9 éme stage, c’est parti…

25 septembre 2011
Ambiance feutrée du bord, rêve ou réalité. Seul le présent est un cadeau.

Ambiance feutrée du bord, rêve ou réalité. Seul le présent est un cadeau.

Avions à l’heure, vent calme, température douce… Les stagiaires viennent de débarquer au 9éme stage de plongée sous marine Bout de vie.

Ne croyez que je sois blasé car c’est le neuvième stage, non l’émotion est toujours aussi forte. Une semaine où des p’tites sœurs et frères de vie vont partager le parcours à cloche pied d’un sacré Cabochard.

Pour plus de paix et de sérénité la Galiote est déjà au mouillage dans la baie de Santa Manza où l’été  a décidé de jouer les prolongations .La mer à peine ridée, semble faire flotter en apesanteur le bateau qui va accueillir nos argonautes. L’exercice commence, pour rejoindre le bord il faut embarquer sur un pneumatique, pour la plupart c’est une première. 19h nous sommes en place pour une sacrée semaine. Gunther présente son équipe et explique le fonctionnement du bord, fini l’eau courante, l’électricité. La vie sur un bateau pour un urbain est un effort de chaque instant. A mon tour de leur souhaiter la bienvenue et de commencer le démaquisage des idées reçues. L’apéro, moment sacré du bord, est agrémenté par une bande de dauphins.  Comme s’ils avaient compris que le symbole de Bout de vie était le copain de Flipper à la queue coupée continuant à vivre et  sourire. Des dauphins pour commencer la semaine, quel beau cadeau de la vie.

Demain l’ancre sera levée, cap au sud ouest, pour rejoindre l’archipel des îles Lavezzi, mais c’est encore loin. Ce soir certains dormiront les yeux dans les yeux avec les étoiles, comme quoi même malmené par la vie un jour ou l’autre la tempête laisse place au beau temps, il suffit de s’accrocher et d’être patient…

Merci à Eole et Neptune, vous semblez bien clément avec nous…

Prélude du 9éme stage de plongée.

22 septembre 2011

Gunther, le Cousteau allemand.

Gunther, le Cousteau allemand.

Dimanche le 9éme stage de plongée va démarrer. Emmanuelle, Yoann, Audrey, Nathalie, Sylvie, Franck, Évelyne et Gérard vont embarquer sur la Galiote. Un homme hors norme pour les recevoir, Gunther. Un monument de la plongée, mais surtout un baroudeur avec un cœur en or. C’est avec lui que j’ai décidé d’initier les « p’tits frères et sœurs » de vie. Notre travail en tant que moniteur est d’apprendre la plongée à tout le monde, sans exception. Mais hélas cette discipline est devenue une industrie et les « différents » vivent souvent des échecs cuisants car le club ne prend pas le temps… Sur la Galiote, patience, technique, humour et grande écoute sont les clés de cette semaine.

Grâce à lui j’ai appris beaucoup sur la débrouillardise  en mer. Cet homme a des doigts en or et des solutions à tout. Combien de fois je l’ai vu dans des situations incroyables, compresseur en rade, moteur récalcitrant, météo capricieuse. Pas une fois je ne l’ai vu s’agiter, s’énerver… Pendant cette semaine le soir devant un couché de soleil de rêve les stagiaires pourront découvrir des personnages attachants. Rudy et Yovadi seront les cuistots et assistants de la semaine. Christophe sera parmi nous  avec son voilier. De retour d’un tour du monde de plusieurs années en famille, il sera le skipper de la semaine. Sur son Bagatelle il dévoilera les trucs et astuces pour naviguer grâce à la force d’Eole. Gunther pourra raconter ses milliers de plongée aux quatre coins du monde. Eric photographe sous-marin  de renom viendra immortaliser les plongées en eau turquoise. Yann offrira le tour d’hélicoptère au dessus des Bouches de Bonifacio. Enfin le vendredi soir au centre culturel de Porto-Vecchio à 21h les parrains et chanteurs I Mantini nous proposeront un concert avec des chansons inédites de leur prochain album…

Oui je vous rassure la mascotte Jo Zef sera bien présente. Elle ne veut pas louper l’opportunité d’engloutir les mégas repas qui nous seront offerts.

Dans mon deuxième livre j’ai demandé à des personnes que j’apprécie de me faire un témoignage, Gunther s’est livré à cet exercice.

Vielen Dank mein Freund

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Je le connais depuis une quinzaine des années.

Nous fréquentions la même crique avec nos bateaux dans les îles de Lavezzi situées dans le sud de la Corse.

Notre relation se fit progressivement parce qu’il préfère vivre autonome et solitaire.

Narrer toutes les histoires qui ont soudés notre amitié serait trop long car il y en a beaucoup. Avec son caractère souvent insupportable, je me demande pourquoi nous sommes devenus des amis tellement proches.

Une explication possible de ce fait : il a des côtés super sensibles –

Nous avons passés des soirées à discuter comme père et fils.

L’ouverture de son école de plongée a généré des nouvelles occasions de renforcer notre amitié par des échanges de compétences réciproques.

