Bien arrivé à Ilulissat

16 août 2015
Comme dans un rêve...

Comme dans un rêve...

Fatigué mais heureux nous venons de poser pied à Ilulissat, un grand ciel bleu nous accueil, 11° degré au soleil ; enfin nous y sommes presque. Un taxi nous conduit au local qui va nous servir de camp de préparation pendant deux jours, on à 48h pour ne rien oublier et tout organiser. Bien-sûr le patron est parti à la chasse et je n’ai aucune consigne ! Je fouille de droite et de gauche pour enfin trouver un accès, les clés étaient sur une porte cachée, ici improvisation est le maître mot. Les jeunes ont ½ heure, pas plus, pour être opérationnels, nous ne sommes pas en vacances. La ville est une plateforme de la côte Nord-Ouest du Groenland, 4300 personnes y vivent à l’année, presque 10% de la population totale du pays, à des prix faramineux on peut tout trouver ! En premier lieu il nous faut dénicher un bateau pour nous rendre à Ataa, je laisse les aventuriers prendre le soleil et m’aventure, sans parler la langue, à la recherche du graal. Le miracle existe, il s’appelle Julien, je lui avais envoyé un message de notre date d’arrivée et il ne l’a pas oublié. Il vit ici depuis 2008 et son épouse est de la région, il parle couramment le groenlandais. En mai 2014 je l’avais déjà rencontré et à distance il m’avait rassuré pour organiser ce voyage un peu atypique. Un ami à lui chasseur, serait prêt à nous déposer là-haut sur la grande île, nous fixons une heure de départ qui sera lundi matin à 10h, Immaqa (peut-être !) L’équipe doit se faire une liste précise de la nourriture à prendre, je ne suis pas là pour les materner, l’essence de l’aventure c’est savoir tout faire. Une robinsonnade ne s’organise pas la tête dans l’I phone, une fois déposé on ne pourra plus revenir en arrière. Pour couronner la longue journée après un diné à base de viande de baleine, que tout le monde à fortement apprécier, nous nous sommes rendu voir les chiens de notre ami. Deux femelles en moins d’une semaine ont donnée vie à deux portées…

Demain nous allons prendre la mer et pendant deux semaines la vie de nomade polaire va initier Juliette, Elisa, Tximista et Rémi. Là-haut sur l’île perdue ils vont apprendre à écouter le vent, à lire les nuages, à lutter contre le froid, à oublier les morsures des moustiques. Là-bas personne pour juger, la solitude est généreuse à celui qui sait lui faire confiance

La générosité ce n’est pas donner ce que l’on a, la générosité c’est donner ce que l’on est.

La linaigrette, fleur polaire mystérieuse.

La linaigrette, fleur polaire mystérieuse.

Elisa c'est faite adoptée par la meute

Elisa c'est faite adoptée par la meute

Une maman qui contrôle la situation!

Une maman qui contrôle la situation!

Julien, qui l'hiver chasse en traineau avec une meute de plus de 25 chiens

Julien, qui l'hiver chasse en traineau avec une meute de plus de 25 chiens

Niviarsiaq dépêche AFP

13 août 2015
A 5h de mer au nord d'Ilulissat

A 5h de mer au nord d'Ilulissat

PARIS, 12 août 2015 (AFP) – Ils s’appellent Elisa, Juliette, Rémi et Tximista. La benjamine a 13 ans et l’aîné 23 ans. Ces quatre jeunes « abîmés par la vie » s’envolent cette semaine vers l’Arctique pour une robinsonnade sur une île déserte du Groenland.

Ils doivent cette escapade dans les hautes latitudes à Frank Bruno, 50 ans, créateur et animateur de l’association « Bout de vie ».

« Cette expédition baptisée Niviarsiak (nom inuit de cette fleur violette emblème du Groenland, NDLR) est un retour, loin des téléréalités truquées, aux vraies valeurs de la vie », a expliqué à l’AFP celui qui, amputé d’une jambe à 18 ans alors qu’il servait sur le porte-avions Foch au large du Liban en guerre, conjure depuis son infortune en mettant sa rage de vivre au service des malmenés de la vie.

