La palanqué du bonheur

12 septembre 2013

4éme jour de mer. Ce matin au petit-déjeuner, Gunther, à l’aise avec la formidable équipe ose la grande question : Comment avez-vous eu vos amputations ? Yann débordant d’humour ne lui laisse le temps de finir sa question et lui coupe l’herbe sous le pied, si j’osai l’expression ! Nous ne l’avons pas eu tous ensemble !!! Qui aurait pu dire qu’un jour nous oserions la moquerie au sujet de nos mutilations, l’humour remède de bien des maux. Le bulletin météo nous annonce un force 8 d’Ouest, cela promet une belle journée campagnarde, les moutons nous accompagneront ! La cote Est est truffée de belles criques à l’abri du zef et au pied d’un magnifique massif de granit rouge nous mouillerons la Galiote. Gunther servira de guide à Laetitia, Jean-Pascal et Eric ; Julie, Olivier, Yann et Maurice m’accompagneront. L’eau est turquoise, le mistral a ce pouvoir de rendre l’eau cristalline, la mise à l’eau est facilitée par un courant nul et dans une paix royale, les deux palanqués découvrent les beautés du cap. Un canyon nous barre la route, nous nous enfonçons dans ses entrailles, le profondimétre donne -18mts, personne n’est impressionné. Au bas de cette faille la surface nous semble bien loin, ici c’est le calme là-haut le vent se déchaine, nous sommes devenus le groupe du bonheur. Après 50’ de randonnée sous-marine il est temps de retourner à bord, mais ce n’est pas connaître le Cabochard. A quelques encablures de la Galiote nous procédons à des exercices de sécurité, vidage du masque et échange des détenteurs, toujours avec autant d’aise nous rejoignons la surface où un grand soleil nous attend. La journée est loin d’être finie, le nouveau cuistot de la Galiote est absolument génial, Franck est très doué, nous offrant des plats copieux, attentif à chacun, il est toujours là pour aider et n’hésite pas à plonger en maillot pour aller récupérer à la volée une combinaison qui tombée par-dessus bord. Au mouillage dans un coin caché nous savourons ce temps présent. Et dire que si nous sommes tous réunis c’est grâce à nos accidents !!!

stage plongée 2012

Une plongée engagée :

11 septembre 2013

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L’Ouest offre sa palette de couleurs pastelles au ciel du matin cela présage encore une journée ventilée, d’un accord commun nous décidons de lever l’ancre pour remonter la côte Est de la Corse. La traversée du golfe de Santa Manza est agitée mais la Galiote ne craint pas ce gros clapot, nous louvoyons vers la baie isolée de Porto-Novo. Au pied d’une vieille tour génoise, nous mouillons pour la plongée du matin, mais le courant est violent il va falloir être encore plus vigilant. Les stagiaires sont devenus sereins et très à l’écoute des règles de sécurité. Une aussière avec une bouée est fixée à la proue du bateau pour filer le long de la coque jusqu’à la poupe. Ce filin permettra aux plongeur « mono-palmé » de se déhaler jusqu’à la chaîne de mouillage et glisser vers le fond sans subir les caprices du courant. Houle, courant contraire deux paramètres supplémentaires à rajouter à l’apprentissage du métier d’homme grenouille. Tout le monde est attentif, une erreur et les ennuis pourraient être sérieux. Le massif est très coloré, les madrépores offrent un fond de toile rouge vif tacheté d’anémones multicolores aux  fleurs jaune vif. Des nuages de poissons nous survolent, j’ai prévu à titre exceptionnel un peu de nourriture pour nos amis à nageoires. Des centaines de castagnoles attendent patiemment, leur bout de pitance mais un sar St Antoine décide de mettre la zizanie. Vif comme l’éclaire, il arrive toujours à dérober aux demoiselles bleu-nuits, les miettes de viande que je leur tends. Le spectacle est simple comme la vie, beau comme la mer, nous sommes des privilégiés d’en être les hôtes. La balade est très engagée, le courant nous malmène mais le spectacle en valait la peine. Après 50’ à buller nous regagnons sans bobo la surface, avec Gunther nous sommes bluffés de cette si grande aisance en seulement 4 plongées…

La mer est un espace de rigueur et de liberté.

