Camp de la fatigue
20 juin 2017Bien arrivé à Ilulissat
18 juin 20173 jours pour enfin arriver à bon port. Un long projet complètement dingue voit enfin le jour. Ce n’est pas un rêve qui se réalise mais une porte qui s’entrouvre sur l’émerveillement et l’inconnu. Depuis le temps, ce coin du monde me semble plus familier, moins austère, ce n’est plus une terre inconnue mais un bout de sourire partagé. Par hasard, Fare et sa famille sont les premiers que nous croisons à l’aéroport, des proches arrivent des 4 coins du Groenland pour la cérémonie de communion qui se déroulera dimanche.
Package posé dans un mini studio, Karin oublie sa fatigue, sa curiosité, ne veut pas de confort en forme d’oreiller, mais l’océan arctique et des rencontres. Au bout de quelques pas sur une route poussiéreuse, quelle surprise de m’entendre interpeller: Quentin gérant de la société de destination polaire 66° nord est en repérage, sa société a facilité le module billet d’avion pour mes deux voyages consécutifs ici. Son binôme est le futur guide de kayak pour l’été, il assurera logistique et sécurité à de riches clients en quête d’aventure encadrée. Ben à beaucoup d’expérience, en quelques minutes des infos précieuses me sont servies sur un plateau, le hasard n’existe pas !
La glace est dense, la fatigue du voyage me rend sombre et tout d’un coup tout devient compliqué, insurmontable. Il me faut dormir, demain est un autre jour. Avant de rejoindre les bras de Morphée, Julien vient nous rendre visite. Comme à son habitude il se met en 4 pour nous être des plus agréables… La nuit fut réparatrice, mes idées noires boitent de plus en plus, une longue randonnée pédestre va tout remettre en place. La brise s’est orientée à l’est, la mer s’ouvre, la glace laisse place à une mer d’un bleu électrique, le moral prend son élan, la vie polaire est belle… Lundi en journée nous prendrons la mer, Immaqa (peut-être en groenlandais).
PS: Nous venons d’apprendre le tremblement de terre qui est survenu sur la côte ouest du Groenland mais ici tout semble calme; pas de souci à avoir…
Expédition Avannaanut en image
13 juin 2017Montage vidéo imaginé par les 4 jeunes aventuriers , Maxence à la technique…
L’Yonne Républicaine
7 juin 2017CORSE-MATIN
7 juin 2017Le Grand départ…
5 juin 2017L’orage vient de secouer le camp des Solitudes. Le lieu est teinté d’une une âme polaire, elle rôde ce soir à travers la canopée, mais la vallée est bien tranquille ; là-bas un rêveur savoure une riche saison associative et privée qui s’achève…
Si elle devait avoir un thème elle prendrait ce simple titre : Emotion et partage… Il me faut conclure ces temps passés, il me faut refermer le grand livre de ma vie de Cabochard, une nouvelle ère pointe le bout de son nez. L’inconnu m’attend et vos sourires sont bien cachés au fond de mon cœur. D’ici quelques jours, une fois de plus, un petit bi moteur me mènera au bout de mes rêves, une fois de plus la carte de l’inconnu va être dépliée, la trouille sera omniprésente bien tassée au fond de mes sacs étanches, aux côtés de l’éternel Jo Zef, ma mascotte, qui n’est pas une peluche, je vous le rappelle ! Tout au long de l’année avec vous et grâce à vous Bout de vie a usiné : des stages de survie, une semaine de mer, une autre de vélo, des rencontres scolaires, des festivals de films d’aventures, des bourses offertes, des échanges sous forme de conférences, un partage en 4 jeunes de l’asso et des chasseurs eskimos au Groenland. Un sacré film corso-basque vous a porté autour de la planète mais aussi au fond des « Frères de sport » un poil émus. Sur un porte-avions une bande de potes m’a vu vaciller, ils m’ont donné leur amour, sincèrement, j’ai tout pris. D’ici quelques jours je vais rentrer dans un long pèlerinage, un rituel boréal, une initiation intime. Certains se demandent pourquoi, je ne peux que répondre : parce que ! Paulo Coelho disait : Si l’aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle… Cela fait déjà 5 ans que je ne suis plus parti en baroude en solo, des excuses m’avaient greffé une pantoufle au moignon, mais chassez le naturel et il reviendra au galop. Là haut, au pays d’Apoutsiak, une folle expédition m’attend, 1200km de kayak face à moi-même, tout a été étudié, pensé, mais l’Inconnue se moque bien des règles, alors elle m’attend de pied ferme. On m’a parlé de bestioles