Avant que le soleil touche nos tentes respectives, nous nous affairons au démontage du camp. Chacun de nous s’applique, malgré la glace qui engourdit nos mains à tout ranger minutieusement.
Normalement vers 9h30, Manuel devrait arriver pour être le troisième tout terrain à nous descendre 2700mts plus bas, à Fiambala.
Le trio des gendarmes de haute montagne sont bien sûr encore là et avec un accord commun, nous leur laissons la tente mess et la cuisine qui va avec. Entre nous, ils nous font un peu peine. Pratiquement aucun moyen de communication et surtout, une organisation assez inexistante. Bref, nous les quittons en leur souhaitons « buona suerte », mais de toute façon, ils ne retrouveront jamais plus vivant Juan.
Je me retourne en regardant une dernière fois le Pissis et me félicite du sérieux de l’expedition « un pied au sommet » et de sa totale réussite. Tout le monde a pu dépasser ses limites dans les règles de sécurité les plus strictes.
5h de piste nous attendent pour rejoindre le village de Fiambala.
Des vigognes et toujours des Vigognes qui croisent nos routes. Le décor, même s’il est toujours le même depuis plusieurs semaines, est époustouflant.
Nous arrivons dans une chaleur estivale au dépôt de Diego et rejoignons les thermes qui dominent la vallée désertique de la région de Catamarca, pour nous délecter d’un bain prolongé dans les eaux chaudes qui surgissent de nulle part dans la montagne.
Ce soir, derrière un feu à la lueur des étoiles, nous allons nous régaler d’un méga « Ansado » (barbecue d’abats et de filets).
Fatigués mais heureux d’être libres…