Bien arrivé à Ilulissat

16 août 2015
Comme dans un rêve...

Comme dans un rêve...

Fatigué mais heureux nous venons de poser pied à Ilulissat, un grand ciel bleu nous accueil, 11° degré au soleil ; enfin nous y sommes presque. Un taxi nous conduit au local qui va nous servir de camp de préparation pendant deux jours, on à 48h pour ne rien oublier et tout organiser. Bien-sûr le patron est parti à la chasse et je n’ai aucune consigne ! Je fouille de droite et de gauche pour enfin trouver un accès, les clés étaient sur une porte cachée, ici improvisation est le maître mot. Les jeunes ont ½ heure, pas plus, pour être opérationnels, nous ne sommes pas en vacances. La ville est une plateforme de la côte Nord-Ouest du Groenland, 4300 personnes y vivent à l’année, presque 10% de la population totale du pays, à des prix faramineux on peut tout trouver ! En premier lieu il nous faut dénicher un bateau pour nous rendre à Ataa, je laisse les aventuriers prendre le soleil et m’aventure, sans parler la langue, à la recherche du graal. Le miracle existe, il s’appelle Julien, je lui avais envoyé un message de notre date d’arrivée et il ne l’a pas oublié. Il vit ici depuis 2008 et son épouse est de la région, il parle couramment le groenlandais. En mai 2014 je l’avais déjà rencontré et à distance il m’avait rassuré pour organiser ce voyage un peu atypique. Un ami à lui chasseur, serait prêt à nous déposer là-haut sur la grande île, nous fixons une heure de départ qui sera lundi matin à 10h, Immaqa (peut-être !) L’équipe doit se faire une liste précise de la nourriture à prendre, je ne suis pas là pour les materner, l’essence de l’aventure c’est savoir tout faire. Une robinsonnade ne s’organise pas la tête dans l’I phone, une fois déposé on ne pourra plus revenir en arrière. Pour couronner la longue journée après un diné à base de viande de baleine, que tout le monde à fortement apprécier, nous nous sommes rendu voir les chiens de notre ami. Deux femelles en moins d’une semaine ont donnée vie à deux portées…

Demain nous allons prendre la mer et pendant deux semaines la vie de nomade polaire va initier Juliette, Elisa, Tximista et Rémi. Là-haut sur l’île perdue ils vont apprendre à écouter le vent, à lire les nuages, à lutter contre le froid, à oublier les morsures des moustiques. Là-bas personne pour juger, la solitude est généreuse à celui qui sait lui faire confiance

La générosité ce n’est pas donner ce que l’on a, la générosité c’est donner ce que l’on est.

La linaigrette, fleur polaire mystérieuse.

La linaigrette, fleur polaire mystérieuse.

Elisa c'est faite adoptée par la meute

Elisa c'est faite adoptée par la meute

Une maman qui contrôle la situation!

Une maman qui contrôle la situation!

Julien, qui l'hiver chasse en traineau avec une meute de plus de 25 chiens

Julien, qui l'hiver chasse en traineau avec une meute de plus de 25 chiens

Niviarsiaq dépêche AFP

13 août 2015
A 5h de mer au nord d'Ilulissat

A 5h de mer au nord d'Ilulissat

PARIS, 12 août 2015 (AFP) – Ils s’appellent Elisa, Juliette, Rémi et Tximista. La benjamine a 13 ans et l’aîné 23 ans. Ces quatre jeunes « abîmés par la vie » s’envolent cette semaine vers l’Arctique pour une robinsonnade sur une île déserte du Groenland.

Ils doivent cette escapade dans les hautes latitudes à Frank Bruno, 50 ans, créateur et animateur de l’association « Bout de vie ».

« Cette expédition baptisée Niviarsiak (nom inuit de cette fleur violette emblème du Groenland, NDLR) est un retour, loin des téléréalités truquées, aux vraies valeurs de la vie », a expliqué à l’AFP celui qui, amputé d’une jambe à 18 ans alors qu’il servait sur le porte-avions Foch au large du Liban en guerre, conjure depuis son infortune en mettant sa rage de vivre au service des malmenés de la vie.

Elisa, 13 ans, a été amputée d’un tibia à 3 ans, après un accident. Rémi, 23 ans, est né avec un seul membre inférieur. Juliette, 17 ans et Tximista, 20 ans, ont vécu des expériences traumatiques dans un entourage perturbé.

L’expression « abîmés par la vie » appartient à Frank Bruno.