Victor Hugo

Entre deux eaux :

10 septembre 2013
Un commentaire serait superflu!

Un commentaire serait superflu!

Entre deux eaux :

Le Libeccu est heureux d’une équipe aussi dynamique et un peu égoïstement, il a décidé de ne pas quitter le groupe. Un aigle pêcheur nous sert de fond d’écran, à notre tour le petit-déjeuner est servi. Pietre repas composé que de quelques charcuteries et autres bricoles sucrées, pas le moindre poisson frais pêché au milieu de l’avalanche de gâteau ! La mascotte est rassurée de faire partie du bord et non du balbuzard ! L’initiation plongée ne perd pas pied, mais la comptabilité est difficilement gérable, une tête, une bouteille, une palme, tout est impaire sauf la mer. Deux groupes sont formés, deux plongeurs pour Gunther, le reste pour le « Cabochard » de service. La mise à l’eau est plus fluide, plus aisée, la palanqué prend ses aises, mais la  vigilance est de rigueur la plongée n’est pas un sport mais une discipline. Le tombant s’enfonce plein Est, autour de moi des milliers de bulles de bonheur, Julie m’a réquisitionné la main, je sais qu’au bout du promontoire elle aura envie de voler de ses propres ailes. Les girelles nous escortent, un petit poisson fascinant, le mâle règne en maître autour d’un harem, s’il vient à disparaître brutalement la femelle la plus ancienne du groupe se transformera en mâle pour prendre sa place, un poisson qui s’adapte avant tout, comme le team Bout de vie. Vers 13 mètres nous trouvons notre vitesse de croisière, la haut les « autres » ici nous les homo-delfinus à bulle. Pour corser l’histoire, un exercice technique va être brutalement proposé à mes accompagnants, l’équilibre du gilet. A genou sur un fond de sable nous procédons au gonflage et dégonflage de nos bouées, le but est de ne pas percer la surface, trouver le calme nécessaire pour ressentir l’équilibre du corps entre deux eaux, une technique des plus difficiles à maîtriser au premier coup. L’essai est concluant, je suis bluffé de leur sang-froid, après 40’ de grand bleu nous rejoignons le bord. J’aurai pu aussi vous parler du poulpe à qui il manquait une patte, de l’aisance de Maurice et du calme enfin acquis par Laëtitia et plein d’autres moments qui font de cette journée un sacré présent. Mais ça c’est notre jardin secret.

Le premier bain!

9 septembre 2013
Un ecrin pour des moments de bonheurs...

Un écrin pour des moments de bonheurs...

