Premier jour

18 avril 2017

Le vent toute la nuit a bousculé notre cabane, le soleil s’est fait kidnapper par des averses de neige et de belles bourrasques de zef. Mais la vie se moque bien de ces « bricoles ». 

Charlotte, épouse de Julien, vient nous récupérer pour nous guider au départ.

Une grande plaine avec des centaines de chiens de race Groenlandaise, est le lieu de la préparation.

Chaque jeune est présenté à son propre musher esquimau. Les binômes sont très importants, le voyage va être engagé.

L’attelage est composé de 15 chiens, les traineaux pèsent au maximum 350 kilos. Là-bas vers l’est une montagne nous barre le chemin. Il va falloir la grimper en courant à côté des attelages.  Le premier col nous glace les os, le vent augmente la sensation de froid, les sourires se crispent, l’inconnu s’invite avec ses craintes.

Maxence ne dit rien mais elle semble souffrir du froid, la journée va être longue… Enfin une cabane rouge est au bout du chemin, les traineaux sont désattelés et le poêle va être mis en route.  Kim comprend à merveille : il sort comme par miracle une paire de kamiq (bottes) en peau d’ours que notre jeune aventurière va chausser; le froid ne sera qu’un souvenir. Les chiens sont enchainés, les sacs remisés mais ce n’est pas fini: il faut trouver une veine de glace pour la découper à l’aide d’une lance appelé « Toq », ce qui nous servira d’eau… L’ambiance est fabuleuse, bien que nos langues soient différentes, celles de nos cœurs nous unissent… A pluche.

Enfin arrivés à Ilulissat

17 avril 2017

 

Je me demande si les Dieux n’étaient pas avec nous, nous ont-ils quittés un jour d’ailleurs ! Le voyage fût parfait, pas de retard, des sourires en boucle et une arrivée au pays d’Apoustiaq comme dans un rêve. Pour notre plus grande joie, Julien nous attendais, direction la maison bleue vue sur la baie de Disko. Nous nous installons pour une seule nuit demain, l’expédition va se lancer. Ilulissat encore saupoudrée d’une averse de neige, est endormi par un lundi pascal très suivi. La première bataille de boules neige nous engourdi les mains, la fatigue, bien que présente n’arrive pas à nous accaparer.  La vie est un présent mais ça vous le savez déjà. Comme dîner d’accueil ce soir nous serons dans la jolie famille de Julien pour un ragoût de rennes. Les jeunes, la mascotte et moi-même nous vous disons à demain.

Les aventuriers, le guide et ses amis…

22 mars 2017

Elisa Gastou, elle est venue à la semaine de plongée alors qu’elle n’avait pas encore 3 ans. Puis à 13 ans elle est retournée toute seule au stage en Corse aux îles Lavezzi pour se retrouver face à d’autres jeunes de son âge dans la même situation. Elle pratique l’équitation et elle est devenue championne de son département (Lot et Garonne)  dans sa catégorie, sans passer par le handisport. Été 2015 elle a participé avec Remi au stage de survie sur la côte ouest du Groenland. Une vraie guerrière…

 Maxence Pitraye-Casanova Dés sa naissance elle est atteinte d’un pneumocoque multi résistant, sa vie est en jeu et elle devra lutter, mais son destin n’est pas figé sur cette épreuve. Elle est née pendant un tour du monde à la voile avec ses parents, elle découvrira la Corse, sa terre maternelle qu’à 4 ans, depuis « son » univers n’est qu’un horizon de terres inconnues, ce voyage au Groenland serait une sorte de revanche sur la vie. Elle a participé au stage de survie Bout de vie et elle s’est avérée être une des candidates idéales pour cette aventure.

 Ange-Paul Puggioni-Straboni Son père décède d’une tumeur foudroyante,  quelques mois plus tard cela déclenchera un cancer chez Ange-Paul . Son combat fut récompensé par une rémission totale. A l’âge de 18 ans il a participé au stage de plongée sous marine en Corse offert chaque année par Bout de vie au côté d’Elisa, puis il eu le courage, à mes côté, d’effectuer une plongée en mer de Baffin côte Ouest du Groenland. Sa gentillesse et son courage sont garant d’une fabuleuse entre aide avec le groupe. Il a BAC +2 en langue Corse.

