13 éme stage de plongée

1 juin 2015

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Le Stage annuel de plongée sous-marine Bout de vie vient de débuter, déjà le treizième ! Comme chaque année une palanquée d’hommes et de femmes amputés ont rejoint le bord de la Galiote pour une semaine de mer. Mais celui-ci sera rempli, encore plus d’émotion, en effet mon vieil ami Gunther tire sa révérence en prenant une retraite bien méritée. Depuis 2004 Bout de vie loue les services de ce grand bonhomme et de son équipage, des stages tous bien-sûr différents mais toujours avec le même baume de calme et de partage. Mon « vieux clou », comme j’aime l’appeler avec affection, va vendre sa vieille Galiote pour finir ses jours en Thaïlande. Alors avant le grand bain, je vais savourer encore plus profondément, les quelques jours passés à bord. Ils s’appellent Aline, Véronique, Marie-Laurence, Thierry, Raynald, David, Ali, Alexis, Christophe. Pour eux cela va être une expérience hors-norme. Pendant ces stages, la vie prend un autre cap, les questions aux fils des soirs se recentre vers l’essentiel, vivre. Là-bas au large plus personne pour nous juger, nos malheurs sont restés à Terre avec ceux qui prennent un malin plaisir à gémir. Pendant ces quelques jours la vie va retrouver sa place, avec l’apesanteur de la plongée les moignons ne seront plus douloureux, entre vous et moi je n’ai jamais vu un poisson boiter ! Alors chaque soir quand le soleil rejoindra le bout de l’horizon, sachez que des Femmes et des Hommes à bord d’un vieux bateau en bois vont oublier leur souffrance. A demain soir pour le journal de bord et des photos.

Plus que de la survie, la vraie vie…

26 avril 2015
Essais, d'avant départ...

Essais, d'avant départ...

Il était une fois un Prince blessé d’un royaume immobile, assis au milieu d’un torrent, trois vaillants chevaliers le protégeaient. Tout proche de la fine équipe un éclaireur veillait au groupe ; je crois qu’il s’appelait le Free Man boiteux ! Comment donner des mots à ce stage de survie, comment décrire l’indescriptible, comment narrer cette odyssée de lumière ? Pour retrouver notre monde éphémère revenons à un événement majeur. C’est le 30 novembre 2007, devant son public au Palexpo de Genève, que Marc Ristori grand champion de super cross, chute lourdement pour devenir paraplégique. Sa vie bascule dans l’inconnu, dans le monde de la souffrance, dans le miroir du regard des autres, dans la mobilité perdue. Pourtant Marco est un guerrier, son mental de sportif de haut niveau ne le lâche pas et il s’accroche aux branches pour survivre. Les vrais amis ne l’ont pas abandonné, parmi eux des sportifs de haut vol : Polo, Jean et Ronny. Paul me tarabustait depuis bien longtemps, pour venir à l’intersaison de hockey sur glace, à un stage de survie mais je savais que bien plus que du baroude, il souhaitait le partager avec son ami motard. L’idée me plut de suite mais la chose ne serait pas si simple. La seule solution pour progresser dans le maquis dense est la joelette ! Julie, accompagnatrice en moyenne montagne en Corse me proposa sans ciller de nous prêter cet outil indispensable à une telle opération, ici son site. Donc le matériel étant trouvé, il ne fallait plus que regrouper les volontaires pour une telle aventure. Jean, le frère de Polo hockeyeur et Ronny footballeur tous deux anciens pro de leur discipline étaient les personnes idéales pour un effort aussi intense et long. Jeudi nous sommes partis à l’aventure, pas de plan prévu, pas de ligne toute tracée à suivre nous devenions les écrivains d’une page vierge. Bien des « autres » nous auraient traités de fou en annonçant cette balade mais la vie est trop courte pour écouter les « assis dans leur tête », nous sommes des Free Man et peu importe si quelques bouts ne fonctionnent pas comme il est indiqué sur le mode d’emploi des hommes valides ! Alors nous avons arpenté le granit, nous avons traversé à maintes reprises les torrents. Le merle n’a apporté aucun jugement au groupe inédit, le vent ne nous pas regardé d’un mauvais œil, le feu du soir nous réchauffait et écoutait les copains rire d’être tout simplement vivant. Il y eut de vrais travaux de forçat pour pouvoir gravir les murailles qui nous barraient le chemin, il eut beaucoup d’énergie offerte pour contourner les arbres abattus, mais Dieu que c’est bon de se sentir des Hommes unis pour amener notre Marco là où bien des bons pensants nous auraient dit que c’était impossible… Polo, Jean, Ronny et Marco merci de m’avoir permis d’être à vos côtés. Allez les boys, ensemble on peut le gueuler : un souvenir ne s’achète pas il se vit…

