Rencontre de Gilles Elkaim…

19 juin 2012

Rencontre improbable avec Gilles Elkaim...

Rencontre improbable avec Gilles Elkaim et son compagnon d'aventure l'illustre Pouchok...

Aujourd’hui sera une journée de récupération pour mes petites « guiboles ». Je tente un coup de poker, une visite au camp Arktika créé par Gilles Elkaim. Cet aventurier fût le premier homme à réaliser la traversée de l’Arctique eurasien sans moyens motorisés Expédition ARKTIKA, du cap Nord au détroit de Béring 12 000 km, 4 ans en solo, en traîneau à chiens et kayak. L’année dernière avec Véro nous avions eu le bonheur de passer plusieurs jours dans ce petit paradis finnois. Gilles a posé à quelques kilomètres d’Inari, son sac pour regrouper une cinquantaine de chiens sibériens autour d’un lac et accueillir quelques passionnés d’aventure polaire. Une yourte et deux cabanes pour une vie différente… Nous empruntons une route en terre mais j’ai prévenu les jeunes qu’il y aura peu de chance de croiser Gilles, peut-être nous y verrons Gladys son assistante ! Tiens, tiens une voiture de location immatriculée en France ? Les chiens hurlent dés que nous descendons du camion, je pars en repérage. Le camp semble vide, soudain je croise le regard d’une jeune fille :                                                  Désolé de vous déranger, je cherche Gladys. Elle est partie la journée ! Tant pis, dites lui que je suis passé. Attendez, je vais appeler Gilles !!! Depuis longtemps nous nous connaissons que par nos livres respectifs, nous avons tous les deux été récompensés par la Guilde européenne du raid, mais jamais physiquement nous nous étions croisés. Nous sommes surpris, émus, ravi de ce face à face. Je fais signe aux jeunes de venir nous rejoindre. Deux jeunes assistantes en formation vétérinaire nous rejoignent. Les deux vieux loups solitaires avec de la relève éventuelle. Sans se concerter nous faisons une sorte de colloque sur le dépassement de soi. Une jeune fille ose se plaindre que la vie au camp est dur et que personne ne la félicite de son travail, ce matin j’ai remis une couche au jeunes sur le respect de soi et des règles de vie en groupe. Avec Gilles nous sommes complices comme si l’on avait préparé notre débat depuis bien longtemps. Le silence est et doit être la récompense, anticiper, prévoir, apprendre. Si nous avons réussi nos entreprises c’est que nous sommes intransigeants avec nous même, donc très exigeanst avec ceux qui veulent être initiés. Le dialogue me plait. Les filles invitent les garçons, à rencontrer les chiens, Gilles m’amène dans sa cabane pour un thé… Nous sommes heureux d’être ensembles, nos vies bien que différentes comportent beaucoup de similitudes… Nous parlons de nos présents mais aussi des lendemains… Gilles vient de restructurer un bateau en aluminium pour naviguer dans le grand Nord, actuellement amarré à la Rochelle, il prendra la mer dés que possible pour rejoindre avant juillet la côte Est du Groenland. « Pourquoi pas » amener des jeunes amputés sur les traces de Charcot… Notre hôte a du boulot, demain il reprendra la route pour rejoindre son bateau. Avec gentillesse il nous prête un canoë pour aller découvrir les lacs environnants… Je croiserai aussi avec joie Gladys…

Le hasard n’existe pas j’en suis convaincu…

Deux aventures qui se croisent...

Deux aventures qui se croisent...

Premier coup de pédale…

15 juin 2012

Le départ de Mehamn... Un chaleureux départ de Mehamn…
Dernier cliché devant le B&B "Red Tree" de Tina & Ruan

Dernier cliché devant le B&B "Red Tree" de Tina & Ruan

Ca y est yakapédaler....

Ca y est yakapédaler....

Goodbye à la mer de Barents...

Goodbye à la mer de Barents...

