Le Quartier maitre Bruno matricule 583 807 reprend du service…

10 novembre 2009

Je vous le confirme: le hasard n’existe pas !

Depuis un petit moment je disais à mon entourage que je projetais de retourner sur un porte avion pour m’essayer de nouveau au catapultage. Mais comment y accéder ?

En 1983 en pleine opération OLIFAN VII j’étais appellé sous les drapeaux et me retrouvais dans l’équipe 8 sur le pont d’envol du porte avion Foch en temps que PONEV, travail qui constituait au catapultage et appontage des aéronefs embarqués. Le 9 juin 83 je me faisais rouler dessus par un avion de chasse de type « Crusader » et me retouvais amputé de la jambe droite.

La démarche de retourner sur un PA en temps que civil en plus handicapé est pratiquement impossible mais voilà une fois de plus le miracle.

Il y a peu prés 18 mois un jeune marin du PA Charles de Gaulle subissait le même traumatisme que moi mais la marine nationale ne l’a pas reformé et il a repris du service sur le pont d’envol.
Je tiens à souligner que mon coté archi anti militariste en prend un coup. L’armée deviendrait elle humaine ?

Bref ce matin un homme de l’état major m’a contacté pour savoir si j’etais dispo pour intégrer pendant quelques jours le PA ???

Bien sur j’ai accepté !!!

Attention j’ai vite compris que c’était un coup de promo pour l’armée puisque ce sera dans le cadre d’un reportage pour la télé française.

Mais je suis bon joueur et me plierai à ces règles.

Le projet n’est pas bouclé et les dates ne sont pas encore fixées mais déjà la démarche me plait.

Pour ceux qui ne savent pas qu’est ce que la vie de pont d’envol en opération vous pouvez visionner cette vidéo. Attention les oreilles, sans le casque ce n’est pas possible!

« Tout le personnel de pont au poste de catapultage ceci n’est pas un exercice !
Poste de combat, poste de combat !!! »

Non Jo Zef on ne peut pas installer une catapulte à crépes sur le cabochard !!!

Tempête de novembre…

3 novembre 2009

004
Novembre vient d’amener son manteau de tempête, la première de l’automne.

L’île s’est vraiment vidée et retrouve son vrai visage. La pluie entrecoupée de rafales installe le décor hivernal.
Fini la cohue et le capharnaüm, retour aux valeurs ancestrales de dame nature.

Les rafales dépassent les 100 kilomètres/heure, le Cabochard bien amarré n’en ait pas à son premier coup de vent mais à chaque fois c’est la même ambiance feutrée, les haubans qui sifflent, les amarres qui couinent, le mat qui chante tout est familier. Mais l’oreille est en alerte, un bruit inconnu et il faut bondir pour répondre à la demande du bateau. La houle vient mourir dans le fond du golfe et la « maison » swing bord sur bord.

Pas de radio ni musique, se serait dommage de manquer cette mélodie. Souvent je repars dans des souvenirs de mer où j’ai bataillé pour ramener le pointu à l’abri.

Il y a plus de 20 ans la première grosse « rouste » on l’avait prise au large du golfe de St Tropez pendant 5 heures le Mistral m’expliquait qui il était, après ma manœuvre pour la mise à quai je constatais les dégâts dans le carré.

Une autre fois avec un super pote on s’était échappé des Lavezzi pour remonter la Corse par la côte orientale, le cap Corse enregistré des vents à plus de 60 nœuds ! Arrêt forcé à Maccinacio, il nous a fallu une sacrée manœuvre à quai pour ne rien casser.

Caché dans le sud de l’île de Simy en mer Egée à la frontiére Turc, la tempête avait été annoncée et les prévisions n’avait pas été à la hauteur de la furie vécus.

Les Lavezzi m’ont fait vivre des moments incroyables aussi, combien de fois dans mon repère de corsaire je subissais volontairement des tempêtes d’ouest à donner froid dans le dos, la petite cale se vidait et je me croyais encore en navigation.

