Compte rendu du troisième stage de survie…

4 novembre 2013

L’équipe est enfin réunie, 6 personnes qui ne se connaissent pas mais qui ont la même motivation pour vivre une belle expérience de partage dans un milieu sauvage voir hostile. La vérification des sacs est des plus importantes, bien que basique le matériel doit être complet : une bonne bâche en PVC comme toit, un film plastique en tapis de sol et un sac de couchage assez chaud pour des nuits qui s’annoncent orageuses. La nourriture je m’en charge, les rations seront suffisantes pour ces 4 jours de baroude, les binômes formés devront partager leurs lyophilisés. La vallée est profonde et la première matinée sera une marche d’approche pour rejoindre le maquis dense et sauvage. Le silence est de rigueur, le vide permet une totale immersion dans ce voyage de l’essentiel. Un repas simple mais consistant, nous permet de récupérer, la sieste est aboli en terre de survie, nous reprenons la route dans une forêt épaisse et surtout dépourvue de sentier et repère. Je sens une légère tension quand je m’égare, je vous promets ce n’était pas prévu ; quoi que ? Une « plage » de sable nous accueille pour monter le camp, l’aspect isolé du coin resserre les cœurs de certains, je tente de faire accélérer le mouvement, un orage approche. Quatre bouts de ficelle, 6m² de toile camouflé comme refuge et le tour est joué, le foyer doit être adapté pour que les gamelles fassent bouillir l’eau du repas du soir. La foudre claque, le vent se lève, le feu a déjà pris de l’ampleur il résistera aux trombes d’eau qui s’abattent sur nous, nos corps sont à l’abri, mais les esprits s’évadent. La nuit nous enveloppe, elle vient tôt à cette saison, le déluge a enfin fini de jouer avec les nerfs de certains, nous pouvons improviser des bancs avec des arbres morts. Le dialogue s’instaure, mais pas du bla bla « de moi j’ai fait », la rusticité du bivouac rend les échanges simples et dépourvues de parade. C’est bon la chaleur du feu sur les mains en quête de réconfort. Pas de télé, pas de net, pas de téléphone et encore moins d’infos parasites de l’extérieur, nous sommes devenus qu’un, la survie s’installe. Une âme en peine rôde autour du camp, un renard, une belette, nous ne le serons jamais mais les victuailles sont bien rangées dans le fond de nos sacs à dos, la survie c’est aussi prévoir. Nous nous saluons et chacun va s’enfouir au fond de son duvet, je sais par expérience que la première nuit est souvent blanche.  1h30 du matin une main tente de me sortir de mes rêves, une des fille a une crise d’angoisse, l’obscurité, la bâche, le silence, elle est mal. Nous chuchotons sans affoler les copains, la petitesse du « coin chambre » l’angoisse, la bâche est seulement à quelques centimètres de son visage, la crainte l’a saisie. Les étoiles ont repris du service, la nuit semble vouloir nous épargner d’un nouvel orage, alors Sylvie installe son couchage entre ma bâche et le feu, sous la voute céleste scintillante elle comptabilisera les étoiles filantes de sa première nuit d’aventure…

