Alchimiste…

19 décembre 2014

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Alchimiste.

L’alchimie, funeste invention ou réalité mystique, la réflexion mérite une prose, voir une pause. La douleur est-elle gratuite, la souffrance serait-elle une injustice, la mutilation une incompréhension, la séparation une trahison ? La vie nous mène aux portes de notre devenir, au seuil de la nouvelle vie, franchir le pas, c’est se muer en alchimiste. Le grand Sénèque, il y a plus de 2000 ans, l’avait déjà transcrit : « Plutôt qu’attendre que l’orage passe, dansons sous la pluie ». Ce pas-de-porte semble douloureux à franchir, en vérité il n’en est rien, il est grisant pour certains ; insurmontable pour d’autres. La peur nous prend aux tripes, les « bonnes » habitudes nous rassurent. Lâcher le connu pour l’inconnu demande une part de folie, à moins que ce soit la quintessence de la liberté. L’horizon est éternel et infini pour celui qui ose, inaccessible pour le peureux et le multirécidiviste en blessure profonde. Pourtant ce premier pas même s’il est boiteux est nécessaire, se moquer des « autres » pour devenir ce que l’on doit être. La première étape est d’ouvrir la porte, puis se lancer sans se retourner, sans trembler, le vent de folie vous enveloppera et tout deviendra possible, l’inaccessible vous semblera une pitrerie inventée par les moroses. Le plus incroyable est que lorsqu’on a franchi ce seuil, le chemin parcouru semble facile et aisé. Nous sommes des marcheurs sans sentier, nous sommes des navigateurs sans voile, nous sommes des oiseaux sans ailes, devenons le chemin, déployons nos voilures, défroissons nos élytres, et le monde nous sera prêté un bref instant. Oui c’est ça la clé, un bref instant ! Ne perdons pas de vue que demain il sera trop tard, que demain c’est du gâchis, demain est une offense à maintenant. Vivre plutôt que survivre, pourquoi être déjà mort alors que notre sang rempli nos cœurs, alimente nos organes, gonfle nos sens. Vivre de mon vivant pourrai dire la Palisse, mais pourtant trop à mon goût se sont éteints bien avant la mise en bière, bien avant la dernière pensée. Etre ce que l’on est pour devenir l’alchimiste de sa vie, pour endosser le rôle de Merlin l’enchanteur, du Robin des bois de la forêt de Sherwood… Ne fermez pas la porte, prenez une grande respiration et foncez, vous allez voir c’est facile…

Il ne savait pas que c’était impossible, c’est pour ça qu’il l’a fait…