Le succès dans son activité de plongée individuelle lui fourni l’occasion de connaître des personnalités qui l’ont encouragé et apporté l’aide nécessaire pour créer et maintenir son organisation « Bout de vie ».

À partir de ce moment il fait abstraction de sa vie privée pour s’engager de toute sa force dans la réalisation de son but : apporter aux personnes handicapées la volonté et le courage de retrouver une vie normale de tous les jours avec leur différence !

Je n’aurais pas assez de mots pour exprimer mon admiration sur son choix de vie et son engagement permanent concernant « Bout de vie ».

Tous les stages organisés par « Bout de vie » sont gratuit pour les participants grâce aux actions entreprises auprès des différents sponsors.

Je peux certifier un fait : il faut une volonté et un engagement de 300% pour avoir cette réussite.

Depuis sept ans nous réalisons le stage de plongée pour « Bout de vie » sur mon bateau « GALIOTE ». Je suis fier et enthousiasmé d’accompagner cette action énorme de ce « Grand Monsieur » FRANK BRUNO.

Préface de Nicolas Dubreuil

12 septembre 2011

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Dans très peu de temps mon deuxième livre va arriver en librairie, patience!

Je vous dévoile la préface écrite de main de maître par Nicolas Dubreuil.

«66°29’33’’N – 44°54’32’’ O -27°C Vent de force 8 Ouest Sud Ouest. 18 Km de parcouru, le mauvais temps arrive, on plante la tente. Frank souffre à cause de sa prothèse. On prend du retard…»

Voila tout ce que j’écrivais ce jour là dans mon journal de bord, dans cette petite tente dont la toile jaune bat au rythme des rafales de vent. Par moment, les bourrasques tentent d’aplatir notre abri. Les arceaux plient et viennent jusqu’à me toucher le visage. Il va falloir renforcer le mur de neige qui nous protégeait, il doit commencer à disparaitre. Il faut aussi que j’imagine une solution de replis si jamais on n’arrive pas à traverser. Puis il faut que je compte le nombre de rations qu’il nous reste, je ne suis pas sûr que cela suffise pour terminer cette expédition…

Trop de questions…, je les laisse à un peu plus tard pour me reposer et profiter un peu de ce moment. Je suis allongé sur mon duvet, heureux ! J’adore particulièrement ces moments où le temps se déchaîne alors qu’on est dans notre petit abri au milieu de… RIEN!

Il fait tellement bon dans cette tente, il flotte comme un sentiment de bien être incroyable… Chacun est à sa place, les choses ne pourraient pas être autrement et je ne voudrais être ailleurs pour rien au monde malgré la tempête qui se déchaine.

Mon esprit vagabonde et tombe sur une question qui m’obsède : «Mais qu’est ce qui peut motiver les gens à venir faire ce genre d’expéditions à ski, en autonomie complète sur cette immense calotte glaciaire?».

Skier toute la journée, les crevasses, le froid, le vent, la faim, dormir sur la glace, la douleur, parfois la peur… Faut-il que leurs motivations soient fortes pour se mettre dans des situations pareilles! Je m’excuse en me disant que moi, c’est mon boulot, mais eux, pourquoi ? Que cherchent-ils ?

Et en particulier, lui là ! Lui, le gars qui est juste à côté de moi dans cette tente.

Comme moi, il est allongé sur son duvet,  il lit un livre en écoutant de la musique… Corse évidement !

On a la même coupe de cheveux, la même barbe de 15 jours, les mêmes gelures sur le visage, les mêmes brulures sur le nez, et les lèvres gercées par le soleil et le froid…

Mais lui, il a un truc… j’arrive pas à savoir quoi, mais un truc en plus qui me fascine.

Si je lui faisais part de mes interrogations, il me dirait certainement en riant que ce qu’il a de plus, c’est une jambe en carbone et donc qu’il a au moins un pied qui ne craint ni les gelures ni les ampoules !

Une prothèse en plus pour une jambe en moins ! Cette putain de prothèse qui s’abime de plus en plus au froid et qui lui inflige une douleur supplémentaire à chaque pas de ce voyage introspectif au cœur des immensités glacées.

Il doit en avoir des trucs à se raconter pour supporter ça toute la journée. Il doit en avoir des images de référence pour surmonter la douleur. Un combat de chaque instant ; pour lui mais surtout pour les autres, pour cette cause qu’il porte sur le dos. C’est un gladiateur qui retourne au combat tous les jours, un Spartacus des glaces. Sa jambe en moins lui a donné de l’énergie et de l’amour en plus à distribuer.

Je l’observe depuis un moment et voilà qu’il me regarde, il enlève ses écouteurs, ferme son bouquin. On se regarde, nous sommes tous les deux faces à nous même et sans raison on explose de rire. Ca fait un mal de chien de rire les lèvres gercées, mais pas moyen de faire autrement… un immense fou rire a moitié contenu par la douleur au milieu de la tempête au sommet de cette calotte glaciaire sans le moindre être vivant à 500 Km à la ronde.

Maintenant, je sais ce qui remplit de bonheur et protège ces 3,5 kilos de tissus et de fibre de carbone au milieu de la glace, c’est son bonheur à lui, cet amour qu’il fait rayonner et son incroyable envie de vivre!