Une équipe merveilleuse pour réaliser l'irréalisable!

Une équipe merveilleuse pour réaliser l'irréalisable!

Le sourire de Marc était notre dopant.

Le sourire de Marc était notre dopant.

Aux arrêts casse-croutes les siestes étaient de rigueurs.

Aux arrêts casse-croutes les siestes étaient de rigueurs.

Un spectacle à nous couper les jambes!!!

Un spectacle à nous couper les jambes!!!

Osez…

19 avril 2015

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Dans le cadre d’une rencontre nationale des rotaractiens (Rotary pour les 17à 30 ans) ; la lourde tâche d’animer plusieurs ateliers m’a été proposée, l’un d’eux était : Oser entreprendre son propre avenir.

A St Maxime c’était un public de jeunes qui veulent se mettre au service des autres, qui était attentif, c’était une salle comble et attentive à mes mots issus de mes maux. Oser ; tout un programme universel ! Je pourrai résumer en une phrase mon intervention par : Oser ; c’est devenir un vrai « Moi ».

Oser c’est prendre le chemin de l’inconnu, oser c’est refuser l’acquis pour aller vers le nouveau, oser c’est tout simplement être, en oubliant les «Autres » qui pensent pour nous. Notre carcan sociétal a enchainé certain, au totem du qu’en-dira-t-on, le regard des autres devient si important qu’il paralyse celui qui timidement voudrait oser. Mais oser c’est devenir un être libre qui en s’envolant entrainera dans son sillage les « autres » à oser. Le non est déjà dans notre poche, le refus n’est pas un échec, tomber n’est pas bien grave si l’on arrive toujours à se relever. La peur de changement nous pousse à paraitre, l’apparence nous stigmatise pour ne jamais « Être ». Oser pour vivre pleinement, ne jamais attendre l’encouragement de l’autre pour avancer. Quand on prend un nouveau chemin on a le risque de se perdre, mais en y réfléchissant bien c’est seulement que lorsqu’on est perdu que l’on trouve une nouvelle voie, une enrichissante rencontre, attention le connu nous momifie. La même doctrine, la même pensée, la même vie, toute notre existence, sera le seul moyen pour ne pas « devenir ».Ce sera assurément une chute fatale dans l’abysse de la routine assassine. Oui, oser demande une part de folie, une touche d’enfant terrible. Pourquoi ne pas laisser sortir de nous le petit enfant turbulent qui dit ce qu’il pense, qui refuse le dictat du « protocole sociétal ». Faire la révolution pour oser ce n’est pas dresser des barrières, ce n’est pas casser de l’acquis. Faire la révolution pour oser, c’est accepter la voie sacrée de la nouveauté, l’ascension de la différence, devenons tous les explorateurs de notre « Moi » et oser sera la clé d’un avenir juste et lumineux…                                                                                                                           Ensemble osons pour une succession de vies en une seule vie.

Pour conclure je citerai bien volontiers un mot de Mark Twain : Ils ne savaient pas que c’était impossible c’est pour ça qu’ils l’ont fait.

PS : Un grand merci au Rotaract district 1730 pour votre action envers Bout de vie, un chèque de 12 000€ lui a été remis. Une attention particulière pour Auréline qui a su orchestrer ce beau week-end, merci à Isabelle, Louis-Sébastien et à Antoine et Sergine amis depuis si longtemps qu’ils m’ont connu comme bi-péde ! Un grand merci à tous les sourires croisés de cette jeunesse qui m’a rempli d’espoir pour un avenir lumineux…

Stage de survie: Du bleu au vert!

