La solitude mots par maux…

11 novembre 2012
La solitude m'a mené sur un chemin lumineux... La liberté

La solitude m'a mené sur un chemin lumineux... La liberté

« Y avait-il une réponse ? Une réponse à quoi ? Je n’étais pas en quête d’une pensée ni d’une philosophie ! J’étais en quête… D’un battement de cœur. » Satprem

Depuis la sortie de mon dernier livre je suis amené à répondre régulièrement  à cette question : Que vous apporte la solitude, en avez-vous peur, ne mène t’elle pas à la folie à moins que ce soit une philosophie de vie ?  Les poètes, les chanteurs la reprennent en boucle. A tellement la décortiquer certains philosophes en sont morts de démence, un sujet de philo pour le BAC ! Mais je vais tenter avec tact et sagesse d’apporter une réponse à cette question, avec mes images de références bien-entendu ! D’abord définir la solitude ; il y a celle qui est subie, destructrice, sans engagement, dénuée de communication ; puis la choisie, qui permet le rêve, la création, la réflexion, la contemplation. La première est terrible, un mal sociétal. On retrouve un homme mort dans son lit quinze ans après, personne ne s’était inquiété de son absence ! La deuxième, c’est celle que je  pratique, mais elle a plusieurs niveaux. Suivant la géographie, la vie sociale du moment elle peut prendre une intensité différente. Si j’ai choisi de vivre la solitude c’est que je la désire car elle me fait peur mais elle m’offre l’essentiel : la vie ! Découvrir ses peurs c’est les comprendre. Jusqu’à présent j’avais vécu la solitude en tant qu’intermittent ; rando en montagne de quelques jours, visite d’un pays en solo, plongée profonde sans binôme… Mais le Yukon comme je le raconte dans mon livre c’est mon Everest de  solitude. Le Vendée Globe, course à la voile, vient de prendre le large, trois mois de solitude extrême, pourtant pas un seul marin ne l’a vivra à l’identique.  Beaucoup de moines ou autres penseurs sont allés s’isoler dans des coins reculés pour comprendre le temps présent, le pourquoi de la vie. La solitude c’est avant tout une sensation, un ressenti. Sur ce grand fleuve j’étais seul sur des centaines de kilomètres, je ne devais et ne pouvais compter que sur moi-même. Le vide qui s’offrait à moi ne pouvait être comblé par une présence, la sécurité je ne pouvais la trouver qu’au fond de moi, « l’autre » ne pouvait s’y substituer, je devenais l’explorateur d’un « moi » inconnu. Bien-sur grande différence immense, je sentais l’amour des personnes laissées de l’autre côté du globe, la distance géographique ne comptait pas pour mon âme toujours en compagnie des êtres aimés.  Le soir je pointais sur une carte de l’Amérique du Nord ma position, je me surprenais à blêmir quand je visualisais ma position précise, près de rien, loin de tout… Il m’aura fallu des semaines pour comprendre qu’elle était constructive, après mes journées de pagaie et  mes taches finies, je n’avais personne à qui parler, personne à écouter, pas de radio car trop loin, pas de musique, j’avais oublié de charger des chansons sur mon MP3 ! La machine à cogiter se mettait en marche, vous allez me dire pas besoin de ça pour méditer. Détrompez vous, ici en Corse je connais assez bien la montagne pour pouvoir m’isoler mais en mon fond intérieur je ne me sens pas seul, au pire, en une journée de marche, je sais que je trouverai un village ; la vibration n’est plus la même. Ce n’est plus une vraie solitude, je ne compte pas combien de fois j’ai traversé avec mon Cabochard entre la Corse et le continent, mais la sensation et l’émotion  sont différentes. Se trouver en situation de non retour exerce un sixième sens qui transforme cette solitude en compagne, en professeur. Comme je n’étais plus en contact avec l’extérieur, certaines évidences devenaient plus floues, et certains doutes disparaissaient ; une sorte d’équilibre. L’essentiel avait une autre saveur. Certain jour sans vent le silence était d’une profondeur telle  que je le vivais comme une découverte, juste le son du cœur qui bat chamade. Un soir je me surprenais à entendre le froncement de mes yeux qui clignaient. Les autres sont loin, on se retrouve dans une vitrine, la foule, le stress, le temps qui passe cela ne nous touche plus. Le travail commence enfin, les histoires anciennes surgissent, elles ne semblent plus si importantes, les coups bas de la vie sont plus faciles à accepter, la vie si compliquée par moment semble simple car basique. La solitude est une sorte de savon, on se récure avec, on se sent propre quand on la vit. Être maître de son destin. Elle opprime le corps qui n’est plus qu’un pauvre support, le plexus semble écrasé, la gorge est sèche et puis c’est l’explosion enfin on comprend, enfin ; l’homme libre surgit, ne plus se préoccuper de son moi puisque nous sommes universel. Je pense que chacun peut y trouver une force incroyable mais elle éprouvante. Dans une époque de crise grandissante une des industries qui ne souffrent pas est celle de la communication. Quand j’observe quelqu’un qui est  seul, la première chose qu’il fait c’est contrôler son Iphone pour vite se connecter avec quelqu’un, mais ce n’est que du virtuel. La solitude est un miroir qui nous renvoie ce que l’on fuit. Aimer et savourer la solitude ce n’est pas fuir les autres bien au contraire, en se découvrant on comprend mieux le Monde. Mais attention  comprendre c’est aussi découvrir ce que vous n’aviez pas perçu avant et le bâton peut rebondir sévèrement au visage. La solitude m’a grandi mais elle m’a rendu encore plus exigeant car elle ne pardonne pas. La solitude m’a donné une montre ! Oui je sais maintenant que je ne suis pas immortel, quoi que l’on fasse l’aiguille avance et l’idée ne me fait plus peur. S’assoir sans rien faire est la plus belle chose qu’elle m’a apprise, combien de soir blotti près d’un grand feu ; j’ai été contemplatif… La rivière, la forêt à perte de vue, le chemin de ma vie certainement…