Grazia u fratellu !!!

U mondu hè bellu basta à sapellu piglia!

Le monde est beau, il suffit de savoir le prendre!

42éme édition: Festival du film des Diablerets.

6 août 2011

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FIFAD 42éme édition.

La mer de Barents et le golfe de Botnie sont déjà derrières, nous voilà dans les Alpes vaudoises au magnifique village des Diablerets. Pour la quatrième fois je suis invité comme membre du jury.

Le festival du film d’exploit et d’environnement débutera samedi soir 6 aout avec la nuit free ride. Dimanche 7 aout sera consacrée à Erhard Loretan, alpiniste disparu cet hiver, j’avais apprécié le personnage plein d’humour et de détermination, détenteur des 14 sommets à +de 8000mts ; il avait inventé le style direct ! Pas de camp intermédiaire pour le sommet, ascension d’une traite !

La semaine, comme chaque année, proposera des films d’exceptions et le thème sera : Les montagnes chinoises.

Jeudi 11 aout à 15h en exclusivité le film « La vie à cloche pied » réalisé par Isabelle Bres, Olivier Philippe et Fréderic Jouve, sera présenté. Dans ce documentaire de 19’ vous retrouverez mon expédition sur le fleuve Yukon, la croisière en Antarctique avec le témoignage de stagiaires de Bout de vie, du vélo et du kayak de mer avec Dumé,  témoignage de Véro et un survol de ma vie de nomade à cloche pied. Un débat avec le public sera animé par Jean-Philippe Rapp grand homme de communication.

Pour connaître tout le programme de la semaine cliquez ici.

FIFAD 42 éme édition

Camp Arktika

2 août 2011

Un dernier regard à l’océan Arctique et nous reprenons la route, des rennes encore et toujours eux, une pluie fine et une température estivale de 8° ! Nous pénétrons l’intérieur des terres sames de nouveau pour atteindre la frontière finlandaise et bifurquer sur la nationale qui mène au fameux nid à touriste : « le cap Nord ». Même certain norvégiens sont gênés d’une telle arnaque. La route reprend des airs  bizarres, des panneaux écrits en anglais fleurissent… Quelques dizaines de bornes et nous retrouvons la route qui qui nous plait, la sauvage ! Entre Ivalo et Inari se trouve le camp Arktika de Gilles Elkaim. Comme je vous l’expliquais dans mon dernier article, le seul livre que nous avions embarqué pendant notre traversée à la rame était le livre de cet explorateur des temps modernes. Il devait rejoindre avec ses chiens le Cap Nord au détroit de Béring en un peu moins de 4 quatre ans. Sur ces 12 000kilométres à pied ou en kayak son épopée nous avait tenue en haleine et nous permettait par moment de nous évadait de cette « ramerie océanique »…

La piste en terre nous mène au camp et nous sommes accueillis par une bronca de 53 Toutous des glaces. Gilles n’est pas là et nous le savions, il est dans un chantier naval en méditerranée, où son futur projet est en train de prendre forme. Un bateau en alu pour pouvoir naviguer en mer polaire  avec des clients…

Gladys est la responsable du camp en son absence, gérer 53 « tireurs de traineaux un poil têtus », n’est pas une mince affaire ! Elle nous accueille bien volontiers, puisque cela fait plusieurs semaines qu’elle n’a pas eu de visite. Nous avons l’honneur de loger dans la « kota », cabane typique finnoise,  en échange nous donnerons un coup de main dans les taches quotidiennes. Véro sera chargée du brossage des molosses, je suis surpris de voir avec quelle docilité ils se laissent faire. Mon boulot sera une entreprise de BTP, avec une brouette remplie de gravier je dois drainer le chemin qui mène aux habitations… Le soir sous le « grilli » en attendant que le saumon grille, nous échangeons, nous apprenons, bref des soirées remplies de bonheur. Une sortie en canoë pour découvrir les deux lacs et « Pouchok » nous fera l’honneur de nous escorter. Pour ceux qui ont lu le livre Artika vous avez compris que c’est un grand privilège d’avoir ce valeureux chien avec nous. Il est plus qu’un compagnon d’expédition pour Gilles il est comme un enfant, ou un frère ! Quatre années où les moments tragiques ont succédé au bonheur intense, où la famine les a forcé à se nourrir de cadavre de morses en état de putréfaction avancée. Pouchok est un instinctif avant tout, les canards qui batifolent le transforme en prédateur redoutable. Pendant un arrêt à la découverte d’une vieille pirogue abandonnée, notre ami à quatre pattes en a profité pour tenter de « zigouiller » un lemming ! J’ai du donner un coup de gueule pour le revoir intégrer le canoë sans « hamburger » à poil dans le museau ! Ces quelques jours ont défilé à toute vitesse, nous reprenons la route pour le sud, le golfe de Botnie…

Panorama vu du camp...

Un coin qui m'a attiré?!?

Vue du camp...

Vue du camp...

Tradition same, cardage du poil des chiens... Rien ne se perd.

Tradition same, cardage du poil des chiens... Rien ne se perd.

