Un naufrage qui finit mal…

23 juin 2009

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Depuis 1 mois le Cross med nous sollicite souvent mais hier ce fut l’accident irréparable.
Un yacht de luxe de 27 métres s’est encastré sur un caillou affleurant devant l’île de Cavallo à côté des Lavezzi. Le bilan est lourd, un mort et un blessé !
C’est un miracle qu’il n’y ait pas plus d’accident grave, l’erreur d’hier est en majeure partie ce que nous constatons tout au long de la saison : les gens naviguent sans carte et confient leurs vies aux instruments sans être sur de savoir s’en servir !!!
Ma Vrai a passé son permis bateau il y a deux ans et à mon effroie rien sur la navigation en mer, rien sur le sens du risque et elle a appris à la lettre ce que l’instructeur lui a donné !
On constate aussi le manque de professionnalisme de certains « skipper » qui confondent mer et parc d’attraction, attention il y en a beaucoup qui sont conscencieux mais hélas une majorité mette la vie des gens en jeux.
Hier une bande d’amis Espagnols ne s’attendaient pas à vivre un cauchemar aussi violent.

Nous demandons de plus en plus aux autorités de sévir mais cette année pour bien faire, la seule vedette de gendarmerie en poste en Corse a été mutée sur le continent ???

Si par malheur aprés un sauvetage vous effectuez un debriefing avec les personnes sauvées en leur demandant ce qu’ils pensent de leur probléme ils vous envoient souvent balader et prétextent tout sauf une erreur de leur part !!!
(J’en ai fait les frais dernièrement)
Hélas l’été s’annonce teintée de noir.

Un grand bravo à tous les copains et c’est toujours les mêmes qui sont intervenus sur zone hier.

Un proverbe de la SNSM:
Pour que l’eau salée n’ait jamais le goût des larmes…

Mon île de solitude…

26 mai 2009

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Mon île de solitude

Elle

De la solitude à la rencontre

De la douleur au plaisir

De la haine à l’amour

De l’égoïsme à la main tendue

De l’oclusion à l’explosion

Il vît dans son rêve les yeux ouverts

Fuir ou affronter, il ne sait qui dirige

La paix lui donne sourire, mais réflexion

Cette île qu’il aime tant qu’il affectionne

L’isole le protège, le mange peut être

Ici tout est excès, la foule de l’été, la paix de l’hiver

La tempête dévastatrice au calme apaisant

La vie sous marine abondante au courant meurtrier

Son cailloux aux multiples facettes ; comme lui !

Si accueillante et si austère, si jolie et si tortueuse

Si attachante et si blessante

Lui

Ne lui brisez pas son silence il vous tuera de ses yeux

Ne le questionniez pas bêtement il vous fuira

Aimez le pour lui et pas pour ce qu’il représente

Elle et lui ne font qu’un

Jamais autorité, braconniers, touristes ne seront ses amis

Tel le felin sur ses gardes, toujours prêt à bondir

Pour éliminer supprimer

Si le soir il parle seul, c’est qu’il converse avec les étoiles, les oiseaux ses conseilleurs,

Le granit son confident.

Ne le dérangez pas il ne vit pas pour vous, il est devenu l’un d’eux et vous ne pourrai l’atteindre

Parfois folie rime avec philosophie

Et Lavezzi avec sa meilleur amie.

Ecrit sur ma table sous le murier des Lavezzi un jour de tempête d’ouest au mois d’octobre 2001.

Lavezzi, nostalgie…

25 mai 2009

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Lavezzi, nostalgie, harmonie, archéologie, confie, ami(e)s, philosophie, modestie, magie, alchimie, abri, camaderie, diablerie, féerie, furie, gendarmerie, mutinerie, polissonnerie, seigneurie, englouti, aristocratie…

Ce dimanche de très bonne heure accompagné de ma « Vrai » matelot, j’ai remis mes mouillages aux îles Lavezzi, ils ne resteront que le temps du stage de l’association et seront vite enlevés.

Trop de monde, trop de fréquentation « urbaine » dans ce sanctuaire qui m’a éduqué et remodelé. 200 000 personnes débarquées l’autre été sur 72 hectares !!!

Ce n’est plus l’île de mon cœur c’est devenu un placement financier !!!