Elisa, 13 ans, a été amputée d’un tibia à 3 ans, après un accident. Rémi, 23 ans, est né avec un seul membre inférieur. Juliette, 17 ans et Tximista, 20 ans, ont vécu des expériences traumatiques dans un entourage perturbé.

L’expression « abîmés par la vie » appartient à Frank Bruno.

« Après la perte de ma jambe, écrasée sous le train d’atterrissage d’un chasseur Crusader sur le pont du Foch, j’ai cru que ma vie était foutue », se souvient Frank Bruno. « Le mot espoir était sorti de mon vocabulaire. Mais c’est lorsque j’ai cessé de ne penser qu’à ma petite personne, que j’ai réalisé que j’avais des centaines de compagnons handicapés comme moi, amputés d’un bras, d’une jambe, et qui eux aussi avaient perdu espoir, que j’ai créé +Bout de Vie+ ».

Frank Bruno est devenu une figure dans le monde du handicap. On ne compte plus ses performances et aventures, seul ou avec des compagnons d’infortune, sur terre et mer, à pied, à ski, à la rame, du Groenland à la Géorgie du Sud, des fonds marins corses à la banquise du Pôle nord ou sur les sommets de la cordillère des Andes… sur une jambe.

– Une île inhabitée au pays de Nanoq –

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La +robinsonnade+ des quatre jeunes aventuriers débutera la semaine prochaine sur la côte occidentale du Groenland, au Nord de la baie de Disko, sur l’île inhabitée Arve Prinsens, ou Alluttoq en langue inuit.

Battue par les vents de la mer de Baffin, couverte en partie de permafrost pendant l’été polaire au jour permanent, cette île au pays de Nanoq (ours polaire en inuit) abrita un temps un petit camp de pêcheurs aujourd’hui désaffecté.

Elisa, Juliette, Rémi et Tximista, accompagné par Frank, qui dressera sa tente au large du tipi collectif des quatre jeunes, « pour leur laisser le maximum d’autonomie », vont vivre à la dure et au froid pendant trois semaines.

Coupés du reste du monde, sans moyen de communication avec l’extérieur, ils vont être confrontés à un décor sauvage et inconnu qui va mettre à l’épreuve leur volonté et leur esprit d’entraide.

« Ils sont volontaires, impatients et enthousiastes », assure Frank Bruno, dont l’objectif est de faire acquérir à ses protégés des « images de référence ancrées sur des valeurs humaines universelles qui les accompagneront sur le difficile chemin de la vie ».

« L’important est de ne jamais boiter dans sa tête…! », lance-t-il avec un sourire.

Expédition Niviarsiaq au Groenland

10 août 2015

Niviarsiaq est le nom groenlandais de l'épilobe à feuille large, emblème du pays de Nanoq.

Niviarsiaq est le nom groenlandais de l'épilobe à feuille large, emblème du pays de Nanoq.

Un coin du bout du monde pour marcher sans trop boiter!

Un coin du bout du monde pour marcher sans trop boiter!

Les sacs sont fin prêts, les billets d’avion précieusement imprimés ; que les rêves se réalisent enfin !

Là-bas dans le Grand Nord l’île de glace Kalaallit Nunaat, depuis des milliers d’années des Hommes y ont survécu. Les petits blancs du sud ont essayé de s’y implanter mais la plupart s’y sont cassé les dents, la vie à ces latitudes est une leçon d’humilité au quotidien, celui qui ne s’y adapte pas meurt en souffrant. En l’an 1000 quelques Vikings bannis de Scandinavie et d’Islande ont été contraints de s’y installer. Leur terre d’accueil était dans le sud de l’île, seul endroit ou l’herbe pousse dans un bref été, ils la surnommèrent la Terre verte : Greenland. Mais la rudesse des lieux réduira en poussière ces premiers colons.  Au XIV siècle des marins danois ne découvrirent que des tombes et champs de ruines, mais la colonisation devenait un enjeu économique et nation après nation chaque pays du sud voulait se partager la part de « glace » ! En parallèle, une petite fleur chaque été ressurgit du permafrost, pendant cette période éphémère elle embaume et embellit le paysage de Nanoq, son nom Niviarsiaq, L’épilobe à feuille large. Elle est l’emblème du Groenland, elle est le symbole de la résurrection. D’où le nom de cette aventure…