Vous n’êtes pas prisonniers de vos corps, ni confinés dans vos maisons ou dans vos champs. L’essence de votre être demeure au-dessus des montagnes et vagabonde avec le vent.Ce n’est pas une chose qui rampe vers le soleil pour se chauffer, ou creuse des trous dans la terre pour se protéger.  Mais une chose libre, un esprit qui enveloppe la terre et se déplace dans l’éther.

Khalil Gibran

A pluche !

Ayeltgnu, le défi d’une vie debout

12 octobre 2012

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Ayeltgnu le défi d’une vie debout…

Bientôt dans les librairies prés de chez vous mon deuxième livre. C’est vrai que ça fait un peu : « Le mec qui se la joue » mais pourtant l’écriture me séduit de plus en plus, les mots m’amènent à une réflexion intense et intime. Je ne pourrai jamais oublier le livre de Patrick Ségal : l’homme qui marchait dans sa tête. La lecture n’était pas mon fort mais en une nuit je le dévorais, je m’en imprégnais. L’hôpital devenait un simple support, mon âme s’évadait avec cet homme paraplégique qui courait seul le monde. A la sortie de mon premier livre j’ai  reçu et conservé beaucoup de lettres d’anonymes qui à leur tour se sont dévoilés et j’ai senti que mes maux étaient rentrés en connexion avec les leurs. L’amputation peut-être autre que physique, perdre un proche, un emploi, un rêve est certainement aussi violent qu’une mutilation. Alors dans quelques jours mon deuxième ouvrage ne sera pas loin de chez vous. En fil rouge ma descente en solitaire du fleuve Yukon, 6 gamins sur les premiers kilomètres pour conjuguer le verbe « partager » puis l’immensément grand, le miroir quotidien de notre vie de dingue, qui nous, qui vous, embrume. Je ne pouvais plus tricher, j’ai réglé les comptes avec mes démons, et de temps à autres des événements absolument différents surgissaient mais toujours teintés de près ou de loin du partage. Je vous amènerai en Antarctique où quatre jeunes seront les pionniers des terres australes, s’en suivra l’ascension du  plus haut volcan du monde composée d’une équipe de bras cassés. La prison de haute sécurité vous enfermera dans ce milieu très austère mais avec des hommes en quête de lumière. La mascotte a pris la plume pour vous conter comment ce grand gosse un poil cabochard se comporte loin du monde. Je ne veux pas tout dévoiler et vous laisse le plaisir de le décortiquer. En conclusion des témoignages d’amis qui se sont lâchés sur ma personne, Dume m’a égratigné, c’est grâce à lui que je me suis ouvert aux autres. Franck, Thierry, Eric, Fabien, Chris, Bixente, Jean-François, Emmanuel, Gunther ont sorti leurs plumes pour apposer des mots sur mes humeurs parfois excessives mais toujours fondées de bon sens. Ayeltgnu signifie en Tinglit : Tu as de la chance. Oui j’ai eu de la chance de perdre ce bout de vie, il m’a ouvert les yeux et m’a fait fuir un monde qui n’était pas le mien. J’ai choisi en boitant un sentier que j’ai dû ouvrir, aucun n’était passé avant. Normal c’est ma route et je ne suivrais jamais la trace de qui que ce soit. Alors j’ai gravi pas à pas cette montagne, les ronces m’ont égratigné, par moments des blocs de granits m’ont barré la route, plutôt que de perdre l’énergie à les briser pour passer je les ai contourné ; un détour qui m’a amené sur d’autres voies. De temps à autres en me retournant je constatais que ce n’était pas si compliqué en fait d’avancer. Le bruit des autres qui jugent était trop loin maintenant pour que je les entende. Une chose incroyable m’est arrivé en arrivant au sommet j’ai compris qu’il y en avait un autre et que la série serait infinie. Si vous avez envie d’ouvrir votre propre chemin ce bouquin peut vous aider sans vous assister mais je suis sur qu’il vous donnera espoir. En tout les cas je l’ai écris pour ça. Sur ce billet j’attends de vrais commentaires après votre lecture. Le vrai compliment sera le sincère, celui qui me fera avancer dans ce domaine que je découvre et que je compte explorer. Un cabochard littéraire on aura tout vu…

La préface de Nicolas Dubreuil est magnifique, lui le frère de glace m’a éclairé sur une traversée fascinante, le voyage de l’intérieur…

Bonne lecture et à pluche.

Ayeltgnu le défi d’une vie debout.

Edition Au coin de la rue collection Au coin du monde.

Témoignage de Bixente Lizarazu…

1 décembre 2011

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Encore un témoignage que vous allez bientôt retrouver dans mon deuxième livre: Ayeltgnu, l’aventure à cloche pied.

Au fil des mois régulièrement je vous ai dévoilé des extraits et surtout des témoignages très touchants de personnes qui ont partagé un moment fort en ma compagnie.

Je sais, j’ai beaucoup de chance d’où le titre du livre: Ayeltgnu qui signifie en langue Tlingit « tu as de la chance ».    Chacun des témoignages est une rencontre forte, un bout de vie partagé. Bixente que je ne présente plus, a pris sa plume pour témoigner lui aussi. En  primeur, pour vous mes amis de lecture…

Juillet 2002.