« Après la perte de ma jambe, écrasée sous le train d’atterrissage d’un chasseur Crusader sur le pont du Foch, j’ai cru que ma vie était foutue », se souvient Frank Bruno. « Le mot espoir était sorti de mon vocabulaire. Mais c’est lorsque j’ai cessé de ne penser qu’à ma petite personne, que j’ai réalisé que j’avais des centaines de compagnons handicapés comme moi, amputés d’un bras, d’une jambe, et qui eux aussi avaient perdu espoir, que j’ai créé +Bout de Vie+ ».

Frank Bruno est devenu une figure dans le monde du handicap. On ne compte plus ses performances et aventures, seul ou avec des compagnons d’infortune, sur terre et mer, à pied, à ski, à la rame, du Groenland à la Géorgie du Sud, des fonds marins corses à la banquise du Pôle nord ou sur les sommets de la cordillère des Andes… sur une jambe.

– Une île inhabitée au pays de Nanoq –

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La +robinsonnade+ des quatre jeunes aventuriers débutera la semaine prochaine sur la côte occidentale du Groenland, au Nord de la baie de Disko, sur l’île inhabitée Arve Prinsens, ou Alluttoq en langue inuit.

Battue par les vents de la mer de Baffin, couverte en partie de permafrost pendant l’été polaire au jour permanent, cette île au pays de Nanoq (ours polaire en inuit) abrita un temps un petit camp de pêcheurs aujourd’hui désaffecté.

Elisa, Juliette, Rémi et Tximista, accompagné par Frank, qui dressera sa tente au large du tipi collectif des quatre jeunes, « pour leur laisser le maximum d’autonomie », vont vivre à la dure et au froid pendant trois semaines.

Coupés du reste du monde, sans moyen de communication avec l’extérieur, ils vont être confrontés à un décor sauvage et inconnu qui va mettre à l’épreuve leur volonté et leur esprit d’entraide.

« Ils sont volontaires, impatients et enthousiastes », assure Frank Bruno, dont l’objectif est de faire acquérir à ses protégés des « images de référence ancrées sur des valeurs humaines universelles qui les accompagneront sur le difficile chemin de la vie ».

« L’important est de ne jamais boiter dans sa tête…! », lance-t-il avec un sourire.

Expédition Niviarsiaq au Groenland

10 août 2015

Niviarsiaq est le nom groenlandais de l'épilobe à feuille large, emblème du pays de Nanoq.

Niviarsiaq est le nom groenlandais de l'épilobe à feuille large, emblème du pays de Nanoq.

Un coin du bout du monde pour marcher sans trop boiter!

Un coin du bout du monde pour marcher sans trop boiter!

Les sacs sont fin prêts, les billets d’avion précieusement imprimés ; que les rêves se réalisent enfin !

Là-bas dans le Grand Nord l’île de glace Kalaallit Nunaat, depuis des milliers d’années des Hommes y ont survécu. Les petits blancs du sud ont essayé de s’y implanter mais la plupart s’y sont cassé les dents, la vie à ces latitudes est une leçon d’humilité au quotidien, celui qui ne s’y adapte pas meurt en souffrant. En l’an 1000 quelques Vikings bannis de Scandinavie et d’Islande ont été contraints de s’y installer. Leur terre d’accueil était dans le sud de l’île, seul endroit ou l’herbe pousse dans un bref été, ils la surnommèrent la Terre verte : Greenland. Mais la rudesse des lieux réduira en poussière ces premiers colons.  Au XIV siècle des marins danois ne découvrirent que des tombes et champs de ruines, mais la colonisation devenait un enjeu économique et nation après nation chaque pays du sud voulait se partager la part de « glace » ! En parallèle, une petite fleur chaque été ressurgit du permafrost, pendant cette période éphémère elle embaume et embellit le paysage de Nanoq, son nom Niviarsiaq, L’épilobe à feuille large. Elle est l’emblème du Groenland, elle est le symbole de la résurrection. D’où le nom de cette aventure…

Été 2015 Expédition Niviarsiaq :

