vie d’ailleurs…

Au bout de 4 jours, Serge jetait l’éponge, un petit avion pouvait encore nous rejoindre et le rapatrier, pour nous trois nous attaquions cette croisade blanche…

Pendant 34 jours nous avons erré sur l’un des endroits le plus désertique du monde, rien n’y vit car tout y meurt. .. Mon moignon m’a fait souffrir en plus des gelures,  mais la volonté et la détermination m’ont permis de réaliser ce rêve incroyable. Niko s’est révélé comme  un frangin d’ailleurs depuis nous aimons nous appeler : Frères de glace.

Alors que tout allait mal pour moi, venu de nul part, un bruant des neiges est venu se poser sur ma pulka, un signe d’espoir qui m’a permis de continuer.

Ce film n’est pas mixé et ne fût pratiquement jamais diffusé dans son intégralité, donc pour vous en toute intimité je vous amène au pays des trolls des neiges,( les Kilitoqs.)

Mon livre Bout de vie édition Arthaud retrace aussi cette épopée.

Un grand coup de chapeau à Nicolas Dubreuil qui  a pris beaucoup de risque pour filmer, dans certaines séquences la température était inférieure à -45° !!!

Marche et rêve…




Chris Mc Sorley coach du GSHC témoigne…

22 avril 2011

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En 2003 j’accompagnais Dumé en Nouvelle-Zélande pour les championnats du monde de Triathlon qu’il remportait à l’époque pour la 8éme fois. L’ambassadeur de France nous présentait un héros national Mark Ingliss. Amputé tibial double il était sportif de haut niveau mais surtout homme de montagne, en 2006 il atteignait l’Everest ! Toutes les équipes de hauts niveaux professionnels de son pays faisaient appel à lui pour qu’il amène sa touche sur la persévérance et la résistance à la douleur. Des All-Blacks, au team Kiwi de l’América’s cup en passant par la nationale de cricket, sport roi sur l’île australe, il était devenu tout à fait normal d’avoir recours à lui. Les 30 heures de vol retour devaient me faire cogiter sur la possibilité de faire de même en France, mais je devais m’affirmer d’abord …

Quelques années plus tard et quelques péripéties du non des moindres, je rejoignais l’équipe professionnelle de hockey sur glace de Servette Genève. Vous connaissez la suite, une finale et la plus belle saison de l’histoire du club. Chris Mc Sorley, ancien pro Canadien, avait de suite accepté la demande d’Alex qui fût ce lien si important. Coacher des gladiateurs des temps modernes.

Le proverbe dit qu’on n’est jamais prophète dans son pays et je le confirme. Depuis, la Suisse m’a ouvert une nouvelle voie, conférence, talk show télévisé, jury de festival… Les helvètes ont compris depuis longtemps qu’une personne blessée au plus profond de sa chair et de son âme, si elle avait la force de se reconstruire, pouvait passer un message très fort.

La France pays des droits de l’homme de prime abord devrait être précurseur dans ce domaine, mais non et encore non ! Notre société a besoin de plus en plus de guide, une grande majorité ne sait plus se gérer seule. La preuve, les sociétés de coaching pullulent, pour arrêter de fumer, pour maigrir, pour s’habiller, pour sortir en public et même pour ranger sa maison ! Ne cherchez pas de personnes, un poil, amochées  dans ce listing. Une maison française spécialisée dans ces événements, m’a mis dans son catalogue, mais rares furent les fois où mon profil fût pris.

