Bout de vie, saison 2016-2017

31 août 2016

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La saison 2016- 2017 est déjà là, en voici les lignes principales.

19 au 25 septembre dix jeunes amputés sont invités en Corse à passer une semaine en mer pour être initié à la plongée sous-marine.

Du 6 au 8 octobre, les Ecrans de l’aventure de Dijon, pour fêter leurs 25 ans, ont sélectionné le film Frères de sport de Bixente Lizarazu. Puis hors compétition pour illustrer les 25 ans d’aventure le film de Jean-Charles Marsily « Giramondu » sera présenté avec 9 autres documentaires. Un sacré honneur pour le simple et « pôvre » Cabochard que je suis !

Du 10 au 15 octobre accompagné d’un peloton d’amputés cyclistes nous traverserons en vélo la Corse du sud, étape le matin rencontre des scolaires l’après-midi. Des cols et des Ecoles. Cette année Dominique Benassi 15 fois champion du monde de triathlon sera l’animateur avec comme support un film de son parcours qui se nomme : Ma vie sur une jambe. Opération financée par la Fondation d’entreprise Française des Jeux.

26 octobre conférence privé pour le rotary club de Menton qui va s’engager financièrement au côté de Bout de Vie, initiative qui me touche énormément son nouveau président Antoine Mari est un ami d’enfance.

Du 29 octobre au 1 novembre, stage de survie en Corse du Sud. 6 personnes valides et moins valides vont arpenter le maquis hors des sentiers battus pour une initiation à la vie sommaire dans la nature.

25 novembre le documentaire Frères de sport a été sélectionné par le Festival du film d’aventure de Lyon Quai du départ.

Fin novembre, à bord du Porte avions Charles De Gaulle je faire être nommé Chevalier de l’ordre national de la Légion d’Honneur.

Du 28 février au 2 mars, stage de survie en Corse du Sud. 6 personnes valides et moins valides vont arpenter le maquis hors des sentiers battus pour une initiation à la vie sommaire dans la nature.

Du 9 au 25 avril expédition Avannaanut (vers le Nord en groenlandais) 4 jeunes « différents » vont me suivre sur les pas de Paul Emile Victor. En chien de traineau avec des chasseurs locaux nous glisseront jusqu’au glacier de Eqi, là où l’équipe de PEV a observé l’un des plus grands glaciers de l’hémisphère Nord.

Du 15 juin au 15 septembre j’embarquerai avec mon vieux complice, le kayak Immaqa (peut-être en groenlandais) sur la côté ouest du Groenland, depuis Ilullisat pour aller le plus au nord possible pendant ce bref été, un voyage de l’intérieur, juste entre la nature et mes sens. Je laisse le soin aux « autres » aventuriers de dénoncer le réchauffement climatique où d’aller à la rencontre de l’autochtone, la poésie, la rêverie et une vie sans boiter seront mes seuls messages.

Puis pour ceux qui me connaissent un peu plus, si si ça existe ; attendez je compte : un, deux, et vous. Je vais ramener « mon » Cabochard sur la côte pour sa nouvelle vie. Ce n’est plus une page, un chapitre, mais un nouveau livre qui s’écrit.

N’oubliez pas que Bout de vie c’est vous alors continuons droit devant nous, un léger coup d’œil sur le passé, une tête en l’air pour l’avenir mais un immense sourire pour le présent qui doit être mangé sans laisser aucune miette.

Je vous embrasse bien fort, la mascotte se joint à mes côtés aussi…

Le Cabochard vous écrit…

17 juin 2016


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Rencontre très riche et émouvante du constructeur du Cabochard à Port St Louis du Rhône

Rencontre très riche et émouvante du constructeur du Cabochard à Port St Louis du Rhône

C'est dans ce hangar qu'est né le Cabochard

C’est dans ce hangar qu’est né le Cabochard

On ne savait pas encore ce que l'on allé vivre...

On ne savait pas encore ce que l'on allé vivre...

On ne savait pas encore ce que l’on allait vivre…

Cela fait trop longtemps que je voulais prendre la parole, mais ma pudeur ne m’a jamais autorisé au premier pas. Je me nomme Cabochard, j’ai bientôt 46 ans, mon ethnie est celle des « Pointus », issu de la grande famille noble « Des prestigieux bateaux en bois », je vais vous raconter ma naissance, mon histoire, ma vie, mes peurs, mes rêves, mes folies, mes caprices, mes armateurs…