27 mars 2015
La moindre ru avait pris du volume.

Le moindre ru avait pris du volume.

22h10 ; le torrent prend de plus en plus de volume, il faut dire que les averses nous tombent dessus, myrtille sur la crêpe, les rafales de vent se sont intensifiée en devenant violentes… Sous ma bâche, je tente de trouver un semblant de sommeil, ce soir je ne suis plus seul, un groupe m’accompagne, cela me rend attentif et prêt à intervenir, je crains que leur bivouac ne résiste pas au coup de tramontane. 22h15 : « Frank, Frank, cash le vent, ma bâche, elle s’est envolé, c’est la misère, sur la vie de ma mère ; walla !!! » Oui ; vous avez compris, mon groupe est un peu particulier, ce sont des minots du quartier de la Castellane à Marseille. Ils se nomment, Raïsse, Eddy, Karim, Yanis et Manu, leur vie, la zone. Comme me l’a dit au téléphone le responsable du centre : ce sont des funambules. Un faux mouvement et c’est la chute vers la prison, le règlement de comptes, l’enfer. Homme de défi j’ai tenté l’aventure, j’ai accepté en laissant au fond du sac mes préjugés, mes inquiétudes, mes doutes. La généralité est perfide, elle met KO l’exception, alors je me suis lancé de plain-pied ! Ces gamins de 17 à 25 ans ne connaissent que les tours et le goudron, ils n’ont jamais eu l’opportunité de se fondre dans la nature sans artifices. Les sacs à dos sont lourds et le guide n’est pas là pour les materner. A peine une heure que nous sommes partis que déjà je leur impose une traversée de torrent, jusqu’à la taille ! En petite tenue, les chaussures nouées autour du cou, ils se lancent dans le grand bain. L’eau n’est pas vraiment froide, mais pour des non initiés, les petits 8° degrés semblent polaires. Le groupe prend forme, mais je sens beaucoup d’inquiétude, ils ne savent pas trop pourquoi ils sont là, le stage leur a été quasiment imposé. La marche n’est pas très longue, mais pour eux tout est nouveau, donc compliqué. Nous sortons de la piste en terre pour tailler du maquis vierge et dur. Les mains sont griffées par les ronces, les pieds butent sur les racines, leurs mines en disent long sur leur désarroi ! Puis il est temps de planter le bivouac, la nuit va bientôt s’inviter au tour du feu. Faire des nœuds, trouver des branches pour donner un semblant d’habitabilité à la toile camouflée, la chose n’est pas simple, certains marmonnent qu’ils veulent rentrer chez eux ! Mal assis autour d’un feu, nous causons, nous apprenons à nous connaître. Je leur apprends l’utilisation des plantes, ils m’initient à leur langage urbain. Quatre jours sont passés, il est temps de se dire au revoir, comme des chrysalides ils se sont métamorphosé en papillon, comme des enfants ils ont eu peur, ils ont eu froid, mais ils se sont confié. Ils se sont livrés, ils ont compris que c’était possible, que la vie sans « kalash » était viable, que les « transacs » pouvaient se faire entre un sachet de thé contre un de café. Très émus nous nous sommes quittés, en se promettant de se revoir, très certainement je vais passer dans leur monde, pour essayer de comprendre l’incompréhensible. Quatre jours où la nature ne les a pas jugés, quatre jours pour comprendre que devenir un Free Man c’était possible…                      Inch allah.

Vous êtes des vaillants les gars…

Le dernier soir je leur ai demandé un titre que l’on pourrait donner à ce billet, voilà leurs propositions :

Yanis : La Castellane de la survie à la survie.

Eddy : De la vie des quartiers à la vie des forêts.

Manu : Construction d’Hommes.

Raïsse : Du béton au maquis, un drôle de Bout de vie.

Karim : Tous différents mais tous unis.

Leur préféré : Du bleu au vert. (Bleu étant la couleur des tenues des CRS qui patrouillent la Castellane.)