7h, le soleil n’a pas encore daigner rejoindre la vallée des survivants, le seul feu est notre foyer, en silence, nos céréales nous remplissent les estomacs. La journée va être rude, notre but sera de quitter le fond du torrent pour rejoindre le sommet de la montagne en espérant pouvoir émettre un feu de signalement pour que les secours nous aperçoivent enfin ! Bien évidemment pas de sentier, il faut se tailler un chemin à travers un maquis dense et vicieux. La progression est d’environ 400mts à l’heure, les sacs accrochent, les binômes sont attentifs entre eux, Dieu que s’est dur de sauver sa peau ! Au bout de trois heures d’efforts nous atteignons un promontoire de granit à couper le souffle, d’un bout à l’autre une seule et même forêt méditerranéenne aux saveurs corsées. Pour nous récompenser des champignons rejoignent le fond de nos gamelles, la survie c’est aussi savoir trouver sa nourriture sur zone. La journée est loin d’être finie, il faut dénicher un nouveau coin pour la nuit. Des blocs couverts de mousse nous obligent à encore plus de prudence, l’autre versant de la montagne gravie est exposé plein nord, sa descente est casse patte. Encore une belle berge paumée pour ce soir, les filles montent un beau bivouac plus aéré, Marc et Lionel prennent le rythme, Jean-Louis est très attentif à son compagnon Rémi qui ne présente aucune blessure en retirant sa prothèse. Le foyer crépite, la tentation est trop forte, le torrent nous offre une sorte de piscine de vingt mètres de long, malgré sa fraîcheur automnale, je me lance dans un crawl réparateur. Je pourrai encore et encore vous parler des rires échangés, des cueillettes pratiquées, de cette fraternité installée mais ça c’est notre jardin secret…

Prochain stage où il y a encore de la place du jeudi 13 mars au matin inclus au dimanche 16 au soir. Demande de formulaire d’inscription à bout2vie@wanadoo.fr

Un souvenir ne s’achète pas il se vit…

Premier bivouac, le doute s'installe, mais il sera absorbé par la magie du lieu...

Premier bivouac, le doute s'installe, mais il sera absorbé par la magie du lieu...

La magnifience du lieu décuple nos forces...

La magnificence du lieu décuple nos forces...

Rémi en pleine escalade, vous avez dit handicap?

Rémi en pleine escalade, vous avez dit handicap?

L'équipe au sommet aprés trois de jungle maquisarde!

L'équipe au sommet après trois heures de jungle maquisarde!

Même en survie les régles de savoir vivre existent, les filles se servent en premier...

Même en survie les règles de savoir-vivre existent, les filles se servent en premier...

La descente sur la mousse est un bon entrainement de cirque...

La descente sur la mousse est un bon entrainement de cirque...

Deuxiéme bivouac, le riviére nous apaise

Deuxième bivouac, le rivière nous apaise

Les berges des torrents sont des jungles de fougére et ronce.

Les berges des torrents sont des jungles de fougère et de ronce.

Rémi ouvre la voie, Marc est attentif...

Rémi ouvre la voie, Marc est attentif...

Comme un air de stage de survie!

28 octobre 2013
Aprés une belle rincée le feu rechauffe les aventuriers de la vallée perdue.

Après un bel orage le feu réchauffe les aventuriers de la vallée perdue.

Jeudi 31 octobre au matin départ pour une belle aventure de partage, ce sera le troisième stage de survie. Une fois de plus je ne pensais pas que ce style d’expérience allait susciter autant de résultat positif. Quelle joie vos témoignages aussi élogieux et encourageant pour continuer dans cette voie. Mon quotidien est la base de ce partage, je me suis reconstruit par la plongée aux îles Lavezzi. En toute logique depuis dix ans des « abimés » suivent ce sillage à cloche pied, mais les iles de mon cœur se sont fait aspirer par le gain et les ravageurs des mers et mon âme blessée n’est plus en phase avec ce lieu sacré. Le parc marin international n’a pas pu éviter l’effet de masse, l’endroit s’est métamorphosé en parc d’attraction sans aucune limite. Première semaine de juin 2014 ce sera le dernier stage de plongée avec la Galiote qui part à la retraite, une page se tournera en toute logique. Mais la vie est très bien faîte, un troll m’a entrouvert une sorte d’Eden qui me ressource et me ramène dans mes rêveries de gosse. Ces stages de survie sont une excuse une fois de plus pour partager des bouts de vie entre valides et moins valides. La région est très isolée et autorisée qu’aux locaux, le tourisme n’y est pas encore toléré ; entre vous et moi je ne pense pas que c’est pour demain la veille ! Donc jeudi matin une belle équipe aura son inspection de package pour 4 jours de baroude en totale autonomie. Pas de tente ou de refuge une bâche par personne à installer ingénieusement et des rations à savoir économiser savamment, l’effet d’isolement créera la magie des soirées , le vent, la pluie, les orages ne sont bon qu’à alimenter les sites météos que les urbains scrutent en boucle, pour nous les survivants ce sera l’occasion de déployer nos mains boueuses sur un feu de camp. Baies de lentisque pistachier, gland de chêne, dents de lion en salade, champignons seront nos menus, l’hébergement sera à la hauteur du lieu, pourquoi se contenter d’un simple 5 « étoiles » alors que nous serons émerveillés par des milliers d’étoiles. Certain dévoileront leur bout en moins, l’eau fraîche du torrent n’accepte que très difficilement les kits en carbone, les amputés du cœur pourront laver leur âme dans ces lieux hantés que par de braves génies prêts à nous servir de guide un peu farceur. Je serais le seul autorisé à prendre des photos, je vous promets qu’à notre retour vous bénéficierez d’un beau résumé des ces jours de vie partagés.