Le mouillage de la baie de Santa Manza est largué, le vent d’Ouest qui n’avait jamais rendu la visite aux stagiaires depuis dix ans est enfin de la partie. Les Bouches de Bonifacio sans vent c’est un peu comme une crêpe sans sucrerie, nous allons avoir droit à du miel corse AOP ! A terre sont laissés ceux qui ne vivent qu’avec les regrets. Les mêmes qui croient que la pluie et les coups de vent sont terribles, nous, nous avons décidé d’affronter un coup de bonheur force 8 ! D’un accord commun nous allons mouiller à la pointe de Capicciolu, l’écrin est sauvage et le marin du dimanche n’osera jamais y mouiller son ancre. Granit rouge surplombant une baie turquoise le décor est des plus envoutants, les rafales effleurent que du bout de ses ailes les marins de la Galiote, la vieille dame de bois fête ses 62 ans de navigation cette année. Les consignes de bord sont données, la vie en mer demande une certaine rigueur, les participants sont attentifs, le mot clé de la semaine « s’adapter ». Les combinaisons sont distribuées, un rituel qui laisse deviner en principe la vibration des protagonistes. Avec Gunther cela fait quelques décennies que nous enseignons aux gens à s’immerger, avec ou sans bout en moins, un sacré métier, faiseur de bulles ! Une impression commune avec mon vieux complice allemand, nos nouveaux amis ont une aisance déconcertante ! Pas de bouteille pour démarrer, découverte du monde du silence en apnée. Se déplacer sur une jambe est une gageur supplémentaire, mais aujourd’hui chacun en quelques coup de palme a su s’adapter. Apnée, vidage de masque, je sens que nous allons très rapidement dégringoler dans le ventre de notre mer. Le repas du midi est une pile de crêpes mi salé-sucré, la mascotte était au première loge, comme quoi ici chaque seconde a sa part de bonheur. Qui a dit que la sieste n’était pas un rite en Corse ? Tradition respectée, nous voilà au pied du mur ! Rectification ; le moignon au bord de l’abysse !!! L’aventure sous-marine a continué, la part de mystère est de mise le reste est une odyssée de bonheur…

Tous à bord…

8 septembre 2013
Gunther en plein breifing d'arrivée, l'équipe est trés attentive.

Gunther en plein briefing d'arrivée, l'équipe est très attentive.

Finalement le stage de plongée 2013 est enfin en place. Tout le monde a rejoint le bord de la Galiote sans encombre, que l’aventure fasse sa route, ils semblent tous prêt à découvrir leur limite ! Il y a dix ans tout commençait, je n’aurais pas parié un écrou de ma prothèse sur la réussite de ce pari, après une décennie à buller le bonheur est toujours aussi intense !  Pour les quatre premier le souvenir restera longtemps gravé dans leur mémoire, nager avec des dauphins n’est pas donné à tous le monde, pourtant ils l’ont fait. Le diné est des plus calme dans une baie de Santa Manza qui après un rush estival rude a retrouvé la paix et la sérénité. Demain nous voguerons vers nos destins, mais cela est trop loin pour y songer, seul le présent est un cadeau…

11éme stage de plongée aux îles Lavezzi

7 septembre 2013

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11éme stage de plongée Bout de vie aux îles Lavezzi. Du 8 au 14 septembre un groupe d’amputés va être initié aux joies de la mer. Ici loin des regards, les corps vont se dévoiler, les tabous resteront aux placards, la nature elle ne juge pas ! Au quotidien un rapport de journée vous sera offert.

Le bonheur n’est pas une quête, c’est un état d’âme. Seul le présent est un cadeau.

Frank BRUNO aventurier à cloche pied.

Départ pour une expédition un peu particuliére…

1 juillet 2013
Cette semaine nous avons partagé nos nuits à nous confier, le frére que je n'ai jamais eu ...

Cette semaine nous avons partagé nos nuits à nous confier, un frère que je n'ai jamais eu ...

