Robinson

8 juillet 2017
 
Ce matin, je n’ai pas repris la route. Julien et Karin m’ont envoyé un bulletin météo défavorable, le vent devrait se mettre à l’est jusqu’à une trentaine de nœuds. En Corse, je serai parti profitant de cette aubaine qui m’aurait fait faire un pas de géant, mais ici je suis méfiant, les côtes me sont inconnues malgré des cartes et le GPS, l’atterrissage est toujours dangereux suivant sa configuration.
 
Prenant mon mal en patience, j’en profite pour tout contrôler. D’abord le carburant, la cambuse ! J’ai noté les nouilles chinoises, les plats salés et sucrés de lyophilisés, les boites de poissons en sauce, le café, et le dernier kilo de riz au cas où. Pour le petit déjeuner, je vais attaquer les « poudres » de Dume, ce sont des produits reconstituant un repas. Trois doses le matin peuvent me fournir de l’énergie pour une bonne partie de la journée, c’est ce qu’il utilise sur ses Ironmans. La mascotte proteste, le dernier paquet de cookies est mis de côté pour plus tard ! Le matériel de sécu est aussi revisité, le gilet, les deux balises satellite en cas de soucis majeur, l’écope, la pompe à main et la boite «MacGyver ».
 
J’en profite aussi pour faire fondre dans ma bassine pliante, quelques bouts d’icebergs gisant sur la plage.  Je les entasse dans l’abside de la tente qui chauffe un peu et naturellement les fait fondre. Dans ces moments de récupération je bois beaucoup pour éliminer au mieux l’acide lactique que j’ai emmagasiné.
 
Puis c’est surtout le moment de la réflexion. Des moments que j’affectionne tout particulièrement. Seul au bout de cette plage de plusieurs kilomètres, l’immensément grand me renvoie à ma place de microbe. Quelques livres sont aussi sortis du sac étanche. Sylvain Tesson, « sur les chemins noirs », une manière de comprendre son addiction qui lui a couté une longue hospitalisation, suite à une grave chute d’escalade alors que la vodka lui avait mis le carton rouge… Puis l’incroyable manuel, le courage d’Osho, un livre qui devrait être obligatoirement lu dans les écoles. «Le courage n’est pas l’absence de peur, dit Osho. C’est plutôt et justement le courage d’y faire face». Juste le livre qu’il faut là où je suis. Puis un bouquin qui me suit depuis des années, de Tom Butler-Bowdon : 50 classiques de la spiritualité. Aujourd’hui, je l’ouvre au hasard et me laisse porter par ces sages qui ont fait notre ère. Coïncidence, le chapitre de la vie de St François d’Assise m’est proposé. Vivre libre, c’est de ne rien avoir, parler aux oiseaux, aux plantes, vivre comme un ascète en quelque sorte. Je suis loin de ce grand homme, mais je retrouve des similitudes, dans mon quotidien actuellement…
 
Puis mes taches restent basiques. Le vent tarde à venir puis en un claquement de doigt, une belle houle déferle sur la longue plage que nous squattons. Immaqa est sécurisé, la tente aussi. Comme c’est une journée calme, je laisse mon tel sat allumé et le bip qui me relie au monde résonne à deux reprises.  Ma belle allemande veut entendre ma voix. Elle au camp des solitudes, moi au bivouac du solitaire, elle me parle du torrent qui rafraichit de la canicule qui sévit en Corse, de son quotidien teinté d’inquiétude pour son nomade en quête de liberté. Puis c’est un autre tintement, mon Félix qui lui aussi s’inquiète. Des andouilles sur le net et en Corse ont propagé de fausses informations sur ma progression vers le nord. Non, je n’ai pas perdu mes sacs de victuailles, non je ne suis pas en survie extrême, tout va bien.  Quant aux ravages qu’a causé le tsunami d’Uummannaq, le bilan est de 4 morts et non du chiffre de dingue que certains mal informés font circuler… Pour les infos à 100% valides sur mon expédition, il y a ce blog animé par Audrey, Karin ma compagne, Julien par Facebook et Patrick et tous les lundis à 12h40 sur les ondes de France Bleu RCFM. Toutes les autres sources ne sont pas valables…
 
