Alors que nos conditions de vie à bord sont toujours aussi précaires, la haut dans le ciel, nos proches volent pour nous rejoindre. Nous essayons de calculer par rapport à leur horaire d’atterrissage aux Antilles pour les imaginer au dessus de nos têtes en train de déguster un savoureux repas chaud alors que nous sommes sous des métres cubes de pluie et d’écumes tout le temps.
Bien sur il ne reste plus que 200 nautiques mais Dieu qu’ils sont longs et pénibles. Nous imaginons comment se passeront les retrouvailles, les mots ne serviront à rien, juste les yeux, les accolades pour leur dire merci de nous être si proche, si attaché.
Le verbe aimer prend une autre ampleur, il devient savoureux, rassurant, en Corse on dit « Ti tengu cara » si on le traduit littéralement cela signifie « je te tient chére ». Et voila une fois de plus ce n’est pas l’homme qui écrit mais cette âme qui est partie meurtrie d’une vieille blessure et qui au fond de son parcours de rameur a compris tout simplement que notre passage si éphémere sur terre ne doit etre qu’AMOUR…