En contact avec beaucoup de grands champions souvent je suis proposé aux équipes nationales de l’hexagone, mais la réponse est toujours la même : bonne idée mais pas pour le moment ! Laurent Blanc s’est fait taper sur les doigts quand il a engagé un psy du sport pour un état des lieux, on m’a gentiment dit que le public n’était pas encore prêt pour ce type d’expérience ! Le public ??? Et oui toujours l’image, que va-t-on dire que l’équipe de France de football reçoive en son cœur pour quelques jours un unijambiste à la rage de vivre ? Je ne suis ni blessé, ni frustré, bien au contraire. Cela me donne encore plus d’énergie pour continuer mon chemin et essayer de changer le regard des autres. Je sais qu’avant tout, cela vient des personnes elles-mêmes handicapées qui n’ont pas encore su accepter leurs différences pour que les « normaux » ne les voient plus comme des personnes diminuées, mais des êtres aussi puissants et aussi capables que n’importe qui…

Dans le projet du deuxième livre j’ai demandé à Chris Mc Sorley de m’offrir son témoignage :

J’ai rencontré Frank sur recommandation  d’un ami commun, Mr. Alexandre Ahr. Il  me l’a présenté  comme étant une de ces rares et précieuses  personnes  qui a la capacité de remotiver  la vie des gens.

Dans mon rôle de manager d’équipes  professionnelles de hockey, je dois souvent faire face à un challenge pour motiver mon groupe de joueurs à surpasser l’adversaire en vue de notre prochaine victoire.

Frank a rejoint notre équipe au printemps de la saison 2008-09 juste avant les playoffs. Nous étions face à des adversaires  plus grands et plus forts que nous et nos joueurs  doutaient de leur capacité de gagner. Frank est entré dans nos vestiaires et en six semaines et trois tours de playoffs, il a réussi à redonner confiance à toute l’équipe.

A travers son histoire personnelle, sa force de caractère et sa motivation à changer les gens autour de lui, Frank a touché le cœur et l’âme de tous les joueurs (et de l’entraineur), ce qui les a conduits vers le succès.

Ce fut la première fois en quarante ans que le «  Genève-Servette Hockey Club »  atteignit  les finales de la Ligue Suisse De Hockey Sur Glace.

Nos sincères remerciements à Frank de toute l’équipe. Sans toi, nous n’aurions jamais pu « grimper cette montagne ».

Un court métrage a été tourné sur lui et l’un de ses meilleurs joueurs qu’il n’a jamais eu Philippe Bozon. Ce film à eu un franc succès dans le monde du hockey et vous allez pouvoir vous rendre compte qui est ce coach charismatique ; Mister Chris Mc Sorley…

Femme de mer…

18 avril 2011

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Depuis quelques nuits je suis plongé dans la lecture d’une biographie d’une sacrée femme Ellen Mac Arthur, marin hors norme qui a déverrouillé pas mal de record à la voile autour du globe, aussi bien en équipage qu’en solitaire. Etrange sensation de découvrir un bout de ma vie ! Non rien à voir avec les records ou autre mais plutôt avec cette jeune femme que je vais vous conter comme une belle histoire salée

Il y a une vingtaine d’années, j’étais en train de prendre une voie nouvelle, mais ce choix me perturbait. Peut-on vivre différemment ? Au bras d’une belle « pépé », j’étais à l’arrivée d’une course de grands voiliers en Sardaigne, dans cette réunion de bateaux des plus élégants les uns que les autres, l’un d’eux m’ avait subjugué, le skipper était une capitaine. Un ketch de 28 mètres manœuvré par une jolie jeune femme ! L’accostage s’effectuait sans aide extérieure, uniquement en jouant avec les voiles, sur ce type d’unité le moteur n’a pas sa place. Devant des centaines de spectateurs médusés, la mise à quai spectaculaire lui avait valut une bronca d’applaudissements. Vu le nombre de télés et journalistes présents je me doutais que le marin en jupon devait être connue et reconnue.

Ma « cops » de l’époque avait peut-être eu de l’intuition en me lançant : « Voilà la compagne qu’il te faudrait ! »

Me dégageant peu élégamment de mes obligations de fiancé je me retrouvais engagé quelques mois plus tard comme plongeur sécu sur la plus grosse réunion de voiliers de Méditerranée, la Nioulargue de St-Tropez. 700 bateaux de toutes sortes sur l’eau, c’était un spectacle époustouflant. Je partageais le bord d’un très proche ami et pour nous faire un peu remarquer, puisque notre place était à coté de la vedette des gendarmes, nous avions planté un petit drapeau corse de plusieurs mètres carrés. La musique insulaire engagée, couvrait le brouhaha du port.