Je vous envoie plein d’énergie positive. Le monde est une boule qui tourne où nous devons cohabiter, tant bien que mal. Ici au frais, la seule vérité est l’instant présent, hier est déjà trop loin, demain bien incertain…
 
Vor der kaserne
Bei dem grossen Tor
Stand eine Lanterne
Und steht sie noch davor
So wollen wir uns wieder seh’n
Bei der Lanterne wollen wir steh’n
Wie einst Lili Marleen…

Camp Ata!

7 juillet 2017
 
Nous ne sommes pas maîtres de ce qui nous entoure et là encore, j’en prends conscience… Aujourd’hui nous avons progressé de 34km en une journée rêvée, pas un millimètre de vent et un soleil à cramer un unijambiste en kayak. Tout au long du parcours,  des coins assez pratiques pour bivouaquer et une paix royale, pas une seule rencontre. Comme d’habitude, un renard arctique est venu en curieux voir le bateau rouge passer. Une escadrille d’oies essayait de nous fuir en marchant d’un pas rapide, mais on allait dans le même sens, jusqu’au moment où elles ont compris que leur salut était de grimper vers la montagne.
 
L’impression est étrange, le coin ressemble incroyablement au lac Léman mais sans aucune construction. Les montagnes sont abruptes mais sans remonte pente et au désespoir de la mascotte, pas de chocolat Suisse abandonné sur la côte. Soudain, un point blanc apparait ainsi qu’un pic vertigineux, une aiguille de lave figée s’élève vers le ciel. Au pied de ce monument, une cabane blanche. Ce sont les premières deux heures, alors nous stoppons la cadence pour aller déguster notre café à l’abri des mouches et moustiques qui sont venus par « palettes » complètes !!! De ce nid d’aigle je peux surveiller Immaqa qui pourrait avoir la fâcheuse idée de prendre la mer sans nous, ce serait bête ; hein !
 
Puis nous continuons. Personne, pas un bateau pas un souffle d’air. A un moment le courant semble nous porter un peu… Au bout de 8h de rêveries, je décide de monter le camp. Sur la carte je découvre que le coin se nomme Ata !!! Il y a une semaine dans un autre Ata, Karin retournait en Corse et aujourd’hui pour la première semaine je bivouaque dans un coin au même patronyme. En arrivant, des os de baleine et d’autres bestioles jonchent le sol, les chasseurs sont passés par là. Immaqa est posé sur son chariot et hissé en zone hors d’atteinte de la mer. Je m’occupe de lui, vérifie tous ses petits coins. Nous sommes une équipe. La brise d’est se met en place, une aubaine qui va nous laisser
tranquille avec les mouches et moustiques.
 
Par habitude, je monte la tente avant d’ouvrir mon tel sat, mais là je sens qu’il faut que je fasse le lien avec mon équipe (Audrey, Karin). De toute urgence je dois appeler Julien. De l’autre côté sur Uummanaq, la situation s’est encore dégradée. Voici le message que j’ai reçu de Pierre qui vit dans cette ville : Au cours des derniers jours cette calotte de méta sédiments a continué de bouger jusqu’ à 30cm/jour. Info rapportée à la presse par le géologue Jonas Petersen du département des minéraux bruts. L’ article dont j’ ai pris cet extrait est plus technique et descriptif de la situation actuelle et des risques. Entre autre que si la vague sur la disante du fjord de Karrat peut se situer entre 5 et 10 m de haut elle n’est  pas prévue au delà de 3m  du côté d’ Illorsuit et encore moins vers Nuussuaq, Niaqornat et Uummannaq où je l’ ai estimée entre 1.80 et 2,00m lors du premier Tsunami du 17/6. J’ étais sur l’ eau dans ma jolle avec les autres et cela correspondait à un marnage de marée habituel. Annie ma compagne (chef médecin à l’ hôpital) vient de me téléphoner à l’ instant pour me confirmer que le risque de rupture de la montagne et de 11,5 sur 12. Je répète que tant que Franck se trouve de l’ autre côté de Nuussuuaq pas d’affolement mais prudence absolue sur la face Nord et et Nord Ouest de la presque’ île de Nuussuuaq.
 