La vie nous laisse le choix d’en faire un accident ou une aventure…

 

 

 

Les malheurs ont la faculté d'unir certain homme. Pas vrai p'ti frére?

Les malheurs ont la faculté d'unir certain homme. Pas vrai p'ti frére?

 

 

 

Rendez-vous, récompense et embarquement…

17 octobre 2013

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-Lundi 21 octobre à 21h30 sur France 3 Corse Via Stella le film Arcticorsica, carnet de voyage d’un homme libre. réalisation Fabrice Marinoni.

-Du 31 octobre au 3 novembre 3éme stage de survie. Claire, Sylvie, Marc, Lionel, Rémi et Jean-Louis vont endosser le rôle d’aventurier dans les montagnes corses. Un compte rendu sera en ligne sur ce blog.

-17 décembre à 19h50 : Je serai l’invité de l’INREES animé par Stéphane Allix sur le thème : Ma différence est une force. Centre Malesherbes grand amphithéâtre 108 boulevard Malesherbes
Paris 75017. Réservation en ligne ici.

-Courant décembre la rédaction du magazine l’Equipe viendra à ma rencontre, ils m’ont mis dans le top 10  des sportifs « handi » de l’année en France. Equipe TV, magazine, web et quotidien me seront consacrés juste avant l’ouverture des paralympique d’hiver 2014. « Je me demande s’ils ne se sont pas trompé de gars !!! »

-Mon dernier livre Ayeltgnu le défi d’une vie debout mis à l’honneur par Curieux voyageur.  Un jury composé de littéraires ont sélectionné  80 livres pour n’en retenir que 4, il ne restera plus qu’aux lecteurs de voter pour leur coup de cœur et décerner le grand prix du public, je compte sur vous !                                             
Vendredi 28 mars 2014 café littéraire à 19 h à la Librairie Raconte Moi la Terre à LYON.                                                                 
Vous serez ensuite accueilli le samedi 29 mars à 10 h à la Médiathèque de FIRMINY (une commune près de Saint-Etienne).

-Douzième stage de plongée sous marine Bout de Vie, du dimanche 1 juin au samedi 7 juin inscriptions en ligne début janvier 2014.

-Le team Jolokia dont je suis le fier parrain recrute un équipage « borgne-fesses » pour 2014 voir la vidéo explicative.

Tous ça c’est grâce à vous, alors je vous dis un grand merci et que Dieu vous prothèse !

Article 10 ans bout de vie.

15 octobre 2013
Les 10 ans de Bout de vie

Les 10 ans de Bout de vie

Messagers de Valin’Cap: Ajaccio-Propriano

21 septembre 2013
Il y a déjà une semaine, au Cap Corse, quand l'amitié efface les souffrances.

Il y a déjà une semaine,départ du Cap Corse, quand l'amitié efface les souffrances.