La saison 2012-2013 va bientôt s’achever, pour conclure en beauté samedi 6 juillet je signerai mon dernier livre à partir de 18h sur le quai fermé à l’occasion du port de Porto-Vecchio pendant le week-end littéraire, puis ce sera le temps d’une retraite. Je vais me couper du monde des fourmis qui « fourmillent » pour me poser dans une partie du monde secrète pendant 35 jours, je n’aurai aucun lien avec l’extérieur, pas de téléphone ni internet. Vie d’ermite pour faire un point, pour vider le trop plein et me remplir d’énergie positive. Depuis mon arrivée d’Arcticorsica le 6 octobre, j’ai ouvert pas mal de sentiers en friche et bien-sur même si les routes en me retournant me semblent belles et faciles j’y ai laissé quelques plumes. C’est formidable d’être médiatisé mais cela n’attire pas que les ondes positives, plus personnes ne prend le temps d’écouter et d’analyser les messages passés, les demandes arrivent les unes derrière les autres, mais pour beaucoup elles sont hors sujet. Bout de Vie est une association pour personnes amputées et elle ne peut se dévier de son chemin. Cela me déchire le cœur mais si le cap n’est pas maintenu le navire chavirera, alors j’ai appris à refuser les multiples propositions. Dimanche matin je pars pour un voyage de l’intérieur, le corps sera figé pour laisser l’esprit voguer, plus de kilomètre à courir contre vent et courant, pas d’ours à affronter à main nu, mon combat sera contre moi-même. J’ai besoin d’écrire, de me confier noir sur blanc,  ma vie parait un rêve quand on ne me connait que de loin mais mon intime est profondément blessé par certaines rencontres qui m’ont saigné au plus profond de mon cœur. Nous sommes 7milliards et la cohabitation est souvent compliquée. Je vais m’offrir ce qui sera un grand luxe bientôt ; la solitude et le silence. Dans mon sac étanche, j’amènerai quelques lectures qui seront des escales dans ma croisière du temps qui passe. Grew Owl sera un maître de stage de survie, l’air du grand Nord me confortera dans mon choix de vie. Jean-Jacques Rousseau une sorte de prof de vent contraire, il avait déjà compris que l’île de beauté était aussi une terre de liberté, Platon m’amènera quelques mézès de l’esprit, je vous rassure je n’en prendrai qu’avec discrétion, je crains d’être cuisiné, surtout à l’huile d’olive grecque ! Le petit sauvage d’Alexandre Jardin me rappellera le temps de mes premières lectures. Cabane en Sibérie de Sylvain Tesson sera mon chouchou, je crois qu’à la dixième lecture je vais enfin pouvoir me désintoxiquer. Pour conclure un guide des plantes de la région qui m’hébergera, je trouve qu’il est toujours bon de connaître le nom des âmes qui m’hébergent.

Mi août je reprendrai mon bâton d’aventurier à cloche pied pour faire parti des membres du jury du film d’aventure des Diablerets en Suisse dans les alpes vaudoises, si vous passez dans le coin on pourra toujours se partager une raclette !!!

Du 8 au 13 septembre 13 ème stage de plongée Bout de Vie, du 16 septembre au 20 septembre avec Jérome Tant et Dume Benassi nous rejoindrons par étape le cap Corse à Propriano en vélo puis à partir de la fin octobre reprise des stages de survie…

Je vous dis à très bientôt et que Dieu vous prothèse !

Des Cols et des Ecoles: Propriano-Bonifacio

28 juin 2013
Le Team Bout de vie renforcé par les copains...

Le Team Bout de vie renforcé par les copains...