Au fil du temps il c’est créé un sacré lien entre le vent, le Cabochard et le matelot que je suis.

Chaque tempête annoncée, c’est un retour à l’essentiel, un bol de thé prend tout une autre valeur et quand le vent s’essouffle c’est une légende de plus que j’ai appris de celle-ci.

L’été je suis souvent agacé d’entendre les marins de pontons parler de tempête alors que ce n’était qu’une brise un peu plus musclée que la précédente…Quand on utilise le mot tempête se sont de vents au delà de 60 noeuds soit 110km/h en dessous se sont des coups de vent, grand frais, brise fraîche. La tempête est rare mais elle prend l’âme des marins, celui qui ne l’a pas vécu en mer ne peut comprendre…

La mer ce n’est pas un terrain de jeu, ce n’est pas un endroit que l’on domine c’est juste un temple, une église, une mosquée, un minaret où l’on se recueille.

Dieu ici n’a plus de nom car il est dans chaque vague, les moutons en sont ses apôtres, le vent en est l’encens et nous c’est bien connu nous sommes des pêcheurs !

Le petit sauvage…

5 octobre 2009

024Le petit sauvage…

Juillet 93 le petit sauvage qui était en moi se réveillait, je venais de tout lâcher, entreprise familial, copine, appartement, confort, rang social …

Tout le monde me prenait pour un fou, tout le monde croyait que j’allais retrouver la « raison » enfin, leurs raisons.

Mais non je partais…

J’avais même fait des cartes de visites avec ce titre : SDF des mers.

Le grand garçon responsable brisait son carcan pour devenir le petit sauvage …

Je prenais mes quartiers d’été aux îles Lavezzi et mes journées n’étaient consacrées qu’à la recherche de trésors sous marin !

L’automne arrivait et les touristes partis je me retrouvais enfin seul, je me culpabilisais en me disant : « Pendant que toi tu ne fous rien, les autres travaillent… »

Les premiers coups de vent me permettaient de comprendre certaines choses et me donnaient raison et puis un jour de grand vent un pneumatique rouge venait se réfugier dans la crique du petit sauvage, deux femmes à son bord se retrouvaient prises au piège des Bouches de Bonifacio.

Je les accueillais en pensant perdre ma tranquillité du moins je croyais.
Bien sûr je leur déconseillais de repartir par ce coup de Libecciu et leur proposais l’hospitalité. Pendant trois jours elles resteront sur le Cabochard et comme si l’on se connaissait depuis toujours chacun de nous se livrait.

Je leur parlais de mon choix de vie, elles me parlaient de leur amour interdit : « deux filles qui s’aiment c’est pas beau disent les gens ! »

Sans tabou notre connivence s’accentuait et un jour la brise repris le dessus et mes deux « Vendredis » repartaient vers leur destin moi vers le mien.

De temps à autres les autorités maritimes venaient me rendre visite et me livraient quelques victuailles et à ma grande surprise ils me remettaient un petit colis qui contenait un livre de mes deux anciennes « naufragées » :

Le petit Sauvage d’Alexandre Jardin.

Un petit mot griffonné à l’intérieur me faisait rougir et par une longue nuit de tempête je devais le dévorer, un peu je riais un peu je pleurais.

Ce livre c’était un peu le petit sauvage que je devenais.

Depuis quelques jours je l’ai ressorti et me délecte de le relire.

Si vous aussi vous êtes fatigués par les adultes qui ne font que compter, spéculer, additionner, corrompre, polluer, qui ont assassiné les verbes aimer, partager, dévoiler, épauler, écouter.

Si comme moi vous sentez que vous pouvez devenir un boulimique de la vie, lisez le et laissez sortir en vous le petit sauvage que tout le monde possède.

Je crois que vous appréciez les conclusions de Jo Zef mais si vous le retrouvez toujours en final des articles c’est qu’il a connu avec moi des « Maux de faim !!!  »

A pluche et vive les petits sauvages…

« L’eau disait » Cabochard…

18 septembre 2009

023Ca y est le Cabochard est retourné à la mer !