Vacances à Bonifacio. Je cherche un club de plongée. On me donne le tel de Frank Bruno. J’appelle et je tombe sur des mouettes…Bizarre. Je laisse un message. Frank me rappelle. Rendez-vous sur les iles Lavezzi. Première rencontre avec l’homme. Première rencontre avec le bateau, un certain Cabochard, tout un programme… Une plongée. Un thé au jasmin. Une longue discussion. Maggi*…

Voilà comment commence une histoire d’amitié d’homme. Simplement, avec pudeur et sans chichi…

Mystère d’une rencontre improbable d’un basque et d’un corse.

Quel est le trait d’union entre pays basque et la corse, entre Frank et moi?

La MER. Juste la mer. Trois lettres qui expliquent tout…

Cette idée que la mer est la source de tout pour nous.

Source d’indépendance, d’aventure, d’émerveillement, d’apaisement…

Juin 2010.

Pendant que Frank fait le Yukon sur son kayak, je fais Knysna en Afrique du sud sur une autre rivière presque aussi dangereuse…

Pendant que j’assiste à l’évènement sportif le plus médiatique de la planète, Frank est seul au monde…

Et pendant que 23 millionnaires capricieux font grève dans un bus, Frank explore les limites de son âme pour rien!

Juste l’honneur et l’espoir que tout est encore possible pour ceux qui comme lui sont amputés de la vie

Bonne lecture d’une jolie aventure, celle d’un homme qui montre que ce n’est pas grave de tomber, celle d’un homme qui montre que l’important c’est de toujours se relever, toujours…


Bixente Lizarazu

Le livre sacré de chacun…

9 mars 2011
Danse de l'oie, juste avant la chasse. Alaska Eagle river.

Danse de l'oie, juste avant la chasse. Alaska Eagle river.

Il y a quelques jours une joute écrite s’est produite sur mon blog et elle m’a inspiré une histoire comme une légende athapascanne.

Dans une tribu holikachuk vivait 4 jeunes gens,  l’âge adulte pointait à l’horizon.

« Coyote fuyant » était le leader de la bande, plus grand, plus fort, il était un chasseur de grande qualité. Il détestait plus que tous les trappeurs blancs qui ne tuaient que pour le gain.

« Crocus des prairies » était intellectuel, toujours fourré auprès de l’homme médecine, il récoltait toutes sortes de plantes pour soigner ses oncles malades, en lui sommeillait un grand chaman.

« Flamme vacillante » naissait malade et sa jeunesse n’était qu’une succession de guérison entrainant d’autres maux.

« Pas qui s’efface » était certainement le plus faible du quatuor, il craignait la foudre et les combats, son cauchemar était de se retrouver seul  en forêt un jour d’ouragan.

A  l’aube de la quatrième lune Aigle Rusé le grand chef,  réunissait le village, un immense feu central était encerclé par toute la tribu et des chants ancestraux mélangés aux sons des tambours couvraient le hurlement des coyotes en quête de proies.

Les quatre jeunes savaient que c’était le moment du départ. Chacun reçut un paquet identique : un poignard, de l’amadou séché, une pierre à éclat et un parchemin à ne lire qu’en plein milieu de la forêt.

Pendant trois cycles de lune ils devront survivre avec peu, prier, jeûner, penser et surtout découvrir le monde des grands esprits.

Ils prirent leurs dotes et partirent le cœur serré aux quatre coins cardinaux.

La première nuit fût longue et brumeuse, la fatigue, la faim et le manque de compagnie les recroquevillaient sur eux mêmes. Plus les jours passaient et plus les corps s’affaiblissaient. Ce n’était que le début du printemps et à part des pissenlits la nature n’était pas encore généreuse.

Le grand chef en leur remettant le parchemin avait bien stipulé qu’ils ne devaient l’ouvrir qu’au moment où le doute s’installerait. Ce texte serait une sorte de guide, de conseilleur…

« Coyote fougueux » était sur une zone trappée par les visages pâles en abondance et il ne réussissait pas à piéger d’animaux pour se nourrir. Il était épuisé et perdait le moral en même temps que son poids, il fondait comme un glaçon au soleil. Il se mit à lire le parchemin. Le texte disait que l’homme blanc était supérieur aux athapascans, qu’ils étaient mieux organisés et que la forêt allait leur appartenir…Dans une rage noire il hurlait sa haine contre les visages pâles et maudissait le chef du village de lui avoir fait subir cet affront avec ce texte odieux.

« Crocus des prairies » découvrait des plantes qu’il ne connaissait pas, il se perdait dans les théories qu’il avait cru apprendre mais ici loin de sa terre tout était différent. Il était temps de lire le manuel d’Aigle Rusé. Où que tu sois les plantes sont poisons, les rivières souillées et l’animal trop futé pour se laisser piéger, tout ce que je t’ai appris ne sert à rien… Il était abasourdi d’une telle nouvelle, pourquoi une si grande trahison alors qu’il commençait à appliquer sa médecine ?…

« Plume vacillante »n’était pas en meilleur état que ses autres frères, mais il encaissait pas trop mal cette immense épreuve. Les anciennes blessures bien-sûr prenaient de plus en plus de place et le moment de rentrer au village lui tardait. A son tour il ouvrait le parchemin : La maladie va te ronger comme le fleuve qui ravage une berge, loin des tiens tu va souffrir et dans le grand astre noir tu vas partir. Il se mit à sangloter et ne pouvait croire que le grand chef avait pu écrire cela…