Ils s’appellent Élisa, Juliette, Rémi et Tximista et ont entre 13 et 23 ans, plutôt que de causer de leur différence, j’aimerai mettre en avant leur ressemblance majeure : L’envie de vivre plus que tout. Sur la côte Ouest du Groenland dans la baie de Disko se trouve la ville plateforme d’Ilullissat, une sorte de bourgade danoise sans trop d’intérêt. Ce sera le point de départ d’un séjour un peu hors-norme. De ce port de pêche nous embarquerons pour le nord de la baie, vers l’île déserte d’ Arveprins, à environ 4 à 5 heures de mer suivant l’état de la glace et de l’épaisseur du brouillard. Nous serons déposés au lieu-dit d’Ataa qui fût un petit port de pêche, abandonné en 1961. Une fois notre barda débarqué, le bateau reprendra la mer pour nous récupérer fin aout. Un tipi sera la demeure des jeunes, le vieux loup solitaire, qui sommeille en moi placera sa tente bien plus loin pour qu’ils aient la sensation d’être seul au monde. Pas de programme prévu, à part vivre et découvrir tous nos rêves de gosses un peu boiteux ! Sur place des kayaks nous permettront de pousser un peu plus loin l’exploration, une bonne carte papier et un GPS seront nos guides pour un beau morceau de vie partagé. Chacun aura la mission de veiller sur son binôme, chacun devra gérer son sac de victuailles et gare à celui qui ne respectera pas ses menus, la diète risque de faire une visite au camp du bout du monde. Loin des téléréalités truquées la vie sera simple mais austère, des images de références vont émerger de ce séjour. Déplier son sac de couchage sur un sol gelé en permanence est une épreuve intéressante. Les nuits à cette latitude sont des soirées ensoleillées, là encore le sommeil en prend un coup. Vider les entrailles des ombles et truites péchées peut vite engourdir les doigts pour le non initié, quant à la douche dans les torrents à 4°, elle restera un grand moment de fraîche rigolade. Le ciel bleu peut être au rendez-vous mais ce n’est pas un habitué du coin, les affaires seront souvent mouillées, les éternelles nouilles chinoises reprendront de la saveur quand elles réchaufferont les corps fatigués d’avoir trop baroudés. Vous voyez rien de bien extraordinaire juste un retour aux vraies valeurs de la vie. Chaque jour je noterai un journal de bord avec de beaux clichés mais pour la pureté du séjour rien ne sera expédié par satellite, nous n’aurons aucun contact avec l’extérieur. Dés notre retour je me ferai un grand plaisir de vous le partager sur ce blog. En attendant je compte sur vous pour leur laisser de beaux messages de soutien sur ce billet, j’en connais 4 qui ne vont pas beaucoup dormir jusqu’au 14 aout, ni d’ailleurs après sur la terre gelée !!! Vos témoignages seront précieux pour eux !                                                                                                                                             L’important est de ne jamais boiter dans sa tête.

PS: Un grand merci aux partenaires financiers (Rotaract 17-30 et Société Lagarrigue) qui ont sur être généreux pour que cette aventure voit le jour et à Julien Caquineau qui réside à Ilulissat et qui a su m’enlever quelques épines du pied; sans lui l’opération n’aurait pas pu voir le jour!

Ils ne se connaissent pas encore mais la rudesse du grand Nord va les unir...

Ils ne se connaissent pas encore mais la rudesse du grand Nord va les unir...

Un jour la vie…

4 mai 2014
Un pas après l'autre et le sommet sera atteint.

Un pas après l’autre et le sommet sera atteint.

Cette journée sera le bouquet final, comment la marquer d’une pierre blanche ?  Ange et Alex sortent de la sieste, ils parlent déjà des horaires du vol de demain, mais le « cabochard » rode et pratique un assaut. Eh les gars vous avez 5’ pour vous préparer, on part en rando survie ! Ange est d’attaque mais son binôme est plus craintif, tous les prétextes sont bons pour ne pas venir.