Toujours très attentifs à mes explications.

Toujours très attentifs à mes explications.

Comment filtrer de l'eau contaminée avec peu de moyen...

Comment filtrer de l'eau contaminée avec peu de moyen...

Trois sortes de menthe en un seul coin, les jeunes découvrent.

Trois sortes de menthe en un seul coin, les jeunes découvrent.

Teddy le photographe du stage, il est à l'initiative de ce beau projet.

Teddy le photographe du stage, il est à l'initiative de ce beau projet.

Sur-vie douce et maquis

16 mars 2015
Sous un chêne liege centenaire...

Sous un chêne liège centenaire...

C’est le quatrième jour que nous arpentons le maquis sauvage de « ma » vallée perdue. Quatre jours entre nous, sans aucun lien avec le monde des « autres », quatre jours sans le moindre écran, quatre jours de « ma » vraie Vie. Le groupe est comme je les aime, rien à priori ne peut les unir, pourtant l’alchimie du nomadisme a créé l’union. Ghislaine, Corinne, Samuel, Didier, Jean-Luc et Sylvain sont les survivalistes, tous ont une personnalité, une âme différente, mais chacun est venue chercher une réponse à l’une de ses questions. Le guide est raccourci d’une jambe, mais ma prothèse ne permet pas de déceler ma mutilation. Sur ce stage, vu la méchante blessure qui vient enfin de guérir, j’ai pris la sage décision de changer mes bâtons de marche par des béquilles. Malgré la crainte de semer l’inquiétude dans le groupe, personne n’y a apporté attention. Je crois que je vais continuer à les utiliser, leur confort de marche hors sentier m’a convaincu de leur bienfait. Mais surtout, la « première » dans cette aventure de sur-vie douce, est que l’un des participants, Sylvain amputé fémoral, ne porte pas de prothèse ! Le pari était audacieux, mais homme de défi, j’ai de suite accepté le challenge. Grimper une montagne hors sentier, en se frayant un chemin au milieu des ronces et des racines croche-pattes, est une épreuve épuisante pour un valide mais pour un unijambiste non appareillé cela fait partie de l’exploit de haut vol. A bon pas nous avons arpenté la rudesse de la vie sauvage, le soir les bâches camouflées n’avaient pas pour premier rôle de rassurer leur occupant mais le feu prenait l’apparence du confident qui réchauffe les âmes. Mal assis nous tentions de ne vivre que l’instant présent. Le torrent, le soir nous ouvraient ses bras pour nous débarrasser du trop de sueur de la journée, comme par enchantement les « petits baigneurs » savouraient les biens-faits d’une eau vivifiante. Oui ; vivre sans rien est un luxe immense, oui ; le nomadisme est le retour à l’essentiel : Vivre. Mais ce quatrième jour fût une sorte de feu d’artifice, toute la nuit précédente, les grains n’ont cessé de gonfler les torrents et à ma grande surprise nous nous retrouvions « prisonniers » d’une sorte d’île encerclée d’eau bouillonnante ! La seule solution était le franchissement de l’un d’eux pour pouvoir se retrouver en zone de chemin retour. Sous ma parka je jubilais d’un tel dénouement, mes « élèves » allaient devoir découvrir de nouvelles limites.  Un passage facile était choisi, mais assez engagé pour un non initié. Avec un bout de corde, un peu d’ingéniosité et d’expérience, l’aventure allait prendre toute sa dimension. A tour de rôle chacun retenait son souffle pour ne pas glisser dans ce « jacuzzi » géant, l’exercice offrait sa part d’adrénaline. Mais le meilleur est toujours pour la fin, Sylvain sur une seule jambe traversait le torrent en furie en nous offrant une sacrée leçon de vie.                                                                                Voilà le stage est fini, l’équipe a repris le chemin de sa vraie vie, mais j’en suis certain tout le monde aura dans un coin de la tête ses moments de partage si forts et si sincères. Du pays où les apparences n’ont aucun pouvoir nous vous envoyions une bouffée d’air pur et humide du maquis.