« Pas qui s’efface » était celui des quatre qui était le plus mal en point, seul au milieu de la forêt tout le faisait sursauter. Un grizzli était venu croiser son chemin et il avait bien cru que c’était sa dernière heure. Chaque buisson, talus, arbre semblaient lui cacher un monstre. Il était temps pour lui de prendre du réconfort en lisant les écrits d’Aigle Rusé : Le grand vent du Nord qui porte la foudre et la grêle vont s’abattre sur toi, le tonnerre mettra le feu à la forêt que tu arpentes et comme tu es seul les grizzlis et les loups te dévoreront. Il se mit à hurler comme une bête féroce. Il se jugera de rentrer au village pour se venger…

Au matin de la troisième lune, quatre gars décharnés se présentaient au milieu du village, le feu était toujours allumé où du genévrier brulait pour éloigner les mauvais esprits. Le son du tambour lancinant rameutait la tribu et autour des jeunes disciples Aigle Rusé récitait de vieilles prières.

Le calumet était fumé à tour de rôle et les percutions de fémur d’orignaux sur les peaux tendues embrouillaient encore plus les esprits…

Soudain le vieux planta sa lance dans le sol et le silence glaça l’assistance.  Alors mes enfants avez vous rencontré le grand esprit ? Est ce que mes écrits vous ont guidé ? Le mutisme était pesant puis le plus courageux des quatre pris la parole. Il le regardait droit dans les yeux en tremblant de rage : Tu m’as trahi, tu m’as prédit de devenir un guerrier et sur tes écrits tu sublimes l’homme blanc. Les trois autres saisirent l’occasion pour vociférer contre le grand chef, tu es un vieux fou, tu nous as trahi, tu mérites l’exile…

Le sage saisit les parchemins et les déroula devant tout le monde, ils étaient vides de toute trace, vides d’écrit, vierges de peinture !!!

Les jeunes les reprirent en mains et hurlaient que ce n’était pas possible, qu’il y avait de la sorcellerie dans tout cela.

Les tambours reprirent  comme le battement d’un cœur qui bat au ralenti, le chef se mit à chanter en lançant du sel sur le feu. Puis de nouveau il planta sa lance dans le sol et s’approcha face contre face des quatre apprentis.

Ces parchemins étaient vierges !!! Il se mit à rire comme jamais ils n’avaient entendu… Ils sont vides, je n’ai jamais rien écrit dedans, ils ont juste un pouvoir, celui qui tente de le lire ne voit que ses faiblesses, ses rancœurs, son passé. Vous n’avez lu que ce que vous avez au plus profond de vous…

Voilà chers amis une petite histoire qui m’est venue en réflexion pendant une journée kayak en montagne en plein milieu d’une Corse hivernale paisible.

Il est dur d’écrire, mais encore plus de lire et d’interpréter. Si le cœur vous en dit vous pouvez bien-sur écrire un mot à Grand Aigle Rusé…

Ayeltgnu

Une leçon d’aventure pour les élèves de CM1 de Bonifacio…

8 mars 2011
Ecole de CM1 de Bonifacio

Ecole de CM1 de Bonifacio

Article du Corse Matin du 23 février 2011 signé Alex Rolet:

A l’invitation d’Eric Volto, directeur de l’école élémentaire, Frank Bruno a offert une grande leçon d’humanisme à plus de 40 élèves, captivés par ses récits d’aventures, plus étonnantes les unes que les autres.

Un Bonifacien de réputation internationale

Bonifacien d’adoption, résident sur son bateau nommé Cabochard et aventurier de profession, Frank Bruno est connu et reconnu dans le monde entier pour ses exploits physiques et ses défis surhumains. Il a même été lauréat en 2009 du Trophée Peter Bird qui récompense un aventurier « normal », si l’on peut dire. Car dès l’âge de 20 ans, il doit être amputé d’une jambe lors d’un accident à bord du porte-avions Foch. Un handicap qui n’aura de cesse de le motiver à se dépasser, à nous dépasser même. Car ce qu’il réalise aujourd’hui, bien peu d’entre nous en sont capables. D’ailleurs, devant des enfants amusés et médusés, il nous affirme non sans humour : « aujourd’hui, mon seul handicap, c’est que je fais des fautes d’orthographe ». Ce qui n’est pas sans poser problème quand on écrit un livre comme il le fait en ce moment.

Ayeltgnu : le titre de son nouveau livre

Prononcez « alietnou », ce qui veut dire « tu as de la chance » en langue athapascan, du nom du peuple de « natives » qui habitent le bassin du Yukon. Ce fleuve coule sur plus de 3 000 kilomètres, de l’ouest du Canada en traversant l’Alaska jusqu’à la mer de Béring. Il offre des paysages aussi extraordinaires que quasi désertiques, parsemés de milliers de lacs. Mais seul, Frank ne le sera jamais. Lors de la descente en kayak de cette rivière puissante, parfois large de 15 kilomètres, Frank fera les 300 premiers kilomètres accompagné de 6 enfants invités, eux aussi handicapés, dont Elliott résident à Bonifacio. Ensuite, oui, Frank fera la descente en solitaire.

Mais toujours accompagné de Jo-Zef, sa mascotte (qui déteste qu’on dise d’elle qu’elle est une simple peluche), et de nombreux animaux tels que loups, renard des neiges, orignal, lynx et quelques autres biens moins sympas que des peluches, même si de loin il y a ressemblance.