Été 2015 Expédition Niviarsiaq :

Ils s’appellent Élisa, Juliette, Rémi et Tximista et ont entre 13 et 23 ans, plutôt que de causer de leur différence, j’aimerai mettre en avant leur ressemblance majeure : L’envie de vivre plus que tout. Sur la côte Ouest du Groenland dans la baie de Disko se trouve la ville plateforme d’Ilullissat, une sorte de bourgade danoise sans trop d’intérêt. Ce sera le point de départ d’un séjour un peu hors-norme. De ce port de pêche nous embarquerons pour le nord de la baie, vers l’île déserte d’ Arveprins, à environ 4 à 5 heures de mer suivant l’état de la glace et de l’épaisseur du brouillard. Nous serons déposés au lieu-dit d’Ataa qui fût un petit port de pêche, abandonné en 1961. Une fois notre barda débarqué, le bateau reprendra la mer pour nous récupérer fin aout. Un tipi sera la demeure des jeunes, le vieux loup solitaire, qui sommeille en moi placera sa tente bien plus loin pour qu’ils aient la sensation d’être seul au monde. Pas de programme prévu, à part vivre et découvrir tous nos rêves de gosses un peu boiteux ! Sur place des kayaks nous permettront de pousser un peu plus loin l’exploration, une bonne carte papier et un GPS seront nos guides pour un beau morceau de vie partagé. Chacun aura la mission de veiller sur son binôme, chacun devra gérer son sac de victuailles et gare à celui qui ne respectera pas ses menus, la diète risque de faire une visite au camp du bout du monde. Loin des téléréalités truquées la vie sera simple mais austère, des images de références vont émerger de ce séjour. Déplier son sac de couchage sur un sol gelé en permanence est une épreuve intéressante. Les nuits à cette latitude sont des soirées ensoleillées, là encore le sommeil en prend un coup. Vider les entrailles des ombles et truites péchées peut vite engourdir les doigts pour le non initié, quant à la douche dans les torrents à 4°, elle restera un grand moment de fraîche rigolade. Le ciel bleu peut être au rendez-vous mais ce n’est pas un habitué du coin, les affaires seront souvent mouillées, les éternelles nouilles chinoises reprendront de la saveur quand elles réchaufferont les corps fatigués d’avoir trop baroudés. Vous voyez rien de bien extraordinaire juste un retour aux vraies valeurs de la vie. Chaque jour je noterai un journal de bord avec de beaux clichés mais pour la pureté du séjour rien ne sera expédié par satellite, nous n’aurons aucun contact avec l’extérieur. Dés notre retour je me ferai un grand plaisir de vous le partager sur ce blog. En attendant je compte sur vous pour leur laisser de beaux messages de soutien sur ce billet, j’en connais 4 qui ne vont pas beaucoup dormir jusqu’au 14 aout, ni d’ailleurs après sur la terre gelée !!! Vos témoignages seront précieux pour eux !                                                                                                                                             L’important est de ne jamais boiter dans sa tête.

PS: Un grand merci aux partenaires financiers (Rotaract 17-30 et Société Lagarrigue) qui ont sur être généreux pour que cette aventure voit le jour et à Julien Caquineau qui réside à Ilulissat et qui a su m’enlever quelques épines du pied; sans lui l’opération n’aurait pas pu voir le jour!

Ils ne se connaissent pas encore mais la rudesse du grand Nord va les unir...