 Rémi Rapin Il est né avec une jambe qui n’a pas grandi il est porteur d’une orthèse, mais sa volonté l’a amené à découvrir de nouvelles limites. A l’âge de 12 ans il est entré dans l’association Bout de vie et très régulièrement elle l’a amené dans des aventures polaires. Canoë sur le fleuve Yukon au Canada, survie sur une île déserte de la côte ouest du Groenland, croisière en mer australe en passant par les îles Malouines, la Géorgie du Sud et la péninsule Antarctique…

 

Julien Caquineau  est Français d’origine mais depuis plus de 15 ans il s’est installé au Groenland où il a fondé sa famille. Il parle couramment la langue Inuit et a su se faire intégrer de manière naturelle, sa terre d’accueil lui a permis de devenir musher professionnel. Lui et ses amis guideront les jeunes aventuriers en toute sécurité. Pour en savoir plus sur son parcours un article de Stéphane Dugast: Cliquez ici

Kim Hansen

Steen Gabrielsen

Karl Elias Guldager

Frederik Mathiasen

Audrey Piette

 40 ans, amputée fémorale depuis 6 ans après des années de maladie. J’ai redécouvert mes possibilités et ma vie lors du stage de plongée de 2011 puis lors du stage de Vie sauvage en 2014. Un déclic pour reprendre mon activité professionnelle de psychomotricienne et intervenante en médiation animale. Pendant l’expédition, je ferai le lien entre Frank et tous ceux qui suivent son aventure en mettant en ligne chaque soir le journal de bord.

Survie en compagnie de Zeus!

9 mars 2017

 

 

Premier arrêt, les doutes s’installent.

 

Ce qui me fascine dans ces stages de sur-vie douce c’est la diversité des participants, qui rendent chaque aventure différente. La date de début mars n’est pas un hasard, les conditions météos se prêtent à de vraies situations de crise à gérer, et une fois de plus l’on a été gâté ! Même protocole de fouille des sacs pour constater souvent des erreurs de matos qui me font à chaque fois sourire, presque tout le monde est en mode « ww », ça sent le neuf ! Pas de blabla dans la marche d’approche, je ferme la colonne, tout en observant « mon » équipe. Au bord du lac, rempli à bloc, les fesses dans la menthe, un sombre nuage nous annonce le menu. Quelques gouttes s’empressent de tester les coupe-vents tous neufs, certains ne cachent pas leur crainte de la première nuit sous les averses. Mon rôle est d’initier sans jamais materner, chacun doit trouver ses clés pour sur-vivre. Le premier montage des bâches est toujours fastidieux, la confection des nœuds s’associe à la recherche du bon spot pour étendre son sac de couchage, un savant dosage pas