Ayeltgnu, le défi d’une vie debout

12 octobre 2012

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Ayeltgnu le défi d’une vie debout…

Bientôt dans les librairies prés de chez vous mon deuxième livre. C’est vrai que ça fait un peu : « Le mec qui se la joue » mais pourtant l’écriture me séduit de plus en plus, les mots m’amènent à une réflexion intense et intime. Je ne pourrai jamais oublier le livre de Patrick Ségal : l’homme qui marchait dans sa tête. La lecture n’était pas mon fort mais en une nuit je le dévorais, je m’en imprégnais. L’hôpital devenait un simple support, mon âme s’évadait avec cet homme paraplégique qui courait seul le monde. A la sortie de mon premier livre j’ai  reçu et conservé beaucoup de lettres d’anonymes qui à leur tour se sont dévoilés et j’ai senti que mes maux étaient rentrés en connexion avec les leurs. L’amputation peut-être autre que physique, perdre un proche, un emploi, un rêve est certainement aussi violent qu’une mutilation. Alors dans quelques jours mon deuxième ouvrage ne sera pas loin de chez vous. En fil rouge ma descente en solitaire du fleuve Yukon, 6 gamins sur les premiers kilomètres pour conjuguer le verbe « partager » puis l’immensément grand, le miroir quotidien de notre vie de dingue, qui nous, qui vous, embrume. Je ne pouvais plus tricher, j’ai réglé les comptes avec mes démons, et de temps à autres des événements absolument différents surgissaient mais toujours teintés de près ou de loin du partage. Je vous amènerai en Antarctique où quatre jeunes seront les pionniers des terres australes, s’en suivra l’ascension du  plus haut volcan du monde composée d’une équipe de bras cassés. La prison de haute sécurité vous enfermera dans ce milieu très austère mais avec des hommes en quête de lumière. La mascotte a pris la plume pour vous conter comment ce grand gosse un poil cabochard se comporte loin du monde. Je ne veux pas tout dévoiler et vous laisse le plaisir de le décortiquer. En conclusion des témoignages d’amis qui se sont lâchés sur ma personne, Dume m’a égratigné, c’est grâce à lui que je me suis ouvert aux autres. Franck, Thierry, Eric, Fabien, Chris, Bixente, Jean-François, Emmanuel, Gunther ont sorti leurs plumes pour apposer des mots sur mes humeurs parfois excessives mais toujours fondées de bon sens. Ayeltgnu signifie en Tinglit : Tu as de la chance. Oui j’ai eu de la chance de perdre ce bout de vie, il m’a ouvert les yeux et m’a fait fuir un monde qui n’était pas le mien. J’ai choisi en boitant un sentier que j’ai dû ouvrir, aucun n’était passé avant. Normal c’est ma route et je ne suivrais jamais la trace de qui que ce soit. Alors j’ai gravi pas à pas cette montagne, les ronces m’ont égratigné, par moments des blocs de granits m’ont barré la route, plutôt que de perdre l’énergie à les briser pour passer je les ai contourné ; un détour qui m’a amené sur d’autres voies. De temps à autres en me retournant je constatais que ce n’était pas si compliqué en fait d’avancer. Le bruit des autres qui jugent était trop loin maintenant pour que je les entende. Une chose incroyable m’est arrivé en arrivant au sommet j’ai compris qu’il y en avait un autre et que la série serait infinie. Si vous avez envie d’ouvrir votre propre chemin ce bouquin peut vous aider sans vous assister mais je suis sur qu’il vous donnera espoir. En tout les cas je l’ai écris pour ça. Sur ce billet j’attends de vrais commentaires après votre lecture. Le vrai compliment sera le sincère, celui qui me fera avancer dans ce domaine que je découvre et que je compte explorer. Un cabochard littéraire on aura tout vu…

La préface de Nicolas Dubreuil est magnifique, lui le frère de glace m’a éclairé sur une traversée fascinante, le voyage de l’intérieur…

Bonne lecture et à pluche.

Ayeltgnu le défi d’une vie debout.

Edition Au coin de la rue collection Au coin du monde.

Ligne d’arrivée enfin passée…

5 octobre 2012

Bonsoir à tous, je serais très bref car la journée fût aussi longue que fantastique.

De l’émotion, du partage, du rire, quelques larmes, et beaucoup de joie d’avoir enfin conclu cette incroyable aventure Arcticorsica.

Encore un coup de mes anges gardiens, l’équipe du JT de 20h de TF1 a filmé l’arrivée. Rendez-vous samedi 6 octobre à 20h30 avec Claire Chazal…

Promis demain je reviendrais sur ce bouquet final…

Last night in paradise…

4 octobre 2012
Un moment tellement rêvé...

Un moment tellement rêvé...