Tous les soirs c’était un défilé d’invités surprises, tout le monde voulait trinquer avec les Corses. Alors que je m’attelais à faire des crêpes, déjà adepte à l’époque, pour nos nouveaux amis, un groupe de marins nous souriaient. Je mettais un moment à comprendre que l’équipage n’était composé que de filles !!! Libre comme le vent nous les convions à partager nos galettes (Jo Zef s’est évanoui). Mais là, une surprise de taille m’attendait, le chef était la fille que j’avais vu manœuvrer en Sardaigne. J’en perdais mes moyens. Elles trouvaient la Corse et ses habitants merveilleux et moi je me vidais de toute initiative.

Devant moi, j’avais un grand marin et malgré ses grands yeux verts je n’y voyais que des couleurs d’océans conquis. Pendant la semaine quand des photographes rejoignaient notre bord ils recevaient mon ordre de mitrailler la skippeuse rien que pour moi ! En fin de journée j’essayais toujours de me trouver à l’accostage. Le dernier soir était cocktail, elle m’invitait à bord, je ne savais plus quoi dire, je serrais la main de plein de marins qui avaient écrit les livres de bord du Cabochard, amis, je peux vous dire que quand Mr Éric Tabarly entamait une brève conversation avec moi j’étais persuadé que j’allais me réveiller.

Le matin de son départ le Noroit et le crachin rendait l’aurore glauque, elle me remettait un papier avec ses coordonnées chez ses parents, puisque, nomade sans domicile fixe, elle aussi. Elle me promettait de me retrouver un jour. « C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme », disait Renaud, mais là c’était un marin qui avait fait flanché pour un autre marin !

Un mois après, alors que je bricolais sur mon bateau un gars de la capitainerie venait m’amener un message bref. « Suis entre deux courses et voudrait te rencontrer avec ton Cabochard … »

Élue deux fois d’affilé marin de l’année dans son pays, son parcours était époustouflant, des grandes courses gagnées devant les ténors de l’époque alors que de ses 1,60mts pour 50 kilos elle semblait si frêle.2éme Quebec- St Malo en solitaire; 1ére tour d’Europe en équipage (Que des filles à bord et non des moindres, les plus fortes de l’époque)

Les mois s’écoulèrent entre deux régates et deux convoyages ; elle m’apprenait le métier de la voile en course. Après sa saison, elle se devait de ramener des bateaux aux quatre coins des mers et m’engageait comme matelot. Je lui rabâchais qu’à part quelques courses gamin, je ne comprenais pas grand-chose aux bateaux à ficelle, mais elle ne démordait pas et me donnait toute les tâches les plus difficiles. Des anecdotes j’en aurais de quoi faire un livre mais l’une de mes préférées est celle-ci :

Nous devions ramener, un « truc » en carbone qui avec un pet de vent, part comme une Formule1.Tirer des bords dans le fond d’un golfe doit être amusant avec ce gadget, mais traverser une Méditerranée hivernale allait s’avérer un parcours du combattant. La météo ne me plaisait pas du tout, du Nord-Est 20 à 30 nœuds avec des orages. Des vivres pour une semaine et nous voilà partis sur une mer d’encre. Le baro de bord effectuait une chute libre et le ciel prenait une couleur de mort, prévoyant le coup je préparais une grosse plâtrée de pâtes, car je me doutais bien que la nuit allait être longue et  très éprouvante. Trois ris et nous volions sur l’eau, impossible de rester plus de 15 secondes le cul collé au siège baquet, à l’intérieur le bruit était dément, on aurait dit que des hommes frappaient la coque avec des poutres. Notre allure ne baissait pas, entre 16 et 20 nœuds, nous avions dû mettre des masque de plongée pour ne plus avoir les yeux brulés par le sel. Un orage d’une violence rare s’abattait sur nous et il nous fallait affaler pour envoyer le tourmentin, mais quelque chose coinçait !!! MERDE ! La jeune femme, en deux temps trois mouvements me donnait les directives : «Je vais grimper en milieu de mat et tu dois maintenir le bateau dans cette gîte bien précise, ni plus, ni moins. » Je ne pouvais plus avaler ma salive, une erreur et ma dulcinée partait au bain éternel. Pendant 16 minutes, 16 longues minutes elle bataillait comme un pantin sur une branche secouée par des démons pour débrouiller l’affaire… Finalement 70 heures après nous amarrions sans casse le voilier à sa place…