Aujourd’hui c’est la dernière étape et certainement la plus belle, des invités de la FDJ nous ont rejoints ainsi que des amis cyclistes de l’extrême sud de la Corse. La bonne humeur est au rendez-vous, mes protégés ont pris confiance en eux et plus rien ne semble les faire pâlir. Nous prenons un bon rythme, les mécanismes commencent à être bien rodés. Jérôme prend ma roue et le diablotin de Dume  s’improvise binôme d’Arnaud Courteille qui est depuis pro, mais qui n’est pas qualifié pour le Tour de France. Je n’entends que des brides de ce que peut raconter notre champion du monde de triathlon à ce gamin qui démarre sa carrière mais je le sens  très captivé par les propos de mon pote. Nous quittons la nationale pour enfin nous retrouver sur des routes de campagnes loin du brouhaha routier estival. Franck et Hervé qui avec leur tandem sont plus lents prendront une route plus directe pour que nous arrivions plus ou moins en même temps. La côte est là, cela est devenu une sorte de rite, nous nous calons sur nos machines pour nous concentrer sur le dénivelé. Les copains qui nous ont rejoints ne connaisse que mon cas en terme d’amputation, aujourd’hui ils découvrent d’autres « spécimen » tous atteints de rage et de joie de vivre. Le peloton est bon-enfant, les sourires en disent long. Depuis le départ nous sommes régulièrement encouragés par les personnes croisées et leur hourra nous donnent encore plus d’énergie. Le lion de Roccapina, gardien de l’extrême sud de la Corse, n’en croit pas ses yeux et sa comptabilité est chamboulé, son boulier qui lui donne un certain chiffre ne colle pas à la règle : Un vélo= deux bras+ deux jambes, ici ce théorème devient caduque ! Dans un virage des amis valaisans nous ovationnent : messieurs, pour la gloire, levons les fesses et attaquons, les derniers mètres du col de Roccapina seront franchis à plus de 32km/h de moyenne… L’étape est conclue dans l’émotion, Jérôme arrive frais comme un gardon, nous nous tombons dans les bras, mes yeux rougissent, saleté de sueur ! Bien rodé à la transition cycliste conférencié, le taboulé est englouti et nous filons vers Bonifacio à la rencontre des scolaires, Françoise leur offre un cours de prévention routière, la mission est accomplie. Nous sentons la fin du raid et une émotion nous étreint, c’est vrai c’est chouette la vie… Pour ce beau projet je tenais à remercier de tout cœur tous les insulaires qui ont su s’investir pour que des Cols et des Ecoles soit une grande réussite et bien sur la Fondation FDJ et Axa atout cœur, sans vous pas de partage. Peut-être quelques vies ont été épargnées ainsi qu’un ou deux membres sauvés de l’amputation.

Un grand merci à tous vos messages de soutien, inscrivez vous au Face Book de Bout de vie et retrouvez toutes les étapes pas à pas…

A pluche !

Des Cols et des Ecoles: Ajaccio-Propriano…

26 juin 2013

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Il est de « bonheur » et la température est fraîche mais les cœurs sont chauds, nous quittons le trafic ajaccien en direction du col St Georges. Un ferry en transit dans la ville impériale a lâché une partie de la caravane du tour, les véhicules des équipes pros du prochain départ du Tour de France prennent la route de Porto-Vecchio en nous doublant. Aucun ne prend le temps de nous encourager, quand une voiture colorée ralentit, la vitre qui s’abaisse nous laisse apparaitre le grand Poulidor. Le pouce en l’air il nous souhaite bonne route. Ce compliment nous booste et le col St Georges nous offre ses lacets. A la conférence du Creps d’hier soir un copain, Remi Duget qui a la société Corsica Outdor a chaleureusement prêté un tandem à nos amis lorrains. Nous sommes euphoriques et la cadence s’installe naturellement. Franck et Hervé ont bien compris la maxime qui dit qui chi va sano va piano e chi va piano va lontano… Jérôme, Dume, Laurent et moi-même ouvrons la route, nous les attendrons en haut du col. Notre ami sarthois prend du poil de la bête, sa progression est fabuleuse, je sens en lui un futur « grand ». Sans fatigue nous atteignons notre première ascension, mais une surprise se dévoile, une caméra nous a mis dans son objectif, Patrice Roubbaud consultant permanent de TF1 et LCI en Corse nous attend pour une interview. Peu de temps après, le fourgon qui assure la sécurité du tandem nous rejoint. La belle équipe reprend la route du grand sud, nous nous attendrons en haut du deuxième et dernier col au dessus d’Olmeto. Soudain à l’horizon un solitaire nous dévoile sa belle tenue fluo, comme des chenapans en goguette nous nous unissons pour lui faire une « blague », le faux plat montant nous aidera. Nous nous regroupons très près de sa roue pour lancer un assaut héroïque, ensemble nous lui mettons le feu en le doublant à plus de 42km/h, foudroyé par cette attaque chirurgicale il reste figé et ne peut que constater que trois missiles l’ont doublé ! C’est vrai que c’est bon d’endosser l’habit de sale gosse blagueur. Franck et Hervé nous rejoignent pour attaquer la longue descente qui nous mènera à Propriano. Les surprises vont se succéder, en premier lieu les enfants du Valinco nous attendent pour une parade en ville qui nous mènera à un magnifique pique-nique, puis vers 14h nous rejoignons le collège pour la conférence sur la prévention routière par Françoise. Un grand merci à toute l’équipe de l’association Valincap qui nous a reçus d’une manière digne des grandes réceptions… A notre hôtel encore une surprise nous attends un journaliste suédois nous rencontre pour une longue interview…

A pluche !