Je suis en train de sortir de mes rêves car quelqu’un rode autour de ma tente, je ne l’entends pas mais je sens une présence. Ici pas de prédateur à part l’homme, je m’applique à ouvrir le zip de mon abside sans faire trop de bruit pour surprendre un renard en quête de compagnie. La nuit est étoilée avec un gros morceau de lune qui éclaire la plage endormie, je parle à mon visiteur qui ne semble pas être apeuré, mon histoire ne l’intéresse pas trop son actu à lui, c’est survivre. Je démonte mon bivouac, un dernier gros morceau m’attend, la traversée du golfe de Santa Manza. Oh, la Méditerranée ce n’est pas la mer de Botnie mais je reste vigilant quand même. Le Ponant est déjà en place, les Bouches de Bonifacio lui conviennent à ravir pour œuvrer sur un pauvre kayakiste en route. Je m’applique, cela est ma devise, donner mon meilleur pour m’en sortir au mieux. Un duo de dauphins me croise mais je vais trop doucement pour qu’ils daignent venir à mon étrave. Finalement je rejoins la pointe de Capicciulu et me retrouve sous le vent, chaque cailloux me rappellent une histoire salée, je passe à fleur des écueils des Gavetti, je me souviens d’un sauvetage où j’avais récupéré une famille qui avaient fait naufrage. Le père, la mère et trois enfants. La plus petite était inconsolable car son doudou était resté coincé à bord de l’épave. Je me rejetai à l’eau pour le lui récupérer. Tiens, Norra et Jo zef applaudissent ! Je file vers les îlots de Porraghjia, comme ils sont bons les poireaux sauvages en hiver. Je m’accorde une pause café, je ne suis plus très loin de Cavallo, la brise n’est plus très forte et je peux procéder tout en rêvant. Finalement, devant moi surgissent les Lavezzi, l’île qui m’a reconstruit mais qui m’a vu déménager. Le tourisme de masse les ont rendu invivables. Je vois du monde, je devine des bateaux, je dois accepter que ce n’est plus mon ile. Je connais un coin où je devrais être tranquille, je beach Immaqa, la machine à penser se met en route. Ces 4 mois de solitude, ces 116 jours de raid m’ont rendu plus fort, mais plus dur en même temps. J’ai dû être intransigeant avec moi-même, la faiblesse des autres m’est difficilement supportable. Je suis sincère, je ne veux rien cacher, je vais retrouver les « autres » et comme disait Sarthe : L’enfer c’est les autres. Au milieu de tous ça mes potes qu’il me tarde de retrouver, vous peut-être alors je souris, mais je crains ce retour, je me souviens du livre de Bernard Moitessier qui après un tour du monde à la voile repartait pour un autre tour, peur de la confrontation avec la foule. Je n’ai fais que la traverser, je ne l’ai qu’effleurée, maintenant je vais m’y plonger à bras le corps. Me voilà au bout de mon rêve, demain à 11h je passerai officiellement la ligne imaginaire du phare des Lavezzi, la boucle sera bouclée. Je suis ravi de savoir que tous les élèves  primaires de Bonifacio seront en mer, je croiserai le regard des copains… Ce soir je suis caché quelques part et je vais déguster cette dernière soirée de solitude. Cette nuit j’ai lu quelques messages d’amis, l’un d’eux m’écrivait ceci : Tu n’as pas réalisé un exploit, tu as juste effleuré les étoiles…

Je vous embrasse du fond du cœur et vous envoie un peu de douceur méditerranéenne.

Yes i’m a free man

PS : Jo Zef va faire découvrir les Lavezzi à Norra…

A pluche !

Du pays du silence au pays du vent…Presque 4 mois!

3 octobre 2012
Bivouac dans ma commune de Bonifacio, j'ai du mal à y croire!

Bivouac dans ma commune de Bonifacio, j'ai du mal à y croire !

