Festival des Abyss

22 mai 2014

Abyss

Le deuxième Festival des Abyss d’Ajaccio vient de débuter, un événement récent mais qui ne lésine pas sur les moyens, le parrain cette année sera Jean-Michel Cousteau. Le monde sous-marin a toujours fasciné un large public et l’odyssée du Commandant au bonnet rouge a stimulé une palanqué de garnement à pratiquer l’école buissonnière afin de mouiller leurs palmes dans le grand bleu ; je faisais parti de cela. A ma grande surprise les organisateurs n’ont pas trouvé mieux que de me nommer président du jury environnement !

Un sujet à la mode verte que je tenterai d’animer manière « cabochard ». Les logos bio abondent dans les paniers de la ménagère, les bobos-écolos refont le monde cachés derrière une étiquette recyclable. Dans les soirées climatisées, il est proposé un buffet campagnard venu directement de Lozère à dos de mule ; « ma chère madame, ici tout est bioooooooooooo »! La bande à Bardot accuse les barbares Inuits de massacrer les bébés phoques, elles en pleurent de rage faisant couler leur rimmel à base de graisse de baleine « commerce équitable » ! De mon tipi je me laisse emporter dans mes moqueries enfantines. Les slogans sauvons la planète sont de bon ton en ce monde de consommation, mais notre chère Terre va très bien elle n’a pas besoin de fourmi pour être sauvée. Quand certain la « titille» elle se démange en créant des tremblements de terre, quand l’allergie des usines lui irrite les narines, elle éternue provocant des ouragans !!! Les râleurs demandent des lois, les rêveurs que l’homme devienne meilleur, mais la Terre tourne, pas un jour elle n’a loupé sa rotation, pas un matin le soleil n’a zappé son levé. Laissons les lois aux politiques, mais changeons nos quotidiens dés maintenant. Ce n’est pas le pétrole qui va manquer un jour mais l’eau potable, les engrais et pesticides pourrissent nos rivières, Alzheimer, sclérose en plaque, cancer sont de plus en plus fréquents. Les pauvres Groenlandais qu’on accuse de tous les maux sont en zone de mort imminente. Un flux naturel de sud leur déverse sans vergogne tout les déchets toxiques possibles et inimaginables de l’Europe du sud, les planctons l’ingèrent et jusqu’au bout de la chaîne alimentaire les animaux sont contaminés. En fin de maillon nos eskimos, qui depuis la nuit des temps survivent par leur pêche et chasse, en sont les premiers touchés. Le lait maternel des femmes qui allaitent est considéré, après multiples recherches scientifiques internationales, toxique et impropre à la consommation ; le taux de cancer en quelques décennies a bondi au pays de Nanoq. Mais que faire alors ? Changeons sans concession nos quotidiens, j’ai viré depuis un bon moment tout les détergents, quatre noix d’indes pour la lessive sont suffisantes. Un mélange de savon noir, bicarbonate de soude, cristaux de soude avec une touche d’huile essentielle de lavande pour ma vaisselle… Cela peut paraître une goutte d’eau mais en changeant dés maintenant nos habitudes peut-être l’échéance de l’autodestruction reculera de quelques années. Les fruits et légumes de saisons sont bien meilleurs que ceux qui nous viennent de l’autre bout du monde, mais oui je prends très souvent l’avion, mais oui mon bateau fonctionne au gas-oil comme ma voiture, vous voyez ce n’est pas simple. « Je pisse sur les arbres, moi monsieur; avec les 6 litres d’eau potable made in Jacob-Delafont, un gamin somalien vit une semaine de plus »… La logique et seulement elle, nous fera ouvrir les yeux,  mais comme notre schéma sociétal est construit dans un bunker basé sur le « toujours plus », nous sommes voués à disparaitre. Si un génie pouvait désensorceler les Hommes exorcisé par la « croissance », les choses pourrait prendre un autre cap. Une pièce pouvant contenir quatre personnes peut en recevoir deux de plus mais ce sera serré, puis deux autres de plus, ce sera encore plus serré, deux de plus et on serra entassé, trente de plus ce sera intenable, cent et ce sera une mort programmée !