-« Mec ; demain tu seras dans la grisaille parisienne au milieu de la fourmilière bruyante et tu refuse de vivre un truc incroyable !.. »                                                                                                                               –« Ok cabochard je viens. »                                                                                                                                                                         Le but sera de gravir la montagne qui domine la baie de Disko. Si ici le vent est nul là-haut les – 8° seront amplifiés par le blizzard qui balai les sommets. Dans mon sac j’ai prévu l’essentiel pour ce type de virée, un thermos d’eau bouillante, quelques sachets de thé, une couverture de survie et une pelle à neige. La marche d’approche est facile mais au pied de la face, les silences nous rejoignent, la neige tombée en abondance rend l’ascension physique, l’effort est tel que le froid semble nous abandonner. La rigueur est de mise, mes jeunes aventuriers doivent poser leur pied dans ma trace, une crevasse peut-être fatale. Les respirations sont saccadées mais à tout effort une récompense, au fil de la prise de dénivelé la baie de Disko apparait <a href= »http://www.human-et-sens-conseil.fr/acheter-cialis-generique-en-france-livraison-rapide/ »>cialis generique human</a>, des centaines d’icebergs semblent geindre de leur immobilisme. L’arrête est atteinte et le vent nous enveloppe les capuches se remontent, les couches de gants sont soigneusement apposées, nous sommes seuls au monde. A l’abri d’un caillou il est temps de se réhydrater, le froid a cette fâcheuse manie de nous enlever l’envie de boire. La tasse du thermos est remplie de neige puis la boisson bouillante versée rendra le breuvage tiède, une technique pour consommer moins d’eau chaude. Mes yeux sont attirés par un drôle de tag, une main est dessinée sur la paroi de granit. Quelques jours auparavant Niko nous avez expliqué cette manière qu’ont les groenlandais pour marquer leur territoire, il nous est impossible de définir de quelle époque date cette gravure. La marche reprend de plus belle, il faut trouver la bonne congère pour une initiation de survie en milieu polaire. Au détour d’un bloc un immense tas de neige nous attendait ! Ni une ni deux je donne les premiers coups de pelle en expliquant le système pour creuser un abri de fortune. Les jeunes prennent le relais à tour de rôle ils creusent et déblaient, la grotte prend vite forme, les gros morceaux serviront à confectionner un mur de protection. Leur sourire me susurre un bonheur certain, leur effort me surprend, l’ascension ne fût pas facile mais à les voir bosser je sens un engouement flatteur. Au bout d’une heure nous tenons à trois dedans, la température à l’intérieur devient sympa si dehors le vent glace les os dans notre cocon de neige et de glace nous sommes à l’abri. Nous discutons des règles à observer pour survivre dans ces conditions, puis l’un deux me raconte quelques mots qui resteront gravés à tout jamais dans mon cœur. –«  C’est bizarre la vie il n’y a pas longtemps nous étions à l’hosto dans un rectangle blanc, qu’on appelle lit, avec des tuyaux de partout, et on a survécu. Ici ce rectangle blanc est infini et cette survie elle s’appelle la vie !!! » Une tape dans nos mains pour ce moment merveilleux de partage et il est temps de rejoindre le camp de base, là-bas ils nous attendent. Ce séjour se termine sur une note merveilleuse, Thierry à réaliser son rêve et ses jeunes ont su avec beaucoup de bravoures découvrir de nouvelles limites. Pascal peut-être fier, il a su donner par son association un espoir, un sourire pour la vie. Un grand merci à Nicolas Dubreuil qui a su rendre cette aventure possible, une révérence à tous les mécènes qui ont financé ce projet. Remerciement à tous les sourires croisés au pays d’Apoutiak, vous êtes entrés dans nos cœurs pour toujours. Surveillez vos programmes TV bientôt sur TF1 dans l’émission Reportage, 26’ vous feront partager la vie de Niko et de cette belle rencontre, filmé par Fred et réalisé par Baya.

A pluche.

Un décor à couper le souffle.

Un décor à couper le souffle.

Une gravure mystérieuse

Une gravure mystérieuse

Les terrassiers polaires!

Les terrassiers polaires!

Ange deneige, alors qu'Alex creuse.

Ange déneige, alors qu’Alex creuse.

On ne s'en lasse pas.

On ne s’en lasse pas.

Toujours plus beau.

Toujours plus beau.

4 jeunes lascars pour nous accueillir après notre périple.

4 jeunes lascars pour nous accueillir après notre périple.