Je retrouve enfin mes automatismes, je lève le camp plus aisément sans oublier le « truc » qu’il faut remiser pour la énième fois dans le sac étanche déjà planqué au fond du kayak. A 6h45 je glisse déjà sur l’eau. Devant moi le golfe de Porto-Vecchio, chose incroyable une houle de 1 mts de nord me pousse vers mon objectif, le bulletin météo de ce matin n’en parlait pas. Je saisi cette opportunité pour filer à bonne vitesse. La baie est profonde et le Ponant encore endormi commence à s’ébrouer, je sais qu’aujourd’hui je vais encore avoir droit à un cours de vent contraire, je suis prêt pour passer ma thèse d’ailleurs ! La mer est très brouillonne mais à chaque ondulation je pars en surf, un vrai plaisir grisant. En plein milieu j’émets un appel par VHF au sémaphore de la Chiappa pour signaler mon passage, une habitude que j’ai pris à chaque passage de phares gardés par les marines nationales locales. Nous dégageons canal 15, la voix me semble familière, et pour cause. C’est un copain qui est de veille, il m’a vu hier au large en descendant en voiture de Solenzara. Ça sent la maison tout ça. Je poursuis en rasant la côte je n’en ai plus pour longtemps, le vent d’ouest va arriver pour l’heure de l’apéritif. Nous longeons les plages de Palombaggia mondialement connus, mais je n’y vois que désespoir et vanité humaine. Des immenses demeures vue sur la mer, qui sans exception sont toutes volets clos. J’aurais envie d’appeler cette région la « côte des lits froids »!  Certain locaux ont vendu leurs terres sans aucun scrupule et des milliardaires ont le droit de bétonner le littoral pour quelques petites semaines estivales, le reste de l’année tout est fermé. Les prix ont flambés, en 20 ans il faut multiplier par 200 le prix du m² ! Les locaux ne peuvent plus construire, les habitations à bas coup sont aux oubliettes… Je reprends mon voyage, je ne veux pas rentrer dans la polémique sur la spéculation. Tiens la mascotte fredonne une chanson de Charles Trenet : Boum, quand la maison fait boum… (Rire). Vers 11h je suis à quelques encablures de la baie de Santa Ghjulia, mais qui a appuyé sur l’interrupteur du ventilateur ? Je m’amarre quelques minutes sur une bouée d’un corps mort et m’accorde un café-gateau, avec quelques étirements. Je me lance, le vent va être trois quart avant tribord, yakapagayer ! Brève traversée mais sportive, je me retrouve en face, je rase les cailloux car la brise fraîchit. J’avance tout doucement, je ne suis plus pressé, je dois juste continuer sans fléchir. Vers midi je trouve une brèche, je m’y engouffre, c’est l’heure du casse croute. Deux palettes gisent sur les cailloux, il me vient une idée. Je les traine sous un arbousier et m’en sert de lit. On est en Corse, non ? Alors on fait la sieste. A l’ombre, la brise me rafraîchit je m’endors comme une masse. 20’ de bonheur. Le vent est encore plus fort, c’est son histoire, moi je vais toujours vers le sud. Je traverse le golfe de Porto-Novu, les rafales sont tellement violentes que j’ai l’impression qu’elles vont m’arracher mes pagaies, mais je suis joyeux, je connais le coin par cœur, je sais où me planquer en cas de pépin. Comme un Cherokee je louvoie en guettant les bourrasques, je m’amuse comme un diable, car je sais où je veux aller. Au 26éme kilomètres j’atteins enfin ma catiche, c’est de là que demain matin je tenterai la traversée du golfe de Santa Manza, assez dangereux par vent fort d’ouest. Il ne me reste plus que 17km pour atteindre les Lavezzi, je peux vous dire que ces derniers kilomètres je vais me les savourer un par un.

Les rendez-vous d’arrivée :

Arrivée officielle :

Au phare des Lavezzi vendredi 5 octobre à 11h, des vedettes partiront de Bonifacio avec tous les primaires de la ville et ceux qui le désirent.

Arrivée officieuse :

Devant la capitainerie du port de plaisance de Bonifacio vers 16h00-16h30

Soirée retrouvailles :

De suite après le pot du port je reprendrai la mer avec mon kayak pour rejoindre la baie de Paragan avant la nuit et je vous attendrai pour une soirée pique-nique au bord de mer. Histoire que vous viviez ce que j’ai vécu pendant ces 4 mois. Chacun amènera son panier. Jo Zef et Norra s’en lèchent déjà les babines !

Arrivée que j’ai rêvée pendant toutes ces semaines de raid :

Samedi 6 octobre avant le lever du soleil, (c’est-à-dire 7h) je repartirai en kayak pour rejoindre mon Cabochard qui m’attend depuis si longtemps dans son mouillage secret. Ceux qui veulent m’accompagner avec leurs embarcations sont les bienvenus.

A pluche !

Une maîtresse sacrément jalouse…

2 octobre 2012
Finalement tout a séché, la paix retrouvée...

Finalement tout a séché, la paix retrouvée...