Il y a très longtemps, dans les années 1900, une graine emportée par le vent, germât sur une terre de la côte ouest d’Amérique du nord. Une pousse surgit, elle s’envola vers le ciel, puis son pied se renforcit, grossit. Les tempêtes l’assaillirent, de froid rustique en canicule estivale, l’arbre a su s’implanter, s’affirmer, les humains l’appelèrent Pin d’Oregon d’autres Pin Douglas. Les années passèrent, entre-temps il avait entendu parler des hommes qui s’entretuaient. Un jour, un bucheron qui l’avait repéré depuis longtemps, l’a abattu, élaguer et mis à sécher dans une immense bâtisse. Le temps continuait à filer, son séchage était parfait, alors sa folle aventure pouvait encore s’écrire. Printemps 1969, il fût chargé sur un cargo à destination du vieux continent, c’était la première fois qu’il sentait le roulis, je vous rassure, il n’était pas seul, les cales grouillaient de ses congénères. Après plusieurs semaines de mer et deux dépressions tropicales, les billots arrivèrent enfin dans le sud de la France. Stockés sur les quais de Port St Louis du Rhône, un brave charpentier, recherchait la perle rare, l’essence la plus adaptée à la construction d’une commande. Enfin sélectionnés, ils allèrent être entreposés dans un hangar de tôle ondulée, à l’abord d’un petit port en berge du fleuve Rhône. Paul, venait de recevoir une commande d’une unité de 10mts destinée à la pêche au thon. Son premier travail était la réalisation d’une maquette au 1/10éme, les côtes devaient être précises, puis grâce à ce modèle réduit, les gabarits étaient confectionnés. C’est là où je prenais naissance ! Mon « papa » était un pied-noir d’Algérie, d’origine italienne, sa vie, c’était la ville de Ténés, sur les bords de la Méditerranée d’Afrique du nord. Depuis plusieurs générations ils étaient charpentiers, de père en fils ils donnaient naissance à de magnifiques barques de pêche. La guerre d’Algérie devait leur faire fuir leur contrée natale et fruit du hasard, ils débarquaient en Camargue. Le pays de St Louis du Rhône était composé d’exilés grecs et pied-noir, chacun devait s’adapter à cette nouvelle existence et la famille de charpentiers, Cacciutolo, commençait une nouvelle vie. La maquette acceptée par le futur heureux armateur, Paul assemblait, découpait, rabotait, clouait au plus précis. Chaque pièce était essentielle, aucunes n’avaient droit à la faute d’inattention. C’était un solitaire au grand cœur, mais tous les enfants du village ne le lâchaient pas, c’était le spectacle de ce petit coin de paix. A l’époque la Camargue était sauvage, sans ceinture de raffineries. Le soir pour se débarrasser de trop de copeau, il calait quelques lignes à loup et dorade, un air de liberté lui faisait oublier sa terre si soudainement abandonnée. Au petit matin, machinalement il ouvrait la porte du hangar, j’étais là, en pleine construction. Mes côtes n’étaient pas flottantes, je devenais solide, je savais que bientôt j’allais chercher le large. En deux mois je pris naissance, en 60 jours, des bouts de bois me donnèrent le nom de Cabochard…

17 juin 2016, 13h34, le téléphone de mon armateur sonne, cela ne dure que quelques minutes, le grand raccroche et se jette dans mes entrailles, je connais le gaillard, je sais qu’il est triste comme jamais, ça y est il me sale mes coussins. Depuis 33 ans je partage ma vie avec un baroudeur au grand cœur, un bagarreur qui pleure pour un oiseau qui meure. Depuis trois décennies, je console ce grand gosse qui ne fait que réaliser ces rêves, mais aujourd’hui je crois avoir compris que ma vie avec lui devait se finir. Je ne suis pas triste car sans lui je n’en serais pas là aujourd’hui, mais je tiens à vous confier que sans moi il ne serait pas ce qu’il est aussi, sans moi il aurait craqué plus d’une fois. Ensemble on a baroudé, on a fait plein de « trucs » de fou ! Ok, il a écrit dans des bouquins des « petites » histoires mais il n’a pas tout raconté .Aujourd’hui il va falloir que je m’habitue à vivre sans lui. Il en a passé des heures à me poncer, me mastiquer, me cajoler. Combien de fois je l’ai vue partir en boitant de trop de boulot dans mes entrailles. Combien de fois je l’ai découragé, pour qu’il m’apprécie encore plus en mer. Pas un pays, un port une baie où j’ai eu un compliment, je suis un beau bateau, on me l’a souvent dit. Ne croyait pas que j’ai la quille qui enfle mais à force de me le dire je me suis habitué au compliment… J’ai passé ma première partie de vie pépère en bordure de la frontière italienne, au pays des citrons, là-bas j’y ai connu de bref armateur, mais un jour j’y ai vu un gosse blessé qui s’entêtait à monter à mon bord. Ce gamin m’a ému, je savais que j’avais une mission, le sauver ! Alors ensemble on est devenu une famille, une bande à nous deux, seul au monde on est parti à l’aventure, car le monde semblait nous appartenir et il nous a appartenu. La roue tourne, mon confident a trouvé un matelot qui va me ramener à Menton, je vais devoir m’habituer à vivre sans mon « boiteux », je vais conserver son odeur, comme on garde le foulard d’une fiancée quand on part à la guerre. Je crois qu’il est temps que j’écrive toute mon histoire, c’est qu’il va me manquer terriblement le grand costaud…

Comme une bouteille à la mer…

9 mai 2016
Entouré des écris de notre vie d'aventure. A gauche celles publiées, à droites celles qui ne seront jamais publiées!

Entouré des écris de notre vie d’aventure. A gauche celles publiées, à droites celles qui ne seront jamais publiées!