La vie nous a donné des yeux et un cerveau alors pourquoi ne pas s’en servir. La croissance nous dézinguera, à quelques parts cela est rassurant, la planète est trop gentille avec nous, mais il n’y a aucun soucis à se faire, elle a l’habitude de tourner en rond ! Réalisons dans quel paradis nous vivons, hélas certain de nos  comportements sont affligeants. Nous avons tout pour être heureux, absolument tout, mais certains semblent prendre un malin plaisir à créer les ghettos, à creuser les abysses pour diviser les moutons, une doctrine est devenue internationale hélas : « si je ne le prends pas moi ce sera lui, alors je pille »…  Je vous laisse à vos réflexions qui je l’espère vous mèneront à une action ou peut-être plus, des maintenant.

Sur ces paroles « cabocharde »,  je vous donne rendez-vous au Festival des Abyss d’Ajaccio, à mes côtés seront, Francis Le Guen, Christian Petron et bien d’autres personnalités du monde du silence.

A vous de jouer l’aventurier!

31 mars 2014
Hiver 2008 expédition un Pied au sommet, des mécènes ont joué le jeu pour la réussite du projet. J'appelle cela le plan A

Hiver 2008 expédition un Pied au sommet, des mécènes ont joué le jeu pour la réussite du projet. J'appelle cela le plan A

L’hiver, qui pourtant n’a pas eu lieu, a permis à certain ours d’hiberner, je vous laisse le soin d’analyser si je faisais partie de ces si sympathiques plantigrades. 1500km en 4 jours ; un réveil en fanfare !  Coaching en entreprise, rencontre de mécène potentiel pour l’association, conférence, signature du livre et VIP (Vrai Invalide Promeneur) pour le Critérium International de cyclisme qui s’est déroulé en Corse du Sud. J’aime ces marathons de rencontre, une décharge d’adrénaline à base d’échange. Si quelques prénoms m’échappent, les sourires et les confidences de certains, qui m’ont énormément touché, resteront gravés à tout jamais dans ma « caboche ». Je vous rassure j’ai aussi, de temps à autres, droits à certains réfractaires qui ne loupent pas à me démontrer que ma croisade est inutile, ces petits pics me font un bien incroyable, à force d’entendre que Bout de vie et mes aventures sont extraordinaires, je pourrai avoir les chevilles qui enflent. Mais ce billet n’est pas un éloge à ma croisade mais une proposition, qui j’en suis sûr ne vous laissera pas insensible. En effet j’ai rencontré un probable mécène pour des stages de vie sauvage pour ceux qui malgré leur prothèse ne sont pas encore trop capable de marcher longtemps. (Voir le billet en cliquant ici). Cette institution serait prête à financer l’opération mais en contrepartie l’amputé invité devra s’investir dans ce projet. Cette semaine est une micro-expédition, qui devra recevoir le même égard que l’on porte pour chaque défi réalisé. Pour faire simple chaque participant devra trouver un sponsor pour avoir le sésame de venir dans « ma » vallée perdue. Je vous rassure ce n’est qu’un « jeu » que nous vous demandons. Le but sera de vous préparer physiquement de toute évidence mais aussi de démarcher autour de vous pour l’obtention de soutiens régionaux. Pour suivre ce stage une liste d’affaire personnelle vous sera demandée, sac à dos, chaussures de marche, textile adéquat… Ceci a un coût, à vous de rencontrer des partenaires pour cette aventure. Trop souvent des projets capotent car le plan A n’a pas fonctionné, un aventurier doit savoir « se vendre », j’en connais depuis longtemps les ficelles et cette démarche est très intéressante. De votre côté à vous de rencontrer vos élus, association de service (Lions, Rotary…), magasins, grande surface… Il vous faudra monter un dossier seul et prendre rendez-vous. Votre face à face devra être convaincant sans plonger dans le misérabilisme. En échange vous pouvez proposer une rencontre après votre retour avec les collaborateurs de vos « mécènes ». J’espère que j’ai été assez clair et bien sûr j’attends de pied ferme vos réflexions et suggestions. Je vais vous dire un secret ; pour que ce projet voit le jour soyez nombreux à réagir le mécène lit ce blog !!! (Salut les gones !!!)

Un souvenir ne s’achète pas il se vit.

Résumé du stage de survie…

17 mars 2014

Mais où sommes nous?

Mais où sommes nous?