En effet, ours noirs et grizzly (3 mètres debout, 500 kg, griffes de 15 centimètres et vitesse de pointe de 66 kilomètres/heure) sont omniprésents tout au long du parcours. Comme nous le disait un élève de CM1 imaginatif et émerveillé par les performances de Frank Bruno, « le grizzly, il est plus haut que le plafond de la classe ».

Des rafales de questions

Après plus d’une heure de récits palpitants, la séance de questions a été très animée. Les unes concernant les diverses expéditions de Frank (dont la traversée de l’atlantique à la rame), mais beaucoup de questions ont fusé aussi au sujet du handicap d’être unijambiste voire même d’être différent. La prothèse de Frank baptisée Maggie (car « ma guibole ») est passée de main en main, d’abord avec appréhension, mais très vite, les enfants ont compris que Frank n’est pas différent de nous. Sauf peut-être que depuis des années, il a développé plus de volonté, plus de combativité et plus d’humanité que la grande majorité. Sur une jambe, il nous a tous doublés, il faut bien l’avouer. Rendez-vous sur le site www.boutdevie.org pour découvrir ses aventures, les pensées de Jo-Zef et quelques coups de gueule justifiés.

Alex Rolet

les derniéres sorties en photos…

21 avril 2010

Photos prisent par Olivier Bonnenfant.

Avec tous mes sincères remerciements.

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Photos que vous retrouverez dans le magazine « Carnets d’aventures » du mois de juin.

Ecoutez l’interview de France Bleu Frequenza Mora animée par mon pote Jean-Pierre Acquaviva  qui tend son micro à David Guiber  livrant son Bout de vie différente depuis seulement quelques mois. Dans quelques semaines il fera parti de l’équipe du Yukon…

Le Yukon en deux mots…

14 avril 2010
Ps: Ca ne vaut pas une vue sur la Seine mais bon, je m'accomode !!! Hein Niko ?

Ps: Ca ne vaut pas une vue sur la Seine mais bon, je m'accommode !!! Hein Niko ?

Pour ceux qui visite en profondeur  le site de Bout de vie vous avez du constater que la page du Yukon s’était franchement étoffée : photos animalière de Nicolas Dory et surtout la nouveauté, la carte qui vous permettra de nous suivre à la trace sur google earth. J’ai « pondu » un petit texte qui bientôt va être envoyé à pas mal de rédactions qui je l’espère prendront le relais. Si vous voyez quelque chose à améliorer, je suis preneur.

Mon amputation de la jambe droite à l’âge de 18 ans fut très éprouvante je ne savais pas à l’époque que ce n’était qu’une préparation physique et mentale qui m’ont amené à traverser l’Atlantique à la rame comme un défi, à monter à pied au Pôle Nord comme une découverte, à traverser à pied le Groenland comme une aventure extrême, les quelques sommets au delà des 6000mts gravis une manière de m’élever, le tout pour ma croisade associative Bout de vie.

Dans quelques jours je pars dans le grand nord sur les traces de Jack London et Grey Owl, en effet je vais tenter la descente en solitaire muni de mon kayak du fleuve Yukon du lac Laberge au Canada à la mer de Béring en traversant sur sa totalité l’Alaska. Je ne pars ni sur un défi, ni sur une aventure mais sur un voyage de l’intérieur. En effet sur ces 3100 kilomètres je serai seul face à toute la beauté des ses grandes contrées encore sauvages, la solitude sera ma compagne de voyage et même si le physique sera à rude épreuve les seuls vrais dangers rencontrés seront mes fantômes embarqués.
Un homme, un kayak,un fleuve pour un bout de vie!

Bien sur comme à chaque fois je ferai partager mon rêve à des jeunes adhérents de mon association, en effet sur les premiers 320 kilomètres 6 jeunes âgés de 13 à 24 ans vont pagayer avec moi, 2 amputés, 2 cancéreux en rémission et 2 valides. Deux guides de Whitehorse m’épauleront pour guider ces jeunes aventuriers jusqu’au village de Carmacks ; de là je prendrai ma pagaie tout seul pour essayer de rejoindre le village Eskimo d’Emmonak en mer de Béring. La date d’arrivée? Avant que la glace ne refasse geler le grand fleuve !

Régulièrement j’enverrai mon journal de bord via téléphone satellite et quelques photos prises à la volée.

PS : Jo Zef vous demande en douce si vous n’avez pas quelques bonnes adresses sur le fleuve Yukon de crêperies dignes de ce nom ???

La descente en kayak du fleuve Yukon

11 avril 2010

L’ amputation de ma jambe droite à l’age de 18 ans fut très éprouvante je ne savais pas à l’époque que ce n’était qu’une préparation physique et mentale qui m’ont amené à traverser l’Atlantique à la rame comme un défi, à monter à pied au pôle nord comme une découverte, à traverser à pied le Groenland comme une aventure extrême, les quelques sommets au delà des 6000mts gravis une manière de m’élever, le tout pour ma croisade associative Bout de vie.

Dans quelques jours je pars dans le grand nord sur les traces de Jack London et Grey Owl, en effet je vais tenter la descente en solitaire muni de mon kayak du fleuve Yukon du lac Laberge au Canada à la mer de Béring en traversant sur sa totalité l’Alaska. Je ne pars ni sur un défi, ni sur une aventure mais sur un voyage de l’intérieur. En effet sur ces 3100 kilomètres je serais seul face à toute la beauté des ses grandes contrées encore sauvages, la solitude sera ma compagne de voyage et même si le physique sera à rude épreuve les seuls vrais dangers rencontrés seront mes fantômes embarqués.

Un homme, un kayak,un fleuve pour un bout de vie!