Pouchok, leader de l'expédition Arktika nous honore de sa prot

Pouchok, leader de l'expédition Arktika nous honore de sa protection

La yourte, tente dortoir, vaisselle et bricolage.

La yourte, tente dortoir, vaisselle et bricolage.

kayak en mer de Barents…

26 juillet 2011

Être sur les bords de l’océan Arctique sans pouvoir y tremper la pagaie cela devenait une déchirure !

Mehamn ne compte que 800 habitants quasiment tous pêcheurs. Le touriste est celui qui s’est égaré ! En cherchant sur le port, je tombe sur Ruan, Sud-Africain tombé amoureux du coin en effectuant avec sa compagne suisse, Tina, cap Nordkin-sud Grèce à pied en 3 ans, soit 6000km. Ouf je me sens moins seul, enfin un gars un  peu fêlé comme moi. Il est employé dans l’usine à morue, un métier rude, mais qui lui permet de résider en péninsule de Nordkin. Depuis cette année ils ont ouvert un bed and breakfast et tentent de créer une activité nature. Rando, chiens de traineau en hiver, kite sur glace et location de 4 kayaks. Je suis son premier client ! Je trépigne de pouvoir m’aventurer dans une mer si sauvage et isolée, mais ce n’est pas « Immaqa » dans lequel je prends place mais un p’tit kayak un poil instable à mon gout ! Combinaison étanche neuve, gilet neuf, je prépare un sac étanche avec un minimum au cas où et vogue la galère. A midi je donne rendez-vous à Véro sur une plage qu’elle rejoindra à pied et dès le casse-croute englouti je pars cap au nord. Des marsouins me précédent sans se laisser approcher, les sternes arctiques dorment sur du bois flottant, la mer est un mélange de bleu nuit et de gris d’encre. Un poil tendu le « Cabochard » ! J’avance rapidement et commence à m’habituer à naviguer avec ce type d’embarcation. J’essaie de ne pas penser à l’endroit où je me trouve car sinon c’est la boule au ventre. La mer de Barents a une sale réputation, mais c’est plus fort que moi, je veux aller jusqu’au promontoire sombre vers l’Est ; de là je devrais voir le fameux phare de Seltnes, le plus nord de l’Europe, juste 10 petits kilomètres. Des oiseaux en pagaille et de la grosse solitude, celle qui fait déglutir avec difficulté, celle qui ne donne plus envie de se nourrir… Je persiste et évite de penser au cas où je dessalerai. Encore un petit mille et je pourrais enfin le voir, la mer est d’un calme anormal, je suis sur mes gardes. Le courant violent du cap que j’avais pressenti est bien présent. L’autoroute se transforme en piste en terre et je suis en kayak de promenade et pas de guerre comme mon « Nautiraid 540 ». Ca bouge dans tous les sens. Je tente la photo mais promis juste un coup c’est tout, avec beaucoup de concentration je vire de bord pour reprendre la route de Mehamn. Bien-sûr ici tout est éphémère et le grand bleu laisse la place à la tourmente. Je ne traîne plus, je ne cause plus aux oiseaux, j’appuie sur les pagaies de toutes mes forces et essaie d’anticiper d’où viendra le combat ! Là-bas au port les éclairs claquent et le vent fraîchit, pour l’instant je suis dans du calme, pourvu que ça dur. Je prends l’option de rejoindre la côte, cela allongera la route mais en cas d’embrouille je pourrais avoir un plan B ! Une faille se découvre et j’en prends la direction. Finalement dans cette espèce de brèche, je m’enfile… Pause relaxation, je mange un bout, effectue quelques étirements sans trop attendre, je sais que là-bas on doit s’inquiéter pour moi, l’orage claque à en perdre haleine. Je reprends la mer, ça y est, c’est pour moi, des grosses gouttes me nettoient le visage, les éclairs donnent de la voix et le pagayeur pagaie, quoi que de plus normal me diriez-vous ! Finalement je double le premier phare du port pour me retrouver face à face avec des rennes. Je leur explique ma journée mais je crois que cela ne les intéresse pas trop ! Plus de respect pour les aventuriers à cloche pied ! Véro me rejoint et voit dans mes yeux le déroulement de ma « kayakerie ».  Dans leur magnifique appartement, vu sur le port, nous écoutons nos nouveaux  copains nous narrer leur périple à pied. 8 paires de chaussures usées jusqu’au bout et une taille et demi de plus en pointure pour 6000 km de « marche et rêve ». Ruan me surprend en train de décortiquer la carte de la mer de Barents, lui aussi passe des heures devant la planisphère à imaginer des voyages insolites… je lui présente mon idée de projet, mélange d’aventure en solitaire et de partage avec des louveteaux de Bout de vie. Il m’épaulera avec les jeunes et j’en suis très heureux, c’est un gars fait d’acier en qui j’ai confiance, bizarre en quelques heures ? Non, quand on vit des expériences aussi fortes que les nôtres et que l’on se croise, quelque chose d’inexplicable se produit, comme si l’on se connaissait depuis toujours. Si vous voulez découvrir la péninsule de Nordkin c’est par Red Tree qu’il faut passer, Tina, Ruan et leur mascotte Harry vous accueilleront chaleureusement.

