Disparition

27 janvier 2009

036Le jour du départ de notre deuxième tentative, étaient arrivés au camp de base, un duo de Buones Aires, Martin guide de haute Montagne et Juan son client âgé de 69 ans. Nous avions un peu sympathisé, échangé les banalités d’usage.

Alors que nous redescendions du sommet, ils quittaient le camp 2 pour le 3. Nous avions remarqué que Juan marchait lentement. Pour vous donner un exemple, j’avais mis 4h du camp 2 au 3 alors que lui avait mis 11h !!!

A 6445 mts, j’avais rebroussé chemin, car les forts cumuls de neige et les plaques à vent rendaient l’ascension dangereuse. D’ailleurs, l’équipe au complet trouvait l’opération très risquée.

Hier matin une camionette devait les récupérer mais personne au rendez-vous. De suite Hernan et Martin (le nôtre) partaient à leur rencontre mais devaient ne trouver que Martin (l’autre).

Son témoignage était étonnant : ils avaient atteint le sommet du Pissis à 17h et Juan paraissait épuisé. Martin prenait de l’avance pour commencer à faire fondre la glace pour l’eau du repas du soir. Ils devaient se quitter au dernier goulet où ils pouvaient voir leur tente.

Leur dernier contact fut vers 18h30. A la nuit tombée, le guide, ne voyant pas arriver son client, entreprit une courte recherche mais la fatigue et un orage l’obligea à rebrousser chemin. Au petit jour, il descendit chercher du secours pour tomber sur nos guides. Avec mon téléphone satellitaire (le seul de tous !), ils ont pu prévenir le peleton de gendarmerie de haute montagne de Catamarca. Au petit matin, un camion de l’armée arrivait au camp de base.

Hernan leur servira de guide jusqu’au camp 3 où un faible espoir peut encore exister. Mais à 16h03, la nouvelle tombait : la tente était vide. A 6200mts sans eau, sans nourriture et sans abri, le risque de vie sur deux nuits à la belle étoile est quasi impossible.

Pendant ce temps, nous avons rangé nos affaires, car demain matin, de bonne heure, toute l’équipe Bout de Vie descend aux thermes de Fiambala.

Pour ceux, qui encore, croyaient que c’était une balade de santé, la triste nouvelle nous donne raison d’avoir renoncé aux derniers mètres.

Encore un merci à cette petite voix qui me protège.

On vous embrasse bien fort.

Que dieu si il existe protège Juan !!!

Compte rendu

26 janvier 2009

035Hier soir après le dîner, j’ai demandé à tour de rôle et avec calme, quelle était la conclusion ou plutôt quel enseignement tirait chacun de cette aventure.

Martin a commencé avec beaucoup de recul : il est guide aspirant et vient de réaliser malgré-lui un record d’altitude. Il a decouvert dans ce groupe, bien que différent, une grande unité et le désir de chacun de se dépasser. Il finira en disant que cette expé lui servira énormément pour son futur métier de guide de haute montagne.

Marianne, qui traduit à tour de rôle en espagnol, a découvert une façon différente d’aborder une montagne, une équipe sans grande expérience qui malgré la difficulté a su se dépasser.

Teddy, à son tour, déclare que se retrouver face à soi-même, en poussant ses limites, a découvert une partie de lui jusqu’à présent inconnue.

Eric, lui, est un peu le cas de la bande. Il n’avait pas réalisé à quel point l’aventure allait se dérouler dans un milieu austère et du coup, allait le déstabiliser. En tout cas, il en retiendra une aventure de partage.

Franck, lui, en a tiré une plénitude assez zen. Il a retrouvé son âme apaisée et la joie de vivre.

Stéphanie, notre « osologue » a toujours eu l’habitude de voyager seule et sa peur était la vie en communauté. Mais contre toute attente, elle en a tiré une grande expérience.

Mariana, notre cuisinière, est trop émue pour nous dire quoi que ce soit.

Diego, notre pilote 4X4, avec ses mots toujours pesés, trouve l’aventure extraordinaire car il n’arrive plus à savoir qui a quoi comme différence.

Hernan, notre guide de haute montagne, lui, s’est trouvé confronté à une équipe tout à fait hétéroclyte et le fait que chacun ait dépassé ses limites, haut la main, l’a enchanté.