Quel soulagement de le revoir flotter je suis toujours malheureux et inquiet quand il est à terre mais ça lui est nécessaire pour sa survie.

En 1969 Caline et Gilou eurent la bonne idée de faire construire ce pointu (c’est le nom des barques de méditerranée française) il ne pouvait pas choisir mieux comme nom d’armatrice au doux nom et original de Caline.

7 ans plus tard Claudette et William mes parents l’adoptaient mais ils ne savaient pas qu’il allait devenir un membre de la famille Bruno à part entière.

Mon pére partait avec ses copains tous les étés aux îles Lavezzi et puis en 1983 c’était le choix de changer de bateau de prendre plus grand plus costaud pour peut être un grand voyage en mer Rouge, mais voilà la vie est bizzare je devais me retrouver avec un statut d’homme handicapé, le contrat de vente du Cabochard avec un club de plongée était sur le point d’être signé mais mon paternel eu la bonne idée de me le confier pour que je m’en occupe.

Je n’étais pas encore appareillé et les journées me semblaient bien longues, malgré un job d’animateur de radio je devais retrouver un contact avec la vie.

Et voilà le Cabochard m’accepte j’en deviens son matelot et si je ferme les yeux ces 26 ans de complicité me font passer d’un état d’âme à un autre.

Que de rencontres, que d’histoires…

La premiére fois où je m’éloigne de son port d’attache le moteur soudain s’arrête j’ai 19 ans et peu d’expérience, je peste, j’en veux à la terre entière mais j’avais oublié un petit détail un moteur demande souvent du carburant !

Puis ma première traversée entre le continent et la Corse quand je débarque sur l’île de beauté j’embrasse la terre comme avait dû le faire Christophe Colomb en croyant découvrir les indes.

Ensuite mon choix de le prendre comme résidence principale !!!
6m2 ! 365 jours par an !

Puis le désir de partir plus loin plus longtemps.

Gibraltar et l’Atlantique qui accueillent le méditerranen, la remontée du fleuve Guadalquivir jusqu’à Sevilla, le passage par le Maroc tellement deconseillé qui me causera beaucoup d’ennui, les hauts fonds de l’île d’Alboran, l’île de Minorqua pour la st Jean qui restera longtemps gravé dans mon coeur, un pillage de bord en règle en Tunisie et l’obligation de m’échapper en douce.

Le cargo Fénés qui s’encastre dans les rochers des Lavezzi à quelques encablures de notre mouillage.

Un mariage de « raison » pour ne plus naviguer seul et un divorce qui était prévu comme l’est la tempête en hiver.

Une petite fille qui découvre l’antre où vit son père et qui me dit qu’elle ressemble à une maison de poupée.

Des rencontres d’hommes et de femmes incroyablement variés, de ce moine qui aprés 20 ans de prison décide de rentrer dans les ordres pour choisir sa voie et vient se confier pendant plusieurs soirs alors que je suis au mouillage sur l’île des moines de St Honorat.

De ces pêcheurs d’éponges Grecs, aux récolteurs de dattes de mer d’Afrique du nord, des derniers pêcheurs Sardes de corail rouge à la croix de St André, de ses nomades Turcs qui en famille parcourent leurs côtes pour 9 mois de pêche, du détroit de Gibraltar, à celui de Messine, du canal de Corinthe au fleuve Krak en Croatie, des côtes désertes Albanaise pour cause de guerres aux pirates Libyens aux îles Kherkenna qui tentent l’abordage, de mes coups de chevrotines contre des braconniers sans scrupules dans les Lavezzi aux multiples épaves antiques découvertes aux quatre coins du mare nostrum…

Je pars dans ces souvenirs intimes, je suis chanceux je le sais de cette union avec ce petit bateau en bois et notre complicité est devenue fusionnelle.