Comme une bouteille à la mer je lance un message. Je ne sais pas si je dois dire incroyable, insensé, ou bien sage. Le Cabochard est en vente ! Le mois d’avril est passé et le poisson ranger dans la glacière, cela faisait quelques années que j’avais cette solution en tête, j’ai fait une fois de plus un pas vers l’inconnu, je dois me séparer de mon « petit » bateau. Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour je puisse écrire ça. Depuis plus de 30 ans nous avons été complice, mes livres lui ont rendu toujours hommage, sur « mes » 4 Thalassa, il fût à l’écran, ma vie a été construite par ce « bout » de bois si sémillant. Mais un bateau est fait pour naviguer, c’est un bon moyen pour approcher une terre inconnue. D’abord sur la table à cartes on définit le nombre de milles restant, puis dans la nuit un éclat de phare apparaît, si le vent vient de terre on s’enivre d’une fragrance de la nature qui s’éveille, puis la côte sort de la brume. On ne parle pas leur langue, on ne connaît pas l’entrée de la baie, la carte n’est pas assez précise pour annoncer les écueils. Alors il faut affaler la voile semi-aurique et la lourde trinquette et réduire l’allure. Le soleil doit être dans le dos pour que les taches claires annonçant des hauts fonds puissent être aperçues, puis quelques maisons pointent le bout de leur toit, l’ancre est mouillée, le pavillon jaune demandant la douane, hissé. Le moteur est enfin stoppé, un vieux reflexe me fait ouvrir la cale-moteur pour voir si tout est en règle, tout l’est, à son habitude. L’envie de descendre à terre, n’est pas systématique, le pays, vu du cockpit me laisse encore un peu de rêve. Comme le dit si bien mon ami Sylvain Tesson : arriver sans être sur de rester, partir en sachant que l’on va revenir. Pendant ma vie de nomade des mers cela a été notre quotidien, un thé trop sucré en Turquie, une cité engloutie en mer Egée, quelques épaves à renflouer à Gibraltar, une Afrique du Nord bien nerveuse devant un invalide de guerre en mode croisière, et des rencontres à n’en plus finir. Le livre d’or du bord est un voyage à lui tous seuls ! Alors pourquoi s’en séparer, pourquoi lui tourner le dos, pourquoi ne plus vouloir humer son parfum de bois vernis ? Parce que ! J’y ai vécu à son bord pendant 22 ans, même ma fille, que j’ai perdue de vue, y a été conçue, mais je n’arrive plus à avoir la fibre pour repartir avec, j’ai d’autres rêves et l’entretenir me prend un temps de folie et une énergie de plus en plus difficile à trouver. Comme je suis maniaque, je le veux impeccable, parfait et pour ça il faut poncer, mastiquer, lustrer, mais les heures filent et de nomade libre, je me sens de plus en plus armateur prisonnier. La décision ne fût pas simple, mais je sais que la vie lui mettra sur sa route un fou rêveur qui songe de découvrir le mare nostrum autrement qu’avec un « truc » en plastique de série. Le Cabochard est unique, en 30 ans je n’ai jamais vu son sister ship, incroyable non ? Tu m’étonnes, c’est avec mes petites mains et beaucoup d’énergie que je l’ai rendu comme il est aujourd’hui. Depuis que j’ai mis des annonces je reçois des demandes de dossier, je ne suis pas un vendeur qui cherche sa marge. Pour moi le Cabochard n’a pas de prix, et ce n’est pas une transaction que je veux réaliser mais une transmission. Ne montera à son bord que le rêveur, celui qui saura être humble, le Cabochard n’aime pas les fanfarons, le marin sera systématiquement refusé, seul l’habitant de la mer sera toléré. Le nouvel acquéreur est un gars qui va devoir supporter mes explications sans « peut-être », mes trucs et astuces qui font de ce bateau presque cinquantenaire comme sorti de chantier. J’ai tout mon temps mais l’heure est arrivée. Ce soir j’écris ces mots tout seul dans la cabane, là-bas au fond du golfe le Cabochard est bien amarré, devant mes yeux sur l’étagère sa maquette et les trois tomes du grand voyage que nous avons fait ensemble, bientôt de lui, il ne me restera que ça. Je suis ému mais pas triste, je suis touché mais pas frustré, je suis « tout chose » mais certain d’un happy end. Voilà mes amis, faîtes tourner cette infos, faîtes que ce petit bateau puisse encore permettre de découvrir de nouveaux horizons, celui qui osera la démarche sera lui aussi un Freeman, c’est si rare à notre époque…

Tout simplement en sur-vie…

10 mars 2016
Le feu qui réchauffe le corps et les âmes...

Le feu qui réchauffe le corps et les âmes…

Créer la cohésion d’un groupe n’est jamais aisé, se lancer dans un stage de survie est une démarche volontaire pour rencontrer l’infranchissable, pour faire face au désir de renoncement sans jamais l’accepter. Alors qu’à l’autre bout du monde, à Bali, la journée du silence était respecté par tout un peuple, ici dans la vallée perdue, les marches étaient automatiquement silencieuses. Ce vide est indispensable pour entendre ce que la nature a de plus merveilleux à nous offrir, sa vibration. La quiétude amène au respect, mais notre vie actuelle n’accepte plus la paix, le calme, la sérénité. Le bruit est un mal sournois qui rend fou les hommes, pendant ces 4 jours de stage de sur-vie, nous essayons d’aller au plus profond de nos âmes. Pourquoi sans cesse absorber des infos qui rendent dingues, néfastes et qui sclérosent notre monde qui est si merveilleux. Alors nous avons fait un pacte avec les éléments pour prendre la peau de randonneurs égarés qui cherchent un moyen simple de s’en sortir. Nos sacs étaient composés du strict minimum, pas de superflus, encore moins d’affaire de rechange, quand on se perd, c’est pour certainement prendre un nouveau chemin qu’on ne pouvait soupçonner. Nuits sous bâche avec la pluie en guise de gardien, récolte de quelques plantes et champignons pour améliorer les nouilles chinoises et quelques astuces pour transformer cette expérience en une image de référence en cas de coup dur dans l’avenir, ont marqué les participants. Patient, souple mais aussi intolérant avec les non-respects des règles, nous avons échangé au coin du feu, les langues se délient toujours, perdre une jambe ou une personne de sa famille est une épreuve, le membre est envolé il ne reste que son souvenir. Pour les plus chanceux on peut le remplacer par une prothèse, pour les autres c’est un fantôme qui de temps à autre apparaît derrière un rideau de larmes. Chacun, du moins je l’espère, est venu chercher, l’infiniment subtile, la clé du jour où il sera égaré, le maquis de cette vallée perdue a des vertus insoupçonnables. Le cabochard que je suis, n’a pas été des plus tendres, par moments mes mots ont lacéré les acquis, ont botté le cul des têtes en l’air. Ma première vocation n’est pas la diplomatie, la vie en autarcie est ainsi, elle ne supporte pas les « moi j’ai fait », les randonneurs du confort qui se perdent au premier lâcher-prise. L’Aventure m’a mise tellement de claque qu’à mon tour je tente de transmettre la réalité d’une aventure de 4 jours avec un guide Freeman. Mieux que des mots des photos.