Enfin c’est à moi de conclure ! Sur le discours de chacun, souvent j’ai entendu ce que j’entends depuis longtemps : Frank est un surhomme ?
De prime abord, cela peut faire sourire, mais sur cette aventure, j’ai pour la première fois posé le genou à terre et chacun a conclu que cela me rendait enfin humain. Quand j’ai pris la décision de rebrousser chemin, je me suis senti léger, comme si je tournais un chapitre d’une nouvelle vie. Bien sur, certains pourront juger, c’est leur histoire.

En me retournant, je me suis senti libre d’être ce que je suis depuis ma naissance : un être libre comme le vent.
Si j’ai refusé le sommet, c’est que je ne voulais pas une fois de plus trop demander à mon ange gardien.
Cette decision m’a rendu encore plus fort, plus libre, plus grand, plus humble que si j’avais gravi les derniers 400mts.

Ce soir encore plus que d’habitude, je me sens libre…

Aujourd’hui, nous sommes allés à la cairn creuse que j’ai construite pour y cacher une bouteille avec un message écrit par chacun. Seul Jo Zef a noté le point GPS !!!

PS : Depuis 2 jours, un duo de Buenos Aires nous a rejoint pour essayer le sommet : Martin et Juan.

Réflexion d’altitude…

25 janvier 2009

034Que la nuit fut réparatrice !

Ce matin, sous la tente mess, chacun avait retrouvé un visage apaisé. Hier chacun de nous est allé au plus profond de son âme pour repousser tout au long de l’ascension ses propres limites. Hier chacun a atteint son sommet et de quelle manière !!!

Hélas, je crois que le retour va être pour quelques-uns compliqué car celui qui n’a jamais osé repousser ses limites ne parle que de résultat et donc certains d’entre-nous se sentiront jugés.

Et sur le papier, seule Marianne est allée au sommet, mais objectivement, un Teddy hier a fait un sommet au-delà des 8000 !!! Il a réussi à sublimer ses angoisses et souffrances et a atteint 6500mts.

Marianne, elle qui a atteint le Cho Oyu 8201mts en hiver, hier était en dessous de ses limites (sans lui enlever aucunement sa perf !!), d’ailleurs c’est elle qui nous l’a dit ce matin.

bougie-animeAujourd’hui, nous avons ce sentiment de bon boulot accompli et nous nous retrouvons tous un peu dopés de notre performance respective.

Hier, j’ai été le premier à rebrousser chemin, car ma petite voix me dictait la sagesse. J’avais sur moi plein de « grigris » qui me transformaient en missionnaire : la croix catholique du papa de ma « Vraie », décédé il y a quelques semaines, ainsi qu’une pierre issue du cimetière de son repos, un dessin d’Elisa, la plus jeune stagiaire de Bout de Vie.

Tout au long de mon crapahutage, j’avais en tête les encouragements de Franck et Eric, restés au camp de base. J’avais la voix rigolote de ma grand-mère, décédée aussi il n’y a pas longtemps et qui me disait, avec son humour habituel, qu’elle était fière de son petit-fils…
Et bien, malgré tout cela, je savais qu’il fallait que je rebrousse chemin, car je venais d’atteindre mon plus haut sommet, d’un bout de ma vie enfin : l’Humilité de la montagne et de la vie !

Je suis serein d’être là, ici, assis parmi les géants des Andes.

Une pensée à mes proches et à tous ceux qui ont prié pour notre salut.

Jo zef est en train de se faire tricoter un poncho avec du fil récupéré sur un sac d’oignons par la belle Marianna. C’est qu’elle va frimer la mascotte.
A pluche…

Grand et long jour !!!

25 janvier 2009

033Réveil Minuit.

La tente est recouverte de givre mais le moral est au beau fixe. Le ciel est grand étoilé, comme une procession, nous attaquons le flan de la montagne.

Nous démarrons déja à 5750mts d’altitude, le froid dérange presque tout le monde, seul le crissement des crampons brisent l’immensité de cette nuit Andine.

Hernan ouvre la marche. Les averses de neige des jours précédents compliquent la progression. Un coup sur des plaques à vent, un coup dans de la poudreuse à faire blémir n’importe quel skieur. En zig zag, nous prenons du denivelé.