Si cela vous tente il y a encore 4 places pour le stage de novembre. Aucune condition physique particulière n’est requise pour cette aventure, la seule condition, vouloir, l’espace de quatre jours devenir un Free man…

Un souvenir ne s’achète pas il se vit.
Un aperçu en vidéo:

Et pourquoi pas?

Et pourquoi pas?

Le sommet enfin atteint!

Le sommet enfin atteint!

Après l'effort le reconfort.

Après l'effort le réconfort.

Paire ou impaire!

Paire ou impaire!

Après une nuit de déluge!

Après une nuit de déluge!

Didier ouvre le bal du torrent en cru!

Didier ouvre le bal du torrent en cru!

Il va y aller!

Il va y aller!

Façon équilibriste!!!

Façon équilibriste!!!

Frederic Parise pour un bout de vie…

10 mars 2015

Ce matin un SMS m’a mis sur le chemin de l’effroi, des fleurs de mon jardin secret sont allées subitement rejoindre les étoiles. A froid, j’ai eu la rage, la colère, l’injustice m’a nargué. Pourquoi eux ? On avait des projets ensemble, on avait encore des « trucs » à partager ! Des fleurs de mon jardin secret ont été arrachées. A toi Flo, Camille et Alexis…

Show must go home…

Il ya quelques mois un marathonien me contactait pour réaliser une course aux couleurs Bout de vie. Le pauvre était reçu de manière peu fraternelle ! En 12 ans d’existence l’association a su tirer son épingle du jeu et régulièrement des oiseaux de mauvais augure tentent d’en tirer profit. Ma réponse avait été sèche et sans appel. Si vous voulez arborer les couleurs de l’asso, prouvez-moi que vous en valez la peine ! Je sentais mon interlocuteur un peu désabuser d’un tel accueil. Deux semaines plus tard, cet homme rempli de courage me rappelait, mon refus l’avait boosté et il me présentait un partenariat qui tenait la route. Vendredi soir, à Besançon, Fréderic Parise finalisait son opération, après une conférence de presse, un grand groupe d’amis avait rejoint le restaurant de Corinne pour une soirée de présentation. Mais dans tout cela un lien ! Eté 2009 la petite Louane, alors âgée de 3 ans prenait part avec sa maman au stage de plongée Bout de vie, cela faisait à peine dix mois qu’une tondeuse à gazon lui avait amputé la jambe droite. Sa maman est Corinne…

Son restaurant « Chez Elle » était plein à craquer, des anciens stagiaires de Bout de vie avaient fait le déplacement et avec une joie non dissimulée je retrouvais, Myriam, Jean-Luc, Gaby, Valentin et bien sûr Louane. Le député-maire de la région était là aussi et avec des mots de maux, je lui ai condensé la vie d’une personne avec un bout en moins. Son discours était teinté d’émotion et de sagesse. Fred prenait la parole, je le sentais ému de cet aboutissement, sa spécialité n’étant pas les discours, sa sensibilité l’aidait à trouver les bonnes vibrations pour toucher le public. Une soirée très émouvante, très « vraie » sans chichi sans paillette. Les apparences une fois de plus n’avaient pas leur place, et dans une réelle communion Bout de vie recevait des mains de son champion un chèque de 4000,00€.

Avant de conclure ce billet je me dois de vous dévoiler la personnalité de Fréderic Parise. La cinquantaine, il a été professionnel de football, mais sa vocation il l’a trouvé dans l’ultra trail. Depuis quelques années il réalise des course longue distance au bout du monde. Après avoir réussi la Diagonale des fous à l’île de la Réunion, du 3 au 13 avril il va porter les couleurs Bout de vie pour courir la fameuse course du Marathon des sables soit une distance totale de 250km. Je sais que vous les « raccourcis » de la vie, par ce billet, vous allez lui offrir votre soutien. C’est un grand Homme et je suis très fier qu’il ait eu le cran de pousser les portes de Bout de vie. Pour son site cliquez ici.

Va  Fred, on est tous derrière toi. N’oublie pas que beaucoup d’amputés penseront à toi. Quand ça fera mal, quand le sommeil et la faim tenteront le croche patte, ils seront tous derrière toi pour que tu puisse arriver au bout de ton rêve.