Bien sur comme à chaque fois je ferais partager mon rêve à des jeunes adhérents de mon association, en effet sur les premiers 320 kilomètres 6 jeunes âgés de 13 à 24 ans vont pagayer avec moi, 2 amputés, 2 cancéreux en rémission et 2 valides. Deux guides de Whitehorse m’épauleront pour guider ses jeunes aventuriers jusqu’au village de Carmacks  de là je prendrais ma pagaie tout seul pour essayer de rejoindre le village Eskimo d’Emmonak en mer de Béring…

La « Grande rivière » à cloche pied !!
Une aventure humaine hors du commun

Le trajet

Le trajet

Yu-kun-ah qui signifie en langue Athapascans « Grande rivière »

A juste titre d’ailleurs puisque ses 3185 kilomètres en font l’un des géants d’Amérique septentrionale. Né dans le lac Tagish à la frontière avec la Colombie-Britannique, il s’écoule vers le Nord à travers les rudes terres du Yukon et de l’Alaska avant de se jeter dans la mer de Béring. Ses principaux affluents sont les rivières Teslin, Pelly, Stewart, White, Porcupine, Koyukuk et Tanana. Au cours des siècles, le Yukon subvint aux besoins des populations autochtones ; ses richesses séduisirent marchands de fourrures, chercheurs d’or et ses courants transportèrent chalands et bateaux à aubes. Aujourd’hui, les rives du fleuve sont désertées et dame nature a retrouvé sa paix et la faune et la flore exultent.

A quelle date commencer ?

La débâcle du fleuve lui-même a généralement lieu durant le mois de mai. Néanmoins, sur le lac Laberge, situé à une cinquantaine de kilomètres en aval de Whitehorse (Etat du Yukon Canada), la glace persiste beaucoup plus longtemps. L’année dernière, le lac s’est « libéré » aux environs du 20 mai mais la glace peut être encore plus tardive.

Les différentes parties du fleuve :

Lake Tombstone Park

YUKON - Nicolas Dory © www.nicolasdory.com - 2010

Le fleuve traverse en diagonale le Yukon en direction nord-ouest puis continue en Alaska dans cette même direction jusqu’à Fort Yukon, légèrement au-delà du cercle polaire. Il file ensuite vers l’ouest jusqu’à Kaltag, tout près de la mer de Béring. Il existe du reste un passage, praticable uniquement en hiver en traîneau à chien ou motoneige, de Kaltag à la mer. Le cours file ensuite plein sud jusqu’au delta où un dernier sursaut vers l’ouest l’amène à la mer. L’ensemble du cours permet donc de traverser totalement le Yukon et l’Alaska sur plus de 3000 kilomètres. Il est bien entendu un peu artificiel de découper la descente en tronçons. Néanmoins, il existe différentes parties qui possèdent chacune un caractère suffisamment marqué pour que cela ait un sens.

yukon

– De Whitehorse jusqu’à Dawson (Canada) : C’est la partie « classique » de la rivière, fréquentée (quelques agences proposent des descentes organisées sur quelques kilomètres) en juillet et août (selon les critères du Yukon ! Ce ne sont pas les gorges de l’Ardèche…). La partie située entre la sortie du lac Laberge et la confluence de la rivière Teslin est la plus belle. On l’appelle aussi Thirty Mile River. J’y serai début juin, alors qu’elle est encore très peu fréquentée. C’est aussi l’époque d’une explosion de la nature qui se couvre de fleurs (en particulier les églantines). Peu après Carmacks, on trouve les célèbres rapides de « Five Finger » et ceux plus modestes de « Rink ».

– De Dawson à Circle (Alaska) : Moins souvent parcourue que la précédente, elle est superbe. De Dawson à Eagle (Alaska) la rivière serpente dans des canyons et le courant y est très soutenu. La frontière entre Canada et Alaska ne comporte que deux drapeaux et c’est à Eagle qu’il faut s’arrêter pour les formalités de douane et d’immigration aux Etats unis. Entre Eagle et Circle, on traverse la « Yukon-Charley Rivers National reserve », une superbe zone montagneuse.

Rivière Yukon

YUKON - Nicolas Dory © www.nicolasdory.com - 2010

– Les flats, de Circle à la Dalton Highway : A partir de là, la rivière est très peu fréquentée. Pendant 400 kilomètres, il n’y a pratiquement plus de relief, la rivière s’étale sur une immense zone composée de nombreux bras. Il me faudra être extrêmement attentif à ne pas m’écarter du courant principal pour éviter de me retrouver dans un bras mort, échoué sur un banc de gravier ou engagé dans un « slough » (bras de rivière sans issue) qui pourra me rallonger considérablement la distance à parcourir. Les cartes, papier ou GPS, sont fausses car le cours se modifie chaque année !

L’instinct sera mon guide pour sortir de ce labyrinthe.

– De la Dalton Highway à Galena : De très beaux canyons, parsemés de camps de pêches des indiens natifs et les seconds rapides du trajet. Les Rampart Rapids ne présentent pas de difficulté majeure. A partir de la confluence de la rivière Tanana, le plus gros affluent du Yukon, la rivière est vraiment énorme. En cas de vent, les vagues peuvent être vraiment dangereuses et il faudra que je prenne garde car les « grains » arrivent très vite.

– De Galena à la mer ou à Emmonak : Des lignes droites et des courbes interminables, un climat influencé par la mer de Béring. La fatigue se fera sentir mais l’envie d’arriver au bout me donnera les dernières vitamines pour boucler ce beau et long périple estimé à environ 3 mois.