toujours évident. Une fois le camp monté, il y a le module feu, alors chacun à la tache de la récolte de tous les types de bois pour que le foyer puisse tenir une nuit même sous la pluie. Les plus costauds extrairont des souches de bruyères quant aux autres ce sera la collecte de bois mort pas encore tombé au sol. Une seule allumette par soir, le défi est simple mais ludique. La boule de bruyère séchée a des vertus magiciennes, alors un doux fumet envahie le bivouac du premier soir. La pluie ne loupe pas le rendez-vous, c’est que dans la vallée perdue, elle n’a pas trop l’occasion de tremper des touristes, alors elle s’en donne à cœur joie. Tout au loin de la nuit des frontales illuminent les bâches, signes d’insomnie, pour certain. Au petit matin les visages en disent long sur la nuit blanche, mais les émotions doivent être remisées au fond du sac à dos, qui aujourd’hui, devra faire le teste du maquis impénétrable. Le dénivelé s’annonce sympa puisque le module matinal s’avère être la recherche d’un sommet pour se faire voir par l’hélico de recherche. La montée est violente, l’eau ne cesse de tomber, en même temps que le moral de certain qui donneraient cher pour un toit chauffé ! L’ascension éprouve les organismes, les ronces déchirent les mains blanches, les racines raclent, les pantalons dégoulinants de trop d’eau et le guide sur une patte, se taille la belle toujours en tête pour mettre encore plus de pression. Mais le sommet est atteint enfin, nous sommes tous trempés mais heureux de l’effort et de cette symbiose que l’équipe dégage. Un exercice me met à mon tour la pression puisqu’une paire de binôme se perd pendant 1h30, le maquis ne fait aucun cadeau aux étourdis… La « balade » s’est poursuivi en toute quiétude et chaque jour à apporter sa part de victoire mais un invité surprise nous en pris en douce, Zeus ! Non pas le Dieu grec mais la tempête qui a traversé la Méditerranée, je vous rappelle que Zeus est le dieu des dieux, le dieu suprême. Tout comme Hésiode le spécifiait, « L’œil de Zeus voit tout, connaît tout ». Du haut du mont Olympe, Zeus surveille les humains et décide de leur sort. Il est le dieu du ciel qui décide du temps météorologique en fonction de son humeur et de ses caprices : orages, tonnerres, foudre, pluies, … Je peux vous dire que pour la dernière nuit nous fûmes gâtés, des rafales à plus de 120km/h nous ont secoués sans pour autant enlever la bonne humeur du groupe. Ces 4 jours de maquis ont été, une vraie odyssée de découverte et de cette escapade, nous nous en souviendrons longtemps, très longtemps.