L’important est de ne pas boiter dans sa tête.

PS : enfin avec Jo Zef nous avons croisé la plus fidèle de ce blog, Marie de Voujeaucourt… Quelle belle rencontre !

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Comme un seul Homme…

16 février 2015
Free man...

Free man...

Quand deux « Free man » se rencontrent, la liberté prend finalement plus de sens, l’horizon est encore plus lumineux. Pendant 4 jours avec le grand marin Eric Bellion nous avons pris le maquis, une excuse de vie sauvage en plein milieu de la « mère » nature. Cet élément, nécessaire aux oiseaux de mer que nous sommes, nous a apporté certaines réponses à nos demandes de nomade au long cours. La planète n’est qu’une petite île où il est bon de tailler son chemin, pas de trace, juste quelques herbes déplacées qui au premier coup de vent reprendront leur forme initiale. Un stage de survie douce pour vibrer, exister encore plus. Là-bas dans ce maquis sauvage, pas de houle dévastatrice, pas de pot au noir, pas de contre courant, là-bas, la forêt nous a offert sa sagesse, sa quiétude, sa bonne humeur. Vibrer de manière basique est une forme de nettoyage, déambuler avec pour maison son sac à dos est un luxe immense, un confort indescriptible. Juste avant la nuit nous avons monté nos bâches en forme de cockpit, en guise de cabane du Grand Nord, le feu nous a donné la chaleur nécessaire pour sécher nos affaires trempées par les caresses du torrent. Mais aussi il a réuni deux hommes en perpétuelle quête du bonheur de l’instant présent. Pendant que la purée se réhydratait, nos souvenirs des mers australes en ont profité, pour s’inviter à se poser sur un caillou pas forcement confortable. Et là, miracle ; le grand albatros est apparu, le canal du Drake nous a rappelé que nous étions des chanceux d’avoir vécu un bout de vie là-bas en Antarctique. Pourquoi ces jours de baroude ? Bonne question ! Aucune raison mais juste une forte envie de la vivre. Pourquoi toujours donner des réponses aux départs, pourquoi s’évertuer à trouver un sens à nos folies ! Nous avons vécu une histoire d’hommes libres, nous avons libéré nos émotions, par moments mêmes, le torrent eu droit à des gouttes d’eau salée, et pourtant l’océan n’était pas invité ! Cueillir une feuille pour cicatriser la main tuméfiée par trop d’effort, en récolter une autre pour obtenir un bon bouillon du soir, sont des choses si simples qu’elles en sont souvent oubliées. Marcher de nuit en plein milieu d’une forêt sans lumière est une sorte de prière pour la vie, pour la nature. Nos sens s’éveillent, nos existences prennent encore plus de raison, nous sommes deux simples brindilles. Mais attention un petit bout de branche peut faire chavirer l’équilibre du grand chêne, peut propulser au sol un immense arbre. Nous sommes devenus infiniment petit pour trouver enfin l’essentiel. Le paraître n’a pas sa place dans nos vies d’hommes de mer, la seule possibilité de s’apercevoir est par le reflet furtif dans l’océan quand il est assagi, comme quoi ce n’est pas si souvent. Dans nos marches humides et engagées les silences nous ont inspirés. Entre une bruyère et un arbousier, Eric se confie : Frank; avec toi pas de conversation meublée. La quiétude m’inspira cette réplique : Normal Eric dans nos vies de nomades les meubles n’ont pas de place…

Le 6 novembre 2016 Eric s’élancera dans la course du Vendée Globe challenge. La régate la plus dure au monde, des Hommes, un bateau et de l’eau à courir, l’Everest de la voile. Il a lancé cette opération dans la continuité de sa vie, son équipe à terre sera composée de personnes aussi différentes que compétentes, comme quoi : La différence est une force. Son bateau se nomme : Comme un seul homme, il a besoin de beaucoup d’énergie, de beaucoup de force pour aller tout au bout de son rêve d’homme libre, vous êtes sa force, alors apportez-lui votre soutien…

Que Dieu te bénisse Eric, va vibre et reviens.