Mais comme tous les gens de mer nous avions de forts caractères, sa vie était la compétition, la mienne le vagabondage… Sans trop se perdre de vue par la presse spécialisée j’ai toujours suivi son parcours et un jour dans mon courrier je recevais un livre. Dumé qui était à côté de moi ce jour là ne comprenait pas qu’est ce qu’il m’arrivait, mes yeux s’embuaient car le prologue de sa biographie était consacré à notre bout de vie en commun bref, mais fort.

Pendant ma traversée à la rame Véro avait retrouvé son contact et je ne saurai jamais ce qui c’est dit mais ce qui est sûr c’est qu’elle avait rassuré ma « Vrai » en lui disant que même dans la débâcle que connaissait notre course (14 abandons dûs à la tempête tropicale Omega) j’aurais la force de ramener à bon port la yole et son équipe…

Voilà chers amis, le beau livre D’Ellen MacArthur « Les pieds sur terre » a fait ressurgir une rencontre qui m’a permis de m’affirmer pour le restant de mes jours…

Il y a ceux qui vivent, ceux qui meurent et ceux qui naviguent…

Pensée printaniére…

7 avril 2011

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Le printemps a déjà une saveur estivale, les moutons sont prêts pour la tonte, les salades du maquis abondent, l’ail sauvage embaume, la Corse exulte.

Ce matin un brouillard épais emmitoufle mon petit bateau, résultat d’une mer encore froide  avec des températures très chaudes pour la saison, manie citadine, tique urbain, à défaut de télé j’allume la radio ! Charnier découvert en Côte d’Ivoire, Libye en pleine guerre civile et la pub des fameux régimes de printemps. Je me précipite pour couper la boîte à vocifération, on parle de faire maigrir les gros alors que la moitié de la planète crève de faim. Un sentiment d’injustice me fait rager, un budget pour maigrir, une main tendue pour un bol de riz…

Un abysse nous sépare, l’été dernier en Amérique du nord je découvrais une pub qui rappelait aux américains qu’ils étaient un peuple fort et devaient avoir de la volonté pour relever le pays qui tombait dans un laxisme déroutant !!! Je restais abasourdi d’une telle propagande.

La vielle Europe est en train d’en prendre le chemin, tout le monde revendique le cul assis sur une chaise,  le monde exige en prenant sa voiture pour 500 mètres. Les pubs sont le reflet de ce que notre société est. Devenez mince sans effort, soyez célèbre en un claquement de doigts, obtenez la richesse en grattant le bon ticket ???

L’effort quotidien est aboli, l’école de la volonté est en prison pour perpétuité, les mecs comme moi, dérangeons, et c’est très bien ainsi. Tous les jours, sont des cadeaux de la vie et je trouve que beaucoup l’ont oublié. L’abondance est vicieuse car elle amène dans son cortège, faiblesse, oisiveté et laxisme. L’effort et l’autoréflexion sont les deux moteurs pour grandir. Souvent avec une pointe d’humour un peu tordue on me dit que j’ai la belle vie ! Seuls quelques proches connaissent le prix d’efforts quotidiens que je m’impose pour en arriver là. Dans beaucoup de contrée l’eau est à plusieurs heures de marche du domicile, les récoltes qui nourriront la famille dépendent des Dieux des vents, des pluies. Et si elle n’est pas bonne les plus faibles s’éteindront. Chez nous chaque « urinerie »  : 6 litres d’eau potable partis dans les égouts, de quoi faire boire 6 personnes. Tout le monde parle du risque de catastrophe nucléaire, que faisons-nous dans notre quotidien pour l’empêcher ? Baisser son chauffage, supprimer son congélateur, réduire les éclairages des villes… Oui j’ouvre encore ma gueule mais je ne peux m’en empêcher.