Ce matin c’est la dernière étape, ils nous semblent que c’était hier que nous quittions le Cap Corse. Pendant une heure nous roulons sur un terrain plat, la moyenne s’en ressent puisque nous sommes au delà des 30km/h de moyenne, la houle est encore puissante je tente en vain de deviner là-bas au large où peut se trouver Thierry qui est en train de palmer. Un peloton d’une cinquantaine de cyclistes est en vu, le sourire en coin nous allons les chercher. Bien calés sur nos machines nous nous appliquons quand l’assaut est lancé, nos âmes de chenapans surgissent, à plus de 45km/h nous les figeons. Mais la rigolade est bien finie, un mur de trois kilomètres attends les frères de souffrance, les visages se figent, la cadence est plus souple il faut faire le vide, 13% ça calme le chien fougueux ! Je tente de trouver les bons mots pour supporter Jérôme, je crois savoir ce qu’il pense, la chaleur est au rendez-vous mais le bonheur est enfoui au fond de nos âmes. Avec délivrance le col est atteint, nous surplombons le golf d’Ajaccio, à l’horizon un homme sans bras nage, ici des unijambistes pédalent, paradoxes de la vie les valides gémissent ! Sur un petit nuage nous déroulons sans trop de problème, la route est assez peu fréquentée et nous pouvons de nouveau nous amuser avec nos moyennes. Les corps sont en pleines formes mais les vélos ont du mal à récupérer de l’étape accidentée Calvi-Porto, en pleine relance mon dérailleur « déraille », normal me diriez-vous, mais je dois abdiquer, il me manquera les derniers 15km à la randonnée du jour. Jérôme est seul face à lui-même, mon vélo en soute nous le suivons de prés, c’est un vrai plaisir de le sentir heureux. Notre but est atteint, pour la frime je pratique les derniers mètres en courant, nous passons notre ligne d’arrivée ensemble. La journée n’est pas finie, Valin’Cap va lancer l’ouverture de son week-end, une conférence très instructive est offerte au public, le thème l’accessibilité des lieux publics, calepin en main je note quelques réflexions. Mais tous nous savons que le Dolfinu s’approche, nous rejoignons le port pour en savoir plus. Il reste une place sur un bateau, je saisi l’occasion pour m’approcher de mon pote nageur, La houle s’est allongée et le passage de Cap di Muro à émoussé le physique de notre champion, sa nage est toujours aussi harmonieuse mais l’on sent de la fatigue. Une belle escadre l’accompagne, son « sherpa » en kayak lui aussi semble éprouvé par ses 11heures d’efforts non stop. Un bateau nous rejoint en compagnie de l’épouse de Thierry, Véro, Jérôme ; Patrick  a su convaincre un bénévole de sortir à la rencontre du héro du jour. La digue du port s’approche, on arrive à deviner une foule immense, finalement après 12h d’effort Thierry réalise la traversée Ajaccio-Propriano en mono palme soit 40km d’endurance. Plus de 1500 personnes à l’arrivée, cette fois les gens ont compris le message. Joe Kals paraplégique D12 a effectué en 10 jours de marche pendulaire les 70 km entre Bonifacio et Propriano, les trois Messagers de Valin’ Cap ont rempli leur mission, show must go home.

La semaine dernière c’était le stage annuel de plongée Bout de Vie cette autre semaine une « rando » en vélo entre potes amputés, je me pose la question de ce que j’aurai pu faire pendant ces quinze jours si je n’avais pas perdu une jambe !

A pluche.

Patricia, Véro et Jérôme en admiration devant la performance de Thierry, alias U Dolfinu.

Patricia, Véro et Jérôme en admiration devant la performance de Thierry, alias U Dolfinu.

Juste avant de reprendre l'avion, un petit arret Cabochard pour un petit-déjeuner corsé!

Juste avant de reprendre l'avion, un arrêt Cabochard pour un petit-déjeuner corsé!

L'image parle par elle même...

L'image parle par elle même...

Messagers de Valincap: Porto-Ajaccio

19 septembre 2013
Les calanques de Piana comme fond d'écran!

Les calanques de Piana comme fond d'écran!

Un supporter de choix...