 Un souvenir ne s’achète pas il se vit…

 Le prochain stage où il y a encore de la place, sera à la Toussaint

Seuls au monde!

Un bivouac bien douillet!

Emmanuelle s’est révélée très déterminée, une vraie guerrière…

Roland, la force tranquille…

Christophe, un futur Sylvain Tesson du Canada!

Benoit, découvreur de nouvelles limites…

Florian , le cadet de la bande au grand cœur…

Accalmie comme récompense…

Brancardage système D!

Concentration au plus haut niveau!

Détermination

Avec le sourire

Il l’a fait!

Un feu pour réchauffer le groupe

8° c’est l’heure de la baignade pour Florian et Christophe. Ils sont de vrais découvreurs de limites

 

 

Remi l’aventurier au grand cœur…

19 février 2017

Si vous deviez définir un ambassadeur des jeunes de l’association Bout de vie Remi serait celui-ci. Quelle surprise en lisant ce bel article du quotidien l’Yonne, sur son parcours de « gamin » un peu différent.

 C’était en 2004, je ne sais plus par quel miracle j’étais devenu le gardien de la Star team du Prince Albert II de Monaco, ce jour, j’avais un invité de marque qui devait me rejoindre, Rémi. Il devait avoir une dizaine d’années, mais il était en retard au rendez-vous, j’étais en fin d’échauffement, quand enfin, ont m’informé qu’il n’avait pas pu accéder au vestiaire et qu’avec sa famille il était dans les tribunes. Ni une ni deux je demandais au service d’ordre de m’ouvrir une porte dérobée pour aller le chercher. Avec mes chaussures crampons je montais deux à deux les escaliers, quitte à me vautrer devant les spectateurs mais je voulais plus que tout au monde qu’il soit au milieu des légendes du sport présent. Impressionné, il me donnait la main pour traverser le stade, le public applaudissait, je sais qu’il était en apnée complète. Vous en vouliez du beau monde, mais « crêpe sur la myrtille » c’est le Prince en personne qui l’accueillait. Entre une pichenette au pauvre Schumacher et une franche poigné avec Deschamps c’était le multiple champion du monde de saut à la perche, Bubka qui s’en occupait, pendant que je me faisais trouer dans les cages ! Mais oublions ces paillettes pour aller à l’essentiel, Rémi.  Suite à ce match, Bout de vie l’invitait au stage de plongée aux Lavezzi, un bout entrain incroyable, humour et joie de vivre sont ses caractéristiques majeures. Ah l’époque un stage de ski dans les Alpes italiennes offrait une semaine de glissade aux 10 « éclopés » inscrits. Puis ce fût le départ pour de grands périples, l’Antarctique en croisière australe en passant par les Malouines et la Géorgie du Sud. Je n’avais pas dû le forcer beaucoup, pour aller faire de la luge sur un névé immense, qui laissait de glace les manchots, qui nous observaient. Puis ce fût sur le fleuve Yukon qu’il dût aller chercher loin dans son mental, en binôme sur un canoë avec 5 autres acolytes un peu secoués par la vie il goutait aux joies de monter son bivouac entre un nuage de moustiques et quelques ours qui n’étaient pas très loin. Au Groenland il participait à un stage de survie pour une « robinsonnade » polaire de 2 semaines, un stage de survie aussi dans le maquis Corse etc etc. Rémi le gagneur qui ne lâche rien, même si par moments il a su me faire péter les plombs, comme à l’aéroport d’Ushuaia ! J’avais eu la mauvaise idée de confier à chaque aventurier le billet pour le retour sur Buenos-Aires, mais « mosieur » tête en l’air l’avait perdu, ce qui lui valut une panique terrible… Pour conclure les perles de ce jeune que j’apprécie beaucoup, en partenariat avec la société Oxylane sous-groupe de Décathlon, Eric était à l’époque le grand boss et m’avait demandé de lui transmettre des CV de jeunes volontaires pour sa société. Remi lui avait envoyé le sien en toute innocence, avec comme référence. 2001 : cueilleur de cerises ; 2002 : cueilleur de cerises ; 2003 : cueilleur de cerise ; 2004 : vendeur de cerises … Du haut de son insouciance, il avait dit la vérité et en grand classe, Eric le PDG l’appelait en personne pour le faire rentrer comme vendeur dans un Décathlon en région Auxerroise. Après un Erasmus en Argentine il s’est lancé dans la vie d’adulte comme commercial en liège pour la confection de bouchon… Régulièrement il m’envoie des messages qui me font chaud au cœur, ce printemps il fera parti des 4 jeunes qui vont partir sur les traces de Paul-Emile Victor au Groenland. Je vous laisse le soin de lire ce très bel article. Et n’hésitez pas à lui laisser des messages il en sera ravi.

A pluche Rémi et que Dieu te prothèse !

Devant une baleinière abandonnée en Antarctique.

 

Groenland été 2015

Expédition Avannaanut Groenland 2017

11 novembre 2016
Elisa, Maxence, Ange-Paul et Rémi seront les protagonistes de l’expédition Avannaanut

Elisa, Maxence, Ange-Paul et Rémi seront les protagonistes de l’expédition Avannaanut

