Camp de l’iceberg fou et du kayakiste insouciant…
5 juillet 2017Camp savik
4 juillet 2017Il y a des journées qui peuvent paraitre fades mais je vous assure qu’ici, rien qu’en 24h un livre peut être écrit ! Hier vers 17h, j’avais fini mon escale à Qeqertaq. Lavé, rechargé, il me semblait inconcevable de rester là à monter le bivouac au milieu du village. Donc je repris la mer vers le nord-ouest. Mon GPS me donnait pour la première fois la latitude 70° nord. Le 66°33 nord plus au sud donne le cercle polaire !
Escale a Qeqertaq
3 juillet 2017
Incroyable l’aventurier qui squatte le bureau communal avec douche chaude à volonté, machine à laver le linge et même une brève connexion internet. Comme dirait la mascotte ce n’est plus de l’aventure « cha » !!!
Mais avant d’en arriver là encore beaucoup de chose se sont passées. Ce matin au réveil entre deux flocons de neige et un rayon de soleil je m’extirpe de mon gros sac de couchage. Le vent est quasiment nul et le fjord pas trop encombré de glace. La routine du nomade s’accélère, rangement en sac du barda, remise de la mascotte dans son sac étanche et petit déjeuner aux airs de la radio groenlandaise qui m’offre de vieux airs de country avec quelques refrains locaux. Je ne suis pas pressé, à 8h40 comme chaque lundi je serai en direct sur France Bleu RCFM. A l’heure pétante mon téléphone satellite sonne, je suis en direct. Jean-Charles, l’animateur ami de longue date, me connaît par cœur. En plus de son métier de radio c’est un homme d’images. Il a réalisé deux documentaires. Le premier est sur notre traversée à la rame de l’Atlantique « Al di la di u mare » et le deuxième sur mon parcours d’aventurier « Giramondu ». Donc il suit mon périple et trouve toujours les mots justes et les questions judicieuses. Aujourd’hui, en plus de tout cela il a un invité surprise ! Patrick est à l’antenne, nous nous sommes connus il y a 34 ans. Lui avait 12 ans et moi 18, on venait de perdre un bout de notre corps, notre avenir était plein de doutes. Je ne m’attendais pas du tout à son intervention et ma voix vacille. Etre si loin en condition extrême développe en moi une hyper sensibilité, qui me capture à chaque fois, le moment est un pur bonheur…
Mais il faut plier bagage. En face, à 6km le petit hameau de Qeqertaq (prononcé rérértak). La traversée est sans embûche. Je cherche un petit trou « safe » pour Immaqa. Entre de petites embarcations ficelées de tous côtés, une échancrure me fait entrevoir mon poste d’escale. Un couple est affairé sur un vieux bateau de pêche échoué par la marée, je les salue d’un « Aluu », ils me répondent un peu surpris. Normalement les groenlandais ne sont pas très loquaces mais là ils se lâchent : Vous êtes seul ? Vous venez d’où pour aller où ? Je suis surpris d’un tel intérêt. Sans attendre ils lâchent leur tâche pour m’aider à remorquer Immaqa sur une belle prairie, hors de la marée. A mon tour de les questionner. Ils sont de la région d’Uummanaq, là où le tsunami a ravagé les villages,depuis ils sont ici… Je n’ose pas les questionner plus que ça, peut-être ont-ils perdu un proche, une maison…
Je me rends à la supérette. Ici entre un flingue, et une boite de cartouches, on trouve des couches culottes bébé au dernier jean « made in USA » ! Je récupère quelques piles supplémentaires et d’autres bricoles à engloutir et me renseigne sur la douche municipale. Just in front of you, the green house. La porte est ouverte, une jeune secrétaire à qui il manque un bout d’oreille m’accueille : la douche est là et la salle des machines à laver là. Incroyable, je vais pouvoir me décrasser. Parole de mascotte, ça commençait à « cocotter » !
Le boss du coin, bien que distant est souriant. Il me propose sur son propre PC une connexion internet. Rapidement, sans abuser je vais voir le journal de bord et vos commentaires qui me touchent profondément et surtout je vais vérifier les futures conditions météo pour la zone qui s’ouvre à mes pagaies… Propre comme un sou neuf, je vis au fil des heures au milieu d’un va et vient incessant de ce lieu de passage du village. Pieds nus puisque mes chaussettes sèchent contre un radiateur, personne ne s’intéresse à mon « unijambité ». La cafetière est posée au milieu de la table et chacun vient se servir. A chaque prise électrique, un « gadget » charge, je suis presque transparent. En attendant que mes affaires chargent et que d’autres sèchent, je vous envoie ce rapport journalier.
Message codé à Capitaine Popeye : Ici le port est un peu désorganisé, il y a une place à prendre, ça vaut le coup…
A pluche
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