Juste entre vous et moi en toute intimité, je vous dévoile déjà le titre de ma future « folie »

Arcticorsica 2012…Chut c’est un secret…

Mehamn, port de pêche du bout du monde.

Mehamn, port de pêche du bout du monde.

A peine sorti du port la solitude envahi le kayakiste qui kayakait!

A peine sorti du port la solitude envahi le kayakiste qui kayakait!

Cap 17°, au bout du promontoire je devrais apercevoir au loin le phare le plus nord d'Europe, Slettnes.

Cap 17°, au bout du promontoire je devrais apercevoir au loin le phare le plus nord d'Europe, Slettnes.

Une faille, une bréche, je vais tenter un debarquement acrobatique!

Une faille, une brèche, je vais tenter un débarquement acrobatique!

Des rennes pour m'accueillir aprés une journée de mer placée sous le signe de l'émotion.

Des rennes pour m'accueillir après une journée de mer placée sous le signe de l'émotion.

Tina et Ruan devant leur maison, Jo Zef rencontre Harry leur mascotte!!!

Tina et Ruan devant leur maison, Jo Zef rencontre Harry leur mascotte!!!

L’étape du tour 2011 …

12 juillet 2011

Un grand merci pour cette belle journée qui amènera plein d’espoir à tous ceux qui pour l’instant découvrent la vie avec un bout en moins…

Remerciements sincères:

Au mécène AXA atout cœur et ses bénévoles qui ont su avoir la patience de nous attendre pour un ravitaillement 5 étoiles.

A la Fondation la Française Des Jeux pour son mécénat. Avec nos belles tenues, plus d’une fois on nous a encouragé en criant: « Allez Sandy Casar »!

A Jean-Luc Sauge « Drôle d’Impression » de Porto-Vecchio pour la création des t-shirts Axa-FDJ

A France Barbé pour nous avoir trouvé en un temps record un hôtel à quelques mètres du départ.

A l’hôtel du Commerce de Modane, votre patience et vos sourires nous ont énormément touché.

A la pizzeria Presto de Modane où en l’espace d’une soirée l’équipe a créé mon fan club de Maurienne!

Au public venu en masse pour nous encourager.

Un grand bravo à toute l’équipe de cyclistes Bout de Vie, vous avez donné votre meilleur.

A vous tous chers lecteurs qui par la pensée nous avez soutenu, merci beaucoup, on sentait votre énergie positive.

Et grand coup de chapeau à Laurent Benezech, penseur,organisateur de cette étape Bout de Vie.

Différents dans la vie mais égaux devant les défis.

Citation de Dominique Benassi


L’arrivée filmée au journal de 20h de FR3 Alpes, cliquez ici.

La veille de notre départ à Modane.

La veille de notre départ à Modane.

Un bout de vie sur l’étape…

12 juillet 2011
Je prends mon pied sur une ligne d'arrivée bien longue à atteindre...

Je prends mon pied sur une ligne d'arrivée bien longue à atteindre...

4h30 la rivière gazouille mais je ne suis pas en bivouac juste dans un hôtel en fond de vallée de Maurienne. Mon compagnon de chambre Dume, cela faisait bien longtemps que je ne n’avais pas partagé une épopée avec lui…

Nos poudres Energie Diet, substituts de repas à digestion rapide mélangées au lait d’amandes, seront notre combustible pour la longue journée qui nous attend. Pierre Chami avocat de l’association qui en deux ans a perdu 25 kilos s’est lancé le pari fou de nous rejoindre sur cette étape, les blagues et la bonne humeur fusent. Le minibus nous attend avant la fermeture de la route pour récupérer nos affaires et surtout la prothèse fémorale de Dume qui ne pédale que sur une jambe puisque le genou en plus de la cheville lui manquent. L’équipe aux tenues de la Française des jeux est au complet, 5h45 le bus part. L’hôtelier nous chouchoute et son sourire et sa gentillesse m’ont énormément touché. Chacun va rejoindre son sas, 10000 cyclistes au départ. Par le professionnalisme de Béné organisatrice d’ASO nous avons eu à notre grande surprise un changement de dossard. Dume sera dans le sas 1 et moi le 3. Quelques gouttes de pluie viennent nous rendre visite comme si les filles d’Apoutiaq venaient nous souhaiter bonne chance. 7h le décompte est donné,  les coureurs s’élancent. L’émotion me prend en douce, un appel bref à ma « Vrai » qui cette fois sera à l’arrivée. C’est au tour de mon sas, j’essuie mes yeux humides et pars pour une sacré journée. La nationale est en faux plat descendant sur 17 km, je me mets dans la roue d’un groupe pour une moyenne de 57km/h. St Michel de Maurienne, le pont engendre la rivière et le col du Télégraphe me tend ses bras ! 56’ pour le gravir, la fraîcheur matinale développe les fragrances alpines, je ne veux pas forcer, je roule tranquillement en essayant de maintenir ma fréquence cardiaque à 70%. A un kilomètre du col je vois un concurrent en habit de la FDJ. Tient mais c’est un unijambiste ! Dume est bien, il pousse et tire sur une jambe, je lui mets la main sur la selle et le pousse un petit peu, les autres coureurs nous encouragent et une avalanche de mots gentils nous motivent, comme deux sales gosses, à envoyer un sprint pour franchir le premier col du jour. Le faux plat montant de Valloire nous permet de mouliner pour récupérer. Le village passé, le géant des Alpes, le Galibier dévoile  ses 2665mts d’altitude. Dume me demande de continuer à mon rythme, on se tape la main, j’augmente ma fréquence cardiaque à 75, 80%. Le ciel est bleu et le bonheur s’installe. Je suis bien, un peu euphorique, je double, je double et je double… Le dialogue interne est intense : « Molo, cabochard un autre monstre t’attend ! » A 3 kilomètres du col, j’arrive à la hauteur de Fred un jeune brésilien qui est dans le rouge, son pédalage est saccadé, sa respiration aussi. Il réalise ma « différence », je lui donne quelques conseils de respiration, j’attaque un mini « coaching » d’altitude ! Il reprend un bon mouvement et se met dans ma roue… Grosse émotion pour lui, c’est la première fois de sa vie qu’il est si haut. Il immortalise par une photo notre ascension, il prend le numéro de mon dossard pour me retrouver via le net, mais je le laisse je veux avancer sans tarder. La descente est vertigineuse, au premier virage un inconscient jette sa gourde sur la route et la personne devant moi, glisse dessus pour gouter le goudron, sans gravité ! Ouf ! La nationale est suspendue dans un vide impressionnant, pas de parapet et le plongeon vers le sommeil infini pour l’imprudent. Je suis sur les freins, je ne dépasse pas les 45km/h, le col du Lautaret est noir de monde et seulement là je peux pédaler, 65, 70km/h !