Ils ne se connaissent pas encore mais la rudesse du grand Nord va les unir...

Niviarsiaq

2 juillet 2015
Au pays de nanoq le grand...

Au pays de nanoq le grand...

Fidèles de ce blog vous devez vous poser des questions sur le projet Niviarsiaq. J’avais annoncé à mon retour d’Illulissuaq en mai 2014 que je tenterai en kayak de mer une remontée en solitaire de la côte Ouest du Groenland. Mais contre toute attente, une avalanche d’événements imprévisibles, s’est déroulée dans ma vie personnelle, je n’aurai jamais cru que cela me puisse arriver un jour. Quand le destin vous indique une autre voie, la grande sagesse dit qu’il faut la suivre. L’élément clé fût quelques mots anodins d’un grand ami ancien reporter de guerre qui me dit droit dans les yeux : « Tu crois vraiment que tu veux en revenir de cette épopée polaire ? Qui te pousse à y aller, la gloire et la mort pour rentrer dans la légende ! » La réflexion qui fallait au bon moment, au bon endroit ! Bien-sur j’avais fait le mariole sans lui répondre, mais cette phrase me revenez en boucle. Ma vie privée venait de prendre un autre cap et cette réflexion devez m’amener à l’évidence : faut-il que j’y aille coute que coute ! Eh ben non !  La décision prise, je devenais encore plus un Free-man, je rentrais encore plus en phase avec mon « moi », je me métamorphosais en oiseau du large que personne ne peut mettre en cage. Le cœur léger je rangeais au placard ce grand périple au pays d’Apoutiaq, je classais dans « affaire sans suite » ce suicide involontaire et mon quotidien reprenait du sens. Le noyau de mes amis sincères retrouvait le sourire, ma compagne ne tremblait plus et mes nuits retrouvaient un calme boréale. Mais si cette tentative est annulée l’opération Bout de vie ne l’est pas pour autant. 4 jeunes âgés de 13 à 20 ans vont devoir me supporter du 14 aout au 1 septembre. Nous partirons au départ d’Illulissuaq vers le nord pour rejoindre le camp de pêche d’Ataa et pendant ces deux semaines nous tenterons de nous immerger à la vie estivale des Inuits. Pas de réseau chronophage, pas de connexion avec le virtuel, juste vivre l’instant présent. Nous vivrons sous un tipi et le quotidien sera teinté de rando à pied, kayak, de pêche et de rencontre. Avant de refermer ce billet je tiens à remercier de la part de l’équipe des jeunes « Niviarsiaq », le Rotaract 17-30 ainsi que les établissements Lagarrigue qui ce sont mobilisé pour financer en totalité le projet. Merci Auréline et Ludovic, sans vous cela aurait-été une autre paire de « prothèse » !

Voyager ce n’est pas changer de pays, voyager c’est changer de monde.

Corsican Race Forza é solidarita.

29 juin 2015
Audrey dans de bonnes mains...

Audrey dans de bonnes mains...