Un supporter de choix...

Porto est encore endormie, mais le team Bout de vie est déjà sur pied et le bon, bien-sur ! C’est le quatrième jour de suite que nous pédalons sans pour autant que les organismes soient usés. Une méchante côte nous prend à froid jusqu’au village de Piana, 56’ de dénivelé à gérer, nous serrons les dents mais le décor est fascinant, les calanques ont été classées patrimoine mondial de l’Unesco. Un bus souffre plus que nous, son chauffeur est un virtuose du bitume, nous montons quasiment à la même vitesse. La houle encore violente délivrent ses fragrances qui mélangées à celle du maquis nous dopent ! Bien calés sur nos selles nous nous ne laissons pas envahir par des idées noires bien que nos muscles en souffrance nous aient déclarés la guerre. Chaque coup de pédale est une victoire, et dire que pour un cheveu nous aurions pu ne jamais être là, ce n’est pas un petit bout en moins et  quelques gouttes d’acide lactique qui gâcheront cette belle journée de fin d’été. Un semblant de plat nous permet de récupérer, nous doublons le bus ce qui nous vaut une sacrée volée de félicitations par ses occupants. La route est serrée, mais pas nos cœurs, nous sommes des Free-Mans, Piana est déjà derrière, Cargèse la grecque est traversée sans anicroche, comment ne pas penser à l’un de ses habitant emprisonné à vie sur des doutes et non des preuves ! Mes yeux s’embuent, j’imagine sa vie ici,  ses amis, ses coins planqués… La route s’élargit, les voitures qui nous doublent nous congratulent, ça c’est un bon stimulant, notre cap le sud toujours et encore. Jérôme ne me lâche pas il tient une forme déconcertante, sur son visage un sourire est accroché en permanence, une question me revient en boucle : faut-il souffrir pour dévorer la vie ? Je vous laisse philosopher, nous on doit pédaler pour ne pas perdre l’équilibre ! Des « victimes » sont régulièrement doublées, les pauvres cyclotouristes doivent ronger leur frein quand deux vélos munis que de deux jambes les doublent à en décrocher les plates bandes. Patrick warning en fonction est notre ange gardien, les trois mousquetaires de la pédale, Jo Zef se prend pour d’Artagnan, mais un fou nous frôle, nous insulte, un chauffard de la route prend des risques, Atos va réagir : Un pour tous, tous pour un… Finalement le calme revient, nous retrouverons les bijoux de la reine, la mascotte s’en charge. La baie de Liscia qui détient le record de noyade en Corse est à la hauteur de sa réputation, les rouleaux s’entrechoquent, la mer s’enlaidit de tellement de haine, nous lui tournons le dos pour nous élever vers le col de San Sebastianu, 35’ pour en arriver à bout. Là-bas vers le nord à plusieurs centaines de kilomètres le Cap Corse, c’est de là que nous sommes partis, le temps s’est arrêté sans doute, la petite aiguille de la grande horloge s’est calée sur nos fréquences de pédalage, un souvenir ne s’achète pas il se vit. Ajaccio est devant nous, une longue descente va nous griser, amitié quand tu nous tiens, à un carrefour, Thierry alias le Dolfinu nous tend ses bras fantômes, accolade, sourire regard : Elle est pas belle la vie ? Lui aussi messager de Valin’Cap il tentera demain de relier Ajaccio-Propriano en mono palme.                                                                                                                                                                                                                        A la quatre-vingtième bornes nous avons atteint l’objectif du jour, douche, étirement mais la journée n’est pas finie, une centaine de jeunes sportifs de haut niveau nous attendent pour une soirée film-débat au Creps d’Ajaccio.

Être capable de trouver sa joie dans la joie de l’autre : voilà le secret du bonheur.

Georges Bernabos.

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A pluche !

Messagers de Valincap: Calvi-Porto

18 septembre 2013
Les côtes de la Scandola, un décor sublime.

Les côtes de la Scandola, un décor sublime.