Les tunnels se succèdent, un est sans lumière, quitte à perdre quelques secondes, je ralentis pour tenter de détecter les pièges. Enfin je rejoins le ravitaillement tenu par les bénévoles d’AXA atout cœur, ma ration de poudre d’Energie Diet me donnera le carburant pour le lutter contre le diable qui me tend les bras. Une longue ligne droite noire de monde et me voilà dans la légende du Tour de France. Les 3 premiers kilomètres sont à 14 % !!! Ce n’est pas dur, c’est plus que ça ! Mon moignon ne se montre pas trop coopérant, les décharges électriques se succèdent, mais je fais abstraction, je pédale sans rechigner. C’est long, c’est douloureux, c’est épuisant, ce n’est plus humain. Le public est formidable, les collègues d’ascension me couvrent d’éloges, mais les 21 virages ne se laissent pas bluffer par tous ces mots, je dois pédaler ! Il fait chaud, des filles en bikini ont des dizaines de bouteilles d’eau fraîches et arrosent la nuque de qui veut, un regain d’énergie me revient. Mais le dénivelé reprend son travail de sape, je sais que le seul moyen est de quitter pour quelques instant ce corps qui est en souffrance. Je rejoins, Valentin, Élodie, Nicolas et les autres. Les petits jeunes de mon association qui malgré leur amputations sont prêt pour une vie différente… J’ai mal, les crampes rôdent mais je ne leur donne pas la possibilité de me contrarier. 1 heure que ça dure, la côte est toujours aussi folle mais la brise donne un coup de fraîcheur au cycliste à la peine… Finalement la pancarte annonce l’entrée en station, c’est noir de monde, je bois, je tente de mouliner pour le dernier kilomètre qui sera un sprint… Dernier virage, je vois l’arche gonflable, je sais que Véro est là, je lève le cul de la selle et part en sprint, l’adrénaline va m’aider sur les quelques mètres qu’il me reste, je monte dans les tours, le compteur reprend du rythme 28 km/ en cote, je pars, le goudron semble s’arracher sous mes roues, je double une cinquantaine de « copains » à la peine mais un teigneux me tient, nous sommes épaules contre épaule , je monte d’un cran la force, lui aussi, je ferme les yeux il tient encore, je cherche je ne sais où ma dernière cartouche et passe la ligne juste une roue devant lui !!! Je hurle tel une bête sauvage, le public explose, je lève ma prothèse au ciel, mon sprinteur vient me prendre dans les bras, on se sert comme si on se connaissait depuis toujours, les gars que j’ai doublé dans les derniers mètres viennent m’embrasser, me féliciter… Aujourd’hui j’ai donné le meilleur de moi-même, 6h 17 d’effort pour laisser derrière moi 6675 concurrents. Je n’aime pas le mot de revanche sur la vie, en tout les cas , une fois de plus, si au lendemain de mon amputation on m’aurait décris cette journée c’est sur que je ne vous aurai jamais crut !

Dans mon prochain billet plus calmement je vous raconterez tout les sourires des « copains » d’AXA atout cœur et de la Française des jeux…

Merci à vous tous, merci Laurent t’es un sacré bonhomme pour avoir organisé tous ça…

Dumé est arrivé en 8h15 laissant derrière lui 2944 valides, montée de          l’Alpe-d’Huez 2h36 RESPECT!!!