Information récupéré sur le site de Christian Roux

Avant mon isolement pendant plusieurs mois j’aimerais faire partager à des jeunes valides et moins valides cette fantastique « balade ». En effet un petit groupe de 6 ados en binôme seront sélectionnés et encadrés pendant cette expérience hors du commun. Ils prendront part à mon aventure pendant les premiers kilomètres ; j’espère qu’ils comprendront simplement que le présent est un cadeau. Leur objectif sera de rejoindre Carmacks en partant de Whitehorse, soit environ 350 km en autonomie.

Des guides locaux viendront me prêter main forte et chacun naviguera sur un canoë en double. Chaque soir nous bivouaquerons pour partager un « bout de nos vies ». L’idée est de prendre 6 ados, 2 valides, 2 amputés et 2 touchés par le cancer. Ils devront partager les tâches en binômes (montage des tentes, mise en route du feu, pêche et apprentissage de techniques basiques de survie).

Au bout de 10 jours de vie commune, ils repartiront vers leur avenir, moi vers le mien : la solitude des grands espaces.

Je ne pouvais commencer cette croisade sans le partage avec ces jeunes. La séparation sera d’autant plus dure mais le partage sera un « carburant » pour les jours difficiles. Depuis la création de Bout de vie, des stages de ce genre se répètent chaque année et souvent les jeunes en reviennent plus forts, plus ouverts, plus « entiers ».

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YUKON - Nicolas Dory © www.nicolasdory.com - 2010

Le départ est prévu début juin 2010.
Mon arrivée dans la mer de Béring ? J’espère avant l’embâcle début septembre !

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Pourquoi une telle aventure ?

Jusqu’à présent, j’ai toujours vécu des aventures extraordinaires mais jamais seul sans vis-à-vis, l’isolement dans le milieu hostile est une manière de se découvrir tout au fond de son âme, sans aucun artifice. Le grand nord me fascine et les rencontres, aussi bien animales qu’humaines, sont dans ces endroits retirés des moments forts. Je ne sais même plus si je dois parler de mon handicap (amputation tibiale de la jambe droite) tellement l’aventure sera profonde ; dans ces circonstances souvent le corps et l’esprit se séparent. J’ai peut être mille raisons de ne pas partir et une seule d’y aller.

C’est décidé je pars.

Cette raison porte un nom : Liberté !


Brève présentation
Frank Bruno est né le 31 décembre 1964 à Menton. A 15 ans Frank décide de quitter l’école pour rejoindre la vie active dans l’entreprise familiale. A 18 ans, il devance l’appel et se porte volontaire pour partir sur le conflit du Liban et perd une jambe sur le porte-avion Foch.

Son plus grand défi va alors consister à transformer ce drame en une force. Ascension du Kilimanjaro et du Cerro Pissis en Argentine, traversée de l’Atlantique à la rame avec Dominique Benassi en 54 jours (3èmes sur 26 équipages au départ, dont 25 de valides….) dernier degré à pied pour rejoindre le pôle nord ou encore traversée de la calotte glaciaire du Groenland en autonomie complète (410 km à des températures pouvant atteindre -60 degrés…) sont quelques-unes des aventures que Frank a accomplies pour le compte de « Bout de vie ».

Frank vient de sortir un livre « Bout de vie », récit d’une vie et … leçon de vie ! La préface est de Bixente Lizarazu.

Actualité

9 juin 2007
Allocution de M. Nicolas SARKOZY, Président de la République, à l’occasion du 47ème Congrès de l’UNAPEI. Il citera en exemple pour la France Dominique Benassi et Frank Bruno pour leur courage d’avoir traversé l’Atlantique à la rame en 54 jours.

Janvier 2008
Sortie en librairie du premier livre de Frank intitulé « Bout de vie »

20 janvier 2008
France Inter au détour du monde de Sandrine Mercier

Fin février – début mars 2008
Frank était à Genève pour du coaching mental avec les joueurs du Genève-Servette Hockey Club (2ème du Championnat régulier de 1ère division suisse) pour les préparer aux phases finales. Travail sur le thème du dépassement de soi notamment.

3 mars 2008 / Université de Genève
Conférence de Frank Bruno sur le thème du « Coaching mental – Dépassement de soi » organisée par l’ASMS et la Fondation Genève-Servette Hockey Club pour l’Enfance et l’Humanitaire.

11 mars 2008
Frank était, avec Bixente Lizarazu, l’invité de Marc-Olivier Fogiel sur le plateau de « T’empêches tout le monde de dormir »

17 avril 2008
Christophe Pacault rédacteur en chef du magazine des sports sur RTL reçoit Bixente et Frank pendant 90 minutes.

24 Octobre 2009
La guilde européenne du raid a remis le trophée Peter Bird SPB à Frank Bruno qui prime chaque année l’aventurier qui a fait preuve le plus de persévérance dans ses défis.
http://www.spb.fr/trophee-peter-bird.asp

Reportages télévisés

Journal de 20Heures TF1 présenté par Claire Chazal
http://tf1.lci.fr/infos/monde/0,,3474929,00-exploit-sportif-psychologique-groenland-.html

Sport dimanche TSR (août 2007) : Unijambiste, le Français Frank Bruno repousse les limites de l’extrême à travers ses exploits sportifs
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=500009&bcid=0520641&vid=8099482

Léman bleu : Frank était l’invité de Michel Robadin sur le plateau de Sport Mag (28.2.08)
http://www.lemanbleu.ch/leman_bleu_archive_flv.php?filename=sport_28-02-2008

Presse écrite

24 Heures (26.2.08) :
http://www.24heures.ch/pages/home/24_heures/l_actu/sports/sports_detail/(contenu)/198549

Le Matin (26.2.08) :
http://www.lematin.ch/pages/home/sports/hockey/sports_hockey__1?contenu=389606

Biographie plus détaillée

Frank a 45 ans. Il est Corse. Il connaît une grande Souffrance à 18 ans, puisqu’il perd une jambe sur le porte-avion Foch, en plein conflit du Liban. Son plus grand défi va alors consister à transformer ce drame en une force. Il devient d’abord plongeur professionnel, sortant même premier de sa promotion (alors qu’on ne voulait dans un premier temps pas le laisser s’inscrire au motif qu’il était amputé !). Il n’a pas loin de 10000 plongées à son actif. Frank est aussi sauveteur en mer . Il est le seul sauveteur en mer en Europe qui est amputé….

