Réveil Minuit.
La tente est recouverte de givre mais le moral est au beau fixe. Le ciel est grand étoilé, comme une procession, nous attaquons le flan de la montagne.
Nous démarrons déja à 5750mts d’altitude, le froid dérange presque tout le monde, seul le crissement des crampons brisent l’immensité de cette nuit Andine.
Hernan ouvre la marche. Les averses de neige des jours précédents compliquent la progression. Un coup sur des plaques à vent, un coup dans de la poudreuse à faire blémir n’importe quel skieur. En zig zag, nous prenons du denivelé.
La marque symbolique des 6000mts est atteinte sans trop de contrainte, à part le froid qui engourdit les membres.
Nous atteignons un premier micro plateau où le froid nous envelope encore plus.
Le jour commmence à montrer le bout de son nez, mais la progression est de plus en plus difficile. Ici le vent a du être très violent car tout est soufflé et les grands trous sont bien cachés. A tour de rôle, nous trébuchons sur ces pièges. Je suis la victime de ce jeu vicieux.
A 6455mts, je comprends qu’il serait imprudent de continuer dans ce capharnaüm. Je peux continuer à grimper mais la redescente, avec l’effort immense que je pratique, risque d’être suicidaire pour l’équipe. Si l’un de nous a un problème à cette altitude, il serait trés compliqué d’effectuer une évacuation sanitaire.
Je prends la décision avec sagesse, philosophie et sérénitude. Hernan, lui aussi, est bien entamé par la fatigue et sera mon binôme pour notre retour.
Martin, Teddy, Marianne et Stéphanie continuent. Mais la neige fraîche ne laissera aucun répit à la petite équipe.
Teddy jette l’éponge à 6500mts et Stéphanie de suite après le rejoint.
Marianne a encore du jus, elle est devant les 5 dômes qui représentent le sommet. Elle choisit le plus haut mais Martin, épuisé, essaie de l’en dissuader. Sa grande expérience lui dit qu’elle peut le faire et du coup Martin se sent obligé de l’accompagner sur ce bref tronçon.
Après 9h30 d’efforts, elle a atteint le plus haut volcan du monde…
La redescente pour tous fut un calvaire, mais nous voulions retrouver ce soir le confort du camp de base.
Une journée qui restera pour l’équipe de « Un pied au sommet » un moment inoubliable d’amitié et de partage pour que l’un de nous aille au plus haut.
Tristesse, échec, défaite ou tout autre mot n’est absolument pas de mise pour notre épopée Andine.
Chacun de nous avons donné au maximum de nos possibilités.
Bien sur toute l’équipe pense bien fort à Fabien qui a retrouvé la grande forme à Mendoza entouré de ma « Vraie ».
Jo Zef, ce soir, a fêté son record d’altitude toujours supérieur au mien, car il est en veille sur le haut de mon sac à dos…
Bise à vous
A pluche…