Pourquoi il n’y aurait que le soleil à être précis ? Départ 8h00 tapante ! Un petit comité d’adieu s’est formé pour le départ, le comptoir de Mehamn semble encore engourdi par la brise polaire qui y souffle toujours modérément. Accolade avec Tina et Ruan en se promettant de se revoir, hymne du nomade qui va, qui vient. La mise en bouche est terrible une côte de 20 km et le vent qui mord le cycliste en croisade. Mes pieds sont congelés, pardon mon pied, le gauche bien sur ! Les névés donnent encore plus une sensation de congélateur géant. Je m’applique, ce n’est pas une course mais un voyage, alors j’essaie d’aller mollo. Ca monte à n’en plus finir mais mes amis ont décidé de m’accompagner un bout. Ils filment, ils photographient, moi je pédale ! Robin et Nicolas m’attendront plus loin. Finalement je gagne le plateau balayé par le Nord-ouest pas encore mort, certains lacs sont encore gelés, et moi je pédale. Nos hôtes font demi-tour : Good trip Frank, good trip… Les jeunes tracent et je me retrouve seul face à moi-même. Je m’hydrate, je m’alimente, je pense, je rêve, je pédale. La moyenne est très faible mais cela devient dérisoire en comparaison du paysage qui m’éblouit. Les rennes qui ne portent pas encore leurs bois semblent insensibles à ma « pédalerie », un renard polaire croise ma route, les quelques véhicules qui me croisent m’encouragent, cela réchauffe le cycliste solitaire… Après 4h effective de vélo je retrouve les jeunes, une butte au milieu de rien nous abrite du vent et le soleil prend pitié du cabochard. Dardé de rayons  je commence à décongeler, une « célébrissime » nouille chinoise et quelques canistrellis offert par ma belle fille avant mon départ et je m’autorise une micro sieste… Elle n’est pas belle la vie ? Une descente vertigineuse, qui voudra dire une montée de dingo ! 14% pendant 3kilométres, ça calme l’enthousiaste, ça dégonfle le ventard, je fais le vide et tente de m’évader ; presque, presque j’ai chaud ! Le paysage est sublime, des fjords à perte de vue et des lacs qui semblent suspendus… J’avance, j’avance, je ne me retourne pas et ne regarde pas l’horizon, je vis l’instant présent. Un privilège de pouvoir vivre cette aventure… 6h30 après et 103km au compteur je rejoins les jeunes au lieu dit de Ifjord où nous avons trouvé des « hitt » (cabane saame) pour nous réfugier. Je crois que ce soir je ne vais pas avoir besoin de berceuse pour rejoindre dans mes rêves ma princesse…

Dernier soir à Mehamn…

14 juin 2012
Coup de vent sur Mehamn...

Coup de vent sur Mehamn...

Robin sur des airs d'Eagles...

Robin sur des airs d'Eagles...

Quelle riche idée de ne pas être parti ! Petit coup de blizzard assez sympa pour congeler un cycliste un poil cabochard ! La vie se déroule au ralenti, ici dans ce comptoir de pêche pas grand-chose, à part le vent et la pluie. Ces endroits rendent le moment simple et serein. Pas de course contre le temps, pas de surconsommation chronophage, chacun laisse faire le temps. Les langues se délient, les souvenirs ressurgissent, la vie est pleinement vécue. Hier les jeunes ont donné la main à Tina et Ruan qui aménage une cabane sur le bord d’un lac. Pas d’eau ni électricité, le confort essentiel, un toit, un poêle et un calme si rare à notre époque. Pendant ce temps là le grand « frère » faisait la cuisine, Jo Zef d’ailleurs n’en loupait pas une : Entrée, plat principal et dessertsss !!! Le vent redouble de force, la maison de nos hôtes est une aubaine. Ce soir c’est notre dernier soir, alors comme diner d’au revoir une rafale de crêpes sera au menu… Vivre des moments pareils semble simple pourtant c’est l’essentiel. Ma chambre est un capharnaüm de préparation, le duvet sèche, les bottes perdent leur odeur de fauve, la mascotte d’ailleurs proteste d’une telle présence. L’ordi ouvert pour classer les photos et le petit cahier bleu toujours présent pour noter à la volée quelques mots de maux. Les jeunes me visitent. Mon dernier écrit, juste pour eux… Robin rajoute le mot de fin.

