Départ le 12 juin.
3 avril 2012Météo au fil du parcours.
3 avril 2012Cliquez sur les pays et vous aurez la météo sur zone.
Golfe de Botnie en glissant le curseur la météo apparait sur la zone concernée.
Attention le vent est mesuré en mètre/seconde. Il suffit de multiplier par deux (+-) pour obtenir la vitesse du vent en nautique marin à l’heure.
Les moyens utilisés.
3 avril 2012Nautiraid 540:
Ce kayak est conçu pour les expéditions très engagées. Une ossature de bois recouverte de néoprène hypalon lui permet de pouvoir recevoir 300 kilos de charge. C’est avec lui que j’ai eu le bonheur de descendre le fleuve Yukon en solitaire sur 2500km. De Whitehorse état du Yukon au Canada jusqu’à Grayling état d’Alaska USA. Je l’ai baptisé Immaqa qui veut dire en Inuit « Peut-être ».
VTC Specialized source eleven
Conçu pour les raids. Équipé de 5 sacoches étanches je lui ai donné un petit nom: Olaa Vapaa qui veut dire en finnois être libre.
Presentation du projet
3 avril 2012
Mer de Barents (Laponie) – Iles Lavezzi (Corse)
Le projet sera de rallier le phare le plus septentrional européen Gamvik (Norvège) avec le phare le plus méridional français, Lavezzi (Corse), uniquement en utilisant des moyens non motorisés pour une distance d’environ 5000 km. Un sacré clin d’œil pour un unijambiste !
Départ Le 12 juin 2012 :
– Phare de Slettnes-Mehamn (Norvège) 40km de kayak :
Le phare de Slettnes est le plus nord de l’Europe continentale, sa côte sauvage bordée par l’océan Arctique est un lieu hostile pour pratiquer le kayak. Arrivée à Mehamn comptoir de pêche norvégien.
– Mehamn (Norvège) – Luléa (Suède) 1000km en vélo:
VTC équipé de sacoches pour être absolument autonome ce qui me permettra de rejoindre le port de Lulea en Suède, 1000 km plus au sud, situé dans le nord du golfe de Botnie, en traversant la Finlande. Je compte faire une moyenne de 100 km par jour en installant le soir mes bivouacs en lisière de forêt.
– Luléa-Stockholm 1000km en kayak:
Cabotage le long de la côte occidentale du golfe de Botnie. Je devrais être dans la région de Stockholm aux alentours du 15 aout.
– Stockholm- Piombino (Italie) 2500km en vélo :
Après la Suède je traverserai le Danemark, l’Allemagne, les Alpes suisses et l’Italie. Mon arrivée à Piombino en bordure de mer Tyrrhénienne sera aux environs du 20 septembre. Toujours en autonomie complète, je camperai au fur et à mesure de ma progression.
– Piombino- Lavezzi (Corse) 250km en kayak:
Traversée jusqu’à l’île d’Elbe puis la Corse distante de 54 km. Je n’aurai plus qu’à suivre les 200 km de côte pour finir au pied du phare de l’île Lavezzi sur la commune de Bonifacio.
Un voyage d’environs 5000 km en moins de 4 mois.
Les îles Lavezzi, les plus au sud de France (hors dom tom)
Mémorial de la Sémillante.
Pourquoi ?
Découvrir de nouvelles limites et bien-sûr le partager. A chaque changement de moyen de locomotion, Nicolas, Rémi, Valentin et Steve, tous jeunes amputés, seront là pour partager un bout de mon aventure, je veux leur démontrer que même avec une mutilation on peut être un homme à part entière. Être unijambiste n’est pas une fatalité mais juste un défi à relever.
Quand ?
Du 12 juin arrivée estimée mi-octobre 2012.
Comment ?
J’alternerai, vélo et kayak de mer. Je bivouaquerai chaque soir et ne devra compter que sur mon organisation pour subvenir à mes nécessités. Seulement à chaque changement de moyen de locomotion je serai en contact avec mon équipe qui m’acheminera vélo et kayak.
Suivi à distance ?
Téléphone satellite et un PC Toughbook pour expédier un journal de bord. Une balise SPOT émettra ma position chaque demi-heure. Sur le site Internet ma progression pourra être suivie pas à pas.