Il y a ceux qui croient en la religion, il y a ceux qui croient au pouvoir, il y a ceux qui croient au CAC 40, mais des irréductibles, eux, ne croient en rien, mais réalisent leurs rêves les plus fous. Dans cette belle bande, un certain unijambiste baroudeur, un poil cabochard. Depuis très longtemps je suis mes rêves, à vous de voir s’il faut utiliser le verbe être ou suivre, à moins que ce soit un peu des deux ! Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria et prix Nobel de la paix a écrit cette maxime : si tes rêves ne t’effraient pas, c’est qu’ils ne sont pas assez grands. Je l’ai mis en application depuis belle lurette. En 2012, déjà 4 ans, je réalisais un pari fou, rejoindre l’océan arctique à « ma » belle Corse que par des moyens naturels (vélo, kayak), 116 jours de solitude en mode commando pacifiste. Le retour fût douloureux, un virement de vie avec des changements privés assez intenses. Alors j’ai décidé de pratiquer un voyage immobile, une vie monacale pour comprendre le dessin de certaines ombres qui m’ont longtemps suivi, une forêt secrète, mes angoisses et du temps pour penser. Un livre en est né « Carnet de voyage d’un homme libre ». L’appel de l’aventure, n’a pas bougé d’un cran mais des priorités m’avaient envahi, enseveli. Alors j’ai posé mon sac à terre pour construire mon nouveau refuge loin du Cabochard qui avait perdu sa paix et sa sérénité. Un ponton, un port, sont accessibles à tous et ma liberté en souffrait, alors plutôt que d’être glacial et un peu soupe au lait, je me suis trouvé un pied-à-terre introuvable. Doucement j’ai retrouvé des repaires, tranquillement la cabane m’a apporté ce dont j’ai besoin, ce qui m’est vital pour avancer, le silence, la solitude et surtout une rêverie infinie. Un potager a vu le jour, une joie me prend les tripes à chaque fois que je cueille l’un de ses « ressortissants ». Là-bas au large la mer, en un clin d’œil, j’y vois la houle, le courant, sous mes yeux des hectares de maquis sauvage, la machine à rêver, ressuscite ! J’avais programmé un beau voyage en kayak en 2015, mais tout c’est enchaîné pour que je jette l’éponge mais là, ça y est, tout est en place, le plomb s’est transformé en or. N’y voyez aucune spéculation ma pierre philosophale se nomme liberté. J’ai gravé sur mon avant bras gauche cette phrase Inuite : kiffaanngissuesq qui veut dire : je suis un homme libre, juste pour m’en rappeler quand je me fais enfouir sous des tonnes d’obligations. Avant j’étais solitaire avec des maux maintenant je suis solidaire suivi de mots, une doctrine que reprend très volontiers mon « p’tit » basque adoré.  Logiquement une double aventure voit le jour, un mélange de solidarité et de solitude. Le 15 avril, la sélection fût rude, 4 jeunes, comme j’aime appeler « hors-normes », vont m’accompagner aux côtés de Julien Caquineau et de ses amis chasseurs de phoques, sur les pas de Paul-Emile Victor. Un attelage de chiens groenlandais, un musher-chasseur en binôme avec un junior et de l’improvisation à n’en plus finir. Knud Rasmussen disait : donnez-moi des chiens et de la glace, je vous laisse tout le reste ! L’expédition Avannaanut (vers le nord) voit le jour. Mais je ne voulais pas en rester là, l’appel de la mer est terrible, surtout quand elle encore isolée comme l’est l’océan Arctique. Alors tout est calé, en place, le 15 juin je m’élancerai sur plus de 1000km tout seul avec « Immaqa » (peut-être) en mer de Baffin jusqu’aux portes de la baie de Melville. Dume, mon Dume devait venir, mais la vie, la sienne, l’en empêche, alors plutôt que de supporter un « autre » ma solitude me tiendra compagnie. Karin, peut-être, m’accompagnera, elle aussi en kayak, sur les premiers 100km, puis l’isolement prendra  place à mes côtés. Je n’y vais pas pour y dénoncer le réchauffement climatique, ni pour décrypter le peuple Inuit, d’autres l’ont déjà fait. Je vais là-bas pour une balade poétique, pour un voyage de l’intérieur, loin du bruit, loin de l’Europe sous thérapie, loin de ceux qui se croient en enfer alors qu’ils sont au paradis. Il me reste quelques mois pour tout peaufiner, mais je suis déjà prêt. L’hiver, ici en Corse, me redonne l’énergie nécessaire pour la préparation d’un long et beau voyage… La vie est un présent alors je croque ce cadeau à chaque instant en laissant dans mon sillage tous ceux qui pourraient me blesser, me déstabiliser, me noircir. Excusez-moi, je dois allez voir au bout de l’horizon si l’on ne m’a pas menti, il paraît que la planête n’a pas de limite, qu’elle est ronde comme un tambour chamanique. Waouh, la Terre est encore mystérieuse…

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Sur-vie douce Toussaint 2016

2 novembre 2016
Quelque part sur Terre!

Quelque part sur Terre!