J’en vois le bout de ce voyage, pourtant rien n’est plus difficile qu’une arrivée, la houle est en voie d’atténuation, je n’ai qu’à m’appliquer et tout ira pour le mieux. Je me suis reconstruit cette bulle qui me protège, elle m’est nécessaire pour éliminer les gestes parasites qui peuvent devenir dangereux. Le vent s’est mis à l’Ouest, le Ponant (c’est son nom)  est sincère, pas de traitrise, il prend force vers l’heure du déjeuner et s’endort au coucher, je connais son caractère je n’ai qu’à être prudent. Je pars juste avant que le soleil se lève, j’adore ce moment de grâce, les ténèbres disparaissent et laissent  la lumière nous remplir d’espoir. En longeant la côte je devrais être à l’abri, le courant est favorable j’en profite pour faire bonne route. A ma grande surprise pas de rafale, bien au contraire, juste une brise de nord qui me pousse vers mon rêve d’arrivée. La côte sableuse et rectiligne a laissé place à une berge rocailleuse. Comme en vélo, je n’aime pas les grandes côtes longitudinales, elles minent mon morale et le rythme s’en ressens. Je viens de rentrer dans le département de Corse du sud, un peu à la maison. Sur le balcon d’une villa je vois deux personnes aux jumelles qui me font des signes, je ne les connais pas apriori mais eux oui, ils m’applaudissent et m’envoient de grands saluts. Un petit geste qui me donne du baume au cœur. Les montagnes se jettent dans la mer, la nationale est en surplomb, je continue mes rêveries, je suis heureux, j’essaie de déguster chaque instant. La houle semble se fatiguer, tant mieux je n’aime pas sa compagnie. Depuis la corniche je vois un couple s’agiter, je suis sur que c’est pour moi, je suis seul en mer. La route est haute et il m’est impossible de reconnaitre qui est ce. Puis j’entends la voix de ma tante et de mon oncle. Je suis tout remué, je ne peux pas m’arrêter la falaise est trop abrupte, on s’échange des signes et je glisse vers le sud. La brise est toujours en ma faveur, un vrai bonheur, je surveille devant moi car je sais que l’ouest a une frontière géographique à partir de la baie de Favone. Je redoute le golfe de Pinareddu, il peut être très ventilé par Ponant mais Eole est clément, je suis poussé par un noroit de bébé. Là- bas au sud c’est l’entrée du golfe de Porto-Vecchio, je perçois un voilier qui tire un bord avec un fort vent d’ouest, j’ai compris où finissait ma journée. A l’île de Pinareddu il y une passe avec une toute petite plage pas accessible par la terre, c’est là où je vais monter mon camp. La barre bleue nuit qui annonce le fort vent est fixe à environ deux kilomètres, je prends mon temps pour aménager ma tente. Tout est trempé, le grand soleil va enfin tout sécher. J’ai pris l’habitude de ne pas mettre de suite ma sur-tente, pour la faire bien sécher à plat. Ma valise communication pèse environ 6kilos, rajoutez mon sac à dos étanche de 4 kilos vous avez 10 kilos de poids pour maintenir plaqué au sol mon abri de toile. J’étale tout, ces deux jours de pluie abondante ont tout trempé. Je suis en train de quitter mes bottes et mon lourd pantalon qui me sert d’étuve quand une violente bourrasque me surprend. Je ne m’inquiète pas plus que ça, le poids dans la tente la bloquera, cela fait des années que je procède de la sorte. Mais voila dame Méditerranée certainement jalouse me voulait tout à elle, elle sait à quel point je n’aime pas me baigner, alors elle a fait appel à Eole pour me faire tout envoler et la rejoindre dans ses entrailles ! La tente se lève un peu, je me dis tant mieux cela séchera son dessous, mais une deuxième encore plus violente la monte à 90°, mon matos glisse, la glissière n’est pas fermée, comme par enchantement la troisième rafale expulse le tout et voila que ma North Face se transforme en voile et roule sur la mer. Ni une ni deux je pars comme un malade sur le récif et me jette à l’eau pour essayer de la bloquer. Mon duvet flotte ainsi que mon matelas de sol, mais à 20 mts de moi je vois Norra qui dérive vers le large. Je ramène d’abord tout mon barda sur la plage, je jette de grosses poignées de sable dans ma « maison noyé » et pars en crawl chercher la petite mascotte. Je reviens, je suis essoufflé mais tout est sauvé. C’est bizarre le sable a des traces rouges, je m’aperçois que je me suis entaillé le pied en courant sur les cailloux coupants. Je n’ai pas le temps de me plaindre, je dois tout rincer à l’eau douce. Derrière moi en hauteur il y a une grosse villa fermée, je suis sur que j’y trouverai un robinet. Je le trouve mais rien ne sort, je cherche une trappe de visite en espérant qu’il n’y a pas d’alarme, j’ouvre la vanne et dessale tout mon matos. Norra s’offre un bain de soleil pour sécher et moi je me suis baigné malgré ma réticence à cette activité. Quand femme veut Dieu le veut. Je ne suis plus qu’à 39km des Lavezzi , mais cette leçon supplémentaire m’a encore ouvert les yeux sur ma concentration qui doit rester des plus sérieuses jusqu’à la fin.

PS : A quelques kilomètres de l’arrivée Jo Zef a failli être veuf, vous avez dit aventure !!!

A pluche !

Orage et rage

1 octobre 2012
Un poussin aux airs scandinaves...

Un poussin aux airs scandinaves...