Tout a un début tout a une fin

La guerre la paix

La vie la mort

La rencontre la séparation

La pluie le beau temps

Donc je sais qu’il y aura une fin avec mon Cabochard mais l’instant présent je le vis à fond et pleinement ;

J’ai retrouvé mon havre de paix et cette solitude qui m’apaise et me donne tellement d’énergie.

Le vent ici me raconte tellement d’histoires, la mer me donne toute sa force, le soleil son énergie, la nuit m’ôte mes doutes, l’orage me prépare au pire.

Oh non mourir ne me fait depuis longtemps plus peur. Souffrir non plus !

Ce bref passage sur terre ne doit pas être gaspillé, vivre pleinement de tout ses sens.

Le soir j’adore faire le silence et écouter la profondeur de la nuit elle me répond à toutes mes questions et c’est grâce à elle que je suis devenu non pas plus fort mais un homme à part entière car je n’ai plus peur de moi même…

A pluche !

Bichonnage Cabochardesque !!!

14 septembre 2009

022Cette rentrée est partie sur les chapeaux de roues, je suis à ma grande surprise trés sollicité par les médias et dérivés mais je ne vais pas me plaindre , puisque nous sommes entre nous, juste une petite anecdote :
Depuis un an la boite de production de Mr Jean-Luc Delarue me harcèle pour que je fasse une émission et chaque fois j’ai prétexté une excuse pour y échapper mais là rebelote encore une série d’appels ! Je n’ai pas de télé mais j’ai beaucoup de pôte qui en font et le dernier en date est Pascal Olmeta qui a failli quitter cette émission en cours car comme de bien entendu Delarue à voulu amener Pascal sur un terrain qui n’avait rien a voir avec son association.

Ma réponse à cette opératrice à été glaciale comme je sais si bien le faire : NON !

Mais surtout ce mois de septembre est consacré aux travaux sur mon « Cabochard » et c’est à terre que j’effectue cette tâche.Toutes les propositions sont en « stand by » tant que je n’aurai pas fini.

Comme disait Coluche je ne bosse qu’à tiers temps c’est à dire que seulement 18 heures sur 24 !!!

Comme à chaque fois je me concentre à fond sur ces travaux si précieux pour mon vieux pote en bois, la pourriture est son ennemi et c’est avec beaucoup de minutie que j’ouvre toutes fissures ou endroits suspects ; tout est passé au peigne fin mais le Cabochard qui va fêter ses 40 ans pête la forme comme son matelot d’ailleurs.

Bien sûr je bosse seul car je me dois d’être au chevet de ce temple qu’est mon bateau, il est mon confident et je ne pourrai vous conter toutes les péripéties que nous avons vecu ensemble, de l’Atlantique au continent Asiatique en passant par l’Afrique du nord nous avons fait les 400 coups, un jour peu être je ferai un bouquin rien que sur ça mais il est encore trop tôt pour qu’il y ait prescription de certains états !!! (rire)

Déja 26 ans de vie commune !!! Plus mon adolescence en pointillé à bord !!!
Donc bien sûr c’est seul que je pratique cette remise en forme, les copains ne sont pas loin au cas où mais tous connaissent ma méthode de travail : A fond du matin au soir tout en étant concentré, sans bruler les étapes.

Donc si je suis un peu moins présent sur mon blog c’est pour cas de force majeure.

Bichonnage Cabochardesque !

Quand je suis en travaux de carénage je suis comme une mère au chevet de son enfant, quand vous me lisez si vous n’avez jamais eu de bateau comme maison et compagnon de vie je sais qu’il est difficile de pouvoir le comprendre, un vrai marin à mes oreilles ne dira jamais « je » mais « nous » en parlant de son bateau et lui.

Les anglais qui utilisent le neutre pour les objets ont fait une exception pour le bateau ils disent « She ».

Donc dans mon bleu de travail plus trop bleu d’ailleurs j’usine du lever au coucher du soleil et même en nocturne.

Jo Zef lui joue le rôle de superviseur en étant attentif à fuir les mastiques ou peintures qui pourraient lui abîmer son beau poil de mascotte !