Pour dernière estocade, le monde du handicap en occident est tout autant morose, nos prothèses sont des plus fiables et leurs techniques sont en constante progression et malgré cela j’observe des torrents de plaintes sur le sujet. Prenez un sac à dos et voyagez, amputés avec des moignons indescriptibles qui n’auront jamais la moindre chance d’avoir un bout de bambou en guise de jambe de bois qui se débrouillent tant bien que mal pour avancer car ils n’ont pas le choix… A chaque retour j’apprécie le pays qui a vu ma naissance, mais atterré par pas mal de gens qui y vivent et sont aveugles dans leur cocon de soie.

J’ai quelques amis voyageurs, pas en avion ou paquebot, non de vrais poètes errants. Des nomades qui partent à pied, autostop, vélo et qui parcourent le monde avec aucun, voire, peu de moyen. Leur retour en Europe est toujours aussi violent, le pays est merveilleux mais plus personne ne le voit.

Je vous conseille quelques lectures intéressantes de copains voyageurs.

Sylvain Tesson : Petit traité sur l’immensité du monde, édition Pocket.

Philippe Sauve : Sibéria, édition Les presses de la renaissance

Mathilde et Edouard Cortés : Un chemin de promesses, édition XO

Quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt

Valentin dans le desert marocain…

3 avril 2011

Depuis trois ans Bout de vie est en échange avec l’association genevoise Courir ensemble qui organise des stages plein air pour des jeunes cancéreux. Chaque année les p’tits suisses viennent profiter du sud de la Corse, en 2008  je rencontrais pour la première fois la belle équipe. Depuis il y a eu des échanges. Avec la complicité de Séverine et Pascal Olmeta Un sourire un espoir pour la vie , ils étaient invités au beach soccer de Lyon, des étoiles, aux milieux des stars…

Adrien rejoignait l’équipe des 6 aventuriers qui descendaient les premiers 350 km du fleuve Yukon en canoë avec moi. Entre temps Carole investigatrice de Courir ensemble tombait sous le charme de Valentin dit « Tintin » et l’invita à les rejoindre pour le marathon des sables.

En plein milieu du désert marocain des athlètes du monde entier viennent se mesurer aux rigueurs des dunes de Merzouga. Une équipe de dirigeants de l’association genevoise vont tenter cet « Everest » de la course à pied. Une bande d’ado aura le privilège de suivre ses gladiateurs des temps modernes avec des bivouacs sous les étoiles. 10 jours au pays du Petit Prince…

Vous pouvez bien évidemment suivre leur périple sur le site de Courir ensemble

Dis monsieur dessine moi un sourire…

Stage de moto trial la vidéo: « Bout de trial »

19 mars 2011


Stage « bout de trial » par MystaTraiz

Merci à tous pour avoir organisé cette magnifique aventure , la famille Bout de vie est heureuse de cette rencontre qui a permis aux stagiaires de prendre leurs pieds !!!

Les volontés faibles se traduisent par des discours; les volontés fortes par des actes.

Gustave Le Bon


La philosophie de l’aventure…

27 janvier 2011

La solitude, compagne fidéle de l'aventurier...

La solitude, compagne fidéle de l'aventurier...

J’ai beaucoup de demandes dans mes rencontres et j’ai essayé de décortiquer le sujet et de le noter noir sur blanc.

L’aventure est un vaste mot qui vient du latin adventura (ce qui doit arriver), il englobe beaucoup de choses.

On me définit comme aventurier, en vérité c’est un mensonge car chaque vie est une aventure et mon quotidien est fait de routine. Ce sont les autres qui en voyant mon rythme de vie me définissent en tant que tel.

