« Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent. »
Cette citation de Nicolas Machiave pourrait-être celle du jour. Corte 8h12 c’est un départ pas comme les autres la difficulté va être une amie collante et perfide, mais « l’éclopé » n’est pas facile à charmer ; il ne prend son pied que rarement ! La température est idéale, la brise d’Ouest nous annonce une difficulté de plus mais l’équipe Bout de vie en a vu d’autres. A peine quitté la capitale historique de l’île, la côte nous nargue, on va devoir travailler d’arrache pied ! Le tandem lorrain est en forme, quand à Jérôme la confiance l’envoute à son insu. Le rythme est vite retrouvé, mais la première avarie survient, Hervé et Franck crèvent, Laurent solidaire du groupe déchire son pneu avant ! Mais il en faut plus pour décourager nos amis, la caravane repart de plus belle, je pense que la communication autour de cet événement y est pour beaucoup, les véhicules qui nous surpassent nous encouragent à grand coups de klaxons et de hourra ! Encore un coup dur pour les lorrains leur dérailleur casse net ; ils jettent l’éponge sans pour autant que leur sourire s’envole, nous avons tous vécu des situations bien plus pire que ces bricoles mécaniques. Tandem chargé dans le fourgon, ils nous suivent de près warning scintillant, une sorte de convoi d’anges heureux. La belle descente de Vivario nous permet de chasser l’acide lactique cumulé. Le mur de Vizzavona nous offre son lit ; Laurent ouvre la route, je le suis de près pour barrer l’effet du vent sur Jérôme et Dumé. Le pin larricu est le maitre des lieux, il a dû en voir des nomades de la route, il nous offre ces fragrances qui nous transportent aux pays des rêves où la souffrance n’est plus que souvenir. Mètre par mètre nous prenons de l’altitude, l’effort est payant, la joie pointe le bout de son nez, puis, la délivrance le col est atteint. Notre jeune sarthois ne dit plus rien, il sait « qu’il l’a fait », je suis, nous sommes, fiers de lui. Mais nous ne sommes pas là en touristes mais en porteurs de flambeau d’espoir et de prudence. Nous dévalons à plus de 65km/h la côte Ouest du géant. Le Monte d’Oro insensible à la vantardise humaine semble ému d’une si belle troupe. La pleine de Peri nous surprend en plein délire, nous sommes à 42km/h de moyenne, l’euphorie est maitresse de bien de vertus mais il faut s’en méfier, elle est amie intime avec épuisement ! Nous redevenons sages, la cadence devient plus humaine, aux portes d’Ajaccio un supporter de choix nous attend, Thierry Corbalan, alias U Dolfinu nous ouvre ses bras et son si beau sourire, accolade et nous filons vers notre hôtel vu sur le golfe d’Ajaccio… Vous avez dit handicapé ?
Mais comme vous le savez maintenant, nous sommes aussi là pour témoigner, ce soir nous sommes reçus par Eric Pasero au Creps d’Ajaccio, une belle soirée de rencontre et d’échange.
A pluche