Un départ pluvieux

Un départ pluvieux

L'importance de toujours savoir où l'on est.

L’importance de toujours savoir où l’on est.

Découverte d'une vieille aire de battue pour les céréales...

Découverte d’une vieille aire de battue pour les céréales…

Le gardien du premier soir de bivouac

Le gardien du premier soir de bivouac

La progression dans le maquis est lente et fastidieuse

La progression dans le maquis est lente et fastidieuse

Après une matinée d'enfer vert le sommet est une libération

Après une matinée d’enfer vert le sommet est une libération

Le nombril de Vénus a multiples vertus que nous avons découvert ensemble

Le nombril de Vénus a multiples vertus que nous avons découvert ensemble

La descente est tout aussi contraignante!

La descente est tout aussi contraignante!

Le coin douche du soir

Le coin douche du soir

Girolles, bolets, pieds de mouton assaisonnés d'ail sauvage.

Girolles, bolets, pieds de mouton assaisonnés d’ail sauvage.

Deux bouts de bois un peu d'astuce et le blessé peut-être brancardés au travers d'un torrent à 8°

Deux bouts de bois un peu d’astuce et le blessé peut-être brancardés au travers d’un torrent à 8°

Concentration jusqu'au bout.

Concentration jusqu’au bout.

L'odeur des petits pains sont en train d'embaumer la forêt.

L’odeur des petits pains sont en train d’embaumer la forêt.

Pourquoi se mouiller les deux pieds alors qu'un peut être au sec!

Pourquoi se mouiller les deux pieds alors qu’un peut être au sec!

Malgré le froid la joie et la bonne humeur était de compagnie

Malgré le froid la joie et la bonne humeur étaient de compagnie

Une lavande des Stéchades

Une lavande des Stéchades

stage de sur-vie douce…

3 mars 2016
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Juste en forme l’accompagnateur!

Je reviens à peine de repérage, Houlà la, les conditions vont être au top. L’hiver qui n’est jamais venu cette année, c’est juste ébroué au bon moment. Les torrents ont repris de leur superbe, le terrain est détrempé à soin et mes copains les sangliers n’ont pas tous fini au fond de la marmite. En deux mots le summum pour un vrai stage de sur-vie douce !

Les 6 candidats sont dans les starting-blocks, le stage va bientôt pouvoir se réaliser. Comme à l’habitude il y a quelques abandons de dernière minute, mais cette fois j’ai anticipé et nous serons 6 au complet. 3 femmes et 3 hommes, un guide un peu boiteux et une vallée encore préservée. Dans le groupe un amputé en plus du Cabochard, la mixité est au rendez-vous. A une époque où l’aventure est virtuelle nous allons nous plonger au plus profond de nous-même. « Krotte en tas » et autres âneries télévisées pourrissent ce qu’est l’aventure. Vivre ses rêves c’est être en osmose avec son environnement, c’est fusionner 6 personnages en une équipe soudée et prête à se surpasser. Pas de feu de friction, ou de larves grillées, mais de la cohésion de groupe, des successions de petits gestes qui rendent la forêt douillette. Les marches seront courtes mais pénibles, le maquis ne prévoit pas le passage des gros sacs à dos, il aime bien voir le rêveur poser genou à terre. Mais pendant ces 4 jours le temps qui passe sera laissé dans le monde de ceux qui courent, ici on est ailleurs. Depuis quelques années maintenant j’en ai vu des sourires entre les gouttes de pluie et de sueurs, des moments de désespoir devant le torrent en cru, des grimaces quand il faut dérouler sa bâche sur un sol détrempé. Je me réjouis de pouvoir guider un petit groupe, qui je l’espère trouvera l’essentielle de la nature, sa quiétude et sa justesse. Les marches seront silencieuses, pas de blabla en randonnant, le bruit est l’ennemi du poète. Le soir auprès du foyer, si les élèves arriveront à l’allumer, ils pourront raconter leurs histoires mais comme par magie la plénitude de la vie de nomade efface d’où l’on vient et qui on est là-bas en face. Le crépitement du feu qui ronronne est bien plus ludique que n’importe quelle chaîne TV. Le craquement d’une branche dans le dos du campement annonce toujours un frisson collectif, bien qu’ici en Corse les derniers ours à avoir vécu sont d’époque moyenâgeuse. Le stage de sur-vie est tout simplement un retour à l’essentiel, à une vie minimaliste où tout le superflu est en mode « indésirable ».  Les gadgets modernes seront temporairement bannis, les écrans ont la fâcheuse manie de flinguer l’instant présent.  Il y a bien un endroit où on doit être attentif, cet endroit, c’est ici au milieu de nous-même. Plus aucun moyen de fuir l’instant présent, de combler le vide qui donne le vertige, de « virtualiser » sa vie pour la rendre plus vivante. Ici le moindre bruit, le moindre souffle, la simple miette trouve enfin sa vraie place.  Je me ferais un vrai plaisir à vous faire un simple récit de cette belle aventure.