Je sens que tout le monde me donne déjà la victoire finale, j’ai même donné le jour de mon arrivée, vous ne pouvez pas savoir comme je m’en mords les doigts. Je suis superstitieux sur ces choses là et aujourd’hui j’ai payé cash ma vantardise. Petite pluie scandinave pour mon départ, je suis rodé j’en ai eu deux mois en Scandinavie. La passe de l’étang de Diana s’est bien calmée mais reste tout de même turbulente. Je bifurque plein sud, le courant est en ma faveur, que du bonheur. Les montagnes sur mon tribord sont noyées sous la pluie, la Corse a souffert d’un été de canicule et cette eau est bienfaitrice. Je ne supporte plus mon ciré, je pagaie en t-shirt, l’eau du ciel me rafraîchit. Je tente de rester dans la veine du courant qui me fait gagner pas loin d’un kilomètre par heure. Le jeu en vaut la chandelle, je lis la mer, c’est un exercice que j’applique depuis que je suis gamin. Pendant 5 heures je carbure à 5 km/h, puis le vent bascule sud, la guerre est déclarée. Je n’ai aucune possibilité de replis, la houle de Sud-est rend l’accostage quasi impossible, je dois avancer. L’orage éclate, le vent fraîchit, je ne dois pas flancher, je me mords les lèvres, tout le monde s’impatiente et moi le crétin de service j’ai donné une date de finish. Le vrai marin ne se le permet jamais, je suis un rigolo, je peste, je rage, je m’en veux. Ma moyenne chute, cela fait 7h que je suis parti et il me reste 8 petits kilomètres. Ma solitude s’accentue, je cogite, je suis plus ou moins à 3km des côtes si ça se dégrade encore plus ce sera ma seule solution. Les rouleaux briseront Immaqa mais je m’en sortirai quand même, la mer est encore chaude. Je m’applique, mes coups de pagaies doivent être précis et puissants, le vent le voit différemment. Je gagne du terrain puis l’orage passe mais pas le vent, la mer se calme, je reprends le rythme. Finalement je beach Immaqa sur une plage protégée de la digue du port de Solenzara. 10h de folie pour 36 minuscules kilomètres. Je ne suis même pas fatigué, l’endomorphine que j’ai développé sur cette journée m’a anesthésié les bras et pour l’instant je suis une pile électrique. Je grimpe les cailloux du port et m’accorde une longue douche chaude offerte par la gentille équipe du port qui m’a de suite remis. Il me reste encore 60 km pour les Lavezzi, mais de grâce ne me demandez plus quand j’arrive…

A pluche !

Dernière ligne droite « corsée »…

30 septembre 2012
Bivouac dans l'étang de Diana, au coeur de l'histoire...

Bivouac dans l'étang de Diana, au cœur de l'histoire...

Vous devez vous demandez où était bien passé l’aventurier à cloche pied, le nomade errant un poil cabochard, qu’étaient devenues les mascottes, sur quelle mer voguait Immaqa !!! Rassurez-vous nous sommes là, toujours à flot. Hier matin la houle était forte, les orages claquaient et la pluie incessante. Plus que 120km pour toucher notre but, alors pourquoi prendre des risques, je renonce au départ, de toute manière, je me sens vidé mentalement. Le changement de monture demande une nouvelle concentration et ma première journée de kayak m’a rétamé. J’appelle ma princesse, elle peut venir me rejoindre. J’ai une petite idée pour nous ressourcer. Pas loin d’ici l’établissement Riva Bella m’avait maintes fois remis sur pied, le gauche bien sur, je crois que c’est le moment de nous offrir une après-midi de balnéothérapie.Sabrina nous reçoit avec un grand sourire, la première demi-heure sera consacrée à des massages d’eau de mer en piscine, pendant ces trente minutes toutes sortes de jet d’eau masse des parties bien précises du corps. Puis Linda prend le relais, sur une table de massage avec musique relaxante, ma bienfaitrice s’adonne aux moyens d’huiles essentielles à une relaxation exceptionnelle de mon corps saturé de plusieurs mois de contraintes. Je me laisse aller, je sens ses mains qui trouvent des muscles noués, tuméfiés, crispés. Elle sait remettre tout cela en place. Pendant cette demi-heure, je fais un lâché prise fantastique, pour me sortir de cette léthargie j’admire un couché de soleil qui illumine un étang avec les montagnes corses comme fond d’écran. Ce n’est pas fini, dans une sorte de solarium je rejoins Véro, allongés sur nos tables nous sommes irradiés d’ondes déstressantes avec des diffuseurs d’huiles essentielles relaxantes.  Il fait déjà nuit, je suis sur un nuage, je ne me souviens plus de grand-chose, je plane… Un grand merci à la direction du centre de thalassothérapie de Riva Bella qui nous a invité et une énorme bise pour Sabrina et Linda qui m’ont donné beaucoup de leur énergie… Ce matin la houle a légèrement fléchi et je peux finalement reprendre la mer. Je suis bien dans mon corps et dans ma tête. Les automatismes reviennent, je suis plus à l’aise qu’avant-hier, je me fixe l’objectif d’atteindre l’étang de Diana. La météo me donne un vent faible de nord et une houle de 2mts mollissant. Encore un au revoir avec Véro, mais nous savons que le pire est derrière. Je reste vigilant je connais trop bien la Méditerranée pour ne plus être attentif, la houle est croisée et le vent léger me pousse. Je ne sais pas comment sera l’entrée de l’étang, j’espère qu’il y aura un passage assez sain pour que je puisse m’y engouffrer. Je pagaie le cœur léger, malgré que les montagnes soient d’un noir orageux. Je suis sur le qui vive, je ne peux pas rester trop prés de la côte de peur d’être roulé sur la plage et ne veux pas être trop loin en cas d’orage violent. Un juste milieu, un peu comme la vie. J’avance bien, les épaules qui ont reçu des soins attentionnés n’ont plus envie de se plaindre et mon morale est au beau fixe. Au bout de 5h je devine la tour génoise qui identifie l’entrée, mais la foudre se rapproche, les éclairs ne sont plus trop loin, je sens une petite correction arriver. A 2km de la bouche de Diana, l’orage éclate, violent comme seule la Méditerranée sait le faire, le vent de terre déboule sans prévenir très violemment, je ne suis pas trop inquiet, il faut que j’augmente ma cadence de pagaie et être patient en attendant que le grain passe. J’avais noté la route à faire sur mon compas, la visibilité devient nulle, je n’ai qu’a suivre le bon cap. Je sais que c’est un coup de mes anges gardiens, une pluie si violente va écraser la houle et la passe de l’étang me sera plus docile. Les rouleaux m’encadrent mais au milieu le chenal me permet de passer sans casse. Le courant est d’une violence inouïe, je dois me mettre dans le rouge pour pouvoir accéder à un petit km/h ! Un coin de sable absolument sans ressac reçoit Immaqa, la pluie cesse quelques instants. Je sais que c’est une courte trêve, je m’active à monter ma tente juste à temps. La pluie revient pour une deuxième couche. Sous mon abri de toile je retrouve le confort du bivouac en kayak. Loin du grand nord je me remémore tous ces kilomètres parcourus, je ne suis plus qu’à moins de cent bornes de mon objectif. Pour tous ceux qui trépignent de me voir aux îles Lavezzi, je prévois une arrivée sous réserve de beau temps vendredi en début d’après-midi. Pour savoir où me croiser connecter vous sur le parcours en direct et ma balise spot en temps réel vous donnera ma position.