Je ne vais pas me presser mais dans 4 à 5 jours je devrais atteindre le cap Nugssûtâ. Là, je prendrais une décision pour ma progression. Myrtille sur la crêpe un bon coup de vent est annoncé, encore un « truc » à gérer !!!
 
Je remercie, Audrey, Karin, Julien, Pierre qui sont à l’écoute de l’évolution sur Uummannaq. Ils sont mes anges gardiens… Ne vous faites aucun souci, il n’y a pas de bons aventuriers, il n’y a que de vieux aventuriers.
 
A pluche

camp Fangsthus

6 juillet 2017

Camp de l’iceberg fou et du kayakiste insouciant…

5 juillet 2017

Camp savik

4 juillet 2017

Escale a Qeqertaq

3 juillet 2017

 

Incroyable l’aventurier qui squatte le bureau communal avec douche chaude à volonté, machine à laver le linge et même une brève connexion internet. Comme dirait la mascotte ce n’est plus de l’aventure « cha » !!!

Mais avant d’en arriver là encore beaucoup de chose se sont passées. Ce matin au réveil entre deux flocons de neige et un rayon de soleil je m’extirpe de mon gros sac de couchage. Le vent est quasiment nul et le fjord pas trop encombré de glace. La routine du nomade s’accélère, rangement en sac du barda, remise de la mascotte dans son sac étanche et petit déjeuner aux airs de la radio groenlandaise qui m’offre de vieux airs de country avec quelques refrains locaux. Je ne suis pas pressé, à 8h40 comme chaque lundi je serai en direct sur France Bleu RCFM. A l’heure pétante mon téléphone satellite sonne, je suis en direct. Jean-Charles, l’animateur ami de longue date, me connaît par cœur. En plus de son métier de radio c’est un homme d’images. Il a réalisé deux documentaires. Le premier est sur notre traversée à la rame de l’Atlantique « Al di la di u mare » et le deuxième sur mon parcours d’aventurier « Giramondu ». Donc il suit mon périple et trouve toujours les mots justes et les questions judicieuses. Aujourd’hui, en plus de tout cela il a un invité surprise ! Patrick est à l’antenne, nous nous sommes connus il y a 34 ans. Lui avait 12 ans et moi 18, on venait de perdre un bout de notre corps, notre avenir était plein de doutes. Je ne m’attendais pas du tout à son intervention et ma voix vacille. Etre si loin en condition extrême développe en moi une hyper sensibilité, qui me capture à chaque fois, le moment est un pur bonheur…

Mais il faut plier bagage. En face, à 6km le petit hameau de Qeqertaq (prononcé rérértak). La traversée est sans embûche. Je cherche un petit trou « safe » pour Immaqa. Entre de petites embarcations ficelées de tous côtés, une échancrure me fait entrevoir mon poste d’escale. Un couple est affairé sur un vieux bateau de pêche échoué par la marée, je les salue d’un « Aluu », ils me répondent un peu surpris. Normalement les groenlandais ne sont pas très loquaces mais là ils se lâchent : Vous êtes seul ? Vous venez d’où pour aller où ? Je suis surpris d’un tel intérêt. Sans attendre ils lâchent leur tâche pour m’aider à remorquer Immaqa sur une belle prairie, hors de la marée. A mon tour de les questionner. Ils sont de la région d’Uummanaq, là où le tsunami a ravagé les villages,depuis ils sont ici… Je n’ose pas les questionner plus que ça, peut-être ont-ils perdu un proche, une maison…