Il s’appelle Bruno Matteï, prof de boxe thaï, depuis 5 ans il c’était mis en tête d’organiser une Spartan race, puis un jour en cherchant des vidéos sur le net il tombe sur une course un peu particulière, puisque au milieu de valides, des hommes mutilés, aidés de copains, réussissent ce pari fou…                                               28 juin 2015 la Corsican Race voit le jour ! Contre toute attente, 800 participants seront là et comme le souhaitait Bruno et son équipe une poignée d’éclopés sont sur la ligne de départ. Forza e solidarita sont les slogans de l’événement. Depuis quelques mois l’organisateur m’avait contacté pour lui trouver des « clients » mais les handis se sont cachés et très peu sont venus. Peur de l’inconnu, appréhension du regard du public, phobie de l’échec ? Peut-être un peu de tout ça mais ce qui est certain c’est que j’ai eu le grand bonheur de croiser Audrey qui est venue spécialement de Bretagne en voulant vivre cette folle aventure avec ou sans son fauteuil ! Donc nous voilà au départ, les vagues de 40 concurrents s’élancent, les compagnons d’Audrey sont plus que motivé, le public pousse, l’épreuve s’annonce émouvante. Top départ, le premier piège est un parterre de pneus, qu’il faut traverser, Audrey quitte son fauteuil et encadrée par ses amis, passe sur ses jambes ce nid d’abeille de gomme. Les 10 km de course n’ont aucune envie de s’apitoyer sur des « bancales » et une immense mare de boue nous barre la route, ni une ni deux elle se lève et aider par ses potes se lance dans le grand bain, au loin des grosses canalisations nous attendent de pied ferme il va falloir ramper dans l’orifice. Comment faire ? L’équipe décide de faire une corde humaine et les plus costauds n’auront qu’à tirer les maillons, Audrey sera fermement agrippé au dernier et passera sourire aux lèvres. Une terrible côte nous calme un peu, avec des sangles, telles des bêtes de sommes, la jeune Bretonne est hissée jusqu’au pied d’un immense mur qu’il faut absolument gravir. Ni une, ni deux, garçons et filles font un mur humain où elle sera hissée, les caméras suivent, les autres équipes veulent donner la main, les drones n’en loupent pas une. Pour corser la chose j’ôte ma prothèse et passe à cloche pied, le public, les concurrents ne sont plus passifs, ils veulent tous aider, porter… La solidarité parfume la course…. Nous sommes au dixième kilomètre, les chasubles sont boueuses, mais les visages sont radieux, une des dernières épreuves est le remorquage d’un très gros tracteur, la jeune athlète se met au volant et encourage ses amis pour l’ultime effort… Le dernier relais est devant nous, Audrey se lève, j’enlève ma « guibole » et aidés de nos fideles compagnons de course nous pouvons enfin passer la ligne d’arrivée. Accolade, émotion, remise de la médaille de « finisher » nous sommes tous heureux d’avoir, une fois de plus démontré que le handicap pouvait être une force. L’important est de ne pas être assis dans sa tête…                                                                                                   Bravo à tous et merci pour la soirée « paillotte » qui a été organisée pour récolter des fonds pour Bout de vie. Le rendez-vous est déjà pris Octobre 2016 capu di Fenu au nord d’Ajaccio…

Les magiciens de la mer

8 juin 2015
Une belle salle à manger avec vue sur la mer!

Une belle salle à manger avec vue sur la mer!

Les Lavezzi sont déjà dans notre sillage, le temps c’est figé, les journées ont semblés nous appartenir pendant cette semaine de liberté. Si en Afrique de l’ouest les handicapés sont appelés les « magiciens » je peux le confirmer, ce stage fût un tour de magie par des apprentis « viveurs » ! La dernière plongée fût bluffante, dans la grande bleue, mes « éclopés », ont bravé leurs doutes pour aller tout au fond, au fond de la mer surement mais surtout au fond d’eux-mêmes. Une semaine marquée par de beaux échanges, de belles personnes qui avaient oublié leur bout en moins. La vie est plus forte que tout, les malheurs n’ont pas eu trop de place à bord, par moments ils ont tenté un abordage mais la solidarité veillait et d’un tour de passe-passe, ces troublions n’ont pû gâcher la fête. Une page est tournée, les souvenirs se sont entassés pêle-mêle, de nouvelles images de références ont pris place tout au fond de leurs âmes, la nouvelle vie à cloche pied sera vécue différemment. La Galiote va prendre une retraite bien méritée, son équipage nous ont gâtés, chouchoutés, vous avez peut-être eu la chance d’y poser une prothèse à bord.  De nouveaux stages vont arriver, un nouveau concept, une autre manière de faire, il ne faut pas avoir peur du nouveau, alors je me réjouis d’avance de l’avenir. Bravo Aline, Marie-Laurence, Véronique, David, Alexis, Ali, Thierry, Christophe et Raynald. Vos rires vont hanter mes pensées pour longtemps, quand le ciel deviendra un peu plus sombre qu’à l’accoutumée souvenez-vous du grand frère Cabochard qui vous a boosté pour devenir des découvreurs de limites, je suis très chanceux de vous avoir rencontré. Un pas après l’autre la vie n’est qu’une succession de petites choses ordinaires qui rendent nos existences extraordinaires…

Une palme au large!