Quelle préparation ?
Mes anciennes aventures sont un formidable recueil d’aides pour me faire endurer les moments les plus difficiles. Mon foncier est une préparation de longue haleine. 1000 km par mois en vélo et 10 sorties kayak-bivouac mensuelles pendant les 10 mois précédant mon départ.
Je vous rappelle qu’à mon actif j’ai traversé l’Atlantique en binôme, à la rame sur 5500km, régate de 54 jours où nous avons fini 3éme sur 26 équipages valides.
Une montée à pied au Pôle Nord et une traversée du Groenland d’Ouest en Est en 34 jours soit 450 km. Je tirais sans assistance un traîneau de 120 kilos.
Quelques sommets au-delà des 6000mts (Kilimanjaro, Pissis)
Descente du fleuve Yukon en solitaire, de Whitehorse Canada à Grayling Alaska soit 2500 km en kayak.
L’équipe de Logistique
3 avril 2012Le Pole Nord à pied…
28 avril 2011Dans mon dernier billet, je vous mettais en lien le film de la traversée du Groenland, mais avant d’en arriver à ce pari fou, j’avais été invité à rejoindre une équipe russe…
Victor Boyarski, figure emblématique du monde polaire n’avait pas hésité un seul instant à m’accepter dans son équipe. Une base dérivante au nom de Barnéo est installée sur la banquise à quelques degrés du pôle nord, camp scientifique, mais qui est le départ de pas mal d’expédition qui tente de rejoindre la latitude 90° Nord. Je me joignais à Victor Serov et Vadim Vasiliev. Moins de 90 jours avant je venais de traverser l’Atlantique à la rame, je n’avais pas repris tout les kilos perdus, mais je tentais ma chance avec cette opportunité incroyable. Arrivé au Svalbard le décor était planté, entre iceberg et banquise ce lieu est une terre fascinante de glace…
Durant cette montée, des images ont été tournées et un film monté, mais jamais diffusées, comme je suis en plein classement des rushs de mes expéditions pour un beau projet de documentaire qui voit enfin le jour, voici en exclu pour vous, ma balade au Pôle Nord.
Bistra bistra… (Vite vite) en russe…
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Corsaire des glaces: Le film
25 avril 2011En 2007 je m’élançais dans une première, tenter la traversée de l’Inlandsis Groenlandais à pied !!! Déjà fait par des bipédes mais pas par un corsaire un poil Cabochard!!!
Je me demandais pourquoi aucune personne handicapée n’avait, ne serait-ce qu’en partie, tentée cette traversée polaire !
Nicolas Dubreuil avait constitué une équipe atypique, Hogan Beernart, venait de se remettre d’une lourde chute d’un arbre, ses vertèbres bien que brisées, s’était échappé du pire, Serge Bogros habitué des expéditions polaires venait de subir un pontage cardiaque. Niko lui voulait porter ce projet pour promouvoir la cause de la « différence ». Deux ans auparavant il était passé à travers la banquise et avait commencé à geler, les médecins lui avaient prédit l’amputation de ses mains et pieds…Sa bonne étoile et les miracles de la médecine lui ont évité de prendre l’adhésion Bout de vie !!!
Parti de Kangerlussuaq cote Ouest du Groenland nous devions être héliportés en haut de la calotte, mais l’hélico quelques jours avant notre arrivée devait s’abimer dans les glaces ! Plutôt que d’abandonner nous prenions la décision un peu folle de gravir les 2000 mts de dénivelé de la langue du glacier. Grimper, muni de nos traineaux pesant 120 kilos pièces, devait se relever d’un travail de gladiateur, les crevasses à multiples reprises nous tendaient des pièges, chacun d’entre nous devions détecter les gouffres qui auraient pu être nos sarcophages. Hogan a failli y perdre sa vie d’ailleurs…
Au bout de 4 jours, Serge jetait l’éponge, un petit avion pouvait encore nous rejoindre et le rapatrier, pour nous trois nous attaquions cette croisade blanche…
Pendant 34 jours nous avons erré sur l’un des endroits le plus désertique du monde, rien n’y vit car tout y meurt. .. Mon moignon m’a fait souffrir en plus des gelures, mais la volonté et la détermination m’ont permis de réaliser ce rêve incroyable. Niko s’est révélé comme un frangin d’ailleurs depuis nous aimons nous appeler : Frères de glace.