Je me rends à la supérette. Ici entre un flingue, et une boite de cartouches, on trouve des couches culottes bébé au dernier jean « made in USA » ! Je récupère quelques piles supplémentaires et d’autres bricoles à engloutir et me renseigne sur la douche municipale. Just in front of you, the green house. La porte est ouverte, une jeune secrétaire à qui il manque un bout d’oreille m’accueille : la douche est là et la salle des machines à laver là. Incroyable, je vais pouvoir me décrasser. Parole de mascotte, ça commençait à « cocotter » !

Le boss du coin, bien que distant est souriant. Il me propose sur son propre PC une connexion internet. Rapidement, sans abuser je vais voir le journal de bord et vos commentaires qui me touchent profondément et surtout je vais vérifier les futures conditions météo pour la zone qui s’ouvre à mes pagaies… Propre comme un sou neuf, je vis au fil des heures au milieu d’un va et vient incessant de ce lieu de passage du village. Pieds nus puisque mes chaussettes sèchent contre un radiateur, personne ne s’intéresse à mon « unijambité ». La cafetière est posée au milieu de la table et chacun vient se servir. A chaque prise électrique, un « gadget » charge, je suis presque transparent.  En attendant que mes affaires chargent et que d’autres sèchent, je vous envoie ce rapport journalier.

 Message codé à Capitaine Popeye : Ici le port est un peu désorganisé, il y a une place à prendre, ça vaut le coup…

A pluche

Camp de la neige

2 juillet 2017
 
 
Toute la nuit les rafales ont secoué la tente, il me faut prendre une décision, rester ou reprendre la mer. Ce nid d’aigle ne m’inspire pas trop. Julien par mail m’a annoncé une baisse d’intensité du vent du sud. Je suis indécis, partir ou rester ? Au moment de couper mon système satellite, celui-ci sonne. « Mon » Dume m’appelle, ensemble nous avions traversé l’Atlantique à la rame, un truc de dingue qui nous a unis pour la vie. On discute des conditions que je rencontre, de la vie, de ses blessures puis au moment de raccrocher je lui demande : oui ou non ! Il me répond oui ! C’est décidé on part !
 
Avec précaution je fais glisser Immaqa sans le blesser puis prudemment, je descend le barda pour tout caser à bord, chaque place est bien pensée. J’active la balise spot pour que vous puissiez suivre notre progression et nous voilà partis. Les rafales bien que violentes encore sont presque dans notre cap, alors par « gourmandise » je prends droit sans longer la côte. Au beau milieu, un orage de neige avec son blizzard nous arrive dessus, comme je regrette de ne pas être plus à terre. Alors je m’attelle à la cadence gladiateur. Finalement l’orage passe et la mer devient calme. La progression est bonne mais les enfants d’Apoutsiaq (flocons de neige) virevoltent autour de nous. Et dire que ce matin les premières fleurs de Niviarsiaq (Epilobes à fleurs larges) nous sont apparues.
 
Nous longeons un immense mur de pierre de plus 650 m de haut, je me sens tellement petit ici. Pas de moyen de débarquer, une seule devise : avance et arrête de te plaindre. Au bout de 3h je vois au loin le point fixé au matin mais quelque chose me dit que ce n’est pas le bon coin et vu que la brise est passée d’est, pourquoi ne pas rejoindre la côte nord au cas où le temps se dégraderait. Bonne intuition, le vent se renforce en nous poussant, mais au fur et à mesure de notre navigation les glaçons se multiplient jusqu’au moment où les passages sont de plus en plus délicats. Je serre les fesses. Il ne faut pas que l’un d’eux chavire  à notre passage, ce serait fatal. Nos anges gardiens, vous et vos bonnes pensées, font que nous esquivons les uppercuts de ces colosses.
 