Des Cols et des Ecoles: Corte-Ajaccio

25 juin 2013
Deux hommes, deux vèlos, deux jambes mais une infinité de courage...

Deux hommes, deux vélos, deux jambes mais une infinité de courage...

Col de Vizzavona atteint, le sourire au rendez-vous.

Col de Vizzavona atteint, le sourire au rendez-vous.

« Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent. »

Cette citation de Nicolas Machiave pourrait-être celle du jour. Corte 8h12 c’est un départ pas comme les autres la difficulté va être une amie collante et perfide, mais « l’éclopé » n’est pas facile à charmer ; il ne prend son pied que rarement ! La température est idéale, la brise d’Ouest nous annonce une difficulté de plus mais l’équipe Bout de vie en a vu d’autres. A peine quitté  la capitale historique de l’île, la côte nous nargue, on va devoir travailler d’arrache pied ! Le tandem lorrain est en forme, quand à Jérôme la confiance l’envoute à son insu. Le rythme est vite retrouvé, mais la première avarie survient, Hervé et Franck crèvent, Laurent solidaire du groupe déchire son pneu avant ! Mais il en faut plus pour décourager nos amis, la caravane repart de plus belle, je pense que la communication autour de cet événement y est pour beaucoup, les véhicules qui nous surpassent nous encouragent à grand coups de klaxons et de hourra ! Encore un coup dur pour les lorrains leur dérailleur casse net ; ils jettent l’éponge sans pour autant que leur sourire s’envole, nous avons tous vécu des situations bien plus pire que ces bricoles mécaniques. Tandem chargé dans le fourgon, ils nous suivent de près warning scintillant, une sorte de convoi d’anges heureux. La belle descente de Vivario nous permet de chasser l’acide lactique cumulé. Le mur de Vizzavona nous offre son lit ; Laurent ouvre la route, je le suis de près pour barrer l’effet du vent sur Jérôme et Dumé. Le pin larricu est le maitre des lieux, il a dû en voir des nomades de la route, il nous offre ces fragrances qui nous transportent aux pays des rêves où la souffrance n’est plus que souvenir. Mètre par mètre nous prenons de l’altitude, l’effort est payant, la joie pointe le bout de son nez, puis, la délivrance le col est atteint. Notre jeune sarthois ne dit plus rien, il sait « qu’il l’a fait », je suis, nous sommes, fiers de lui. Mais nous ne sommes pas là en touristes mais en porteurs de flambeau d’espoir et de prudence. Nous dévalons à plus de 65km/h la côte Ouest du géant. Le Monte d’Oro insensible à la vantardise humaine semble ému d’une si belle troupe. La pleine de Peri nous surprend en plein délire, nous sommes à 42km/h de moyenne, l’euphorie est maitresse de bien de vertus mais il faut s’en méfier, elle est amie intime avec épuisement ! Nous redevenons sages, la cadence devient plus humaine, aux portes d’Ajaccio un supporter de choix nous attend, Thierry Corbalan, alias U Dolfinu nous ouvre ses bras et son si beau sourire, accolade et nous filons vers notre hôtel vu sur le golfe d’Ajaccio… Vous avez dit handicapé ?

Mais comme vous le savez maintenant, nous sommes aussi là pour témoigner, ce soir nous sommes reçus par Eric Pasero au Creps d’Ajaccio, une belle soirée de rencontre et d’échange.

A pluche