Alors que tout allait mal pour moi, venu de nul part, un bruant des neiges est venu se poser sur ma pulka, un signe d’espoir qui m’a permis de continuer.
Ce film n’est pas mixé et ne fût pratiquement jamais diffusé dans son intégralité, donc pour vous en toute intimité je vous amène au pays des trolls des neiges,( les Kilitoqs.)
Mon livre Bout de vie édition Arthaud retrace aussi cette épopée.
Un grand coup de chapeau à Nicolas Dubreuil qui a pris beaucoup de risque pour filmer, dans certaines séquences la température était inférieure à -45° !!!
Marche et rêve…
Une leçon d’aventure pour les élèves de CM1 de Bonifacio…
8 mars 2011
Ecole de CM1 de Bonifacio
Article du Corse Matin du 23 février 2011 signé Alex Rolet:
A l’invitation d’Eric Volto, directeur de l’école élémentaire, Frank Bruno a offert une grande leçon d’humanisme à plus de 40 élèves, captivés par ses récits d’aventures, plus étonnantes les unes que les autres.
Un Bonifacien de réputation internationale
Bonifacien d’adoption, résident sur son bateau nommé Cabochard et aventurier de profession, Frank Bruno est connu et reconnu dans le monde entier pour ses exploits physiques et ses défis surhumains. Il a même été lauréat en 2009 du Trophée Peter Bird qui récompense un aventurier « normal », si l’on peut dire. Car dès l’âge de 20 ans, il doit être amputé d’une jambe lors d’un accident à bord du porte-avions Foch. Un handicap qui n’aura de cesse de le motiver à se dépasser, à nous dépasser même. Car ce qu’il réalise aujourd’hui, bien peu d’entre nous en sont capables. D’ailleurs, devant des enfants amusés et médusés, il nous affirme non sans humour : « aujourd’hui, mon seul handicap, c’est que je fais des fautes d’orthographe ». Ce qui n’est pas sans poser problème quand on écrit un livre comme il le fait en ce moment.
Ayeltgnu : le titre de son nouveau livre
Prononcez « alietnou », ce qui veut dire « tu as de la chance » en langue athapascan, du nom du peuple de « natives » qui habitent le bassin du Yukon. Ce fleuve coule sur plus de 3 000 kilomètres, de l’ouest du Canada en traversant l’Alaska jusqu’à la mer de Béring. Il offre des paysages aussi extraordinaires que quasi désertiques, parsemés de milliers de lacs. Mais seul, Frank ne le sera jamais. Lors de la descente en kayak de cette rivière puissante, parfois large de 15 kilomètres, Frank fera les 300 premiers kilomètres accompagné de 6 enfants invités, eux aussi handicapés, dont Elliott résident à Bonifacio. Ensuite, oui, Frank fera la descente en solitaire.
Mais toujours accompagné de Jo-Zef, sa mascotte (qui déteste qu’on dise d’elle qu’elle est une simple peluche), et de nombreux animaux tels que loups, renard des neiges, orignal, lynx et quelques autres biens moins sympas que des peluches, même si de loin il y a ressemblance.
En effet, ours noirs et grizzly (3 mètres debout, 500 kg, griffes de 15 centimètres et vitesse de pointe de 66 kilomètres/heure) sont omniprésents tout au long du parcours. Comme nous le disait un élève de CM1 imaginatif et émerveillé par les performances de Frank Bruno, « le grizzly, il est plus haut que le plafond de la classe ».
Des rafales de questions
Après plus d’une heure de récits palpitants, la séance de questions a été très animée. Les unes concernant les diverses expéditions de Frank (dont la traversée de l’atlantique à la rame), mais beaucoup de questions ont fusé aussi au sujet du handicap d’être unijambiste voire même d’être différent. La prothèse de Frank baptisée Maggie (car « ma guibole ») est passée de main en main, d’abord avec appréhension, mais très vite, les enfants ont compris que Frank n’est pas différent de nous. Sauf peut-être que depuis des années, il a développé plus de volonté, plus de combativité et plus d’humanité que la grande majorité. Sur une jambe, il nous a tous doublés, il faut bien l’avouer. Rendez-vous sur le site www.boutdevie.org pour découvrir ses aventures, les pensées de Jo-Zef et quelques coups de gueule justifiés.