Les deux véhicules sont enfin garés au départ de la piste défoncée qui mène au sein de « ma » vallée perdue. Les quatre stagiaires, puisque deux se sont désistés au dernier moment, sont au pied du test grandeur nature de survie façon Cabochard. Les doutes sont leurs compagnons de route depuis leur folle décision de suivre l’aventurier à cloche-pied. Jean-Louis, sera mon binôme, une sorte de capitaine de stage, son épaule est réconfortante, à son effectif plusieurs années comme commando-para et de pompier spécialisé en intervention en montagne. Grâce à son expérience je peux compter sur lui pour partager nos trucs et astuces. En premier lieu le but est de savoir se placer sur le terrain, la carte et le compas sont là pour satisfaire à ce besoin essentiel pour l’évolution en tant que « survivants ». La piste suit le court d’un torrent qualifié de fleuve puisqu’il se jette directement en mer, la marche est forcément silencieuse, le passé n’a pas sa place ici, le futur est pris en otage par quelques « djinns » des forêts, le silence commence son effet de lavage de cerveau. Le pas est paisible bien qu’engagé, chaque 55’ une pose de 5’ permet de s’alimenter et de vérifier les éventuels « bobos ». Mais nous sommes  loin de la randonnée du dimanche, survivre est une quête de tous les sens, l’un des carburants de ce type d’expérience est la récolte de nourriture sur le terrain. Asperge, ail, épinard sauvage, ombilic, dent de lion, cépe amélioreront la soupe en poudre du soir. Le sentier corrompt la piste qui sera à son tour asphyxié par un maquis dense, épineux et surtout déroutant pour le novice. La marche devient plus compliquée les sacs à dos accrochent ; les pieds butent sur les racines, les genoux caressent les restes de granit, les mains enfin encaissent les piqures de ronces, la survie n’aime pas ceux qui gémissent. L’emplacement du soir est enfin choisi, une berge sableuse sera le « cocon » nocturne.  La journée est loin d’être terminée, les bâches servant de toit doivent être installées, le bois ramassé et le feu allumé pour le diner qui s’annonce frugal. Le protocole de bivouac est simple mais sans concessions, les tâches sont distribuées, l’usage du torrent comporte des règles immuables, au plus en amont ce sera le lieu où l’eau pour les gourdes sera puisée, puis la salle de bain et au plus en aval le nettoyage des gamelles et sous-vêtements. L’apprentissage des nœuds et du feu concentrent les élèves, sans ce savoir la vie de nomade est impossible. L’invité du soir intimide mes nouveaux amis, l’obscurité ; la forêt glace le sang des plus sensibles, les grands silences laissent place à tous les fantasmes, le  salut du soir collectif est une foutaise car la nuit bien que sombre sera blanche. Les bruits des arbres qui plient sous les rafales de vent semblent s’animer d’une âme de revenant, les autochtones eux s’adonnent à la récolte de leur nourriture tout en étant intrigués par ce groupe d’hommes et de femmes entassés autour d’un feu palot. Les sangliers et renards semblent prendre plaisir à faire du bruit pour rendre nerveux les SDF de la vallée. Le petit jour  dévoile au fur et à mesure les têtes qui émergent de sous les bâches, les cernes en disent long sur leur sommeil… Le feu réchauffe les âmes en peine mais la cohorte reprend la route dans une journée dense en imprévu, l’objectif du jour sera de rejoindre le point Ouest le plus haut de la montagne qui domine la vallée. De là, un feu pourra avertir les secours qu’un groupe en perdition qui a besoin d’aide. Le mode survie commence à rentrer dans la peau de chacun d’eux, les modules sont très variés, traversée de torrent les pieds dans l’eau, fabrication d’un brancard avec comme seul instrument un couteau,  le découpage d’un arbre à l’opinel est l’art de la patience et du savoir-faire. Puis la construction d’un four en pierre pour cuire du pain et bien sûr la baignade en eau vivifiante de fin de journée fournissant l’énergie aux  muscles courbaturés…                                                                                                                                                                                                                              Je pourrai encore vous raconter comment Sandrine a réussi à gérer le froid qui l’envahissait, comment Martine la doyenne du groupe a su faire preuve de sang-froid à l’occasion d’une chute dans le torrent, de quelle manière Karine m’a impressionné sur sa capacité à s’adapter, comment Samuel à accepter mon sermon sur le non-respect de quelques bases écrites pourtant noir sur blanc dans le dossier d’inscription, comment Jean-Louis a su rendre ce stage encore plus attractif…

La vie de groupe en mode survie est un exercice de style qui révèle instantanément le fin fond des personnalités, sans cohésion, l’esprit d’équipe ne peut se former car le seul but de ce type d’expérience est l’osmose des genres.