Je fuis le monde, du coup j’ai dû abandonner ma demeure. Vous qui me découvrez par ce blog vous ne connaissez que l’iceberg de surface, ni livre ni reportage n’ont dévoilé mon amour pour ces cailloux, 6 mois par an j’étais caché là bas dans la crique : « Cara di u Mescu » devenu cala Cabochard par les pêcheurs, si je devais écrire un livre rien que sur ces périodes il me faudrait plusieurs tomes. J’ai réalisé tous mes rêves d’habitant de la mer, j’ai découvert des trésors sous marins, les pièces d’or et d’argent surgissaient les unes derrières les autres, bien qu’illégal les autorités se succédaient pour voir mes découvertes ; les épaves romaines, maures m’ont dévoilé bien des secrets, un bateau démineur Anglais git par le fond et combien de fois on m’a sollicité pour le voir, mêmes des télés m’ont proposé un beau pactole pour quelques images mais rien à y faire, les tempêtes subies m’ont tanné le caractère et appris à attendre le début de la fin, combien de fois le sémaphore de Pertusato me contactait par VHF pour prendre des nouvelles, pendant ces minis ouragans où même les ferry entre Corse et Sardaigne s’arrêtaient. Bien que ballotté dans tous les sens je savais que l’île devenait mienne, j’ai découvert des sites du mégalithique, restauré le cimetière de la Sémillante, retrouvé le puit créé par des moines du 12éme siècle, élagué le mûrier âgé de 700 ans et à son ombre construit une belle table avec du bois de récupération. L’île était ma maison, mon royaume, à l’époque mon surnom était : le maire des Lavezzi, le député maire de Porto-Vecchio depuis disparu m’avait appelé confrère !

Les braconniers Sardes me craignaient et des échanges d’armes à feu avaient fait la une de la presse régionale, le cargo céréalier « Fenes » avait fait naufrage et m’avait valu les honneurs de Thalassa le magazine de la mer de FR3.

Des milliers d’heures sous l’eau où j’allais écouté les légendes abyssales, il m’arrivait de rester des plongées entières devant un banc de poissons pour essayer de deviner quelques contes anciens, encore maintenant une grotte sous marine voire plusieurs y contiennent mes découvertes, aucun papier, ami ou manuscrit n’en contiennent les coordonnées, mon GPS est ma cervelle et si un jour je pars cela restera mon jardin secret.

Mon corps entier arbore fièrement quelques traces de sauvetages musclés, quelques mérous peu scrupuleux qui ont déchiré la peau de mes mains y ont laissé des « décorations ». Un jour j’essaierais de le mettre noir sur blanc mais en attendant j’ai dû me replier car l’île est devenue un lupanar, je n’ai pas la haine ni l’amertume, car les pauvres qui s’y rendent ne savent pas qu’ils sont sur un sanctuaire, ils portent avec eux la tristesse des villes, ils sont les cocheurs de destinations et quand ils rentreront chez eux pourront dire aux autres « j’ai fait les Lavezzi ».

L’hiver est trop rude pour eux et là à l’abri des regards je redeviens l’arrière arrière petit fils du commandant Jugan capitaine de la Sémillante avec ses 755 mort le 15 février 1855 dans l’une des tempêtes terrifiantes d’hiver. Combien de fois à la peine-ombre, assis à l’abri du vent dans le petit cimetière j’ai conversé avec les morts de ce naufrage.

Etranger si tu y vas avec ta serviette de bain tu commets un sacrilège, c’est là où tout a commencé et que tout finira…

Une drole de mascotte avec les droles de Dames…

24 mai 2009

016Jo Zef revient de loin !!!

Les droles de dames voulaient l’embarquer pour leur traversée mais la négociation fut rude, la mascotte demandait 15 crépes par repas engloutis plus des gauffres aux en-cas et bien sur une assurance que la mer soit calme !
Donc Jo Zef aprés mûres reflexions décide de rester avec son dictateur adoré !!!

La drôle de mascotte avec les drôles de dames !!!


http://www.capodyssee.com/

PS: La mascotte me demande pourquoi ici en Corse la température est à 29° à l’abri du soleil et l’eau à 22° et que là bas au pays Basque c’est encore l’hiver???

Peut être ils ne sont pas gentils avec les Dieux des éléments !!!

Ralez pas les « Euskadiens » on vous aime quand même…

Les drôles de dames…

22 mai 2009

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Grace à la grande famille Quiksilver-Europe et Andaska je me suis donc retrouvé au café Ono d’Anglet au pays Basque à présenter le film « Giramondu », le « clan » Lizarazu était au complet mais le moment fort fut cet échange avec les  » Drôles de dames » . Stephanie atteinte d’un cancer a réussi à s’en sortir et a inventé ce grand projet : traverser l’Atlantique à la force des mains en paddle board, ses deux « soeurs d’océan » , Flora et Alex l’ont suivi.
Avec mes mots aux couleurs de maux je ne leur ai rien donné comme conseil car c’est leur histoire, mais la seule piste évoquée est le développement du 6éme sens ce que j’appelle « la petite voix » ou « l’instinct animal », le sens qui vous évite l’irrémédiable.015

Jo Zef leur a soufflé qu’il était la réussite de tous mes projets et qu’une mascotte serait la bienvenue sur un périple aussi périlleux, d’ailleurs demain il vous proposera une drôle de photo avec les drôles de dames, sacrée drôle de mascotte.
http://stefloralex.over-blog.com/

Pendant notre traversée océanique à la rame alors que les conditions devenaient compliquées à bord, Jo Leguen nous transmettait ces quelques mots :
Un souvenir ne s’achète pas il se vit !!!
A pluche !