Alex Rolet
MCSP le prime du 9 octobre 2010 avec Frank Bruno
11 octobre 2010Pendant 80 minutes Frank est l’invité de Laurent Vitali pour présenter en exclusivité les premières images de son expédition sur le fleuve Yukon…
Depeche Agence France Presse de ce matin…
17 septembre 2010Le livre de l’aventure: Ayeltgnu, le défi d’une vie debout…
La Yukon River en kayak sur une jambe: l’aventure avec un grand « A »
dépêche de Patrick Filleux:
PARIS — « Ne va pas plus loin… Ils sont affamés… Ils vont te bouffer… »: les ours blancs remontent le cours de la Yukon River en Alaska. Frank Bruno, unijambiste est seul sur son kayak. Sans arme. C’est son défi. Il écoute les conseils de Dylan, un colosse chevelu, icône du personnage « d’un vol au-dessus d’un nid de coucou ».
Amputé d’une jambe, Frank Bruno, animateur et créateur de l’association « Bout de vie », s’était lancé ce nouveau défi en tentant de descendre en kayak, seul et sans assistance, les 3.100 km de la Yukon River, entre le Canada et la mer de Béring en Alaska.
Bruno, 45 ans, figure charismatique du monde du handicap, ne compte plus ses performances sur terre et mer, à pied, à ski, à la rame, du Groenland à la Géorgie du Sud, des fonds marins corses à la banquise du pôle nord ou sur les sommets de la cordillère des Andes… sur une jambe.
Mais son infortune, survenue lorsqu’il avait 18 ans, militaire sur le porte-avions Foch au large du Liban en guerre en 1983, homme de pont dont la jambe droite fut écrasée sous le train d’atterrissage d’un chasseur Crusader, est devenue un sacerdoce.
« J’ai cru que ma vie était foutue, dit-il. Le mot espoir était sorti de mon vocabulaire. Mais c’est lorsque que j’ai cessé de ne penser qu’à ma petite personne, que j’ai réalisé que j’avais des centaines de compagnons handicapés comme moi, amputés d’un bras, d’une jambe et qui eux aussi avaient perdu espoir, que j’ai créé +Bout de Vie+ ».
« Je n’ai jamais recherché l’exploit personnel qui n’a pas de sens, mais à travers mes aventures, je veux démontrer à tous ceux qui ont perdu le goût de la vie avec un ou deux membres en moins, que nous sommes comme les autres bien portant, que nous ne sommes pas diminués même si nous devons en faire plus que les autres à force de volonté et de rage de vivre ».
« Mon message, résume-t-il, c’est +Si vous voulez, vous pouvez. N’écoutez pas ceux qui vous disent que tout est foutu. Eteignez la télé, bougez…+ ».
« Les coyotes sont à l’affut. Les ours en quête de proies tournent autour du kayak. Les saumons remontent le cours de la Yukon. J’ai peur. Je parle avec la rivière. Elle est ma seule amie. Je suis seul avec moi-même. Je rame, je rame. Je pense à ces chercheurs d’or de la Yukon River de la fin du 19e siècle.
« Mais, j’ai peur… j’accoste ».
Et Frank de poursuivre: « j’installe mon campement sur la berge et un enfant paraît. Ne restez pas ici Monsieur. C’est dangereux. Venez voir mon papa… »
« J’avais remarqué, dit Frank, plusieurs mecs à la mine patibulaire, armés, tournant autour de ma tente et visiblement avinés ».
Et l’enfant conduit Frank chez son papa, Dylan (un colosse de 2 mètres, contrairement à l’original dont le talent donna le nom à l’hôte de Frank). « Des cheveux tombant sur les épaules, une carrure de boxeur et un regard de la plus grande humanité ».
« Tu dois arrêter ici, m’a-t-il dit. Veux-tu la mort ? C’est elle qui te guette. Tu as fait 2.500 km sur cette rivière de furie. Tu as suivi courageusement les recommandations des esprits. C’est ton honneur et celui de celles et ceux pour qui tu combats. »

Le petit garçon en question