La marque symbolique des 6000mts est atteinte sans trop de contrainte, à part le froid qui engourdit les membres.

Nous atteignons un premier micro plateau où le froid nous envelope encore plus.
Le jour commmence à montrer le bout de son nez, mais la progression est de plus en plus difficile. Ici le vent a du être très violent car tout est soufflé et les grands trous sont bien cachés. A tour de rôle, nous trébuchons sur ces pièges. Je suis la victime de ce jeu vicieux.

A 6455mts, je comprends qu’il serait imprudent de continuer dans ce capharnaüm. Je peux continuer à grimper mais la redescente, avec l’effort immense que je pratique, risque d’être suicidaire pour l’équipe. Si l’un de nous a un problème à cette altitude, il serait trés compliqué d’effectuer une évacuation sanitaire.

Je prends la décision avec sagesse, philosophie et sérénitude. Hernan, lui aussi, est bien entamé par la fatigue et sera mon binôme pour notre retour.

Martin, Teddy, Marianne et Stéphanie continuent. Mais la neige fraîche ne laissera aucun répit à la petite équipe.

Teddy jette l’éponge à 6500mts et Stéphanie de suite après le rejoint.

Marianne a encore du jus, elle est devant les 5 dômes qui représentent le sommet. Elle choisit le plus haut mais Martin, épuisé, essaie de l’en dissuader. Sa grande expérience lui dit qu’elle peut le faire et du coup Martin se sent obligé de l’accompagner sur ce bref tronçon.

Après 9h30 d’efforts, elle a atteint le plus haut volcan du monde…

La redescente pour tous fut un calvaire, mais nous voulions retrouver ce soir le confort du camp de base.

Une journée qui restera pour l’équipe de « Un pied au sommet » un moment inoubliable d’amitié et de partage pour que l’un de nous aille au plus haut.

Tristesse, échec, défaite ou tout autre mot n’est absolument pas de mise pour notre épopée Andine.

Chacun de nous avons donné au maximum de nos possibilités.

Bien sur toute l’équipe pense bien fort à Fabien qui a retrouvé la grande forme à Mendoza entouré de ma « Vraie ».

Jo Zef, ce soir, a fêté son record d’altitude toujours supérieur au mien, car il est en veille sur le haut de mon sac à dos…

Bise à vous
A pluche…

NOUVEAU DEPART POUR LE SOMMET !

23 janvier 2009

Au téléphone avec Frank, par liaison satellite :

On a quitté le camp de base vers 9h ce matin.

Franck et Eric ont décidé de venir avec nous et ainsi on a rejoint le camp 2 à 5700m à 14h. Après une heure passée tous ensemble, ils ont décidé de redescendre au camp de base. Quelques temps plus tard, on a su par radio qu’ils étaient bien arrivés et qu’ils étaient heureux d’avoir pu gravir un peu plus le Pissis.

De notre côté, nous avons eu un petit grain neigeux assez venteux, mais pas méchant puis nous nous sommes installés dans nos tentes pour nous reposer.

Ernan, notre guide a décidé qu’on lèverait le camp entre minuit et 1h du matin, car en effet, on a remarqué que la météo se dégradait en général en début d’après-midi et que, de ce fait, plus tôt on arrivait au sommet, plus on mettait de chance de notre côté pour ne pas subir de mauvaises intempéries.

Il faut compter environ 10h à 11h de marche pour la montée et entre 5h et 6h pour la descente.

« BUENA SUERTE A ELLOS ! » qui signifie « BONNE CHANCE A EUX ! »

Le pays des montagnes sans nom !

22 janvier 2009

Surprise au reveil, le camp est recouvert de neige ! De toute façon la journée était prévue pour la récupération.

Tout le monde trouve son occupation. Cet après-midi, nous partons pour une petite randonnée. Ce lieu est tellement sauvage, qu’il n’existe pas de carte. Et ce qui parait encore plus incroyable, c’est que toutes les montagnes inférieures à 6500mts ne portent pas de nom.

Un sensation de pionner m’envahit. Je demande au petit groupe si je peux rester là seul. Je me retrouve isolé sur un monticule de 4850mts là-bas dans un coin. Indifférente, une vigogne ne me calcule pas. Je suis serein et épaté par ce désert de lave. Comme mon âme de gosse ne me lâche pas, il me vient une idée !!