en mal de casse croute, de vagues gigantesques qui happent les bivouacs peu prudents, de vent du Nord dévastateur, de glaces qui kidnappent le kayakiste trop confiant, mais il m’en faut plus pour me décourager. Alors je vais partir la fleur à la pagaie. Quand deux chemins s’offrent à toi, prends toujours le plus difficile disait Confucius. Alors vous avez compris, mes acquis et glorioles vont rester à la cabane pour tout remettre à zéro et affronter mes fantômes, à force, ils commencent à boiter sérieusement ! Tout au long de cette saison 2016-17, il y a des gens, des sociétés, qui ont sauté sur l’occasion pour aider, soutenir, porter, Bout de vie sans compter et par ce billet il est temps que je les remercie. Merci à Ludo Dejean et Alain Montean des centres Lagarrigue. Dalila Helimi, Stéphanie Caillet et le président Charles Lantieri de la Fondation d’entreprise Française des Jeux. François Rougaignan de la Fondation Paul Hamel. Christian Carron directeur du groupe financier Suisse Gérifond. Bixente Lizarazu et son association Liza pour une mer en Bleu. Antoine Mari président du Rotary de Menton. Wilfrid Polomé, Boniship Bonifacio. Christophe Pitraye skipper de Nomade, Jean-François Pudori chanteur d’un soir, Jean-Louis Bianconi capitaine du port de Pianottoli. Fanny Pernoud et Olivier Bonnet réalisateur du film Les vies dansent . Steve Enginger directeur du Geant Casino Porto Vecchio, Rocch Simoni directeur du SPAR Pianottoli. Julien Caquineau et ses copains d’Ilulissat. Fréderic Parise. Dume Benassi et son rituel de départ. Le Rotaract Albert de Monaco. Véronique Flambard de Nautiraid. Charlotte Cario de Columbia. Pierre-Marie et Pasquale Grisoni des Glacières d’Ajaccio. Nadia Amar de Corse-Matin, Olivier Balbinot de France Bleu Corse. Laurent Vitali de FR3 Via Stella. Stéphane Dugast et ses interviews, Le magasine Carnets d’Aventures, Vivre FM,à vous tous les fidèles adhérents de Bout de vie ; aux tifosi de ce blog et des liens sociaux, vous êtes une sacrée force. Certains mécènes et amis ont voulu rester anonymes mais vous êtes à mes côtés et je ne peux vous oublier.
Pendant ma « balade » groenlandaise,un journal de bord sera en ligne chaque soir avec une petite photo. Audrey Piette, fidèle adhérente des stages Bout de vie, se fera un plaisir de retranscrire mes mails via le satellite et de vous faire partager tous ça. Patrick Chiappalone animera le groupe facebook Bout de vie et Karin ma compagne sera le lien avec vous. Une carte donnera ma position pas à pas et une fois par semaine je serai en direct sur les antennes de France Bleu RCFM avec mon pote Jean-Charles Marcilly, les horaires vont bientôt être définis. Il ne me reste plus que quelques jours pour profiter d’une Corse encore tranquille, le 15 juin tout « recommencera » !
Merci je compte sur vous, n’oubliez pas que vous êtes ma force…
Unis par nos souffrances
20 mai 2017La semaine c’est déjà envolé, les âmes blessées se sont renforcé, l’horizon leur semble moins vaste et leurs rêves plus accessibles. C’est le moment du débriefing, là bas au large les moutons aux ordres d’Eole, paissent tranquillement, la houle enfle, un souvenir vient de s’écrire profondément dans nos tripes. Chacun à tour de rôle donne son avis, mais les mots manquent, les lèvres vacillent, des gouttes d’eau salée tachent la terrasse de bois de la capitainerie. Chaque participant, s’applique à proposer son ressenti, des blancs sont nécessaires pour continuer, les gorges se serrent, dans un monde où l’on ne fait qu’entendre, là, tous écoutent avec attention. A tour de rôle le stage est décortiqué, notre capitaine Christophe, n’arrive plus à causer, il se paralyse puis ses mots surgissent, me piquent les yeux, me faisant trembler les lèvres, que c’est bon d’être encore debout dans une vie de personnes assissent dans leur tête. La mer unit les âmes en peine, même le virtuel en prend pour son grade. Vivre coupé de la fourmilière est un quotidien qu’ils ont découvert, là, l’égo n’a plus sa place, l’apparence est amputée de tous ses membres. Bout de vie se veut d’être atypique, loin des ghettos, ici la seule place réservée bleue est la Méditerranée, pas de catégorie handisport, ils sont tous handicapable et bien plus…
Pour la réalisation de ce stage je me dois de remercier tous les mécènes qui ont permis cette semaine de mer inoubliable.