Prochain billet des photos et des remerciements en détail…

A pluche

Fabien Pietri… Son témoignage…

1 juillet 2011
Zenitude en altitude!!!

Zenitude en altitude!!!

De temps à autre j’aime vous dévoiler quelques pages que vous allez bientôt pouvoir trouver sur mon nouveau livre … Sortie fin février.

Rencontre de Fabien, le fils de ma « Vrai ».

Notre société adore mettre les gens dans des cases, moi je déteste! Ce n’est pas nouveau, vous vous en doutiez !

Ni mon beau-fils, ni un copain, juste un jeune homme qui me plaît de part ses réflexions, de ses analyses sans suivre les moutons.

Dans son travail il venait de vendre un vélo de salle quand quelques phalanges ont voulu tester qui étaient le plus résistant, il confirmera que les dents des pignons déchirent avec soin les chairs… Éclopé à son tour, je voyais en lui un candidat potentiel pour venir rejoindre l’équipe mixte en Argentine… Le reste vous le lirez bientôt…

A la fin du bouquin comme dans le premier j’ai demandé des témoignages, voici le sien…

Cela doit faire dix ans  que je côtoie  Frank, quand je l’ai connu je n’avais que 17 ans. A cette époque-là, je sortais de l’adolescence, j’étais un jeune homme timide, réservé, pas très loquace et un peu introverti dès que je sortais de mon périmètre « famille / amis ».Et je pense, comme beaucoup de personnes à cet âge-là, on se pose de nombreuses questions, on ne sait pas vraiment où l’on va et surtout ce que l’on veut faire, étudier ou travailler, partir ou rester…Moi je rêvais de voyages mais l’inconnu me faisait peur… en aucun cas je n’aurais pu faire ce que Frank a réalisé pour ses 16 ans, un voyage lonely  aux States. Les années qui suivirent, sont des années où l’on débute sa vie d’homme par des choix. Chose que j’avais effectuée avec une ceinture de sécurité car le simple fait de m’imaginer prendre un risque m’effrayait. Malgré cela, ces choix se sont ponctués par des échecs.

Par la suite, à cause et grâce en grande partie à sa fréquentation, à son discours, à son expérience, je me suis décidé à prendre des risques. Risques qui dans un premier temps se sont soldés à nouveau par des échecs… mais avec Frank, j’ai appris le véritable sens du mot « persévérance ». Et aujourd’hui cela me permet depuis quelques temps d’avoir de la réussite dans ma vie.

A travers Frank et son Association j’ai assimilé réellement différentes notions : « se dépasser », « aller au bout des choses », « avoir foi en soi », « l’univers du possible »… J’ai compris que les premières « limites » ne sont pas liées aux handicaps ; les limites sont le propre de l’homme. Avant même d’être confronté aux vrais obstacles, l’homme se met des barrières et se réfugie dans sa peur, peur de ne pas savoir, peur de ne pas pouvoir, peur d’être différent… la peur est un inhibiteur très puissant qui nous empêche très souvent d’oser et de faire le premier pas. J’ai aussi compris que si mon passé avait été fait d’échecs, que si  mon présent est fait de réussites et bien,  que mon avenir sera peut –être fait à nouveau d’échecs. Mais aujourd’hui j’ai assez de recul et acquis assez de maturité pour savoir qu’il faudra apprendre de ces échecs futurs pour évoluer et continuer à avancer.

Je pense être devenu une personne plus autonome, plus ouverte, plus libre et qui a beaucoup plus confiance en soi qu’auparavant même s’il est toujours vrai que «  JO ZEF » est beaucoup plus bavard et moins discret que moi. J’ai eu un parcours scolaire un peu atypique et si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à toi car il m’a fallu de la volonté pour reprendre mes études après 5 années d’interruption tout en travaillant et celle ci m’a été en partie inculquée à tes côtés car pour moi ce qui te caractérise avant tout, c’est cette détermination inébranlable qui t’habite…

Alors voilà Frank, merci pour ce que tu as fait pour moi, pour ce que tu as pu m’apporter,  ce que tu m’apportes encore  et  ce que tu m’apporteras directement ou indirectement …. Merci pour tout !!!

De tous les moments passés ensemble : randonnées, foot, plongée, trail, voyage… celui que je préfère est celui où l’on se retrouve à la table de ton « Cabochard » devant l’un de tes petits repas exotiques dont tu as les secrets, à parler de tout et de rien, moments synonymes pour moi de « partage », d’ « échange » et de « simplicité ».

Quant à « Bout de Vie », je ne la vois pas comme une association pour personnes handicapées mais plutôt comme « une école de la vie » où l’on n’y apprend les « vraies valeurs »…

On peut entendre dire sur Frank, que c’est un cabochard, un oiseau des mers, un aventurier, un solitaire, ou encore un utopiste…  il est avant tout un homme avec un grand H. Mais la plus jolie comparaison qui ait été faite pour moi, est celle d’une petite fille en Argentine qui me chuchota tout doucement à l’oreille que Frank ressemblait à« un flamant rose » à cause de sa guibole rose.

Les migrations d’un oiseau migrateur… je crois que cela reflète assez bien sa vie !!!