La limite entre le bruit et la musique ? Le cœur…

Demain matin départ à 8h… Juste avant un petit direct sur France Bleu Frequenza Mora à 6h40…

Yakapédaler…

Sletness-Mehamn en kayak…

12 juin 2012
Sombre comme la mer de Barents...

Sombre comme la mer de Barents...

La pluie a bercé ma nuit mais les sens  toujours en éveil je dormais en tentant d’écouter la houle du large. La distance à faire n’est pas énorme 40km en faisant du raz cailloux où alors 20 en traversant les fjords. Dormir, il faut dormir… 5h45 je me prépare, réactive le feu, le vent est devenu une petite brise. Les jeunes dorment encore, hier soir j’ai dû leur souffler dans les ouïes pour qu’ils fassent le silence. Difficile pour l’urbain de bivouaquer ! Ils voulaient assister au départ mais ils n’auront pas eu l’oreille assez fine pour m’entendre partir ! C’est vrai le « cabochard »  n’est pas des plus tendres mais entre vous et moi je n’ai pas la vocation d’être assistant de maternel !!! Je m’élance, c’est toujours un sacré moment, n’ai-je pas mis la barre trop haute ? Suis-je à la hauteur ! L’instant présent, il n’y a que ça qui compte. Je m’applique, je sors de la baie et la houle du large me berce, j’ai la boule au ventre… Soudain j’entends souffler dans mon dos : Jo Zef tu ronfles ? Encore des bruits ! Une troupe de phoques m’accompagne à distance. Les guillemots sont curieux et ne cessent de me raser, des canards que je ne connaissais pas sont plus prudents. Je prends la cadence, je rentre dans mon histoire, comme une chape de plomb qui s’envole, je laisse à terre toutes les futilités des hommes. Je pagaye et c’est tout. Une baleine sans doute, au large envoie son grand souffle, j’aime la grandeur de ces lieux où l’homme devient ce qu’il doit être, un simple atome ! Je prends le cap plein Ouest, le courant me met sur un tapis roulant, j’avance comme un avion ! La côte s’éloigne et au milieu du fjord je serre les fesses, un simple fétu de paille qui bouchonne sur immensément grand. Des marsouins viennent à ma rencontre, j’avance toujours. Le premier promontoire est passé, par prudence je le prends large je ne voudrais pas être embarqué par une lame de fond. Un deuxième fjord à traverser et je serai à l’abri. Je bifurque, je suis en eau calme, ouf je suis heureux d’avoir coupé. Tranquillement je pagaie, les maisons multicolores de Mehamn se devinent. Sur la falaise du comptoir de pêche un véhicule tout terrain me fait des appels de phare. Tina et Ruan m’attendaient. 3h45 après mon départ je pénètre le port de Mehamn, j’avais prévu 8 heures !!! Les jeunes arrivent, ils n’auront pas vu non plus l’arrivée… Je leur souris comme si rien ne s’était passé, d’ailleurs c’est déjà du passé… Demain le départ vélo sera donné pour la partie 2. Pour l’instant il faut tout ranger, et préparer le vélo…

A pluche.