Merci à Bixente Lizarazu et son association LIZA pour une mer en bleu. Steve Enginger directeur du Géant de Porto-Vecchio. Roch Simoni directeur du SPAR de Pianottoli. Jean-Louis Bianconi capitaine du port de Pianottoli-Caldarello. Daniel Perret du magasin de plongée Subdadou. Karin ma compagne, qui a proposé des cours de yoga et qui m’a épaulé pour le module plongée-sous-marine. Christophe skipper du catamaran Nomade et son armateur Alain. Jean-François Puddori chanteur guitariste au cœur en or. Nadia Amar Corse-Matin. Aux Dieux des mers et des vents qui ont su nous accueillir et à vous tous qui êtes les adhérents de Bout de Vie…
L’important est de ne jamais boiter dans sa tête…
Seul au monde…
18 mai 2017Le cap Senetosa est une sorte de bout du monde où la mer et la macchia (maquis) se valent de sauvagerie Méditerranéenne, un promontoire que j’affectionne hors saison. Cet hiver pendant mes entrainements kayak, je m’étais promis de le partager avec des « éclopés » Bout de vie. Ici pas de réseau, le virtuel est en mode végétatif, la nature nous happe pour nous rappeler les vraies valeurs, alors pendant un bout de vie nous avons robinsonné à cloche pied. Un trou dans le granit nous a offert son enclave pour une soirée au claire des étoiles, un feu, quelques cailloux et des poissons qui grillent. Le silence nous conte ces vieilles histoires, là-haut, peut-être une étoile à accueilli nos jambes perdues, allez savoir… La nature nous offre sa grâce, nous nous déployons en escadrons pour ramasser les déchets déposés pas les tempêtes, une sorte de retour logique. Les mouillages sont différents chaque soir, et par chance, nous sommes toujours seuls. Kayak, paddle, plongée sous marine, rire, confidence, le sillage de nos vie semble plus lumineux qu’au premier jour… A pluche !
Nomade et libre…
16 mai 2017La cala Chiesa est encore à l’ombre de l’aube, la bande est lovée dans les bras de Morphée, mais le « travail » nous attend. La pose de la palangre est un travail de patience, mais l’équipe en vaut bien la peine. Appâter avec la peau interne des holothuries (concombre de mer), la longue ligne est en attente, il ne nous reste plus qu’à implorer les Dieux des mers pour une offrande. Le soleil pointe au bout de l’horizon, au fur et à mesure nous comprenons que notre vœu a été exaucé. Vider mais pas écailler, il ne nous restera plus qu’a trouver une plage sympa pour une soirée barbecue… L’ancre est levée, nous quittons les Lavezzi pour la côte ouest de la Corse, seul le vent nous dira où nous serons ce soir. Je crois que vous l’avez compris, ce n’est pas une vacance à cocher sur son carnet, mais une initiation de vie de Nomade. La carte marine est déployée, le compas de relèvement lui aussi est prêt avec la pointe sèche, Christophe dévoile les secrets de la navigation sans instruments… Le vent n’est pas de la partie mais nous ne sommes pas pressés… La vie est toujours aussi belle, à nous de la croquer à pleine dent… A pluche.
Entre ciel et mer…
15 mai 2017Le port de Pianottoli entre mer et maquis est encore endormi mais à bord du Nomade l’équipage est déjà levé du bon pied ! Les consignes de sécurités ont été données, la manœuvre de départ aura une personne par poste, l’improvisation n’a pas de place à bord. Le vent d’ouest et déjà debout, il sera notre fil rouge de la journée pour nous amener au bout de nos rêves. Audrey est de quart à la barre, le golfe de Figari est déjà ventilé, la sortie s’annonce sportive. La grande voile est hissée, le génois rentre lui aussi en action, la bande d’éclopés est attentives, le rêve devient réalité. Notre route nous amène au sud, le cap de Feno est doublé, les falaises de calcaire, fidèles à leur légendes nous contes la « vraie » histoire d’Ulysse. 20 nœuds de vent portant donne bonne allure au Nomade qui s’engage dans les Bouches de Bonifacio, en direction de l’île « d’en face » la Sardaigne. A cette saison les mouillages sont encore peu fréquentés, Christophe pose, sur une belle tache de sable, l’ancre du Cata. Le turquoise de la lagune est un écrin de beauté, la vie nous a malmenés mais aujourd’hui elle nous a unis… Après une salade grecque, Méditerranée oblige, les filles prennent possession d’une plage déserte de sable blanc pour une première découverte. Et dire que pour un cheveu, d’ange, nous n’aurions loupé ses moments, si la vie est un présent aujourd’hui encore, elle nous fait un beau cadeau…