Je tiens aussi à féliciter Thierry Corbalan qui a réussi hier à traverser entre l’île d’Elbe et la Corse en mono palme. Le mauvais temps était de la mise mais sa détermination lui a permis de réaliser son rêve. Bravo Thierry !

A pluche !

Corse olympique !

28 septembre 2012
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Dumé: Porteur de flamme d'accord, mais surtout offreur d’énergie...

Me voilà enfin prêt sur une plage en face de l’île d’Elbe. Je n’aurai pas traversé les 54km qui m’en sépare mais vu l’état de la mer je suis apaisé d’y avoir renoncé. La houle se brise sur la berge et je pressens un départ sportif. Dume a repris le relais de Steve et je suis tout heureux d’être en sa compagnie. A l’embouchure du fleuve Golo je remonte Immaqa, j’ai du mal à croire que je suis en Corse, je dois me pincer pour en être bien sur. Quel bonheur de retrouver Dumé, il vient de remporter son 13éme titre de champion du monde de triathlon à Las-Vegas, une sorte de routine. De sa voiture il me sort un objet sous étui ! Depuis plus de trois mois que je suis parti j’en ai loupé des news, je n’ai rien vu des JO de Londres. Sous mes yeux, mon « frangin choisi », sort comme par magie le flambeau qui a transmis la flamme olympique depuis Olympe en Grèce à la capitale Anglaise. Il a eu l’honneur d’être ce porteur de flamme, symbole de la lumière éternelle. Nous déjeunons ensemble sur la plage, seuls au monde, des grands moments de sérénité. Je dois reprendre le cours de mon aventure, presque une semaine que je trépigne.  Je mets mon kayak face aux déferlantes, mais je me sens maladroit, je ne suis pas assez concentré, pas encore dans le travail qui m’attend. Dumé me pousse mais les vagues ont reçu un contrat de la Méditerranée jalouse de ma longue absence. Je passe avec beaucoup de difficultés les rouleaux qui se brisent sur le sable. Immaqa se met en travers, sa stabilité n’est plus à prouver mais je peine à sortir des rouleaux compresseurs. Je ramasse de gros paquets de mer sur la tête, je suis trempé de la caquette à la prothèse. Finalement j’ai passé la barre, Dume me salue une dernière fois, je reprends ma « kayakerie » vers le sud. Le vent est nul mais la mer est désordonnée, houle croisée de sud-est et de nord-est. Je me fixe 20km car il est déjà tard. Je monte, je descends, les images de mon périple en mer de Botnie me remontent au visage, je dois retrouver mes automatismes. Le bout de la commande du safran a sauté de son réa, je dois me déhancher pour remettre avec ma pagaie mon gouvernail en action, j’ai oublié de fixer ma montre sur mon tableau de bord, je ne suis pas à l’aise. Je tente de me concentrer, cette sortie m’est nécessaire, une remise à niveau comme à l’école. Finalement il m’aura fallu 5heures pour parcourir ces 20km de cabotage. Je prends l’option de m’arrêter dans le port de Taverna, qui est très bien abrité de la houle grossissante. Un port abrite les bateaux mais y monter la tente y est plus compliqué. C’est vrai,  je ne suis plus en terre étrangère, Daniel leader du groupe musical I Mantini m’attend, ce soir je dormirai chez lui. Le nomade errant cherche dans son voyage son vrai « moi » et pour ça il vit sans toit !!!