4 juin 2015
Une caresse à mon pote le mérou!

Une caresse à mon pote le mérou!

Eh ben ! Et dire que le détroit de Bonifacio est l’un des coin de Méditerranée les plus ventés, aujourd’hui pas un souffle d’air avec une température de 32° !!! Oui je le crois les stages Bout de vie sont bénis des Dieux. Pour la quatrième plongée c’est assez exceptionnel de voir l’aisance que toute l’équipe au complet. Les plus peureux ont eu le déclic, les plus aguerris ont mis une palme au large. L’apesanteur ne fait plus souffrir les moignons, le grand bleu à ce pouvoir de passer à la trappe les anciennes histoires. Le temps me manque pour tout vous décrire, les mots n’auront jamais l’émotion que procure ses moments de silence. Comme je le dis en boucle un souvenir ne s’achète pas il se vit, et là cela prend encore plus de sens. La porte du large est orné d’une arche de granit, les mérous en sont les gardiens, passer ce monument minéral est un appel à un voyage de l’intérieur. Des milliers de tessons d’amphores témoignent d’un naufrage d’un temps passé, notre imagination a le temps de buller et d’imaginer de pauvre marins romains en détresse. Ce soir le pont de la Galiote est un havre de paix ou les sourires se partagent. Vive la vie en mer…

La mascotte ravie par les crêpes de la cuistot Claudia...

La mascotte ravie par les crêpes de la cuistot Claudia...

Le bonheur dans une grande baignoire!

Le bonheur dans une grande baignoire!

Toujours plus loin, toujours plus profond…

3 juin 2015
Le coin historique des Lavezzi, un murier tri centenaire, le reste de la chapelle Santa Maria du 12 éme siécle qui cache un abri du mégalitique et enfin le puit centrale que j'ai restauré il y a presque 20 ans...

Le coin historique des Lavezzi, un murier tri centenaire, le reste de la chapelle Santa Maria du 12 éme siécle qui cache un abri du mégalitique et enfin le puit centrale que j'ai restauré il y a presque 20 ans...

Encore une journée bénie des Dieux, vent d’ouest faible avec un grand ciel bleu. Entre vous et moi le seul ciel bleu important est celui que l’on a dans son cœur ! Ce matin les mines sont réjouis et pour certain le soleil a bien bossé, voir même avec des heures supplémentaires. Le stage se poursuit à merveille, les équipes sont formées. Ce matin nous allons apprendre à nous équilibrer, un exercice très technique mais quand on est motivé, tout deviens plus facile. Les moins vaillants font preuve d’un courage fantastique, tout le monde est motivé, tout le monde à la soif de vivre plus fort que ce maudit jour ou un bout à été envoyé où je ne sais où ! Les Lavezzi garde leur calme pour l’instant aucun bateau n’a eu le cran de briser notre quiétude. La fusion d’un vrai équipage a été facile, l’entre aide fait plaisir à voir. Cet après-midi Yves, skipper d’un Itama (vedette très rapide), est venu embarquer le team Bout de vie pour une visite express des Bouches de Bonifacio, leur sourire est pied de nez aux affres de la vie. Griserie maritime pour découvrir l’un des plus beaux sanctuaires marins de méditerranée. Pour conclure la journée je me suis transformé en guide, pour dévoiler les 4000 ans de vie au Lavezzi. Si la vie est un grand buffet, les stages Bout de vie en sont les épices…

Bonifacio vu des du haut des Lavezzi.

Bonifacio vu des du haut des Lavezzi.

Des scuptures naturelles totalement féériques!