Mais Frank est également un aventurier hors norme. Ses aventures, il les mène pour le compte de « Bout de vie » (www.boutdevie.org), l’association qu’il a créée . « Bout de vie » vient en aide à des personnes amputées pour leur faire prendre conscience que la vie vaut la peine d’être vécue malgré l’amputation.

Voici quelques-unes des aventures de Frank à ce jour :
– l’ascension du Kilimanjaro en 2004 et tentative du Cerro Pissis en 2009
– traversée de l’Atlantique à la rame avec Dominique Benassi (amputé fémoral) en 54 jours (3èmes sur 26 équipages au départ, dont 25 de valides….) en 2006
– traversée de la calotte glaciaire du Groenland en autonomie complète (410 km à des températures pouvant atteindre -60 degrés…)
– course en autonomie de 114 km au Pôle Nord

Mais Frank, c’est aussi :

  1. De régulier entraînement dans l’équipe de Ligue 1 de foot de Bastia en qualité de gardien en 2003
  2. le gardien de but de la Star Team de foot du Prince Albert de Monaco
  3. Pour les play-offs 2008 le Genève Servette Hockey club engage Frank pour insuffler aux joueurs le dépassement de soi. L’équipe finit vice champion du championnat helvétique Pro A.
  4. A l’occasion du tour de France une étape est ouverte pour le public. Depuis 3 ans pour récolter des fonds pour son association il est le seul unijambiste à y participer et a passer la ligne d’arrivée sur une moyenne de 9500 participants.
  5. Des interventions régulières dans de grandes entreprises pour du coaching : (Dépassement de soi, remise en question, accepter la différence…

Association « Bout de Vie » (www.boutdevie.org)
« Bout de vie »… a pour objet d’aider et accompagner les personnes amputées quel que soit leur âge, la nature, le degré et l’ancienneté de leur mutilation, à disposer des « clés » et « outils » leur permettant de tenter d’appréhender, d’intégrer, de s’adapter et de surmonter leur différence par la valorisation de leur potentiel de vie et du sens du dépassement de soi.
Plus concrètement, « Bout de vie »… se donne pour objectifs :

  • promouvoir la cause des personnes amputées auprès des pouvoirs publics et de l’opinion publique
  • faire prendre conscience aux personnes amputées de leur potentiel de vie;
  • promouvoir les initiatives personnelles et collectives de personnes amputées;
  • briser l’isolement dans lequel se terrent les personnes amputées;
  • dynamiser la recherche et l’innovation en matière de prothèses;
  • aider les personnes amputées à concrétiser des projets de vie dans les domaines sportifs et culturel;
  • assurer le financement d’appareillages spécifiques en présence d’amputations « orphelines »…

Livre « Bout de Vie »

Le premier livre de Frank Bruno, intitulé « Bout de vie », est sorti en librairie en France en janvier 2008. On le trouve également en Suisse à la FNAC et chez Payot. Il est édité par les éditions Arthaud et la préface est de Bixente Lizarazu.

livreCi-après, un petit message de Frank en relation avec le livre :
« Il est toujours difficile de savoir pourquoi l’on écrit un livre ! Chaque vie est passionnante et chacun de nous vit sa propre légende ! De mon accident, j’en ai tiré une force, une énergie incroyable, je n’aurais jamais pu pousser les limites comme je le fais. Jamais je n’aurais compris que le corps et l’esprit, bien qu’amis, soient différents, l’un peu détruire l’autre et vice et versa. De ce drame je me suis reconstruit sans suivre aucun sentier existant car la route que j’ai décidé d’ouvrir est dans un maquis dense rempli d’interdits et de conseillers destructeurs. Avancer toujours avancer … Quand je me retourne, ce qui est rare, je m’aperçois que la route était pourtant facile mais que d’énergie pour l’ouvrir. Les limites nous sont inculquées de force par une éducation, une religion, une culture, un rang social, bref, pour de multiples raisons mais jamais par son propre raisonnement. Mon amputation a été la bombe atomique qui m’a permis d’ouvrir les portes qui était condamnées. Je ne souhaite absolument pas changer quoi que ce soit, je pense juste à haute voix. Au lendemain de mon « carton », j’aurais aimé rencontrer l’homme que je suis devenu, ce guerrier pacifiste qui ose dire qu’il a peur, qui ose pleurer de joie, qui sait conjuguer le verbe aimer, qui sait reconnaître qu’il s’est trompé, cet aventurier qui partage sa vie avec une mascotte qui ressemble étrangement à une peluche, cet homme qui sait que la vie doit être partagée.
Voila pourquoi un jour j’ai écrit un bout de ma vie… »

Coll. La traversée des mondes - Ed. Arthaud : "Bout de vie" de Frank Bruno.

La vie n’est pas un combat ou une lutte
mais juste un présent.

Frank Bruno