Hasta siempre « Flamingo » !!!

Afectuosamente.

EL NIÑO.

Moteur, silence, on tourne…

23 juin 2011

De gauche à droite Fred Jouve, Isabelle Bres et Olivier Philippe

De gauche à droite: Fred Jouve, Isabelle Bres et Olivier Philippe

Depuis une semaine ma solitude chérie est un poil chamboulée ! Réaliser une aventure est une chose, monter un film, en est une autre. Sur ma « kayakerie » sur le fleuve Yukon bien-sûr j’avais embarqué une caméra étanche avec l’idée de ramener de belles images. Mais chacun son boulot, le fleuve m’avait transformé en forçat de la pagaie et les rushs ramenés étaient de piètre qualité ! Dommage !

Vous savez que je suis un poil têtu et dans l’adversité je ne me laisse jamais abattre. Depuis mon retour du Grand Nord je cherchais une solution pour vous faire rêver quelques instants, au pays de la longue rivière. Un seul dénouement trouver une équipe professionnelle pour réaliser un documentaire sérieux, mais cela a un coût !

Cet hiver je trainais la prothèse pour me rendre dans les Alpes où l’un de mes sponsors me conviait. Le week-end fashion mode avec un rustique un poil Cabochard, cela dénote ! Bref, j’acceptais l’invitation et restais dans mon coin, le seul en t-shirt en plein hiver au milieu de la neige c’est sur que ça attire le styliste en goguette. Je m’adaptais, mais mon monde était  bien loin de ce que je voyais… Pourtant, comme à chaque fois entre une paillette et une coupe de veuve Clicquot que je refusais pour consommer de l’eau de source, je rencontrais quelques personnes très attachantes. Une dame venait à ma rencontre et avait entendu parler de mon Bout de vie, directrice en communication de l’une des plus grandes sociétés au monde dans le milieu de la haute couture, elle semblait toute acquise à ma croisade, elle me laissait sa carte en me promettant de m’aider. Avec mon tact habituelle, je lui précisais que régulièrement on me faisait ce discours mais rare étaient ceux qui tenaient leur promesses…

Entre temps je trouvais une équipe prête à tourner, mais pas du second choix, des grands pros du documentaire. Rendez- vous à Paris et à ma grande surprise ils acceptaient de réaliser le film. Bien-sûr cela avait un cout, car pour l’instant ce reportage serait uniquement diffusé dans les festivals et salles de cinéma, la télé ce sera pour plus tard, si le film marche.

Le budget est en conséquence de la qualité du film et des personnes qui le réaliseront. Le devis me donnait le tournis, je ne voyais pas comment quelqu’un pouvait investir une telle somme pour un inconnu comme moi. Je baissais la garde et décidais d’y renoncer. Pourtant je ruminais et sur mes milliers de kilomètres d’entraînement vélo je pensais, je songeais, je rageais, je cherchais… Et si j’appelais la dame qui m’avait promis. Un mail pas forcément mielleux et moins de trois heures plus tard elle me répondait que sa société financerait la totalité du film. Une seule condition : la prestigieuse marque ne devait jamais apparaître !!! C’était un coup de cœur !!! J’étais séché, scié, estomaqué…

Voilà une bien belle histoire. Depuis le début de la semaine, Isabelle, Fred et Olivier  de 5h du matin à 22h non stop tentent de fixer les vibrations d’un drôle de Cabochard. Ce documentaire est un suivi de mon quotidien. Bivouac au milieu de nul part avec une vie basique, composée de gestes simples : allumer un feu avec une seule allumette, cuisson du pain sur une pierre, cueillette de quelques plantes pour le diner. Rencontre de deux jeunes amputés que j’amènerais plonger ; Stéphanie et Steve raconteront leur incroyable voyage  en Antarctique avec quelques images australes. Retrouvailles de Dume Benassi pour une sortie vélo de « fada ». Départ à fond, sortie en puissance, pour finir comme des dératés… Après-midi kayak avec des confidences de Dume sur sa vie à cloche pied avec bien-sûr une « ramerie » océanique ! Véro se confiera à la caméra, mots justes et émouvants. Plongée dite profonde où je vais décrocher une nasse d’un ami pêcheur au large des îles Bruzzi… Bien-sûr quelques retour sur mon parcours d’homme entier, enfin presque, et bien-sûr les images du Yukon…

Ecrire un livre je ne l’aurais jamais cru, le deuxième arrive bientôt ! Un documentaire, à chaque fois je suis surpris, mais de ce niveau là je ne pensais pas un jour que cela puisse se faire…

Pour ceux qui auraient encore envie de penser que je joue la vedette, le but est simple : Transmettre, encourager, redonner gout à la vie, booster ceux qui n’y croient plus… Je sais de quoi je parle à un moment bien précis j’en faisais partie moi aussi….

Pour conclure et rassurer le fan club de Jo Zef la mascotte, vous allez voir qu’il a  bien sa place dans ce beau film qui sortira en avant première au festival  du film d’aventure Suisse des Diablerets entre le 6 et le 13 aout…

Silence on tourne, clap première…

A pluche.