Fils du vent…

23 mars 2009

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Force 9 à 10 en Ouest Nord Ouest annoncé!

Sur ma coque de noix je vis au fil des coups de vents, bien amarré au fond de ma baie si bien protégée chaque tempête me rapproche encore plus de la nature.
Comme dirait la tirade de Victor Hugo « O combien de marins,de capitaines. Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines. Dans ce morne horizon se sont évanouis!… »

Plus humblement je pourrais dire au combien de coup de vent j’ai pris ou subit, d’ailleurs certain ont laissé des traces.

La première baffe était un coup mistral au large du golfe de St Tropez, je n’avais pas 20 ans et manquais un peu de maturité, en quelques minutes de 15 noeuds le sémaphore de Porquerolles notait des rafales à 60 noeuds! Pauvre Cabochard, pauvre insouciant que j’étais, après plusieurs heures de bataille j’arrivais à frapper mes amarres dans une marina varoise. A l’interieur plusieurs centaines litres d’eaux de mer m’avaient tout ravagé. Des comme ça j’en ai quelques unes et au fils du temps tel le félin je me suis méfié de plus en plus et dans ma balade méditerranéenne je n’ai jamais été surpris en pleine traversée par ce style de situation. Au mouillage l’une des plus belle subi fut dans un mouillage de l’île de Symi en Grèce à la frontiére Turque, nous étions deux bateaux dans la baie sud de l’île la météo grecques annonçait force 10 à 11!!!

Je mouillais au plus prés de la plage face au vent qui allait être d’une force inouï, 5 ancres en place plus une aussière de 14mm frappée sur un pin. Le ketch australien me voyant déployer autant d’énérgie à son tour mis tous ses mouillages. Nous avions décidé de rester en contact radio pendant la lutte. Pendant 10 heures mon anémomètres restait bloqué à 60 noeuds!!!

Autant vous dire que je suis resté de veille à la barre très très longtemps. 40 heures après le calme était revenu et je découvrais avec stupeur que mon cockpit vissé collé et boulonné c’était désolidarisé de 5 mm. L’australien avec son unité de plus de 16 mètres avait mis ses mats dans l’eau plus d’une fois.

Bien sur ici et surtout pendant mes longs mois de mouillage aux îles Lavezzi j’en ai subi quelques unes.
Donc voila à chaque BMS (bulletin de météo spéciale) des images reviennent.
Du coup ma mascotte porte un nom de vent!
Zef et oui Jo Zef! Et comme vous le savez il a eu des petits et tous ceux qui sont adoptés doivent porté un nom de vent.
Aujourd’hui nous avons appris que l’un de ses rejetons se nommait Iparra qui est le nom du vent du Nord en langue Basque.

Au fait le vendredi 13 Mars 2009 naissait à Bastia vers 3H50 un moussaillon au prénom de Jean-Frédérique Frank et il parait que c’est mon filleul .
Que Dieu te bénisse…

Boat sweet boat !!!

3 mars 2009

013Déja de retour de Crans-Montana qu’on me parle de départ !
Partir pour apprécier son chez soi !
Dieu sait que les invitations que l’on me propose sont belles et exceptionnelles mais le retour sur mon Cabochard est toujours un moment de pur bonheur. Complètement isolé au bout du vieux quai en bois au fond d’un profond golfe entre granit et maquis, aucune âme qui vive, que du silence et de la paix, le Cabochard me sert de refuge pour me ressourcer et repartir de plus belle.
A la soirée de la nuit des neiges quelques personnes se sont confiées en me disant que je leur avais donné beaucoup d’énergie et de résolution. J’aime cet échange mais j’ai besoin de me ressourcer dans la paix et le silence pour pouvoir donner sans compter et l’endroit où est amarré le Cabochard c’est « l’Alaska de Méditerranée » .
A peine arrivé ce matin du pays d’Heïdi je me sens reprendre une énergie folle, une joie intense de vivre comme je le fais.
De l’extérieur cela peut paraître austère mais c’est mon confort de vivre sans confort !
Je ne suis pas maso mais le peu que j’ai me suffit et me comble de joie et aucune suite de palace, aucune villa, aucun château ne peut me rendre aussi heureux que les 6m2 de mon petit bateau.
Pas de douche à bord !!! Sur le pont du bateau si je suis en forme et dans mes moments de faiblesse un saut à la capitainerie.
C’est vrai que cela ne fait pas longtemps que je vis comme ça, juste 16 ans !!!
Un jour je changerais de mode d’habitation ! Enfin peut être, alors dans mes moments de réflexion je me verrais dans une vieille maison en pierre ou en bois sans eau courante, sans electricité avec un chemin trop mal pavé pour pouvoir rester isolé. Mais que le Cabochard se rassure ce n’est pas demain la veille.