Je ramasse des grosses pierres et attaque la construction d’un cairn creux. Je m’applique et me régale de ce moment de partage avec les Andes. Au bout d’une petite heure, mon cairn est superbe. Délicatement, je lui glisse au fond un oeil de Sainte Lucie que j’ai ramené de Corse (opercule de coquillage marin).
Comme une offrande à la montagne, car demain normalement c’est le départ pour le camp 2.

Teddy, notre Tintin reporter, vous fait un beau cadeau : 3 photos de hautes altitudes. Attention de ne pas avoir le souffle coupé.

Attente au camp de base

21 janvier 2009

031032
Que la nuit fut bonne pour toute l’équipe. Dehors la neige tombe, mais nous sommes bien au chaud dans nos duvets.

Ce matin, en sortant de nos tentes, quelle surprise de voir la neige aussi basse pour la région. Mais le beau temps ne vas pas durer. Le baro ne veut absolument pas remonter et de nouveau des bourrasques de neige et de vent viennent nous rendre visite.

La tente mess qui sert de cuisine (et quelle cuisine !!!) sert aussi de table d’échange de récits.

Chacun des membres de l’équipe a un tel parcours différent que les échanges sont forts en émotions.

Hernan nous parle de sa famille, Marianna de son « Noviero » (fiancé) Mariano, Martin de sa ville Barillecho, station de ski la plus importante d’Amérique du sud, Franck nous parle de son parcours d’amputé…

bougie-animeChacun prend le temps d’écouter l’autre.

Le matin étant ensoleillé, chacun procéde à une toilette plus au moins importante. Teddy et Marianne, avec la complicité de Marianna, se lavent les cheveux. J’en profite pour me raser. D’autres font la vaiselle…

Je profite du temps de repos pour entendre la voix de mon amoureuse qui me raconte ses journées à Mendoza. Fabien qui retrouve la patate.

La journée est vraiment bénéfique pour tout le monde. Là-haut dans la montagne, le tonnerre gronde et nous sommes tous conscients d’être chanceux d’être au doux camp de base et non coincés au camp 2, dans la furie des éléments à 5745mts.

Toute l’équipe embrasse très fort Fabien et Véro (un plus gros bisou de ma part à ma « Vraie »), un énorme bisou à France qui met en ligne toutes les infos et photos, ainsi qu’à tous ceux qui, derrière leur écran, suivent cette aventure, qui restera comme un moment très secret et plein d’énergie pour nous tous.

PS : Jo Zef est devenu le roi de la cambuse, mais bientôt, il réintégrera le sac à dos, pour essayer de poser un pied au sommet.
Bisou et à pluche.

Des nouvelles de Fabien

20 janvier 2009

030Je viens d’avoir des nouvelles de Fabien par Véro la « Vraie » contactée par email :

« En ce qui concerne Fabien, qui nous a fait flipper malgré tout, il va beaucoup mieux depuis qu’à l’hôpital de Fiambala, ils l’ont alité une heure environ, le temps de lui faire respirer de l’oxygène et de lui faire une piqûre afin que sa tension artérielle baisse car elle était trop élevée.

Peu de temps après, il n’avait définitivement plus mal à la tête mais il ne fut plus question pour lui d’essayer de réintégrer l’expédition : c’était fini et il en fut très très déçu.

Qui aurait en effet pensé une seconde que le plus jeune de l’équipe, qui plus est très sportif et en pleine forme, quitterait aussi vite cette aventure ? Comme quoi on ne peut rien prédire à l’avance !

En attendant, il récupère le sommeil et l’appétît qu’il avait perdu durant 5 jours. C’est farniente pour nous 2, on profite de tout ce qui nous entoure à Mendoza, mais pour l’instant, on vit au jour le jour et surtout en perpétuelle pensée avec l equipe qui nous manque beaucoup. »

Tentative de sommet

20 janvier 2009

029Ce matin vers 4 heures (8 heures en France) munis de nos frontales et crampons, nous quittons le Camp 2 à 5745mts pour tenter le sommet.