Si vous aussi, vous êtes tenté par cette expérience sachez qu’il reste 2 places encore en novembre. Par contre si vous êtes un groupe de 4 minimums je peux étudier avec vous une date et un lieu. Le prix du stage est totalement reversé à l’association Bout de vie.

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Ration pour 4 jours pour 7 personnes!

A pluche !

10 ans, déjà 10 ans

27 novembre 2015

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Le 30 novembre 2005 Dume et moi, nous nous élancions dans une folle aventure, dans un défi qui se révéla une épopée. 18 mois auparavant, l’extravagant rameur Jo Leguen se retrouvait au premier stage de plongée Bout de vie et devant une bouillabaisse il nous lançait le défi de traverser l’Atlantique à la rame. Avec Dume nous relevions le pari sans savoir ce qui allait nous attendre. 18 mois pour bâtir un projet énorme, trouver des sponsors, un bateau et surtout se préparer en ramant comme des galériens. Nous ne voulions pas que participer, nous voulions aller sur le podium, car, oui, c’était une course, nous n’étions pas que les seuls fous. 26 bateaux identiques pour en découdre avec 5500 km d’océan, 3300 milles marins pour devenir les premiers handis à réaliser cette folie. Mais vous commencez à me connaître être mis dans le rang des handis me donne des boutons et en mer ça pique les fesses l’urticaire ! Alors nous avons laissé nos boiteries à quai et nous avons bossé. Des partenaires plus qu’improbables, se sont comme par miracle greffés, au projet. Quand un Prince Albert II de Monaco vous prend par l’épaule pour que vous lui racontiez votre vie de Cabochard « ça trou le cul, non » ! (Pardon!!!)  Et qu’en plus de la soirée organisée à cet effet il sort des billets violets pour un petit supplément, ce n’est pas énorme ! Quand le big boss de l’Agence Spatiale Européenne, t’appelles le 1 janvier pour te rencontrer au plus vite ça donne des ailes, non ? Et le rêve n’est qu’a son apogée. Alors avec cet engouement autour des « pôvres » deux unijambistes têtus, nous avons inventé notre « ramerie » océanique, nous avons essayé de penser à l’impensable. La grue de Bonifacio nous a fait chavirer à maintes reprises, pour voir comment ça fait en mode machine à laver programme essorage ! Nous avons tenté le diable avec les Bouches de Bonifacio en sortant par tous les temps. Mais la plus belle fût la première sortie ! Calme plat et sans courant mais pourtant il nous a été impossible d’accorder nos pelles et je peux vous dire que sur les quais des pêcheurs personnes ne donnaient cher de notre transat ! Mais nous avons bossé, nous avons travaillé comme des gladiateurs pour être enfin au départ à la Gomera aux îles Canaris. Du monde entier, des bateaux identiques étaient arrivés, de toute la planète des poètes allaient se lancer dans un inconnu d’eau salée. Pendant 20 jours nous avons été jaugés, contrôlés jusqu’à ce que la date du 27 novembre arrive. Mais une fois de plus je me suis fais remarqué en allant annoncé qu’avec Dumé nous ne serions pas sur la ligne, que ma petite expérience de marin me disait de rester à quai car un coup de chien de Sud-ouest arrivait pilepoil le jour du départ. Sans attendre leur réponse je repartais à notre Yole numéro 20 (département de la Corse) pour doubler les amarres et donner quartier libre à Dumé. Grosse panique au QG géré par un staff britannique imposant. Mais avant que je prenne ma voiture de location pour visiter la magnifique île  de la Goméra en mode bon touriste, un des organisateurs me rattrape pour me présenter ses excuses car effectivement une dépression impressionnante déboulait sur l’archipel et qu’il y aurait eu une hécatombe dans la flottille ! Et voilà enfin que le 30 novembre nous larguons les amarres, que nous rentrons de plain-pied dans ce rêve sans savoir que cela va être plutôt un cauchemar de souffrance. Le premier soir fût terrible, la nuit nous enveloppait, pour cacher nos visages terrorisés, comment oublier les proches que l’on avait laissé à quai, comment savoir ce que l’Atlantique allait nous réserver ? Le mal de mer me tenait la jambe pendant 4 semaines, mes doutes eux sont restés fidèles jusqu’à l’arrivé. Deux tempêtes tropicales nous ont fait reculer pendant 10 jours, 2 fois 5 jours à se morfondre, 240 heures de tortures mentales ! Puis la routine des jours qui s’égrainent avec un alizé musclé comme on n’avait pas vu depuis plus de 30 ans d’après météo-France, « chouette on va aller plus vite »! Puis le 40éme jour une vague scélérate nous brise le safran ainsi que notre rêve d’arrivée. Mais si malgré une jambe en moins on a su survivre ce n’est pas un gouvernail amputé qui va nous stopper, non mais ! Après une nuit de gros bricolage, que même Mac Gyver semblerait perdu, nous nous en sommes sorti pour reprendre la mer. Cette fameuse même nuit 7 équipages déclenchaient leur balise sat pour être secourus. Finalement au bout de 54 jours 3 heures et 32 minutes nous finissions 3éme en laissant le dernier équipage à 30 jours derrière nous… Et voilà 10 ans ont passé, avec Dumé nous nous voyons régulièrement et notre complicité nous mène là-bas où nous avons réalisé un truc de fou. Interviewé par un nombre incroyable de journaliste mon frère de rame avait repris la citation de Marc Twain : Il ne savait pas que c’était impossible c’est pour ça qu’ils l’ont fait. La yole à été vendue, Franck et Angéla ont suivi le sillage et certainement d’autres ont porté leur prothèse au milieu de la grande bleue. Grace à cette traversée l’association Bout de vie c’est fait connaître, nous avons reçu des centaines de messages plus beaux les uns que les autres, 10 ans après, des inconnus nous interpellent encore pour nous féliciter, 10 ans après !  Mais bien plus fort que tous ces hommages, plein de cabossés de la vie ont, par cette traversée, trouvé une réponse à leur question de vouloir vivre malgré un bout en moins.  Mon premier livre en parle bien sur, deux documentaires illustrent cette transat anglaise et par le biais de ce blog je tenais à remercier du fond du cœur tous les contributeurs à cette course qui restera gravée très longtemps dans mon cœur, dans mon âme, comment oublier.