Si vous aussi vous rêvez d’une aventure similaire vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire au prochain stage en envoyant un mail à l’asso, qui vous enverra un dossier d’inscription.

NB : (Je rappelle que le règlement du stage doit être fait au nom de l’association Bout de vie, il sera considéré comme un don déductible de vos impôts.)

Un jour l'homme découvra le feu.

Un jour l'homme apprit le feu.

Samuel réfléchi au moyen de récuperer sa cuillére perdu au fond du torrent!

Samuel réfléchi au moyen de récupérer sa cuillère perdu au fond du torrent!

Le sommet est atteint le module sauvetage hélico peut-être exécuté.

Le sommet est atteint le module sauvetage hélico peut-être exécuté.

Le foyer, celui qui réchauffe l'âme des sur-vivants!

Le foyer, celui qui réchauffe l'âme des sur-vivants!

Karine, une aventuriére née...

Karine, une aventurière née...

Sandrine, se préte au jeu du "robinson" des forêts.

Sandrine, se prête au jeu du "Robinson" des forêts.

Rien ne vaut une bonne tasse de tisane pour se réchauffer.

Rien ne vaut une bonne tasse de tisane pour se réchauffer.

Stage de vie « sauvage » pour vous.

10 mars 2014
Ici la connexion n'est qu'avec la nature et le silence.

Ici la connexion n'est qu'avec la nature et le silence.

Depuis un an Bout de vie organise des stages de survie payants, le succès est très encourageant pour l’avenir de l’association, une manière simple de remplir la caisse de bord et financer les actions menées. Jeudi un nouveau départ est prévu, je vous ferais un petit résumé début de semaine prochaine. Souvenez vous, quelques amputés ont tenté avec brio cette aventure.

Mais parmi vous certains n’ont pas la capacité de marcher trop longtemps pour des raisons multiples et variées. Alors je me suis mis en tête d’en proposer un différent où le temps de marche serait inférieur à une heure et fractionné. En deux mots, l’idée serait de sélectionner 5 amputés-adhérents totalement autonomes, pour une semaine en tipi avec un apprentissage de vie à la « Robinson » des forêts. Les modules seraient axés sur la vie en pleine nature avec toutes les règles strictes que cela engendre. Montage du tipi, mise en place du coin latrine, hygiène de camp, cuisine au feu de bois, pain cuit sur une pierre, usage de geste de survie basique, connaissance simple des plantes comestibles et médicinales… L’arrivée se ferait le lundi en journée (date à définir) à Pianottoli, nuit à l’hôtel. (Les téléphones, I pad, i phone, appareil photo seront formellement interdits). Le mardi matin départ de bonne heure pour la vallée cachée. Après avoir emprunté une piste en terre privée nous devrons arpenter un semblant de sentier accidenté pour atteindre le camp et monter le tipi, temps de marche 60’ maximum, les cannes seront obligatoires pour les participants. Comme vous avez dû le comprendre la semaine sera basée sur l’adaptation, la rigueur et le partage. La vie de nomade a des règles qui  seront transmises. Vendredi matin démontage du camp pour un retour vers la civilisation avec un tour d’hélico pour survoler la zone et dernière nuit à l’hôtel. Samedi retour à la maison. L’association fournira les matelas de sol, les sacs de couchage, prendra en charge la semaine et une partie du déplacement jusqu’en Corse, une partie seulement.

J’attends vos questions, commentaires  pour faire avancer le dossier qui a été remis à un futur mécène fort intéressé par ce projet.

Report du droit d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite

27 février 2014

utopieVoici la lettre envoyée ce matin aux médias nationaux et régionaux. J’attends vos réactions et commentaires, n’hésitez pas à la diffuser à votre tour.