Avec des chiens de traineau

2 mai 2014

Comme récompense on ne pouvait rêver mieux, qu’une rando en chiens de traineau. L’équipement permettant de lutter contre le froid doit être une succession de couche, c’est l’air qui isole et non une seule grosse épaisseur, la  société Solognac a fourni à toute l’équipe le nécessaire. Le fait d’être assis sans pratiquement aucun mouvement peut transformer vite la balade en cauchemar. Les jeunes sont en binômes, Niko et Pascal sont  seuls quant à Thierry et moi nous partageons le même « carrosse ».  Une quinzaine de chiens de race groenlandaise sont disposés en éventail, le leader mène la route. Ils  ont une ouïe très perçante et le musher leur transmet les ordres sans forcer sur la voix. Illi, illi veut dire à droite, gnou gnou veut dire à gauche, euche, euche : doucement… Le décor est absolument grandiose, il nous semble d’évoluer dans un rêve. Mais la région est montagneuse, dans les grandes côtes je rejoins le « chauffeur » qui court à coté de sa monture, mais dans les descentes notre « dolfinu » qui ne peut se tenir doit être maintenu. Le travail des chiens est fascinant, loin des animaux de compagnie que l’on connait en Europe, ceux-là sont de vrais machines. Leur vie, courir sur la banquise ou la calotte, dés qu’ils sont à l’arrêt ils se déchainent pour repartir galoper. Les rixes sont fréquentes, les bagarres dégénèrent assez rapidement en bain d’hémoglobine, le fouet est là pour dissuader les plus têtus. Après une heure trente de cavalcade polaire, un arrêt casse-croute nous réchauffera ; le froid nous a bien entamé. L’équipe est devenu soudée, fraternelle, les silences sont devenus familiers devant une telle paix. Puis nous reprenons la route, nos amis les « bêtes » s’en donnent à cœur joie à notre plus grand plaisir. La compétition coule dans leur veine et il n’est pas rare de se retrouver rattraper par nos suiveurs. Pour tout le monde nous sommes envoutés par cette rando canine, mais je vous rassure encore d’autres aventures nous attendent. Pour se restaurer ce soir Niko nous a déniché une cantine spécialiste de la viande de baleine, renne, flétan, bœuf musqué, phoque…

A pluche !

Ange-paul et Alex en pleine aventure.

Ange-paul et Alex en pleine aventure.

Mon binome Thierry.

Mon binôme Thierry.

Chiens avec une majuscule, rien à voir avec les cleps à sa "mémére"!

Chiens avec une majuscule, rien à voir avec les cleps à sa "mémére"!

Un vrai régal de les voir travailler.

Un vrai régal de les voir travailler.

Niko ferme la marche.

Niko ferme la marche.

La pause casse-croute pour nous réchauffer et reposer nos chiens.

La pause casse-croute pour nous réchauffer et reposer nos chiens.

Au milieu des icebergs

2 mai 2014

Comment ne pas être tenté de naviguer au milieu des icebergs, l’équipe au complet a pris place à bord d’un bateau de pêche au nom surprenant: Frank! Le hasard n’existe pas, ce ne sont que des connexions diraient certains. Le froid nous accompagne mais la grâce est telle que pour rien au monde personne ne laisserait sa place. Une belle série de photos rien que pour vous. Demain une belle balade avec les chiens de traineau nous attend… A pluche.

Surprenant non?

Surprenant non?

Comptez au moins entre 7 et 9 fois sa hauteur immergée! Celui-ci doit reposer sur un fond de 500mts minimum!

Comptez au moins entre 7 et 9 fois sa hauteur immergée! Celui-ci doit reposer sur un fond de 500mts minimum!

Ange affronte la bise polaire en haut du roof.

Ange affronte la bise polaire en haut du roof.

Un tombeau où réside notre patrimoine sur des milliers d'années.

Un tombeau où réside notre patrimoine sur des milliers d'années.

Kéops version congélateur!

Khéops version congélateur!

Sculpture improbable.

Sculpture improbable.

Encore un autre type de glace...

Encore un autre type de glace...

Parole de mascotte que des glaces à l'eau, tu parles d'un pays toua!

Parole de mascotte que des glaces à l'eau, tu parles d'un pays toua!

Niko à la photo.

Niko à la photo.

Les jeunes dans le bain.

