Pourtant à la cabane bleue, deux potes se préparent à « l’aventure » ! Je
briefe mon binôme sur la journée à venir qui sera engagée et très certainement remplie de surprises. Le refrain habituel doit être entonné avant le départ ; explication du GPS, du téléphone sat, de la balise spot au cas où je serai en difficulté, ça n’arrive pas qu’aux autres !
Nous enfilons nos combinaisons de mer et nous partons vers le nord,
pour où ? Je n’en sais strictement rien ! Ifaraq file sur une mer ultra
plate, l’océan est très peu encombré de glace, le froid est saisissant mais
nous n’avons pas le droit de nous plaindre. Des gros icebergs sont encore
là, ils nous font de la peine : tous leurs copains ont déjà pris la route pour un long voyage. Nous pénétrons le grand golfe de Pakitsoq vers ces mers
intérieures mystérieuses qui m’attirent de plus en plus, il faudra voir avec le niveau de la marée qui est en face ascendante… Une baleine nous salue mais pas le temps de flâner, le « mystère » nous attend! Nous voilà devant le goulet de la grande mer fermée, le courant est jouable mais entre vous et moi j’ai les mains moites. La carte ne me donne pas les sondes, l’eau est blanchâtre il m’est donc impossible d’estimer la profondeur. Je m’engage, le courant secoue Ifaraq de toute sa quille, je donne de la puissance, nous rentrons en force. Nous y sommes! Déjà la dernière fois avec les jeunes, nous avions eu la chance d’y pénétrer mais c’était pile poil à l’étale, cette fois ci c’était plus « rock n’ roll » ! Nous filons plein pot, l’endroit est indescriptible, magique. Nous doublons l’île, celle devant laquelle les jeunes et moi avions fait demi-tour par prudence. Il nous reste 15 kms pour atteindre une autre gorge… Mais vers le nord, là où l’on devine la calotte glacière, un son, un bruit, un souffle nous surprend. Impossible, absolument impossible,
Au retour, les phoques nous saluent dont un d’un peu trop près : il évite de justesse mon hélice et de finir par la même occasion dans mon assiette! La journée a été riche et incroyablement fluide, avec un bel échange. J’en retiendrai un particulièrement lorsque mon binôme au cours d’une pause me pose « la » question : « Pour toi, c’est quoi l’Amour ? »
Whouaaaa….! J’aurais pu lui dire qu’aimer c’est la passion, c’est la fusion de deux êtres, c’est trembler de l’absence, c’est…. mais non.