A une période où l’information atteint la vitesse supersonique une brève est passée à travers les mailles du net : Le droit à l’accessibilité aux personnes en fauteuil a été repoussé de plusieurs années. Porteur d’une jambe de « bois » ma vie est debout et je pourrai enfouir cette nouvelle au fond de mon emboiture de prothèse, mais comme dirait Drucker dans la chanson des Restos du cœur : cela ne m’empêche pas de dormir la nuit mais ça gâche un peu mon plaisir

Cette lettre n’est pas une leçon de moral ou de morale mais plutôt un cri du cœur. Et si j’étais moi aussi cloué sur un fauteuil ? Et si vous aviez votre propre enfant assis pour le restant de sa vie ? Et si vous ne pouviez pas avoir la chance de rentrer dans ce magasin pour offrir une fleur à votre amoureuse parce que c’est aujourd’hui la date anniversaire de ce « putain » d’accident ! Un cri du cœur qui saigne parce que les autres n’ont plus le temps, parce que les autres courent sans cesse et eux les assis, doivent-ils être euthanasiés ?  Oui le mot est fort mais pourtant quand la ville devient un Everest sans camp de base, quand le quotidien devient une première mondiale de difficulté, la mort semblerait douce en comparaison de ces regards complaisants qui assassinent le « handicapé roulant ». Les lois sont votées mais pas appliquées, le refrain est connu alors c’est à nous tous de changer. Votre porte d’entrée pourra-t-elle faire passer un pote en « siège à roulettes », votre magasin a-t-il un accès sympa pour les « non-debout », la jeune mère avec sa poussette découvre le parcours du combattant de la visite urbaine. Ce n’est plus des mots que vous lisez mais des maux qui font mal, qui blessent. Oui  l’existence est possible en fauteuil car la vie est un présent mais sans le lien fraternel qui devrait unir les Hommes les choses se compliquent. Les élections municipales arrivent, mesdames, messieurs les futurs mandatés ouvrez les yeux car votre poste sera éphémère, le handicap quand il vous fauche,  c’est pour la vie que vous êtes élus ! Oui il est possible de vivre assis mais nous devons tous ouvrir nos portes. Pourquoi les pays scandinaves et anglo-saxons sont en avance d’un demi-siècle, je vous laisse réfléchir ! Pour finir d’un pas boiteux, je compte sur vous ! Notre futur est l’assemblage d’un puzzle et vous êtes cette pièce manquante. Rentrez chez vous et observez votre domicile, votre mairie, votre poste, votre salle de sport, demain peut-être votre enfant vous dira : Dis, pourquoi je ne peux plus rentrer à la maison ? C’est parce que je suis handicapé, maintenant ? Pendant que vous lisez ces lignes, avec mon vélo la route de la vie m’attend, la pluie, le vent violent, l’orage ne me dérange pas  si je les sens sur le bout de ma jambe de bois cela signifie que je suis encore vivant !

Il y a des gens à mobilité réduite, certains gestes leur sont impossibles ; puis il y a des gens à mentalité réduite, c’est leur vie entière qui est figée.

Frank BRUNO président de l’association Bout de vie.

PS: Pétition en ligne cliquez ici.

L’Equipe Mag: Hors norme

25 février 2014

bando04Samedi dans les kiosques l’Équipe Magazine aura quelques pages dédiées aux borgnes-fesses du sport et de l’aventure, hors norme. J’ai le bonheur de faire partie de ses 10 acteurs

Pour patienter samedi deux vidéos tournées en Corse:

Cap sur le stage de plongée 2014

7 février 2014

blob BDV

Le douzième stage de plongée est en train de s’organiser et pour ceux qui sont inscrits sur la page Face Book de Bout de vie vous avez dû remarquer un coup de gueule de ma part. La semaine en Corse aura lieu première semaine de juin. L’asso prend en charge tout mais cette année les déplacements seront offerts à partir de Paris, Marseille ou Nice, seulement ! Pourquoi ? Bonne question ! Depuis 10 ans, chaque année, un stagiaire, voire deux, « plantent » l’asso en ne venant pas au dernier moment pour des raisons fantaisistes ; les billets d’avions sont non-remboursables et il nous est impossible en moins de 48h de trouver un remplaçant ! Il nous faut une bonne année de démarchage auprès des mécènes et sponsors pour offrir cette semaine de rêve. Donc pour responsabiliser les futurs stagiaires leur prise en charge est partielle…  Nous arrivons toujours au même constat, pour une poignée d’andouilles, les autres paient les pots cassés.  Puisque nous y sommes je suis toujours très désagréablement surpris de constater à quel point certains oublient les effets Bout de vie, mais quand ils sentent une opportunité ils n’hésitent plus à nous contacter pour un soutien ou la réalisation d’un rêve. Jusqu’à présent je ne disais plus trop rien, mais maintenant il va falloir enlever les oursins des poches et penser au 5€ d’adhésion annuel. Je n’y ai pas pensé, je n’ai pas eu le temps, j’ai complètement oublié, sont les refrains habituels mais qui en toute logique entraîneront des conséquences. A partir de 2015 beaucoup de changement, la Galiote va partir à la retraite et j’ai déjà trouvé une option fabuleuse. Un départ de la Corse du Sud pour un concept absolument différent de ce qui se passait jusqu’à présent. Un gros catamaran avec skipper mais sans cuistot, ce sera aux  stagiaires de participer à la vie de bord. La  croisière se déroulera suivant la météo le long de la côte sauvage Ouest de la Corse, réserve naturelle de la Scandola, soirée grillades au cap Sénétosa, initiation à l’apnée et moins de plongée bouteille (il faut que je travaille ce point, embarquement compresseur, bouteilles, stabs…), soirée à la paillote de Pascal Olmeta et bien-sûr le vol en hélico. Le coup d’essai sera fait avec des anciens stagiaires qui pourront juger de l’impact de cette semaine et du besoin peut-être de changer quelque chose… je me souviendrai de qui n’a pas oublié Bout de vie…