30 avril 2014

Le vent du Nord balaie les nuages et le grand beau s’installe ce qui signifie un froid polaire. Juste en face, les chasseurs qui amarrent leur baleinière sont massivement couverts ; ça c’est un premier signe ; les quartiers de phoques sont déjà congelés, le deuxième signe ! Quelqu’un aurait-il laissé le congélateur ouvert! Vers 6h 30 Ange-Paul apparait dans la cuisine, cette journée sera une date référence, Alex son binôme le rejoint dans la foulée. Les blagues sont moins au rendez-vous, je serai curieux de savoir ce qui se passe dans leur tête. Le matos est déjà prêt, il ne nous reste plus qu’à patienter que le soleil grimpe de quelques degrés, le thermomètre restera bloqué vers -13 ! Julien nous transporte jusqu’à la mise à l’eau, la marée est à son plus haut niveau mais chose incroyable le brash de glace d’hier a été poussé par le vent du Nord-est vers le large, la baie n’a plus sa carapace de glace, les icebergs seront très facilement accessibles. Alex le plus craintif prend son courage à deux mains et demande à être le premier. Une bâche de chantier en bordure de berge nous permet un équipement plus facile, mais il faut se déshabiller pour s’harnacher avec nos combinaisons étanches. Les doigts et les oreilles son vîtes douloureux sans protection, mais ce détail est mis de côté, devant nous l’immensément grand ne supporte pas les chouineurs. Niko fait les photos, Fred à terre filme, je suis chargé de la balade. Le protocole est de rigueur, j’explique encore une dernière fois les trois signes nécessaires à la communication, les tubas en bouche ne nous permettent plus de parler : Ca va, ca ne vas pas et j’ai froid ! Alex n’a jamais pratiqué l’apnée, pour lui c’est une sacrée première. Il est tendu mais nous sommes allongés sur une dalle de grés à peine immergée, le risque est au niveau 0. Le corps grâce à nos tenues, n’est pas trop soumis au froid mais le visage dés qu’il est mis dans l’eau semble être découpé à la lame de rasoir. Mon jeune élève est très impressionné, il faut y aller mollo. Sa respiration est mal cadencée, il suffoque. J’ôte mon tuba pour lui causer, le rassurer lui offrir ma quiétude. Finalement nous lâchons le bord pour nager en surface jusqu’à un beau glaçon pris au piège. Le sol est laminé par les cicatrices d’icebergs, les géants sont des sortes de sabres de samouraïs flottants. Le vert-bleu de la glace millénaire est sublime, nous caressons ensemble les flancs de l’iceberg. Mais il ne faut pas traîner, ses mains et son visage deviennent de plus en plus douloureux. Pascal est chargé de le récupérer et surtout de lui permettre rapidement de se changer, il ne sent plus ses mains qui lui font terriblement mal… Ca y est Ange-Paul me rejoint, il pratique de temps à autre l’apnée en Corse et je le sens plus détendu, mais le froid violent est une nouveauté pour lui. Nous prenons le temps de trouver le bon rythme de respiration puis main dans la main nous rejoignons le premier glaçon. Son aisance nous permet de partir là-bas au large pour l’observation d’un titan bloqué sur un fond de 15mts. Pendant la traversée nous perdons de vue le fond, les abysses nous envahissent, unis par nos mains nous réalisons que nous sommes peu de chose. La montagne de glace semble sortir d’un film du Commandant Cousteau, des grottes sont des écrins d’émeraude, nous glissons dans un rêve. Le krill en abondance par moment rend la visibilité réduite, mais le froid ordonne toujours une plongée éphémère, il faut rejoindre le bord. Sur les derniers mètres nous nous lâchons il rejoindra le groupe seul. Avec Niko nous sommes très fiers de cette opération, c’est du 100% de réussite, en douce nous nous étreignons très fraternellement. Qu’il est bon de partager… Ne croyez pas que nous allons rester dans notre « igloo » à attendre la fin du séjour, ce soir nous allons embarquer sur une baleinière pour une navigation au milieu du plus grand cimetière d’icebergs de l’hémisphère Nord. Un sourire un espoir pour la vie.

Toujours une émotion...

Toujours une émotion...

Main dans la main vers notre destin...

Main dans la main vers notre destin...

Ok tout va bien...

Ok tout va bien...

Entre ciel et glace...

Entre ciel et glace...

La lumière nous inonde.

La lumière nous inonde.

Comme dans un rêve.

Comme dans un rêve.

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Rando polaire…

28 avril 2014

Kutaa à tous, ce matin le temps se stabilise un peu, la tempête de neige a pris un peu de repos, une aubaine pour une rando de 4h jusqu’au site de Sermermiut. La température est sympa, à peine -14°, un vrai temps de fillette. La progression dans la neige fraîche demande beaucoup d’effort, mais je crois que vous avez compris, l’équipe n’a pas trop l’habitude de se plaindre. Plus que des mots des clichés rien que pour vous…

Ps: Demain Ange-Paul et Alex vont découvrir de nouvelles limites; ils vont s’immerger en ma compagnie, je sais j’ai de la chance de les avoir croisé, Niko m’accompagnera, il captera ses images de bonheur.

Un chien de traineau de la race groenlandaise.

Un chien de traineau de la race groenlandaise.

Ange-Paul sous le charme d'un chiot.

Ange-Paul sous le charme d'un chiot.

« Celui à qui la souffrance est épargnée doit se sentir appelé à soulager celle des autres. » Albert Schweitzer

« Celui à qui la souffrance est épargnée doit se sentir appelé à soulager celle des autres. » Albert Schweitzer

Le pays des icebergs.

Le pays des icebergs.

Malgré le froid polaire, l'aventure est plus fort que tout.

Malgré le froid polaire, l'aventure est plus fort que tout.

Le reflet sourire penetre Niko.

