Dimanche 11 décembre 2005 – On recule

11 décembre 2005

Gros coup de vent d’ouest : on recule, moral au ras des prothèses… La vie à bord est à la limite du tenable, ma tête est une croûte à force de taper, mais on a vu pire. Ils annoncent que ça va continuer, quelle chance ! Vivement la quille.

On a frisé la catastrophe, entre une dévente j’ai entrouvert la trappe arrière et une grosse vague s’est déversée dans notre habitacle mais le pire a était évité. Nous en sommes quittes a essayé de tout faire sécher.

Grosse leçon à tirer de cette aventure qui aurait pu être fatal… Promis c’est la dernière bêtise… Dumé embrasse ses trois charmantes fillettes !

Samedi 10 décembre 2005 – Malgré tout on dévire vers le Sud

10 décembre 2005

Depuis hier nous avons mis le cap à l’ouest mais tout a l’heure au pointage journalier on s’aperçoit qu’on dérive toujours vers le sud ! Pas facile !

Si l’un d’entre vous aurait l’amabilité de nous livrer un hors bord 40 chevaux et son carburant, on apprécierait bien le geste!

Malgré tout nous gardons le moral, a-t-on le choix ? Donc rame et tais toi.

Plus les jours passent, plus la température augmente, il parait que ça pelle derrière vos écrans. Après Jo Zef comme passager clandestin, nous avons une nouvelle, c’est un Pétrel (oiseau) qui ne nous quitte plus depuis plusieurs jours. C’est une demoiselle et elle a confié son petit à Jo Zef, Mademoiselle « L' », la suite au prochain épisode.

Vendredi 09 décembre 2005 – On vire de bord, cap sur Antigua !

9 décembre 2005

A 10 heures nous avons changé de route, cap 260 degré pour prendre la route des alizés. On espère avoir les conditions météo idéales pour bénéficier d’un vent constant. En tout cas la brise est portante ainsi que la longue houle.

A tous les croyants et non croyants, aux petits, aux vieux, aux beaux, aux laids, aux valides, aux estropiés, aux riches, aux pauvres bref à tous ceux qui nous vaudraient au plus vite de l’autre côté de la grande Mare : pensez fort a nous et allumez une bougie, on sait jamais !

Au fait depuis aujourd’hui c’est l’été, à quand la plage…?

Jeudi 08 décembre 2005 – Premier coup de vent

8 décembre 2005

Depuis minuit nous souffrons d’un vent violent de 25 noeuds : la machine à laver s’est transformée en essoreuse. Le moral est presque bon, merci du fond du coeur pour tous vos messages de soutien, ça nous remonte le moral. Bises.

Mercredi 07 décembre 2005 – Première semaine

7 décembre 2005

Déjà une semaine que la Gomera nous faisait ses adieux. Nous commençons à prendre nos marques mais la récupération est difficile. Chaque jour qui passe est un peu mieux, comme au centre de prothèses les premiers temps : A quand le 110 mètres haies ?

Ces dernières 24 heures ont été des plus rapides, environ 75 nautiques : la vie est belle. Aujourd’hui Dumé a nettoyé le pont de fond en comble, ce qui n?est pas du luxe ! Depuis quelques jours un Pétrel tempête vient régulièrement nous dire bonjour. JO Zef m’a fait sortir une boite de petits pois de la cambuse !

Mardi 06 décembre 2005 – Les dauphins nous accompagnent

6 décembre 2005

Aujourd?hui un troupeau d’une centaine de dauphins nous a accompagné, moment privilégié que nous avons fort apprécié. Le vent, la houle et le courant vont toujours dans le bon sens.

Quelques infos sur nos journées : Dume prend son quart à 4H00 du matin (une heure de plus en France), puis c’est à mon tour de 6H00 a 8h00 et ainsi de suite toute la journée. A 22H00, nous nous réfugions tous les deux dans la cellule de survie pendant 4 heures ; période pendant laquelle le bateau dérive. Ensuite les rotations reprennent leurs rythmes : comme dans un moulin à prières Tibétain nous avançons…

Quelques termes techniques : P-C ne veut pas dire « Petite Crevette »
Et AMPUTE signifie : Atlantique Mené Par Un Trio Enragé

Lundi 05 décembre 2005 – Enfin le bonheur

5 décembre 2005

Finalement la machine à vider les tripes s’est arrêtée et le vent a pris la bonne direction (nord, 10 n?uds). La yole est stable est la vie à bord n’est plus un enfer ! Le moral est repassé au beau fixe car ce départ fût un véritable calvaire.

Nous avons choisi la route des alizés qui nous assure une bonne navigation mais du coup nous voyons les autres partir comme des balles de tennis. Ca casse le moral et en plus de ça avec une mer hachée de travers : « faut vraiment être cabochard pour s’obstiner sur ce cap ! » Mais les autres c’est leur histoire…

Dimanche 04 décembre 2005 – Jour du seigneur

4 décembre 2005

Même pas une église dans ce patelin ! Tanpis alors on rame.

Les autres concurrents sont entrain de nous lâcher tant mieux on verra qui a fait la bonne route par rapport au vent, Dame Atlantique seule jugera… Il y a moins de vagues sur le travers donc la situation est moins éprouvante.

Le vide, le néant, vous et nous quelque part sur une autre planète. Le temps ne compte pas ; ramer, manger, dormir à l’infini…

Samedi 03 décembre 2005 – A pas d’escargot

3 décembre 2005

Bonjour le mal de mer ne nous lâche pas mais ça va. Le vent est de travers et dans la cellule de survie c’est un peu comme dans une machine à laver.

Rien que d’écrire un mail est un miracle nous pensons bien fort à vous tous, vous nous manquez !

Vendredi 02 décembre 2005 – 2ème jour

2 décembre 2005

48 heures que nous sommes partis, le mini mal de mer nous lâche, la mer est désordonnée et nous secoue un peu. Le moral joue aux « montagnes russes » : un coup en haut, un coup en bas. Mais nous tenons ferme.

Cette nuit aux alentours de 23h00 trois globicéphales (famille des dauphins) sont venus nous croiser à l’avant de l’étrave. Nous entendions leurs souffles mais surtout leurs odeurs, peut-être sont-ils venus pour nous encourager.

Nous nous forçons à manger mais rien ne veut descendre, ce qui nous rassurent c’est que tous les rameurs ont les mêmes problèmes au départ.