Heureusement il y a les fidèles, ceux qui n’oublient pas, mille mercis, si Bout de vie continue c’est grâce à vous.

A pluche. L’adhésion en ligne c’est ici.

Arcticorsica, voyage d’un homme libre.

16 janvier 2014

Amputé d’une jambe à l’âge de 18 ans Frank BRUNO ne cesse de relever les défis.
Ces derniers se sont déroulés en régions polaires qui le fascinent. Rejoindre la Corse, l’île de son cœur, en partant du Grand Nord va être cette incroyable aventure.
Soit 5300 km uniquement parcourus par des moyens naturels, (kayak et vélo).

Réalisateur : Fabrice Marinoni
Genre : Documentaire
Durée : 24 minutes
Diffuseur : FR3 Corse Via Stella

Un immense merci au mécène qui a bien voulu financer ce film sans être cité.

Une année « treize » interressante!

20 décembre 2013
Le sourire des derniers stagiaires plongée, que du bonheur...

Le sourire des derniers stagiaires plongée, que du bonheur...

L’année 2013 s’éteint doucement, deux caps importants dans ma vie d’Homme sont passés, mes trente années d’amputation et les premier dix ans de présidence de l’association Bout de vie.

C’est certain ce n’est pas le temps qui passe mais bel et bien  nous. Pour finir en beauté ce fut un honneur d’être invité par l’INREES dans les locaux universitaires de la Sorbonne à Paris. Un sacré clin d’œil pour quelqu’un qui n’a pas trop trainé sur les bancs d’écoles que de se retrouver dans un amphithéâtre et disserter sur la reconstruction après un drame devant un public habitué aux conférenciers de renom.

Depuis dix ans j’en ai vu des stagiaires se reconstruire et je peux vous affirmer que c’est grâce à eux que je trouve la motivation pour continuer. La recette n’est pas miracle mais Bout de vie se veut atypique pour redonner la flamme à ceux qui ont perdu un bout. Devant l’étrave du navire Bout de vie, une autre décennie apparait, nous avons acquis de l’expérience et des épaules, il y a quelques fois des tentatives de déstabilisation mais le marin que je suis, même si j’ai une jambe de bois, a le pied marin. Je suis très patient avec les nouveaux venus raccourcis mais les donneurs de leçons et les petits malins sont vite débusqués et virés de bord. 11 stages de plongées sous marine et depuis peu des stages de survie-mixte, mais il n’y a pas que ça, vous avez suivi nos opérations vélo, les rencontres avec les scolaires, et bien d’autres rendez-vous. En proposant les stages de survie j’ai osé un pas de plus vers la mixité, valide et moins-valide, à ma grande surprise les demandes affluent des quatre coins d’Europe. Ces stages de survie sont une sorte d’initiation basique de vie en autarcie en forêt, le prix de ces quatre jours est considéré comme un don à Bout de vie.

Par ce billet je tiens à remercier toutes les personnes qui de prêt ou de loin nous soutiennent, une aventure aussi belle est une histoire de partage, je suis intransigeant avec moi-même donc exigeant avec ceux qui relèvent le défi de nous épauler. A la soirée de clôture du dernier stage de plongée et à la soirée de l’INREES j’ai retrouvé des visages d’anciens stagiaires et bien plus que des mots j’ai senti des choses extraordinaires, je tenais à vous en remercier.                                                                                                                                                               L’adhésion 2014 (cliquez ici) est déjà disponible, son premier prix est fixé à 5 €, entre le cout de l’imprimé, l’enveloppe, le timbre il ne reste plus grand-chose à l’asso, mais comme vous le savez c’est grâce à cette adhésion que je peux aller démarcher les fondations et autres organismes.