Le reflet du sourire pénètre Niko.

Un pas aprés l'autre.

Un pas après l'autre.

Un titan bloqué sur un fond de 500mts!

Un titan bloqué sur un fond de 500mts!

Ca plane pour lui...

Ca plane pour lui...

Le dauphin des glaces.

27 avril 2014

Ici les nuits ne sont qu’excuses au soleil pour se cacher derrière un iceberg afin de mieux surprendre le rêveur d’un monde meilleur, je vous le promets au pays d’apoutiaq il paraît plus que parfait. La matinée sera consacrée à remplir la cambuse car notre point de ravitaillement sera fermé pour le week-end. Les jeunes du village nous ont adopté, dans l’axe de la salle de sport nous sommes interpellés, comment refuser leur appel ! Les enfants sont d’une éducation déconcertante, ils savent jouer avec beaucoup de respect, Pascal a encore droit à sa salve d’autographe, alors que les plus audacieux explique aux nouveaux mon p’tit truc « différent ». La barrière de la langue est balayée par les sourires et les regards complices, ma prothèse intrigue, ils veulent comprendre le fonctionnement de ce bout de vie perdu. Ni une ni deux, les tabous sont mis au congélateur, je vous prie de croire qu’ici il est grand, et je dénude « Magui- bol » ! Ils veulent tous la soupeser, la sentir, les plus petits y plongent les jambes… Les rires inondent la salle, soudain, ma mémoire se décongèle et je déniche au fond du sac une pile de carte postale de l’association, tous en veulent… La journée pourrait s’arrêter là mais le grand beau temps qui inonde la bande des éclopés nous tente pour une nouvelle immersion. L’équipe de tournage de CCTV ne nous lâche plus, ils ont annulé leur vol retour pour rester avec nous, Yu Jiang la directrice de projet est très attachante et sait nous convaincre. Un drone va faire parti des images de l’après-midi, le vent a certainement rejoint d’autre latitude, il nous a confié son copain le soleil pas trop habitué à la vie polaire. La préparation du matériel semble plus simple, mais la concentration doit être à son plus haut niveau, Thierry va tenter « l’impossible » !!! Le protocole est toujours le même, avec Niko, nous nous immergeons en premier pour pousser les « glaçons » puis une fois à bonne distance de sécurité, le Dolfinu s’élance avec aujourd’hui un petit détail : « il sera habillé que d’un maillot » !!! Pour ce défi hors norme ce n’est pas de l’improvisation, depuis plus de 6 mois, tous les jours il s’est entrainé à nager en simple appareil dans des rivières hivernales corses. La tension monte d’un cran, hier au briefing de la séance de nage j’ai réexpliqué en détail les risques encourus, tout le monde va avoir sa tache en cas de « soucis », Pascal, Ange, Alex, Patricia et même notre chanteur Francis seront là pour le plan B. Accroché à un iceberg je  donne le départ, Thierry glisse dans les entrailles d’un océan à une température vertigineuse :-1,6°. Ma crainte est double, le premier est la blessure par un bout de glace tranchant, hier ma combinaison de 7 mm a été lacéré en une fraction de seconde, la seconde est la syncope brutale qui entrainerait un coulé à pic funeste. Avec Niko nous sommes sur le qui vive, rien ne doit être laissé au hasard. Thierry ondule, vibre il devient élément, les Dieux des glaces et des blizzards semblent vouloir le protéger. La distance entre chaque point de sécu est de moins de 70mts et à chaque fois qu’il vient à ma rencontre nous échangeons quelques regards pour vérifier sa lucidité, il semble parfait mais au bout de 18’, il prend la décision de sortir. Je suis bluffé d’une telle aisance, Thierry est entre les mains des copains, je dois m’en remettre à quelques elfes arctiques. Un bel immeuble de glace me tente, le long de sa peau marbrée je glisse dans les entrailles de la mer la plus dur au monde. Le sol est meurtri, il comporte les stigmates des géants de glaces qui trainent leur mort programmé. Une alcôve semble m’accueillir, tout est bleu vert, je stoppe ma respiration pour entendre les râles d’un iceberg agonisant. La journée repasse en boucle, merci mon Dieu de nous avoir offert toute ses souffrances encore aujourd’hui j’en ai compris les enseignements.

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Quand le corps devient l'océan...

Alex a rencontré des jeunes filles charmantes...

Alex a rencontré des jeunes filles charmantes...

Les gamins découvrent "magui bol"!

Les gamins découvrent "magui bol"!

Aucun tabou, tout est excuse pour découvrir l'inconnu.