J’admets que ma vie est un peu atypique, ma pension des anciens combattants est un solide soutien, mais j’en connais beaucoup qui ont le même titre sans trop se mettre en danger.

Je crois qu’à la base on naît avec, je n’ai jamais pu penser comme les autres ce qui me valut pas mal de soucis avec les institutions (école, armée).

Ensuite c’est ce côté chien fou, mais craintif en même temps qui est important. Larguer les amarres doit être fait une fois, non pas par force ou obligation, mais par conviction. Le premier pas est important, ensuite les « excuses ». Elles viennent taper à la porte les premiers jours, elles amènent dans leurs besaces les doutes et les remords. Je suis fou d’avoir tout largué, je suis fou d’avoir rompu avec la copine trop  « non-non », je suis fou de laisser tomber mon boulot et l’avenir qu’il allait m’apporter et puis si je tombe malade…

Le mental rentre en jeu, comprendre que cela est sa voie. Puis le premier défi, finalement on s’aperçoit que ce n’était pas si difficile que ça, puis on croise des autres « fadas » qui parleront le même langage.  Les rencontres sont rares surtout de part chez nous, l’Europe est devenue un aseptiseur de rêveurs aiguës.

L’entourage est très important, il ne comprend pas et vous blâmera, donc à vous de vous imposer. Se réaliser en se moquant du « qu’en dira t’on ». La compagne est aussi la base de la réussite, jamais une fois Véro ne m’a freiné bien au contraire elle en est le moteur. Avant elle, certaines ont essayé de me calmer je suis devenu un souvenir d’un gars hyper actif au mauvais caractère.

Les pions se mettent en place tout seul, puis les seuils d’aventures grandissent, ma première fût de partir pendant 4 ans naviguer avec mon bateau, l’arrivée du Cabochard à Gibraltar restera un des grands moments de ma vie. Là-bas j’y ai rencontré des gens qui avaient le même regard, la même folie non maitrisée. Je trouvais pour la première fois des frères et sœurs de vie.

L’idée murit, pourquoi ne pas continuer, ne pas franchir un autre pallier, je commence à écrire pour une revue nautique. Puis je rêve de plus fou, plus loin encore, alors je démarche mon premier sponsor et là c’est un flop ! Je sais que je commence une nouvelle vie. Les signes se succèdent et vous guident quand le doute secoue l’embarcation.

Je suis aventurier à part entière, je ne veux pas d’intérim, je veux porter cette parka 365 jours par an. Il m’est inconcevable de faire autre chose : vivre mes rêves les plus fous. Je ne veux pas devenir professionnel car j’aurais trop peur de m’enlever cette flamme de liberté, mais en même temps je ne veux pas que cela me coûte. Un juste milieu entre l’amateur et le professionnel.

J’en croise de temps à autre ; les festivals d’aventures ont cette faculté de nous réunir juste assez pour se sourire, jamais nous ne parlons de nos récits. Vous ne parlez pas de la couleur de votre voiture, du bilan de votre société, vous ne faîtes pas visiter votre appartement quand un nouveau arrive chez vous, vous ne laissez pas la télé allumée quand vous êtes entre amis…

Alors entre nous on parle de religion, de neige, de langue, de désert, d’éditeur…Vous voyez la routine. Je reviens d’un long voyage, mais dans ma solitude du grand Nord déjà des histoires venaient me gratter le bulbe de nomade. Vivre en immeuble, en pavillon, dans le même port, non merci. Chaque jour est le départ d’une journée incroyable, cela demande aussi une éthique, une dureté avec soi même, intransigeant intimement et exigeant avec l’équipe formée. Les tentations sont énormes, mais il faut savoir se diriger, ne pas s’égarer, garder le cap. Il est très facile de devenir l’insecte qui fonce dés qu’il voit une lumière, l’ombre est le dojo de l’aventurier déterminé.

Bien sûr dans ce milieu il y a plusieurs niveaux, les purs qui vivent toute l’année dans leurs tripes, j’en fais parti, mais nous sommes les intégristes de l’aventure. Les médiatiques : grandes productions de documentaires qui a mon gout sont des réalisateurs hollywoodiens, mais la ménagère aime et adhère (soupir), puis les intermittents qui en goute une de temps à autre, mais qui doivent gérer tout un entourage réfractaire.

