Comme prévu c’est le jour pour aller récupérer ma voiture, mais voila la météo est exécrable vent violent de Nord Est, neige à partir de 700 MTS d’altitudes…
Félix m’avait proposer de m’accompagner mais hier soir il m’appelle en me demandant si ça tient toujours ?
Je lui confirme que demain matin quoi qu’il se passera je monterais en vélo récupérer mon véhicule.
Réveil 5h c’est que ça souffle déjà fort dehors, le Cabochard se trémousse sous les rafales assez importantes. Rebelote encore le téléphone avec Félix, avec mon humour acide je lui demande de m’amener mon vélo qui est dans son abri de jardin et que je monterais sans lui !
Je le pique au vif et je constate quand il vient me chercher que son vélo est de la partie.
Après un dernier expresso nous voila parti, mon objectif est de mettre moins de 5 heures. La première cote de Roccapina se monte avec calme le vent pour une fois nous pousse dans le bon sens puis la montée d’Orasi encore dans le calme mais le vent devient violent et dans le nez, tiens il bruine !
Ensuite nous passons Sartène les nuages s’échappent et laissent place à un grand ciel bleu, le premier col long de 13 bornes est balayé par un vent glacial dans la gueule, houah, c’est dur depuis le début d’année je n’ai pas beaucoup roulé et je le sens, mes cuisses sont gorgées de sang et la cadence en prend un coup. Finalement au bout de 1h05 je viendrait à bout de se calvaire avec un vent de face sur les derniers kilomètres assez impressionnant . La descente sur Petreto à ma grande surprise est difficile car le vent qui se déchaîne malgré une descente raide me demande beaucoup d’énergie pour maintenir la moyenne au dessus de 20 km/h. 65 bornes établies c’est le moment du « spuntinu » j’avais préparé deux minis sandwichs avec du pain complet et du fromage insulaire, je les englouti avec gourmandise puis une crème de châtaigne puis une barre d’énergie complémentaire et une rasade d’eau avec additif pour faire glisser le tout. Allez c’est pas le moment de se refroidir, le col St Georges est là et je sais déjà que ça va être difficile, j’essai de m’évader de ce corps qui commence à souffrir, je pars dans des pensées positives, je me dis que je n’en ai plus pour long que je suis prêt de réaliser mon objectif qu’en vérité je n’ai pas les jambes si lourdes, que la neige annoncée n’est pas sur cette région bref j’essai de positiver. Le dernier tronçon est vraiment méchant mais je sais que chaque coup de pédale me porte plus prés du but. Allez mec, tu vas te plaindre, pédale et aime !
Champion du monde ! j’ai atteints le col il ne reste plus qu’a rouler jusqu’à Ajaccio, le mal aux jambes envolés, le vent dans le dos je parts comme un malade, je fais une pointe à 76km/h même pas un pro me rattraperait !!! Bon je me calme, je descend vite à mon niveau de cycliste embryonnaire !
Le temps passe 4h45 que je suis parti je vois les îles Sanguinaires, je bombarde comme un malade, je fais la course contre un peloton complet de Frank Bruno ???
Le temps passe mais qui peut l’arrêter ?
J’ai les cuisses qui brûlent, je vois la capitainerie ou est garé mon bahut j’attaque et comme par miracle, j’arrive avec s’il vous plait au compteur 4h 59’ 55’’.
Contrat réalisé descente en kayak de mer et récupération en vélo de ma voiture. La semaine fut complète…
C’est fou comme un rien peut me rendre heureux !!!
Ps : proverbe Suisse déniché par Jo Zef :
Moins vite je pédale plus vite j’avance doucement !!!
A Pluche