Un duo de choc, Patrick le surperviseur photographe.

Un duo de choc, Patrick le superviseur photographe.

C'est notre différence qui nous a unis, alchimie de la vie!

C'est notre différence qui nous a unis, alchimie de la vie!

Je me demande si ce n’est pas un coup de la mascotte, en effet mon sac à dos, où après la conférence j’ai planqué Jo Zef, a été oublié au restaurant si gentiment offert par Marie-Noëlle l’organisatrice de la conférence à l’île Rousse. Susceptible le lutin, je suis sur qu’il a usé de ses pouvoirs magiques pour me faire payer cette mise en boite !!!

Donc avant de reprendre la route nous avons du revenir sur nos pas pour récupérer mon bien à mi-parcours, le rendez-vous était fixé au village de Lumio, fief de Laetitia Casta, nous n’avons pas eu le temps de prendre une crêpe chez elle !

Le vent est encore présent mais ce n’est pas connaître le team Bout de vie, nous reprenons la route par le bord de mer. La route est aussi sublime qu’elle est défoncée, nos équipements ainsi que nos organismes souffrent, au 20éme kilomètre je réalise qu’il n’y plus personne derrière moi, La chaîne du vélo de Jérôme a jeté l’éponge, elle s’est brisée. Hélas nous n’avons pas de pièce de dépannage, mais Patrick est notre ange gardien, il rebroussera chemin vers Calvi pour dégoter le chaînon manquant. Les rafales sont capricieuses, les ornières  bien placées et les touristes toujours aussi tête en l’air, un allemand a failli me jeter au maquis sans trop y porter attention !!! La moyenne est au plus bas, un petit 20km/h, les rares descentes ne nous permettent pas les beaux déroulés, les virages serrés sont des pièges à rats, nous redoublons de prudence. Finalement au 38éme kilomètre nous traversons un pont qui nous mène sur un bitume de meilleur qualité, mais un col nous nargue, il va falloir souffrir pour le gravir, le vent dans le nez transforme l’exercice en chemin de croix. 45’ pour l’atteindre et un panorama à couper le souffle, une expression qui ne convient pas aujourd’hui puisque le Libbecciu n’est pas encore essoufflé ! La réserve de la Scandola est un immense pâturage, des moutons blancs à perte de vue. Cette côte m’est familière par bateau et chaque cap y cache une histoire de Cabochard. Quelques cyclotouristes sont doublés par des unijambistes en quête de liberté, leur cartes postales de Girolata, Capu Rossu, Gargalo seront entrecoupés de deux flèches rabotées ! Un deuxième col est franchi, Bocca Crocce (col de la croix), vous voyez que c’est un chemin de croix cette route ! Finalement au 82éme kilomètre le village de Porto nous accueille par un thermomètre fleuretant avec les 32°, un coup de chaud qui nous vaudra une longue douche fraîche pour nous remettre de cette « pédalerie » de gladiateur. Ce soir je troquerai ma tenue de cycliste pour préparer un bon repas à l’équipe Bout de Vie, Jo Zef a déjà la serviette autour du cou, il ne supporterait pas une deuxième fois consécutivement de louper une rafale de crêpes.

A Pluche !

PS : Demain jeudi 19 septembre à 20h au Creps d’Ajaccio j’animerai un débat en compagnie de Ludovic Martel, l’entrée est gratuite mais attention beaucoup de monde est prévu, pensez venir en avance pour trouver de la place. Mot clé de la soirée : sport de haut niveau, but, blessure, limite, victoire, défaite…

Messagers de Valincap: St Florent-Calvi

17 septembre 2013
Un ciel matinal qui laisse présager un méchant coup de vent.

Un ciel matinal qui laisse présager un méchant coup de vent.

En mode touriste!

En mode touriste!

An nord les plages du desert des Agriates, balayées par un violent vent d'ouest.

An nord les plages du désert des Agriates, balayées par un violent vent d'ouest.

Patrick notre chauffeur sécurité tentant le lit au carré, la mascotte a des doutes!