Pour se remémorer cette aventure les deux documentaires à voir sans modération, juste après les photos.F1000004webF1000007webDSC_5621web

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FR3 Thalassa Dans le même bateau 

Survie: Une comète de bonheur

12 novembre 2015
Comme dans un rêve...

Comme dans un rêve...

Une fine dalle de pierre est en train de rôtir une variété des plus alléchantes de champignons, amanite des Césars, Cèpe de Bordeaux et Rosés des prés, l’ail sauvage rajoute une part de  « léchage » de babines. Cela fait 4 jours que nous « survivons », le monde de la forêt nous a happés, le maquis nous a pris en otage. L’équipe cette fois est réduite, au dernier moment les engagés se sont dégonflés ! Je ne vais pas épiloguer sur ces comportements mais cela me rassure sur ma vue sarcastique de notre société de consommation frénétique. Un click sur son clavier et le dossier est rempli, le chèque signé et expédié. Mais le temps aspire l’urbain dans la spirale des « choses » indispensables à faire et au dernier moment on annule, on fuit ces 4 jours de vie sans écran. Ma démarche étant de remplir, avec ces stages de survie, les caisses de Bout de vie, je ne vais pas me plaindre, mais ma petite voix serait, si je ne la contenais pas, un brin acide. Donc, pour en revenir à cette prise volontaire de maquis, je ne saurais vous décrire en deux mots la joie partagée de ce duo féminin qui m’a accompagné. Les images de référence sont les piliers d’une telle expérience et quand les « élèves » n’en ‘ont aucune, tous reste à bâtir. La Corse est la terre idéale pour cet apprentissage, aucun animal sauvage ne peut jouer le trouble- fête et les pièges sont plus que minimes. A la grande joie de ces néo-aventurières mais à mon grand désespoir, un solide anticyclone, nous assure d’un crapahutage ensoleillé bien loin de conditions orageuses qui créaient une ambiance assez sympa quand on dort sous une minuscule bâche ! Mais ne croyez pas que leur charme m’a anesthésié au point de leur mâcher le boulot !  Pour être aussi confortable que possible le feu est le meilleur des confidents, mais pour en avoir ses soins il faut se transformer en bucheron sans scie ! J’ai pu constater quelques éraflures au vernis à ongles, mais aucune n’a osé se plaindre, le Cabochard en mode survie peut, très facilement mordre. D’un bon pas nous avons gravi des murs de végétation bien loin de sentiers balisés, qui me donnent toujours la sensation d’un monde stérile dés qu’une piste ou un panneau de bois me donne la moindre information. Le but est de se perdre, l’essentiel est de créer un vide envoutant pour se retrouver en situation à la limite de la vérité. Il me plaît de donner les rênes aux stagiaires pour les voir tourner en rond en étant certains de leurs chemins alors qu’ils partent à l’opposé de leur objectif. Ne faut-il pas se bruler les doigts une fois pour comprendre que la braise peut-être « collante », ne faut-il pas avoir négligé une grosse pierre sournoise sous son mince matelas de sol pour racler au prochain bivouac le berceau de sa deuxième nuit à la belle étoile. Mais la nature reconnaît ceux qui veulent vivre, ne serait-ce qu’un instant, sans apparat de confort. Alors qu’une racine de bruyère rougeoyante et quelques braises d’arbousiers nous regroupaient sur des cailloux assez peu confortables une comète nous a offert son plus beau spectacle. Soudain la forêt sombre prenait un manteau de lumière, un rai nous décrochait de la braise et nos petits yeux découvraient une sorte de conte de fées, la queue de l’astre qui venait de se fondre dans notre atmosphère avait la forme d’un S. Jamais je n’avais vu un tel spectacle et ce soir-là mes co-équipières qui avaient fait l’effort se souviendront pour bien longtemps de ce moment de grâce…

Si vous aussi vous aspirez à ce style d’expérience il reste encore un peu de place début mars, les infos sur l’onglet en haut de cette page : « stage ».

A pluche !