Bivouac au phare de Slettnes

11 juin 2012
bivouac au bord de l'océan Arctique

nos petites tentes, doux refuges au bord de l'océan Arctique

Le décor a changé, le bivouac est installé au cap de Slettnes. Dans quelques jours c’’est Noël, non ! Pourtant avec les quatre petits degrés cela en donne la sensation, les rennes pullulent et avec un peu de chance le vieux barbu nous remplira les prothèses de ses petits joujoux ! Immaqa a retrouvé son élégance, ses 4500 km en fourgon l’’ont un peu
ankylosé et il était grand temps qu’’il s’ébroue un peu. Le ciel estchargé et le vent d’’Est qui frise les 20 nœoeuds augmente encore plus une sensation de froid. Nous nous activons à allumer un feu, et à rendre le camp confortable. La plage est encombrée de déchets, même ici l’’homme se fait remarquer par sa pollution. La météo me donne une bonne fenêtre
pour demain, je suis heureux, fébrile, mélancolique, il faut que je décroche que je rentre dans mon « pèlerinage ». Surtout je ne dois pas penser à ces mois d’’efforts qui m’’attendent, je ne dois vivre qu’’au présent. La baie choisie qui nous abrite me donne l’’envie de tenter un bref pagayage pour m’’apaiser, pour voir si tout va bien. Je m’élance, je
ne me suis pas asséché les mains, le froid est vif et mes anciennes gelures me font souffrir, je ne suis pas là pour me plaindre alors je pagaie. Je détecte l’’horizon, la houle est longue mais pas cassante, ça ira demain j’’en suis sur…. Le feu nous permet de griller de la viande de rennes, la pêche de quelques coquillages améliorera le repas du soir.
Robin et Nicolas découvrent la vie de nomade, je sens beaucoup de questions dans leurs regards mais par pudeur ils me laisseront tranquille dans ma minutieuse préparation. Sous nos tentes la pluie martèlent, le duvet est notre seul confort alors la rêverie polaire s’’invite, Jo Zef se glisse à mes côtés, notre princesse serait si bien blottie dans nos
bras….
Demain ce sera le grand départ Arcticorsica…… C’est quand qu’’on arrive !

Au pays des nuits blanches…

11 juin 2012
Retrouvaille sur les bords de l'océan Arctique...

Retrouvailles sur les bords de l'océan Arctique...

Le plafond est bas, le bimoteur Dash en a certainement vu d’autre, voler au-delà du 71° Nord par toutes les saisons ne doit pas être toujours de tout repos. L’escale de Vadso est annulée trop de brouillard. En rasant l’océan je détecte une forte houle, je rentre doucement dans le vif du sujet. Mehamn airport, je suis le seul passager à descendre ! Oui c’est la saison touristique qui commence, je crois ! Robin et Nicolas m’accueillent… De l’été je me retrouve subitement en hiver, 6° un vent de Nord-est pour 15, 20 nœuds et des beaux restes de névés. Le « bivouac » de ce soir est d’un grand luxe, nous sommes chez des potes, Tina et Ruan. Elle est suisse alémanique et lui sud-africains, de 2008 à 2010 ils ont traversé l’Europe de Mehamn au sud Thessalonique en Grèce. Trois ans de balade entre terre et ciel, pas de sponsor, pas de média, pas de bla bla, un vrai voyage de l’intérieur. Rêve accompli, Ils sont revenus s’installer à leur point de départ et tente d’attirer les « vacanciers » ! Le Cap Nord est à 450 km plus à l’Ouest, ce nid à touriste attire le monde entier, ici à Mehamn seul l’égaré passe. Pourtant si vous déployez une carte vous vous apercevrez assez rapidement que le  cap le plus nord de l’Europe continental est vraiment la péninsule du Nordkinn, où nous nous trouvons. Ma chambre donne sur le port et en face je devine la houle qui frappe, de toute les manières tout à l’heure nous allons monter nos tentes au pied du phare Slettnes situé à 25km d’ici. Doucement à pas de loup je vais rentrer dans mon rêve. 5h30 et la nuit n’est pas encore passée, je crois qu’elle a loupé le rendez-vous.

Merci à tous les messages que j’ai reçus suite à l’émission Échappées Belles en Corse.

PS : Jo Zef est démoralisé on ne l’a pas vu à l’image : « Soupiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir ! »

Du rêve vers la réalité…

9 juin 2012
Promis je reviendrais...