Des sculptures naturelles totalement féériques!

Une croisière VIP (vrai invalide plongeur!)

Une croisière VIP (vrai invalide plongeur!)

Lecture de la stelle des naufragés de la Semillante.

Lecture de la stelle des naufragés de la Semillante.

Encore!!!

Encore!!!

Une vie à l’eau

2 juin 2015
Le bureau pour la semaine!

Le bureau pour la semaine!

Un pas après l’autre les stagiaires se mettent au parfum des Lavezzi. Le palier à gravir aujourd’hui va les amener dans le monde du silence. La journée d’apnée d’hier à permis de définir la formation des palanqués, ils vont devenir découvreur de leurs nouvelles limites. Le vent d’ouest est toujours en mode douceur et l’avant saison nous gratifie d’un coin bien tranquille. Respirer sous l’eau n’est pas toujours aisé, la vision aussi change du royaume des gens qui courent mais là où le travail va être énorme : c’est la nage. Pour les bipèdes la tâche n’est pas simple mais sur une guibole, l’exercice est des plus compliqués, mais personne n’a le cœur à se plaindre et dans une discipline digne de vieux plongeurs chacun a su trouver sa victoire. Gunther avec son bel accent et ses expressions si typiques leur a donné un cours de théorie, en boucle nous tentons de leur transmettre la rigueur de cette discipline. La journée file de manière paisible sans montre et contrainte. Les poissons sont au rendez-vous, le soleil semble vouloir apaiser les maux de certain. Je conclurai ce bref billet par ces mots. Ne pleure pas que ce sois fini, réjouis toi que ce soit est arrivé. A demain…

Cours de théorie par Gunther, une vraie piéce de théatre...

Cours de théorie par Gunther, une vraie piéce de théatre...

Là on est bien!

Là on est bien!

Cala de l’elephant

1 juin 2015
le bonheur c'est simple il suffit de le cueillir.

le bonheur c'est simple il suffit de le cueillir.

Elle n’a pas bougé, fidèle à elle même, l’île Lavezzi nous offre sa plus belle cale, celle de l’éléphant ! Une part de mystère teinte ce coin si cher à mon cœur, la foule n’est pas encore présente, le calme va être notre confident. Le puffin cendré, le goéland d’Audoin et le comoran huppé nous accueillent avec grâce et dire que pour un cheveu nous  n’aurions pas pu apprécier ce moment. La Galiote est toujours aussi sémillante malgré ses 62 ans de mer et l’équipage fidèle à sa gentillesse. Qu’on est bien là, loin des yeux qui jugent, à l’abri du regard qui blesse. Le matériel est judicieusement distribué, le mot clé du jour, équilibre. Déjà pour un bipède la mise à l’eau est un exercice pas toujours évident, mais alors quand il vous manque un bout, cela devient un tour de magie. Mais vous le savez maintenant, ce bout perdu est devenu une force. Les premiers signes sont appris, la plongée n’est pas un sport mais une discipline, alors chacun va trouver son protocole. Une fois la prothèse enlevée, le stagiaire devra anticiper sa mise à l’eau sur une seule jambe, nous sommes loin des formations assistées. Ici au pays du sel et du vent la pitié n’existe pas, elle n’y a pas sa place. Aujourd’hui nous avons eu le bonheur de faire une longue randonnée d’apnée pour découvrir l’équilibre d’avancer sur une seule jambe. Une petite houle du large sans courant a permis de leur faire comprendre l’immensité de la Méditerranée. La journée est une aubade à la vie, les doutes commencent à se faire du souci, ils sentent qu’ils ne résisteront pas à cette semaine à cloche pied… A demain soir…

Gunther en pleine explication...

Gunther en pleine explication...

Aprendre à respirer différement!

Apprendre à respirer différemment!

Un terrain de jeu execeptionnel.

Un terrain de jeu exceptionnel.

On ne va pas manger que du riz!

On ne va pas manger que du riz!