Patrick notre chauffeur sécurité tentant le lit au carré, la mascotte a des doutes!

Le ciel laisse présager le pire pour les heures à venir, les rafales de vent n’ont cessé de balayer la région toute la nuit, un avis de fort coup de vent est annoncé. Nous nous préparons comme si de rien n’était, mais dans mon for intérieur je sais d’avance que nous n’irons pas au bout de notre étape. Soudain le ciel se couvre, l’hôtel qui nous abrite est envahi par une épaisse fumée, à quelques encablures de notre terrasse un immense feu de maquis s’est embrasé. En peu de temps les pompiers au sol se mobilisent pour maitriser sa direction, quatre avions de lutte anti-incendie arrivent en renfort, la route que nous devons emprunter est fermée par les gendarmes. A 9 heures nous levons le camp mais le vent a pris encore plus de force, la radio nous annonce des rafales à 140km/h ! La nationale, qui devait nous faire traverser le désert des Agriates, est interdite au public, nous devons changer notre itinéraire. Un peu à l’abri du Libbecciu nous prenons la direction du village de Murato, certains virages sont très exposés et nous sommes toujours à la limite de la chute. Un fort dénivelé nous barre la route, le pourcentage plus les bourrasques transforment cette étape en expédition polaire périlleuse. Au bout d’une heure nous atteignons le col, par maladresse je bifurque sans préavis, ce qui vaudra à Jérôme de pratiquer une roue avant digne d’un numéro de cirque. La longue descente sur la côte orientale est des plus stressantes, il est impossible d’anticiper les coups de boutoir d’Eole et assis sur les freins nous craignons le pire. Après 20kilomètres de folie, la décision est prise, la journée vélo s’arrêtera là, Le vent est si puissant que nous ne sommes pas de trop à trois pour charger les vélos, Jérôme était en grande forme quand à moi je sens que les automatismes doucement reviennent. Patrick notre chauffeur, assisté de la mascotte nous conduit avec prudence vers Calvi, en sortie de virage le fourgon semble s’aplatir par les rafales. Nous sommes heureux de cette sage résolution, en mode touriste nous faisons un break à l’île Rousse où en fin d’après-midi j’animerai une conférence. Après un pique-nique ventilé nous récupérons notre appartement où nous nous adonnons à la confection du lit au carré, notez que Patrick n’est pas très « carré » en cette matière !!!

Demain nous reprendrons la route entre Calvi et Porto par les splendides Calanques de Piana.

A pluche !

Messagers de Valincap: Cap Corse-St Florent

16 septembre 2013
La belle équipe au complet...

La belle équipe au complet, au large l'île de la Giraglia...

Si tu ne sait pas faire le bien, évite de faire le mal!!!

Si tu ne sais pas faire le bien, évite de faire le mal!!!

Jérôme tout en légèreté, le Cabochard un peu en souffrance...

Jérôme tout en légèreté, le Cabochard un peu en souffrance...

La plage noire d'Ersa...

La plage noire d'Ersa...

La combinaison de plongée n’est pas encore sèche que déjà je reprends la route pour une autre aventure de partage. L’association Valincap, qui nous avait reçus avec un engouement incroyable pendant la « balade » Des cols et des écoles, m’avait demandé de participer à son rendez-vous annuel à Propriano, comment refuser ! Jérôme et Patrick répondaient présents, il ne restait plus qu’à définir un parcours vélo en étape pour arriver vendredi dans le Valinco. Cap Corse- Propriano en 5 jours sera le périple de la semaine. Le paisible village de Barccagio a retrouvé sa paix automnale, une forte houle d’Ouest balaie l’île de la Giraglia juste en face, la journée s’annonce tempétueuse. Nous sommes tous heureux de nous retrouver, la convivialité et l’amitié sera le fil rouge de l’aventure. Vélos contrôlés, tenues enfilées la première étape s’offre à nous, « yakapédaler ».  Un faux plat montant avec le vent dans le nez nous gratifie, le col d’Ersa est franchi, à notre droite les moulins Matteï devant nous à l’infini la Méditerranée et ses blancs moutons. Pendant 20 kilomètres la route est en travaux nos articulations en prennent un coup mais le moral est au beau fixe, le vent fraîchit les rafales nous obligent à la prudence, le rythme est donné par Jérôme, je ne suis pas trop en forme, la semaine passée de plongée a laissé des traces. Patrick nous assure la sécurité, le paysage est fantastique, la région du Cap Corse est sublime. Le ressac s’écrase sur une côte déchirée, les calanques profondes ont leur part de mystère, chaque virages nous réservent ses charmes, nous le savons, nous sommes des privilégiés. Finalement au bout de 62km nous voilà à St Florent, un repas copieux, une sieste « corsée » et enfin la piscine pour tout remettre en état.