Le sujet est vaste, mais je crois que j’en ai donné les trames, pour finir quand on me demande une info sur une préparation de tel ou tel projet, je suis acide, décapant, car ma réponse est toujours identique. Si tu me demandes un conseil alors le seul que je puisse te donner c’est ne pars pas, car quand tu seras face à toi-même au milieu de nul part seul toi devras le gérer et mes avis seront absolument inutiles.

Créer son histoire de A à Z :

Avant de gravir la montagne fais ton premier pas et apprends à être souvent seul. (Elle est de moi !!!) (Rire)

6 jeunes sur le yukon Phase 2

8 avril 2010

dsc00574Grizzly_Alaskamontagne-alaskaDeuxième courrier pour la préparation de l’aventure.

Bonjour les aventuriers,
par ce courriel je viens vous donner quelques nouvelles sur notre très proche expédition.
En pièce jointe la liste en anglais que je vous avais déjà transmis au dernier contact, (pour les têtes en l’air !)
La bonne nouvelle est que Décathlon s’associe au projet et vous fournira à chacun, un pantalon et une veste de pluie ainsi qu’un matelas de sol thermarest. Ensuite Bout de vie vous fournira une polaire et un bonnet à effigie de l’asso, Bornforsport mes partenaires vous fourniront aussi un coupe vent noir. Ce matos vous attendra à Whitehorse.
Donc à vous de compléter la liste requise en pièce jointe.
Je vous rappelle que votre sac de couchage devra être en synthétique et non en duvet avec la mention -15° confort. Très important car des nuits à greloter dans la tente donnent des journées longues et pénibles.

Ensuite si je peux vous donner un conseil de « fringue » partez déjà avec vos affaires du Yukon sur vous, je vous rappelle que vous ne partez pas en vacances mais bel et bien en expédition. Donc votre paire de chaussure de trek sur vous ainsi que le pantalon que vous allez utiliser pendant vos 15 jours, je vous rappelle que là bas vous attendra un rechange étanche, donc pas besoin d’avoir du surplus. Ensuite sur vous votre tshirt et votre polaire perso. Pas besoin de blouson puisqu’il vous attendra au Canada. Pour les plus « gnan gnan » je vous rappelle que votre voyage de votre maison à White horse se déroulera d’aéroport en aéroport en passant par hôtel surchauffé et un blouson ne servira qu’a être sur le bras ou sur le chariot porte bagage !
Dans votre sac à dos que vous aurez sur vous dans l’avion, je vous conseille (un 20 litres maxi) votre brosse à dent et un mini dentifrice et une poche bien évidente où sera rangé votre passeport avec votre carte d’embarquement qui vous sera demandé X fois. Attention les aéroports sont de plus en plus contrôlés contre le terrorisme donc pas de couteau ni liquide en cabine mais dans le sac de soute.
Votre sac de voyage qui devra être souple style sac de sport sera avec vous aussi sur le canoë donc à vous de faire du super « léger » car tous les matins il faudra l’amener au canoë et le ramener le soir à la tente .La compagnie Condor qui vous conduira en vol direct facture 10 euros le kilo tout surplus et bien sur ils seront à votre charge si vous dépassez le poids maxi de 15 kilos par personne. (pour 15 jours c’est vraiment suffisant) Prenez un petit tube de produit pour laver à la main vos affaires le soir qui sècherons auprés du feu et dans votre tente pour être propre et dispo le lendemain. Je vous rappelle aussi que vous allez évoluer dans un milieu humide et que tous les gadgets électroniques non « tropicalisés » seront voués à une « mort » inévitable.