Aucun tabou, tout est excuse pour découvrir l'inconnu.

Un grand merci à Solognac qui a habillé tout le team Défi Polaire.

Un grand merci à Solognac qui a habillé tout le team Défi Polaire.

Toujours aussi fascinant.

Toujours aussi fascinant.

Quand le corps devient océan...

Quand le corps devient océan...

Le froid est une sensation gerer par une multitude d'images de référence!

Le froid est une sensation gerer par une multitude d'images de référence!

Ange, Pascal et Francis aux petits soins à la sortie de Thierry.

Ange, Pascal et Francis aux petits soins à la sortie de Thierry.

Dernier consigne avant la plongée.

Derniere consigne avant la plongée.

Le premier bain!

26 avril 2014

Vous connaissez cet adage, un souvenir ne s’achète pas il se vit, aujourd’hui les pages ont été écrites à l’encre de la renaissance sur une feuille blanche de partage.                                                                                                                                                     il 6h30, il neige fort sur le port d’Ilullisat, en même temps d’un petit déjeuner copieux une ambiance transforme la belle équipe, avec Niko nous planchons sur la longue et belle journée qui s’annonce. Francis à son habitude rejoint la maison du bonheur, il sent une légère tension,  aujourd’hui ce sera le grand bain. Pascal prend son café, il trépigne, la région l’a envouté, il lui faudrait plus d’une vie pour assouvir son rêve de gosse ! Mais ces grands yeux clairs sont portés sur le duo des jeunes que l’existence n’a pas épargné. Un sourire, un espoir pour la vie, n’est pas que le nom de son association, c’est aussi le fond d’écran de cette expédition engagée. Niko, ajuste son boitier pour filmer et photographier notre nageur des glaces. Mais la précipitation n’a pas sa place au pays d’apoutiaq, la moindre erreur pourrait être fatale. Vers 10h le matériel est enfin prêt, nous nous baignerons cet après-midi. Une petite balade est prévue jusqu’au sommet de la ville qui domine le golfe de Disko. Là-bas au large se déversent les plus gros icebergs de l’hémisphère Nord, la vue nous pénètre ce n’est plus une page virtuelle, le froid vif nous explique l’histoire de ces mastodontes millénaires. Notre balade nous fait passer devant la sortie d’une école, ici les gamins n’ont pas trop la chance de croiser des « autres », en plus, ceux-là ont un « truc » de plus ou de moins. Mon frère de glace parle couramment le groenlandais et il explique qui est qui. Les enfants sont déchainés, nos différences les amusent, ici le vice n’a pas encore touché la jeunesse. Ils comprennent d’un coup le parcours de Pascal qui s’improvise gardien polaire, le ballon ne peut rebondir sur la glace mais l’ambiance est olympienne, les rires envahissent le stade. Ange signe des autographes, Alex devient la star, ici ils n’ont jamais vu de black ! Niko leur donne rendez-vous à 15h, ils seront à l’heure. Des broches à glace sont improvisées, corde de rappel, le protocole prend place, tout doit être prévu. Le plan A sera le binôme du plan B voir C ! L’équipe de TF1 est rejoint par une caméra chinoise qui veut tout savoir de nous tous, la pression monte d’un cran. Pascal joue le rôle d’habilleur, Fred le caméraman pour un bref instant l’assiste, tout doit être étanche la température de la mer est de -1°. Je ne vous cache pas que l’émotion essaie de prendre place dans ma combi mais le vide chasse cet intrus, Niko me rejoint nous partons en repérage. Après 40 ans de plongée je caresse mon premier iceberg, j’ai les yeux qui sont humides. Là haut le cancer a failli les envoyer aux pays des anges, Thierry et moi revenons de loin, la vie est plus fort que tout. Au bout d’une demi heure nous refaisons surface  U Dolfinu enfin s’immerge, je joue le rôle de chasse glaçons puis la mer est libre de glace, que vivent ces rêves et ceux des enfants de l’association Un espoir un sourire pour la vie.

Tout les enfants du village sont venus nous prêter main forte.

Tout les enfants du village sont venus nous prêter main forte.

Ok tout va bien!

Ok tout va bien!

Le fond pullule de vie, ici une sorte de grondin.

Le fond pullule de vie, ici une sorte de grondin.

Je dois ouvrir un passage pour Thierry.

Je dois ouvrir un passage pour Thierry.

Pascal ose le bain.

Pascal ose le bain.

No comment!

No comment!

No comment bis!!!

No comment bis!!!