A pluche !

Steve sur zone…

26 septembre 2012
Steve à l'essai sur mon vélo, un nouveau raid en perspective!!!

Steve à l'essai sur mon vélo, un nouveau raid en perspective!!!

Le vent n’a toujours pas molli bien au contraire, mais ma décision me permet de rester serein. Steve qui a repris le flambeau avec brio de ma logistique est enfin arrivé. Un pro de l’organisation pas besoin de longues explications il est en connexion avec mes attentes, je peux vous dire que c’est un vrai bonheur de le retrouver. Nous ne perdons pas de temps, nous bossons les images manquantes de mon raid en vélo, nous faisons une matinée cinéma. Puis c’est le petit restau planqué avec des gens très accueillants, qui comprennent à nos t-shirts Arcticorsica, que nous sommes une « squadra ». Une famille d’origine Corse, mais d’il y a quelques générations, qui se sont exilées à Elba pour un fait d’honneur. Ils voient là bas au large l’île de beauté régulièrement et la neige sur les montagnes les pousseraient à faire un pas chez nous, mais pour l’instant cela reste une histoire sombre d’une vendetta du 19éme siècle. Pas possible de payer, on est reçu comme en famille. Mais nous ne sommes pas en vacances, il faut effectuer le transit, vélo, kayak. Nous sortons toutes les caisses du fourgon, l’équipe précédente n’a pas pensé à vider l’eau de mes jerricans et tout est croupi, moisi. Steve, n’a pas besoin de directive, il a déjà tout compris. Minutieusement je vérifie tout, pour ne rien oublier quand mon pote me laissera demain soir à Bastia. Tout est pensé depuis quelques mois mais je ne veux rien laisser au hasard. Une après-midi de labeur à deux, ce soir tout est ok demain il suffira de prendre le ferry pour la Corse. Steve a bien sur participé au stage de plongée Bout de vie mais surtout  à un voyage d’exception en Antarctique avec trois autres adhérents de l’asso. Une croisière australe exceptionnelle grâce à Nicolas Dubreuil. Moi « le grand navigateur » fut le premier à donner à manger aux poissons, ce qui me valut bien des moqueries de mes jeunes protégés ! Malouines, Géorgie du sud, péninsule Antarctique avec un retour mythique par le canal de Drake et le cap Horn. Une faune et une flore encore intactes, un souvenir fantastique.

Voilà un p’tit bout de vie partagé. J’ai lu avec attention vos mots et vos réactions suite à ma décision sage de ne pas tenter cette balade de 54km, je vous en remercie du fond du cœur. Dés que je serai en mer sur les côtes corses, je pourrai vous donner une date presque juste d’arrivée aux Lavezzi. A cette heure il m’est absolument impossible de dire quoi que se soit. Je vous souhaite tout le meilleur du monde.

PS : Les mascottes devront êtres mises en quarantaine dés notre arrivée en Corse, vu dans l’état de crasse avancée dans lesquelles elles se trouvent. Interdiction formelle de s’approcher dans un rayon de 10mts sous risque de contagion !!!

A pluche !

Le lancer de clé façon toscane !!!

22 septembre 2012
Une pale copie des côtes corses, vraiment pale la copie!!!

Une pâle copie des côtes corses, vraiment pâle la copie !!!

Je vais essayer de rester sobre et optimiste mais quelle journée sombre. Un sale coup pour le moral, depuis la Suisse je dors en auberge, je récupère mieux et surtout c’est bien plus pratique que de trouver des coins pour monter la tente, entouré de routes bruyantes et mal fréquentées. Les hôtels sans étoile me conviennent parfaitement, hier soir ce fut le cas. Une gentillesse à toute épreuve une fois de plus, je n’arrive pas à connecter mon PC avec le wifi de l’hôtel, le patron appelle sans frais son spécialiste qui règle ma connexion. Pas de demi-pension mais on me recommande le petit restaurant des Quattro Gatti à quelques pas. Un coin sans éclat où la famille bosse en cuisine pour régaler ses amis-clients. Mon menu est toujours le même, une grosse salade mixte avec un immense plat de pâtes. Massimo est au petit soin et on partage nos vies, ancien militaire il est à la retraite et tient cette gargote sympathique. Je suis soigné, la conversation se dirige en face sur mon île, d’origine sarde il a de la famille à Ajaccio. Je lui dis que cette ville n’est pas la Corse sur le ton de l’humour, on passe une belle soirée. Au moment de payer, il voudrait que je lui écrive un mot souvenir qu’il affichera dans sa salle. Je ne pourrai pas régler, je suis son invité. Avant de partir il me demande d’être prudent demain, la route jusqu’à Livorno est dangereuse.