Promis je reviendrai...

Je caresse la coque de mon bateau, une dernière vérification du mouillage, je le sais, il le sait, on va se séparer quelques mois. Véro m’observe, elle le sait aussi ! Le vent d’Ouest est au rendez-vous, il ne pouvait ne pas être là. On se cause, on vibre ensemble depuis si longtemps ! Il me promet de ne pas trop secouer le Cabochard, je lui donnerai des nouvelles de son cousin éloigné en mer de Barents … Tout est en place, l’odeur des vernis tout frais, sera la fragrance de départ. Le rêve se réalise, quel privilège d’aboutir à mes plus forts désirs. L’aéroport a retrouvé son activité estivale, les scandales chaussettes sont de retour avec les « moi j’ai fait la Corse » saison 2012 ! Ma main ne peut  décrocher celle de Véro, encore de l’eau salée dans mes yeux ! Pourtant je me suis douché !!! Femme d’aventurier est un rôle pas donné à n’importe qui. Vivre l’adversité fait oublier l’angoisse, mais pour celle qui est la seule à communiquer avec moi, c’est un travail de grande sagesse. Depuis plus de dix ans elle a su décrypter ma voix qui tremblait, elle a su comprendre que mon corps était dans la lutte. Ses mots ont toujours étaient précis et mes maux se sont apaisés… Stéphanie, la stagiaire Bout de vie régionale est aussi au départ, une sorte de famille de bouts manqués…

Je suis au pied de l’avion, je touche une dernière fois la terre corse en lui promettant de tout lui raconter à mon retour. Le vol est toujours aussi merveilleux. Mon bateau, si petit de là haut, semble me faire un « coucou », sacré Cabochard ! La houle d’Ouest rend la côte majestueuse. Le phare des Moines, cap Sénétose, golfe du Valinco, les îles Sangunaires, la Scandola… A pied, en bateau, en kayak, sous l’eau, les souvenirs ressurgissent…  La phase A est bel et bien finie, j’y ai laissé moins d’énergie qu’avant, mais quand même encore un peu. Démarcher, « vendre » le projet, tout un programme que je gère pas trop mal. Par ce billet je tiens à remercier tous ceux qui ont accepté une fois de plus de me soutenir. Merci du fond du cœur. Merci à vous tous mes amis, de vos témoignages de sympathie. Du Canada à l’Ukraine, du nord au sud de la France, amis proches, connaissance d’un jour, vos témoignages m’ont énormément touché…

Robin et Nicolas qui ont traversé l’Europe avec le fourgon sont bien arrivés à Mehamn, il ne me reste plus qu’à être patient et de saut de puce en saut de puce je serai sur zone dimanche en fin de journée…

Ce n’est pas la destination qui compte mais le chemin qui y mène.

PS : Pour le fan club de la mascotte, vous risquez de l’apercevoir sur le petit écran dans l’Emission : Echappées Belles en Corse. A pluche.

Convoyage vers le Grand Nord…

4 juin 2012
Arcticorsica; toujours des bras pour donner un coup de main!?!?

Arcticorsica; toujours des bras pour donner un coup de main!?!?

Les Bouches de Bonifacio ont retrouvé leur refrain habituel, le vent ! Pas une tempête mais un bon zef de force 7 à 8 sur l’échelle Beaufort. Éole est un Dieu au grand cœur, pour la semaine de stage juste quelques risées…                                                                                                                                                                 Les stagiaires sont rentrés chez eux mais l’un d’eux à poursuivi avec le convoyage de tout mon barda pour mon raid Arcticorsica. Nicolas a traversé la méditerranée avec le fourgon, un bref arrêt chez lui dans le var et accompagné de Robin cap sur la Norvège. 4500 km pour me remettre le kayak à Mehamn sur la péninsule de Nordkinn. Ce soir les jeunes pour leur première étape ont planté leur tente à Chalon sur Saône.  Mon départ par les airs est prévu samedi 9 juin pour arriver sur les bords de la mer de Barents. Une date qui ne m’est pas indifférente puisqu’elle est la date anniversaire de mon accident, 29 ans déjà !