Coïncidence ou bien paradoxe de la vie, le week-end où l’on célèbre les morts, un stage de sur-vie, qui est un hymne à la destinée, s’organise pas à pas. Disons que le hasard n’existe pas et que c’est une excuse de nos anges gardiens pour se retrouver face à soi-même et partager un bout de vie. Personne ne se connaît, la difficulté va-être de souder le groupe pour un même objectif ; survivre. Je ne suis pas trop malléable et ces 4 jours ne sont pas des vacances mais bel et bien une initiation à une existence sans superflu. Chacun est muni d’une bâche comme abri et d’un sac de couchage pour les nuits, des rations, bien pensées sont distribuées, mais pour le reste il va falloir s’organiser. Je reprends comme leitmotive la maxime de Darwin : ce ne seront pas les plus riches, ni les plus forts qui survivront mais ceux qui s’adapteront. Les marches sont bien entendu silencieuses, le soir au coin du feu chacun pourra raconter son histoire mais dans ces longues journées, le silence est le maître de séance. L’observation, l’anticipation et l’écoute sont les règles de base, le bavardage n’a vraiment pas sa place ici. Au bout d’une piste en terre, le maquis dense nous attend, c’est pendant cette marche d’approche que le reste du stage va se définir. Pour les biens du déroulement il faut que moi aussi je sois en situation de « survie », alors j’improvise, suivant le niveau du groupe. Les nuits sont longues et il faut penser à bien des choses avant que l’obscurité n’envahisse le camp. Le feu est un rituel, une seule allumette pour le groupe qui devra démarrer le feu « sacré ». Il réchauffera, cuira la cueillette, éloignera la faune trop familière, et donnera un peu de lumière aux égarés volontaires. Tout en douceur je déroule le protocole de secours et les bases du sauvetage en milieu hostile. Une couverture de survie, un couteau et un briquet doivent être les éléments de base du randonneur. Ici les gadgets électroniques sont proscrits, le virtuel n’a pas sa place dans la « vraie » vie de nomade, alors tout le monde s’adapte. Le torrent semble accueillant pour le bain du soir et à mon plus grand bonheur tout le monde va s’immerger dans un cours d’eau à 8 petits degrés. Volontairement, je ne laisse que très peu de temps mort, la fatigue doit faire partie de l’initiation. Un corps harassé, ne fonctionne plus pareil, le cerveau n’analyse plus exactement de la même façon, alors il faut puiser dans son mental pour combler les manques. Malgré quelques cernes, je ne vois personne baisser la garde, un peu boueux et mal assis je sens tout le monde à sa place, là, dans ce stage de « vie ». Les glands de chêne sont un apéritif surprenant mais avec un peu d’astuce de préparation je vois certain se resservir. « Myrtille sur la crêpe », des champignons ont profité des derniers jours de pluie pour nous offrir, girolles, cèpes et les succulentes oronges, le riz déshydraté prend des airs de rizotto. Qui l’eût cru ! Les jours se déroulent avec leur part d’effort et de récompense mais les esprits, au fil des pas se rechargent en « essentiel ». Le confort change de case, le luxe n’est plus un bel hôtel ou une rivière de diamants, le luxe c’est quand on peut enfin s’asseoir et que le camp est au point pour passer une bonne nuit. Le confort c’est d’avoir sa boule de bruyère sèche en amadou au cas où il faille allumer un feu en urgence. Le summum, c’est quand la bâche est bien fixée juste assez pour qu’en un coup d’œil on puisse voire des milliers d’étoiles alors que certains pensent que 5 étoiles suffisent ! Vous voyez, la vie c’est simple alors si vous aussi vous avez envie de liberté, de joie simple mais profonde vous savez ce qu’il vous reste à faire… Devenir un Freeman est à la portée de tous, il suffit de faire un premier pas, le deuxième s’ensuivra puis le troisième etc etc.

L’important, est de jamais boiter dans sa tête…

 

Premier jour, tout beau, tout propre!