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Ua here au ia oe Raiora

31 octobre 2015

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La classe de CM1 CM2 d’Avatoru est silencieuse, le diaporama sur l’expédition Niviarsiaq au Groenland vient de se terminer, c’est le moment des questions. Une petite fille moins timide que les autres lève sa main. Sa tête est ornée d’une couronne de fleurs et elle porte un joli collier de Tiaré, qui lui donne un visage éclatant. Les Paumotus, habitants de l’archipel des Tuamotu, sont un peuple joyeux, et cette petite fille en est la descendante. Sa première question touche énormément le poète qui est caché au fin fond de mon cœur. Combien de fleurs connais-tu ? Je ne sais que dire… Un garçonnet, adepte certainement du sport national qu’est le va’a (pirogue polynésienne), veut savoir combien de race de requins j’ai déjà rencontrés. Un autre revient sur la terre de glace, pour savoir si là-bas au pays de nanoq les enfants vont à l’école. La plus petite me demande : « qu’elle est pour toi la plus belle île du monde », sans hésité un instant je lui dévoile mon coup de cœur. « Pour moi la plus belle île du monde c’est Rairoa » (Ciel infini) francisé Rangiroa. Leur tutoiement ne déroge pas à la règle polynésienne, où le vouvoiement est une histoire de popa’a (blanc de métropole). Txim m’a accompagné pour apporter son témoignage sur l’expérience qu’il a vécu à l’île d’Ataa en baie de Disko . L’échange est fort, les instituteurs sont aussi très curieux mais il est temps de partir, alors à l’unisson les élèves nous entonnent un maururu a vau (chant d’adieu) qui me bouleverse. Une autre tradition veut aussi que l’ami de passage laisse un écrit sur la chemise de celui qui restera, alors avec beaucoup d’attention, je tente de noter quelques mots simple mais important. Voyager ce n’est pas changer de pays, voyager c’est changer de monde… Une jeune fille de 9 ans à peine me remet un collier de fleurs, une autre m’offre des bonbons, quant aux profs ils me font promettre de revenir dès que possible. Le gros dur a les jambes qui tremblent ; du moins une ! Mais tout a une fin, le tournage Frère de sport se termine déjà, entre la Corse et Rangiroa cela nous aura pris plus de 3 semaines. Une chose est certaine cette expérience nous aura marqués au fer rouge, avec toute l’équipe nous avons eu beaucoup de crises de rires terribles, ainsi que de moments d’émotion d’une grande pureté. David et René les cinéastes terrestres et sous-marin ont sus se fondre au paysage pour nous permettre, à nous les « acteurs » corso-basque de ne pas jouer la comédie et de vivre l’instant présent sans tabou. Il y a eu des moments où les lèvres au gout de sel tremblaient de trop de sensibilité, d’un trop plein d’émotions. Puis les gaffes reprenaient les rênes ! Comment ne pas éclater de rire en visionnant les rushs quand une raie manta me survole et qu’il me prend la bonne idée de vouloir imiter son vol, rendant la séquence inexploitable. Je vous rassure mon Frère de sport à fait des aussi des siennes ! Une bande de dauphins prend le rythme lent de notre palmage et voilà que notre champion du monde lui aussi ondule ses jambes musclées pour pourrir la séquence. René le soir ne manquait pas de nous « gronder » comme le ferait un bon vieux professeur entouré de deux garnements.  Mais au niveau explosion de rire les intervenants ont eu eux aussi leur part au bêtisier. Pendant que David tentait de filmer le briefing de départ pour la plongée au mur de requins gris par Pitou et Tanguy, il aura fallu 4 reprises pour enfin avoir un discours cohérent sans un fou rire dévastateur, même la mascotte se tordait en 4. Quelle surprise le dernier soir où Ravana et Fernando, nos anges gardiens, conviaient leurs amis musiciens pour une initiation à la danse du tamuré. Non je vous assure on n’a pas été ridicule, aie aie ; Jo Zef opine la tête, ok on ne sera jamais danseurs aux ukulélés !.. A l’aéroport c’est les embrassades, Tanguy, Pitou, Héléne et bébé Tim, Fernando, Ravana, nous accompagnent, le moment est solennel, les colliers de fleurs et de coquillages nous sont remis en promesse de retour, promis les amis nous reviendront parole de Cabochard.

Tout à l’heure juste avant de quitter notre faré(maison de bois) j’ai chopé Bixente. A mon arrivée il y a deux semaines il m’avait remis de magnifiques colliers et couronne de fleurs, les parures ont séchés. Face à l’un des plus grands lagons au monde, j’ai pris mon pote par l’épaule pour remettre à l’océan Pacifique ce présent. Superstition certainement mais une fois de plus on s’est pris très fort dans les bras. Et dire que pour un cheveu je n’aurais pu ne pas vivre ce moment… Ua here au ia oe o fratellu

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Frère de sport en Polynésie suite…

27 octobre 2015
Toi à 18 ans tu t'envolais vers les étoiles, moi à 18 ans je sombrais en enfer...

Toi à 18 ans tu t'envolais vers les étoiles, moi à 18 ans je sombrais en enfer...

Le tournage touche à sa fin, et l’aphorisme de Sylvain Tesson prend tout son sens : arriver sans savoir si l’on va rester partir en sachant qu’on va revenir.                                                                                                                                                                                                                                                  Si le sujet du documentaire est bien évidemment la plongée, j’en retiendrais surtout les rencontres humaines. Les deux villages de Rangiroa, ne regroupent que 3000 habitants pourtant nous avons croisé 3000 sourires, certains apparaîtront dans le film mais je ne vous dévoilerais rien, juste pour vous tenir en haleine. Les poissons de toutes tailles ont été au rendez-vous, même si certaines séquences ont demandé beaucoup de patiences à René Heuzey qui est l’un des meilleurs cinéastes au monde. La qualité de ses prises de vue,  nous a sollicité une exigence qui nous a valu avec Bixente une grande part d’humilité face aux animaux qui se moquent bien d’une caméra dardée de projecteurs .Comment expliquer à un mur de requins gris que l’on veut rentrer en leur sein pour jouer les acteurs un peu bulleurs, comment captiver l’attention d’une trentaine de raies léopards avec qui l’on veut partager un envol. Mais dans tout groupe il y a le placide, celui qui ne se cache pas, celui que rien ne dérange et la palme, Aqualung, bien-sur, revient à Caroline la tortue marine. Une actrice née, qui ne rechigne pas à poser son gros bec sur mon masque, qui laisse René la filmer sous tous les angles et qui a effectué quelques petits ponts effrontés à mon Frère de sport. Les motu (ilots de corail) ont été les plateaux de bien de scènes graves et profondes mais avec aussi beaucoup de crises de rires interminables. L’équipe locale de soutien logistique nous ont gâtés, chouchoutés, un grand professionnalisme sans jamais se prendre au sérieux. La clef de voute de la partie polynésienne. Tanguy, Pitou, Fernando et Ravana nous ont offert leurs meilleurs pour que tous soient faciles, aisés et réactifs. David Tiago Ribeiro, le cinéaste terrestre a su gérer les deux piles atomiques indisciplinées que Bixente et moi représentons. Il a toujours su nous amener sans contrainte à l’essentiel, un grand monsieur de l’image, sa filmographie est très impressionnante !  Clin d’œil du hasard le film est programmé mi- décembre sur la chaîne Equipe 21 TNT à la même époque  que la sortie du nouveau « Guerre des étoiles ». Vu que je suis passé, sur la totalité du tournage, pour un obsédé textuel je vous suggère ces mots.  Décembre sortie mondial de Frère de sport : Quand les américains font la guerre des étoiles Bixente fait un doc qui pourrait s’appeler Paix d’une étoile!  Zut en écrivant ces mots j’entends déjà l’équipe de tournage éclater de rire. Désolé les gars un poète ne meurt jamais il devient l’alizée, l’esprit de la lagune, l’étoile égaré, non les gars un poète ne meurt jamais ces mots apaiseront les maux de ceux qui restent. Merci Bixente encore une fois tu m’as fait un cadeau énorme : Ti tengu cara o fratellu.

