Interview radio France Bleu lundi 17 juillet 2017

17 juillet 2017

Un vent de fraicheur souffle sur RCFM…Frank Bruno Officiel en ligne depuis le Groenland !

Publié par France Bleu RCFM sur lundi 17 juillet 2017

Tempête

16 juillet 2017
 

Camp Niviarsiaq

15 juillet 2017

Liberta

14 juillet 2017

Rencontres

14 juillet 2017

Cap des défunts

12 juillet 2017
 

Article du 12 juillet 2017 dans Corse Matin

12 juillet 2017

Camp de la liberté

11 juillet 2017
 

Camp du brouillard

10 juillet 2017
 
Toute cette nuit le vent du nord qui par la géographie locale est d’ouest, nous a couvert de poudre de lave. La tente, le pauvre Immaqa tout est noir. Mais ce matin, comme par magie, il n’y a plus de vent ni même de houle, on se croirait sur un lac.
 
Tous les lundis je retarde mon départ pour être en direct avec vous par le biais de la radio, mais cette fois les immenses montagnes tous juste derrière notre camp ont tout gâché. Le téléphone satellite n’arrivait pas à prendre ses relais et je n’ai pas pu me confier à vous, cela m’a mis un peu le bourdon…
 
Dehors, s’il n’y a plus de vent, le brouillard s’est invité comme prof de vie sauvage et polaire. Un coton où tout est étouffé, sauf mes craintes. Nous voilà reparti pour le cap Niaqornârssuq, un contre courant me casse les bras, malgré mes 60 cadences minute, nous n’avançons qu’a 3km/h, le moral en prend un coup, mais que faire. Il n’y a pas de vent contraire, il n’y a que de mauvaises routes !
 
Au cap même, l’atmosphère est sordide, la plage est lunaire et le brouillard rend le site lugubre. Des sortes de tourbillons me font aller dans tous les sens. Pendant 15 minutes, j’ai des mini déferlantes qui nous
prennent de tous bords, nous ne sommes pas fiers. Le brouillard ne veut rien lâcher, alors les yeux rivés sur mon compas, je ne lâche rien et fonce dans le coton. Pas un bruit, une sensation que le Monde n’existe plus, que je suis le seul survivant d’une catastrophe. A terre, je ne suis qu’à quelques mètres du bord, les premiers déchets en plastique apparaissent, nous ne sommes plus protégés comme la baie de Disko mais bel et bien en plein océan. Le courant amène au milieu des bois flottés qui viennent de je ne sais où, des restes de filets et de bouées de pêche hauturière. Au détour d’un promontoire, une scène me refroidit encore plus, un pan de montagne est fraîchement tombé, pas un éboulement énorme, mais une trentaine de mètres en hauteur sur 10 de large, cela me fait penser à cette épée de Damoclès qui m’attend plus au nord…
 
Nous pénétrons le golfe Sikilling.  Seuls les icebergs sont faciles à voir. Malgré le brouillard, ils récupèrent les ultraviolets et semblent être fluorescents, le reste est mystère. Je m’épuise et mes efforts ne servent à rien. 15km en 5hrs, je baisse la garde, au prochain bon spot je dresse le camp. Comme d’habitude, j’ai un petit rituel, je demande à mes anges gardiens de m’aider, de me guider vers le bon coin et ici c’est assez hostile. Dans le brouillard, je vois une sorte d’échancrure, un petit nid pour la nuit serait-il là devant nous ? Euréka, c’est parfait, il y a même un peu d’herbe pour poser la tente à une hauteur d’au moins 6 m au dessus du niveau de la mer, au cas où et assez de bois pour faire fondre des bouts d’iceberg… La dame d’Ata décidément ne me lâche plus, nous sommes main dans la main…
 
Karin m’a transmis vos messages de soutien, cela me fait un bien fou, vous êtes magiques, merci du fond du cœur.
Un névé englué sur une plage face à un immense iceberg, cela me fait penser à  un intermittent du spectacle face à Mozart !!!
 
PS: Message codé de Jo Zef à Popeye: t’as qu’à venir toua le chercher ton os de baleine, un coup de bateau et hop c’est fait. En pluche tu pourras  ramener des glaçons, ici c’est le pays…
 
A pluche

Camp de la désolation

9 juillet 2017