Un grand coup de chapeau à tous ceux qui ont laissé des messages à Laura. Par contre en comparaison au nombre de visiteurs jour qui ne cesse de s’accroitre ce n’est qu’un bout de l’iceberg, alors les timides un petits mots à Laura elle appréciera énormement…
On compte sur vous !

Si c’est des fautes de français ne complexez pas je suis le champion du monde en titre mais l’important c’est ce qui a dans la boîte.

A pluche !

Naufrage au large de Pianottoli…

8 septembre 2009

021Bravo à tous ceux qui ont laissé un mot pour Laura, la solidarité est une denrée rare à notre époque, bravo encore et continuez à lui écrire des « mots pour apaiser les maux »…

Comme j’ai vu que tu pouvais visiter ce blog je vais te raconter rien que pour toi Laura une aprés midi un peu spéciale.

Hier alors que je suis en plein travaux de peinture sur mon vieux bateau Cabochard le CROSS med (Centre Régional Operation Sauvetage et Secours en Mediterrannée) m’appelle par téléphone !

Un goélette de 38 métres a talonné trés fortement les écueils d’Olmeto, il y a à bord 14 personnes avec une vilaine voie d’eau !

En deux temps et trois mouvements me voilà parti à fond les manettes, la VHF (radio marine) collée à l’oreille je me dirige dans une mer formée vers le lieu du naufrage, mon embarcation fait par moment des vols planés assez impressionnants mais il faut aller vite car dés mon arrivée je vais devoir donner un dianostique précis au CROSS pour déclencher de gros moyens.

A peine à bord, je me rends au chevet des blessés : un homme d’une quarataine d’année est ensanglanté mais conscient, il est touché aux cervicales, il ne faut absolument pas le déplacer, un homme beaucoup plus âgé, lui a un trou important sur le crâne mais lui aussi est conscient, 3 autres personnes sont aussi blessées mais moins gravement.

Un hélico de la gendarmerie avec deux plongeurs viennent me donner la main, le canot de la SNSM de Bonifacio et Propriano sont en route avec des motos pompes et Félix du parc marin international me rejoint aussi.

Je demande aux passagers de récupérer leurs documents et un minimum d’affaires pour être évacuer ; le voilier a une voix d’eau trés importante et malgré ses 300 tonnes il risque de sombrer mais la plupart n’ont plus accés à leurs cabines déjà sous les eaux.

Tant pis il faut évacuer, j’aide Félix à amarrer sa vedette à couple du yatch mais la houle rend la manoeuvre difficile et avec grande prudence nous effectuons l’évacuation.

Une jeune fille qui a l’épaule déboitée souffre le martyre mais elle n’a pas le choix et bien sur même dans ces situations j’essaie de faire le pitre pour détramatiser.

Finalement les 10 personnes sont en sécurité et rejoignent en bonne compagnie les pompiers qui les attendent au port de Pianottoli.

L’homme touché aux cervicales doit être mis en cocon et transbordé sur le canot de Propriano pour rejoindre la terre, l’opération est rendue difficile par la houle qui nous chahute mais avec beaucoup de patience et un brin d’habitude la manoeuvre est heureuse.

3 hommes d’équipage avec le capitaine sont restés à bord, les motos pompes arrivent à assécher les câles et un autre pote de longue date, Mathieu, plonge et colmate provisoirement la brèche…

Mon boulot était de récuperer les blessés dans les meilleurs conditions, c’est fait, alors je quitte le bord, le skipper vient me remercier et je vois dans ses yeux beaucoup de détresse, j’essaie avec quelques mots de le réconforter et il me sourit.

Tard dans la nuit le bateau sera remorqué à Bonifacio via un gros chantier naval en Sardaigne.

Ceux qui sont à terre à regarder la mer ont beaucoup moins de chance de faire naufrage que le responsable d’un immense voilier !!!

Voila Laura c’était une petite après midi en mer avec un drôle de Cabochard…

Jo Zef me souffle qu’il est certain que d’autres ont regardé cet article alors qu’il est précisé qu’il n’est que pour toi !!!