Un pas après l'autre...

Un pas après l'autre...

Un cépe rescapé, accompagné de quelques herbes, un bouillon de luxe.

Un cèpe rescapé, accompagné de quelques herbes, un bouillon de luxe.

Home sweet Homme!

Home sweet Homme!

Aprés 4 jours de baroude un peu humide!

Aprés 4 jours de baroude un peu humide!

Les vies dansent…

9 février 2015

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Janvier 2006, aéroport de Paris Charles De Gaulle, avec Dume nous sommes surpris du nombre de personnes qui nous accueillent. Nous venons de réaliser une traversée à la rame de l’océan Atlantique, une course de gladiateur, où nous finirons sur le podium devant une multitude de valide. Mais je crois que vous connaissez par cœur cette épopée ! Parmi tout ce monde, une jeune femme caméra au poing nous attend. Fanny a entendu nos témoignages in situ sur France Info, elle veut en savoir plus sur nos bouts de vie. De là un Thalassa nous mettra à l’honneur, pour la jeune réalisatrice c’est son premier documentaire. Une grande amitié en est née, et depuis très régulièrement on se retrouve pour partager des bouts de stage pour le petit écran. En 2009 avec Olivier Bonnet elle rejoint la Galiote, une bande de jeunes éclopées est à bord, encore un sujet que Thalassa diffusera. La rencontre est forte et de cette semaine aux Lavezzi une idée germe : faire un documentaire sur des jeunes femmes amputées. Etre une demoiselle avec un bout en moins est un sacré défi à relever, le sujet est amené avec beaucoup de tact et de beauté, aucunement le pathos n’en ressort, jamais une fois le misérabilisme n’apparait. Mais les télés de l’hexagone, refusent le sujet, le reportage ne passera jamais sur le moindre petit écran. Je ne vais pas m’énerver, ou m’emporter, ce n’est pas aux médias à changer, mais à nous, les « différents » ! Le plan B est simple, car il y en a un, c’est la diffusion sur le net. Mais comme il n’y a pas de diffuseur pour payer ce travail de 6 années de rencontre, Fanny et Olivier font un appel au mécène pour finaliser le projet. Sur ce lien vous pouvez visionner le teaser du documentaire et devenir un humble souscripteur.

Un pas après l’autre.

Mon handicap ne m’a pas emporté :

19 janvier 2015
De gauche à droite. Caroline, Sophie, Marin, Tanja et Meherez

De gauche à droite. Caroline, Sophie, Martin, Tanja et Meherez

Le jeudi 29 janvier sur France 2 à partir de 14h, l’émission présentée par Sophie Davant, « Toute une histoire aura pour thème » : Mon handicap ne m’a pas emporté. Je vais vous présenter les invités qui m’accompagnaient, mais surtout par quelques mots, je vais tenter de retranscrire le fil rouge de cette magnifique rencontre. A une époque où tout doit être mis dans une case, des cassés de la vie, qui s’alignent avec les valides, cela n’est pas correctement correct. Magalie est de naissance IMC, prématurée de 6 mois son cerveau n’a pas été alimenté correctement, mobilité réduite et d’autre symptômes la classent dans le handicap lourd. Mais plutôt que de se plaindre ou de se morfondre, elle a réalisé son rêve de jeune fille ; devenir danseuse professionnelle. Un pari un peu fou mais qu’elle a su réaliser par beaucoup de rigueur et de travail. Son témoignage est tout simplement fantastique, le public qui assistait à ce débat lui a offert un hommage très émouvant. Puis vous y verrez Martin, après une course en booster un poteau lui a stoppé violemment sa route, la nuit est devenue sa fidèle compagne. Timide et tout jeune il a trainé de centre de rééducation en centre d’apprentissage pour non –voyant. Des petits boulots lui ont été proposés mais aucun ne lui convenait, un jour, une rencontre lui change la vie. Un homme lui fait confiance, de platine en platine il apprend le mixage et depuis il anime des soirées musiques. Un aveugle pour des soirées dansantes cela n’est pas courant. Ensuite vous y verrez Tanja, amputé de naissance du bras gauche, elle a passé sa vie à conquérir les hommes ! Elle le raconte sans tabou, la peur de ne pas plaire, la rendait boulimique de conquêtes. Puis un jour un homme a croisé sa route et il est devenu son mari. Alors que son bout en moins lui ramenait toujours un reflet de personne mutilée, elle a osé une campagne de pub. Sur cette photo en noire et blanc, vêtue d’un simple dessous, elle a osé exhiber sa nudité avec un moignon apparent. La photo a fait le tour du monde ! Puis pour conclure, l’apollon Meherez racontait comment dans une bagarre de bande un assaillant lui poignardait le dos en lui sectionnant net la moelle épinière. Depuis que sa vie était assise il n’avait pas baissé les bras, bien au contraire, il était devenu un séducteur avec comme gageur son fauteuil roulant. Sophie Davant était souvent émue car chaque intervenant apportait sa part de rage, de rigueur, et de sensibilité.