Toute la nuit, il a neigé et les orages étaient violents. La marche dans la neige est lente. Marianne souffre du froid -10 à l’abri du vent.

Le souffle est coupé mais le moral est bon. Lucie reste sous la tente alors que Teddy veut nous accompagner pour une heure ou deux. Hernan ouvre la route, mais je suis surpris de la lenteur de son pas. Il respire mal, il doit s’arrêter pour prendre son souffle.

Le vent se renforce et le froid s’intensifie. Tout le monde, à part Niko, souffre du froid. Nous passons la barre des 6000mts avec l’horizon qui s’éclaircie. Le ciel est étoilé mais je remarque que l’un des géants que nous tentons de grimper se couvre d’un nuage. Je dis à Hernan que pour moi ce nuage est un présage d’un vent fort avec des risques d’orage. Il me le confirme aussi !

bougie-anime6100mts, Hernan n’en peut plus et décide de rebrousser chemin, Niko l’accompagne, Martin prend sa place.

Je deviens de plus en plus sur le qui vive, juste avant de partir Niko me regarde et nous avons la même sensation de danger.

A 6245mts, le vent se renforce et en fouillant mon sac pour en sortir ma radio, un de mes gants en duvet a failli m’échapper !!! Je regarde grâce au petit jour qui se lève encore une fois le sommet. Je sens une catastrophe arriver.

Martin qui n’est que guide assistant se confie et d’un oeil un peu douteux me demande ce que j’en pense ? Je lui dit qu’il faut renoncer au sommet aujourd’hui, cela pourrait être dangereux.

Au fur et à mesure de notre descente le vent se léve. Ma tente va servir de dépôt et nous y laisserons les crampons, piolets, nourriture et tout le matos qui ne servira qu’au sommet.

Finalement vers 16h, nous serons devant un plat de pâtes que notre super cuisto nous aura préparé avec son sourire habituel.

Pendant notre absence, Diego aura appris à Franck et Eric un jeu de dé Argentin.

Merci à cette petite voix qui veille en permanence sur moi et mes collègues de cordée.

Tout le monde vous embrasse bien fort surtout Jo Zef, fier d’avoir pété son record d’altitude !

A pluche

Arrivés à 5745mts

19 janvier 2009

Au téléphone avec Frank, par liaison satellite :

« Dure et longue journée. Partis du Camp 1 ce matin pour rejoindre le Camp 2. Ascension difficile sous la neige. En plus, nos sacs à dos faisaient plus de 20kg. Nous avons récupéré la nourriture qu’il a fallu porter jusqu’au Camp 2.
Difficile à porter et donc difficile à avancer.

Nous sommes arrivés à 5745mts d’altitude. Arrivés avec un gros rush de neige, la foudre, le vent et l’orage. Mais je vous rassure, ça va.

Teddy et Lucie ont donné le max pour arriver au Camp 2. Ils ont fait une belle ascension. »

Frank m’explique que Lucie normalement avait abandonné. « Elle est redescendue au tout premier camp, puis a fait demi tour pour les rejoindre. Elle voulait la faire cette ascension. » Frank salue son courage et sa force.

« A 3 heures du matin, si le temps se calme, l’équipe va prendre la direction du sommet, c’est à dire :
– Hernan et Martin
– Marianne et Stéphanie
– Niko et Frank.

Teddy et Lucie les attendront au Camp 2.  »

Pendant que Frank me fait son topo, il tient à nous rassurer sur l’état de santé de Teddy. « Il va bien, là je suis avec lui dans la tente, mais lui il dort déjà !!!.
Quant à Jo Zef, lui il me chauffe le duvet, toujours présent. On a vraiment le moral, ok on est fatigués mais on a vraiment le moral. En plus on a deux guides extraordinaires, je les remercie vivement.

Donc demain c’est l’ascension jusqu’au sommet. Il nous reste en gros 1120mts de dénivelé, ça devrait être un peu plus facile, nos sacs sont plus légers, nous ne prenons pas les tentes qu’on laisse au Camp 2. Je pense qu’il va nous falloir 15 heures environ. Une dizaine d’heures pour l’ascension puis 5 heures pour redescendre.

Le rendez-vous téléphonique est pris avec Frank pour demain soir s’il n’est pas trop fatigué et si les conditions météo le permettent.