Bise et laisse toi soigner tu verras un jour on ira faire un grand tour en mer ensemble…

Bisous

Becs

Kiss

Besito

Bacci

Sacrées Drôle de dames…

30 août 2009

016
Les vacances se terminent ! Alors que vous aviez endossé l’habit d’aoûtien quelques part sur les océans trois « Drôles de dames » décidaient de passer un été un peu spécial.

En effet, Stéphanie, Alexandra et Flora ont décidé de traverser l’Atlantique nord en paddle-board.

L’idée est originale et inédite.

Stéphanie est à l’origine du projet, elles étaient 6 copines et toutes ont été touchées par le cancer, Stéphanie est la seule rescapée ! Un jour elle décide de vivre une aventure très forte car ses titres de championne du monde de sauvetage en mer « paddle board » ne lui suffisent plus, Alexandra et Flora sont aussi sauveteuse et championne et puis le trio met au point ce challenge :

Partir du Cap Breton au Canada le lundi 6 juillet pour arriver à Cap Breton dans les Landes.

Une planche de surf, un bateau d’assistance barré par Yves Parlier accompagné d’une équipe de soutien. A tour de rôle ses « Drôles de dames » se sont relié pour propulser leur frêle esquif avec leurs « petites mains ». Un pari fou qui comme souvent n’a pas été pris au sérieux par certains mais voilà leur histoire a tenu la route et le 29 août elles franchissaient la ligne d’arrivée chez elles en terre Landaise.

Pendant ces semaines de mer elles auront trouvé des réponses à leurs questions intimes, un film certainement va relater leur aventures, un livre même peut être, mais jamais rien ne pourra retransmettre le ressenti d’une telle épopée, aucun mot, aucune image, ne peuvent transcrire les moments de doutes, de révolte, de faiblesse ou de conquête sur soi…

Rien ne pourra nous donner un soupçon de ce qu’elles ont vécu de leurs intérieurs.

Le plus dure reste à faire ! Redevenir des terriens avec tout les « petits soucis » du quotidien !

La seule chose que je peux affirmer haut et fort et qu’après une telle traversée on devient très moqueur de certaines réflexions ou situations, on n’a pas le droit de juger mais parfois un sourire est esquissé car la personne en face vous sort une énormité, vous savez mais vous ne dites rien mais lui qui ne sait pas dit tout !!!

La mascotte qui pose fièrement en photo avec les filles juste avant leur départ a dû leur souffler des bonnes paroles car une chose des plus incroyable et improbable c’est qu’elles ont mis 54 jours et 3 heures exactement comme nous avions mis pour traverser des Canaries aux Antilles à la rame…

Sacrée mascotte toujours dans les complots de bonheur !!!

A Pluche !
http://stefloralex.over-blog.com/

Au delà des 66…

7 août 2009

020
Au delà du 66° nord c’est le cercle polaire ! l’enfer pour certain

Au delà de -66mètres c’est le début des abysses pour d’autres…

Ce matin de bonne heure et de bonheur, un pêcheur que je connais bien, m’a demandé d’allez lui chercher un filet perdu hier. Le cailloux est bien au large peut-être 4 kilomètres de la côte, le sommet est à 57 mètres pour le reste c’est ma surprise…

La mer est d’huile et le courant faible de Libecciu (sud ouest).

Ange me mouille un plomb avec une longue palombe (corde) pour que le courant ne me fasse pas perdre l’endroit où je dois chercher.

La mer est bleue cristalline le fond bien loin sombre, je glisse le long du fil je deviens un peu un poisson, il y a bien longtemps que je n’ai plus plongé dans ces profondeurs, je suis heureux de ce petit coup d’adrénaline, je m’enfonce dans les entrailles de ma « mer » qu’est ce que j’y suis bien, seul le bruit des bulles me rappellent que je n’ai pas de branchie.