Pour « être » il faut oser, ne nous indignons pas, agissons !                                                                                                                                                               Un message fort à une époque où la différence fait de plus en plus peur…

Elle a osé!

Elle a osé!

Vos réactions et expériences sont les bienvenues.

Programme 1er semestre 2015

5 janvier 2015
Les stages de plongée sous-marine fil rouge de l'association. Le décor est idylique.

Les stages de plongée sous-marine sont le fil rouge de l'association. Le décor est idyllique.

Pour commencer de bon pied l’année 2015 voici une esquisse du programme de l’association.

Janvier :

Comme à l’accoutumé j’irai à la rencontre des scolaires, voile avec les élèves du primaire de Bonifacio vendredi 9 janvier, film débat « l’aventure à cloche pied » avec le centre adapté de St Lucie de Porto-Vecchio isatis mardi 13 janvier, film débat « Corsaire des glaces » avec les primaires de Zicavo vendredi 16 janvier…

Enregistrement mercredi 14 janvier de l’émission sur France 2 « Toute une histoire », le thème : Mon handicap ne m’a pas emporté.

Février:

stage de survie en tête à tête avec le marin Eric Bellion qui prépare le Vendée Globe challenge.

Mars:

Deux stages de survie chez moi en Corse du Sud, l’un d’eux, sera composé de 5 jeunes en grosse difficulté sociale. Les participants, en payant cette formation, financent les projets Bout de vie.

Rencontre dans la région du Doubs de Fréderic Parise qui est en train de récolter des fonds pour Bout de vie, en contre partie il pourra porter les couleurs de l’asso pour sa première participation au Marathon des sables au Maroc.

Partenariat avec l’école d’orthopédie Mont-plaisir de Valence ; conférence avec les jeunes futurs prothésistes et stage de survie en ma compagnie. Une manière directe et sans tabou d’échanger avec des futurs appareilleurs.

Avril:

Série de conférence à travers l’Europe francophone, le thème est toujours le même : Ma différence est ma force. Les dates et lieux sont encore à définir.

Mai:

13éme stage de plongée Bout de vie, pendant une semaine une belle équipe de bancale va être initiée à la plongée sous-marine en plein milieu du parc marin international des Bouches de Bonifacio.

Eté 2015 expédition Niviarsiaq. Du 9 juin à fin aout je vais tenter en solitaire de remonter la côte ouest du Groenland avec mon kayak, soit 1200 km d’un voyage de l’intérieur. D’un autre côté une équipe de jeune de l’association va me rejoindre au village de Kullorsuaq, où Nicolas Dubreuil a sa cabane. Du 15 au 31 aout ils devront s’adapter à la vie d’un village esquimau situé à plus de 1000 km du cercle polaire…

Vous voyez l’actualité du premier semestre est bien chargée, à noter que la Fondation Française des Jeux a renouvelé sa confiance pour l’opération « Des cols et des Ecoles » qui aura lieu début octobre. Le Rotaract 17 30 est aussi venu rejoindre l’association en effectuant une opération vente de chocolat pour les fêtes, d’autres événements sont en train de se mettre en place.

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Que Dieu vous prothèse.