Premier jour, tout beau, tout propre!

Fini les sentiers balisés, stérilisés. ici on se perd à coup sur...

Fini les sentiers balisés, stérilisés, ici on se perd à coup sur…

Quand le bivouac est trouvé il faut commencer à s'organiser

Quand le bivouac est trouvé, il faut commencer à s’organiser

La cadette du groupe découvre l'amanite des césars, un régal du palais...

La cadette du groupe découvre l’amanite des césars, un régal du palais…

Ici la cuisine vaut mieux qu'un 5 étoiles, ici on est sous des milliers d'étoiles!

Ici la cuisine vaut mieux qu’un 5 étoiles, ici on est sous des milliers d’étoiles!

 

Heureux qui comme Ulysse entrepris un beau voyage...

Heureux qui comme Ulysse entreprit un beau voyage…

Une entente Corso-sicilienne. Attenti!

Une entente Corso-sicilienne. Attenti!

 

Un mental d'acier, elle ne lâche rien.

Un mental d’acier, elle ne lâche rien.

Au sommet le moment est au relachement

Au sommet le moment est au relâchement

Les ronces sont là pour rappeler le bon chemin

Les ronces sont là pour rappeler le bon chemin

Une équipe soudée et unie

Une équipe soudée et unie

Presque des sables mouvants

Presque des sables mouvants

Un passage délicat!

Un passage délicat!

Un dernier au revoir à la vallée perdue

Un dernier au revoir à la vallée perdue

Des 25éme Ecrans de l’aventure à Des cols et des Ecoles…

9 octobre 2016
L'équipe de Frères de sport. Peut-être un jour un bêtisier!

L’équipe de Frères de sport. Peut-être un jour un bêtisier!

Le rideau est tombé sur les 25éme Ecrans de l’aventure et à notre grande joie le Prix Ushuaia TV a été attribué à Frères de sport scuba diving. L’équipe est récompensée pour ce documentaire réalisé par de grands professionnels. Merci Bixente, David et René, cela restera gravé dans nos têtes et nos coeurs pour longtemps.

Mais je n’ai pas le temps de me reposer sur ces lauriers, l’opération Des Cols et des Ecoles est en voie de préparation. Des copains amputés qui vont traverser la Corse du sud en vélo pour aller rencontrer les scolaires et leur causer de la différence, çà, c’est le programme de la semaine. Cette année l’animateur sera Dumé, mon compagnon de rame. Les étapes matinales seront lundi 10 octobre Pianottoli-Levie par le col de l’Ospédale, rencontre des collégiens avec un film sur les 15 titres de champion du monde de triathlon de Sir Benassi et le soir avec l’association de José Pietri Livia Via.

Le mardi matin 11octobre nous rejoindrons Levie pour Zicavo par le col de la Vacca avec la rencontre des primaires du village, Dume leur a préparé un sacré cocktail sur la différence…

Pour suivre cette belle semaine de partage, chaque soir je tenterai de rédiger un journal de bord avec les plus beaux clichés de la journée. Dans le groupe Facebook Bout de vie le déroulé de la journée vous sera offert… A pluche et yakapédaler !

Une partie de l'équipe, déjà en forme...

Une partie de l’équipe, déjà en forme…

Une semaine de mer…

24 septembre 2016
La mer c'est le pied!

La mer c’est le pied!

