Finalement hier le coup de vent d’Ouest dans les Bouches de Bonifacio a fait annuler le rassemblement prévu avec Greenpeace et la fondation Surfrider mais ce n’est pas pour autant que l’évènement fut occulté, les politiques français et Italiens ainsi que les associations se sont rencontrées et ont signé des engagements !!!
Qui vivra verra !
Ce matin tranquillement je repars en mer essayer encore une fois la mixité voile de kite et kayak de mer. La mer est bien formée mais sans être énorme, un petit mètre de creux et une brise d’une vingtaine de nœuds, je commence à ressentir les biens faits de mes entraînements et face à Éole j’avance sans souffrir, je me suis fixé les îlots des Bruzzi à environs 4 nautiques de mon Cabochard que j’atteins en moins d’une heure ce qui est une sacrée performance en prenant compte des conditions météo du moment. Juste avant de partir j’ai arrangé le Cabochard comme si je devais m’absenter longtemps ? Intuition, superstition ???
Bon c’est le moment de rentrer, le vent fraîchit comme j’avais prévu, ma voile de kite semble prête à l’envoi mais elle se bloque dans mon safran, je suis un peu prisonnier dans mon hiloire et du coup je rebrousse chemin face au vent pour rejoindre les Bruzzi et un accès à terre pour défaire le nœud de « spaghetti » !
Deuxième essai et rebelote l’autre drisse se coince de nouveau dans mon safran, je refuse de tirer car je sais qu’en force je casserai du matériel alors demi tour pour les Bruzzi, la fumée commence à me sortir par les oreilles, mais je me calme et remets tout en place, mais voilà le vent et la mer ont décidé aujourd’hui de jouer avec moi et cette fois c’est les deux en même temps qui se coincent, je jure que c’est bien la dernière fois !!!
Eureka cette fois c’est la bonne, la voile tiens bien en l’air mais le vent est soumis à des rafales et la houle me pousse au surf, le cap que je prends ne me convient pas et je dois essayer de tricher sur tribord pour pouvoir passer le cap devant moi, mais que cela ne tienne je suis un peu Cabochard et je crois que ce sera simple !
Je suis envoûté par la voile et me laisse happé par ses suspentes qui la maintienne parfaitement en l’air, les déferlantes me poussent mais voilà une plus violente que l’autre me prend trois quart arrière et me propulse dans le creux de la vague, juste à ce moment une rafale de vent me met un coup de boutoir sur la voile et je comprend mais trop tard que je pars au « bouillon » ! Au large seul et sans assistance je suis coincé dans mon kayak d’expédition et sur ce type d’embarcation l’esquimautage est impossible. Je suis maintenu sous l’eau par les commandes de mon palonnier, je me calme et avec douceur mais dextérité arrive à m’enlever de ce piège.
Le kayak est à l’envers et la côte de granite où la houle se brise est à moins de 500m, j’essaie de retourner les 300 kilos et d’un coup la « baignoire » se retourne, je tente de me hisser à bord mais je rechavire, l’histoire va durer 5 fois !
Je comprends que tant que mon embarcation est pleine d’eau il me sera impossible de le redresser.
Accroché d’une main, de l’autre j’écope doucement et finalement retrouve le bord, la manœuvre est ardue car il est encore plein et je déploie une énergie colossale pour rejoindre un mini abri.
J’attends une déferlante pour me glisser entre deux écueils et retrouver un point d’eau calme, ça y est je suis entier et le kayak aussi…
Je prends mon temps pour le vider et retrouver un peu mes esprits, il est déjà midi, mais je suis rassuré car personne ne m’attend aujourd’hui. Je remets en état la voile, vide l’eau de mes bottes et de ma prothèse et reprends la mer. Je suis attentif et ni la houle et le vent ne viendront troubler mon avancée, le cap doublé je renvoie la voile et finirai le retour sans encombre jusqu’à mon Cabochard.
Je suis heureux de cette aventure car je commençais à être un peu trop sûr de moi en pleine mer avec mon beau kayak, cette journée est une remise en question magnifique et donne absolument tout un sens au nom que j’ai donné à mon petit bateau :
« Immaqa » prononcé Imara qui signifie en Inuit : Peut être
Si vous recevez un drôle de coup de téléphone c’est sûrement un mérou qui a récupéré mon portable et s’amuse à vous appeler !!!
S’il te plait Jo Zef arrête de ricaner et de faire le malin, ce matin t’as pas voulu venir avec moi et du coup t’as évité le bain forcé !!!
Sacrée mascotte !
A pluche !