Elle est pas belle la vie.

Demain St Florent-Calvi en matinée et film débat l’après-midi à l’île Rousse

A pluche !

Un final de bonheur

14 septembre 2013
Encore un nouveau mouillage de rêve à l'abri du vent...

Encore un nouveau mouillage de rêve à l'abri du vent...

Mettre des mots sur cette semaine est très difficile. Le stage fut une belle réussite, Bout de vie n’est pas une association mais plutôt une belle bande de copains qui l’espace de quelques jours se reboostent mutuellement. Les jours se sont écoulés dans une très grande harmonie, la Galiote toujours fidèle à sa gentillesse fut la clé de ce bonheur partagé, la plongée est une grosse excuse pour se retrouver en « famille. » La balade en hélico donne toujours la note d’émotion supplémentaire et la soirée de clôture une sorte de feu d’artifice pour l’association qui cette année fêtait ses dix ans d’existence. Une quarantaine de personnes était venue des quatre coins de France et de Suisse pour une assemblée formidable, tous les âges représentés, nos bouts en moins prenaient moins d’importance. Un concert privé des Mantini et la visite surprise de Dume Benassi qui nous offrait son quatorzième titre mondial de triathlon était une sorte de myrtille sur la crêpe comme le dirait si bien Jo Zef la mascotte ! Les images, les écrits, les vidéos ne rendront jamais la sensibilité de ces instants précieux. Comme par enchantement les bassesses sociétales perdent de leur superbe, partage, écoute, confidence, attention, se regroupent pour une potion magique de joie et de plénitude. A la soirée quelle émotion de voir dans un coin de table les ados partager leur sourire, la « différence » quand on est jeune est une marche supplémentaire à gravir dans l’escalier de la vie. Ses stages ne pourraient vivre sans la spontanéité de certaines personnes formidables. Un grand merci aux pompiers de Bonifacio et Porto-Vecchio,aux hôtels Solemare et Santateresa  au groupe musicale I Mantini, au restaurant Cavallu Morto qui a offert les 40 repas, à tous les bénévoles de l’association qui tout au long de l’année m’épaule dans cette « croisade » sur la différence. Bout de vie va rentrer dans sa deuxième décennie et gardera le cap de « bande de copains », régulièrement on tente de m’en dévier en voulant rendre l’association plus protocolaire, plus vaste, plus urbaine. Elle fût, elle est et elle sera à mon image, libre comme l’oiseau de mer, profonde comme  la mer, salée comme les larmes de joie. Un grand merci à tous les sourires croisés vous m’avez donné l’énergie pour continuer. Seul le présent est un cadeau.

A partir de demain Patrick, Jérôme seront à mes côtés pour une  virée vélo entre le Cap Corse et Propriano soit 400km en 5 jours. Le but, pédaler le matin et deux soirées film-débat l’après-midi. Rendez-vous mardi 17 sept 18h30 à l’île Rousse; Jeudi 19 sept à 20h au CREPS d’Ajaccio. Nous arriverons le vendredi 20 sept à Propriano où les festivités Valin’Cap débuteront. Heureux et fiers d’en être les messagers.