Le dernier stagiaire est déposé à l’aéroport ; les 14éme édition viennent de se conclure. Un chapitre de vie se referme, les mots apposés sont teintés de douceur et d’émotion. Une semaine qui laissera des traces au fond de nous tous. Quand la douleur sera trop forte pour avancer, ces quelques jours de mer, seront là pour atténuer le trop-plein de maux. Entre 11 et 59 ans, le clan s’est formé comme si tout le monde se connaissait depuis toujours, je me demande si le sang versé n’est pas un engrais pour devenir, plus fort, plus humain. Les échanges ont été profonds et sans tabou, on aurait envie de dire « grâce » et non plus à cause de l’amputation. Devenir plus humain, n’est pas donné à tout le monde, mais à bord de la Galiote, là-bas en mer les esprits océaniques ont veillé à la bande un peu boiteuse. De plongée en plongée, de bord en bord, entre Galiote et Nomade, entre Gunther et Christophe, les langues se sont déliées, les abcès se sont résorbés. En plus de l’émotion il y eu le sentiment d’une fin d’un long voyage. « Mon » Gunther est sur le point de se séparer de son vieux bateau qui partira d’ici peu dans le sud de la Sardaigne, ce stage fût le dernier avec Mrs Galiote. Hier soir, alors que Daniel (I Mantini) et Petru- Anto nous transmettaient les vibrations musicales insulaires, chaque participant se laissait envelopper par l’émotion, les 3 gazelles alternaient entre larmes de rire et de mélancolie, la vie en mer a soudé les blessés de vie. Plutôt, que de vous saouler avec mes mots, je vais laisser place aux plus courageux des stagiaires qui très certainement laisseront dans les commentaires de ce billet leur sentiment. Un grand merci à tous ceux qui ont contribué au financement de ce stage, des quatre coins de l’hexagone des initiatives fraternelles ont permis la réalisation de cette merveilleuse opération… La vie est un présent tellement précieux que nous avons croqué à pleine dent chaque seconde.

Merci Louane, Lara, Marion, Myriam, Guillaume, Cédric, Philippe, Frédéric, Christophe et Jeannot, vos rires résonnent encore dans ma tête de grande gueule de Cabochard. Que Dieu vous prothèse !

Surprise pour l'anniversaire de Myriam

Surprise pour l’anniversaire de Myriam

Petit déjeuner avant le grand bain

Petit déjeuner avant le grand bain

Orage bref mais costaud, une vraie vie de marin...

Orage bref mais costaud, une vraie vie de marin…

3 cœurs de gazelles

3 cœurs de gazelles

Cala Chiesa rien qu'à nous...

Cala Chiesa rien qu’à nous…

Christophe et "son" Nomade

Christophe et « son » Nomade

Cap'taine Lara!

Cap’taine Lara!

 

Nomade aux Lavezzi

20 septembre 2016
Départ pour une virée au large...

Départ pour une virée au large…

 

La routine n’est pas un bon compagnon de route, alors d’un accord commun, nous l’avons volontairement laissé à terre. Christophe, skipper du magnifique catamaran Nomade n’est pas un marin ordinaire, à l’âge de 12 ans, alors que ses copains d’école parlaient football, lui rêvait déjà de bateau et de départ. Constructeur de son propre bateau alors à l’aube de ses 20 ans, il prit le large. Puis au hasard d’un ponton, il devint le skipper de l’ancien ministre Jean- François Deniau. Une escale un peu plus longue au Sénégal et il y rencontra une jeune jolie Corse travaillant à l’ambassade de France, le coup de foudre et s’en suit un tour du monde à la voile de 7 ans. Ils partirent à 2 pour boucler leur aventure à 3. Bonifacio comme escale prolongée, mais l’appel fût trop fort, alors les amarres bien lovées dans un coffre d’un magnifique catamaran, l’année dernière toujours à 3, ils ont bouclé une balade qui devait les mener du grain de sable de Bonifacio au pied de la statue de la Liberté à New-York, un voyage de 2 ans. En attente pour l’orient, Christophe s’est gentiment proposé de passer la semaine avec nous pour une initiation au nomadisme nautique… Des histoires salées à n’en plus finir, des anecdotes aux airs de corsaires somaliens, de motus polynésiens encore isolés, de détroit de Torres au embruns pacifiques et surtout de partages uniques. Une fois de plus nous réalisons que même avec un bout en moins le présent est un cadeau…

Une sortie houleuse...

Une sortie houleuse…

Toujours du bon pied!

Toujours du bon pied!

Quand le rêve devient réalité

Quand le rêve devient réalité

Au poste de manoeuvre

Au poste de manoeuvre