A 43 mètres l’eau perd au moins 10°, l’ambiance s’obscurcie, je devine le fond…

57 mètres précis je suis à genoux au fond, je contemple le spectacle, un nuage d’Amandes tournoient au dessus de cette petite île engloutie, je réalise que ça me manquait cette ambiance, au fait je ne suis pas pour balader mais belle et bien pour retrouver un filet qui si il n’est pas retrouvé causera de gros dégât sur la faune voisine. Pour éviter tout accrochage je n’ai pas pris la lampe, le noir m’enveloppe et cela rend la plongée encore plus fascinante, dans la peine ombre je devine le blanc des poissons pris au piége du filet, leur inconscience les a condamné.

J’amarre solidement le filet au câblot qui est maintenu en surface par une bouée et décide de faire un tour du « quartier », les rochers dégringolent jusqu’à 67 mètres, je descends et fouille les environs, tous les trous sont habités par des langoustes et à ma grande surprise tapissés de corail rouge de taille commerciale ! Ce cailloux est donc méconnu des corailleurs.

Pour ceux qui ne le savent pas, le sang rouge de méditerranée se monnaye en bourse sur le prix du kilo d’or…

Donc vous pouvez imaginer qu’ il est très convoité .

10 minutes déjà que je traîne, la surface m’appelle c’est l’heure de remonter, un dernier coup d’oeil et je décolle du fond et doucement à 17 mètres minutes je rejoins mes paliers qui vont durer une quarantaine de minutes. Soumis à la pression nous sommes obligés de respirer de l’air comprimé qui met le corps sous pression et les paliers sont là pour éliminer le surplus de gaz qui pourrait être fatal si le corps ne dégazerait pas.

Pendu dans le bleu je repense aux milliers de plongée qui m’ont forgé et permis de devenir l’oiseau de mer que je suis.

Latitude 66 ° nord ou -66mètres, quand certains appellent cela l’enfer moi j’ouvre juste la porte de ma maison qui s’appelle liberté….

Le courage est une larme que l’on doit transformer en perle…

Les Bouches de Bonifacio bloquées le 3 août…

31 juillet 2009

019
Lundi 3 août dans les Bouches de Bonifacio Greenpeace et Surfrider fondation organisent une manifestation qui devrait bloquer pendant quelques heures le passage des cargos.

Chaque année environs 3000 navires portant pour certains des produits dangereux passent dans le détroit. Seuls les pavillons Français et Italiens sont interdits de passage, tous les autres sous couvert de pavillon de complaisance rasent les multiples pièges qui pourraient être fatals.

Pour souvenir le 25 septembre 1996 le cargo céréalier grec Fénes s’échouait sur les écueils des Lavezzi. La chance fut que ce bateau poubelle transportait seulement des céréales.

Le 11 décembre 1999, le pétrolier maltais Erika, chargé de 31 000 tonnes de fioul lourd n°2, en route de Dunkerque (France) à Livourne (Italie) fait naufrage, il venait de passer quelques jours auparavant les Bouches de Bonifacio.

Retrouvez les infos sur ces sites et venez nombreux avec vos embarcations ; le Rainbow Warrior sera le chef de flottile : rendez vous entre le débarcadère de Piantarella et les îles Lavezzi.

surfridercorsica.com

http://www.greenpeace.fr/flottille2009/

Les droles de dames sont bel et bien parties…

9 juillet 2009

016

Depuis le 6 juillet le trio de charme alias « les droles de dames » tentent de rallier le Cap breton en Amérique du nord au Cap breton dans les landes en paddleboard. Elles se relayent 24h/24h à nager sur une planche de surf se servant de leurs mains pour ramer, l’endroit est redouté par tout les marins : les hauts fonds de Terre neuve!

Yves Parlier grand navigateur les suit avec un gros catamaran et leur sert de camp de base.
Jamais aucune personne n’a osé ce style de traversée et vous pouvez suivre leur aventure sur leur blog.
http://stefloralex.over-blog.com/

Allez courage les filles un souvenir ça ne s’achéte pas ça se vit.

A pluche