Sur ce même billet tout les soirs je vous mettrais leur position et une photo de leur parcours.

PS : Jo Zef la mascotte se demande comment seront les omelettes ! Norvégiennes, pardi !!!

Chalon sur Saône, premiére nuit sous tente...

Chalon sur Saône, première nuit sous tente...

Aprés 800km de route arrét à Gottingen (Allemagne)

Après 800km de route arrêt à Gottingen (Allemagne)

Dragon tail: Passage entre le Danemark et la Suéde...

Dragon tail: Passage entre le Danemark et la Suède...

Samedi 9 juin à 2h du matin Robin et Nicolas sont arrivés à Mehamn sur les bords de la mer de Barents… J’arrive!!!

Le parcours en fourgon de Robin et Nicolas...

Le parcours en fourgon de Robin et Nicolas...

Dépeche AFP du 25 mai 2012 pour le projet Arcticorsica…

25 mai 2012

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Dépêche AFP du 25 mai 2012 ..//..

Depuis dix ans, de défis en expéditions sur tous les continents, il a parcouru sur une seule jambe plus de kilomètres que la moyenne des « bipèdes » en une vie: Frank Bruno, 47 ans, s’apprête à relier de juin à octobre le Cap Nord (Norvège) aux Bouches de Bonifacio (Corse) en kayak et vélo.

Pour le créateur de l’association « Bout de vie », l’infortune est survenue en 1983 quand, homme de pont sur le porte-avions Foch au large du Liban en guerre, il perdit sa jambe droite sous le train d’atterrissage d’un chasseur Crusader.

« J’ai cru que ma vie était foutue, se souvient-il. Le mot espoir était sorti de mon vocabulaire. Mais c’est lorsque j’ai cessé de ne penser qu’à ma petite personne que j’ai réalisé que j’avais des milliers de compagnons handicapés, amputés d’un bras, d’une jambe et qui eux aussi avaient perdu espoir, que j’ai créé +Bout de Vie+ » en 2003.

Et ne lui parlez pas de « handicap », sinon il vous en cuira: « Je ne suis pas handicapé, je suis juste différent… assure-t-il. A travers mes aventures, je veux démontrer à tous les amputés qui ont perdu le goût de la vie que nous sommes comme les autres, que nous ne sommes pas diminués même si nous devons en faire plus que les autres, à force de volonté et de rage de vivre ».

Sa rage, Frank Bruno l’a exprimée à de nombreuses reprises sur différents théâtres d’opération, sur mer et sur terre, à pied, à ski, à la rame, du Groenland à la Géorgie du Sud, de l’Alaska aux sommets de la Cordillère des Andes, des fonds marins de l’île de beauté à la banquise du pôle nord.

5.000 km du Nord au Sud

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Cet athlète complet et polyvalent a pris goût au kayak en 2010 lorsqu’il a descendu en solitaire les 3.000 km de la Yukon River, entre Canada et mer de Béring en Alaska.

Le 10 juin, c’est à bord d’un kayak de mer qu’il va affronter les violents courants de la mer de Barents, au départ du phare de Slettnes, pointe Nord de l’Europe continentale en Norvège.

Il troquera ensuite sa frêle embarcation contre un VTT pour traverser la Laponie et rejoindre le nord du golfe de Botnie en mer Baltique et s’embarquer de nouveau sur le kayak à destination de Stockholm.

Ce sera ensuite la traversée à vélo du Danemark, de l’Allemagne, des Alpes suisses et de l’Italie pour arriver à Piombino en bordure de la mer Tyrrhénienne.

Il ne restera alors plus à Frank Bruno que 250 km à parcourir sur les eaux bleues pour arriver au terme de son expédition, le phare des îles Lavezzi, le plus méridional de France, à Bonifacio, en Corse, et boucler son périple inédit de 5.000 km.

