Hier il y a eu du Rififi, juste ce qu’il faut pour mettre les nerfs à fleur de peau, mais on resiste. Au petit matin le vent fraichi au sud avec un déluge de pluie ! On ne désale même pas le bateau puisque les déferlantes nous font une léchouille fréquente. Nous n’arrêterons pas de ramer jusqu’a la nuit. Il est hors de question de remonter plus au nord et de se faire apper par le vent du sud.
La progression fut laborieuse mais elle a payé. Un vent sud-est semble s’installer, alors on reprend le rythme 2 heures/2 heures. Vers minuit moins le quart alors que je pense à aller me coucher, la nuit etoilée s’obscurscie et le vent tourne sud-ouest, c’est à dire dans le nez et la situation tourne au cauchemard ! Je pressent une mini tempête qui va nous envelloper, je cale les avirons, file deux ancres flottantes de gros diamètre. Même la caisse en plastique des vivres frais sera requisitionnée.
Des mètres cubes d’eau déferlent sur nous, aussi bien douce que salée. Et pour compliquer le tout, un cargo se pointe à quelques encablures. Bien sur dans cette furie il ne nous a pas vu, mais ouf, il passera devant.
Le grain passé, on reprend notre rythme. On ne sait plus pourquoi on rame. Grâce au PC et par le biais du téléphone sattelitaire les bulletins météo se suivent et se ressemblent mais aucun n’est exact. Patience. L’Atlantique nous teste le genoux à terre, certes nous plions mais nous ne renoncons pas. Avancez, toujours avancez, ne pas se retourner…