7h15, c’est parti, je suis sur la via Aurelia, route construite à l’époque par l’empereur Aurélien qui avait créé cette voie entre l’Hispanie et l’empire romain sur les bords de la Méditerranée. Nous sommes samedi et le trafic est intense, c’est une vraie fourmilière avec  une indiscipline totale. Je serre au maximum la bordure droite sans pour autant oublier de me garder une marge de sécurité en cas de perte d’équilibre. J’avance vite, pas de dénivelé à déclarer. Massa est une grosse bourgade, capitale du marbre. Des feux rouges les uns derrière les autres et le manque de civisme tient la dragée haute. Je serre les fesses ! A un sémaphore un rigolo, avec trois autres copains, vitre ouverte, me frôlent. Ils jubilent de me sentir en difficulté, mes sacoches touchent sa portière, je sens que je vais m’étaler au ralenti. Je récupère le coup mais finis quand même par terre sans gravité. Une jeune fille m’aide à me remettre sur selle et engueule mes assaillants. Je suis en ébullition, cogner ou  ne pas cogner, telle est la question ! J’ai une idée, je confie mon vélo à ma salvatrice et m’approche de façon timide des quatre canards avec un « o ». Je joue le mec qui boite, qui est un peu ému, la tête baissée sans fixer le conducteur, je m’approche de sa portière. Le feu est rouge et il est coincé entre plusieurs voitures. Comme un félin je bondis, ma main pénètre le cockpit de la bagnole et je décroche les clés du véhicule qui s’arrête net. Je m’applique et avec une dextérité de lanceur de baseball lance le trousseau de clé de l’autre côté d’une haie grillagée. Je grimpe sur ma bécane et n’attends pas mon reste. Une panique noire s’installe au carrefour, les klaxonnes s’en donnent à cœur joie. Je quitte la route principale pour passer par des petites ruelles pour enfin quitter cette drôle de ville. Je remercie la jeune fille qui m’a servi de guide et reprends ma « pédalerie » avec quelques éclats de rire bien mérités. Ce n’est pas une première ce style de « joke » mais c’est vrai que cela faisait longtemps que je ne l’avais pas mis en pratique. Œil en coin je me méfie quand même un peu mais rien à l’horizon, au moins ce soir sur leur Farce Book ils pourront se faire « liker » ma blague. Les mascottes en redemandent ! Le trafic est très chargé et jusqu’à Viareggio c’est l’enfer.  Dans le sens inverse je croise un accident monstrueux, les voitures se sont télescopées et de l’hémoglobine jonche le sol, heureusement qu’on n’était pas dans le coin! Sur 10km avant l’entrée de cette hideuse ville balnéaire sans âme, les bas côtés sont jonchés de détritus comme aux abords des capitales africaines, une vraie désolation. J’évite de passer dans ce nid à touristes et continue Sud-est. Je vois de loin la ville de  Pisa, la tour est toujours penchée, pas besoin d’y aller, on ira quand elle sera droite ! La journée continue, moins de véhicule mais toujours autant de détritus et « crouton sur la fondue », des demoiselles très peu vêtues sont aux abords de notre chemin. Les mêmes gabarits que celles rencontrées en Allemagne. J’ai droit à des : Ciao bello ragazzo !!! Ouais les filles, bello ok mais ragazzo, chu plus trop de la dernière pluie ! Je m’approche de Livorno tout en restant sur la via Aurelia, mais il y a un truc qui cloche, il me semble être sur une autoroute… Mais on y est sur l’autostrada, banzaï, va falloir décrocher sinon on va finir en pâté pour chien. Grâce à ça je révise mon italien, toutes les insultes de la terre me sont chantonnées par les Madmax du coin. Finalement je trouve une « uscita » et rejoins le bord de mer. Je peux vous dire que je suis plus cuit que si j’avais gravi le Mont-Blanc avec mon semi-remorque ! Le vent du Sud avait envie de nous revoir et en plein dans la poire, on subi son effet. Qui m’avait dit que jusqu’à Piombino c’était fade et plat comme  Hollande, le pays pas François quoi que! Une côte de 150 mts pour finir de me cuire, j’ai l’impression qu’il y a des tribunes avec un public drapé de blanc qui a le pouce en bas pour ma mise à mort !!! Je quitte enfin la grande route pour me retrouver dans un petit village au nom de Quercianella, une auberge vue sur la mer m’accueille, je peux vous dire qu’on revient de loin pendant ses 100km !!! Piombino n’est plus qu’à 68km  par des routes qui semblent tranquilles.

PS : Les mascottes m’ont remis officiellement la médaille d’or du lancé de clé. Un jour je vous raconterai comment j’ai procédé avec celle d’un bus qui devait nous amener à l’aéroport de Bari (Italie du sud) après une finale de coupe d’Europe OM-Etoile rouge de Belgrade. Le trousseau doit être toujours au fond du lac que j’ai réussi à atteindre après un beau lancé olympique…

A pluche !