Équipe logistique de 4 jeunes amputés

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Si le charismatique unijambiste entreprend son nouveau défi en solitaire et en autonomie, il le place sous le signe du partage et s’est entouré d’un groupe de 4 jeunes amputés de 16 à 27 ans, Nicolas, Rémi, Valentin et Steve pour assurer sa logistique et lui acheminer le vélo ou le kayak aux grandes étapes.

Il publiera aussi un journal de bord sur son site internet (www.boutdevie.org) pour être suivi par le plus grand nombre de ses compagnons d’infortune.

Son association « Bout de Vie » compte aujourd’hui un millier d’adhérents de par le monde qui échangent leurs expériences, s’encouragent, se redonnent de l’espoir, témoignent de leurs combats et s’entraident.

« Être unijambiste n’est pas une fatalité, mais juste un défi à relever ! », martèle Frank Bruno.

Patrick Filleux AFP Paris

Juste avant le dixiéme stage de plongée…

11 mai 2012

Ma différence c'est ma force.

Ma différence c'est ma force.

Dans quinze jours le 10éme stage de plongée Bout de Vie aura lieu…

Chaque année il nous est difficile de trouver des volontaires pour participer à l’aventure et comme j’aime me remettre en question j’ai étudié sous toutes les coutures cette question récurrente : Pourquoi les amputés hésitent-ils à s’inscrire à cette semaine offerte d’initiation ?   Ma seule réponse : La peur !

Peur de se dévoiler, peur de laisser ce foyer qui aseptise et rassure, peur de rencontrer le « dingo un poil cabochard » !!! Sincèrement depuis dix stages en neuf ans, pas une seule fois les stagiaires ont regretté. Je crois que cette peur est la symbolique du mal être de se retrouver différent. Cette année je pensais avoir passé ce cap. Quinze volontaires pour dix places puis au fil du temps les excuses tombent les unes après les autres ! Je me tairais sur ceux qui nous lâchent au dernier moment quand tout est payé et calé : Leur refrain chaque fois est le même : « Comme je regrette mais ce n’est pas ma faute !!! »  Véro est chargée des correspondances avec tout le monde et je lui tire mon chapeau pour sa patience et son tact. Certains confondent inscription et récit de Zola… Après ce petit tacle qui entre vous et moi m’a soulagé, je me réjouis de recevoir dimanche 27 mai un groupe de « copines et copains » un poil abimés. L’été est en train de s’installer et l’eau de mer chaque jour prend son coup de chaud. Pas un stage n’est identique, un peu à mon instinct. Il me serait impensable de reproduire chaque année les mêmes choses, donc cette année plein de surprises au programme… Fini le stage, je m’envolerai pour le nord de la Norvège et entreprendrai mon périple Arcticorsica. Là aussi tout est quasiment calé mais la surprise est venue de la part d’un des membres de l’équipe logistique qui s’est désisté au dernier moment : Billet acheté inchangeable etc, etc… A tout problème une solution, mais que d’énergie envolée… La nouvelle équipe est en place donc : « Ça va !!! » Ouf !!!

Vous allez dire le « Frank » il est en vacances maintenant ! Oui presque ! La semaine prochaine j’enchaîne une semaine de tournage pour l’émission Échappées Belles en Corse, mon cachet sera en totalité reversé à Bout de vie, (diffusion le 9 juin sur France 5), je dois faire la dernière relecture de mon livre qui partira à l’imprimerie pour une sortie prévue le jeudi 18 octobre. Le titre définitif est : Ayeltgnu, le défi d’une vie debout. Édition Au coin de la rue, collection Au coin du monde… Je vous en dirais plus avant mon départ. J’ai encore sur mon farniente 400km de vélo à boucler pour caler certains problèmes techniques. Quelques vernis et peintures à faire entre temps et passer un peu de temps avec Véro… Vive les vacances !

Vous voulez aider l’association ? Adhérez, non de Zeus !…

A pluche