Je vous souhaite tout le meilleur du monde pour la nouvelle année 2014 qui promet d’être riche en événement.

Démarrons du bon pied et que Dieu vous prothèse !

Le dernier stage de survie, une belle aventure de partage.

Le dernier stage de survie, une belle aventure de partage.

L'équipe des cyclistes en pleine conférence et si ce bout en moins était une force.

L'équipe des cyclistes en pleine conférence et si ce bout en moins était une force.

Certainement la reléve...

Certainement la relève...

Ces futurs adultes attentifs à la "différence".

Ces futurs adultes attentifs à la "différence".

Se reconstruire après un drame.

9 décembre 2013

Stephane3

Un vaste sujet qui mérite beaucoup de réflexion et de sagesse.   En premier je pense qu’il faut définir le mot : drame. Aucun d’entre nous avons la même définition. Nous les Hommes, ne sommes pas atteints de la même manière devant l’effroyable nouvelle. Il y a ce que j’appelle la phase de réception, on prend l’information de plein fouet, nous sommes impuissant sans aucune maitrise, nous ne voulons et ne pouvons pas accepter, aucune personne n’acquiescera de la même manière. Puis la phase de réalisation, un temps plus ou moins long qui à son échéance va nous mettre face à nous même. Je me souviens de ce foutu miroir en salle de rééducation, il me faisait réaliser qui j’étais devenu. Puis la reconstruction ; n’oublions pas que pour rebâtir sur un champ de ruine il faut  raser les murs branlants du passé  scellés en nous. Cette période est très longue, pour certains ils n’auront pas assez d’une existence pour ce grand chantier. Puis la nouvelle vie peut enfin voir le jour, le passé, le futur, n’ont plus leur place, seul le présent compte. En se retournant on réalise que ce drame fût une sorte de carrefour, à nous de jouer l’alchimiste, vivre son drame comme une chance ou un immense malheur ne le fera pas disparaître mais c’est l’importance qu’on lui donne qui est différente, c’est la place qu’on lui donne qui va changer du tout au tout. Rien ne nous appartient, ni notre destin, ni notre corps et encore moins ceux qui nous entourent. Nous avons la fâcheuse habitude de nous fixer des objectifs et quand le drame pointe son nez tout s’écroule. Savoir virer de bord est important, les habitudes sont terribles, elles peuvent détruire le château de carte de notre petit confort habituel.  Par le biais de l’association je suis très régulièrement en contact avec des gens qui vivent des drames et aucun d’entre eux ne le subissent de la même façon. Je pense qu’au même titre que les tâches quotidiennes, il faut se préparer au pire, percevoir tous les cas de figures possibles et inimaginables pour être prêts quand l’inconnu arrivera. Quand je pars en expédition au bout du monde j’essaie pendant de long mois à l’avance d’entrevoir le  pire et de tenter de trouver la parade. L’incroyable est que jamais rien de ce que j’avais prévu n’est arrivé, mais chaque tuile encaissée fut réglée sans panique car d’une certaine manière je m’y étais préparé. Les  tabous sont les causes de perte de contrôle quand le drame arrive. Comment ne pas déprimer si vous n’avez jamais imaginé que vous pourriez perdre un proche ou être touché par une maladie incurable. Dans une journée, il doit y avoir une part de réflexion sur les cas douloureux qui vont logiquement arriver dans notre courte vie. Il ne faut pas en faire une obsession mais cette pensée est aussi importante que la planification de notre journée. Anticiper, visualiser et désacraliser est la trinité essentielle pour un mieux vivre. Je le répète sans cesse, mais depuis cette funeste soirée du 9 juin 1983 ma vie a basculé par un drame qui est devenue une force maintenant.

Toujours, quand l’affection commence, le drame commence. Henry de Montherlant

Pour poursuivre cette conversation je vous propose que l’on se retrouve le mardi 17 décembre à 19h50 à la salle Malherbes Paris XVII, en compagnie de Mr Stéphane Allix directeur de l’INRESS. Réservation en ligne ici. Mon cachet sera reversé à l’association Bout de vie.