Immaqa (prononcé himaara) signifie en Groenlandais: Peut être…
C’est le nom que j’ai donné à mon kayak de mer…
Depuis ce matin j’ai la tête dans le guidon mails,téléphone, dossier en cours, sponsors, association…
Le temps passe et je coche les taches à faire, à 15h j’explose je stoppe tout « immaqa » demain je suis raide mort !
J’ai l’oeil en coin depuis un moment sur le baromètre qui fait une chute libre, demain c’est tempête.
Je sais ce qu’il me reste à faire en deux temps trois mouvements je suis dans mon kayak de mer pour une courte rando histoire de voir comment c’est juste avant le coup de vent. Le ciel est bien chargé et les eaux sont hautes, sur ma montre le baro dégringole je fonce, c’est l’occasion ou jamais de rentrer dans des étangs ou rivières qui ne sont accessibles que par haute mer.Je sens que je vais prendre beaucoup d’eau sur la tête, je m’en fous, je suis libre comme le vent !
2 petites heures pour rejoindre un magnifique abri où tout au fond se trouve l’embouchure de l’étang, je ne le connais que par la côte mais jamais je ne l’ai pénétré.
Comme d’hab à porté de « maison »pardon de bateau, je me prends pour un explorateur.
Vous dire que c’est désert c’est un petit mot, j’ai l’impression d’avoir passé une porte d’espace temporelle avec un plongeon de quelques siècles.
Ma venue provoque un peu la panique dans les poissons types ,Loups ou Mulets qui savent aussi bien vivre en eau douce que salée, j’avance sur le bout des pagaies et comme je m’y attendais je surprends une grande variété d’oiseaux d’eau douce. Colverts, Grues cendrés, bécasses et Martin-pécheurs.
Je me pose, m’extirpe de mon embarcation pour savourer ce grand moment de liberté. Je constate une fois de plus le privilège d’être ce que je suis, un oiseau de mer !!!
A mon retour je serais rincé par un déluge et au lieu de me plaindre en pleine mer je stoppe de pagayer pour hurler comme un gosse tellement je suis heureux.
Je retrouve le confort de mon Cabochard, et dire que j’aurais pu me plaindre.
Proverbe Groenlandais : Seul la glace et le temps sont maître.
Jo Zef parle et écrit couramment l’Inuith, la preuve:
Bonne Nuit et à pluche…