Arrivés au cap Nuâ, la neige redouble de violence, ce sont des lambeaux de coton qui nous tombent des cieux. Le brouillard nous rejoint oh le taquin. Le point rouge est emmitouflé d’une écharpe blanche. Le GPS doit être allumé, sinon on risque d’y passer la nuit, qu’il n’y a jamais en ce moment ! Finalement au 28ème km, Immaqa accoste sur une plage de rêve, assez plate et sans caillou pour qu’il puisse être hissé sur son chariot. En un temps record la tente est montée et une forte lumière malgré la neige qui continue de nous saupoudrer permet d’avoir une bonne température à l’intérieur. Myrtille sur la crêpe, la radio locale peut être captée et de beaux airs groenlandais rendent l’équipage joyeux.
 
Karin a dû retrouver son chez elle en Corse aujourd’hui après un long périple retour, il me semble encore l’entendre pagayer derrière moi.
Demain on se retrouve sur les ondes de France Bleu RCFM avec Jean-Charles Marsily à partir de 12h40 heure française.
 
A pluche

Camp Ulùssat

1 juillet 2017
 
La nuit fut agitée, mes pensées m’ont quasiment empêché de trouver le sommeil, la peur peut-être, les questions sûrement. Des centaines de canards et d’oies Eider squattent le même îlot que celui qui nous a abrités. Ils ont l’air de se moquer de nous, leur instant présent est de couver leurs œufs. Toute la nuit des bourrasques de neige ont secoué la tente. Vers le sud, toutes les montagnes sont saupoudrées de blanc et dire que nous sommes le 1er juillet ! Je reprends la mer tout en sachant que la journée va être compliquée. Le vent du sud est déjà soutenu. Pour corser la navigation, des courants turbulents et contraires me font des petites peurs, bien sur le tout en slalomant au milieu de glaçons affutés comme jamais. Mon pauvre Immaqa tremble de tous ces dangers, sa peau de néoprène, bien que très résistante, ne supporterait pas de tel rasoirs. Nous doublons deux îlots pour enfin nous mettre à l’abri de la grande île. Les rafales de vent m’arrachent  presque les pagaies, je dois travailler comme un gladiateur, l’effort est surhumain. Au bout du dixième kilomètre, une échancrure nous permet la halte qui définira la suite de notre progression.
 
Bien que la côte soit escarpée, je trouve une toute petite place pour qu’Immaqa soit en sécu totale avec la marée, qui frise les 3,5m. Là aussi le travail est énorme, il me faut monter tout le barda en évitant de glisser sur une dalle, et trouver les 3m² habitables pour y dresser la tente. Les 15 jours au côté de Karin m’ont beaucoup appris. Ses 30 années de chef de centre de plongée sous marine teintées d’une culture allemande lui ont appris la réflexion sans agitation. Donc j’ai parcouru tout le terrain  puis me suis assis pour prendre la bonne décision ! Les rafales de vent me demandent d’être très vigilant. Perdre ma tente serait dramatique. Je m’applique pour réaliser enfin le bivouac parfait. Le vent prend de la force, les rafales catabatiques sont impressionnantes, la tente ploie sous la pression puis reprend sa forme initiale. Wilfrid à Bonifacio m’a rajouté 50 cm de toile à pourrir tout autour de la tente, et sur ces morceaux de toile je peux y apposer de gros cailloux pour tout bloquer.
 
Au fur et à mesure que la marée monte, Immaqa prend de l’altitude, des bourrasques de neige me frigorifient, le nid douillet de la tente me permet de ne pas congeler. Là bas au bout du monde un freeman grelote, vous en bas vous transpirez. La vie est ainsi faite mais ce soir, malgré la crasse, le vent, le manque de ma petite allemande, la peur au ventre, je ne changerai pour rien au monde ma place…
 
Vivre le danger en le regardant droit dans les yeux, sans trembler tout en ayant peur…

Camp de la nostalgie

1 juillet 2017

Mont Elisa

29 juin 2017