Pour mes amis hélvètes un rendez vous sympa à Bulle juste à coté de Fribourg le vendredi 27 mars à 20h30 à l’occasion du Festival des rencontres d’aventures. Je présenterais un film de 52′ d’une de mes péripéties et repondrais aux questions du public. Venez nombreux d’autres films seront aussi presentés par d’autres épris de liberté entre le 25 et le 28 Mars.
http://www.festival-ra.ch/

A force de faire des allés et retours en Suisse la mascotte aventureuse rêve d’être sponsorisée par Toblerone et Milka ou un truc dans ce genre ???
Sacré Jo Zef
A pluche…

Ile Lavezzi and co…

19 février 2009

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Avant dernier jour de tournage.

Aujourd’hui nous allons à la rencontre de Jean-Charles Orsucci le jeune maire de Bonifacio. Nous nous connaissons depuis un bon moment et nous nous apprécions. Lui d’un bord moi d’un autre mais nous avons les mêmes valeurs, les mêmes ideaux.
Il a réussi à reunir autour de lui pratiquement tous les partis politiques insulaires pour prendre la direction de la commune de l’extrême sud Corse.

Les dossiers sont bouillants autant qu’ils sont différents. Pour ce reportage nous avons décidé de débattre sur un probléme majeur en Méditerranée la pollution en mer. Chaque jour dans les bouches de Bonifacio 10 cargos passent, ici le terrain est trés dangereux un navire de plus de 100 métres ne se barre pas comme un simple pneumatique. Les écueils sont trés mal placés et rendent le passage trés délicat avec en plus une météo souvent tumultueuse.

Quelques jours avant son naufrage l’Erika » est passé par là !
Que faire ???

J’ai embrayé aussi sur le thème de l’île de mon coeur
« les Lavezzi », personnes ne comprend pourquoi je n’y suis plus !

Au fil du temps l’île s’est transformé en parc d’attraction et son fragile équilibre est sur le fil du rasoir. Malgré un certain beau reportage d’hier (je ne l’ai pas vu car je n’ai pas de télé et puis…) Cet endroit est devenu un enfer l’été, comment arriver à ne pas être ecoeuré de voir des milliers de gens débarquer sur un site d’une telle fragilité ??? Ceux qui me connaissent savent à quel point j’y étais attaché mais là je ne peux plus.
Donc avec Jean-Charles nous avons raisonné sur ce probléme crucial.

Pour conclure cette longue journée l’équipe m’a demandé gentiment si je pouvais être débarqué sur un minuscule rocher en pleine mer et être filmé d’un bateau qui tournerait autour de moi ! Heureusement qu’à cette saison la mer est vide car je crois qu’il m’aurait amené chez les « zinzins du cabeston ».

La mascotte bien au chaud au fond du Cabochard était morte de rire !!!
Sale bestiole!

A pluche

Des abimes aux cimes…

19 février 2009

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DES ABIMES AUX CIMES

Enveloppé de sombre au fond des abîmes

Immaculé de soleil en haut des cimes

Je m’immerge, je gravis, je survie

Etre soi même pour la vie

Leurs regards sans cesse me blessent

Nul d’eux ne peut connaître ma détresse

Bruit, vide, manque de malice

Me touchent, m’effleurent mais ne me salissent.

Fuir au milieu des abîmes

Grimper au sommet des cimes

Pas trouver la marche arrière

Marche au pas vers l’enfer

Etre ce que je suis

Un homme qui désire la vie…

Epaves…

27 décembre 2008

Le mauvais temps mais surtout la malveillance de quelques marins pas dignes de ce qualificatif ont laissé mourir leurs embarcations.
La langue anglaise qui utilise aussi le neutre pour les objets et les animaux utilise le féminin pour un bateau !
Ne tremble pas Cabochard tant que je serai là je m’occuperai de Toi…

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