Logistique sur zone pour faire de vraies belles plongées cliquez ici: 6 passengers

Partenaire du transport: Air Tahiti Nui

Partenaire équipement de plongée: Aqualung

Karin et moi avons été habillés par Columbia

Capture d'écran du drone de David. Notre terrain de jeu pendant ce tournage!

Capture d'écran du drone de David. Notre terrain de jeu pendant ce tournage!

Frère de sport…

19 septembre 2015
Au mois de juin pendant le repérage

Au mois de juin pendant le repérage

Depuis le temps qu’il avait ça en tête, son souhait se réalise. Un « Frère de sport » sera tourné dés lundi. Depuis des années Bixente me parlait d’un documentaire qui mettrait en valeur un sport au travers d’une personne emblématique pour le représenter. Avec beaucoup de joie, d’émotion et de surprise, j’ai été choisi pour narrer un bout de vie de plongeur un peu Cabochard. Je me demande par moment si je n’ai pas appris à plonger bien avant d’avoir su marcher. Dans mon sillage des milliards de bulles, des milliers de plongées, des centaines de personnes initiées, des dizaines d’épaves découvertes et une seule plus belle plongée : celle que je n’ai pas encore faite ! Ce film de 52’ sera en deux volets : Méditerranée et Polynésie. En fond d’écran  les Lavezzi de cette première « mi-temps ». Suivant les caprices de l’ouest nous dégringolerons sur une épave que personne ne connaît, une sorte de cimetière sous-marin qu’une mine a mis en enfer. Nous frôlerons aussi l’empire romain à la recherche de quelques amphores enfouies tout en respectant les protocoles archéologiques. Les mérous et dentis sont en ce moment au casting de figurant, ceux de « mérouville » sont indésirables, l’authenticité sera le fil rouge du reportage. A terre, avec un peu de pudeur je vous offrirai, sans tout dévoiler, mes coins secrets des Bouches de Bonifacio. Là où je me suis reconstruit, là où j’ai attendu l’hiver, qui rend enfin le lieu comme « mon » sanctuaire mystique. Des personnages croiseront mon regard, bien sur mon vieux Gunther, depuis 12 ans il m’épaule dans les semaines Bout de vie. L’équipage du canot de sauvetage de Bonifacio nous rendra visite puisque pendant de longues années je me suis mis au service des « égarés » des Bouches. Pascal le corailleur nous expliquera l’ivresse du corail rouge, Karin ma douce compagne mettra des mots sur ses 35 ans à la tête d’une école de plongée en Corse du sud, le féminin n’a pas toujours était bien perçu dans le milieu macho sous-marin. Et bien sur d’autres personnages seront les invités surprises. On vous amènera à bord du Cabochard, un vieil ami de baroude, bien que je ne sois pas certain qu’il puisse tout raconter, il recèle de grand secret ! Mais le film sera surtout conjugué au présent donc nous passerons par ma nouvelle habitation, une cabane lapone qui est le lien avec le grand Nord et bien sur une nuit  inévitable au camp des solitudes qui a beaucoup ému la dernière fois mon « Frère de sport ».  Cette première partie sera un mélange de plongées dites « profondes » et de confidences intenses. La plongée n’est pas un sport c’est une discipline avec beaucoup de spécificités. Les métiers de moniteurs et de scaphandriers sont absolument opposés, l’un propose le rêve, l’autre défi les lois physiques. J’ai la chance de passer régulièrement de l’un à l’autre. Cette première partie sera forte en émotion, nous allons tout faire pour mettre en valeur cette passion qu’est la plongée. Puis s’en suivra la Polynésie mais ça je vous en parlerai la prochaine fois. Sortie du documentaire courant novembre sur Equipe 21 puis sur TF1.

Un grand merci à la société Aqualung qui nous a équipé de la cagoule aux palmes.

PS : Oups, j’oubliais : Jo Zef la mascotte est prévue au casting ; ouf !

Ca fait un peu petit couple!

Ça fait petit couple, non?

Le Cabochard n'est pas oublié.

Le Cabochard n'est pas oublié.

la discipline de préparation

la discipline de préparation