Dans le fond de votre sac prévoyez aussi une petite gamelle avec couvercle étanche 20 centimètres de diamètre, type tupperware avec une cuillère et une fourchette. En effet nous resterons 3 jours à Carmacks et effectuerons des randos à pied et ce récipient contiendra votre déjeuner. Le couteau type multifonction ainsi qu’un briquet n’est pas mentionné car je n’oserai pas vous vexer en vous l’indiquant, tout aventurier l’a toujours sur lui nuit et jour ! Sauf dans l’avion !

Je crois que j’ai fait le tour du matos. Lisez bien la liste jointe et n’oubliez rien.
A moins de deux mois du départ je vous conseille aussi une petite préparation physique (tous les matins vous pouvez effectuer des petites séries de pompes et d’abdominaux) le seul moyen de locomotion sur vos canoës seront vos petits muscles.
Je vous demande de me faire un accusé de réception pour me confirmer que vous avez bien reçu ma bafouille et vous souhaite une très bonne préparation.

Yukon: présentation de mes 6 coequipiers…

9 février 2010

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Depuis bien longtemps la chance ne m’a jamais abandonné et même si j’ai croisé des tempêtes j’ai toujours retrouvé rapidement l’abri protecteur.

J’ai croisé des gens qui ont changé radicalement mon destin et je ne pourrais jamais les oublier. La vie me donne beaucoup et par contre partie j’ai envie à mon tour de lui rendre le bonheur qu’elle me procure quotidiennement.
En rêvant du fleuve Yukon je n’aurai pas trouvé juste de faire cette expédition sans la partager du moins en partie.

J’ai prospecté pour constituer une équipe de 6 jeunes qui vont effectuer les premiers 200 kilomètres avec moi. Pas un truc stérile avec des gardes fous de tous les côtés non une vraie aventure. Le départ va être donné de Whitehorse état du Yukon au Canada le er juin et nous allons glissé sur le « Grand fleuve » comme l’appellent les Athapascans jusqu’à Carmacks. Tout le monde sera en binôme sur des canoës doubles, les bivouacs seront dressés sur les berges tous les soirs et chacun aura sa tâche, montage, démontage des tentes, faire le feu, pêcher, réserve d’eau…
Je ne serai pas seul pour les encadrer, ma Vrai sera du voyage et sera la responsable du clan, Nicolas Dubreuil m’épaulera dans la sécurité du groupe et l’équipe de Felix Gheiter nous assurera la logistique.
Donc en primeur je vous présente les 6 aventuriers :

Elliot 15 ans de Bonifacio : il est sera le seul insulaire et devra s’adapter à la vie de groupe, je l’ai déjà testé sur une sortie de 3 jours en montagne et je suis confiant.

Ben 14 ans du Viet-Nam : il parle l’anglais, le vietnamien et le français je crois que ses futurs amis vont souvent le solliciter pour quelques traductions.

Adrien 18 ans de Genève : même si un cancer est venu lui rendre visite il n’a jamais baissé la garde et le fait de se retrouver en plein « bush » comme dise les canadiens sera une belle récompense de la vie.

Alex 18 ans de Paris : lui aussi a été visité par un cancer mais comme son prédécesseur il a su lui faire un pied de nez et amènera sa volonté au groupe.

David 24 ans de la Vendée le grand frère du groupe : il y a quelques mois il s’est retrouvé amputé tibial suite à un accident du travail et même si pour l’instant le marathon qui était son sport fétiche est provisoirement en suspend ce sera une bonne séance de rééducation.

Rémi 18 ans d’Auxerre : pour ceux qui me suivent depuis quelques années vous le connaissez, ancien stagiaire de plongée, de ski et rencontre de mes pôtes de la Star Team à Monaco avec une photo dans le quotidien de L’Yonne avec SAS Albert II de Monaco. Une jambe qui n’a pas voulu grandir mais qui lui a donné une patate incroyable.

Voilà la belle équipe Bout de vie et Jo Zef me souffle qu’il est sûr que l’on va bien se marrer.

Par contre quand je vais devoir poursuivre ma route seul après Carmacks les saumons ne vont plus du tout comprendre comment l’eau du fleuve est devenue salée aussi loin de la mer de Béring ?!?

A pluche !